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+ "Un souvenir de sonnerie." (Emor 23,24)

Nos Sages (guémara Roch Hachana 16a) demandent : Pourquoi sonne-t-on du chofar avant et pendant la amida?
Et de répondre : "Pour troubler le Satan."

Le rav Yits'hak Blazer explique qu'en entendant les sonneries du chofar, Satan est bouleversé et effrayé, pensant qu'elles annoncent la venue du Machi'a'h.
Cela est surprenant, dans la mesure où il a entendu chaque année les mêmes sonneries, sans qu'elles aient été suivies de l'arrivée du Machia'h.

Néanmoins, elles suscitent régulièrement son émotion, comme s'il se disait : "Peut-être les choses seront-elles différentes cette année? Peut-être Israël s'est-il réellement repenti et mérite-t-il la Délivrance ..."

=> Qu'en est-il alors de l'homme qui, pris de découragement, en vient à se dire : "J'ai vécu de nombreuses années et ai déjà passé tant de Roch Hachana avec leurs sonneries du chofar sans faire téchouva ... C'est donc sans espoir!"

==> Un tel homme est pire encore que Satan!!

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+ Supplément :
La Torah définit Rocha Hachana comme un "jour de sonnerie du Chofar" (cf. notre verset : "un souvenir par la sonnerie du chofar").

Le son du Chofar est un appel au repentir et comme l'explique le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,4), ce son signifie également :
"Sortez de votre torpeur, vous qui somnolez!
Repentez-vous avec contrition!
Souvenez-vous de votre Créateur! ...
Sondez vos âmes et améliorez votre comportement et vos actes."

 

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

 

+ "[Celles-ci] sont les époques de D. que vous appellerez des convocations saintes, celles-ci sont Mes époques." (Emor 23,2)

Pourquoi cette apparente répétition : "... les époques de D. ... celles-ci sont Mes époques"?

Le Sforno répond : Si, véritablement, "vous les appelez des convocations saintes", autrement dit, si vous vous y rassemblez afin de vous occuper de mitsvot et de considération sacrées (vos actes "appelant"/témoignant, que pour vous ce temps est consacré à D. : "c'est des époques de D."!), alors [D. dit] : "celles-ci sont Mes époques", et trouvent grâce à Mes yeux.

Mais si, la 1ere condition n'est pas remplie, et que pendant ces périodes, les enfants d'Israël s'intéressent à des sujets profanes et aux plaisirs matériels, elles ne seront plus "Mes époques".

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[Est-ce que les jours de fêtes sont des occasions de se retrouver calmement avec D. afin de développer une relation d'amour, ou est-ce que c'est des jours durant lesquels il faut "tuer le temps" en faisant ce que j'ai envie (personne ne me dictera quoi faire!)?

Il est important de noter que l'important est l'atmosphère, l'état d'esprit, car on peut respecter la loi juive à la lettre, et avoir malheureusement son cœur totalement déconnecté de D., centré sur ses plaisirs/désirs personnels. ]

+ "Car j'ai fait asseoir (ochavti) les enfants d'Israël dans les Souccot." (Emor 23,43)

Nos Sages demandent : De quelle sorte de Souccot s'agit-il?
Rabbi Eliézer a enseigné : "C'étaient les nuées de Gloire." (guémara Soucca 11b)

Le 'Hida fait remarquer : Dans ces conditions, pourquoi n'est-il pas écrit : "J'ai conduit les enfants d'Israël", plutôt que : "Je les ai fait asseoir" ?

Nos Sages rapportent que les Hébreux étaient véritablement assis entre les nuées de Gloire, à l'instar d'un homme installé sur un bateau qui le mène à destination pendant qu'il vaque normalement à ses occupations.

De la même manière, nos ancêtres étaient installés dans leur maison pendant que les nuées de Gloire les transportaient.

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+ Supplément :
Concernant le verset : "Et la nuée de D. était sur eux le jour quand ils partaient du camp." (Bamidbar - Béa'aloté'ha 10,34), Rachi nous enseigne que la nuée :
"... aplatissait ce qui était haut, surélevait ce qui était bas et tuait les serpents et les scorpions."

 

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

Les pires missiles de destruction sont en nous …

+ Les pires missiles de destruction sont en nous ...

