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"La terre sera partagée en héritage, selon le nombre de noms" (Pin'has 26,53)

Nous sommes dans le contexte du recensement sur lequel va se baser la répartition des territoires en terre d'Israël. En effet, seuls ceux ayant déjà 20 ans à ce moment vont y compter pour recevoir une part (cf.Rachi).

-> Le rav 'Haïm Kanievsky s'interroge : Pourquoi n'est-il pas écrit : "selon le compte des têtes", comme cela l'est mentionné quasiment toujours dans la Torah, comme par exemple au moment du recensement dans le désert : "Faites le relevé ... selon [le décompte de] leurs têtes" (Bamidbar 1,2).

Il répond en rapportant le midrach suivant (cité dans le Shita Mékoubétsét - Ména'hot 37a) :
Un homme a 2 têtes, insistait pour avoir une double part dans l'héritage de son père, clamant qu'il était comme 2 personnes.
Le cas a été amené devant le roi Chlomo, pour qu'il départage : est-il considéré comme 2 par ses 2 têtes, ou bien comme 1 car ayant un seul corps?

Le roi Chlomo a couvert une de ses têtes et a versé de l'eau chaude sur l'autre.
Les 2 têtes ont crié.
En conséquence, il a montré qu'en terme d'héritage ils étaient considérés génétiquement comme une seule personne.

Rav Kanievsky dit que nous pouvons alors comprendre pourquoi notre verset utilise : "les noms" plutôt que "les têtes", tout particulièrement lorsqu'il s'agit de la répartition des territoires en Israël.
En effet, celui qui a 2 têtes et un nom ne recevra qu'une part.

Cependant, dans le cas du rachat du 1er né, la Torah utilise le terme de "le nombre de tête", car on doit donner au Cohen 5 Sélaïm par tête.
Ainsi, pour une personne ayant un nom, mais 2 têtes, elle devra s’acquitter de : 2*5 = soit 10 Sélaïm.

=> Il est impressionnant de voir à quel point tout se trouve dans la Torah!!

"Au nombreux, tu accroîtras son héritage, au moins nombreux, tu réduiras son héritage : à chacun selon son dénombrement sera donné son héritage. C'est seulement au sort que sera partagée la terre [d'Israël], selon les noms des tribus de leurs pères, ils hériteront" (Pin'has 26,55)

-> Rachi commente : On a donné une plus grande part à la tribu dont la population était plus nombreuse.
Et bien que les parts fussent d’importance inégale, puisque le partage a été effectué selon l’importance de la population des tribus, tout a été fait par tirage au sort, et ce tirage au sort a été opéré sous la dictée de l’esprit saint, comme expliqué dans la guémara Baba Batra (122a).

El'azar le Cohen Gadol était revêtu des Ourim et des Toumim et annonçait sous l’inspiration divine : "Si telle tribu sort de l’urne, tel territoire sort avec elle."

On avait écrit le nom des tribus sur 12 bulletins, et de même celui des 12 territoires.
On mélangeait les bulletins dans une urne, dans laquelle le prince introduisait la main et dont il retirait 2 bulletins.
Ainsi tenait-il en main le bulletin correspondant à sa tribu et un autre sur lequel était écrit le territoire qui lui était destiné.

Le sort lui-même disait à haute voix : "Moi, le sort, j’ai attribué tel territoire à telle tribu!"

-> Pour ce rendre compte à quel point cela était miraculeux, le rav Alport étudie les probabilités liées à cet événement.

Le prince (nassi) de la 1ere tribu avait une boîte avec 48 papiers, dont il devait retirer 2 papiers avec le nom de sa tribu et le nom d'un territoire, et que cela corresponde avec ce qu'avait annoncé auparavant El'azar.
=> La probabilité est de : 2/(24*23)

Puis, arrivé le prince de la 2e tribu, qui procédait de même en prenant 2 papiers dans une boîte où il en restait 22.
La probabilité est de : 2/(22*21)

Et ainsi de suite ...
On a une probabilité de réussite de : 212/(24*23*22*...*2*1).

