Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)

-> Le Rambam (Séfer haMitsvot) a écrit:
"C'est une obligation générale d'appeler les gens à Le servir et à croire en Lui.
Quand tu aimes quelqu'un, tu fais son éloge et tu incites les autres à l'aimer ; de même, si tu aimes réellement D., tu appelleras certainement les sots et les naïfs à connaître la vérité que tu connais toi-même."

-> Le Sifré explique aussi : " Tu aimeras Hachem = en faisant en sorte qu'Il soit aimé par les êtres humains, comme Avraham notre père."

[évidement, cela passe beaucoup par le fait d'avoir une conduite personnelle qui est source d'exemples positifs de vie, et par une attitude où l'on déborde d'amour pour autrui, ne souhaitant que son bien, et nullement le juger ou lui dicter une façon de vivre.]

-> Le 'Hafets 'Haïm de nous dire :
Il est écrit dans Yéchéyaou (41,8) : "Avraham, qui M'aimait".
Avraham aimait tellement D. qu'il appela les autres à croire en Lui, et tu dois en faire de même.

Suivant la fin du verset, tu dois le faire : "de tout ton pouvoir", avec tes moyens financiers, comme Avraham qui ouvrit une auberge et donna à manger à ses invités pour que le nom de D. soit invoqué et béni de tous (cf.guémara Sota 10a).
Selon le midrach, il ouvrit à Béer Chéva une maison d'étude pour diffuser le nom de D.

Il en va de même à toutes les générations : celui qui veut que ses paroles soient entendues par le grand public doit se montrer généreux ; créer des écoles religieuses et des yéchivot et assurer les besoins alimentaires et vestimentaires de ceux qui étudient et pratiquent la Torah.

<------------------------------>

Le 'Hafets 'Haïm rapporte également un enseignement du Tana debé Eliyahou (dans Chem Olam - chap.22) :
"Pourquoi 25 000 mille hommes furent-ils tués à Guivat Binyamine (cf.Choftim 20)?

Parce qu'après la mort de Moché, Yéhochoua et Pin'has, les membres du Grand Sanhédrin auraient dû se ceindre de ceintures de métal, soulever leurs vêtements au-dessus de leurs genoux et faire le tour du pays, en allant un jour à Lakich, le lendemain à Béhel, le surlendemain à 'Hébron, le 4e jour à Jérusalem et ainsi de suite dans toutes les villes d'Israël, pour livrer leur enseignement au peuple.

Mais au lieu d'agir de la sorte après leur entrée en Israël, chacun se préoccupa uniquement de sa vigne, de son vin et de son champ, sans aucun scrupule.

Lorsque les fils de la tribu de Binyamin commirent des actions viles et incorrectes, D. voulut détruire le monde entier, en disant : "J'ai donné la terre d'Israël aux Hébreux pour qu'ils étudient et s'adonnent à la Torah en temps voulu et qu'ils apprennent les règles de savoir-vivre."

Puisque les habitants de Guivat Binyamine n'étudiaient pas la Torah et ne respectaient pas les règles de savoir-vivre, ils furent tués à la guerre.

Et qui est responsable de leur mort?
Les hommes du Grand Sanhédrin qui ont succédé à Moché, Yéochoua et Pin'has fils d'Ela'azar."

=> Le 'Hafets 'Haïm de conclure : "De là, nous pouvons comprendre le devoir important qui incombe à tout juif de faire profiter les autres, autant que possible, de son savoir en Torah."

"Tu chercheras D. et tu Le trouveras" (Vaét'hanan 4,29)

Le Rabbi de Kotzk disait à ce sujet : "Chercher D., c'est cela Le trouver".

Il ne s'agit pas de la recherche d'un trésor qui aura été en vain si le trésor n'a pas été trouvé.
La recherche de D. elle-même, le désir de se rapprocher de Lui, la démarche de tenter de s'améliorer pour se rapprocher de D., c'est cela Le trouver.

Trouver D. n'est pas quelque chose d'extérieur à la recherche, c'est la recherche elle-même.

Le désespoir n'existe pas.
Nous pouvons toujours rechercher D.
Nous pouvons toujours établir une relation de proximité avec D.
La Torah le garantit.

