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"Comment maudirais-je celui que D. n’a point maudit? Comment menacerais-je, quand Hachem est sans colère?" (Balak 23,8)

-> Le Ménorat haMaor commente :
"Maudirais-je" se dit en hébreu : "Ekov" (אֶקֹּב).
Que cachent les lettres de ce mot?

Les 3 lettres qui le composent sont les initiales des mots : "Amen", "Kadich", "Baré'hou".
En réalité, Bil’am le racha a dit : "Comment pourrais-je les maudire alors qu’ils disent plusieurs fois par jour "Amen", le "Kadich" et "Baré'hou" ?"

L'ânesse dit à Bil'am : "Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as toujours montée jusqu'à ce jour? Avais-je coutume d'agir ainsi avec toi?" (Balak 22,30)

-> Abba Cohen Bardéla dit : Malheur à nous au jour du jugement! Malheur à nous au jour de la remontrance!
Bil'am, l'homme le plus sage parmi les nations du monde, ne put rien répondre aux reproches de son ânesse. [...]
A plus forte raison en sera-t-il ainsi lorsque Hachem adressera des remontrances à chacun selon ce qu'il était, comme il est dit : "Je te reprendrai et te mettrai Mes griefs sous les yeux" (Téhilim 50)"
[midrach Béréchit rabba - Vayigach]

-> Le Beit haLévi commente :
Par nature, quand un homme commet une faute ou un acte répréhensible, il se trouve toutes sortes d'excuses pour justifier son geste.
Mais lors du Jugement futur, Hachem, chez qui l'oubli n'existe pas, présentera à l'homme d'autres actions similaires, accomplies dans des circonstances différentes, qui l'amenèrent à opter pour l'attitude exactement inverse.
C'est en ce sens que l'on peut lire dans ce texte : Hachem adressera des remontrances à chacun selon ce qu'il était" = c'est-à-dire à l'aune de sa propre conduite.

[ex : on affirme ne pas avoir de forces, de temps pour aller étudier la Torah, mais lorsqu'il s'agit de faire autre chose, alors nous le pouvons!]

"Il se couche, il repose comme le lion et le léopard : qui osera le réveiller?" (Balak 24,9)

-> Rabbi Abahou ben Zoutrati dit au nom de rav Yéhouda bar Zvida : On a envisagé d'inclure la section de Balak dans le Shéma.
Pourquoi ne l'a-t-on finalement pas fait?

Pour ne pas peser sur l'assistance ...
Rabbi Yossi bar Avin affirme : [On l'a envisagé] parce qu'il est écrit dans ce passage : "Il se couche, il repose comme le lion et le léopard : qui osera le réveiller?"
[guémara Béra'hot 12b]

-> "Il se couche, il repose" = ce qui fait écho au [verset figurant dans le Shéma] : "A ton coucher et à ton lever" = c'est-à-dire que Hachem nous protège à notre coucher et à notre lever, afin que nous puissions dormir paisiblement comme le lion et le léopard.
[Rachi - guémara Béra'hot 12b]

-> Il aurait convenu que nous lisions la section de Balak quotidiennement ...
Rabbi 'Hina dit : Parce qu'il y est question de coucher et de lever.
[guémara Yérouchalmi]

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-> "Mon peuple! Rappelle-toi seulement ce que méditait Balak, roi de Moav, et ce que lui répondit Bil'am, fils de Béor, de Chittim à Guilgal, et tu connaîtras les bontés de Hachem" (Mikha 6).