=> Si El'azar n'avait pas l'inspiration divine, il aurait une probabilité d'avoir fait les bonnes prédictions d'environ : 1 sur 151 476 000 000 000 000 000.

Cela est basé sur l'avis de Rachi.
Cependant, son petit-fils le Rachbam écrit dans son commentaire sur la guémara (Baba Batra 122a) qu'on y utilisait 2 boîtes distinctes : une avec les noms des tribus, et une autre avec les noms des territoires.

Dans ce cas, la probabilité pour le 1er prince de tribu était de : 1/122 ; pour le 2e : 1/112 ; ...

On a une probabilité totale de : 1/(122*112*102*…*22*12).

=> Dans ce cas, El'azar avait 1 chance sur 229 442 532 802 560 000 de trouver les bonnes combinaisons, soit 660 fois plus probable que l'avis de Rachi.

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Sachant que la probabilité de gagner à un lotto est d'environ 1 chance sur 18 millions, El'azar avait :
-> selon l'avis de Rachi : 8 mille milliards de fois plus de chance de gagner au lotto!
-> selon l'avis du Rachbam : c'est 12 milliards.

=> Le partage de la terre d'Israël a été fait d'une manière totalement divine (défiant toute probabilité!).
Cela avait pour objectif d'éviter toute éventuelle dispute future concernant ces territoires.

Par ailleurs, on peut noter qu'un être humain normal ne jure qu'en terme de : "je veux gagner au loto", tandis qu'un juif se doit de viser beaucoup plus haut, en terme de mitsvot et de Torah, qui sont, à minima, des milliards de fois plus élevées.

=> Comment ne pas en être fou de joie? Comment peut-on parfois avoir les mêmes prétentions que les non-juifs?

Pour Hachem, quelle différence qu'une chose a 100% de chance de se produire, et qu'une autre n'en a que 0,00001%.
Il est Le Créateur de tout, Il peut tout, et nous en tant que Ses enfants nous n'avons aucune raison de nous inquiéter, car notre papa, c'est le plus fort!

"Les fils de Kora'h ne moururent pas" (Pin'has 26,11)

-> Selon Rachi : "Il faisaient partie du complot à son début, mais au moment de la révolte ils se sont repentis. C'est pourquoi une place élevée leur a été attribuée au guéhinam où ils ont pu rester."

=> Puisqu'ils ont fait téchouva : Pourquoi n'ont-ils pas totalement été sauvés? Et si leurs "pensées de téchouva" n'étaient pas suffisantes pourquoi ne sont-ils pas morts?

-> La guémara (Yoma 87a) enseigne que celui qui a entraîné plusieurs autres personnes à fauter n'aura pas la possibilité de faire téchouva, afin qu'il ne puisse pas être au paradis (gan Eden), alors que ceux qu'ils a poussé à fauter se trouvent en enfer (guéhinam).

Au départ, les fils de Kora'h étaient totalement impliqués dans la dispute, et influençaient les autres à les rejoindre.
En raison du fait qu'ils ont poussé les autres à la faute, ils ne pouvaient pas faire une téchouva complète.
Puisque à cause d'eux, des personnes étaient en enfer, ils ne pouvaient pas éviter d'y être également.
Cependant, leur désir de faire téchouva a permis qu'ils soient à une haute place du guéhinam.
[le Ktav Sofer]

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-> Le verset dit qu'ils ne sont pas morts, mais il ne dit pas qu'ils ont vécu.
Cela implique qu'ils étaient entre les 2, car ils n'ont pas fait une téchouva totale.
[le Gour Aryé]

-> Il y a 3 lieux en hauteur dans le Guéhinam : un pour chacun des fils de Kora'h, afin qu'ils ne ressentent pas la chaleur de l'enfer.
Ils ont cependant été séparés du restant du peuple juif.
[le Barténoura]

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-> Lorsque les fils de Kora'h ont vu d'un côté le trou énorme en dessous d'eux, et d'un autre côté les feux de l'enfer, ils ont été incapables d'ouvrir leur bouche pour réciter le vidouï (la confession de leurs fautes).
Cependant, des pensées de téchouva sont entrées dans leur cœur, et ont été acceptées par Hachem.
[midrach Cho'her Tov]