<--------------->

[ D. étant infini, il ne nous est pas demander l'impossible en devant le trouver (le cerner), mais nous devons faire le maximum pour toujours être dans une logique de le chercher.

C'est alors que nous pouvons maintenir une relation personnelle, un lien (comme un fil) nous liant personnellement avec D.

Chercher constamment D., travailler à Lui être toujours plus proche en fonction de nos capacités, c'est vivre une vie "main dans la main" avec D.

C'est éviter de laisser D. de côté en s'occupant des autres choses de ce monde ...
(dans ce cas, notre attitude dit à D. : "j'ai mieux à faire que de passer des moments d'amour/de complicité avec Toi, j'ai mieux à faire que de te connaître davantage, j'ai mieux à faire que de faire Ta volonté, ...) ]

"Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir." (Vaét'hanan 6,5)

-> Il écrit dans le midrach Yalkout Chimoni :
"Véa'avta (tu aimeras) ... [Le midrach demande : ] je ne sais pas comment aimer D.?
Le verset poursuit : "véayou adévarim a'élé" : et ces paroles-là (les paroles de Torah) seront sur ton cœur".

[Le midrach conclut donc : ] Mets ces paroles-là sur ton cœur, car c'est grâce à elles que tu prendras connaissance de Celui qui a créé le monde par Sa parole et tu t'attacheras à Ses chemins."

-> Le Maguid de Doubno explique que par ce commandement, D. ne nous force pas à L'aimer pour la simple et bonne raison que cet amour est déjà profondément dans notre âme (néchama).
Celle-ci aspire, dans son essence et avec beaucoup d'intensité, à s'attacher à D.

=> Notre âme souhaite toujours revenir vers D. comme un cours d'eau recherche sa source, et elle ne se délecte que de sa proximité.
Comme l'écrit le roi David (Téhilim 42,2-3) : "Comme une biche aspire à rejoindre un cours d'eau, ainsi mon âme aspire vers Toi Hachem. Mon âme a soif d'Hachem, du D. vivant, quand est-ce que je pourrais enfin venir paraître en face d'Hachem." (kéayal taarog al afiké mayim, ken nafchi taarog élé'ha Elokim).

=> Ce sera lorsque tu mettras sur ton cœur les délices de la Torah et de ses enseignements que tu arriveras à l'amour de D.
Mais tant qu'il y aura sur ton cœur la recherche de la matière, l'attrait des désirs, des plaisirs, ... alors, le profond amour pour Hachem, qui est potentiellement en toi, ne pourra pas s'exprimer.

La matière est un moyen, et non une fin en soi ...
[sinon, c'est un écran ne laissant pas s'exprimer notre amour pour D.]

<-------------->

-> Amour et crainte de D.

Il est écrit dans la guémara Yérouchalmi Béra'hot :
"Agis par amour, car celui qui aime n'en viendra pas à détester et agis avec crainte, car celui qui craint n'en viendra pas à se révolter et s'en aller."

Le rav Yérou'ham Lévovitz (machguia'h de Mir) expliquait que l'homme doit toujours se servir des deux midot : aava et Ira (amour et crainte) ensemble, quel que soit son niveau, car l'une complète l'autre.

La 1ere étape est toujours la crainte.
Elle est nécessaire pour combattre le yétser ara qui nous empêche d'accomplir les mitsvot en nous démotivant par toutes sortes de moyens.
La crainte nous aide donc à nous soumettre et à nous motiver, même quand l'envie nous manque.

Dans un 2e temps, lorsque l'homme est au contact de la mitsva, sa perception des choses change progressivement ; il prend goût à la mitsva se rend compte de sa grandeur et de l'effet qu'elle a sur lui.
Il arrive ainsi à l'amour de la mitsva, et à une envie naturelle de l'accomplir.

Le Zohar écrit : "Dans tous les services que l'homme veut accomplir devant D., il doit toujours commencer par la crainte.
Ce n'est que par la crainte qu'on peut arriver à la joie dans la mitsva."

C'est ainsi que la guémara Nida nous dit : "Tout dépend du Ciel, sauf la crainte du Ciel." (akol bidé chamayim outs yir'at chamayim), car la crainte est la 1ere étape dans l'accomplissement des mitsvot (l'amour est une conséquence, une récompense de nos efforts dans la crainte de D.).