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-> "Hachem mit Sa parole dans la bouche de Bil’am" (Balak 23,5)

-> Hachem a dit à Israël : "Mes enfants! Ce racha a voulu vous maudire, mais J’ai déformé sa parole et J’ai transformé ses mots en bénédictions".
En effet, il est dit : "Mais Hachem, ton D., n’a pas voulu écouter Bil’am" (Balak 23,6).
Un ange s’est installé dans sa gorge. Lorsque Bil’am voulait prononcer une bénédiction, l’ange le laissait faire.
En revanche, s’il s’apprêtait à maudire le peuple, l’ange lui fermait la bouche et l’en empêchait.
Ainsi, le terme "Sa parole" désigne en réalité "un ange", comme dans le verset : "Il envoya Sa parole pour les guérir" (Téhilim 107,20).
[midrach Yelamdénou]

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-> Pour la plupart des récits de la Torah, les événements relatés se sont déroulés sous les yeux de Moché et du peuple juif.
Or, la paracha de Balak est une exception à cette règle : hormis ses 9 derniers versets, toute la narration de ce passage rapporte des faits et des échanges qui se sont produits loin du campement d'Israël. Pas un hébreu n'a vu les messagers de Balak se rendre chez Bil'am, et personne n'a été informé de leurs sombres desseins.

De même pour la suite de ce récit : ni Moché ni aucun des Bné Israël n'ont eu connaissance des manœuvres déployées par ces hommes ou des bénédictions de Bil'am. Et selon toute vraisemblance, ces machinations ont été gardées secrètes, et hormis les anciens de Moav et Midiyan, nul n'a été mis dans la confidence.
=> Comment Moché a-t-il pu transcrire un rapport détaillé des événements entre Balak et Bil'am?

Le rav 'Hanokh Erentrau (Komets haMin'ha) explique que la réponse apparaît clairement dans le verset : "Quelqu'un peut-il se cacher dans un lieu secret, sans que Je le voie, dit Hachem" (Yirmiyahou 23). Rien de tout ce qui se passe dans le monde n'échappe à Hachem : c'est donc Lui qui informa Moché de ce projet et qui lui en fit le récit.
=> Notre paracha constitue donc une preuve irréfutable de l'origine Divine de la Torah.

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-> De plus, ce miracle s'est produit de manière totalement secrète : personne n'eut vent du complot contre le peuple juif, et seuls Balak et ses ministres virent comment les malédictions se transformèrent miraculeusement en bénédictions.
C'est à ce sujet qu'il est écrit : "Celui qui accomplit, Lui seul, de grands prodiges" (Téhilim 136).
Dans ce contexte, "Lui seul" ne signifie pas que D. n'a besoin de l'aide de quiconque, ce qui serait une évidente vérité.
L'explication apparaît dans cette sentence de la guémara (Nida 30a) : "Le bénéficiaire d'un miracle n'en a [souvent] pas conscience".
Si le Créateur accomplit "Lui seul" ces miracles, c'est parce que l'homme n'est souvent au courant ni du danger qui le guettait, ni de la délivrance dont il a été l'objet.
["Il ne dort ni ne ne sommeille, le Gardien d'Israël" (Téhilim 121,4)]

=> Ceci et la preuve irréfutable de l'intervention de la Providence Divine, qui constitue l'un de nos principes de foi.

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-> Le rav Yossef Albo (Séfer ha'Ikarim) recense 3 articles de foi élémentaires :
1°/ l'existence du Créateur ;
2°/ l'origine de la Torah ;
3°/ l'intervention de la Providence dans le monde.

Le Léka'h Tov commente :
Dans le passage du Shéma, nous proclamons le 1er de ces principes, à savoir l'existence d'un D. unique.
Si nos Sages ont envisagé d'y inclure également la lecture de la paracha Balak, c'est parce qu'ils y ont décelé les 2 autres principes : celui de l'origine Divine de la Torah et celui de la Providence dans le monde.
La lecture de ces 2 passages aurait ainsi permis d'évoquer ces 3 fondements de notre foi, en complétant le Shéma avec notre paracha.

Moché écrivit son livre (le 'houmach), la paracha de Bil'am et le livre de Yov.
[guémara Baba Batra 15a]

=> Pourquoi la guémara dit-elle que Moché a écrit la paracha de Bil'am? Ne fait-elle pas partie du 'houmach rédigé par Moché?