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni 5752) rapporte :
"Lorsque les fils de Kora'h étaient assis et ont vu Moché, ils se sont dit : "Si nous nous levons pour Moché, nous montrerons de l'irrespect envers notre père, et la Torah dit que nous devons honorer notre père.
Mais comment pouvons-nous ne pas nous lever, puisque selon la Torah nous devons nous lever devant un érudit en Torah.
Il vaut mieux pour nous de nous lever pour Moché, malgré l'affront à notre père."

A ce moment, des pensées de téchouva sont entrées dans leur cœur."

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-> "Au chef des chantres. Sur les roses, par les fils de Kora'h, maskil, chant d'amour. Mon cœur conçoit un beau dessein, je consacre mon oeuvre au Roi" (Téhilim 45)

-> Le midrach Téhilim commente : "Mon cœur conçoit un beau dessin" = cela t'apprend que [les fils de Kora'h] ne pouvaient exprimer verbalement leurs regrets. Mais comme leur cœur conçut des sentiments de téchouva, Hachem les agréa [...] De plus, les fils de Kora'h ne pouvaient pas entonner un chant. Mais comme leur cœur conçut des sentiments de repentir, Hachem les agréa.
Pourquoi cette impuissance?
Parce que l'abîme s'était ouvert sous leurs pieds et que le feu flamboyait autour d'eux."

-> Rav Yossef Salant (Béer Yossef) remarque, que d'après ce midrach, il apparaît que lorsque la guémara évoque le chant des fils de Kora'h en disant : "une place protégée fut pratiquée pour eux dans le Guéhinam, ils s'y assirent et entonnèrent un chant" (Sanhédrin 110), il s'agit de ce Téhilim 45.
Par ce chant, ils ont en quelque sorte contrebalancé la rébellion de leur père contre Moché et Aharon, rébellion à laquelle ils avaient pris part.

-> Rachi sur ce Téhilim (45), commente :
"Sur les roses" = Ce chant a été composé en l'honneur des érudits de la Torah, qui sont doux comme les roses.
"Chant d'amour" = chant d'amour en leur honneur : un chant de louanges, pour qu'ils soient aimés de tous et que leur Torah soit aimés de tous.

=> En prononçant ce chant, les fils de Kora'h cherchèrent ainsi à réparer les torts causés par la rébellion qui visait à faire haïr Moché et Aharon par le peuple juif, notamment lorsqu'ils déclarèrent : "Pourquoi vous érigez-vous en chefs de l'assemblée de Hachem" (Bamidbar 16,3).
De plus, ils avaient tourné Moché et Aharon en dérision, les accablant de leurs moqueries pendant toute une nuit (cf. Rachi Bamidbar 16,19).

Ainsi, pour se racheter de cette haine qu'ils avaient répandue (avec leur père Kora'h), le cœur des fils de Kora'h composa ce chant de louanges en l'honneur des érudits, ce Téhilim étant destiné à les faire aimer (eux et leur Torah) de leurs semblables.

-> Le Béer Yossef ajoute que ce Téhilim nous apprend sur le pouvoir de la téchouva : en l'espace d'un instant, celui-ci est capable d'élever un homme des profondeurs de l'abîme jusqu'aux plus hauts sommets.
En effet, avec leur père et ses acolytes, ils étaient tombés dans la pire déchéance, au point de renier l'authenticité de la Torah et de prétendre que Moché avait lui-même inventé les mitsvot.
Ils ont été engloutis par la terre, avec l'abîme sous leurs pieds et un feu flamboyant autour d'eux, et ils étaient incapables d'avouer verbalement leur faute, seul leur cœur pouvant concevoir des pensées de téchouva.
Mais Hachem les accepta immédiatement, et une place protégée fut pratiquée en leur faveur dans le Guéhinam.
A cet instant précis, ils accédèrent à un haut niveau spirituel, au point de prophétiser et de composer ce chant annonçant des événements futurs.

