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"Une personne qui fautera et entendra la voix d'un serment" (Vayikra 5,1)

-> Le terme "Ala" (אלה), qui signifie ici : "serment", peut aussi avoir dans la Torah le sens de "malédiction".
Ce verset vient alors faire allusion que si quelqu'un entend une malédiction ou une insulte à son encontre, il doit savoir que cela est dû au fait qu'il a commis une faute qui lui a causé cela.
C'est parce qu'"il fautera", qu'"il entendra" l'insulte. Ainsi, au lieu de s'énerver ou encore de se déprimer
suite à cette insulte, il devrait plutôt réfléchir à ses actions et corriger ce qui doit l'être.
[Beit Its'hak]

Les sacrifices

+++ Les sacrifices (par le Méam Loez) :

-> Hachem n'est pas un être physique ... N'ayant aucune existence corporelle, quel profit D. tirerait-Il d'un sacrifice?

En réalité, le sacrifice répare les fautes commises pour de nombreuses raisons. Certaines sont si profondes que l'esprit humain ne peut les appréhender.
Ainsi, Nous ne parlerons que de celles qui sont accessibles à notre entendement.

+ 1ere explication :

-> Le but 1er d'un sacrifice est d'éveiller le cœur de l'homme.
Celui-ci doit savoir que s'il faute et se rebelle contre D., son péché est très grave.
Qu'il médite à la petitesse de son corps ... Rien n'est plus faible que sa chair, substance semblable à la poussière.
Comment aurait-il l'audace de se rebeller contre le Maître de l'univers?

Il doit également considérer les innombrables actes d'amour et de bonté dont Hachem l'a comblé à toute heure et à tout moment. Le monde entier n'a-t-il pas été créé uniquement pour l'homme? ...

Hachem a ordonné qu'une personne ayant fauté se repente, modifie son comportement et offre ensuite un sacrifice.
L'animal offert en sacrifice subit les 4 formes de mort ordonnées par le tribunal (beit din).
L'homme voit alors de ses yeux le châtiment qu'il mérite. Cependant, notre D. miséricordieux donne à l'homme une chance de s'amender et ne le détruit pas.
Le sacrifice remplace l'individu, âme pour âme.
Le châtiment qui aurait dû être administré à l'homme est subi par l'animal.

Chaque fois que la Torah mentionne un sacrifice, elle ne dit pas : "un sacrifice pour Elohim", nom de D. qui désigne l'attribut de Justice.
La Torah emploie plutôt l'expression : "un sacrifice pour Hachem", qui désigne Son attribut de bonté.
=> Cela nous apprend que Hachem accepte le sacrifice du fauteur par compassion et par pitié. Il ne désire pas que l'homme meure à cause de sa faute, Il consent donc à prendre l'animal en échange de sa vie.
Si l'Attribut de Justice (midad hadin) prévalait, Hachem n'accepterait pas de sacrifice, mais anéantirait l'homme pour sa rébellion.

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-> Examinons les différentes étapes du sacrifice :
1°/ tout d'abord, l'animal est jeté à terre. Ceci correspond à la peine de mort par lapidation (shékila) ;
2°/ ensuite, il est égorgé, ce qui rappelle la peine de mort par l'épée ('hérég) ;
3°/ la gorge de l'animal est fermement saisie, ce qui correspond à la peine de mort par strangulation ('hénék) ;
4°/ ensuite, l'animal est brûlé sur l'autel, ce qui équivaut à la peine de mort par brûlure (sréfa).

En assistant au sacrifice, l'homme est pris de remords et se dit :
"C'est moi qui mérite toutes ces punitions. Néanmoins, Hachem a pitié de moi et ne désire pas ma mort. Cet animal est pris à ma place."

Il regrette alors ses fautes et change de comportement.

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-> Les actes d'un individu proviennent pour la plupart de 3 facultés : la pensées, la parole et l'acte.
Avant d'agir, il réfléchit, exprime sa pensée en paroles puis la réalise.

Par conséquent, lorsqu'il offre un sacrifice pour s'amender, il doit repasser par les 3 étapes qu'il a franchies pour fauter.
1°/ il doit accomplir un acte = appuyer les mains sur la tête de l'animal.
2°/ il récite ensuite la confession (vidouy) devant Hachem en énonçant sa faute = ceci correspond à la parole impliquée dans son péché.
3°/ enfin, les organes internes et les reins de l'animal sont brûlés sur l'autel, car ils sont le siège de la pensée et du sentiment = cette étape correspond à la pensée de commettre sa faute.

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-> Hachem s'adresse ainsi : "Je n'ai nul besoin de prendre un taureau de ta maison ni des boucs de ton bétail [en sacrifice], car tous les animaux des forêts et les bêtes qui vivent dans les montagnes par milliers M'appartiennent. Je connais chaque oiseau des montagnes, les animaux des champs sont Miens.
Si J'avais faim, Je ne te le dirais pas car c'est à Moi qu'appartient la terre et tout ce qu'elle renferme.
Est-ce que Je mange la char de taureaux gras? Est-ce que Je vois le sang de boucs?
Sacrifie à Hachem pour Le remercier, et acquitte tes vœux au D. suprême" (Téhilim 50,8-14)

=> De ces versets, nous comprenons que Hachem n'a pas ordonné l'offrande de sacrifices parce qu'Il en a besoin ou qu'Il en tire un quelconque bénéfice ...
De plus, il ne faut absolument pas penser que Hachem soit semblable à un être humain contraint de manger et de boire. Il n'a pas à demander de sacrifice pour Sa nourriture.

Hachem désire seulement la confession du fauteur. Outre l'offrande de son sacrifice, l'homme doit admettre ses fautes, se repentir.
[sacrifier l'animal, doit conduire à sacrifier l'animalité/bestialité en nous, à soumettre notre cœur à D.]

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+ 2e explication :

-> Hachem a ordonné d'offrir les sacrifices pour pourvoir aux besoins des Cohanim.
En effet, les Cohanim n'exerçaient ni artisanat ni commerce car ils devaient être disponibles pour le service du Temple.
Ils avaient donc besoin d'une rémunération quelconque pour avoir l'esprit libre de servir Hachem.
Les sacrifices représentent une forme de charité au profit des Cohanim.

"Faire la charité et la justice est plus agréable à Hachem qu'un sacrifice" (Michlé 21,3).
Ce verset indique que Hachem nous a ordonné d'offrir des sacrifices non parce qu'Il a besoin de présents mais pour assurer des revenus aux Cohanim.

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+ 3e explication :

-> Le sacrifice représente une amende imposée au fauteur. S'il essuie une perte d'argent à cause de sa faute, il ne la reproduira pas. Son péché lui aura coûté très cher!
[d'ailleurs un conseil pour éviter de refaire une faute, est de s'obliger à payer une amende chaque fois qu'on la refait.]

L'holocauste (ola) expie les mauvaise pensées ... [Un jour,] un homme qui avait voulut commettre une faute mais s'en retient, s'exclama au Cohen : "Comme la pensée de commettre une faute est grave! Pour une simple pensée, il faut sacrifier un animal! Si cela est si sérieux, je m'engage désormais à éviter toute pensée interdite [et donc de fauter]".

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+ 4e explication :

-> Un homme doit méditer et éveiller ses sentiments, et lorsqu'il voit l'animal égorgé, brûlé et réduit en cendres, il se rend compte que telle est la fin de tout homme.

Après avoir compris cela, il ne se laissera plus entraîner à des plaisirs matériels et il les considérera futiles.
L'homme n'emporte rien au monde futur si ce n'est l'observance des commandements, les bonnes actions et la charité qu'il a accomplies en ce monde.
Lorsqu'il pense à la mort, son cœur devient humble et son attachement au service Divin est ravivé.
[par exemple : le taureau fait le beau de son vivant, mais qu'emporte-t-il dans sa mort? Le point positif c'est que j'ai une part de Divinité en moi, alors exploitons là à fond!]

La Torah commande que 3 parties de l'animal soient brûlées (cf. Vayikra 3,3-4) :
1°/ la graisse = elle fait fauter l'homme, comme il est écrit : "Yéchouroun engraissa et se rebella" (Dévarim 32,15).
Un homme qui vit dans le luxe est facilement conduit à la faute.
2°/ les reins = ils sont responsables du conseil et des émotions, source des fautes de l'homme.
3°/ le foie = il est à l'origine de la colère, il suscite en l'homme un sentiment d'importance et de fierté qui l'entraîne vers les plaisirs matériels.

=> Ces 3 organes sont brûlés sur l'autel pour nous enseigner que l'homme doit se débarrasser de tous ses mauvais traits de caractère et des désirs matériels pour ne pas qu'ils l'anéantissent.

Il semble que tel soit le sens du verset des Téhilim : "Un vrai sacrifice à D. est un cœur brisé" (Téhilim 51,19).
Le sacrifice que Hachem désire réellement, c'est l'humilité du cœur de l'homme à la vue de la mise au feu du sacrifice.
L'homme doit se rendre compte que sa fin sera semblable, en y réfléchissant, il ne manquera pas de se repentir.

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+ 5e explication :

-> Le but des sacrifices est d'écarter les juifs de l'idolâtrie.