-> Rachi commente :
Bien que la paracha de Bil'am, dans le livre de Bamidbar (Balak), soit incluse dans les 5 livres du 'houmach, elle doit être considérée comme une paracha indépendante. En effet, les prophéties et les allégories de Bil'am sur les nations du monde n'ont aucun rapport direct avec Moché, sa Torah et les événements de sa vie et du peuple juif.

-> Le Ritba enseigne :
La paracha de Bil'am du 'houmach a été rédigée comme toutes les autres parachiot par Moché, sous la dictée d'Hachem.
Par contre pour la section de Bil'am rédigée par Moché, dont parle la guémara, il s'agit d'un livre spécial désigné : "Séfer Bil'am" où est raconté, plus longuement que dans la paracha Balak, le déroulement des événements. Ce livre (séfer) a été perdu par la suite, comme ont été perdus d'autres séfarim.

-> Le Avi Ezri (sur Rambam dans Yessodé haTorah 6,7) écrit :
Tous les prophètes reçoivent leur prophétie selon leur niveau et la comprennent selon leur état de préparation.
Moché recevait sa prophétie avec une grande clarté et sans énigmes, selon le verset : "Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigmes" (Béaaloté'ha 12,8).
Bil'am aussi a bénéficié ici, exceptionnellement, d'une prophétie claire afin d'être obligé, malgré lui, de bénir le peuple juif.
Cependant, le manque de préparation de Bil'am pour cette prophétie a obligé Moché à réécrire cette section comme une copie ; c'est cela qui différentie la paracha Bil'am des autres parachiot du Séfer Torah écrites directement par Moché.

[du fait que les bénédictions que contient la paracha Balak ont été imposées au prophète des nations Bil'am, qui avait l'intention de maudire ce peuple, Moché a dû réécrire cette paracha de Bil'am, afin que ces bénédictions émanent d'une source pure et non d'une source impure. Ainsi, le "canal" par lequel transite une information est plus important que l'information elle-même, serait-ce une bénédiction aussi extraordinaire.]

"C’est un peuple qui demeure solitaire, et parmi les peuples il n’est pas considéré" (Balak 23,9)

-> Quand les juifs prient avec 10 personnes, ce qui est la valeur numérique du mot "badad" (solitaire - בָדָד), alors D. demeure parmi eux et exauce leurs prières.
"Et parmi les peuples il n’est pas considéré" = même si tous les autres peuples s’unissent pour détruire les juifs, ils sont considérés comme rien.
[le Vayessof David]

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-> b'h, également sur ce verset : http://todahm.com/2013/10/27/sans-paire-mais-pas-sans-pere

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+ La Torah sauve et protège :

-> "C’est un peuple qui demeure solitaire, et parmi les peuples il n’est pas considéré"

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°631) enseigne :
Ce verset n’est dit qu’en fonction de l’amer exil de l’approche du machia’h. Il est presque impossible à un juif de sortir de chez lui, chaque coin de rue est rempli d’impureté et il est impossible de ne pas se laisser aller à regarder, et alors comment ne pas fauter?
Nous devons savoir qu’il est impossible à l’homme d’être préservé de la débauche à moins d’être attaché à la Torah à chaque instant, mais la Torah protège et sauve.

Dans la guémara (Ketoubot 17a) il est dit sur Rabbi Yéhouda bar Ilaï qu’il prenait une tige de myrte et dansait devant la mariée, en disant : "La mariée est belle et bonne".
Rav Chemouël bar bar It'hak dansait en jonglant.
Rav Zira dit : "Ce vieux sage nous fait honte!"
Mais quand il mourut, une colonne de feu vint séparer entre lui et le reste du monde, et nous savons que cette colonne de feu n’apparaît qu’une seule fois par génération, ou deux fois au maximum.
Rav A’ha prenait la mariée sur ses épaules et dansait avec elle. Les autres rabbanim lui dirent : "Pouvons-nous faire la même chose?"
Il leur répondit : "Si elle est pour vous comme une planche, vous le
pouvez, et sinon, non".
Rachi explique : comme une planche = un objet qui n’inspire absolument aucune pensée.
=> Comment ces tsaddikim se conduisaient-ils ainsi sans en venir à des pensées impures ?