Nous devons savoir que ceux qui détiennent les clés et les "boutons rouges" des pires missiles pouvant exister, c'est nous-mêmes, comme le précise le Zohar haKadoch :

"Lorsque les hommes font du lachone ara (médisance : qu'elle soit fausse ou véridique), s'éveille en haut un esprit d'impureté qui se pose sur les hommes ayant failli ; cet esprit s'élève alors (comme un inexorable missile de destruction massive) et il provoque mort et guerres dans le monde.

Malheur à ceux qui, se précipitant du mauvais côté, ne surveillent pas leur langue et ne craignent pas que cette précipitation en bas n'entraîne le même mouvement en haut."

Source (b"h) : le "Pardess Ména'hem" du rav Ména'hem Berros  - Paracha Kédochim - Emor

+ Le 'Hilloul Hachem ...

"Et vous ne profanerez pas Mon saint Nom, et Je serai sanctifié au milieu des enfants d'Israël." (Emor 22,32)

-> Qu'est-ce que le 'Hilloul Hachem (la profanation du nom de D.)?

Concernant le verset (Chémot - Ki Tissa 31,14) : "Celui qui le profane (mé'haléléa) [le Shabbath] sera mis à mort", le Zohar rattache le mot "mé'haléléa" à " 'halal", c'est-à-dire à l'émergence d'un "vide".

Le Rav 'Haïm de Volozhin explique que cette interprétation s'applique aussi à notre verset.
Il y est écrit : "Et vous ne profanerez (té'halélou) pas Mon saint Nom" par vos actions : en faisant comme si l'endroit où vous vous trouvez était "vide" de Moi, et en vous permettant ainsi d'enfreindre Mes commandements.

Cette idée se retrouve dans l'enseignement de nos Sages (guémara 'Haguiga 16a) :
"Celui qui commet une transgression en cachette [comme si D. ne le voyait pas] est considéré comme s'il repoussait la présence divine."

-> Il est écrit dans la guémara Yoma (86a) : "Qu'est-ce qu'une profanation du nom de D.?
Rav a enseigné : Si quelqu'un comme moi [de mon niveau] achète de la viande et ne paie pas immédiatement le boucher, [c'est un cas de 'hilloul Hachem]."

Rachi de commenter : "Car si je tarde à payer, ce commerçant dira que je suis un voleur et il s'inspirera de mon exemple."

-> Dans le même ordre d'idée, nos Sages on dit qu’un érudit en Torah qui a une tâche sur son vêtement risque la peine de mort (guémara Shabbath 114a).

Nous pouvons citer le commentaire du rav Dan Roth à ce sujet :
"La Torah n’a jamais dit : "Tu n’iras point avec une tâche sur tes vêtements".
Comment, alors, cela peut-il justifier une peine si grave?

L’explication en est qu’un érudit en Torah est le représentant de D. dans le monde.
Lorsque les gens le verront porter des habits souillés, ils diront : "Regarde, comme les érudits en Torah sont négligés !"
Les gens ayant moins de respect pour D. et Sa Torah à cause de lui, il devient coupable de profaner le nom de D.

Le ‘Hilloul Hachem dépend du statut de celui qui l’accomplit.
Ce qui est considéré comme un ‘Hilloul Hachem pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre.
Ceci est dû au fait que plus une personne est érudite, plus les gens attendent d’elle un haut niveau de raffinement et plus ils scruteront la moindre de ses actions.
Ainsi, pour Rav, qui était exceptionnellement pieux, ne pas payer immédiatement constituait un ‘Hilloul Hachem, tandis que pour la plupart d’entre nous cela ne serait pas le cas.

Néanmoins, étant donné que le ‘Hilloul Hachem dépend de la manière dont les gens nous perçoivent, notre réel statut n’a pas d’importance.
Par exemple, un étudiant de yéchiva ordinaire peut ne pas se considérer comme un érudit en Torah, et ainsi ne pas sentir que la remarque sévère des sages au sujet de l’érudit en Torah négligé s’applique à lui.
Mais son humilité serait déplacée car, pour le monde extérieur ; il apparaît comme un érudit en Torah."

-> Le 'Hafets 'Haïm disait souvent : "Chaque juif est comparable à un officier haut gradé.
Du fait qu'il revêt un uniforme orné de médailles et de décorations, il lui incombe de se comporter d'une manière qui convient à son statut et à sa distinction.
Sinon, il porte atteinte à l'honneur du Roi qu'il sert et représente."

[être juif est un grand honneur/chance, mais aussi une grande responsabilité.]

