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"Si ton frère s'appauvrit et que ses ressources faiblissent à tes côtés, tu le renforceras!" (Béhar 25,35)

-> Rabbi Avin dit : Lorsqu'un pauvre se tient à ta porte, sache que Hachem se tient à sa droite, comme il est dit : "Il se tient à la droite du malheureux".
Si tu lui donnes l'aumône, celui Qui se tient à sa droite (D.) te récompensera ; et si tu ne lui donnes pas, souviens-toi de ce verset : "Heureux celui qui se préoccupe du pauvre : au jour de la calamité, Hachem le sauvera."
[midrach Vayikra rabba 35]

-> Rabbi Chimon dit au nom de Rabbi Yéhochoua ben Lévi : Que la mitsva de la charité (tsédaka) ne soit jamais négligeable à tes yeux, car son infraction entraîne 24 malédictions, et sa récompense implique 24 bénédictions."
[midrach Vayikra rabba 34,11]

-> "Si ton frère est réduit à la misère" (Béhar 25,39), c'est à ce sujet qu'il est dit : "Donner au pauvre, c'est prêter à D." (Michlé 19,17)

Rabbi Eliézer dit : Il est écrit : "[D.] donne du pain à toute créature" (Téhilim 136,25)
Lorsqu'un homme offre la charité à un pauvre, il s'approprie une mitsva [puisque c'est à D. qu'il lui incombe de le nourrir - Matnot Kéhouna].
Hachem déclare donc : "C'est à Moi de lui rembourser sa générosité!"
C'est pour cela que le verset [de Michlé] poursuit : "Il paie à chacun son dû".
[midrach Vayikra rabba 34,2]

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b'h, quelques réflexions sur la tsédaka :
-> https://todahm.com/2015/10/24/la-charite
-> https://todahm.com/2018/02/19/6179
-> https://todahm.com/2018/08/08/6908-2
-> https://todahm.com/2016/10/18/4893
-> https://todahm.com/2015/10/24/3773
-> https://todahm.com/2015/10/24/3757

-> https://todahm.com/2020/07/21/14333

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-> ""Heureux celui qui s’intéresse au pauvre" (achré maskil él dal - Téhilim 41,2).
Cela signifie que la récompense du pauvre est plus grande.
En effet, puisqu'il souffre de la pauvreté, il est plus proche que les autres du Roi des rois.
Hachem écoute la prière des pauvres, de ceux qui ont le cœur brisé et il n'existe pas de cœurs plus brisés que ceux des pauvres.

Rabbi Chimon ajoute que chaque être humain se présente devant Hachem avec son corps et son néféch (une des 5 parties de l'âme).
Le pauvre, lui, ne se présente qu'avec son néfech, car son corps est brisé.
Hachem est plus proche du néfech de l'homme que de son corps, c'est pourquoi la prière du pauvre est plus facilement exaucée."

[Zohar (Béchala'h 61) - rapporté dans le "Matok Midvach" de rabbi Daniel Frisch]

[Tâchons de se focaliser sur le plaisir que nous donnons à Hachem en s'occupant avec cœur d'un être très très proche/aimé de Lui?
(en effet, contrairement à la vision de la société, ce n'est pas un déchet, un parasite, mais au contraire un pauvre est une personne bénéficiant de davantage de proximité avec D.)
Par ailleurs, comment passer à côté de son pouvoir phénoménal de bénédiction ("la prière du pauvre est plus facilement exaucée")?
La liste est longue, surtout que Hachem, Lui-même, se porte garant qu'au final nous ne nous appauvrirons pas du fait d'avoir donné à la tsédaka!]

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Une personne donnant la charité doit penser au Nom Divin (יהוה - Tétragramme) :
- L'argent donné représente le youd.
- La main représente le Hé. Elle a 5 doigts [et la valeur numérique de Hé est de : 5].
- Le bras étendu pour donner la charité au pauvre est le : vav.
- La main ouverte du pauvre est le Hé final.

=> Ceci nous enseigne que Hachem est avec les pauvres, et nous montre l'importance de la charité ....
Une personne qui donne la charité aux pauvres ou au responsable de la caisse de charité dans un but désintéressé complète le Nom Divin (Tétragramme).
[Méam Loez - Térouma 25,1-2]

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Le Baal Chem Tov (Mévasser Tsédek - Réé) dit qu'en formant ainsi les lettres du Nom Divin dans le bon ordre (par notre tsédaka), nous faisons descendre du Ciel énormément de miséricorde.
Cependant, cela ne se produit que si le donateur transmet l'argent d'abord, avant que le pauvre n'étende sa main.
Mais si le pauvre demande en premier, alors les lettres du Nom Divin sont arrangées dans un ordre différent.
C'est le sens du verset : "S'il y a chez toi un pauvre ... Ouvre-lui plutôt ta main!" (Réé 16,7-8) = nous devons ouvrir d'abord la main, sans attendre qu'il nous le demande, et ce afin que le Nom Divin se forme dans le bon ordre.

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"La guématria du mot : riche (achir - עָשִׁיר) est de 580, tandis que celle du mot : pauvre est de : 130 (ani - עני).
La différence entre eux est de : 450, équivalent au mot : "[il] donnera" (yiten - יִתֵּן).
Nous devons combler le fossé entre les riches et les pauvres en donnant davantage de tsédaka et en venant en aide à ceux dans le besoin."
[Rav Moché Yé'hiel haLévi Epstein]

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-> Rabbi ‘Haïm Zonnenfeld fait remarquer que le terme ich (homme) a la même valeur numérique que le terme lérééhou (à son prochain), d’où il déduit que celui qui est charitable envers son prochain mérite le titre d’homme.