Parce qu’ils étudiaient la sainte Torah, elle les protégeait pour qu’ils n’aient pas de pensées malhonnêtes. Ils regardaient, et pourtant cela ne les impressionnait pas.
Dans le même ordre d’idées, on trouve dans la guémara (Béra'hot 20a) : Rav Guidel avait l’habitude de s’asseoir aux portes du mikvé pour expliquer aux femmes comment faire la tévila (l'immersion).
Les rabbanim lui dirent : n’avez-vous pas peur du yetser ara?
Il répondit : pour moi, elles ne sont pas plus que des volatiles blancs.

Le Rambam (Issourei Bia 22, 21) nous enseigne que : "Les pensées
impures ne prennent de force que dans un cœur dénué de sagesse".
Cela se trouve en allusion dans le verset : "C’est un peuple qui demeure seul".
Le mot "lévadad" (seul) a la valeur numérique de 40, allusion à la Torah qui a été donnée au bout de 40 jours. Cela nous enseigne que du fait que l’homme étudie la Torah, il parvient à accomplir "il n’est pas compté parmi les peuples".
Et ainsi, bien qu’il ait l’occasion de rencontrer des choses "laides", comme il étudie la Torah, il a la possibilité de les voir sans que cela
déclenche des pensées impures.

"Il n’est pas compté parmi les peuples" = Cela enseigne qu’il ne pense pas aux mêmes choses que les autres peuples, parce que sa préoccupation est dans la Torah.

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-> Le Kouzari dit qu'il y a 4 catégories dans ce monde : les minéraux, les végétaux, les animaux, les êtres humains et les juifs.
[On peut remarquer qu'à chaque passage à une catégorie supérieure, il y a un ajout toujours plus conséquent de nouvelles capacités.
Il en découle d'un juif ne peut pas se comporter, voir la vie, comme un non-juif, car il y a des potentialités et un impact sur le monde considérablement plus important (ex: un mot positif ou négatif a des conséquences folles pour un juif!).
De même qu'un homme ne s'enorguellit pas d'être supérieur à un animal, de même un juif ne doit pas s'enorgueillir à l'idée d'être supérieur à un non-juif.
Par contre, on se doit d'être joyeux, fier d'être juif, pour développer notre conscience et notre responsabilité d'agir comme il faut.

"C’est un peuple qui demeure solitaire, et parmi les peuples il n’est pas considéré" = un juif est une catégorie à part ("solitaire") aux capacités supérieures par rapport aux autres êtres humains, et personne n'a conscience de leur grandeur phénoménale (il n'est pas considéré!).
Selon nos Sages, la plus grande faute d'un juif, est d'oublier, de négliger, ce qu'implique le fait d'être juif!
"Si un juif savait [réellement] ce qu'est être un juif, alors il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...)]

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-> La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves."
[Rabbi Moché de Kobrin]

-> Un jour, après avoir été accueillie chaleureusement par le rav Moché Chmouël Shapira, une personne a a dit : "Je ne suis qu’un simple juif ..."
Le rav Shapira lui a alors répondu en tremblant : "Un simple juif est une chose qui n’existe pas! Savez-vous ce que signifie être juif?
Je vais vous montrer ce qu’être juif implique : je me lève en votre honneur car vous êtes un juif!"
Et le rav Shapira s’est levé de toute sa hauteur et lui a serré dignement la main.

[une des plus grandes forces du yétser ara est de nous faire perdre notre grandeur à nos yeux, pour nous pousser à agir avec moins de grandeur.
En effet, moins nous avons de valeur de nous-même, moins nous tendons vers des sommets spirituels!