-> b'h, cf. le midrach affirmant que : "après leur téchouva, les enfants de Kora'h furent appelés [par Hachem] : "chéris/bien-aimés"." : https://todahm.com/2019/07/08/9745
=> Combien nous devons en tirer du renforcement pour ne jamais abandonner de faire téchouva, en pensant que nos fautes sont trop nombreuses/importantes.
De plus, nous devons également prendre conscience de l'impact de la téchouva, et d'à quel point elle est énorme. Selon les mots du Rambam (Hilkhot Téchouva) : "Hier, le fauteur était détestable aux yeux de D., il était repoussant, abominable.
Aujourd'hui, il s’est repenti et le voici chéri, choyé, intime et digne d’affection."

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-> "Peut être que les fils de Kora'h ont été au Guéhinam pendant une certaine durée, et qu'ils ont ensuite été autorisés à en sortir.
Ils sont allés en terre d'Israël, et sont devenus des Névi'im (prophètes)."
[Divré David - Rabbi David de Chortkov]

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-> "Quant aux fils de Kora’h, ils ne périrent point" (Pin'has 26,11)

-> Rabbi Eliyahou Lopian a éprouvé une difficulté sur ce verset : nos Sages ont pourtant affirmé qu’un enfant peut faire profiter son parent du mérite de ses bonnes actions. Pourquoi alors Kora’h n’a-t-il pas été sauvé par le mérite des bonnes actions de ses fils?

En réalité, ce principe n’est pas valable lorsque le père a porté atteinte au fondement de la foi en D.
Si le père a fauté en reniant toute foi en D., les mérites et les bonnes actions de ses fils ne lui seront d’aucun secours.
Mesure pour mesure, comme un tel individu a cessé de se comporter comme l’enfant de son père qui est dans le Ciel, n’a plus confiance en la Providence divine et n’accomplit plus la Torah et les mitsvot, les mérites de ses enfants ne suffiront pas à lui éviter la destruction et le Guéhénam.
C’est le cas dans notre paracha : puisque Kora’h et son assemblée ont renié leur foi, Kora’h n’a pas échappé à la mort, malgré le mérite de ses fils, qui étaient des justes.

"Des agneaux d’un an intègres, 2 par jour, holocauste quotidien" (Pin'has 28,3)

-> Rachi explique que le sacrifice quotidien du matin était abattu au côté ouest et celui du soir au côté est.

-> On peut l’expliquer de la façon suivante.
- Le matin symbolise la réussite, lorsque le jour se lève. Mais celui qui voit la réussite lui sourire risque d’en venir à ressentir de l’orgueil.
Pour s’en prémunir, il faut se rappeler que la roue tourne et que le “soleil” de la réussite peut aussi se coucher et qu’il faut donc rester humble.
=> Pour se rappeler de cela, l’offrande du matin était abattue à l’ouest, point cardinal où le soleil se couche.

- D'autre part, le soir symbolise les échecs. Mais celui qui voit ses entreprises échouées risque de tomber dans le découragement et la tristesse.
Pour s’en prémunir, il doit se rappeler que la roue du malheur aussi tourne et que le soleil se remettra à briller pour lui et il doit donc garder espoir.
=> C’est ainsi que l’offrande du soir était abattue à l’est, point cardinal où le soleil se lève.

[le Vayaguèd Yaakov]

"Leur offrande de farine et leurs libations" (Pin'has 29,18)

L'eau des libations étaient versée dans des orifices prévus à cet effet au sommet du coin sud-ouest de l'Autel, tous les matins des 7 jours de Souccot.
Tous les soirs, on célébrait la cérémonie du puisage de l'eau (Sim'ha beit hachoéva), par d'extraordinaires festivités nocturnes auxquelles s'associaient les plus éminents érudits et tsadikim d'Israël.
Ces fêtes (sur l'eau) étaient si magnifiques que la guémara (Soucca 53a) affirme : "Celui qui n'a pas assisté à cette fête n'a, de toute sa vie, jamais vu une véritable joie".

