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"Ne montez pas ... car le Amaleki et le Canaani est là-bas devant eux et vous tomberez par l'épée" (Chéla'h Lé'ha 14,42-43)

=> Pourquoi le verset précise-t-il que Amalek et Canaan sont "là-bas devant eux"? Qu'ajoutent les mots ''devant eux''?

En fait, les actions qui sont réalisées dans un endroit y laissent une trace qui aura une influence dans l'avenir.
Ainsi, quand des réchaïm commettent des fautes quelque part, celui qui viendrait même plus tard en ce lieu, pourra ressentir une certaine chute spirituelle du fait de l'influence négative qui s'y trouve, provoquée par les fautes passées.
Ainsi, après la faute des explorateurs, quand une partie du peuple décida de monter quand même, Moché leur dit que Amalek et Canaan se trouvent là-bas "avant eux" (en hébreu, ''avant eux''
et ''devant eux'' se disent ''Lifnéhem'').
Et de la sorte, ils ont commis de grandes fautes dans le passée. Et c'est du fait de cette influence néfaste que "vous tomberez par l'épée".
Vos forces s'affaibliront du fait de l'impureté laissée dans ce lieu.
[Tiféret Avot]

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Qu'est-ce qui les a motivés à vouloir aller en terre d'Israël?

-> https://todahm.com/2016/06/30/4634-2

-> Leur aveu était davantage motivé par le regret d'avoir manqué l'occasion d'entrer en terre d'Israël que par les remords sur leur faute. [Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Ils s'obstinèrent à monter au sommet de la montagne" (Chéla'h Lé'ha 14,44)

-> Suite à la faute des explorateurs et la sanction qui s'en suivit d'errer 40 ans dans le désert, une partie du peuple décida malgré tout de forcer les choses et monter malgré tout en Israël. Conscients de la gravité de la faute commise d'avoir écouter les explorateurs, ils voulurent réparer et monter en terre sainte. Seulement, Hachem s'opposa et leur défendit de monter. Mais ils s'obstinèrent et montèrent quand même. Le résultat fut qu'ils ont été décimés.
=> Mais si ces gens regrettèrent leur faute et souhaitèrent monter en terre sainte pour se repentir, comment comprendre que lorsque Hachem leur interdit formellement telle chose, qu'ils s'obstinèrent malgré tout à monter? Mais si leur démarche provint d'une bonne intention de repentir, comment en même temps ont-ils pu désobéir et transgresser purement et simplement l'Ordre Divin?

-> Rabbi Tsadok HaCohen de Lublin l'enseignement de nos Sages selon lequel quand un homme est invité, tout ce que son hôte lui dit de faire, il devra le faire, sauf s'il lui dit de sortir de chez lui, là il ne l'écoutera pas.
Il en est de même vis-à-vis d'Hachem. L'homme se doit d'écouter tout ce que Hachem lui demande de faire et de réaliser toutes les mitsvot de la Torah. Tout, à l'exception de : "Sors!"
Même si un homme a tellement fauté et s'est tellement enfoncé dans le mal qu'Hachem en vienne à lui dire : "Sors! Je ne veux plus de toi. Même si tu te repens, Je ne t'accepterai pas", il ne prêtera pas attention à cela. Il devra s'entêter et se repentir malgré tout. Jamais un homme doit renoncer à sa part dans le Service d'Hachem. Même s'il voit tous les obstacles et qu'il sent qu'Hachem le repousse. Malgré tout, il ne faudra jamais se résigner. On n'écoutera pas le Maître de la maison s'Il lui dit : "Sors!". Il forcera les choses et se repentira quand même, jusqu'à ce qu'Hachem finisse par l'accepter.

=> Suite à la faute des explorateurs, Hachem leur interdit l'accès en Israël. Certaines personnes du peuple vécurent cela comme un rejet d'Hachem. Ils entendirent comme si Hachem leur disait : "Sortez! Je ne veux plus de vous!". Ainsi, dans cette logique, ils n'ont pas prêté attention à cela et s'obstinèrent malgré tout à monter en terre sainte.