En effet, au départ, l'homme est attaché à la matière et n'a donc pas d'attrait naturel pour le domaine spirituel.
La crainte du Ciel joue le rôle de levier en l'aidant à faire sauter les barrières entre lui et sa spiritualité.
C'est par la force de cette crainte qu'il saura se détacher de la faute et de la matière, pour mettre sur son cœur les paroles de la Torah.

Dans un 2e temps, ces paroles feront naître naturellement en lui un amour pour Hachem et ses commandements.

=> A chaque fois que l'homme étudie la Torah ou accomplit une mitsva, il bénéficie d'un flux de spiritualité divine et permet que son âme s'attache encore plus à D.
Cependant, ce flux se déverse de façon plus ou moins intense, selon le degré d'attachement de son cœur à la spiritualité.
En effet, le corps forme un écran qui peut empêcher l'homme de ressentir pleinement l'aspiration de son âme vers D.

Le Zohar nous dit : "Hachem, la Torah et le peuple d'Israël forment une seule entité" => l'étude de la Torah, qui incarne la volonté de D., permet à celui qui l'étudie de voir rapidement naître dans son cœur de l'amour pour la Torah, pour les mitsvot et enfin l'amour pour Hachem.
C'est là le sens du Chéma : "Véaya ... véayou adévarim aélé" = Tu aimeras ... [Par] ces paroles (de Torah) ...

Source (b"h) : compilation personnelle d'un dvar Torah issu du "Néfech Yéhoudi" de Chmouel et J.hagège

"Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir." (Vaét'hanan 6,5)

Nos Sages (guémara Béra'hot 60b) ont interprété : "Bé'hol méodé'ha" (de tout ton pouvoir/tes moyens), comme voulant signifier : "Quelle que soit la nature du traitement [mida], que D. t'inflige, remercie-Le, remercie-Le avec effusion."
(bé'hol mida oumida chéOu modéd lé'ha, évé modé Lo bim'od méod).

=> Nous devons toujours être heureux de ce qui nous arrive étant donné que : "tout ce que D. fait, c'est pour le bien", tout provient de Son amour pour nous.

<----------------->

+ Nos Sages nous ont enseigné (guémara Béra'hot 54a) : "L'homme a l'obligation de réciter une bénédiction pour le mal et pour le bien, ainsi qu'il est écrit : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme", c'est-à-dire même s'Il te prend ton âme."

Cela signifie-t-il qu'il convient de réciter une bénédiction pour le mal comme il le fait pour le bien?

Rava (guémara Béra'hot 60b) de dire : "Il doit l'accepter avec joie."
Et Rachi de commenter : "bénir d'un cœur entier les épreuves de l'adversité".

<---------------->

-> Le Sifré commente notre verset en disant : "Remercie-Le pour le bien comme pour le mal, qui doit être accepté avec joie et amour."
-> Ben Zoma (pirké Avot 4,1) : "Qui est riche? Celui qui est content de sa part [spécifique]."

Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
"D. sait quelles épreuves sont appropriées pour chaque âme ici-bas.
Chacun vient dans ce monde pour être mis à l'épreuve : le pauvre doit prouver qu'il tient bon dans l'adversité, et le riche qu'il se montre généreux envers le nécessiteux.
Chaque petit détail de la vie d'un homme est la part correspondant à son âme, suivant le rôle qui lui est attribué.

S'il se trouvait dans la situation d'une autre personne, il souffrirait davantage.
Dès lors, celui qui éprouve une grande peine ne doit pas être déprimé ; il doit s'en réjouir car c'est sûrement pour son bien."

<----------------->

-> Le rav Avraham Twerski pose la question : "Pourquoi la bénédiction que l'on dit tous les matins : "Chéacha li kol tsorki" (Il a fait pour moi tous mes besoins), est au passé, alors que quasiment toutes les autres bénédictions sont au présent?

Le rav de répondre : nos Sages ne voulaient pas que les gens l'a fasse en pensant : "Je n'ai pas ceci, je n'ai pas cela, et D. n'a pas encore résolu tel problème".

=> Ce n'est que lorsque nous regardons en arrière plus tard, que nous pouvons nous rendre compte que nous avions tout ce dont nous avions besoin, et que D. a bel et bien le pouvoir de nous fournir tout ce qu'il y a réellement de mieux pour nous.