=> Comment comprendre le sens de cette joie si importante concernant une simple offrande d’eau sur l’autel ?

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) donne la réponse suivante.
En fait, c'est justement parce qu’on offrait simplement de l’eau que la joie était si grande ; car toute personne, même le plus pauvre, peut se procurer de l’eau.
Ainsi, cette mitsva vient enseigner que chacun, peu importe sa situation, qu'il soit riche ou pauvre, peut accomplir la volonté d’Hachem et s’approcher de la perfection.

Le fait de savoir que se rapprocher d'Hachem n’est pas réservé à une élite, mais que même le plus simple y a droit, cette leçon a de quoi emplir l’homme d’une grande joie.

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"Leur offrande de farine (min'ha) et leurs libations pour les taureaux" (29,18)

-> Rachi explique que les sacrifices de Souccot comptaient 70 taureaux en parallèle aux 70 nations.

=> Pourquoi faire allusion aux 70 nations? Et pourquoi cette allusion se trouve particulièrement concernant les sacrifices de Souccot?

En réalité, Hachem créa le monde pour le peuple d'Israël. Ainsi, l'état du monde et de toute l'humanité dépend de l'état d'Israël.
De ce fait, tout au long de l'année, puisque le peuple juif commet des fautes et en conséquence, connaît des baisses de niveau, il en ressort que l'état du monde également est en position de faiblesse.
Cependant à Kippour, Hachem expie les fautes du peuple juif. Ils sont dès lors à un niveau de pureté et d'élévation très satisfaisant, et cela se répercute sur toute l'humanité, qui s'en trouve de ce fait grandie et élevée.
C'est pourquoi, à Souccot, juste après Kippour, c'est le moment d'apporter 70 sacrifices, par rapport aux 70 nations qui ont retrouvé une situation enviable, de par l'expiation qui a été accordée au peuple juif à Kippour.
[rabbi de Loubavitch]

"Tels sont les fils de Benjamin ...45 600 [...]
Telles sont les familles de Dan ... 64 400" (Pin'has 26,41-43)

On peut remarquer une curiosité.
-> A l'origine, Binyamin avait 10 fils (cf. Béréchit 46,21) et Dan un seul ('Houchin), qui de surcroît, était sourd (cf. guémara Sotah 13a).

-> Lors de ce recensement, on a Binyamin qui a une famille de 45 600 personnes, tandis que celle de Dan est de 64 400 personnes, soit presque 20 000 de plus.

Selon le 'Hafets 'Haïm, cela vient nous apprendre qu’on ne peut se fier à aucune règle logique et naturelle : c'est uniquement Hachem qui dirige le monde comme Il le souhaite.
S'Il veut qu’une famille peu nombreuse ait une grande descendance, Il peut le faire, au point de dépasser une famille nombreuse.

=> Ainsi, si quelqu'un prévoit que logiquement, Il va avoir des préjudices, qu’il ne s’inquiète pas et qu’Il prie Hachem, car Il pourra le sauver même si cela ne semble pas faisable !

A ce sujet nos Sages ont dit : "Même si une épée tranchante est posée en travers de sa gorge, il ne doit pas se retenir de prier" [car Hachem a toujours un moyen pour nous sauver!]
[guémara Béra’hot 10a]

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-> Cela vient nous enseigner, conclut le 'Hafets 'Haïm, que lorsqu'Hachem désire que quelqu'un réussisse, il le pourra avec un seul fils même mieux que celui qui en a dix. Il en est de même au sujet des biens : un pauvre peut réussir et être content de son sort alors qu'un riche finira par échouer, car "C'est Hachem qui les a tous créés" : à savoir, que l'homme ne peut comprendre ce qui est véritablement bien ou mal en fonction de ce qui lui semble l’être.
Il ne devra donc jamais perdre sa sérénité d'esprit lorsque se présenta une épreuve, mais il devra au contraire être convaincu qu'Hachem conduit son monde avec un calcul bien précis.