"Quant à vos cadavres (pigré'hem atem), ils tomberont dans ce désert" (Chéla'h Lé'ha 14,32)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
J’ai entendu au nom des sages de Castille exilés que le mot "atem" renvoie à Moché et Aharon, sur qui Hachem avait également décrété qu’ils mourraient dans le désert.
Hachem a justifié leur propos en disant : "Si Je ne fais pas cela pour toute la communauté, ils finiront dans ce désert et ils y mourront", comme l’ont dit nos Sages (midrach Bamidbar rabba 19,13) sur le verset "Il s’avance aux premiers rang du peuple" (Vézot haBéra'ha 33,21) : la raison pour laquelle Moché a été enterré de l’autre côté du Jourdain est qu’il puisse mener la génération du désert vers le monde à venir, or si Moché et Aharon n’étaient pas morts dans le désert, ils n’auraient pas pu faire vivre la génération du désert.

Et c’est dit sur le mode allusif, car on ne parlerait certainement pas de "cadavre" à propos de Moché et Aharon, dont le corps était pur comme des anges, non plus que de "tomber" à propos des deux lumières du monde.

"Il visite (poked) la faute des pères sur les fils" (poked avon avot al banim - Chéla'h Lé'ha 14,18)

-> Il faut expliquer le mot poked dans le sens d’une diminution, comme dans "il n’en manquait (nifkad) pas un seul homme".
Hachem diminue la faute des pères à cause des enfants. Si les enfants sont droits et bons, ils rachètent les fautes de leurs pères, "le fils donne du mérite au père".
[haKtav véhaKabbala]

"Si l'envoi des explorateurs n'était motivé que par un manque de émouna envers Hachem, ils n'auraient pas été sanctionnés aussi sévèrement par un décret collectif de mourir dans le désert.
C'est cette volonté initiale de dénigrer le pays, afin de décourager le peuple d'y entrer, qui est à l'origine de leur non entrée dans le pays.
[Maharal - guémara Sota 34b]

[on voit de là l'importance de ne rien dire de négatif sur la terre d'Israël!]

Le récit des explorateurs – Le saviez-vous?

+ Le récit des explorateurs - Le saviez-vous? (compilation issue du Méam Loez)

-> Moché n'envoya pas les chefs de tribus car ils étaient responsables des bannières et c'était sur leur ordre que les camps partaient. Ne voulant pas perturber la discipline des bannières, Moché chercha des hommes égaux aux princes de ses dirigeants.

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-> Pour encourager les explorateurs et calmer leurs craintes éventuelles, Moché leur donna son bâton portant le Nom explicite de D.
Moché leur dit : "Prenez en main et n'ayez peur de personne. En le voyant, les Cananéens seront pris de tremblement et de terreur ; ils ne pourront vous résister."
Effectivement, lorsque les géants virent ce bâton, ils furent pris de frayeur et les explorateurs furent sauvés.
Les mots : "Montez vers (alou zé)" (v.13,17) font allusion au bâton, qui était désigné par le même mot (zé) dans le verset : "Prends ce (zé) bâton dans ta main" (Chémot 4,17).

Selon une autre opinion, Moché fit connaître aux explorateurs le Nom de D. à 12 lettres afin qu'en cas de danger, ils se protègent en le prononçant. C'est également le mot "zé" (valeur numérique de 12 - זה) qui y fait allusion.

-> Moché avait prié pour que Hachem sauve Yéhochoua du conseil des exploroateurs, et seul Kalev entra pour prier à 'Hevron sur les tombes de nos Patriarches (à 'Hévron) pour également être protégé des mauvais conseils des explorateurs.