En Egypte, ils s'étaient compromis aux cultes idolâtres. Ils voyaient les égyptiens adorer le signe du Capricorne (talé) et ne permettre nul sacrifice de mouton.
Du reste, ils haïssaient les bergers (Béréchit 46,34), car ils vouaient un culte au mouton ...
[le Méam Loez rapporte aussi que : d'autres peuples idolâtres la vache comme les hindous, d'autres peuples adoraient les démons (chédim) et pensent qu'ils s'incarnent dans les boucs, ...]

Afin d'éloigner les juifs de ces formes d'idolâtries, Hachem ordonna d'offrir en sacrifice les animaux sacrés des nations.
=> Nous offrons ces espèces en sacrifice à Hachem pour montrer que les cultes idolâtres sont dépourvus de fondement.

La Torah dit donc : "Lorsqu'un homme parmi vous offre un mammifère à Hachem, cette offrande doit être prise du gros bétail et du menu bétail" (Vayikra 1,2).
Nos sacrifices proviennent uniquement des espèces que les nations païennes considéraient comme sacrées et qu'elles adoraient ... Ceci doit nous faire comprendre l'absurdité du culte offert à des animaux.

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+ Conclusion :

-> L'âme est une entité spirituelle. C'est un esprit saint qui provient de sous le Trône de Gloire Divine. Nous voyons pourtant que l'âme réside dans un corps formé des mêmes éléments que la poussière ...
Nous devons conclure que la combinaison du corps et de l'âme est une choses inaccessible à notre entendement. Il faut donc présumer que ce mystère est connu de D. seul.

Ainsi en est-il des sacrifices : Hachem est spirituel, tout comme l'âme.
Nous, en tant que peuple, sommes des êtres physiques comme le corps l'est à l'âme. Cependant, la Présence Divine peut reposer parmi nous comme l'âme repose dans le corps.

Du moins en était-il ainsi tant que nous apportions des sacrifices au Temple.
Par la "nourriture" des sacrifices, la Présence Divine reposait parmi nous.
A présent qu'ils nous ont été enlevés, la Présence Divine nous est retirée aussi, comme l'âme quitte le corps en l'absence de nourriture.

Nous en comprendrons le mystère de ce lien entre l'âme et le corps que lors de la venue du machia'h.
Nous saisirons alors le mystère de la Présence Divine.
Nous n'avons pas aujourd'hui à y méditer pour tenter d'y trouver une réponse.
Il nous suffit de constater que tant que nous offrions des sacrifices, la Présence Divine reposait parmi nous.
Cela ressemble à un médicament que le médecin prescrit à un malade. Le patient a-t-il besoin de connaître l'effet du remède pour guérir?
Il lui suffit de constater qu'il a a un effet bienfaisant.

Avec l'aide de D., lorsque viendra le machia'h, nous espérons qu'Il nous révélera tous les mystères de notre Torah ...

Il est écrit dans le Kouzari, que le roi des Khazars dit au Rav : "Il ressort de vos propos qu'à présent, en l'absence de sacrifices, vous êtes semblables à des ânes, à des corps dépourvus d'âme."

Le Rav répondit : "Bien dit! J'irai même plus loin : aujourd'hui, nous ressemblons à des ossements desséchés. C'est exactement ce que Yé'hezkel perçut dans sa vision. Cependant, les os desséchés, que sont Israël aujourd'hui, valent mieux que les corps vivants des nations idolâtres. La prospérité que goûtent les idolâtres leur donne un semblant de vie, mais en fait ils ressemblent à des cadavres, à des statues d'or et d'argent.
Ils paraissent vivants à cause de l'or et de l'argent qui les recouvrent mais si l'on les regarde de l'intérieur, on s'aperçoit qu'ils sont morts, privés d'âme."

[Méam Loez - Introduction à Vayikra]

Vayikra – le petit Aleph

+ Vayikra - le petit Aleph :

Le mot Vayikra signifie : "Il appela", car Hachem a appelé Moché pour qu’il entre dans le Michkan, car Il voulait lui transmettre les lois des sacrifices.
Ce terme Vayikra (ויקרא), est écrit dans la Torah avec la lettre "alef" (א), en plus petite que les autres lettres.
=> Pourquoi cela?

-> Ce petit "alef" vient attester de l’humilité de Moché. Comme celui-ci a su se faire petit, alors cela s’est manifesté à travers cette lettre "alef" qui a été inscrite en plus petit.

Mais pourquoi cela est exprimé dans ce contexte en particulier?

Le midrach explique qu’une fois le Michkan achevé, Moché n’a pas osé y pénétrer. Malgré sa grandeur, malgré tous les miracles qu’il réalisa et malgré la Torah qu’il transmit, il s’est néanmoins fait petit et a attendu qu’Hachem l’appelle pour entrer dans le Michkan.
C’est donc ici qu’il a su faire preuve de modestie.

De plus, Rabbi Bounam de Pchis'ha ajoute que Moché a reçu un grand privilège et un grand honneur de la part d’Hachem.
En effet, c’est lui et seulement lui, qu’Il a appelé pour avoir le mérite de pénétrer dans le Michkan.
Et malgré tout cette honneur, il n’en a ressenti aucun orgueil. Il est resté aussi humble et ne s’est nullement vanté intérieurement d’avoir été le seul à avoir été choisi par Hachem.
C’est toute cette humilité que vient signaler ce petit "alef".

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-> Cette paracha de Vayikra vient amorcer le sujet des sacrifices (korbanot), qui met en avant l'importance de l'humilité et de l'effacement de soi pour laisser un maximum de place à Hachem parmi nous.

Le Maharal de Prague explique que le sacrifice vient proclamer que le monde entier avec toute son existence, s’annule et s’efface complètement devant Son Créateur.

Les 4 règnes remontent vers Lui pour reconnaître leur dépendance totale à Son Existence :
- le minéral représenté par le sel et le bois ;
- le végétal représenté par les libations de vin ;
- l’animal qui est sacrifié ;
- ainsi que l’humain qui est celui qui apporte le sacrifice.
= tous en viennent à se donner et à s’effacer devant Hachem, à travers cette élévation et se rapprochement intime avec Lui.

Cette annulation de l’existence grossière, qui se prétend indépendante d’Hachem, est la base même de tout le principe du sacrifice.
La Torah tient à le distinguer par ce petit "alef".

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-> "Le sacrifice sert au fauteur d'expiation, en cela que le sang du premier est pris en échange de celui du second, son âme en échange de son âme et ses organes en contrepartie de ses organes.
Quant aux morceaux du sacrifice consommés par les Cohanim, ce sont des présents offerts aux maîtres de la Torah, afin qu'ils prient en faveur du fauteur."
[Ramban - Vayikra 1,9]

=> Le principe élémentaire des sacrifices est l'effacement de soi, l'humilité et la soumission à D.

[Notre être doit totalement disparaître pour se retrouver à la place du sacrifice, ce qui au final brise notre cœur qui a pu se rebeller par la faute devant le Créateur. Ce n'est qu'alors que : "Un cœur brisé et abattu, ô Hachem, Tu ne le dédaignes pas" (Téhilim 51,19)]

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-> Un autre midrach (Vayikra rabba 7,3) enseigne que le 1er livre que l’on doit enseigner aux enfants, c’est le livre de Vayikra, qui traite des sacrifices.
Les enfants qui sont purs doivent venir s’occuper de l’étude des sacrifices qui sont eux-aussi purs.

Le Kli Yakar fait remarquer que ce point est en allusion dans le petit "alef" de Vayikra.
En effet, le "alef" qui est la 1ere lettre de l'alphabet hébreu, symbolise le commencement. C’est le sujet des sacrifices, développé dans le livre de Vayikra, que les enfants devront apprendre en 1er.
Le "alef" des petits, c’est à dire le début de leur étude, doit se faire par le livre de Vayikra.

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-> Il est écrit dans le midrach (Eikha 1) :
"Selon la tradition, la lettre aleph de Vayikra [Il appela] est réduite.
Rabbi Yo'hanan dit : "Vois combien les enfants sont précieux aux yeux de Hachem : lorsque le Sanhédrin s'exila [suite à la destruction du Temple], la Présence Divine ne le suivit pas en exil ; ceux qui en assuraient la garde [les Cohanim] s'exilèrent, mais la Présence Divine ne les suivit pas.
C'est seulement lorsque les enfants furent exilés que la Présence Divine les accompagna."."

-> Le Béer Yossef (rav Yossef Salant) fait remarquer que Hachem se révélait à Moché entre les 2 Chérubins (kérouvim).
La guémara (Soucca 5b) précise : "Que signifie le mot "kérouv" [chérubin]?
Rabbi Avahou dit : "Comme un enfant" [ké-ravia], car à Babylone, on appelle un enfant : ravia."

-> Au moment du don de la Torah, Hachem n'accepta comme garants que les enfants, et Il leur dit : "C'est par votre bouche que Je donne la Torah à vos parents" (midrach Téhilim 8).

=> "Je t'enseignerai (aaléfé'ha - אֲאַלֶּפְךָ) la sagesse" (Iyov 33,33). Le aleph symbolise l'enseignement, et c'est l'instruction donnée aux "petits" (les enfants) qui permet à la Présence Divine de résider au sein d'Israël, et par leur mérite que nous avons reçu la Torah.