Il fit part de ce ‘hidouch le jour de Pourim, lors duquel nous lisons dans la Méguila le verset "envoyer des présents l’un à l’autre (ich lérééhou)". Or, le but de ces michlo’hé manot est d’amplifier l’amitié entre les hommes, ce qui n’est possible que si l’égalité règne entre eux, si personne ne se sent supérieur à son prochain ni s’enorgueillit devant lui. [à l'image de la guématria identique des 2 termes!]
Car le vice de l’orgueil est à la source de toutes les querelles, tandis que l’égalité permet de créer une atmosphère affable.

-> L’auteur de l’ouvrage ‘Hokhmat ‘Haïm relève que le mot yédidi (mon ami ou mon bien-aimé - ידידי) peut se lire dans les deux sens. Car la véritable amitié est celle qui est réciproque.

-> "Sur Benjamin, il dit: "Bien-aimé (yédid) d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 33,12)
Binyamin est la seule tribu qui n'a pas participé à la vente de Yossef.
Il est le symbole de la fraternité, et c'est une des raisons qui a fait que le Temple a été construit sur son territoire.

On peut noter que dans le verset ci-dessus, l'expression désignant Binyamin : "Bien-aimé d'Hachem", se dit : yédid Hachem (יְדִיד).
Le mot yédid peut se décomposer en 2 mots : yad yad (יד יד).
Lorsqu'on avance dans le vie, main dans la main (yad yad), c'est là notre véritable force (en hébreu : koa'h - כח , qui a la même valeur numérique que : yédid : 28).
Si nous voulons être le favori, le chouchou de D., il faut aider et supporter notre prochain, chacun fils unique de D.

[lorsque Hachem verra que nous nous tendons la main les uns vers les autres (יד יד), que nous donnons de la force à autrui (כח), qu'autrui sera bien-aimé (יְדִיד) à nos yeux, alors Hachem agira mesure pour mesure avec nous, et Il nous comblera du meilleur, et ce même si nous sommes remplis de fautes.]

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-> "Si ton frère vient à s'appauvrir" (vé'hi yamou'h a'hikha - וְכִי יָמוּךְ אָחִיךָ - Béhar 25,35)

Les initiales du terme "Yamou'h" (יָמוּךְ) signifiant "vient à s'appauvrir" (Youd, Mem, Vav, Khaf) peuvent former la phrase: "Il y en a qui sont riches sans rien avoir (Yech Mit’acher Véein Kol)".
Ceci est une allusion au fait qu’il faut veiller et prêter attention également au pauvre qui n’a d’un homme riche que l’apparence, afin d’accomplir grâce à lui la mitsva de "Tu le soutiendras".
[Birkat Peretz]

[nos Sages nous demandent de nous adapter aux besoins nécessaires pour chacun. Par exemple, si un riche est devenu pauvre, et qu'il a de façon vitale besoin d'un cheval pour l'accompagner, notre tsédaka consiste à l'aider à avoir un cheval.
Une personne peut être riche en apparence = on peut comprendre que matériellement elle peut être bien présentée mais n'avoir aucune ressource. Mais on peut également l'explique émotionnellement : une personne peut avoir le sourire aux lèvres, prononcer le "tout va bien, b'h", mais dans son cœur elle souffre, elle a besoin de paroles d'estime, d'encouragement, ...
(de nos jours où il y a une profusion de matérialité, la pauvreté la plus importante se trouve dans un manque d'estime de soi, de valorisation (je suis quelqu'un, autrui m'apprécie, ...). Un seul mot, un sourire, ... ne coûte rien et peut redonner de la vie!)
Un immeuble peut avoir une magnifique devanture, mais être en ruine à l'intérieur. En tant que juif nous devons aller au delà des apparences extérieures, et vraiment aider tout frère juif dans le besoin!]

"Ne prends de lui ni usure ni intérêt" (Béhar 25,36)

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Baba Métsia 5,8), celui qui perçoit des intérêts est considéré comme ayant nié l'existence de Hachem.

-> Pourquoi cela est-il puni aussi fortement par rapport aux autres interdictions?

Le rav Zalman Sorotzkin explique que le temps est le bien le plus précieux de l'homme.
Ainsi, on se doit de chérir chaque minute, en s'assurant de l'utiliser au mieux.
Un moment perdu étant la plus grande perte possible de la vie, nous devons en prendre le deuil de ce "temps perdu" (qui est une sorte de suicide personnel : j'ai tué une partie de moi, de ma vie!).

["Il n’y a pas de perte pire, que la perte de temps" (Midrach Shmouel – Avot 5,23)]

Cependant, l'usurier (qui prête avec intérêts) se réjouit de la perte du temps, car il a conscience que ses profits matériels augmentent chaque jour qui passe.

Cette attitude est considérée comme contraire à la vision juive, c'est semblable à de l'hérésie, ce qui explique pourquoi c'est aussi gravement sanctionné par la Torah.

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"Ton argent ne lui donne pas en usure et avec intérêt ne donne pas ta nourriture. Je suis Hachem, votre D., Qui vous ai faits sortir de la terre d'Egypte" (Béhar 25,37-38)

-> Pourquoi la Torah juxtapose l’interdit de prêter à intérêt du fait de craindre Hachem?

Hachem, dans Sa grande bonté, est patient avec l’homme et ne le punit pas comme la rigueur l’exigerait.
Néanmoins, Hachem se comporte avec l’homme mesure pour mesure. Ainsi, si un homme prêterait à intérêt et demanderait à son emprunteur de payer plus que ce qu’il doit, alors Hachem Lui aussi se comportera à l’identique avec lui. Il lui fera payer ses fautes plus que ce qu’Il souhaitait le faire au départ dans Sa Bonté.
Ainsi, Hachem le punira avec bien plus de rigueur.