L'humilité ce n'est pas s'enorgueillir de "je ne suis rien", mais c'est d'abord prendre conscience des capacités sublimes que Hachem m'octroie, et ensuite tout faire pour les exploiter au mieux.
Plus on se connait réellement (forces/faiblesses - notre moi = ani - אני), alors plus on tend vers le "je ne suis rien" de Moché (en changeant les lettres de ani, on a : én - אין - rien).
Le problème est que le yétser ara inverse l'ordre des choses!]

"Voyez! Ce peuple se lève comme un léopard, il se dresse comme un lion ; il ne se reposera qu’assouvi de carnage" (Balak 23,24)

=> Comment Amalek put-il se tromper en pensant vaincre le peuple juif? Quelle fut son erreur?
D’où eut-il l’audace de combattre les Bné Israël après tous les miracles que Hachem accomplit en leur faveur?

Le ‘Hatam Sofer note que le nom Amalek correspond aux initiales des noms : Amram, Moché, Lévi et Kéhat.
Amalek, constatant que son nom recelait une allusion à ces 4 grandes figures de la tribu de Lévi, en déduisit qu’il détenait le pouvoir de lutter contre le peuple juif.
Cependant, il ne tint pas compte du fait que les lettres finales de ces noms forment le mot mita, allusion au fait que quiconque leur livre bataille est destiné à la mort.

Cette idée peut se lire en filigrane à travers l’oracle de Bil'am concernant Amalek : "Amalek était le premier des peuples (réchit goyim) ; mais son avenir (véa’harito) est voué à l’échec" (Balak 24,20)
Les mots "réchit goyim" peuvent se référer aux 4 personnalités (réchit) du peuple juif (goyim) évoquées ci-dessus, tandis que le terme véa’harito peut être interprété comme signifiant les lettres finales [des noms de ceux-ci], qui comme nous l’avons dit, forment le mot mita (la mort).

"Ce peuple se lève comme un lionceau, il se dresse comme un lion" (Balak 23,24)

-> Le "lion" est plus fort que le "lionceau".
Quand un juif se lève pour servir Hachem, il est seulement comme un "lionceau", mais rapidement on lui vient en aide du Ciel, "celui qui vient se purifier, on l’aide", et il se dresse comme un lion.
[Maayana chel Torah]

Balak & l’importance d’aimer son prochain

+ Balak & l'importance d'aimer son prochain :

-> Rabbi Avraham Yéhochoua Heshel (le rabbi de Apt) a fait remarquer :
"Les lettres du mot : Balak (בלק) sont les premières de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ - Kédochim 19,18).
[même si sur le papier visuellement seulement 1 lettre est identique, vocalement on ne voit pas la différence : "vé-aavta" avec un bét (en place du vav), et ka-mo'ha avec un kouf (en place du kaf).]

[On apprend de là que ] Si l'on se focalise sur les petites différences entre nous et notre frère juif, plutôt que de se concentrer sur les grandes similarités, nous ne pourrons alors jamais accomplir cette mitsva."

[même si l'apparence (l'écriture) est différente, l'essence, l'objectif proclamé est commun (on va tous dans la même direction!
Nous profitons de nos différences pour donner davantage de superbe à la tâche collective!!).]

"Il n'a pas observé d'iniquité en Yaakov ... Hachem son D. est avec lui et l'amitié du Roi est en lui" (Balak 23,1)

-> Selon Rachi, lorsque Israël faute, D. s'abstient d'observer de trop près ses péchés.

-> Rabbi Lévi Yits'hak de Berditchev fait remarquer : Si Hachem, à qui tout est révélé et connu, ne regarde pas les fautes des juifs, combien à plus forte raison il nous est interdit de se focaliser sur les fautes d'un autre juif.
Nous devons également atteindre cette attitude élevée de : "Il n'a pas observé d'iniquité en Yaakov".