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-> Le Choul'han Aroukh enseigne que le jour où un enfant commence à étudier la Torah, c'est réellement un Yom Tov, et nous devons le laver, l'habiller avec les habits de Shabbath, et l'emmener à un érudit en Torah dans l'espoir qu'il grandisse jusqu'à devenir lui-même un érudit en Torah (talmid Hakham).

=> En terme d'éducation de nos enfants, il faut être prêt à se faire petit (comme le aleph), à faire des sacrifices afin de leur permettre de se développer au mieux.

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-> La guémara (Nédarim 81) dit : "Ne néglige pas les enfants des pauvres, d'eux la Torah sortira".

Pourquoi particulièrement les enfants des pauvres?

Le rabbi Méïr Shapiro répond qu'il est évident que la Torah sort également chez les enfants des riches, mais les enfants des pauvres voient constamment les sacrifices que font leurs parents, se privant dans la joie pour leur éducation.
Ce don de soi des parents laisse une trace profonde indélébile, et par conséquence ils étudient avec plus de sérieux et de zèle, faisant que davantage de Torah en sortent.

[d'une certaine façon le petit aléph fait allusion à ces familles pauvres (petites financièrement), desquelles la Torah sortira.
D'une manière plus générale cela renvoie au fait que : les enfants suivent l'exemple du comportement de leurs parents. Si tu veux de grandes choses pour tes enfants, alors fais-toi petit, agis au mieux devant eux avec joie (depuis leur jeune âge!), et alors tu pourras espérer qu'ils en fassent de même! ]

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-> Le Shach cite au nom du Kol Bo, que la 1ere fois qu'un père amène son jeune fils chez un rabbin pour qu'il lui apprenne la Torah, il doit écrire toutes les lettres de l'alphabet hébraïque sur un morceau de papier et y placer une goutte de miel sur chacune d'elles. L'enfant léchera alors le miel en même temps qu'il les nommera.
En effet, la 1ere leçon à transmettre à un enfant est que la Torah est douce, agréable.

=> Le petit aleph fait allusion à cette goutte de miel sur le aleph, puis bét, ..., mais surtout à la nécessité de graver chez nos enfants l'idée que l'étude de Torah ne peut se faire que dans la joie de profiter de sa douceur.

D'ailleurs, tous les jours dans les bénédictions sur la Torah, nous demandons : "S'il te plaît Hachem fait que les mots de la Torah soient doux dans notre bouche" (véaarev na Hachem élokénou ét divré Torahté'ha béfinou)

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-> Les jeunes enfants commencent à étudier la Torah par Vayikra. Quant à Moché, il avait lui-même le sentiment d’entamer cette étude, comme un jeune enfant. Il chérissait tant la Torah que même sa plus petite lettre Aleph, enseignée en premier aux enfants apprenant à lire, lui était chère. Tel est le sens implicite de vayikra, pouvant être décomposé en yakro (lui est cher) Aleph.
C’est justement pourquoi on initie l’apprentissage de la Torah chez les enfants par la paracha de Vayikra, afin que les paroles de Torah leur soient aussi chères qu’à Moché.

Avant sa mort, quand Moché s’apprêtait à transmettre son legs spirituel au peuple, il dit à D. : "Tu as commencé à rendre Ton serviteur témoin de Ta grandeur" (Dévarim 3, 24). A l’âge de 120 ans, après être monté aux cieux où il fut privé de nourriture durant 40 jours, avoir vu ce qu’aucun être humain n’a pu voir, être resté 40 ans dans la proximité de D. et s’être plongé totalement dans l’étude de la Torah, Moché ressentait qu’il ne faisait que commencer à appréhender les paroles de Hachem. Quelle humilité!
[rabbi David Pinto - La voie à suivre n°1179]

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-> Rabbi Shalom de Belz rapporte que d’après la mystique, ce petit "alef" (אלף) fait allusion aux mille lumières (אלף - éléf signifie mille) que Moché a perdu suite à la faute du veau d’or.

Pour comprendre le sens de ces 1000 lumières, le commentaire du Chakh sur la Torah explique que lorsque Moché brisa les Tables de la loi, toutes les lettres Samekh (ס) et Mem final (ם) tombèrent. En effet, nos Sages expliquent que ces 2 lettres tenaient par miracle sur les Tables.

Ces lettres dessinant de simples trous dans la pierre, vides à l’intérieur, Hachem réalisa un miracle pour que la partie de la pierre qui emplissait ces lettres tenaient par miracle dans l’air.
Quand Moché brisa les Tables, ces lettres tombèrent. Or, les 10 commandements qui étaient gravés dans les Tables de la loi, contenaient 22 lettres Mem et 2 lettres Samekh.

Sachant que le Mem a la valeur numérique de 40 et le Samekh de 60, ainsi les 22 Mem (22 x 40 = 880) et les 2 Samekh (2 x 60 = 120), le tout vaut : 1000.

Le Rabbi de Belz explique que c’est cela le sens des 1000 lumières que perdit Moché suite au Veau d’or, et qui sont en allusion dans ce petit "alef".

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-> "Hachem appela Moché" (Vayikra 1,1)

Le ‘Hida (‘Homat Anakh) interprète de la façon suivante le petit Aleph du mot vayikra :
"Les Sages des anciennes générations expliquent qu’il fait allusion aux 50 degrés de sagesse dont Moché eut accès à 49. On évoque allusivement cette idée au moment où Hachem l’appelle afin de souligner que, bien qu’il parvînt au plus haut niveau, Moché n’atteignit pas le 50e degré de sagesse. Le petit Aleph rappelle donc qu’il lui manquait un palier.
D’après nos Maîtres, écrivant que le petit Aleph fait allusion au 50e palier de sagesse que Moché ne put atteindre, nous trouvons que le mot zéira (petit) est formé des initiales de l’expression : zé Rabbi Akiva yassig oto (ceci, Rabbi Akiva y parviendra), ce qui rejoint l’affirmation du Arizal selon laquelle rabbi Akiva accéda au 50e degré de sagesse."

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-> Le midrach Tan’houma enseigne que lorsque Moché écrivit la Thora, il resta un peu d’encre dans la plume. Il passa cette encre sur la tête et c'est ainsi qu’il reçut le rayon lumineux qui l’éclaira, comme cela est indiqué à la fin de Ki Tissa.

Mais comment est-ce possible qu’il y avait trop d’encre dans la plume? Hachem n'aurait-il pas pu y mettre juste l’encre qu’il fallait?

Le livre Mat'amim explique que lorsque Moché écrivit le "alef" de Vayikra en petit, du fait de sa grande humilité, alors qu’il aurait dû l’écrire d'une taille normale, c’est ce peu d’encre là qui restait, qui était à l’origine de ce rayon de lumière.

=> Nous pouvons apprendre de là que c’est l’humilité et la modestie d’une personne qui l’illumine et lui donne tout son éclat!

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-> La constitution de la lettre "aleph" (א) fait allusion au nom d'Hachem. Elle est en effet composée de deux "youd", un en haut et un en bas, avec un "vav" au milieu, ce qui a une valeur numérique de 26 (2 fois 10, plus 6), identique à celle du nom de D.
Cette équivalence vient faire allusion à Moché qui, en se soumettant, en se sentant indigne de recevoir la parole de D. dont la voix remplit le monde dans toute sa splendeur, en se faisant petit, a dévoilé et sanctifié le nom de D. et toute Sa splendeur.
C’est justement pour cela que D. S’est dévoilé à lui.

[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°617]

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-> Ce petit "alef" met cette lettre en relief, comme si elle constituait un mot à part. La racine : אלף (alef) signifie : enseigner, et le petit "alef" sous-entend qu'il faut apprendre à toujours rester "petit" et humble.

Personne ne pouvait mieux transmettre cette leçon que Moché : à la fois le plus grand des prophètes et l'humble le plus humble de la terre (d'après Hachem Lui-même!).
[Rabbi Boumen de Psichkha]

-> Selon le Kli Yakar, Moché pensait que son niveau de prophétie était nettement supérieur à ce que ses mérites pouvaient lui donner droit. En effet, c'est le fait d'être le responsable du peuple juif, qui a entraîné que Hachem lui a octroyé un niveau incroyable pour pouvoir jouer son rôle au mieux.

=> Cela nous apprend que les capacités, les ressources supplémentaires que nous avons sont là pour être mises au service d'autrui.

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+ "Hachem l'appela (vayikra - וַיִּקְרָא) du sein du buisson" (Chémot 3,4)

=> Pourquoi le aleph n'y est également pas écrit en petit?

-> Rabbi Yo’hanan dit : "Hachem ne fait pas résider sa présence Divine (Ché’hina) sur une personne sauf si elle est forte, intelligente, riche et humble."
[guémara Nédarim 38a]

On peut comprendre l'intelligence et l'humilité, mais pourquoi un prophète doit-il également être fort et riche?

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que tant qu'une personne n'a pas cela, son humilité peut être uniquement l'expression du fait qu'elle n'a rien sur quoi véritablement s'enorgueillir (en ayant des milliards, serait-elle toujours humble?).
Dans ce cas, cela n'est pas authentique.