=> Pour cela, l’homme devrait redouter de prêter avec des intérêts, de crainte qu’Hachem aussi lui fasse payer ses fautes avec bien plus de rigueur qu’en temps normal.
[le Maharitz - rav Yossef Tsvi Doushinsky]

-> autre formulation de cet enseignement du rav Doushinsky :
Tout ce que l'homme possède, lui vient d'Hachem. Mais tout ce que nous avons, Il nous le donne en tant que prêt, qui appelle à être remboursé. Quand un homme reconnaît pleinement que c'est Hachem Qui lui donne tout et qu'il en éprouve une profonde reconnaissance qui le conduit à Le remercier de tout son coeur et Le servir du mieux qu'il peut en accomplissant les mitsvot de toutes ses forces, c'est de cette façon qu'il s'acquitte de sa dette.
Mais évidemment, compte tenu de l'importance et de l'abondance des Bontés Divines, jamais un homme ne pourra s'acquitter même d'un millième de sa dette, malgré tout son Service Divin. Mais Hachem dans Sa Miséricorde se suffit des efforts que l'homme fait pour Le servir et n'exige pas le remboursement total, sinon l'homme ne pourra jamais s'en acquitter.
Mais, comme nous le savons, Hachem se comporte avec l'homme mesure pour mesure. Quand un homme prête de l'argent à son prochain, s'il ne se contente pas d'être remboursé de la dette seule mais qu'il prend des intérêts, il s'expose alors à ce qu'Hachem Lui-aussi se montre strict quant au remboursement de Sa dette et qu'Il prenne même aussi des intérêts sur ce qu'Il lui confie. Evidemment, l'homme se trouverait alors dans une situation impossible.
Une personne qui craint Hachem et redoute que Lui aussi se montre sévère quant au remboursement de Sa dette, se gardera donc très scrupuleusement de ne pas prêter à intérêt.

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-> A partir de ce verset, nos Sages affirment que celui qui prête à intérêt, c’est comme s’il reniait la sortie d’Egypte. Pourquoi cela? Quel en est le lien?

Bien qu’Hachem annonça à Avraham la servitude de ses descendants, malgré tout les égyptiens furent grandement punis de les avoir opprimé. Mais pourtant ils étaient forcés d’asservir les juifs de par ce Décret Divin.
L’une des raisons est qu’ils ont fait souffrir les juifs plus que ce qu’ils devaient, et c’est sur ce surplus qu’ils furent punis.

Celui qui prête à intérêt pense qu’il est permis d’ajouter un surplus à la dette.
Pour lui, les égyptiens n’ont donc pas fauté en ajoutant un surplus à l’oppression des Juifs, et ils n’auraient donc pas dû être punis.
=> Cet homme en vient donc à devoir nier la sortie d’Egypte où les égyptiens furent punis.
[Rabbi Aharon Levine - haDrach véha'Iyoun]

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-> Pour expliquer le rapport entre l’interdiction de prendre des intérêts et la sortie d’Egypte, rabbi David Pinto (Pa’had David) explique :
"Quand quelqu’un prête de l’argent à intérêt, il s’attaque à la foi en Hachem, car il montre que Hachem n’a pas la force de lui envoyer Ses bienfaits, c’est pourquoi il prend des intérêts.
Il lèse aussi l’unité des juifs, car il ne tient pas compte du fait que les juifs sont responsables les uns des autres et qu’il faut aider le prochain, et il lui prend trop d’argent et lui rend la vie difficile.
De plus, il porte atteinte à l’alliance de la circoncision (brit), car le mot ribit (intérêts) est formé des mêmes lettres que brit, et la circoncision est l’un des signes grâce auxquels les bnei Israël ont été délivrés de l’Egypte.
Par conséquent celui qui prête à intérêt porte atteinte à la foi, à l’unité et à la circoncision, donc à la sortie d’Egypte, et c’est cela le rapport entre l’interdiction du prêt à intérêt et la sortie d’Egypte."

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-> "Ne lui donne point ton argent à intérêt, ni tes aliments pour en tirer profit. Je suis Hachem votre D., qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre D." (Béhar 25,37-38)

=> Quel lien relie l’interdiction de prêter à intérêt et la Sortie d’Egypte?

On peut citer :
1°/ "[Moi] qui ai su déceler le premier-né de celui qui ne l’était pas, je saurai aussi punir celui qui prête à intérêt à un juif en prétendant qu’il s’agit de l’argent appartenant à un païen". [Rachi]

2°/ Il est possible qu’un homme soit contrarié de devoir prêter sans aucun bénéfice l’argent qu’il a gagné à la sueur de son front. Cependant, il lui faut réfléchir: si quelqu’un lui offrait une grosse somme d’argent à condition qu’il la prête sans intérêt à l’un de ses fils au moment où il en aurait besoin, il accepterait de bon gré et n’y verrait aucun inconvénient. D. nous a fait sortir d’Egypte et nous a donné Son argent et Son or à condition que nous le prêtions sans intérêt à nos prochains. Pourquoi cela nous contrarierait-il?
Aussi, celui qui tient à toucher des intérêts lorsqu’il prête de l’argent renie nécessairement la Sortie d’Egypte et tous les bienfaits dont D. a gratifié Son Peuple. [Ktav Sofer]

3°/ Les Richonim posent la question : pourquoi les égyptiens ont-ils été punis d’avoir fait souffrir les Bné Israël?
Le décret était issu de D-ieu qui avait annoncé : "Ils les asserviront et les feront souffrir pendant 400 an".
Le Raavad répond que la faute des égyptiens tient à ce qu’ils ont asservi les Bné Israël avec dureté alors que le décret voulait que les Bné Israël soient simplement asservis. [voir Rambam - Hilkhot Téchouva 4]
Les égyptiens ont donc pris des intérêts aux Bné Israël : ils ont récolté leur dû (en les asservissant selon le Décret divin) mais ils ont ajouté les souffrances. Par conséquent, quiconque touche des intérêts transgresse le Commandement interdisant le prêt à intérêt et renie la Sortie d’Egypte. Il montre que, selon lui, les Egyptiens n’ont rien fait de mal et ne méritaient pas de punition. [Hadrach véa'Iyoun]