-> Le Ibn Ezra dit que les 2 parties du verset sont liées : tant qu'il n'y a pas de faute chez Yaakov, D. lui voue son amitié. En revanche si Israël faute, D. lui retire a bonté.
C'est pourquoi Bil'am a compris que la meilleure façon de nuire aux juifs n'est pas de les maudire, mais de les inciter à pécher.

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-> Selon nos Sages, un bon ange est créé pour chaque mitsva réalisée, tandis qu'un mauvais ange est créé pour chaque faut que nous accomplissons (que D. nous en préserve).

Rabbi Zoussia d'Anipoli d'ajouter : "Les juifs sont saints, car j'ai pu voir les anges créés par leurs bonnes actions, et ceux créés par leurs fautes.
Les anges créés par leurs fautes sont imparfaits, faibles, pleins de défauts, car un juif ne faute pas de tout son cœur, puisqu'en fautant il est rempli de honte et de remords."

"Balak fils de Tsipor vit tout ce qu'Israël avait fait à l'Amoréen" (Balak 22,2)

-> La Torah nomme d'abord Balak sans titre, car il n'a reçu le titre de roi de Moav uniquement parce que le peuple avait peur du peuple juif, et pensait qu'il pourrait les aider.
[Ramban]

Rachi rapporte : "Moav eut beaucoup peur …" (en apprenant que les juifs avaient vaincu Si'hon et Og, les puissants rois amoréens).

D'ailleurs, Rabbénou Bé'hayé dit que le titre roi est omit dans notre verset, car Balak avait tellement peur qu'il ne se sentait plus comme un roi.

-> Le mot : émori (Amoréen) provient de la racine : émor (dire).
Ce verset peut se comprendre ainsi : "Balak fils de Tsipor vit tout ce qu'Israël avait fait" avec la parole.
Il a réalisé comment les juifs peuvent transformer le pouvoir de la parole par la Torah, la prière et le fait de se retenir de lachon ara.
Lorsqu'il a pris conscience de cela, il a eu très peur.
[Magen Avraham]

-> Nous en tant que juifs, nous avant été directement témoins des événements écrits dans la Torah, à l'exception du récit sur Bil'am.
Nos ancêtres étaient en Egypte, et tout ce qui a pu se passer depuis la Création du monde a été transmis de génération en génération.
La seule chose dont la nation juive n'a pas été témoin est ce qui s'est passé (dans l'intimité du duo) entre Balak et Bil'am
Comment cela a-t-il pu être rapporté [dans la Torah]?

Nous le savons directement par Hachem, qui a demandé à Moché de l'écrire dans la Torah.
Ainsi, si une personne croit dans toute la Torah mais nie cette paracha, c'est quelle refuse la vérité de notre D.
['Hatam Sofer]

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+ "Il envoya des messagers (mala'him) à Bil'am" (Balak 22,5)

-> Balak était un plus grand sorcier que Bil'am, mais il ne savait pas comment finaliser la sorcellerie par sa bouche.
[Zohar]

-> Les nations (à l'exception d'Israël) sont sous la supervision d'un ange.
Pensant que cela était également le cas pour Israël, Balak envoya des mala'him (littéralement : des anges) à Bil'am : il écrivit le nom des 12 anges (un par tribu) en charge d'Israël.
Ce qu'il ne savait pas c'est que le peuple juif est sous la supervision directe de Hachem.
[Yalkout Réouvéni]

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-> Rachi (v.22,5) rapporte : Pourquoi Hachem a-t-Il fait reposer Son esprit majestueux sur Bil'am, un païen pervers? C'est afin que les autres nations n'aient pas l'excuse de dire : "Si nous avions eu des prophètes, nous aurions trouvé le bon chemin".

-> Le rav Eliyahou Lopian s'interroge : Pourquoi Bil'am, qui ne se démarquait pas de tous les hommes des autres peuples, a-t-il été choisi pour être le prophète de toutes les nations?