Le rav Chmouel David Walkin ajoute que lorsque Moché tailla les 2e Lou'hot, qui étaient en saphir, la sciure qui se détacha de la pierre quand il les taillait lui appartenait, et grâce à cela Moché est devenu extrêmement riche en récupérant tous ces morceaux de saphirs.
[Cela nous apprend que la richesse est bonne quand elle est un débris des Tables de la loi, c’est-à-dire quand elle est liée/en accord à la Torah, et non pas pour satisfaire son égo ]

Ainsi, si le mot Vayikra aurait été écrit avec un petit "aleph" avant le don de la Torah, il n'y aurait aucune preuve que son humilité/modestie était réelle.
(à ce moment il n'était pas encore riche, car lorsque les juifs ont récupéré les richesses des égyptiens, Moché était occupé à prendre le cercueil de Yossef!).
C'est uniquement à ce moment, une fois qu'il est devenu riche et qu'il ne s'est pas enorgueilli, que son désire de minimiser sa grandeur révélait sa véritable humilité.

[Le Baal haTourim explique qu'en écrivant le "aleph" plus petit (וַיִּקְרָא), Moché voulait mettre en avant le terme : "vayikar" qui dénote une rencontre par hasard.
Par humilité, Moché voulait que l'on vienne à penser que ses rencontres directes avec Hachem étaient le fruit du hasard, et non en conséquence du niveau incroyable qu'il a pu atteindre!]

-> Ben Zoma dit : "... Quel est le fort? C’est celui qui contient son [mauvais] penchant ... Quel est le riche ? C’est celui qui est heureux de ce qu’il possède" (Pirké Avot 4,1)
Le Rambam explique que ce sont des prérequis indispensables à la prophétie.

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-> Le "alef" de Vayikra est petit pour nous enseigner qu'une personne qui reçoit des honneurs grâce à la Torah doit se faire petite.
En effet, selon nos Sages nous ne devons pas utiliser la Torah pour s'en couronner, pour se proclamer le roi.

Ainsi, quelques soient les hauteurs spirituelles que l'on peut atteindre, on doit faire attention à rester humble.
[Rabbénou Efraïm]

-> Selon rabbi Bounim de Pschisha, de même qu'un homme parvenu au sommet d'une montagne ne s'enorgueillit pas de sa hauteur, conscient qu'elle est simplement due à l'altitude à laquelle il se trouve, Moché savait que sa grandeur lui provenait de Hachem.

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2014/04/01/1255

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-> La signification profonde de "Hachem appela Moché" (Vayikra el Moché - Vayikra 1,1) s’adresse à tout un chacun, en tout temps et à toute heure, car en tout juif il y a une étincelle de Moché.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°873]

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-> Le Arizal explique qu'au moment du don de la Torah, Moché mérita de recevoir 1 000 faisceaux de lumière de sainteté d'un niveau extrêmement élevé. Seulement, après la faute du Veau d'or, ces milles faisceaux le quittèrent à l'exception d'un seul. Et c'est l'allusion contenue dans la Torah lorsqu'il est écrit : "Vayikra él Moché", avec un petit aleph, de valeur numérique de 1.
Cette lettre (alef) s'écrit pleinement : אלף (élef) ce qui signifie 1000.
Cela afin de nous enseigner que sur 1 000 faisceaux de lumière que Moché reçut, il ne lui en resta plus qu'un après la faute du Veau d'or.
C'est la raison pour laquelle la lettre du verset est plus petite que les autres.

"Et si son sacrifice vient du menu bétail, des agneaux ou des boucs" (Vayikra 1,10)

=> Pourquoi la Torah trouve-t-elle bon d’expliciter les types d’animaux du menu bétail, à savoir les agneaux et les boucs?

En réalité, le menu bétail fait allusion au peuple d’Israël, comme il est dit : "Vous êtes mon menu bétail" (Yé'hezkiel 34,31).

Ce verset vient faire allusion au fait qu'aussi bien les agneaux (kéchavim - כְּשָׂבִים), symbolisant les tsadikim et les gens doux et dociles, que les boucs (izim - עִזִּים), symbolisant les réchaïm et les insolents, une fois qu’ils se sont repentis et ont apportés leur sacrifice, ils deviennent égaux.

En effet, le repentir (téchouva) expie les fautes de tout le monde à égalité, et après leur repentir, il sera interdit de rappeler la faute, même au racha.
[Rabbénou Efraïm]

"Le Cohen apportera le tout et le fera monter en fumée sur l'Autel" (Vayikra 1,13)

-> "Lorsqu'un homme divorce de la femme, de son 1er mariage, même l’Autel (le mizbéa'h) verse des larmes pour lui." [guémara Guitin 90b]

=> Pourquoi particulièrement l'Autel?

Le rabbi Eliézer Kahana (Torah véDaat) explique que l'Autel est le lieu de tous les sacrifices, et dans un mariage de nombreux sacrifices doivent se faire. D'ailleurs les 2 sont liés : sans sacrifice, il n'y a pas de mariage.
La racine du mot : "korban" (sacrifice) est : "karov" (proche), car la conséquence de sacrifier ses désirs et besoins pour autrui (dans une relation saine), produit de la proximité.
[le rav Desslev dit que l'amour provient des dons (d'écoute, de joie, de compliments, ...), de tous ces sacrifices que l'on fait au quotidien]

Il y avait 2 Autels : un grand et un petit.
C'est une allusion au fait que dans un mariage, les sacrifices sont parfois important et d'autres fois petits, mais dans tous les cas il faut avoir en tête que cela participe à l'attachement entre un mari et sa femme.
[il ne faut pas y voir une perte momentanée, mais un gain éternel de renforcement des liens d'amour.
A l'image du Michkan/Temple, où pour le prix d'une bête en sacrifice, on obtenait une proximité accrue éternelle avec Hachem. Quelle affaire!]

Le sacrifice quotidien le plus fréquent était celui de remerciement : le Korban Toda.
Un mari et une femme doivent s'assurer de s'offrir au quotidien l'un l'autre des expressions de remerciement, et ce autant que possible.

Parfois, il fallait apporter un sacrifice de paix (Korban Chélamim).
La paix est le récipient qui permet de contenir toutes les bénédictions de la vie, et lorsqu'un couple est en paix alors Hachem vient résider parmi eux.
Dans un couple les désaccords sont normaux, mais il faut tout faire pour préserver la paix, car une bagarre empêche les bénédictions Divines de nous atteindre, et cela fait fuir Hachem.
Ainsi face à ce prix énorme à payer (voir D. nous quitter!), cela ne vaut clairement pas la peine de se bagarrer (surtout pour des broutilles!).
[voilà Hachem, je me sacrifie pour la paix du couple, pour que tu restes parmi nous!]

A d'autres moments, nous devons apporter un "Korban 'Hatat" (suite à une faute) = il faut avaler sa fierté, et admettre que l'on est désolé, que l'on a mal agit.
Les 3 mots très importants dans un mariage sont : "Je me suis trompé!".

D'autres fois, nous devons amener un "Korban Acham" (suite à un délit) = savoir prendre sur soi la responsabilité d'une faute/erreur.

[à l'image du processus de téchouva qui accompagnait un sacrifice, il peut en être de même avec notre conjoint : je reconnais, je te demande pardon, je regrette et je m'engage à mieux agir!]

=> L'objectif de tout mariage est de faire sourire l'Autel (et non pleuré comme lors du divorce), en utilisant le grand pouvoir des sacrifices pour créer un attachement marital harmonieux.

[le cumul d'une multitude de petits sacrifices quotidiens, génère des liens d'amour sublimes!]

Questions/Réponses – Paracha Vayikra

+ Questions/Réponses - Paracha Vayikra :

1°/ "Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à Hachem une offrande de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre offrande" (Vayikra 1,2)

=> Pourquoi est-ce que les sacrifices (korbanot) provenaient uniquement d'animaux domestiques, et non pas d'animaux sauvages?

-> Le Daat Zékénim explique que cela aurait nécessité beaucoup plus d'efforts pour traquer et capturer de tels animaux pour les utiliser en tant que sacrifices.
A la place, dans sa bonté, Hachem nous a ordonné d'apporter des animaux domestiques que l'on peut trouver facilement, pour nous éviter ainsi une fatigue inutile.

En ce sens, le midrach Tan'houma (Pin'has - pérek 12) écrit : Hachem dit à Israël : Est-ce que je vais vous déranger à aller dans les montagnes pour y obtenir des animaux à amener en sacrifice (korbanot)?
Tout ce que je vous demande est une offrande parmi ceux qui sont faciles à obtenir."

[Rabbi Elazar Meisels dit qu'au moment de notre jugement dans le monde à venir, nous ne nous lamenterons pas sur nos énormes opportunités manquées (celles semblables a des montagnes), mais sur toutes les petites qui sont à notre portée, faciles à capturer (ah si seulement j'avais ...!).
En effet, Hachem désire tellement notre proximité avec Lui, qu'Il rend les mitsvot faciles à accomplit et proches de nous!]

-> Rabbénou Bé'hayé, rapporte les paroles de Rabbi Avahou (guémara Baba Kama 93a) :
"Une personne doit toujours être parmi ceux qui sont poursuivis, et non parmi ceux qui poursuivent (Hachem prenant la défense des 1ers), car il n'y a pas d'oiseaux qui soit plus pourchassés que le pigeon et la colombe, et cependant le verset ne permet qu'à ces espèces d'être offertes sur l'Autel."