A 'Hévron habitaient 3 géants dont les noms reflétaient la robustesse.
1°/ A'himane = qui veut dire : "a'h yamin" (un frère droitier) : comme la main droite est plus puissante que la gauche, A'himane était le plus fort des 3.
2°/ Chéchaï = veut dire "marbre", comme dans le verset : "Ses jambes sont des piliers de marbre (chayich)" (Chir haChirim 5,15). comme le poids d'un pilier de marbre creuse une fosse dans le sol, ce géant s'enfonçait dans la terre lorsqu'il marchait.
3°/ Talmi = signifie un sillon : lorsque ce géant marchait, la terre se creusait à cause de la poussière soulevée par ses pieds.

En raison de leur force physique, on donnait également à ces géants les noms suivants :
- Néfilim (tombés) = car quiconque les voyait tombait de crainte. Ce sont les Néfilim mentionnés dans la section Béréchit, les premiers de cette tribu.
- Après un certain temps, leur force diminua et on les appelait : Anakim (géants) = en raison de leur haute taille qui cachait le soleil.
- Ensuite, leur force s'amoindrit encore et ils devinrent relativement faibles, d'où leur nom : Réfaïm (faibles).
Og, roi de Bachane, faisait partie de ces Réfaïm, comme il est écrit : "Seul Og survécut" (Dévarim 2,11) ; il était le plus faible d'entre eux.

-> "Le peuple qui habite ce pays est puissant et les villes sont grandes et bien fortifiés! Nous y avons vu les descendants du géant" (Chéla'h Lé'ha 13,28)

Les explorateurs racontèrent que non seulement les villes étaient étendues et bien fortifiés, mais également que par leur taille, les géants dépassaient les villes, leurs murailles ne leur arrivant qu'aux chevilles.
Ils disaient en d'autres termes : "Nous avons vu les géants ; ils sont plus hauts que les murs de fortification. Si vous voulez suggérer qu'il existe un autre moyen de les vaincre, en les prenant par surprise par exemple, cela est impossible."
[...]
C'est là que réside l'essentiel de la faute des explorateurs. Moché leur avait envoyés explorer le pays et observer ses habitants. Cependant, au lieu de rester simples observateurs (rapportant factuellement ce qu'ils avaient pu voir), ils se posèrent en conseillers, affirmant par exemple : "Le peuple qui vit dans ce pays est puissant et nous ne pouvons le vaincre."
Ils révélèrent leur mauvaise intention : affaiblir la détermination des juifs de poursuivre leur route vers la terre d'Israël.

[que ce soit un pays de géants ou de fourmis, cela ne change rien, car nous avons le maître du monde avec nous : Hachem!]

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-> 8 explorateurs portèrent une grappe de raisins ... chacun portait un poids de 1 200 (130 séa).
A 8, ils portaient donc une grappe de raisins d'un poids d'environ 9 600 kg.
Nos Sages enseignent que la Torah appelle cet endroit : Na'hal Echkol ("le Torrent de la grappe" - v.13,24), car de cette grappe, du vin coulait comme un ruisseau.

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-> Hachem réduisit les distances : au lieu de parcourir le pays en 160 jours, ils le firent en 40 jours.

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-> On peut rapporter l'enseignement du rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha) :
"Hachem a demandé à Moché d'envoyer des personnes pieuses [pour parcourir la terre d'Israël] afin qu'elles amènent de la vitalité et de la subsistance spirituelle des mondes Supérieur à la terre en-bas, par l'impact résiduel de leur étude de la Torah et de leurs prières. Ainsi, la terre elle-même aspirera a être habité par les descendants d'Avraham, Its'hak et Yaakov."

"Vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur et derrière vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
On entend souvent de la bouche de ceux qui se font passer pour des intellectuels et qui s'estiment fort intelligents, que la pratique des mitsvot n'est pas nécessaire.
Le plus important, disent ces gens, est que l'homme ait un cœur pur ...
Or, pour bien rejeter cette opinion erronée, la Torah nous met en garde : "vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur!", derrière cette idée selon laquelle l'essentiel serait le cœur, en regard duquel l'accomplissement des mitsvot serait inutile.
Car cette thèse relève de l'hérésie, elle fait partie des arguments invoqués par le racha qui déclare : "il n'y a pas de D.!"