4°/ Le midrach [Sifra] enseigne : "‘Je suis Hachem votre D., qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte‘ = c’est à cette condition que Je vous ai fait sortir du pays d’Égypte (que vous preniez sur vous la mitsva négative de ne pas prêter à intérêt - Ribiit). Car tous ceux qui reconnaissent la mitsva de Ribiit reconnaissent la Sortie d’Égypte, et tous ceux qui nient la mitsva de Ribiit, c’est comme s’ils niaient la Sortie d’Égypte".
[ le Torat Cohanim (Béhar) affirme : "Quand Hachem fit sortir le peuple juif d’Égypte, Il dit : "Je vous libère à condition que vous ne prêtiez pas intérêt"." ]
=> Pourquoi notre libération d’Egypte a-t-elle été soumise à cette condition?
Le Noda biYéhouda (Ahavat Tsion) fournit la réponse suivante : le but de la Sortie d’Egypte était de conduire le peuple juif en Terre d’Israël, et de lui procurer la protection et de lui permettre d’acquérir la vie du Monde futur (par l’accomplissement des mitsvot dont la majorité ne peut se réaliser qu’en Terre sainte).
Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 111a) stipule que ceux décédés hors de la Terre d’Israël seront ramenés à la vie par un roulement de leurs os, les acheminant jusqu’en Terre sainte. Or, nos Sages (midrach Chémot Raba 31) enseignent que ceux qui prêtent à intérêt ne seront pas ramenés à la vie lors de la Résurrections des Morts. Cela signifie que leur sortie d’Egypte par Hachem et leur venue en Terre d’Israël étaient dépourvus de sens du fait que l’accès à la vie du Monde futur (le Monde de la Résurrection) leur sera refusé.
Nous comprenons, du coup, pourquoi D. a soumis notre libération d’Egypte à la condition de respecter la mitsva du Ribiit.

[ La guémara (Kétoubot 111a) affirme que celui qui ne meurt pas en Erets Israël souffrira lors de la résurrection des morts, parce qu’il devra rouler jusqu’à la Terre sainte, depuis son lieu de sépulture. C’est la raison pour laquelle Yaakov insista pour être enterré en terre d'Israël.
Tout ceci s’applique pour celui qui est digne de résurrection, mais pas pour celui qui prête avec intérêt. De ce fait, ce dernier n’a pas de raison de sortir d’Égypte et d’entrer en terre d'Israël, puisqu’il ne méritera pas de revivre, de toutes les façons. ]

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"Ne lui prends pas [d'intérêt] d'avance ni d'intérêt accru. Crains ton D. et que ton frère vive avec toi.
Ne lui fais pas payer d'intérêt d'avance pour ton argent et ne lui donne pas d'aliment pour lequel il devra payer un intérêt accru.
Je suis Hachem, votre D., qui vous a fait sortir d'Egypte afin de vous donner le pays de Canaan, [et] d'être pour vous un D." (Béhar 25,36-38)

-> En hébreu, l'intérêt est appelé : néché'h (נֶשֶׁךְ), de la racine : na'hach, signifiant une morsure venimeuse.
[le Kli Yakar dit que la racine : néché'h, est en connotation avec : néchi'ha (morsure), puisque l'emprunteur voit ses biens mordus par les intérêts pris. ]
En effet, lorsqu'un serpent mord un homme au talon, le venin ne le tue pas immédiatement.
L'homme mordu ne meurt que lorsque le poison atteint sa tête.
Ainsi, en est-il de l'intérêt : un homme qui paie un agio n'en ressent pas le mal immédiatement. Mais peu à peu, il perd son argent et reste sans un sou.
[...]

Si un homme prête de l'argent à un juif, c'est comme s'il niait Hachem et la sortie d'Egypte.
C'est pourquoi Hachem termine cette section en disant : "Je suis Hachem, votre D., qui vous a fait sortir d'Egypte".
Ceci signifie : "Quiconque prête de l'argent sans exiger d'intérêt accepte sur lui le joug du royaume céleste. Il accepte Hachem comme Maître et croit en la sortie d'Egypte."
[...]

La Torah dit : "Tu prendras un intérêt d'un étranger mais tu ne prendras pas d'intérêt de ton frère" (Dévarim 23,21).
Les non-juifs ne croient pas que Hachem surveille le monde ; ils attribuent tout événements à des causes naturelles. Ainsi, il est permis de leur prêter de l'argent à intérêt car cela cadre avec leurs croyances erronées.
Par contre, ton frère juif croit en la providence Divine ; ne lui prends pas d'intérêts.

Lorsque l'homme est jugé dans l'autre monde, certains anges se font ses avocats et d'autres, ses accusateurs.
L'homme coupable d'avoir prêté de l'argent à intérêt ne trouvera aucun avocat.

La punition pour cette faute figure parmi les plus sévères : le coupable ne revivra pas à la résurrection [des morts].
Le prophète : "Il a donné avec usure et pris un intérêt ; il ne vivra pas" (Yé'hezkel 18,13) = celui qui a pris un intérêt à son frère ne vivra pas, ni dans ce monde ni dans le prochain.
Il ne se lèvera pas lors de la résurrection [des morts], car ne croyant pas aux miracles, il ne pourra bénéficier de ce miracle suprême.
[...]

A ceux qui prêtent à intérêt, Hachem dit : "Pourquoi ne prenez-vous pas leçon des armées célestes que Je dirige en Haut? Chacune prête à l'autre sans intérêt.
Depuis l'hiver jusqu'à l'été, la nuit emprunte au jour ; de l'été à l'hivers, le jour emprunte à la nuit.
Lorsque tu prêtes de l'argent à ton ami, voudrais-tu l'engloutir par l'intérêt que tu lui prends ?!

C'est comme si tu Me demandais : Pourquoi ne prends-Tu pas d'intérêt sur la nourriture que Je te donne? Dois-Je prendre un intérêt sur les arbres que Je fais pousser? Dois-Je prendre un intérêt sur les étoiles et les planètes auxquelles Je fournis la lumière? Dois-Je prendre un intérêt sur l'âme que Je t'ai confiée? Dois-Je prendre un intérêt sur ton corps que Je finirai par garder? Si tu ne veux pas prêter à ton ami sans intérêt, J'en ferai autant avec toi ... Je ne te prendrai pas d'intérêt mais Je prendrai le capital : ton corps et ton âme. La terre gardera le principal, qui est ton corps, et Je ne te laisserai pas te lever à la résurrection."