De même, les animaux sauvages sont disqualifiés, car ils poursuivent leurs proies, tandis que les animaux domestiques sont plus susceptibles d'être pourchassés et peuvent ainsi être apportés en sacrifices.

[par le biais des sacrifices, l'idée est de s'approcher de Hachem avec un état d'esprit de poursuivi : un juif doit avoir une relation spéciale avec Son Créateur, car sans Son aide permanente on tomberait immédiatement dans le main de notre yétser ara qui nous pourchasse pour que l'on tombe dans ses pièges.
En offrant de telles espèces pourchassées en sacrifices, cela doit contribuer à améliorer notre relation avec Hachem!]

-> Le Panéa'h Raza rapporte le Rachi (Béréchit 1,22) : "Hachem bénit [les animaux domestiques] étant donné qu’on les élimine, qu’on les capture et qu’on les mange, ils avaient besoin d’une bénédiction.
Les bêtes sauvages, elles aussi, auraient eu besoin d’une bénédiction. Il ne les a cependant pas bénies, à cause du serpent qui allait plus tard se faire maudire [pour avoir attiré Adam et 'Hava à la faute], afin que celui-ci n’y soit pas inclus."

=> Puisque les animaux sauvages ne sont pas inclus dans la bénédiction Divine, ils ne peuvent pas être apportés en offrandes.

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2°/ La guémara (Taanit 2a) fait référence à la prière comme le service du cœur, et de nombreuses lois des prières journalières sont dérivées de celles des sacrifices dans le Temple.

=> Où pouvons-nous trouver un parallèle dans la prière de la nécessité de toujours accompagner un sacrifice par du sel (Vayikra 2,13)?

-> Le rav Moché Méïr Weiss écrit qu'il s'agit de l'expression du plus profond de notre cœur : nos larmes salées.

-> Le Piské Téchouvot explique que le sel représente la stricte justice Divine.
D'une certaine façon, on peut commenter que nos prières sont l'occasion d'amener nos "additions les plus salées" suite à notre mauvais comportement/faute.
La sincérité de nos mots a alors le pouvoir de transformer nos fautes (ce sel de rigueur) en mérites (du sucre de douceur).

[alors qu'en l'absence du Temple, nous ne bénéficions plus du pouvoir des sacrifices, nous avons à la place les prières. Ainsi, il ne faut pas les appréhender avec légèreté et lassitude, mais au contraire comme à chaque fois une opportunité unique pour s'élever, se purifier, et ainsi bénéficier du meilleur, car étant alors plus proche de Hachem!]

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-> "Tu le garniras de sel, et tu n'omettras point ce sel, signe d'alliance avec ton Dieu, à côté de ton oblation: à toutes tes offrandes tu joindras du sel." (Vayikra 2,13)

Rachi explique que quand Hachem créa le monde et sépara les eaux d’en-haut des eaux d’en-bas, ces dernières furent peinées d’être éloignées d’Hachem. Alors, Il les consola en leur promettant que dans tous les sacrifices on mettra du sel provenant des eaux des mers.

=> Pourquoi la consolation passa par l’offrande du sel, et non uniquement de l'eau?

Lorsque le soleil tape sur les mers et que l’eau s’évapore, le sel reste en-bas et ne s’élève pas.
Ainsi, le sel est la partie la plus basse de l’eau qui ne s’élève pas, même quand l’eau s’élève et s’évapore.

Hachem consola les eaux en leur promettant que même leur partie la plus basse, qui est le sel, méritera malgré tout de s’élever, en en mettant toujours dans tous les sacrifices.
[Rabbi Yaakov Kamenetsky - Emet léYaakov]

=> Nous devons nous investir totalement dans nos prières (pas uniquement remuer les lèvres), en y sacrifiant même nos pensées les plus basses, et alors c'est la totalité de notre être qui peut s'élever vers Hachem.
[toute chose est bonne à être demandée en prière : de la plus élevé, à la plus basse/petite. En effet, rien n'est trop petit ou trop grand pour Hachem.
Au contraire, prier pour une petite chose, c'est développer sa conscience que D. est impliqué dans absolument toute Sa Création.]

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-> Selon le 'Hatam Sofer, le sel représente le trait de la jalousie, car il est offert en conséquence de la jalousie de la séparation des eaux d'en-haut et d'en-bas.

Ainsi, le sel est un rappel éternel de la forme positive de jalousie, celle qui nous tire vers le haut spirituellement.
La vision d'autrui, nous motive à grandir en spiritualité (tirer vers le haut).
[la mauvaise jalousie est de désirer quelque chose de matériel (de bas, terrestre), qui est extérieur à nous!]

[il en est de même en prière où nos demandes doivent être afin de pouvoir mieux faire la volonté de D.
Par ailleurs, on doit prendre conscience que notre attitude dans une synagogue influence autrui, dont nos enfants (ex: si je parle, j'incite indirectement d'autres à le faire!)]

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-> Le Beit David (rav David Tebil) enseigne :
Chaque élément de la Création a un côté spirituel sans lequel il n’existerait pas.
Dans l’offrande d’un sacrifice, le côté spirituel se détache et revient à ses origines, alors que le côté matériel est brûlé sur l’autel. De cette façon, le côté matériel lui-même reçoit son perfectionnement.
Or dans le monde matériel on distingue 4 domaines : celui qui parle, le vivant, le végétal et le minéral.
Comment le côté matériel peut-il donc être entièrement perfectionné par l’offrande d’un sacrifice, dans ses 4 composantes?
Le sacrifice qui vient de la bête est le vivant, l’offrande de farine, les libations et les bois pour les brûler sont le végétal, le cohen qui sacrifie la bête est celui qui parle.
La Torah a donc prescrit quelque chose de supplémentaire : apporter du sel avec tous les sacrifices, et c’est le minéral.

-> D'après Malakhi (1,8), les sacrifices doivent ressembler à des mets royaux, et l'habitude des rois n'est pas de manger sans sel.

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-> "Tu offriras du sel avec tous tes sacrifices" (2,13)
Les Baalé haTossefot (guémara Béra'hot 40a) rapportent la coutume de rabbi Ména'hem, qui veillait minutieusement à rapporter du sel sur la table, comme il est dit dans le midrach : quand les Bné Israël sont assis à table et attendent mutuellement que tout le monde se soit lavé les mains, s'ils n'ont pas de mitsvot, le Satan les accuse, mais "l'alliance du sel" les protège.

[la table est comparable au Mizbéa'h (l’autel sur lequel on faisait les sacrifices dans le Temple)]

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-> Le sel symbolise l'alliance immuable de D. car il conserve ce qui existe et ralentit la décomposition.
[Rav Shimshon Raphael Hirsch]

[quoique nous ayons pu faire, nous devons être persuadés que Hachem nous aime toujours et qu'Il désire nos prières!]

Le Séfer ha'Hinoukh (117) écrit : "De même que le sel a la qualité de préserver la nourriture, lui évitant de se détériorer, de même le fait d'apporter des sacrifices préserve l'âme d'une personne".

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-> "Sur tout sacrifice, tu offriras du sel"

-> Le Netsiv de Volozhin explique la raison pour laquelle la Torah demande de saler les sacrifices. Il précise que le goût du sel en lui-même est un ingrédient désagréable. On ne peut pas l'ingérer seul, il est inconsommable. Mais lorsqu'il est associé à un autre aliment, il l'améliore.
Nos Sages disent que les souffrances sont comparées au sel. Le sel est appelé ''alliance'', tout comme les souffrances. Lorsqu'on regarde la souffrance en elle-même, on n'y voit que du Mal. L'homme éprouvé, traverse une période d'inquiétude, de douleur, et de difficulté.
S'il s'arrête à l'événement éprouvant, il est clair qu'il dira que ce n'est que du Mal. Tout comme le sel, qui est détestable quand il est goûté seul. Mais lié à d'autres aliments, il en améliore la saveur. Il en est de même pour les épreuves. Lorsque les épreuves sont replacées dans le contexte de son existence, l'homme a un regard global. Il pourrait s'apercevoir que les souffrances qu'il a vécues, ne lui ont procuré au final que du Bien.
D'une part, les leçons de vie apprises, lui ont permis d'accéder à une certaine maturité. D'autre part, ces épreuves lui ont permis de se rapprocher de Hachem et d'enrichir sa vie avec un sens plus élevé.
Enfin, avec du recul, il pourra constater que les événements de réussite se sont souvent construits grâce à ces revers. La Providence Divine dirige le monde de cette façon. Le Mal est un préalable au Bien. Il permet de le préparer. Mais pour le percevoir, l'homme devrait avoir une vision globale, intégrer les épreuves dans l'ensemble des événements de sa vie. Comme le sel, mélangé à d'autres aliments, il bonifie et relève la saveur du plat.

Lorsqu'un homme apporte un sacrifice à Hachem, il se "rapproche" de Lui et de Sa Connaissance. C'est alors le moment de méditer sur la manière comment Hachem dirige le monde, de rectifier son jugement sur l'Attribut de Justice, de percevoir la Bonté d'Hachem Qui se dégage de tous les événements. Alors, il s'apercevra qu'à l'image du sel, les événements difficiles que l'homme traverse font aussi partie intégrante de la Bonté de Hachem, pour permettre à Son 'enfant' d'accéder au plus grand Bien, en améliorant le goût de tous les autres événements plus agréables.
Malgré tout, la fragilité de l'homme fait qu'il préfère renoncer à certains Bienfaits, pour ne pas avoir à traverser des moments pénibles, D. Préserve.