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+ "Vous ne vous égarerez pas (lo tatourou) derrière votre cœur (lévav'hém) et derrière vos yeux"

-> "Tu aimeras Hachem de tout ton cœur (lévav'ha)" (Vaét'hanan 6,5)
Rachi : avec tes 2 penchants : le bon et le mauvais.

-> Selon le Chem miChmouël, il y a lieu d'interpréter le mot "lévav'hém" de notre verset comme désignant également nos 2 penchants.
L'expression : "lo tatourou" (ne vous égarerez pas) dérive du même verbe que : "latour" (pour visiter [le pays]), et a donc une connotation d'espionnage et d'exploration.

=> Cela pour signifier allusivement à l'homme qu'il ne se mette pas à "explorer" et à "analyser" les ordres de Hachem (Ses mitsvot).
Que nous les comprenions ou non, que nous en retirions ou pas une utilité, il nous incombe d'observer les mitsvot parce qu'elles sont les ordres du Roi, et pour cette unique raison.

Lien entre Kalev et Eliézer

"Et Yéhochoua fils de Noun, et Kalev fils de Yéfouné qui faisaient partie de ceux qui avaient exploré le pays, déchirèrent leurs vêtements. Ils dirent ... le pays dans lequel nous sommes passés pour explorer est une très très bonne terre" (Chéla Lé'ha 14,6-7)

-> La guémara (Sota 34b) enseigne :
"Ils montèrent dans le sud, il vint jusqu'à 'Hévron" (Chéla'h Lé'ha 13,12)
Pourquoi la Torah s'exprime-t-telle au pluriel en début de phrase pour terminer au singulier?
Rava nous enseigne qu'il s'agit de Kalev qui se désolidarisa du complot des explorateurs en allant se prosterner sur les tombes des patriarches afin qu'ils l'aident à surmonter cette épreuve.
[ainsi, c'est par le mérite de sa prière qu'il bénéficia de l'aide des Patriarches et qu'il fut épargné. ]

=> Pour quelle raison uniquement Kalev eut la lucidité d'esprit d'aller prier à 'Hévron?

-> Le Arizal (chaar hapesoukim - Béréchit) nous enseigne que Kalev ben Yéfouné était la réincarnation (guilgoul) de Eliézer le serviteur d'Avraham. En effet, suite à la faute d'Adam Harichon, des étincelles d'âmes très élevées se mélangèrent aux klipot (forces du mal/impureté).
Chaque jour, des extractions s'opèrent pour les libérer, et Eliézer le serviteur d'Avraham faisait partie de ces âmes délivrées. Il tomba dans la klipa de Canaan. Son âme était très élevée au point qu'il est écrit à son sujet : "Eliézer était le doyen de sa maison et dirigeait tout ce qu'il avait" ('Hayé Sarah 24,2).
Le Arizal explique qu'il maîtrisait parfaitement son mauvais penchant et qu'il réussit à s'extraire en grande partie des klipot par le mérite d'Avraham son maître, et passa ainsi du clan des maudits au clan des bénis.
[nos Sages (Yoma 28b) interprètent ce verset comme une louange à Eliézer : "Ceci vient nous apprendre qu'il maîtrisait la Torah et qu'il était un érudit." ]

À présent, nous comprenons parfaitement pourquoi Kalev ben Yéfouné se dirigea en direction du caveau de Makhpéla, car il n'était autre que la réincarnation d'Eliézer le serviteur d'Avraham.
Ainsi, il alla instinctivement implorer l'aide de son maître afin de bénéficier de son soutien et d'achever sa réparation dans ce monde ici-bas.