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-> Le midrach (Béréchit Rabba 94,3) rapporte que lorsque Dan entra chez son père, il se lamenta sur son triste sort : il n'avait pas plus qu'un fils et encore fallait-il qu'il soit sourd.
Yaakov dit alors : "Ecoute-moi bien mon fils, souviens-toi d'Hachem en toute circonstance et espère en Lui en permanence, ne te départis jamais de cet adage : "En Ta délivrance j'ai espéré Hachem", car c'est seulement Lui qui a le pouvoir de te délivrer"
Et, en effet, Dan se renforça dans une émouna intègre qu'Hachem le délivrerai, et mérita grâce à cela que de son fils unique sortirent 64 400.

Pin’has

+ Pourquoi Pin'has est immortel? :

-> Nos Sages nous enseignent que "Pin'has est Eliyahou" (Pirké Avot déRabbi Eliézer 47 ; Baba Métsia 114b) et qu' "il vit et perdure" (Zohar 2,197a-b).
Pourquoi Pin'has a-t-il mérité la vie éternelle?

La réponse est basée sur le principe suivant : le corps de l'homme est par nature éloigné du service divin, car la nature du corps est de ne se préoccuper que de ses propres besoins. Seule l'âme de l'homme se préoccupe en permanence de la crainte D.
Cette nature de l'âme est tout à fait différente de celle du corps. C'est pourquoi le corps finit par descendre dans la tombe.
En réalité, si le corps servait continuellement Hachem, comme l'âme, une personne ne mourrait pas, et c'était effectivement le cas avant la faute d'Adam, l'humanité a été créée pour être immortelle.

Pin'has était vraiment prêt à mourir dans cet épisode, comme l'expliquent nos Sages (guémara Sanhédrin 82a). En tant que tel, le corps de Pin'has, pendant toute la durée de cet épisode, n'était pas préoccupé par ses besoins corporels et ne faisait que servir Hachem, tout comme son âme.
Il en est ainsi parce que le corps de Pin'has était comme s'il n'était pas là, car il s'est livré à une mort possible dans cet acte, qu'il a fait pour accomplir la volonté d'Hachem.
Par conséquent, le corps de Pin'has fut tellement purifié qu'il continua à vivre et à durer.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pin'has 25,11 ]

=> Le corps peut atteindre l'immortalité dont ne jouit normalement que l'âme lorsque le corps agit de manière aussi désintéressée que l'âme.
En tuant Zimri, le corps et l'âme de Pin'has étaient en parfaite harmonie ; il est donc devenu immortel.

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+ Pin'has & Kéhouna :

-> Le moment est venu de répondre à la question du Zohar (3,121b) sur la façon dont Pin'has a été promu au rang de Cohen. Ne dit-on pas qu'un Cohen qui commet un homicide involontaire est exclu de la Kéhouna (Béra'hot 32b), puisque le trait dominant d'un Cohen est la bonté et non le jugement/rigueur (Zohar 3,145b).
Il convient également de clarifier l'expression "qui a été tué avec la femme de Midianite" (Pin'has 25,14), qui semble redondante.

Nous pouvons répondre aux deux questions simultanément. En effet, en général, une mauvaise pensée, à D. ne plaise, expulse de la personne l'aspect de l'âme connu sous le nom de "souffle" saint (néchama) ; une parole incorrecte expulse de la personne l'aspect de l'âme connu sous le nom d' "esprit" saint (roua'h) ; et un mauvais comportement expulse de la personne l'aspect de l'âme connu sous le nom d' "âme" sainte (néfech).

C'est pourquoi la dernière partie du verset, "le nom de l'homme juif qui a été tué, qui a été tué avec la femme midianite" n'est pas redondante. Elle indique qu'au tout début de la faute, avant même qu'il ne soit tué par Pin'has, Zimri était considéré comme "tué", un "mauvais cadavre" (Yé'hezkel 21,30), puisqu'il "a été tué avec la Madianite". Il était vraiment mort puisque sa sainteté avait disparu.