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3°/ Pourquoi est-ce que le sang d'un animal apporté comme Korban 'Hatat doit-il être placé sur la partie supérieure du Mizbéa'h (Vayikra 4,30), tandis que pour un oiseau amené en Korban 'Hatat le sang est dispersé en bas (Vayikra 5,9)?

-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) explique qu'un animal est apporté par un riche, dont les fautes proviennent du fait que Hachem lui a accordé tellement de bénédictions qu'il en est venu à en oublier la véritable Source (cf. Haazinou 32,15).

[plus ou moins inconsciemment : personne n'aime être redevable/dépendant d'autrui, alors il est plus "agréable" d'oublier que c'est Hachem qui nous comble de bontés en permanence!]

=> Ainsi, le sang de ce sacrifice est dispersé sur le haut du Michkan pour rappeler au riche, qu'il doit regarder vers le Ciel pour se souvenir que l'origine première de toute chose est : Hachem, et ainsi en venir à se repentir comme il le faut.

D'un autre côté, le sacrifice d'un oiseau est amené par un pauvre, qui n'a pas les moyens d'apporter un animal comme offrande. Ses fautes proviennent de sa perception que Hachem le traite d'une manière injuste, en lui refusant les ressources qu'il pense avoir droit.

[plus ou moins inconsciemment : de même que tu agis avec moi d'une mauvaise manière en m'accordant pas ce que je dois avoir, alors de même je peux agir d'une mauvaise manière! On est d'une certaine façon quitte!!]

Regarder en-haut ne va l'aider en rien, car il a toujours conscience d'Hachem, puisque se plaignant contre Lui.
Par contre, le sang est dispersé vers le bas du Mizbéa'h pour lui rappeler de se concentrer sur la terre, sur le fait même que Hachem le maintient en vie à chaque seconde pour bénéficier de Ses bénédictions.

De plus, il doit regarder vers le bas, vers ceux qui ont moins que lui.
[comment puis-je me plaindre, il y a bien pire que moins!]

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4°/ "Il offrira pour son délit à Hachem, à cause du péché qu'il a commis, une femelle du menu bétail, brebis ou chèvre, comme expiatoire; et le Cohen lui procurera l'expiation de son péché. Si ses moyens ne suffisent pas pour l'achat d'une menue bête, il offrira, pour la faute qu'il a commise, 2 tourterelles ou 2 jeunes colombes à Hachem: l'une comme expiatoire, l'autre comme holocauste" (Vayikra 5,6-7)

=> Le sacrifice de l’homme pauvre doit être de 2 volailles, alors que l’homme riche apportera une seule bête (une chèvre ou une brebis). Pourquoi cette différence?

En réalité, quand le pauvre apporte un sacrifice de pauvre, il peut en venir à se dire : "Si j’étais riche, j’aurais apporté un autre sacrifice. Alors, pourquoi Hachem m’a fait cela d’être pauvre, pour que je doive maintenant apporter une offrande de pauvre!"

De cette façon, il en vient à se plaindre de la manière comment Hachem dirige le monde.
C’est pourquoi, à part son sacrifice expiatoire (‘hatat) qu’il apporte pour sa faute, il doit offrir aussi un 2e sacrifice en holocauste, pour sa mauvaise pensée.
[Rabbi Yé'hezkel de Kozmir]

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-> "L’une comme expiatoire et l’autre comme holocauste" (v.5,7 - E’had Lé’hatat Vée’had LéOla - אֶחָד לְחַטָּאת וְאֶחָד לְעֹלָה).

Les initiales de ces mots forment le mot : "Elloul" (אֱלוּל).
Car tant que le Temple existait, quand arrivait Elloul, chacun craignait et se repentait de ses fautes.
Et maintenant que nous n’avons plus de sacrifices, il convient que chacun craigne et tremble, se repente et renouvelle ses actes à partir du 1er Elloul.
[le ‘Hida - 'Homat Anakh]

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5°/ "Servez Hachem dans la joie" (Ivdou ét Hachem bésim'ha - Téhilim 100,2)
Lorsqu'un fauteur amenait un sacrifice pour expier ses fautes, il le faisait avec un cœur brisé, avec de véritables larmes de chagrin et de peine.

=> Comment peut-il servir Hachem dans la joie alors que son cœur est cassé par la douleur d'avoir pu fauter?

-> Un vendredi soir, le 'Hozé de Lublin a honoré un total inconnu en lui demandant de mener la prière, et personne n'a entendu une prière aussi belle et émouvante.
Cela continua de se produire durant tout le Shabbath, où il mena les prières avec sa voix sublime.
Mais dès que Shabbath est sorti, il s'est senti faible, et il est brusquement mort.

Le 'Hozé de Lublin a révélé que cet homme était la réincarnation d'un Lévi qui chantait dans le Temple il y a des milliers d'années.
La coutume était que lorsqu'un fauteur offrait un sacrifice, les Lévi'im chantaient de tristes chants afin de mettre la personne dans un esprit de repentance.
Une fois que cela était terminé, les Lévi'im changeaient rapidement de registre en chantant des chants joyeux qui réjouissent le cœur, afin de permettre à la personne d'apporter le sacrifice avec bonheur et de servir Hachem dans la joie.

Le 'Hozé de Lublin poursuit en disant que ce Lévi a chanté une fois un chant triste pendant un peu trop longtemps, causant que le fauteur est entré dans un état de désespoir duquel il n'est jamais sorti.
En conséquence, sa punition était que son âme devait revenir et attendre jusqu'au moment où il serait capable d'utiliser sa voix pour amener de la joie aux gens [ce qu'il a fait durant tout le Shabbath].

[cela nous apprend beaucoup sur le processus de téchouva : certes on doit affronter ce qu'il y a de plus répugnant en nous, mais ensuite on doit en ressortir rempli de joie, par la prise de conscience que Hachem nous débarrasse de nos saletés et nous sommes maintenant tout purs/propres!]

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6°/ Est-ce qu'une bénédiction était récitée au moment de réaliser la mitsva d'apporter un sacrifice 'hatat (faute) (Vayikra 4,2)?

-> Le rav Aharon Leib Steinman, rapporte le Rachba, qui écrit qu'aucune bénédiction n'est récitée lorsque l'on réalise la mitsva de ramener un objet volé, car l'opportunité de faire une telle mitsva ne peut provenir que par le biais d'une faute. Puisque le sacrifice 'hatat permet de ramener notre âme à Sa Source : Hachem (expiation parfaite), alors il semble qu'aucune bénédiction n'était faite pour un korban 'hatat.

[le 'hatat était une obligation d'apporter un sacrifice pour réparer certaines fautes involontaires, et non volontairement pour s'élever spirituellement]

Le rav Steinman ajoute qu'une bénédiction était dite dans le cadre d'un sacrifice ola (élévation), car bien qu'expiant les fautes, il n'est pas considéré comme un sacrifice résultant de nos fautes.

Il fait remarquer que le Michné léMélé'h écrit que puisque les sacrifices n'étaient pas apportés en raison de leurs fautes, les Cohen devaient faire une bénédiction lorsqu'ils consommaient aussi bien un korban 'hatat, qu'un korban ola.

"Lorsqu'une âme faute" (néféch ki té'héta - Vayikra 4,2)

=> Pourquoi l'âme est-elle blâmée pour la faute, alors que sans le corps le péché n'aurait pas été commis?
Le péché n'existe seulement parce que l'âme se trouve dans le corps.

La réponse à cette question est offerte par rabbi Chimon bar Yo'haï : avant d'envoyer une âme dans le monde, Hachem l'enjoint d'observer les commandements de la Torah.
Il lui montre le haut niveau qu'atteignent les âmes ayant quitté ce monde pures. Il habille l'âme d'une lumière forte ressemblant au corps à l'intérieur duquel l'âme est destinée à entrer. Il ordonne à l'âme de méditer à la grandeur de son Créateur.

3 jours avant sa venue au monde, l'âme est amenée par Hachem au Gan Eden où Il se promène avec elle, si l'on peut s'exprimer ainsi.
Elle contemple la grandeur des tsadikim qui y résident puis revient à sa place.
Hachem la pare de façon splendide et la fait ensuite pénétrer dans le corps qui lui a été destiné.

Si l'âme se souille par la faute, la Torah pousse un cri et lui dit : "Après avoir vu toute cette splendeur, comment as-tu l'audace de te rebeller contre ton Créateur?".

La Torah dit donc : "Lorsqu'une âme faute" = l'âme qui a vu toute la splendeur et le bien que les tsadikim goûtent au Gan Eden a eu l'audace et la folie de se rebeller contre son Créateur!
[...]

La Torah nous apprend qu'il ne faut pas négliger les fautes involontaires ou les considérer sans importance. Le mal qu'elles causent est considérable.

Cela est comparable à un homme vêtu de beaux vêtements propres, qui à la suite d'une chute, renverse sur lui une bouteille, il n'en reste pas moins que ses vêtements sont sales.
De même, l'âme humaine, pure et sainte, provient d'un lieu extrêmement élevé. Chaque fois qu'une faute est commise, l'âme est souillée.