C'est le secret des paroles de nos Sages (guémara Sota 12a) :
"Pourquoi Kalev est-il appelé dans le livre des Chroniques "אשחור" (achrour (אשחור - ce nom indique la couleur noire = שחור (cha'hor) - Divré haYamim 2,24)?
Il porte ce nom car son visage s'était noirci à cause des jeûnes qu'il pratiquait régulièrement."
En effet, étant la réincarnation d'Eliézer, il multiplia les jeûnes dans le but d'accomplir sa réparation. Ainsi, Kalev ben Yéfouné pria sur le tombeau d'Avraham pour qu'il puisse l'aider à sortir du clan des maudits et ne pas être attiré dans le piège des espions/explorateurs.
[de plus, Eliézer avait la peau noire car il était un descendant de 'Ham qui fut maudit par son père
Noa'h (midrach hagadol 19,8). Ceci explique le nom attribué à Kalev "אשחור". ]
]

Après sa réincarnation en Kalev ben Yéfouné, il restait encore à Eliézer des étincelles d'âme à réparer. Aussi, il se réincarna par la suite dans Yéhoyada à l'époque du roi Chlomo, mais aussi en Bénayahou ben Yéhoyada son fils et c'est la raison pour laquelle le père et le fils eurent le même nom.

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-> Benayahou ben Yéhoyada assassina, sous l'ordre de Chlomo Hamelekh, le chef des armées de David, Yoav, qui avait assassiné Avner.

Des générations plus tard, après le règne de le roi Chlomo, Benayahou ben Yéhoyada se réincarna dans Zekharia ben Yéhoyada (Divré haYamim II 24,20) qui était prophète et Cohen et sera tué par le roi Yoach (guilgoul de Yoav) et vengea ainsi le meurtre de Yoav, sa réincarnation antérieure.
En effet, le prophète Zekharia ben Yéhoyada médit sur les Bné Israël.
Nous savons que tout celui qui accuse la communauté même à raison, finit par être puni, comme ce fut le cas pour le prophète Yéchayahou.
[ selon la guémara (Yébamot 49b) Yéchayahou a proféré des paroles accusatrices à l'encontre du peuple d'Israël : "Je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures"(Yéchayahou 6,5). voir ; https://todahm.com/2023/01/07/tsitsit-tout-juif-est-un-enfant-dhachem ]
Puis, les deux parties de l'âme de Zékharia, son roua'h et son néfech, se réincarnèrent dans deux convertis qui seront les dirigeants du peuple d'Israël en leur temps : Chemaya et Avtalion (guémara Yoma 35b).
Parce qu'il avait mal parlé sur le klal Israël, il fut réincarné dans deux
[d'après le Arizal - chaar haguilgoulim - hakdama 36]

-> Le rav Yaniv Cohen (roch Yéchiva des mékoubalim de Beit El) ajoute :
J'ai reçu de mon maître que par la suite, son roua'h se réincarna dans le Mékoubal Rabbi Moché Kordovéro (le Ramak) qui est le premier commentateur du Zohar, et son néfech en Rabbi Eliahou de Vidach, et c'est la raison pour laquelle ces deux hommes éprouvèrent une affection particulière l'un envers l'autre.
Certains disent que le Ben Ich 'Haï avait des étincelles d'âme de Benayahou ben Yéhoyada et c'est la raison pour laquelle il nomma une de ses œuvres "Ben Yéhoyada". (et Bénayahou)

"Une terre qui dévore ses habitants" (Chéla’h Lé’ha 13,32)

-> Bien que les explorateurs ont dit cela sûrement avec une mauvaise intention, rabbi Na'hman de Breslev explique qu'il s'y cache une réalité positive.
En effet, la terre d'Israël dévore ses habitants, elle a la capacité de "manger" les juifs qui y vivent et elle les transforme alors en une partie de la terre d'Israël, leur insufflant sa sainteté totalement inimaginable.