-> Le Ramban explique que le 'Hilloul Hachem est le plus grave péché que l'homme puisse commettre.
La seule manière de s'en repentir est le Kidouch Hachem (sanctifier le nom de D).
Voilà pourquoi dans notre verset, aussitôt après l'interdit : "Et vous ne profanerez pas Mon saint Nom", il nous est enjoint : "et Je serai sanctifié au milieu des enfants d'Israël", ce qui constitue un commandement actif pour lequel il nous incombe de donner jusqu'à notre vie.

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+ Suppléments :

-> Dans son Séfer haMitsvot (mitsva positive n°9), le Rambam nous dit :
"Il convient de proclamer la Présence de D. afin qu’Il soit connu dans le monde".

Le Rambam y rapporte aussi le Sifri (22,138) : "Je suis Hachem, votre D., qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte pour être votre D." = A condition que vous sanctifiez mon Nom en public."

-> La guémara Yoma (86a) rapporte que toute personne doit s'acquitter de son devoir en étudiant la Torah, en accomplissant les commandements et en traitant autrui avec bonté, considération et honnêteté, de telle sorte que l'on dise de lui : "Heureux soient les parents et les maîtres qui ont élevé une telle personne."
Inversement, il n'y a pas de pire déchéance pour un juif que d'agir d'une façon amenant à dire de lui le contraire.

-> Lorsqu'un juif observe la Torah et que son comportement fait honneur à son judaïsme, D. déclare : "Tu es Mon serviteur, ô Israël, duquel Je m'enorgueillis." (Yéchayahou 49,3)

-> Le Rabbi Chnéour Zalman de Liadi (Tanya - Likouté Amarim - chap.14) dit que même le juif le plus simple est doté d'un amour de D. caché, qui s'exprime par un empressement à sacrifier sa vie pour le nom de D.
Il conclut en disant : "Même le juif le moins adhérent est capable de donner sa vie en Kiddouch Hachem. "

-> Il peut être intéressant de citer le paroles du rav Dan Roth sur notre sujet :
"Le but de notre exil parmi les nations est de renforcer la foi en D. et de sanctifier Son nom, non pas en sermonnant et en faisant du prosélytisme, mais par l’acte et l’exemple.

Celui qui profane le Nom de D., même involontairement agit contre le but ultime de la Création, et, en particulier, celui de la nation juive.
Notre rôle en exil en tant que "lumière des nations" est négligé par de nombreuses personnes.
Nous oublions que nous avons un rôle positif à jouer : être les ambassadeurs de D. dans le monde.

L’impression que l’on donne dans nos relations quotidiennes avec les non-juifs doit être au 1er rang de nos esprits.
Chaque fois que nous rencontrons des non-juifs, nous devons nous demander : "Quelle marque vais-je laisser ? Aura-t-il plus de respect pour D. et pour Son peuple du fait que je suis entré en contact avec lui ?"

Et si cela est vrai de nos rapports avec les non-juifs, combien plus cela est-il vrai lorsque nous dialoguons avec nos prochains juifs qui sont nos propres frères et sœurs.

Rav Yossef Chalom Elyachiv a une fois fait remarqué que chaque génération possède une mitsva qui est particulièrement significative pour son temps.
La mitsva de notre époque dit-il est : "Que le Nom de D. soit aimé à travers toi." "

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+ "Vous ne profanerez pas Mon saint Nom, et Je serai sanctifié au milieu des enfants d’Israël, Je suis Hachem qui vous sanctifie." (Emor 22,32)

-> "Tous ce que Hachem a créé dans le monde, Il ne l'a fait que pour Son honneur" (Pirké Avot 6,14)

Le rav Chakh s'interroge : Hachem a-t-il réellement besoin de cet honneur?
Il était le Maître du monde avant même que ces créatures qui L'honorent ne viennent à l'existence!"

Il répond qu'effectivement, Hachem n'a pas besoin de cet honneur, mais c'est en L'honorant que l'homme, en réalisant Sa grandeur apprendra à connaître son propre niveau.
Il comprendra ainsi quelle est son importance, et quels sont ses devoirs dans ce monde.

Celui qui prend conscience qu'il a été créé par Hachem, que se trouve en lui une âme (partie Divine) que Hachem a insufflée, et qu'il a la capacité de créer et détruire des mondes spirituels par ses actions, comme l'explique le rav 'Haïm de Volozhin dans le Néfech ha'Haïm. L'homme pèsera ses paroles, se sentira investi d'une grande responsabilité dans ses actes et y portera toute son attention.