[Méam Loez - Béhar 25,36-38]

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-> Le rabbi Yonathan de Prague disait : "Savez-vous pourquoi les usuriers ne connaîtront pas la résurrection des morts?
Parce que le jour où cela arrivera on leur dira : "Pourquoi vous réveiller? Continuez de dormir, vos intérêts ne cessent d'augmenter"."

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-> "N’accepte de sa part ni intérêt ni profit, mais crains ton Dieu, et que ton frère vive avec toi. Ne lui donne point ton argent à intérêt, ni tes aliments pour en tirer profit" (Béhar 25,36-37)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Ces deux versets nous apprennent l’interdiction de prêter avec intérêt entre juifs. Si le principe est simple à comprendre, il y a ici une répétition entre les 2 versets qui semble complètement inutile.
Pour le comprendre on peut citer une histoire qui illustre le principe que les usuriers ne se relèvent pas à la résurrection des morts.
Il y avait à l’époque de rabbi Akiva Eiguer, un riche usurier qui avait construit toute sa richesse grâce à l’usure. quand il vint à mourir, La ‘Hevra Kadisha demanda à ses héritiers 2000 pièces d’argent au lieu des 20 pièces habituellement demandées pour une tombe. Les héritiers portèrent l’affaire devant le gouverneur qui convoqua le rav et lui ordonna de s’expliquer sur cette injustice. Rabbi Akiva Eiguer lui répondit que chez les juifs on n’achète pas une concession, mais on la loue jusqu’à la venue du machia'h, qui fera revivre les morts. Et comme nous espérons que ce soit très bientôt, 20 pièces d’argent sont une somme suffisante pour une courte durée. Mais cet usurier ne pourra pas se relever avec ses frères, il devra donc rester en terre un très long moment et cette location longue durée se traduit par un tarif de 2 000 pièces d’argent.

C’est exactement ce que l’on voit dans nos 2 versets :
- le premier (v.36) lui parle de la récompense de celui qui ne prêtera pas pas avec intérêt, "et que ton frère vive avec toi" (וְחֵי אָחִיךָ עִמָּךְ - vékhé a'hikha imakh) s’applique à la résurrection des morts, tu pourras toi aussi te relever avec lui si tu lui prêtes sans intérêt.
- Et "וּבְמַרְבִּית לֹא-תִתֵּן אָכְלֶךָ" (oumarbit lo titen okhlékha - littéralement : dans le profit ne met pas ta nourriture) veut dire qu’à cause du profit tu sera mangé, c’est-à-dire que le corps de l’usurier sera emprisonné dans la tombe qui est appelé "Mangeur" car elle mange la chair de l’homme enterré dedans.
=> Les versets ne se répètent donc pas, mais le premier nous explique que celui qui prête sans intérêt pourra se relever à la résurrection des morts tandis que l’usurier sera prisonnier de sa tombe à cause du profit fait grâce à l’usure.

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-> "Il a donné avec usure et pris un intérêt ; il ne vivra pas" (Yé'hezkel 18,13)
Le Malbim explique qu’il ne vivra pas dans le monde futur.
[on a vu précédemment le Méam Loez à ce sujet : celui qui a pris un intérêt à son frère ne vivra pas, ni dans ce monde ni dans le prochain. Il ne se lèvera pas lors de la résurrection [des morts], car ne croyant pas aux miracles, il ne pourra bénéficier de ce miracle suprême. ]

-> La guémara (Sanhédrin 92b) décrit la fameuse prophétie de Yé’hezkel, quand il fit ressusciter des gens ayant commis de très graves fautes ou n’ayant pas eu le mérite d’accomplir des mitsvot.
Le Pirké déRabbi Eliézer (chap. 32) précise que le prophète put ressusciter tout le monde, à l’exception d’un homme. Quand il demanda pourquoi cet individu ne pouvait pas revivre, on lui répondit que c’était à cause de ses prêts avec intérêt.

-> Le rav Yéhonathan Gefen écrit :
Pourquoi seule cette faute entraîne-t-elle une conséquence si grave? [ne pas revivre]
Celui qui vient demander un prêt se trouve dans une situation désespérée, l’aider revient à "lui redonner vie", comme le verset l’affirme : "Il vivra avec toi" = c’est-à-dire qu’il sera en mesure de pourvoir à ses besoins.
Mais quand on lui prête avec intérêt, on ne le sauve pas, étant donné qu’il devra ensuite rembourser plus que la somme empruntée. Ainsi, mesure pour mesure, le prêteur ne méritera pas la vie lors de la résurrection des morts, parce qu’il n’a pas donné la vie à ce pauvre. [d'après le ’Hafets ’Haïm (Ahavat ’Hessed - 2e partie - chap.16) ]

Cette réponse semble logique, mais elle ne suffit pas. En effet, plusieurs autres mitsvot enjoignent d’aider l’indigent (comme la tsédaka [charité], l’hospitalité, et autres formes de ’Hessed), mais dans aucun de ces cas, celui qui s’empêche d’aider le pauvre en refusant d’accomplir ces commandements n’est puni si sévèrement.

Quand on prête avec intérêt, c’est pire que de ne pas du tout aider le pauvre, parce que l’on empire sa situation on intensifie son "manque de vie". D’où le mot Néché'h, qui signifie littéralement "morsure". Quand on emprunte avec intérêt, le préjudice du Ribbit ressemble à la morsure d’un serpent. Celle-ci grossit et s’étend dans tout le corps, elle est très nuisible.
[...]