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-> "C’est une terre qui dévore ses habitants" (v.13,32)

=> Que signifie cette expression ?

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne :
La terre d’Israël est unique car Hachem y est particulièrement Présent et Révélé. Par opposition aux autres terres où Hachem se cache, "une terre qui dévore ses habitants" est une terre où la réaction de Hachem aux comportements de l'homme est rapidement perceptible.
La conséquence de ce dévoilement de la Présence de Hachem, c'est Sa réactivité instantanée.

Plus perceptible par l’homme selon le principe du "mida kénéged mida" (mesure pour mesure). Comme dit le verset : "ata téchalem lé'ich kémaasséou" (Tu rétribues l'homme selon son action). C'est en cela que s'exprime la Manifestation de la Présence Divine. Pour le Bien comme pour le Mal. Sa réactivité est difficile à vivre pour l'homme qui se sent épié. Il perçoit plus clairement la réaction de Hachem. Il perd même son sentiment d’autonomie et de liberté.
Mais d'un autre côté, cette réactivité de Hachem, lui donnera aussi l'occasion de développer et de renforcer sa émouna (foi) en Hachem.

"Une terre qui dévore (Okhélét) ses habitantsé est une terre où la réaction de Hachem est rapidement perceptible.
C'est cela qui donne l'impression d'être englouti par la terre. Le mot "אכלת" (o'hélét), est composé (dans le désordre) des initiales de la phrase "אתה תשלם לאיש כמעשהו"(ata téchalem lé'ich kémaasséou - Tu rétribues l’homme selon ses actions) = c'est ce qui rend la vie particulièrement difficile en terre Sainte.

"Et l'Amalécite et le Cananéen habitent dans la vallée. Demain, tournez et voyagez vers le désert, en direction de la mer Rouge" (Chéla'h Lé'ha 14,25)

-> Bien que Hachem a pardonné au peuple la faute liée aux explorateurs, Il a quand même maintenu le fait qu'ils n'étaient pas méritants de pouvoir entrer en terre d'Israël.
Ainsi, le peuple juif doit errer dans le désert pendant 40 ans, et le terme du verset : "demain", semble indiquer que cette errance doit commencer le jour suivant.

Plus tard, lorsque Moché va raconter l'histoire des explorateurs dans la paracha de Dévarim, il est écrit : "Vous êtes demeurés à Kadech de nombreux jours" (Dévarim 1,46).
Rachi fait le calcul que la nation juive est restée à Kadech 19 ans, soit aussi longtemps que dans toutes les autres étapes réunies, au cours des 38 ans passées dans le désert.

Le Sifté 'Hakhamim dit que les juifs devaient rester 40 ans dans le désert, mais Rachi en disant 38 ans, prend pour origine le moment du décret, qui eut lieu au cours de la 2e année.
De plus, la 40e année n'a pas été complète, en sorte que la punition n'a duré que 38 ans.

-> "Vous êtes revenus et avez pleuré devant Hachem, mais Hachem n'a pas écouté votre voix, et ne vous a pas prêté oreille." (Dévarim 1,45)

Selon le Ramban, leur faute ne pouvait pas être pardonnée car D. avait fait le serment de les punir (Dévarim 1,34 : "Hachem ... fit un serment en disant : "si un seul de ces hommes, cette mauvaise génération voit la bonne terre que J'ai juré de donner à vos pères, à l'exception de ...").
Or, comme l'enseignent nos Sages (gémara Roch Hachana 18a), un décret accompagné d'un serment ne peut pas être annulé.

-> Rav Shimon Schwab enseigne qu'en entendant qu'ils allaient mourir dans le désert suite à leur faute, ils se sont mis à pleurer des larmes de téchouva, et ils ont prié de tout leur cœur rempli de remords.

Or :
- "Même si les portes de la prière ont été scellées, les portes des larmes n’ont pas été scellées" (guémara Baba Métsia 59a) ;
- "Les portes du Ciel ne sont jamais fermées aux larmes" (guémara Béra’hot 32b).