["Vous ne profanerez pas Mon saint Nom" = plus nous accordons d'honneur à Hachem, plus nous développons notre valeur interne et agissons alors d'une manière noble/élevée, impliquant que : "Je serai sanctifié au milieu des enfants d’Israël", de par la conscience qu'il y a en nous une partie de D. (l'âme) : Je suis Hachem qui vous sanctifie." (Hachem est infiniment grand, donc d'une certaine façon je suis infiniment grand!)]

[en faisant du kiddouch Hachem, je grandis publiquement Hachem, et donc par ricochet la valeur qu'a chaque juif de lui-même, entraînant de belles réalisations spirituelles!]

"Et vous compterez pour vous-mêmes" (Emor 23,15)

-> À Pessah, la Divinité d'Hachem a été révélée par des miracles et des prodiges, et nous avons pris conscience qu'il convenait de L'adorer.
Cependant, même si Hachem nous réveille d'en-Haut pour que nous prenions conscience qu'il est approprié de Le servir, D. voulait que nous désirions ce réveil.

Tel est donc le secret sous-jacent du compte du Omer. En effet, au cours de la première semaine, nous exprimons notre désir de L'aimer ; au cours de la deuxième semaine, nous exprimons notre désir de L'admirer ; au cours de la troisième semaine, nous désirons qu'Il puisse être fier de nous, comme un père est fier de son enfant ; au cours des quatrième et cinquième semaines, nous exprimons notre désir d'avoir une foi consommée en Dieu ; au cours de la sixième semaine, nous devons nous attacher et être attachés à Son service ; au cours de la septième semaine, nous devons Le couronner en tant que Roi du monde entier et de nous-mêmes également.
[le rabbi de Berditchev aligne les 7 semaines du Omer avec les expériences internes des 7 séfirot d'émotion : 'hessed-> amour, guévoura-> crainte, tiféret-> fierté, nétsa'h et od -> foi (émouna), yessod-> lien, connexion, mal'hout-> souveraineté. ]

Par conséquent, étant donné que les attributs susmentionnés émanent de D. pendant les jours de séfira, une personne doit s'isoler pendant ces jours et servir Hachem, car c'est pendant ces jours que ces qualités vertueuses sont attirées et mises à la disposition de la nation juive.
En particulier pendant cette période de séfira (compte du Omer), une personne doit se réjouir et s'attacher à ces caractéristiques vertueuses, car lorsqu'une personne désire ces qualités louables, elles seront attirées vers elle, comme le déclarent nos Sages (guémaraMakot 10a) : "Sur le chemin qu'une personne désire emprunter, elle sera guidée".

À Pessah, Hachem a révélé et éveillé en nous des qualités émotionnelles et intellectuelles élevées. Mais pendant les jours du compte du Omer (séfira), nous prenons l'initiative. En d'autres termes, nous désirons et exprimons notre attente de l'éveil Divin qui s'est manifesté à Pessah.
En conséquence, nos émotions bénéficient d'une plus grande illumination et d'un plus grand raffinement de la part d'En-Haut, en réponse à notre désir et à notre volonté exprimés.

C'est pourquoi nous devons compter le Omer avec amour et crainte, et être prêts et désireux d'utiliser correctement le flux Divin d'en-Haut qui en découle pendant ces jours de séfira.
[ une partie de la liturgie qui accompagne le compte de l'Omer consiste à demander que l'émotion spécifique sur laquelle nous avons mis l'accent au cours de cette semaine soit raffinée. ]

Telle est donc la signification du commentaire du Zohar (3,97b) sur le verset "Et vous compterez pour vous-mêmes" (Emor 23,15), c'est tout spécialement pour vous-mêmes. En d'autres termes, les efforts investis dans l'éveil de ces bons traits de caractère au cours de la séfira sont "pour vous", c'est-à-dire pour notre propre bénéfice.
À Pessah, il y a eu un éveil d'en-Haut, et pendant le compte du Omer, nous exprimons notre désir de cet éveil (l'éveil est d'en-bas, c'est nous qui initions le premier pas).

=> C'est le sens profond de l'expression "comptez pour vous-mêmes" = pour vous-mêmes explicitement, c'est-à-dire pour votre propre bénéfice. Ainsi, pendant les jours du Omer, un flux est provoqué d'en-Haut, comparable à celui qui a été suscité à Pessah ; mais pendant les jours du Omer, le flux que nous suscitons est plus raffiné et beaucoup plus lumineux (car nous en sommes à l'initiative, par notre éveil d'en-bas).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Emor 23,15 ]