[ l'expression "qui a été tué avec la Madianite" est interprétée comme signifiant "qui a été [déjà effectivement] 'tué' [dès qu'il a fauté] avec la Madianite".
Le départ d'un seul aspect de l'âme suffit pour que la personne soit considérée comme "morte" (spirituellement) en ce qui concerne cet aspect de son âme. ]

Ainsi, Pin'has a "tué" une personne qui était déjà morte ; par conséquent, il était toujours apte à devenir un Cohen.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pin'has 25,11 ]

=> Zimri, par ses actions, était déjà "mort" au moment où Pin'has s'est vengé, puisque son néfech s'est éloigné de lui à cause de son péché.

Rabbi Mendel de Kotzk posa un jour la question suivante : les 5 dernières parachiot du livre de Bamidbar sont : ’Houkat, Balak, Pin’has, Matot et Massei.
’Houkat+Balak sont parfois lues ensemble le même Shabbat.
Il en est de même pour les 2 parachiot : Matot+Massei.
Pourquoi est-ce que la paracha de Pin’has, qui se trouve au milieu de ce groupe de 5, est toujours lue seule ?

La réponse du Rabbi de Kotzk : Pin’has était un extrémiste. Un extrémiste est toujours à part.
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+ Petite précision qui n'est (au mieux) qu'une goutte dans l'océan, de la réponse qu'aurait pu donner (à mon humble avis - b"h) le Rabbi Mendel de Kotzk pour développer sa réponse.

Tout d'abord le terme "extrémiste" est à prendre dans son sens positif.
On peut aller au bout des choses dans le bien comme dans le mal.

Pin'has a été un des 7 dirigeants qui ont contracté une alliance avec D. : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moshé, Aharon, Pin'has et David.
Dans le texte des Séli'hot, nous demandons à D. d'évoquer en notre faveur l'alliance contracté avec chacun d'eux.
Ainsi, au regard du nom des 6 autres personnes, on peut se rendre compte de la grandeur de l'acte de Pin'has.

+ "Pin'has fils d'Elazar, fils d'Aharon le Cohen" : il a mit fin par son acte au fléau qui avait déjà tué 24 000 personnes.
Dans la suite du verset il est dit : "avec zèle".
Pinh'as avait en lui une forte inclinaison à faire la paix (cela venait d'Aharon haCohen) et était parmi ceux qui faisait le service divin, et n'avait pas de préparation à combattre, utiliser des armes, ...
Malgré cela, il s'empara de la lance de Moshé, déjoua la ruse des gardes et les transperça avec la lance.
Ainsi, à son niveau, pour D., il alla au bout de lui-même et de sa nature.
D'ailleurs le Kétonot Or résume en disant que le zèle pour punir les méchants apparaît à priori comme le contraire de la paix, et semble être de la controverse.
Mais la Torah, nous dit que le zèle authentique mène justement à la paix.

+ Devant l'inertie de Moshé, d'Aharon, des 70 anciens, ... Pin'has aurait pu décidé de ne pas agir ("Pourquoi devrais-je intervenir, je ne crains pas plus le Ciel qu'eux!").
Non, Pinh'as a agit car il vivait SA Torah avec son D. (cf. "pour son D." verset 13) entièrement, à l'extrême de ses capacités, et non pas une Torah passive/subie, où l'on agit parce que tout le monde le fait (v.11 il agit "parmi eux" : il vivait donc SA Torah parmi le peuple d'Israël sans s'en détacher car il agit par amour et non par la colère/haine).

+ "Pin'has fils d'Elazar, fils d'Aharon le Cohen vit" (Balak 24,7)
Que vit-il?
Rashi : Il vit l'acte et se souvint de la loi ... que les hommes zélés doivent tuer le coupable.
Nos Sages disent à propos de cette loi : "Telle est la loi mais on ne l'enseigne pas".
Si un homme tue le coupable de sa propre initiative, il a respecté la loi mais s'il va poser la question hala'hique, on lui répond de ne pas tuer le coupable.
Le 'Hidouchei HaRim explique : cette loi émane de l'indignation qui anime l'homme lorsqu'il voit un méchant commettre une telle faute. Ce sentiment le pousse à le punir immédiatement!
Mais s'il a le temps et la patience d'aller poser une question, c'est le signe qu'il n'est pas indigné par la faute à ce point-là et il ne devra pas tuer le coupable.