Cette idée peut s’appliquer à différents domaines de la vie. Par exemple, si quelqu’un s’engage à donner une certaine somme à un nécessiteux ou à une personne récoltant des fonds pour une noble cause. C’est bien sûr une grande Mitsva, mais parfois l’engagement n’est pas tenu tout de suite et quand la personne qui doit recevoir l’argent revient à la charge, le donateur ne lui répond pas. Ceci peut générer une grande angoisse, plus grande encore que s’il ne s’était pas engagé du tout. Idem pour les autres sortes de ’Hessed – il faut veiller à ne pas causer plus de souffrance à la personne qui est déjà dans le besoin.

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-> "N’accepte de sa part ni intérêt ni profit, mais crains ton D., et que ton frère vive avec toi" (Béhar 25,36)

Il est écrit dans la guémara (Baba Metsia 71a) au nom de Rabbi Yossi : "Rends-toi compte de l’aveuglement de ceux qui prêtent à intérêt : ils sont traités de racha, pénètrent dans la vie privée d’autrui, amènent des témoins, un scribe muni d’une plume et d’encre, et font écrire et signer des contrats. Une telle personne fait preuve de reniement face au D. d’Israël."

=> En quoi celui qui transgresse cet interdit était différent de tout autre pécheur, pour être défini comme "ayant renié le D. d’Israël" ?

Le ‘Hazon Ich a alors répondu :
"Nos Sages expliquent que la subsistance de chacun est déterminée d’un Roch Hachana à l’autre. Celui qui prête à intérêt montre par son attitude que d’après lui, la part qui lui est destinée ne peut lui parvenir comme cela a été décrété dans le Ciel mais plutôt par des chemins tortueux, en donnant de l’argent avec intérêt. De surcroît, il se lève et le confirme par un écrit et une signature ... il s’agit donc d’un reniement absolu du D. d’Israël."

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-> "Ne lui donne point ton argent à intérêt, ni tes aliments pour en tirer profit" (Béhar 25,37)

Le roi Chlomo affirme : "Donner au pauvre, c’est prêter à D., qui paie à chacun son dû" (Michlé 19,17).
Ainsi, en d’autres termes celui qui donne de la tsédaka à l’indigent prête en quelque sorte au Créateur, qui lui remboursera cet emprunt et lui ajoutera encore davantage pour son bienfait, comme il est dit : "Attendez-Moi à cette épreuve, dit Hachem : [vous verrez] si Je n’ouvre pas en votre faveur les cataractes du ciel, si Je ne répands pas sur vous la bénédiction au-delà de toute mesure" (Malakhi 3,10).

=> Comment expliquer que Hachem, qui observe toute la Torah, rembourse à l’homme davantage que ce qu’il a donné au pauvre? Cette action ne s’apparente-t-elle pas à l’interdit de ribit [prêter ou emprunter à intérêt]?

Rabbi Barou'h Yérouchalmi (Barou'h Mibanim) répond : Hachem n’est pas le réel emprunteur de l’argent ; Il ne l’est que dans la mesure où Il rembourse à la place de l’indigent qui, lui, est le débiteur.
Or, l’interdit de ribit ne s’applique qu’au débiteur et au créditeur ; aussi, Hachem a le droit de rembourser à ce dernier davantage que ce qu’il a prêté.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/09/09/36871

"Lorsque mes pieds foulèrent pour la 1ere fois le sol de la Terre sainte, je ressentis immédiatement en moi un souffle nouveau, j'eus le sentiment d'avoir enfin réalisé tous mes vœux, toutes mes aspirations.

En outre, chaque jour passé dans le pays m'emplissait d'une joie et d'un enthousiasme qui ne cessaient d'aller en augmentant.

A cette époque, je compris ce que signifiait le verset de la paracha Béhar : "Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne" (Béhar 25,2).
Vous pouvez constater que la Torah ne dit pas : "...que je vous ai donné", mais "que je vous donne", au présent.
En effet, quiconque a le mérite de vivre en Terre d'Israël, atteint chaque jour une nouvelle compréhension et s'enivre de l'air subtil du pays, se renouvelant tous les jours, comme si à ce moment même D. avait donné le pays au peuple d'Israël."

[Rabbi Na'hman de Breslev - après un séjour d'un an en Israël en 1798
paracha Béhar 25,2 ]

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-> "La terre d'Israël est une entité originale dont l'essence véritable est liée au peuple d'Israël par un lien organique vivant ... et il est ainsi impossible d'appréhender la qualité particulière de la sainteté de la terre d'Israël et de l'aimer de manière authentique par une réflexion rationnelle humaine, mais uniquement par l'esprit Divin qui réside sur toute la nation et qui est gravé naturellement et profondément dans l'âme d'Israël.
[...]
C'est une mitsva de goûter à pleine bouche du doux plaisir des rayons de la sainteté puissante de la terre d'Israël, afin que vous soyez repus et que vous vous abreuviez à son sein consolateur pour profiter et jouir des rayons de sa grandeur.
[...]
Le cœur a des languissements pour la terre d'Israël, la foi en terre d'Israël, la sainteté de la terre d'Israël.
Il est rempli de joie pour la terre d'Israël, de l'harmonie intérieur de la terre d'Israël, de l'adhésion à la terre d'Israël, de la confiance en la terre d'Israël."

[rav Avraham Its'hak Kook - Orot]

Date propice venue du machia’h = danger le Satan accuse

+ Date propice venue du machia'h = danger le Satan accuse :

"Dans cette année de Yovel, chaque homme reviendra à sa possession" (Béhar 25,13)

-> Le Zohar nous explique que les mots : "bichnat aYovél azot" (בשנת היובל הזאת - dans cette année de Yovel), traduits aussi par : "dans l'année de Yovel (béchana aYovél) הזאת (azot)" = le terme : הזאת (cette) fait allusion à l'année 5408.
En effet, la lettre ה , de valeur numérique 5, évoque le 5e millénaire. Ajouté au terme זאת de valeur numérique 408, on obtient l'année 5408, correspondant à l'année 1648 de l'ère vulgaire.