<----------------->

-> Nous récitons, à la fin de la prière Aleinou, le verset suivant : "Hachem sera Roi sur toute la terre. En ce jour-là, Hachem sera Un, et son nom Un" (Zekharya 14,9).
La guémara (Pessa'him 50a) se demande : "Mais n'est-il pas déjà Un aujourd'hui?

Rabbi A'ha bar 'Hanina répond : "Le Monde à venir n'est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou'h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou'h dayan aémet).

Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : " Béni est le bon, qui fait le bien!" "

Nous reconnaîtrons rétrospectivement à ce moment-là que tout ce qui nous semblait mauvais venait effectivement de Lui et était bon en réalité.

 

"Ecoute, Israël : l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un." (Vaét'hanan 6,4)

-> Rabbi Na'hman de Breslev fait remarquer que le 1er verset du Shéma, ainsi que la phrase suivante (barou'h chèm) contiennent un total de 12 mots, renvoyant aux 12 Tribus d'Israël.
Ces 2 phrases sont composées de 49 lettres, et cela est à mettre en parallèle avec les 49 lettres composant les noms des 12 Tribus.

Réciter le Shéma, c'est s'inclure dans le règne (mal'hout) de la sainteté, c'est détourner les mauvaises influences, qui tentent de nous éloigner de la sainteté (Likouté Moharan I, 36:3).

-> Rabbi Na'hman nous dit que le terme : Shéma (Ecoute!) qui introduit cette prière, vient nous signifier : "J'ai quelque chose de très important et magnifique à te dire, ainsi écoute avec attention!" (... Hachem est notre D., Hachem est Un).

L'idée principale derrière le Shéma est de renforcer notre foi.
Le Shéma est l'expression centrale de la foi en D., englobant toutes les mitsvot de la Torah (Likouté Halakhot III, p.118)

-> Les 3 paragraphes du Shéma contiennent 248 mots, qui est la valeur numérique du mot : compassion/pitié (ra'hèm - רחם).

Rabbi Na'hman nous enseigne que la compassion principale qu'une personne peut atteindre est de croire en D. et d'en venir à le connaître.
C'est ainsi qu'il peut être considéré comme un être humain avec 248 membres.
Sinon, il est un animal avec une forme humaine (Likouté Halakhot I , p.314).

"Ecoute, Israël : l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un." (Shéma Israël ... - Vaét'hanan 6,4)

A la place du terme : "Ecoute" (shéma - שמע), ne devrait-on pas avoir plutôt : "Sache/Comprend" (da - דע)?

-> Le mot Shéma (שְׁמַע) est l'acronyme de : "shéou marom énei'hém" ( = Levez vos yeux vers le haut - שאו מרום עיניכם) :

-> [A qui?]
= à Sha-daï Mélé'h Olam (au Roi majestueux du monde - שדי מלך עולם). [acronyme : Shéma]

-> [Quand?]
= à Sha'harit, Min'ha, Arvit (matin, midi et soir - שחרית מנחה ערבית). [acronyme : Shéma]

Une personne qui fera attention à cela méritera d'acquérir le : Ol Mal'hout Shamayim : une soumission totale au joug divin (על מלכות שמים). [acronyme : Shéma]

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (dans son Védibarta Bam)

<-------->

-> Les initiales de עול מלכות שמים (Ol malkhout chamayim) font allusion à ערבית ,מנחה ,שחרית, puisque pendant toutes les parties de la journée, nous devrions accepter la Souveraineté d’Hachem.
Les Avot sont ceux qui ont institué ces 3 prières.
[rav Yéhochoua Alt]

"Et vous, qui vous attachez à D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).

Le 'Hatam Sofer nous explique que le mauvais instinct d'un individu lui dit qu'il ne pourra jamais satisfaire à toutes les exigences de la Torah durant toute sa vie.
Dans la mesure où c'est vain, on peut tout aussi bien abandonner la bataille dès maintenant.

Moché nous dit : "N'entreprenez pas un défi de toute une vie, faites le juste aujourd'hui. Demain, vous gérerez les défis de demain".

Devant l'immensité de ce qu'on a à faire de notre vie, dans son ensemble, cela peut nous sembler trop difficile/trop pesant.
Mais le fait de s'y mettre "un jour à la fois" est faisable ...