Il répond que Bil'am était doté d'une grande intelligence ; cependant, ceci n'avait aucun rapport avec ses "qualités de cœur".
En effet, les nations n'estiment l'homme qu'en fonction de ses capacités intellectuelles, sa conduite personnelle n'entrant pas en ligne de compte, car leur sagesse n'a pas d'implication sur leur façon de vivre.
Ainsi par exemple, on trouva un jour Aristote en train d'agir de manière détestable. On l'interpella sur ce fait et il répliqua : "Maintenant, je ne suis pas Aristote".

Cependant, en ce qui concerne les Bné Israël, ce n'est pas uniquement leur intellect qu'ils développent par l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot : c'est surtout leur pureté d'âme et leur sainteté, et c'est précisément ce que Hachem attend de nous (comme le disent nos Sages dans la guémara Sanhédrin 106b).

C'est ainsi que Bil'am s'exclama au sujet des Bné Israël (cf.Rachi 23,24) : "Lorsqu'ils se lèvent le matin, ils s'empressent d'accomplir les mtisvot, se vêtissent du talit, lisent le Shéma et mettent les téfilin ; de même le soir ils lisent le Shéma".
Bil'am vit que les Bné Israël étaient liés aux mitsvot du matin au soir, et s'attachaient ainsi à leur Créateur.

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+ "Il (Balak) envoya des messagers à Bil'am, fils de Béor" (Balak 22,5)

-> Selon une tradition, Balak était un grand astrologue. Il vit bien qu'un homme issu de Moav détruirait les Moavites.
En réalité, il s'agissait du roi David, un descendant de Ruth la Moavite.
[Méam Loez - Balak 22,5]

-> Bien que Balak fût un meilleur jeteur de sort, il avait malgré tout besoin de Bil'am qui connaissait les moments propices aux influences magiques.
Balak ne possédait pas cette science ; dans ce domaine, il ressemblait à un aveugle que Bil'am devait guider.
Le midrach rapporte la comparaison suivante entre Balak et Bil'am : l'un ressemblait à un homme tenant un couteau mais ne sachant pas où couper ; son compagnon savait où couper mais ne disposait pas de couteau.
Balak était très savant en sorcellerie mais ne savait pas où la pratiquer.
Pour sa part, Bil'am connaissait les lieux où les Bné Israël allaient commettre des fautes et où ils seraient vulnérables.
Balak conduisit donc Bil'am à l'un de ces lieux afin que sa malédiction soit efficace.
[...]

"Mais comment puis-je maudire si D. ne donne Sa malédiction? Comment pourrais-je attirer la colère Divine si Hachem n'est pas courroucé?" (Balak 23,8)
Bil'am disait : "Mon seul pouvoir consiste à connaître le moment précis où D. est en colère. Si D. n'éprouve pas de colère à ce moment-là, je suis impuissant!"
[...]

Selon une source, Bil'am n'était nul autre que Lavan l'araméen, beau-père de Yaakov.
Son nom Bil'am (litt. avaleur) évoque son désir d'avaler les Bné Israël par sa malédiction.
De plus, le nom "Béor" (בעור) signifie "stupide", comme il est écrit : "Je suis dépourvu d'intelligence (baar - בער) et je ne sais pas " (Téhilim 73,22).
L'intelligence de Bil'am fut transformée en sottise car il aurait dû être pris de compassion envers les Bné Israël au lieu de les maudire, eux qui n'étaient pas des étrangers pour lui mais sa propre chair, les descendants de ses filles.

Selon une autre opinion, le père de Bil'am, Béor, était Lavan l'araméen, identifié également à Kouchan Richatayim, le roi d'Aram mentionné dans le livre de Shoftim (3,8-11).
Il reçut le nom de Richatayim à cause des 2 forfaits (rachaouyot) dont il s'était rendu coupable.
A 2 occasions, il chercha à détruire les Bné Israël : à l'époque de notre père Yaakov et à l'époque des Juges (Shoftim).
[Méam Loez - Balak 22,5]