Le roi Salomon dit : "Qu'à tout moment, tes vêtements soient blancs et qu'il ne manque pas d'huile sur ta tête" (Kohélét 9,8).
Le vêtement dont parle ce verset est l'âme, qui ressemble à un vêtement pour le corps. L'homme doit s'imaginer qu'il est vêtu d'un bel habit blanc et propre et qu'il porte une bouteille d'huile sur la tête.
Combien doit-il marcher prudemment afin que la bouteille d'huile ne tombe pas et ne tâche pas ses vêtements blancs.

Etant donné qu'une faute, même involontaire, cause une grand dommage à l'âme, la Torah dit : "Lorsqu'une âme commet un péché" (v.4,2).

[Méam Loez - Vayikra 4,11-12]

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+ "Si quelqu’un commet par inadvertance une faute en transgressant un interdit de Hachem" (Vayikra 4,2)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Par allusion, du fait que l’âme d’un homme mauvais se trouve diminuée à cause d’un acte mauvais, du fait d’une faute délibérée le mauvais s’appelle mort de son vivant, ainsi qu’il est dit : "lorsque le mort meurt" (Yé’hezkel 18,32), parce qu’il n’a pas d’âme. Et il est également dit : "Si tu possèdes une âme" (Michlé 23,2).
Or le verset déclare que l’âme est également diminuée par une faute involontaire, non pas entièrement mais un peu, et du fait de ce manque, Hachem dit qu’on doit amener un sacrifice, ainsi l’âme se rapprochera de sa racine, qui l’éclairera comme auparavant.
Mais une faute délibérée efface entièrement l’âme, et un sacrifice ne servira à rien, car il n’y a plus dans la réalité d’âme à rapprocher, jusqu’à ce qu’elle se repente et que vienne Yom Kippour, alors elle vivra, ainsi qu’il est dit : "Revenez, et vivez!" (Yé’hezkel 18,32).

"Si son sacrifice est une offrande de paix (zéva'h chélamim) choisie parmi le gros bétail" (Vayikra 3,1)

-> Le Méam Loez enseigne :
L'offrande de paix n'est pas offerte à cause d'une faute mais en tant que don volontaire.
Son nom : "chélamim" en hébreu, indique qu'elle est offerte quand règne la paix (shalom) dans le monde, c'est-à-dire en l'absence de fautes.
Car lorsque les hommes fautent, ils troublent la paix, comme il est écrit : "Il n'y a pas de paix pour les réchaïm, dit Hachem" (Yéchayahou 48,22).

Ce sacrifice est également appelé "offrande de paix" parce qu'il amène la paix entre le monde spirituel d'en haut et le monde physique d'en bas.
Ces opposés ne peuvent faire la paix entre eux. Pourtant, l'offrande de paix amène un influx du monde d'en haut vers celui d'en bas, et y fait résider la Présence Divine.

On l'appelle également "offrande de paix" parce qu'elle amène la paix entre l'autel, les Cohanim et la personne qui offre le sacrifice ...

[Par exemple,] :
- le sacrifice de l'holocauste est entièrement brûlé sur l'autel, ni les Cohanim, ni leurs propriétaires n'en ont part.
- pour l'expiatoire, l'autel et le Cohen prennent une part, mais non celui qui l'offre.

Cependant, l'offrande de paix procure une part à chacun. L'autel reçoit les parts qui y sont brûlées, les Cohanim consomment la poitrine et la patte, et l'homme offrant le sacrifice consomme le reste de la viande.
Ainsi, tous en reçoivent une part, ce qui amène la paix entre eux.

Aucun des sacrifices n'est aussi précieux aux yeux de Hachem que l'offrande de paix.

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+ "Telle est la loi de l'offrande de paix offerte à Hachem" (Tsav 7,11)

-> Le Méam Loez explique :
Hachem préfère que les hommes ne fautent pas plutôt qu'ils offrent des sacrifices expiatoires, et c'est pourquoi le sacrifice le plus apprécié de D. est l'offrande de paix : le chélamim, qui n'est pas offert pour expier une faute mais pour exprimer la joie de son propriétaire.

"Telle est la loi de l'offrande de paix offerte à Hachem" = la Torah ne dit pas des autres sacrifices qu'ils sont "offerts à Hachem".
Cela nous enseigne que le sacrifice le plus désiré par D. est le chélamim qui ne vient pas expier de faute.

Le roi David dit : "Offre un sacrifice de remerciement et honore-moi" (Téhilim 50,14-15).
La personne offrant un sacrifice de remerciement, l'une des 3 sortes d'offrande de paix, honore Hachem car elle ne l'apporte pas pour expier une faute.
[...]

Un homme qui offre un sacrifice à la suite d'une faute ne mérite pas d'estime spéciale. En effet, il cherche son expiation.
Cependant, les offrandes de paix sont offertes de plein gré, pour manifester son amour à Hachem. Ceux qui les offrent méritent en retour, Son affection.

Dans le verset suivant, la Torah emploie le mot "yakrivénou" qui signifie littéralement : "il l'approchera".
Le sujet de cette phrase étant Hachem, ce verset indique que D. approche de Lui la personne qui apporte une offrande de paix (ex: en remerciement) et l'honore pour avoir offert un sacrifice volontaire.

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-> "Tout mâle parmi les Cohanim pourra la manger (viande du sacrifice délictif), c’est en lieu saint qu’elle sera mangée" (Tsav 7,6)

Les dernières lettres des mots de ce verset (yo’hélénou bémakom kadoch yéa’hel - יֹאכְלֶנּוּ בְּמָקוֹם קָדוֹשׁ יֵאָכֵל - "pourra la manger c'est en lieu saint qu'elle sera mangée") forment le mot "chalom" (paix - שָׁלוֹם).

Le Méchiv Dévarim (rabbi Chimon ben Yaakov) commente :
"Constate combien la paix est importante pour Hachem. Il a ordonné aux Cohanim de manger le sacrifice dans un lieu saint, parce que, avant que le pécheur obtienne l’expiation, il est loin de D. et n’est pas en paix avec Lui. Mais, une fois qu’il s'est repenti et a apporté un sacrifice, il se trouve déjà dans la proximité de Hachem, s’étant réconcilié avec le Roi de la paix, qui bénit Son peuple par la paix".

-> b'h, au sujet de la paix : http://todahm.com/2019/07/08/la-paix

"La raison pour laquelle il est permis à un pauvre d'amener un sacrifice (korban) plus petit qu'un riche, est parce que la pauvreté est en soi une expiation, et à travers elle il est déjà nettoyé de son péché."

[Rabbi Shalom Mordé'haï Schwadron - le Maharcham (dans son Téhélet Mordé'haï)]

Les sacrifices – quelques réflexions

"De nombreuses raisons sont données pour expliquer les sacrifices (korbanot), mais cependant malgré tout ce qui a pu être expliqué, cela reste toujours très au-delà de notre compréhension ...
En effet, le Rambam écrit que tous les sacrifices rentrent dans la catégorie des 'houkim, ces commandements dont les raisons nous sont cachées.

Lorsqu'un juif offre un sacrifice, il démontre sa soumission inconditionnelle à la volonté de Hachem.
C'est comme s'il déclarait : "Je ne comprends pas pourquoi cette offrande va réaliser de grandes choses pour moi et pour le monde entier, mais je suis certain que cela va accomplir de grandes choses car c'est ce que D. nous a enseigné dans Sa Torah."

Ainsi, le sacrifice d'un korban est une grande déclaration de foi de la part de celui qui l'amène, et c'est grâce à cette approche de la Torah et des mitsvot qu'un juif gagne sa part dans le monde à venir."

[rav Yéhouda Zev Segal]

[naaché vénichma = la grandeur d'un acte ne réside pas dans notre capacité à en appréhender la raison, mais dans le fait que c'est la volonté de Hachem.

Accepter que c'est au-delà de notre compréhension car provenant de D., c'est se permettre de placer Hachem et nous-même à leur juste place.
C'est également accepter qu'un juif fait des actes à la portée phénoménale, puisque venant de D., et non de l'intellect humain.]

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-> Rabbi Guttman enseigne qu'offrir un sacrifice c'est comme déclarer : "Hachem, je désire être proche de toi. Il n'y a rien d'autre dans le monde que TOI.
S'il te plaît prend cet animal à ma place, et expie mes fautes (ou bien en signe de remerciement).
En effet, je souhaite uniquement être lié à Toi!"

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-> "Si la Torah nous donne la possibilité de sanctifier un animal (en tant que Korban), à combien plus forte raison doit-on réaliser que cela nous permet de nous sanctifier nous-même! ...

Nous devons ressentir que Hachem ne rejette aucun d'entre nous, même s'il est tombé du haut niveau qu'il devrait être.
La conscience de cela doit nous encourager à toujours continuer à grimper spirituellement, malgré nos moments difficiles et nos chutes."