Source (b"h) : dvar Torah du rav Twerski (à la communauté GYE)

<-------------------->

"Et vous, qui vous attachez à D., vous êtes tous vivants aujourd'hui"

-> Nos Sages disent que l'homme doit se repentir un jour avant sa mort. Or, comme personne ne connaît le jour de sa mort, ainsi chaque jour peut être considéré comme l'éventuelle veille de sa mort (D. Préserve).
Dès lors, cela signifie que l'homme devra se repentir chaque jour.

Il est clair que celui qui se repent chaque jour se rapprochera considérablement d'Hachem et Lui sera perpétuellement attaché.
Cela est en allusion dans ce verset : "Et vous, qui êtes attachés à Hachem votre D.", comment atteindre cet attachement au Créateur?

La réponse est parce que : "vous êtes tous vivants aujourd'hui" = quand on réfléchit constamment en se disant que l'on est vivant que pour aujourd'hui, et qu'on ne sait pas si demain on le sera encore, alors toute sa vie sera remplie par le repentir et les bonnes actions.
Cela permettra à l'homme de s'attacher à Hachem.
[Ma'hachévet Na'houm]

"Les statuts et les lois que je vous enseigne, pour les pratiquer, afin que vous viviez." (Vaét'hanan 4,1)

Le Nétsiv explique que les termes : "afin que vous viviez", ne s'appliquent pas nécessairement à l'existence physique.
Il s'agit en réalité de la vie spirituelle et de la joie éprouvée par celui qui accomplit sa mission.

Ce que fait un animal tend uniquement à satisfaire ses organes sensoriels, tandis que l'être humain est capable de ressentir une délectation spirituelle laquelle constitue son essence profonde.

Si l'homme détruit cette aptitude à jouir de la spiritualité et s'il ne s'investit que dans ses désirs physiques, il ne devient pas plus qu'un animal doué ou sophistiqué, et perd son identité humaine.

On trouve une allusion à cette différence dans l'enseignement selon lequel les impies sont tenus pour morts même de leur vivant (guémara Béra'hot 18b).
Ayant obscurci leurs récepteurs spirituels, ils ne peuvent plus être considérés comme étant en vie.
Si un païen qui accomplit un acte de bonté est compté comme un être humain, le juif sans la Torah n'est qu'un "cadavre spirituel".

=> Plus nous nous rapprochons de D. et nous élevons dans les niveaux de spiritualité, plus nous devenons vivants.
Voilà ce qu'à voulu dire Moché : "Et maintenant, Israël! Ecoute les statuts et les ordonnances que je vous enseigne, pour les pratiquer ...", car en agissant ainsi, "vous vivrez".

"Laisse-moi passer, de grâce, que je voie ce bon pays." (Vaét'hanan 3,25)

Selon le Midrach (Dévarim Rabba 7,10), Moché a formulé 2 requêtes devant D. :
-> Celle de ne pas détruire le peuple ;
-> et celle d'être autorisé à entrer en terre d'Israël ;

Il lui fut répondu qu'il était impossible de l'exaucer pour les 2 : Si D. pardonnait à Israël, Il aurait puni Moché, et s'Il acquittait celui-ci, Il devait châtier le peuple.
Apprenant cela, notre dirigeant répondit : "Que meure Moché, mais que ne soit pas touché un seul de leurs ongles!"

<------------------>

-> b'h, lié de ce verset, voir aussi : https://todahm.com/2019/07/07/9481-2

<------------------>

+ Bonus :
Juste auparavant, dans ce même midrach, Moché adresse une réprimande au peuple en disant :
"Il a suffi d'une [seule personne] pour en sauver 600 000 [par sa prière] après le veau d'or.
Comment se fait-il que 600 000 ne puissent aujourd'hui en sauver une seule?
Ne vous souvenez-vous pas de ce que j'ai fait pour vous dans le désert?!"

[Moché reproche au peuple de ne pas avoir donné pour lui l'assaut aux portes du Ciel, par la prière, comme il avait pu le faire pour son peuple ...]