Le Zohar (qui a été écrit il y a 2 000 ans), nous dit que cette année 5408 sera l'année de la Délivrance. C'est alors que "chaque homme reviendra à sa possession".
Historiquement, l'année 1648 fut l'année où débuta les pogroms atroces des cosaques sous le commandement de Bogdan Chelminski. Durant 6 mois, plus de 100.000 juifs ont été assassinés.

Comme l'a annoncé le Zohar, cette année était prévue pour être l'année de la Délivrance. Mais étant donné que le peuple juif n'a pas été méritant, le Satan a pu accuser et obtenir que cette année soit transformée en année de terreur.
A chaque période particulièrement propice à la Délivrance, le Satan, qui voit sa fin approcher et se sent menacé, déchaîne alors des accusations.
C'est ainsi que le Imré Emet explique la parole des Sages : "Le Satan accuse dans un temps de danger" = c'est-à-dire quand il se sent lui-même en danger.

Mais le Ohr 'Hadach explique qu'à travers l'évocation de cette date, la Torah veut faire allusion ici à une leçon importante et éternelle. En effet, le terme זאת de valeur numérique 408, correspond à 3 fois 136, allusion à 3 termes de valeur numérique 136 : צום קול ממון (le jeûne (tsom), la voix (kol) et l'argent (mamon)). Cela évoque les 3 grands principes de téchouva : le Repentir en soi (le jeûne et l'éloignement d'une vie de plaisirs), la Téfila (la prière - la voix) et la Tsédaka (par le don d'argent).
Lorsque Israël se renforcera dans ces 3 domaines, lorsqu'il reviendra au Service de Hachem, qu'il se tournera vers Lui pour Lui adresser ses demandes, et multipliera les actes de bonté et de Tsédaka, alors la Délivrance arrivera.

"Si ton frère s'appauvrit et qu'il te tend la main ; aide-le, soutient le ainsi que l'étranger ou le résident temporaire qui vivent avec toi. Tu ne lui prendras pas de lui ni d'intérêts, ni profits. Tu auras la crainte de ton D., ton frère vivra avec toi" (Béhar 25,35-36)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Si ton frère s'appauvrit = cela parle du "souffle Divin" qui réside en réside en nous, et veut par cela le réanimer. C'est ce que dit le verset : "si ton frère s'appauvrit" faisant appel au souffle de vie spirituel que D. a placé au fond de nous pour nous donner la vie éternelle.
L'homme qui constate qu'il ne brille pas en Torah, et n'excelle pas dans les mitsvot, c'est cela signifie qu'il s'est appauvri, car dans l'absolu la pauvreté, c'est être pauvre en Torah et mitsvot.

Et qu'il tende sa main = c'est-à-dire que sa lumière et sa majesté sont ternis. "ima'h" (avec toi) c'est-à-dire à cause de toi, du fait qu'il réside avec toi, il s'est éteint, effondré. Car sa nature est de briller et de t'éclairer jusqu'à l'autre bout du monde.

Et D. désire que tu lui rendes le souffle qu'Il t'a donné à la naissance, parfait et sans aucune imperfection au moment de quitter ce monde.
Comme il est écrit : "le souffle reviendra" (Kohélet 12,7), nos Sages interprètent que tu le lui rendras parfait comme lorsqu'Il te l'a donné.

C'est ce qu'il ordonne en disant "soutiens-le!" = c'est-à-dire lorsque l'homme s'efforce de faire téchouva, il lui redonne sa place dans les mondes spirituellement élevés. Car la seule chose qui peut raviver ce souffle et lui redonner son rôle primordial, c'est le repentir!

L'étranger et le résident temporaire = les maitres de la Kabbale nous ont dévoilé qu'il y a des âmes que D. greffe à l'homme pour des raisons particulières, cela est le secret du "ibour néchama".
Certains résident chez un homme afin de participer avec lui à l'application d'une mitsva et ainsi il mérite de réparer ce qu'elles n'avaient pas fait dans une vie précédente.
D'autres s'installent pour des raisons que seul D. connait ; de cette manière-là, ces âmes peuvent recevoir leur réparation.

C'est ce qu'écrit le verset "l'étranger et le résident temporaire, qui vivent avec toi!", faisant appel aux deux sortes d'âmes qui peuvent se greffer à l'homme, sans qu'il en soit conscient. Lorsque tu t'efforces de faire téchouva tu leur redonnes vie.

Et faut faire attention à ne pas affaiblir ce souffle et ces âmes qui sont en toi c'est ce que la Torah ordonne "ne lui prends pas" c'est le bien qui est en eux, et de quelle manière? En lui demandant des intérêts.

Et tu craindras ton D.! = car ces âmes sont une partie de la lumière divine et il faudra les rendre parfaites à Celui à qui elles appartiennent.
Il nous demande aussi "ton frère vivra avec toi !" = c'est-à-dire tu devras lui restituer en lui donnant une vitalité plus intense que lorsque tu l'as reçu. Et ce grâce au service divin auquel tu te livres.
Bien que nos sages ont dit de le lui rendre comme au moment où D. te l'a donnée, c'est cela le minimum auquel l'homme doit aspirer, mais il est de son devoir de souhaiter faire mieux encore.

"Car vous êtes des étrangers et des résidents auprès de Moi." (Béhar 25,23)

-> Le midrach Torat Cohanim nous dit :
"De 2 choses l'une : on est soit un "étranger", soit un "résident".
Mais peut-on être les 2 à la fois?

Celui qui se considère comme un véritable "résident" en ce monde temporaire, D. le traitera comme un étranger dans celui à venir.
Mais, si vous vous voyez comme de simples "étrangers" ici-bas, vous serez de vrais résidents auprès de Moi dans le monde futur."