Pour finir, il est évident que ces événements nous dépassent : Zimri était très érudit (car chef de tribu à une époque où le peuple d'Israël avait un très haut niveau spirituel) et très âgé (250 ans!), et il est évident que nous devons pas, à notre niveau penser appliquer cette loi en allant tuer autrui (nous avons encore tant à faire pour s'améliorer et qui nous dit qu'à la place d'autrui nous aurions pas fait pire).

Yov devient Yashouv …

“Les fils de Yissa’har, selon leurs familles : … ; de Yachouv, la famille Yachouvite ; …” (Pin’has 26 ; 23-24).

Le ‘Hida explique que Yissa’har a appelé l’un de ses fils Yov (Vayikach 46;13 : “Fils de Yissa’har : Tola, Pouva, Yov et Chimon”).
Lorsque les juifs sont arrivés en Egypte, Yov s’est rendu compte que les égyptiens avait une idole ayant pour nom : “Yov”.
Il a fait part de cela à son père, qui lui a donné un ‘shin’ de son nom afin de changer son nom en “Yashouv” (d’où pour certains, la coutume de lire le nom Yssa’har avec 2 ‘shin’ uniquement avant ce passage de la paracha Pin’has).

Pourquoi lui a-t-il donné un ‘shin’ et pas une autre lettre de son nom?

Le Beit Yossef (Ora’h ‘Haïm 32) écrit qu’il y a un shin sur les Téfilin de la tête car la lettre ‘shin’ a une valeur numérique de 300.
En utilisant une inversion des lettres de l’alphabet (le alef (la 1ere) = taf (la dernière) ; le beit (la 2e) =shin (l’avant dernière) ; …), le Tétragramme, nom de D. (youd-hei-vav-hei) a alors une valeur de 300 (il devient alors : mem-tsadik-pei-tsadik).
Ainsi, Yov, nom d’une idole égyptienne, a reçu une lettre ayant une équivalence avec le nom de D., afin de devenir Yashouv.

Rashi : “Yashouv” est un dérivé du verbe s’asseoir, car les membres de cette famille s’asseyaient dans les salles d’étude en se consacrant totalement à la Torah.

Sources : Rabbi Ozer Alport et Rabbi Moshe Bogomilsky

Un dirigeant juif c’est …

“Un homme sur l’assemblée, qui sorte devant eux et rentre devant eux, qui les fasse sortir et les fasse entrer …” (Pin’has 27;17)

Rabbi Israël Salanter rapporte un enseignement de nos Sages : “A l’époque pré messianique, la face de la génération sera comme celle d’un chien” (Sota).
Que veut dire cette comparaison?

Un chien court toujours devant son maître mais, de temps en temps, il tourne la tête et regarde en arrière pour voir vers où son maître se dirige et prendre cette direction.
A l’époque du Machia’h, “la face de la génération”, c’est-à-dire ceux qui prétendent être les dirigeants et les représentants du peuple, sera “comme celle d’un chien”, car ils adopteront l’attitude du chien.
Ils marcheront devant le peuple et se tiendront à sa tête, mais n’auront aucune voie tracée devant eux et aucune influence sur le peuple.
Au contraire, de temps à autre, ils se retourneront pour entendre ce que dit “la rue” et connaître l’opinion des médias. En fonction de cela, ils dessineront leur programme afin de plaire au public.
Un vrai dirigeant juif doit conduire le peuple et lui enseigner la voie de D. même au risque d’être désapprouvé.

Le rabbi de Vorka a dit : “Qui sorte devant eux” = qui ira corps et âme pour le peuple juif.
Le ‘Hidouchei HaRim a dit :
- “Qui les fasse sortir” = qui les fasse sortir de la bassesse et de l’impureté
- “et les fasse entrer” = vers l’élévation et la sainteté.
Il conclut en disant : le dirigeant qui suit le peuple est entraîné vers la bassesse.

Source : "Mayana chel Torah" d'Alexander Zoucha Friedman