<------------------>

-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,25) donne quelques raisons pour Moché de vouloir entrer en terre d'Israël, dont :

1°/ Tout homme qui acquiert le mérite de diriger les juifs (en particulier en terre d'Israël) reçoit un certain degré d'inspiration prophétique (roua'h hakodech) pour les conduire sur la voie droite.
En devenant roi sur Israël, Saül a reçu l'inspiration prophétique comme le roi David avec qui D. parlait à tout moment.
Il est écrit : "Et D. était avec lui" (Chmouël I 18,14). Ce verset montre que David possédait l'inspiration prophétique. C'est ainsi qu'il a loué D. dans les Téhilim.

Moché a demandé d'entrer en terre sainte en tant que dirigeant des Bné Israël pour atteindre un degré supérieur de prophétie et de proximité avec Hachem. De plus, comme la terre d'Israël est un lieu saint, Moché parviendrait à un niveau spirituel inatteignable hors de terre sainte.
Les Bné Israël en tireraient un grand profit ; leur nom deviendrait célèbre dans le monde, eux qui avaient à leur tête un dirigeant aussi exceptionnel, et Moché atteindrait une plus grande compréhension des mystères de la Torah.

2°/ Tant que les juifs habitent en terre sainte, ils sont appelés les enfants de D., comme il est écrit : "Vous êtes des enfants pour Hachem, votre D." (Dévarim 14,1).
De même qu'un fils peut avoir accès à tous les trésors cachés de son père et entrer là où il le désire, les juifs peuvent découvrir tous les secrets de la Torah en terre d'Israël.

Celui qui habite en diaspora est comme un "serviteur" de D.
Un serviteur ne connaît pas toujours les secrets de son maître.
Lorsque Moché a prié avec tant d'insistance, il se définissait comme un serviteur : "Tu as commencé à montrer à Ton serviteur" (Vaét'hanan 3,23).
Moché a prié D. d'entrer en terre d'Israël afin d'atteindre le niveau où il serait considéré comme un fils. Hachem lui a répondu : "Tu es déjà parvenu à ce niveau lorsque Je t'ai ordonné de fabriquer le Michkan. A ce moment-là, Je t'ai révélé tous Mes secrets".

3°/ Mourir en terre sainte est une très grande chose. Hors de la terre d'Israël, les hommes meurent par l'intervention de l'ange de la mort. De nombreux anges de destruction les entourent et tentent d'empêcher leur âme de s'élever. L'âme souffre et prend des chemins détournés pour pouvoir monter En Haut.
Par contre, l'homme qui a parcouru ne serait-ce que 4 coudées en terre d'Israël a l'assurance d'être attendu au monde futur (ben olam aba).
Ainsi, les hommes pieux d'autrefois aimaient la terre sainte et embrassaient sa poussière comme il est écrit : "Car Tes serviteurs se languissent de ses pierres et chérissent sa poussière" (Téhilim 102,15).
La terre d'Israël n'est pas mise sous la garde d'un ange mais elle est sous le regard de D.
Ainsi, si une personne meurt en terre sainte, l'ange de la mort n'a aucun pouvoir sur elle. Pour D., c'est comme si elle avait été enterrée sous l'autel. Son âme monte directement au Gan Eden et ni les anges de destruction ni les accusateurs célestes n'ont de pouvoir sur elle.

4°/ Hachem a ordonné de détruire toute trace d'idolâtrie en terre sainte et de n'y laisser aucun survivant païen. Si les juifs négligeaient ce commandement, les habitants du pays constitueraient un écueil : ils les inciteraient à s'adonner à l'idolâtrie et leur feraient perdre la terre.
C'est d'ailleurs ce qui se produisit plus tard. Après être entrés en Canaan, les juifs n'ont pas détruit toutes les idoles et ont progressivement été entraînés vers l'idolâtrie. Hachem s'est emporté contre eux et les a livrés aux mains de leurs ennemis.
Lorsqu'ils se sont repentis et ont prié, D. les a délivrés mais peu de temps après ils ont recommencé.
De nouveau, D. les a livrés à leurs ennemis ; ils ont encore supplié D. et ont été sauvés.
Cela s'est produit à de nombreuses reprises jusqu'à ce que la mesure ait été comble et que le Temple ait été détruit.
Moché a donc supplié D. d'entrer en terre sainte afin d'observer le commandement de détruire toutes les formes d'idolâtrie. Ainsi, les juifs ne seraient pas entraînés à la faute et connaîtraient la paix.