Le rav Schwab ajoute que la puissance de la prière prononcée avec des larmes a la capacité de supprimer la moitié d'un mauvais décret.
[il y avait 2 décrets : mourir dans le désert (ne pas entrer en Israël), et errer dans le désert. Le 1er ayant un serment de D., seul le 2e pouvait être modifié]
Ainsi, par les prières avec des larmes de téchouva, le peuple juif a réussi à annuler la moitié du décret : au lieu de 38 années d'errance dans le désert, ils sont restés durant 19 ans à Kadech, et pour ensuite se déplacer "que" pendant 19 années.

-> "Les larmes sont la transpiration de l’âme" (Rabbi Samson Raphael Hirsch)
=> On voit la puissance de la prière provenant des profondeurs de notre êtres, qui a toujours un impact énorme!

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-> Le rav 'Haïm de Palaggi (Artsot ha'Haïm) enseigne :
De même qu'on reçoit une récompense pour chaque pas que l'on fait pour se rendre à la synagogue, de même chaque pas que l'on fait pour aller en terre d'Israël est une mitsva, et un ange est créé à chaque pas.

Si le peuple juif était entré rapidement en terre d'Israël, comme plusieurs opinions dans le midrach le suggère, ils auraient perdu ce mérite.
Cependant, les 40 années supplémentaires d'accomplissement des mitsvot liées à la terre d'Israël (lois agricoles) dont ils auraient bénéficié en entrant directement en terre d'Israël, auraient largement dépassées le mérite des pas supplémentaires faits pendant ces années sur la route vers la terre d'Israël.

[ainsi, on voit que dans sa bonté, Hachem a permis qu'à chaque pas fait pendant les 40 ans, chaque juif réalisait une mitsva et créait un nouvel ange. Cependant, cette mitsva était d'une valeur largement moindre que les mitsvot qu'ils n'auraient pu accomplir qu'en Israël.]

"Toute l'assemblée se souleva, émit sa voix ; le peuple pleura cette nuit-là ..." (Chéla'h Lé'ha 14,1)

A leur retour, les explorateurs semèrent la peur au sein du peuple.

Une des questions fondamentales qui se pose est pourquoi furent-ils si effrayés? Cela faisait plus d’un an qu’'Hachem réalisait pour eux de merveilleux miracles quotidiennement.
La manne tombait du ciel, un puits les accompagnait, ils étaient protégés par les nuées de Gloire. Pourquoi n’ont-ils pas placé leur confiance en Hachem qui leur réalisait des miracles au jour le jour?

-> Le Noam Elimélé'h (rabbi Elimelé'h de Lizensk) explique que l’homme s’habitue à tout.
Certes, Hachem fit pour Israël des prodiges remarquables, mais ces miracles se produisaient déjà depuis plus d’un an. Ils s’en sont déjà accoutumés!
L’effet d’émerveillement qu’ils devaient opérer dans le cœur du peuple a déjà eu le temps de s’altérer. A la limite, c’est s’ils voyaient à présent le blé pousser de la terre qu’ils y discerneraient un miracle.
La perception de tous les miracles a cessé d’impressionner le peuple qui fut apeuré par la description des explorateurs.
=> Même la plus grande merveille, si elle se produit régulièrement, elle perdra tout son effet. Il n’y a pas plus grand miracle que la nature. Mais l’homme n’y voit plus l’œuvre du Créateur du fait de sa répétition constante.

-> Le rav Moché Feinstein explique qu’il n’est pas suffisant de vivre les miracles pour avoir une foi suffisante. Il faut en plus effectuer des efforts importants pour intégrer profondément le miracle et ne plus être un simple spectateur des Prodiges Divins.
Certes, le peuple voyait des miracles à longueur de journée, mais il leur manquait tout ce travail et ces efforts pour ancrer durablement la foi dans leur cœur. Ainsi, la crainte des géants, de l’énormité des fruits, ... a eu raison de leur confiance en Hachem.
Leur foi n’étant pas intégrée par un travail personnel, ils la perdirent lorsqu'ils perçurent un danger auquel ils n’étaient pas habitués.