[Rabbi Klonymous Kalmsh Shapira de Piaseczna]

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-> "La fonction des Korbanot est de faire résider la présence Divine parmi le peuple juif"
[Sforno - Emor 23,2]

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-> Lors d'un Shabbath passé chez un de ses disciples, Rabbi Yaakov Abou'hatséra lui a dit :
"La voix que tu as entendue en plein milieu de la nuit [de vendredi], était une transmigration de l'âme (guigoul néchama) de la chèvre que nous avons consommée ce vendredi soir [pour Shabbath].
Elle m'a dit : "Merci de m'avoir libérée. De même que tu as réparé mon âme et m'a permis d'atteindre ma juste place au Gan Eden, de même que Hachem puisse ajouter de la grandeur à ta grandeur et que tu sois béni d'une longue vie"."

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-> "Hachem sauve l'homme et l'animal" (adam ouvééma tochia Hachem - Téhilim 36,7)
Nos Sages enseignent que lorsque l'on sacrifie un animal, il y a une réparation (tikoun) pour l'âme de cet animal.
Assez fréquemment, une âme d'un fauteur est envoyée en bas dans ce monde afin de rechercher un moyen de réparation, qui va lui permettre d'être élevée pour l'éternité dans le monde à Venir.
De telles âmes peuvent se retrouver dans le corps des animaux, et lorsque ceux-ci sont égorgés d'une manière cashère, alors cela va les purifier et les libérer, leur permettant ensuite de trouver un repos éternel au Gan Eden.

=> Il faut accepter que nous ne pouvons pas appréhender tout ce qui se passe dans ce monde.
Ainsi, faisons confiance à Hachem en réalisant dans la joie Ses mitsvot, car c'est véritablement ce qu'il y a de mieux à faire!

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"Lorsqu'un homme parmi vous apportera (adam ki yakriv mikém) une offrande à Hachem" (Vayikra 1,2)

-> Le terme : "mikém" (parmi vous - מִכֶּם) est l'acronyme de : "mida kénégéd mida" (mesure pour mesure - מידה כנגד מידה).
Lorsqu'une personne est témoin de la punition de sacrifice d'un animal, cela doit réveiller en elle l'idée que cela provient de ses fautes à elle, que normalement elle devrait être à sa place. Elle reconnait alors de tout cœur ses fautes et fait téchouva comme il le faut.

Il en est de même lorsque nous avons des souffrances dans la vie, qui sont en réalité une bonté de D. pour nous pousser à observer nos actions, et en venir à faire téchouva sur nos fautes "oubliées".
[adapté du Ben Ich 'Haï]

-> Le Gour Aryé dit qu'au fond de lui-même, chaque juif désire faire la volonté de D.
En observant notre mort par procuration sur l'animal, cela permet d'affaiblir notre yétser ara et de faire ressortir notre véritable nature.
[face à la mort, on se laisse moins bercer d'illusions futures!]

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-> L'objectif d'apporter un sacrifice est d'en venir à contempler : Je suis celui qui a fait une faute, cependant la Torah me demande de sacrifier un animal à la place. Cela semble injuste pour l'animal qui n'a rien fait de mal.

La raison pour laquelle il va être tué, est qu'il existe un ordre naturel dans la Création. Il y a une notion de soumission à ce qui est supérieur.
Ainsi, une personne qui égorge un animal doit penser : les animaux que je n'ai pas créé et dont chaque besoin est pris en charge par le Maître du monde, sont égorgés car ils sont à un niveau inférieur au mien.
=> Il en devient alors évident qu'un homme doit se soumettre à Hachem, et être capable de tout sacrifier pour faire la volonté du Maître du monde.

En ce qui nous concerne, à chaque fois que nous consommons de la viande, nous devons nous interroger : si je peux la manger c'est que je suis dans l'ordre naturel au-dessus d'elle. Mais est-ce que je remplis mon rôle avec Hachem, qui est supérieur à tout? ou bien je me comporte comme un animal, suivant librement ses envies (et non Sa volonté)?

[d'après le Yichma'h Moché]

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-> Lorsqu'une personne apporte son fils pour accomplir la mitsva de la circoncision le 8e jour, c'est considéré comme un sacrifice pour Hachem.
[Zohar haKadoch - Chéla'h]

-> Le "korban mila" est plus précieux à Hachem que tout autre sacrifice.
[Zohar - Lé'h Lé'ha]

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-> Nous apportons des sacrifices parce que le peuple juif a vécu parmi des nations qui rendaient des cultes aux animaux et à leurs représentations. Par conséquent, D. a ordonné d'égorger ces animaux pour le service de D. afin que les juifs éradiquent de leur cœur tout vestige des croyances idolâtres dont ils on pu s'imprégner en exil.
[Rambam - Moré Névoukhim 3,46]

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-> Le Ramban donne l'enseignement suivant :
Tous les actes de l'homme résultent de 3 niveaux d'expression : la pensée, la parole et l'acte.
Ainsi, D. déclare que si une personne commet une faute, elle a 3 obligations :
1°/ elle offre un sacrifice et appose les mains sur la tête de l'animal, ce qui correspond aux actes destructifs qu'elle a commis.
[selon la guémara ('Haguiga 116b), en appuyant de tout son poids sur la tête de l'animal pour le sanctifier, l'homme se libère de l'animal qui l'habite et s'efforce de son mieux d'atteindre l'unité avec D. ]
2°/ elle confesse ensuite verbalement sa faute, pour réparer toute parole qu'elle a pu exprimer en commettant la faute.
3°/ elle fait brûler sur l'Autel les organes internes de l'animal, y compris les reins qui représentent les parties du corps humain d'où émanent les pensées, les pulsions et les penchants de l'homme.
Le sang aspergé sur l'Autel symbolise l'âme (néfech) de l'homme qui offre l'animal.
On fait également brûler les bras et les jambes de la bête, à l'image des mêmes parties qui chez le fauteur ont conduit à commettre la faute.

=> De par sa faute, le fauteur mériterait de subir le même sort que l'animal offert en sacrifice, si ce n'est la pitié Divine qui l'en épargne en acceptant cette offrande à sa place. Il vit cela pleinement en le ressentant sur les 3 niveaux d'expression humain.
De plus, en offrant un sacrifice, un homme répond à un désir primordial d'accomplir un acte totalement désintéressé, afin d'éveiller en lui-même un sentiment de reconnaissance, d'admiration, d'amour envers le Créateur.
Le mot : "korban" (sacrifice) exprime : "kirva véa'hdout" (l'intimité et l'unité). En effet, [alors que la faute distance l'homme de D.], le sacrifice va permettre un rapprochement (korban -> karov), un sentiment d'union avec papa Hachem.

-> Le rav Shimshon Raphaël Hirsch ajoute à ces paroles du Ramban, que le mot : "korban" exprime l'idée que l'homme offre ses tendances animales à D. afin d'affiner et de purifier sa nature, entraînant qu'il atteint un sentiment de proximité à D., et ce qui est le bien ultime, comme l'écrit le roi David : "Pour moi, la proximité à D. est le bien" (Téhilim 73,28).

[une faute est entraînée par un vent de folie, et va développer l'animalité qui en nous. En sacrifiant un animal, on exprime à quel point nous souhaitons nous débarrasser de cette tendance, pour développer notre kédoucha, ce qui permet davantage de proximité avec D. ]

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-> De nos jours en l'absence de Temple, c'est notre prière [venant du cœur] qui remplace les sacrifices, comme le prophète l'affirme : "Nos lèvres remplacent les bœufs" (Hochéa 14,3).
De plus, il est écrit : "Quiconque s'adonne à l'étude du sacrifice expiatoire (le 'hatat) est considéré comme ayant offert un sacrifice expiatoire" (guémara Ména'hot 110a).

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-> "Il abattra le gros bétail" (Vayikra 1,5)

Dans un sacrifice, la première étape était d'abattre l'animal. Puis, il y avait la seconde partie avec l'aspersion du sang ainsi que la combustion des parties offertes.
Nos Sages disent que l'abattage est valable même par un non Cohen, ce qui n'est pas le cas des autres étapes. Car l'abattage de la bête symbolise le travail personnel de supprimer le mal qui est en soi. Cela passe par le fait de se forcer à ne pas suivre le mauvais penchant.
Le second volet du sacrifice symbolise le fait d'élever le mal et de le transformer en bien.
Cela n'est pas donné à tout le monde. Ce sont surtout les Justes (tsadikim) qui peuvent s'occuper de cela. Mais par contre, l'abattage est valable par tous. Car même s'il est difficile de transformer le mal en bien, malgré tout le fait de se contraindre à ne pas écouter le mal en soi, cela tout le monde en est capable et doit donc le faire.
[Zéved Tov]

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-> "Il dépouillera l'holocauste et le coupera en morceau" (Vayikra 1,6)

L'holocauste (qui se dit Ola - celle qui monte) symbolise l'orgueil, qui mène l'homme à se monter et se grandir à ses yeux. Celui qui souhaite "dépouiller l'holocauste", c'est à dire enlever et retirer l'orgueil de lui-même, à l'image du fait d'enlever la peau de l'animal, alors le conseil pour cela est de le couper en morceau.
Celui qui pense aux bonnes actions qu'il a réalisées et en retire de l'orgueil, s'il les coupe en morceau, c'est-à-dire qu'il les décortique et analyse chaque détail de ces actions, les passant au crible et à la critique, alors il verra combien d'imperfections remplissent chacun de ses actes, et il saura alors rester humble.
[Arvé Na'hal]

[en mettant en morceaux le sacrifice, on en vient à mettre en morceaux notre vie, et y porter un regard plus rempli d'humilité]