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-> Hachem dit dans ce verset que le peuple juif et Lui, se partagent les titres d’étranger et de résident.
Si les Juifs se sentent étrangers dans ce monde, conscients de la précarité de la vie et du fait que ce monde n’est qu’un passage pour accéder au monde futur, alors Hachem sera Résident = Il résidera parmi eux.
Mais si on se sent être des résidents fixes dans ce monde, comme si la vie sur terre était pour toujours, alors Hachem deviendra un Étranger, et retirera Sa présence du peuple juif.
[le Ohel Yaacov]

"Et la terre ne sera pas vendue à perpétuité, car la terre est à Moi." (Béhar 24,23)

L'objectif de la mitsva de la chemita est d'enraciner en nos coeurs et en nos esprits la reconnaissance que "la terre est à Moi."

Deux plaideurs vinrent trouver un jour Rav 'Haïm de Volozhin, clamant chacun ses droits de propriété sur un terrain.
Après avoir écouté leurs arguments respectifs, Rav 'Haïm se pencha vers le terrain en question, faisant mine d'écouter ce que celui-ci avait à dire.

Rabbi 'Haïm expliqua aux 2 hommes plutôt surpris :
"Chacun de vous affirme qu'il en est le propriétaire légitime.
Je voulais donc entendre les thèses présentées par l'objet du litige.

Qu'en pense-t-il (le terrain)?
Eh bien, savez-vous ce que j'ai entendu?
"Ne m’appartiennent-ils pas tous les 2?" "

+ "Et si ton frère devient pauvre auprès de toi" (Béhar 25;39)

Ci-dessous un commentaire du 'Hafets 'Haïm, qui comme à chaque fois, nous éblouit par ses paroles ...
b"h, que ses mérites nous protègent ...

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit :
"Les gens en viennent facilement à critiquer les riches qui renâclent à pratiquer la bienfaisance, tout en affirmant que s'ils étaient à leur place, et étaient aussi nantis qu'eux, ils ne resteraient pas insensibles à la misère humaine, et donneraient généreusement aux oeuvres charitables.

Ce que ces personnes ignorent, c'est que si elles devenaient elles-mêmes riches, leurs coeurs s'endurciraient aussi, et deviendraient des "coeurs de riches".

A quoi cela ressemble-t-il?
A un ivrogne, qui se vautre sur la chaussée, et se salit de la tête aux pieds.
Vient à passer un passant qui, pointant un doigt accusateur vers l'alcoolique, lui dit : "Je suis étonné qu'un homme, comme vous ne sache pas les dégâts, que peut produire la boisson. Si je devais un jour m'enivrer, j'essaierais au moins de ne pas me donner en spectacle!"
Il en va ainsi de la richesse, qui a, elle aussi, des effets grisants!!"

-> A ce sujet, le 'Hafets 'Haïm a aussi dit :
"L'homme court après l'argent ; il est constamment en quête de richesse et de bien-être.
Malheureusement, il ne sait pas que plus il en acquiert d'un côté, plus se renforcent, de l'autre, les ressources du yétser ara à son encontre.

Un individu pauvre s'imagine que s'il avait de l'argent, il en serait le maître.
Or, dans la réalité, une fois qu'il en possède, c'est l'argent qui le domine!"

 

Source (b"h) : le "talelé Oroth" du rav Yissa'har Dov Rubin

Jusqu’à 120 ans. Pourquoi?

+++ Pourquoi souhaiter à quelqu'un de vivre jusqu'à 120 ans? ...

-> "La 50e année sera l'année du jubilée" (Béhar 25,11)

Un disciple du voyant de Lublin (Rabbi Herchely de Ziditchov) souhaita un jour à son maître de vivre 120 ans.
Il justifia cela de la façon suivante :
"Par 120 ans, je veux dire les cent vingt jubilés (yovel) pendant lesquels le monde existera [car le monde existera pendant 6 000 ans, or 120 jubilés de 50 ans font un total de 6 000 ans!].
Or, la Torah appelle l'année du jubilé : "éternel".
Par conséquent, 120 ans, c'est comme l'éternité."

Moché a vécu 120 ans, correspondant aux 120 jubilés du monde.
Chaque année de sa vie influa sur un jubilés et donc, à toutes les années d'existence du monde.

 

Source (b"h) : le livre "mayana chel Torah" du rav Alexander Zoucha Friedman

"Ne vous lésez pas l'un l'autre." (Béhar 25,17)

--> "La Torah nous interdit de léser notre prochain, mais un homme pieux fera davantage : il lui est interdit aussi de se léser lui-même.
Il ne doit pas se croire arrivé à un niveau supérieur à celui où il est réellement."

[Rabbi Bounim de Pchis'ha]

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-> "Ne vous lésez point l’un l’autre"

Les dernières lettres des mots : "Ne vous lésez point" (Vélo Tonou Ich Et - וְלֹא תוֹנוּ אִישׁ אֶת) forment le terme "Ichto" (אשתו) qui signifie "son épouse".
Ceci vient faire allusion à ce qu’ont dit nos Sages dans la guémara (Baba Metsia 59b) : "On doit toujours faire attention à ne pas causer de peine à son épouse, car ses larmes risquent rapidement d’engendrer des conséquences fâcheuses".

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-> "Ne vous lésez point l’un l’autre" (Béhar 25,17)

Rachi, citant le Torat Cohanim, commente : "Ici, on interdit le préjudice par des paroles : qu’il ne blesse pas son prochain".

Par ailleurs, nos Sages (guémara Baba Métsia 59a) nous mettent en garde en affirmant que toutes les portes [de la prière] sont fermées, à l’exclusion de celles du préjudice, et Rachi d’y expliquer : "Celui qui crie parce qu’il a été lésé, la porte ne se ferme pas devant lui".

=> Pourquoi en est-il ainsi et qu’est-ce que cela implique ?

Rabbénou Bé'hayé explique que du fait que la personne lésée éprouve beaucoup de peine et de désespoir, cette détresse le pousse à se soumettre au Créateur, et sa prière, qui jaillit d’un cœur chagriné, est prononcée avec ferveur et exaucée.