-> Le rabbi de Loubavitch explique que certes, le peuple était toujours conscient et sensible aux miracles d’Hachem, cependant les juifs pensaient que ces merveilles étaient liées à l’état surnaturel de la vie dans le désert. C’est là qu’Hachem transcende les règles de la nature et n’est pas affecté par celles-ci.
Mais quand les juifs rentreront en Terre d’Israël, ils devront alors commencer à mener une vie naturelle. Tous les miracles cesseront et la nature prendra le relais. C’est ici que se situait la peur des explorateurs.
S’il est vrai qu’Hachem peut réaliser tous les miracles qu’Il souhaite, malgré tout, c’est Lui-Même qui a décidé de cesser les miracles et d’enclencher le mode naturel par l’entrée en Terre d’Israël.
Et là, une fois placés sous la direction naturelle des choses, ils ne pourront plus en sortir vainqueurs. Naturellement, la bataille était perdue d’avance. Hachem Lui-Même les placera sous les règles de la nature en Terre Sainte, et selon ces règles ils ne pourront que perdre.
=> L’erreur de ce raisonnement est qu'Hachem n’est pas limité par cela. Il pourra leur donner une victoire surnaturelle, même s’Il dirige les événements selon les voies naturelles.

Ce qui montre encore plus Sa Force est qu’Il peut diriger les événements naturellement, tout en accordant une victoire surnaturelle à Son Peuple.
C’est le surnaturel qui se vêtit dans des apparences naturelles. Là est Sa Grandeur.
Il ne subit aucune limite ni aucune contrainte. Il n’est pas obligé de neutraliser la nature pour faire des miracles. Ses Merveilles se manifesteront en même temps que la nature s’appliquera!

-> Le Messekh ‘Hokhma explique que les juifs pensaient que tous les miracles dans le désert ont été produits par la force spirituel de Moché.
Mais, le peuple savait que Moché n’allait pas les faire entrer en Terre Sainte. Les 2 prophètes Eldad et Médad ont déjà annoncé que Moché allait mourir et Yéhochoua allait les faire entrer en Israël.
Mais alors, les juifs pensaient que la mort de Moché allait être synonyme de la fin des miracles. Sans Moché, Hachem n’allait plus leur réaliser toutes ces merveilles. Ils en ressentirent donc de la peur car dans ces circonstances, la victoire n’était plus assurée.
=> D'où cette crainte qu’ils ressentirent malgré tous les miracles qu’ils vivaient jusqu'à présent.

-> Le rav Ayzik Cher explique que les explorateurs craignaient que pour mériter les miracles de la conquête du pays, il faudra être constamment attaché à Hachem.
Le niveau de piété et d’élévation morale devaient être très haut. Une faute minime ou un petit écart dans l’attachement à Hachem pouvaient leur faire perdre l’indulgence Divine et la victoire pouvait être compromise.
Pour eux, l’exigence morale à laquelle se conformer était tellement élevée qu’ils craignaient ne pas pouvoir être à la hauteur. Ils perdraient alors le mérite de bénéficier des miracles d'Hachem et ne sauraient obtenir la victoire.

Les miracles du désert ne pourront donc pas servir de gage pour assurer les miracles lors de la conquête du pays.
Le devoir de perfection est beaucoup plus important en Terre d’Israël que dans le désert. La Torah ne dit-elle pas que ce pays "vomit" ceux qui commettent des fautes?
Les explorateurs étaient emplis de la crainte de ne pas être suffisamment à la hauteur pour mériter de vivre en Israël et de réussir la conquête.
Ce qu’ils redoutaient tant c’est que le moindre écart allait les priver du Secours Divin.

[dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]