<----------->

-> "Laisse-moi passer, de grâce, que je voie ce bon pays."

=> Lorsque D. a ordonné à Aharon de gravir le mont Hor (Bamidbar 20,22) car le moment de sa mort était arrivé, Aharon est immédiatement monté avec Moché sans dire un mot. Pourquoi Aharon n'a-t-il pas, lui aussi, prié d'entrer au pays pour observer les commandements que l'on ne peut accomplir qu'en terre sainte?

Il y avait plusieurs raisons à cela :
1°/ Aharon éprouvait une grande satisfaction à l'idée que ses fils héritaient de sa fonction et prendraient sa place. Par contre, Moché n'a pas mérité que ses fils lui succèdent et cela lui causait une grande peine. Il voulait donc au moins mériter d'entrer en terre sainte.

2°/ Aharon aurait profité des commandements liés à la terre sainte : la dîme, la térouma et les autres présents destinés aux Cohanim. Ainsi, s'il avait prié d'entrer en terre d'Israël, on aurait pu soupçonner qu'il voulait y aller pour recevoir ces présents.
Moché, quant à lui, pouvait supplier D. d'entrer en terre sainte puisqu'il n'avait pas droit à ces dons.

3°/ Moché avait atteint le plus haut degré spirituel possible et parlait à D. face à face. Son visage était si lumineux que les Bné Israël étaient incapables de le regarder ; pour lui parler, Moché devait couvrir son visage d'un voile. Cet éclat lumineux provenait de la Présence Divine qui lui parlait.
Aucun autre prophète n'a atteint un tel degré d'inspiration.
Les tsadikim au Gan Eden sont les seuls à atteindre un niveau qui pourrait s'en approcher. Moché ne voulait donc pas mourir.
Il dit : "Si vraiment j'ai atteint le niveau des tsadikim au monde futur pendant ma vie, que gagnerais-je à mourir?"
Aharon, par contre, n'avait pas acquis ce degré d'élévation. Il voulait donc quitter ce monde au plus vite pour goûter l'éclat de la Présence Divine au Gan Eden.

4°/ Aharon savait que D. avait prêté serment que ni lui-même ni Moché n'entrerait en terre sainte et que tout décret scellé par un serment ne peut être annulé. Cependant, Moché avait un argument : "Si D. m'a ordonné de conquérir les territoires de Si'hon et de Og et de les partager entre les descendants de Réouven, Gad et la moitié de la tribu de Ménaché, c'est qu'Il a annulé Son serment!"
C'est pourquoi Moché a osé supplier D. d'entrer en terre d'Israël.

De plus, les termes du serment était : "Aussi, VOUS ne conduirez pas cette congrégation au pays" (Bamidbar 20,12).
Le pluriel semblait indiquer que Moché et Aharon ne conduiraient pas ensemble les Bné Israël en terre sainte.
Aharon n'a donc pas même osé prier D. à ce sujet.
Cependant, après sa mort, Moché a trouvé un argument pour échapper au serment : "Maître du monde, Tu as juré que nous 2 ensemble, nous ne conduirions pas les Bné Israël en terre d'Israël, mais à présent Aharon n'est plus. Ton serment n'est-il donc pas automatiquement annulé?"
En effet, la loi juive stipule qu'un serment partiellement annulé l'est totalement.
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

"J'ai supplié D., en ce temps-là, en disant" (Vaét'hanan 3,23)

Le Or ha'Haïm observe qu'une prière doit posséder 4 qualités pour être agrée :
-> 1ere = on doit la prononcer le cœur brisé, comme un pauvre qui vient mendier son pain aux portes.
-> 2e = il faut supplier D. d'accueillir notre prière dans Sa miséricorde.
-> 3e = le moment où on la récite doit être approprié ;
-> 4e = elle doit être clairement exprimée et ne receler aucune ambiguïté.

L'imploration de Moché possédait ces 4 caractéristiques :
-> Il a d'abord "supplié" = il s'est exprimé depuis les profondeurs de son cœur ;
-> "Hachem" = il a fait appel à Sa miséricorde (le Tétragramme étant une désignation de cet attribut) ;
-> "en ce temps-là" = car il savait que c'était un moment de grâce ;
-> "en disant" = sa requête ayant été claire et sans équivoque.

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin