Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"A ce moment-là, Hachem a distingué la tribu de Lévi pour porter l'Arche d'Alliance de Hachem ... C'est pourquoi Lévi n'a pas eu de part et d'héritage avec ses frères : c'est Dieu qui est son héritage, ainsi que Hachem, ton D., le lui a déclaré" (Ekev 10,8-9)

-> La séparation de la tribu de Lévi n'a pas été simplement une récompense, mais une conséquence de la situation qui s'était créée.
En effet, si un peuple entier qui avait vu la sortie d'Egypte et le passage de la Mer Rouge, et ensuite avait reçu la Torah au mont Sinaï, était capable malgré tout de se tromper en fabriquant le Veau d'Or, cela signifiait que pour préserver la Vérité initiale, il fallait une tribu qui se consacre entièrement à l'étude de la Torah, et qui soit le fidèle gardien de la Vérité telle qu'elle est, sans aucun embellissement.

En effet, la fabrication du Veau d'Or ne provenait pas d'une volonté de se révolter ni de remplacer le service de D. par une idolâtrie. C'était un résultat d'une erreur sur la façon de servir D.
Le Beit haLévi explique longuement comment ceux qui ont fabriqué le Veau d'Or pensaient atteindre de cette façon un but identique à celui de la fabrication du Sanctuaire (michkan).
Ils ont vu dans le Veau d'Or un moyen de se rapprocher de Hachem.

Et c'est justement parce qu'il risque de se produire une erreur tellement considérable, qu'il est impossible de ne pas tenir compte pour l'avenir de cela.
En effet, qui peut garantir que ne se reproduiront pas d'autres erreurs dans l'avenir, si la Torah est remise aux mains de tous?

La seule chose qui peut éviter le développement de phénomènes semblables, d'une nouvelle Torah et de nouvelles mitsvot, est l'existence de : "la tribu de Lévi", une tribu séparée pour porter l'Arche d'alliance.
Ici, entre les tentes du camp des lévi'im, le Séfer Torah restera tel qu'il a été donné au Sinaï.

[nous avons tendance à se dire : il faut mettre nos mitsvot à jour avec la modernité ; il est évident qu'il faudrait changer ceci car cela ne pourrait être que positif pour notre pratique des mitsvot, et d'ailleurs je suis sûr que même Hachem en est d'accord ; ...
Progressivement la Torah n'est plus celle de Hachem (la Vérité Unique), mais elle devient celle du dieu que nous nous sommes créés, afin de cautionner nos désirs.]

-> Il est écrit dans Yé'hézel : "Et les Cohanim de la tribu de Lévi, enfants de Tsadok, qui ont préservé Mon Sanctuaire de l'erreur des Bné Israël, ce sont eux qui s'approcheront de Moi pour Me servir et se tenir devant Moi ... dit Hachem" (Yé'hezkel 44,12).

[de même de nos jours, nous devons restés fidèles aux avis des autorités rabbiniques, reconnues par tous, pour assurer notre fidélité à la réelle Volonté de Hachem. ]

<----------------------------------->

-> Hachem a mis à part la tribu de Lévi pour porter le Aron (l'Arche), et elle n'a pas eu le droit à un territoire en Israël à l'image des autres tribus. Cela a obligé les Lévi'im à se disperser dans tout le pays.
=> Quel est le lien entre porter le Aron et ne pas avoir de terre à eux?

Si les 1eres Tables de la Loi n'auraient pas été brisées, alors tout juif se souviendrait toujours de sa Torah. [guémara Erouvin 54a]
=> Il n'aurait pas été nécessaire à la tribu de Lévi de guider le peuple dans la Torah.

La tribu de Lévi était responsable de porter l'Arche qui contenait les débris des premières Tables de la Loi, qui est la cause du fait que nous oublions la Torah que nous étudions.
De même, qu'elle portait un tel symbole, elle va devoir être dispersée dans tout le pays d'Israël afin de pouvoir guider les juifs dans la Torah (vital en raison de notre faculté à oublier).
Ainsi, porter le Aron et le fait de ne pas avoir de part en Israël, sont bien liés.

[le Arougat haBosem]

"La colère de Hachem s'élèvera contre vous et Il arrêtera le Ciel et il n'y aura pas de pluie" (Ekev 11,17)

-> Un juif vint un jour trouver rabbi Its'hak de Warki pour lui demander une bénédiction parce que sa subsistance avait diminué. Le rav lui répondit ce qu'il lui répondit.
Quand le juif s'en alla, le rabbi dit que le juif ne lui avait raconté que la fin et non le début de son histoire.
De quoi s'agit-il?

Il est écrit dans la guémara (Kidouchin 82b) que rabbi Chimon ben Elazar a dit : "De ma vie je n'ai vu un cerf qui fait sécher des figues, un lion qui pratique le métier de porteur ou un renard commerçant, et malgré tout ils se nourrissent honorablement.
Donc l'homme, la couronne de la Création, devrait évidemment se nourrir honorablement et sans difficulté!
Mais ses mauvaises actions réduisent sa subsistance."

=> Ainsi, cet homme est venu me dire : "Ma subsistance a été réduite", pourquoi oublie-t-il : "j'ai commis de mauvaises actions"?

C'est le sens de : "la colère de Hachem s'élèvera contre vous" => lorsque quelque chose ne va pas dans notre existence, il faut examiner ses actions, se remettre en question.

[nous avons tous tendance à agir comme cet homme : plutôt que de se remettre en question, nous sommes persuadés que c'est Hachem qui "s'acharne" sur nous sans que cela soit de notre faute! ]

"Vous les enseignerez à vos fils pour qu'ils en parlent quand tu es installé dans ta main et quand tu es en voyage, quand tu te couches et quand tu te lèves" (Ekev 11,19)

-> Apparemment, le verset ne s'exprime pas avec précision. En effet, puisque c'est de vos fils qu'il est question, il aurait fallu dire : "Vous les enseignerez à vos fils pour qu'ils ne parlent quand ils sont installés dans leur maison ..."

Le 'Hatam Sofer dit que ce verset vient nous enseigner un grand principe éducatif, selon lequel avant que le père n'ordonne à ses fils d'étudier la Torah à tout instant, il doit d'abord se conduire comme cela lui-même, et leur servir d'exemple en personne.

C'est pourquoi le verset dit à juste titre :
- "vous les enseignerez à vos fils" = si vous voulez éduquer vos fils à l'étude de la Torah, alors ...
- "quand tu es installé dans ta maison et quand tu es en voyage" = que les parents commencent par le faire eux-même, et alors les enfants apprendront d'eux et en feront autant.

[la meilleure manière de transmettre, et souvent en étant un modèle!
Plutôt que d'exiger de nos enfants ce que nous aurions aimé être (ou bien ce qui nous fera bien voir par rapport à notre environnement), tâchons d'abord de nous l'imposer à nous-même.
En effet, notre joie de le faire constitue la meilleure transmission!]

"Ce sera une récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez et les accomplirez" (Ekev 7,12)

-> Pour le midrach : "ékev", qui signifie "talon", fait allusion aux commandements dont on a tendance à négliger l'importance et qu'on risque donc de "fouler du talon".
La Torah souligne que si nous prenons également soin de les accomplir, nous pouvons être certains que D. nous récompensera en maintenant avec nous "Son alliance et Sa bonté".
[Rachi]

-> Pourquoi cela?
Lorsqu'une personne utilise toutes ses forces afin d'accomplir les moindres détails de la Torah, y compris ce qui semble totalement secondaire, il démontre par cela que chaque opportunité de réaliser les mots de Hachem est précieux pour lui.
Le Maître du monde répond à cette personne en lui donnant les moyens de continuer à accomplir Sa volonté sans problème financier.
[le Imré Shéfer]

<--->

-> On a vu que selon Rachi, la Torah parle ici des mitsvot que l'on foule aux talons (akev).
Selon nos maîtres du moussar, on peut interpréter ainsi ce verset : "ékev" (en conséquence - עֵקֶב) est composé des mêmes lettres que "kéva" (régulier - קבע).
Ainsi, nous devons faire de la Torah quelque chose de fixe (kéva), d'essentiel, et non quelque chose que l'on foule aux pieds ou qui serait secondaire.

-> "Ce sera une récompense de ce que vous écouterez" (véaya ékév im tichmé'oun - וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן).
Les initiales de ces mots forment : "ito" (son moment - עתו), et les dernières lettres (hé - bét - noun) de ces mots ont une valeur numérique de : 57, qui est identique à celle de : "zan" (nourrit).

Le mot : "ito" se référence au fait de fixer des moments (itim) à l'étude de la Torah, et le mot : "zan", fait référence à la nourriture (mazon), à la subsistance.
En d'autres termes, l'essentiel de notre "nourriture" doit être de fixer des moments d'étude.
Tout comme nous ne sautons jamais de repas fixes et nous nous soucions d'alimenter notre corps chaque jour, nous ne renoncerons jamais aux moments que nous avons consacrés à la Torah et ne passerons pas une journée sans étudier.

[de même que la nourriture physique nous permet d'exister dans ce monde éphémère, de même la nourriture spirituelle nous permettra d'exister dans le monde futur éternel.
Si (ékév) tu veux évoluer dans le monde futur, alors tu dois y avoir des talons (akev), c'est-à-dire fixer dans ce monde des moments réguliers (kéva) pour étudier la Torah.

La Torah doit être quelque chose de stable (kéva), et non secondaire (ékev) ou accessoire.
A l'image des talons qui soutiennent tout notre corps, la Torah doit soutenir tous nos mouvements, nos décisions!]

<----------------->

-> "Le péché de mes talons m'enveloppe" (Téhilim 49,6)

La guémara (Avoda Zara 18a) commente : "Les péchés que l'homme piétine du talon dans ce monde-ci, l'envelopperont au jour du Jugement [celui après notre mort et également celui annuel de Roch Hachana]".

-> Le rav Ezra Altshuler dit que si l'on porte atteinte à un seul commandement de la Torah, alors cela peut se répercuter sur l'ensemble des autres.

Certaines coutume ou mitsvot peuvent nous sembler dénuées de fondement et malgré tout, si on leur porte atteinte, on risque d'ébranler tout l'édifice de la Torah.
[à l'image du talon, qui est tout en bas du corps, mais sans lui, il nous est impossible de poser le pieds par terre, d'évoluer/avancer.]

De plus, nous ne savons pas la récompense pour chacune des mitsvot.
Il se peut que ce soit une mitsva en apparence négligeable qui va par sa valeur faire toute la différence, et nous permettre de gagner notre monde futur.

<----------------->

-> Si une personne se considère comme un talon (la partie la plus base du corps humain), comme humble, alors le yétser ara ne pourra exercer contre elle aucune force afin de l'empêcher d'accomplir tous les commandements de Hachem.
[le 'Hida – Dvach Léfi]

-> La Torah utilise ici le terme "Ekev" (עקב), pour dire "parce que". Or ce terme, qui signifie aussi "le talon", fait allusion à l'humilité, car l'homme humble se considère être au talon et non à la tête.
La Torah vient ainsi enseigner que c'est par le mérite du "talon" symbole de l'humilité que "vous écouterez ces lois" et que vous les comprendrez (car dans la tradition, "écouter" c'est "comprendre"). Car les lois de la Torah ne peuvent réellement être comprises et intégrées que par une personne humble et modeste.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Le mot : véaya (וְהָיָה - ce sera) contient les mêmes lettres que le Nom de D. (Tétragramme - יהוה), duquel nous pouvons apprendre l'humilité.
En effet, les 3 lettres composant ce Nom : le י, le ו et le ה, sont les lettres de l'alphabet qui s'écrivent (comme on les lit) avec un guématria la plus faible.
- Pour le ה, elle s'écrit pleinement : הא, ce qui fait : 6 ;
- Pour le ו, elle s'écrit : ואו, ce qui fait : 13 ;
- Pour le י, elle s'écrit : יוד, ce qui fait : 20.

=> Ainsi, le verset nous dit : Si nous voulons savoir comment nous pouvons être capables de réaliser ces mitsvot qui sont généralement méprisées, cela n'est possible que si nous sommes humbles.

[le 'Hida - נחל שורק]

<----------------->

+ "Ce sera une récompense (וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן)" (Ekev 7,12)

La dernière lettre de Ekev (עֵקֶב) et les 2 premières du mot suivant : tichmé'oun (תִּשְׁמְעוּן) forment : שבת (Shabbath).

Les lettres restantes du mot "Ekev" (קב) ont la même valeur que : ימנע (yimana - il se retiendra, s'abstiendra).

Les lettres restantes du mot "tichmé'oun", forment le mot : מעון (mé'avon - de la faute).

=> Ainsi, garder Shabbath comme il le faut, nous protège de la faute.

[le 'Hida - חומת אנך]

<----------------->

-> Le mot "Ekev" (parce que) se traduit également par : "talon".

Le 'Hatam Sofer fait remarque que selon la michna (Pirké Avot 1,4), la connaissance de la Torah s'acquiert "en s'asseyant à la poussière des pieds [des Sages] et en buvant avidement leurs paroles".

Ces 2 attitudes sont interdépendantes : en "s'asseyant à la poussière des pieds" des Sages, on parvient à saisir leurs propos et la sagesse qui s'en dégage, laquelle est aussi bénéfique que l'eau à un homme assoiffé.

<-----------------------------------------gt;

+ "Ce sera en récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez (ouchmartem) et les accomplirez (vaassitem)"

- "que vous les observerez" (ouchmartem - וּשְׁמַרְתֶּם) = cela fait allusion aux "siyagim" (les barrières) qu'une personne doit ériger pour se protéger personnellement de la faute (ex: éviter une certaine chose permise, qui nous conduirait très certainement à fauter).
- "les accomplirez" (vaassitem - וַעֲשִׂיתֶם) = cela fait référence à la réalisation des véritables mitsvot.
Celui qui accomplit les mitsvot reçoit sa récompense dans le monde à venir.
Celui qui tient compte des barrières [protectrices à la faute] qu'il s'est créé pour lui-même, va recevoir une récompense dans ce monde et dans le monde à venir.
[מהריא]

-> Nos Sages (guémara Yébamot 20a) enseignent qu'une personne doit se sanctifier par ce qui lui est permis.
Nos Sages ont créé des barrières afin de nous aider à accomplir les mitsvot (par exemple le fait de ne pas bouger des objets mouksé pendant Shababth, afin d'éviter à en venir à les utiliser pour réaliser une activité interdite). Nous devons parfaitement adhérer à ces règles.
Nous avons également besoin de nous créer nos propres règles [chacun ayant ses propres faiblesses]. Nous devons rester à l'écart d'actions qui nous conduiraient finalement à transgresser les commandements de Hachem.

C'est ainsi que nous nous rendons saints en se tenant à l'écart de choses qui nous sont permises, dans un effort de rester purs et saints [évitant au maximum de tomber dans la faute]. En ayant ces barrières personnelles, nous nous facilitons l'accomplissement des mitsvot.
Le mot ékev (עקב) est l'acronyme de : "Sanctifies-toi dans ce qui est permis" (kadéch atsemé'ha bémoutar - קדש עצמך במותר).
[Sfat Emet]

<--->

-> "Ce sera (véaya) en récompense"
Selon le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 877), le terme "véaya" (ce sera) implique un caractère immédiat (une immédiateté).
La Torah nous apprend que lorsqu'une personne est jeune, elle doit immédiatement penser à sa fin.
Elle doit avoir conscience d'où sera finalement sa fin (tout être humain n'étant que de bref passage ici bas!), et utiliser son temps dans ce monde de la meilleure des façons afin d'accomplir les mitsvot.
Cela va pousser une personne à suivre la volonté de Hachem et éviter la faute.
[Rabbi Yaakov Tenenbaum – שמן אפרסמון]

[à l'image d'un tuteur qui va permettre à une plante de s'épanouir d'une façon droite, nous devons avoir en tête notre finalité, afin d'éviter de s'éparpiller dans la perte de temps, d'opportunités spirituelles, dans les fautes, ...]

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> Le Rama, dans le 1er paragraphe du Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm), rapporte à ce sujet les paroles du Rambam (Guide des égarés) :
" "Je fixe constamment mon regard sur Hachem" (Téhilim 16,8) : c'est là un grand principe de la Torah, une preuve de grandeur chez les tsadikim ... à plus forte raison lorsque l'homme ancrera dans son cœur l'idée que le grand Roi, Hachem qui remplit la terre de Sa gloire, Se tient devant lui et observe sa conduite ... aussitôt, l'homme sera saisi de crainte et de soumission, mû par la peur de D., et sa honte face à Lui sera permanente."

<------------------->

-> Le rav Yé'hezkiel Levinstein (Kovets Si'hot 5719) rapporte que selon certains de nos Sages, le but essentiel de notre existence est en réalité de nous remplir de crainte du Ciel.

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31b) :
"Rav Yéhouda dit : Hachem n'a créé le monde que pour qu'on Le craigne, comme il est dit : "Hachem a créé les choses de telle sorte qu'on Le craigne" (Kohélet 3,14) ...
Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi El'azar : Hachem ne possède dans Son monde que la crainte du Ciel, comme il est écrit : "Ce que Hachem te demande, c'est de Le craindre", et il est dit par ailleurs : "Il dit à l'homme : Certes, la crainte de D., c'est là toute la sagesse" (Iyov 28,28)."

Rachi explique : "Certes la crainte du Ciel = la crainte du Ciel est l'unique valeur de ce monde."

<--->

-> Cette même guémara (Shabbath 31b) enseigne également :
"Lorsque l'homme se présente pour le Jugement dernier, on lui demande : "As-tu commercé avec foi et loyauté? [...]"
Mais quelles que soient ses réponses, s'il a personnifié le verset : "La crainte de D., voilà sa richesse" (Yéchayahou 33,6), il sortira méritant, sinon il sera condamné."

Rachi explique : "Voilà sa richesse = c'est-à-dire qu'elle [la crainte de D.] doit être le principe le plus précieux aux yeux de l'homme".

<--->

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva) ajoute : "Le Créateur insuffla dans l'homme une âme de vie, la sagesse du cœur et le discernement de l'esprit afin qu'il puisse Le connaître et Le craindre, et également dominer son corps et tous ses membres.
[...]
Sache que la crainte du Ciel constitue le fondement des mitsvot, comme il est écrit : "Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12).

Et c'est par cette qualité que les hommes trouvent grâce devant D., comme il est dit : "Ce que Hachem aime, ce sont ceux qui Le craignent" Téhilim (147,11)."

-> Rav Levinstein concluait : Quel est donc le but de notre existence?
"Pour que nous puissions Le connaître et Le craindre" : tel est le but de notre vie, notre raison d'être ici-bas!

<--->

-> Qu'appelle-t-on une téchouva véritable?

Selon Rabbénou Yona : "Le cœur de l'homme devra ressentir l’amertume et le mal qu'il y a à s'éloigner de D. ...
Il devra se dire dans son for intérieur : Qu'ai-je fait? Comment la crainte de Hachem ne s'est-elle pas dressée devant moi?"

<------------------->

-> Quelque temps avant la bar mitsva de son fils, le rav Eliyahou Dessler lui adressa une lettre (rapportée dans le Mikhtav Eliyahou - tome IV):

"... Le principe fondamental que nous impose la Torah est la crainte du Ciel ... En effet, celui qui possède la crainte du Ciel est en mesure d'observer l'ensemble de la Torah, et celui à qui cette qualité fait défaut n'y est absolument pas prêt.
[...]
C'est seulement à l'aide de la crainte du Ciel, qui se tient devant nous comme un gardien et nous empêche de nous écarter du respect des mitsvot d'une façon ou d'une autre.

A-t-on déjà vu quelqu'un se faire construire une demeure splendide, y emménager et omettre d'y fixer une porte d'entrée?

Une telle omission reviendrait à renoncer à toutes ses richesses et toutes les choses qui lui sont précieuses comme s'il les avait abandonnées dans la rue ... Il en va de même pour celui qui ne craint pas le Ciel : il est exposé à tous les dangers, et tout ce qui lui passera par la tête sera pour lui réalisable.
Aucune disposition ne le retiendra d'agir : la porte de son cœur sera comme grande ouverte face au mauvais penchant, qui pourra y pénétrer à tout moment et y faire ce que bon lui semble. Il s'agit là d'un authentique renoncement, d'une véritable démission face au mauvais penchant;

=> Il en résulte que c'est la crainte du Ciel est seule capable de protéger la Torah et les mitsvot que nous accomplissons ...

Personne ne peut nous vendre cette vertu, et même Hachem ne nous la donnera pas, c'est nous-même qui devons l'édifier, poser ses fondations, et l'ancrer dans notre cœur ....
Sache que ce grand trésor ne s'acquiert que par l'étude du moussar. Quiconque se montrera attentif et réceptif à ses enseignements s'habituera peu à peu à faire pénétrer la crainte du Ciel dans son cœur.
Sans quoi jamais il n'y arrivera."

<------------------->

-> b'h, également concernant la crainte du Ciel : https://todahm.com/2019/07/08/la-crainte-du-ciel

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> "La crainte de D., voilà Sa richesse!"
[guémara Béra'hot 33b]

-> Celui qui fait des efforts et réalise les mitsvot mais n'a pas la crainte du Ciel a peiné pour rien, car il n'a pas de lieu où entreposer, conserver tout cela.
[b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2019/07/08/la-crainte-du-ciel ]

Notre verset (v.10,12) commence par la lettre : vav (וְעַתָּה) et se termine par un kaf final (נַפְשֶׁךָ), ce qui fait une guématria de 26.
Or, on constate qu'il y a 26 mots dans ce verset.

26 + 26= 52, comme le mot : בן (ben - un enfant), pour nous rappeler que nous sommes les enfants de Hachem.

[le Sifté Cohen]

<--->

-> "Et que Hachem te donne (וְיִתֶּן) ... et ceux qui te bénissent seront bénis (בָּרוּךְ)" (Toldot 27,28-29)

Le Rokéa'h fait remarquer que Its'hak a béni son fils Yaakov par cette bénédiction qui comment par un "vav" et se termine par un "kaf final", lettres ayant une valeur totale de 26.

Le nombre 26 renvoie au nom de D. (Tétragramme), dans Son Attribut de Miséricorde.
=> Ainsi, celui qui réalise la mitsva de la crainte du Ciel sera béni par la bénédiction de Its'hak.

<--->

-> "Hachem ne possède dans Sa salle aux trésors que la crainte du Ciel." (guémara Béra'hot 33b).

Il y a 2 niveau de crainte de Hachem : par la crainte de la punition (yirat ha'onéch) et par la crainte face à la conscience de Son infinie grandeur (yirat haromémout).
Seul le niveau le plus élevé, la crainte de Sa grandeur est caché dans "Sa salle aux trésors".

Uniquement Hachem peut savoir quel type de crainte chaque personne a, et Il aime la crainte par la conscience de Sa grandeur.

[Ben Ish 'Haï - Ben Yéhoyada - Béra'hot 33b]

<--->

-> Que signifie la crainte du Ciel (yirat chamayim)?

C'est une personne qui réalise : "Éloigne-toi du mal et recherche le bien" dans chaque situation.

Le mot "chamayim (שמים - Ciel) est composé de : "ésh" (אש - le feu) et "mayim" (מים - l'eau).
Par nature, c'est 2 composants sont diamétralement opposés et ne peuvent pas exister ensemble, et ce n'est qu'en raison de la crainte du Ciel qu'ils peuvent rester l'un avec l'autre.

Il en est de même pour celui qui a atteint le plus au niveau de crainte du Ciel : il va à l'encontre de la naturalité des choses.
Il mérite bien le titre de : yaré chamayim (craignant le Ciel [Hachem]).

['Hida - חסדי אבת]

<-------------------------->

-> "La crainte de D., voilà Sa richesse" (Yéchayahou 33,6)

C'est la pratique des rois de mettre ce qui est unique et rare dans un lieu de stockage.
Il en est de même avec Hachem, dont absolument tout ce qu'il y a dans ce monde Lui appartient, à l'exception de la crainte du Ciel.

La seule chose que toute personne peut offrir à D. est la crainte du Ciel, puisque c'est l'unique chose que nous pouvons acquérir par notre libre arbitre.
Ce bien unique et rare, c'est le trésor de Hachem.

[le Gaon de Vilna]

<-------------------------->

-> Le rav Chanoch Henoch d'Alexander disait :
"Les gens sont étranges :
Ils implorent Hachem pour qu'Il leur donne de la crainte du Ciel (yirat Chamayim), alors que c'est quelque chose qui est entièrement sous le contrôle individuel.
Cependant, lorsqu'il s'agit de leur gagne pain, de leurs affaires et de leur argent, ils s'imaginent qu'ils en sont les seuls en charge."

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> Une personne doit toujours avoir ce verset en tête, et s'en cesse se demander : Qu'est ce que Hachem attend de moi en ce moment?
[le 'Hafets 'Haïm]

<------------->

-> L'expression : "Si ce n’est que de Le craindre" laisse entendre que la crainte d’Hachem est une chose facile. Or, en réalité cela exige bien sûr de grands efforts pour l'acquérir.

En fait, ce verset commence par le terme "maintenant", comme pour faire référence à la génération à qui Moché s'adresse (la génération de "maintenant"). Or pour cette génération, qui a assisté à de grands miracles et qui a ressenti une grande proximité avec Hachem, effectivement la crainte d’Hachem était chose facile à avoir.

Cependant, pour les générations futures, la crainte d'Hachem sera bien une chose difficile à acquérir.

[Rabbi Yossef Caro]

<-------------------------->

-> Rabbi Avraham de Slonim relie ce sujet à l'enseignement de nos Sages sur notre verset selon lequel : "Tout est entre les Mains du Ciel en dehors de la Crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b).

Ainsi, même si on conçoit la crainte du Ciel comme dure à acquérir, malgré tout, elle reste entre les mains de l’homme.
En revanche tout le reste, la richesse, la sagesse, la force, la beauté, …, ne dépendent tous que d'Hachem, et non de l'homme. Étant hors de notre portée, ce sont eux qui sont vraiment durs à acquérir.

=> Moché voyait la crainte d'Hachem comme facile, car sa définition de ce qui est facile est ce que l'on peut obtenir par nos efforts, ce qui dépend de nous, qui nous est accessible.
Et même s’il faut beaucoup d’efforts pour craindre Hachem, malgré tout, cette crainte est ce qui est le plus réellement facile, car c'est la seule chose qui dépend de nous et non du Ciel.
Telle était la vision de la réalité qu'avait Moché.

<--->

-> "Tout est dans les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel [qu'il nous appartient d'acquérir - Rachi]"
[guémara Béra'hot 33b]

Lorsqu'une personne prie pour différentes demandes, Hachem peut ou non les lui accorder, car "tout est dans les mains du Ciel ...
... sauf la crainte du Ciel" = si l'on demande à Hachem de nous donner davantage de crainte du Ciel, cette demande sera forcément acceptée.
[le 'Hidouché haRim]

-> Le Séfer 'Hassidim (131) écrit également en ce sens :
"Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" = cela signifie que tout est remis entre les mains du Ciel, qu'il faut prier et demander, et qu'on vous l'accorde ou non, c'est au Ciel de le décider.
Mais en ce qui concerne la crainte du Ciel, ce n'est pas entre les mains du Ciel : si tu pries pour la demander véritablement, tu l'obtiendras."

<--->

-> Le 'Hidouché haRim enseigne également :
Nous avons tendance à agir à l'inverse, de ce que nous devrions faire.

En effet :
- Quand il s'agit de notre subsistance, laquelle dépend entièrement de la faveur de Hachem, nous nous mettons sens dessus dessous pour nous enrichir toujours plus.
- En revanche, s'agissant de la crainte du Ciel, qui dépend uniquement de nos efforts personnels, nous avons tendance à nous en remettre entièrement à D. et à ne déployer nous-même que peu d'application.

=> Pour nous conformer à la Torah et vivre selon elle, à nous d'intervertir ces 2 tendances naturelles.

<-------------------------->

-> Selon le Tanya, chaque juif a en lui une dimension de l'âme de Moché rabbénou, qui consiste à avoir une conscience claire et forte d'Hachem, du fait qu'Il emplit la création, qu'Il est infiniment Grand, Tout-Puissant, …

Certes, dans son quotidien, l’homme ne ressent pas aussi clairement la réalité Divine. Mais, grâce à une profonde réflexion sur la Grandeur Divine, cette conscience enfouie en chaque juif qui émane de l’âme de Moché qui se trouve en lui, en vient à se révéler et à prendre le dessus sur la matérialité corporelle de l’individu.
Et là, lorsque cette dimension de Moché s’éveille, alors craindre Hachem devient chose très facile.

C'est ce que la guémara veut signifier quand elle dit que pour Moché il est simple de craindre Hachem.
["En vérité, pour Moché la crainte du Ciel fut effectivement chose facile" - Béra'hot 33b]
= C'est-à-dire que pour la dimension de Moché présente en chaque juif, quand elle s'éveille alors il devient simple de craindre Hachem. Cela est valable pour chacun, même le juif le plus simple.

<-------------------------->

-> Dans l'introduction du Néfech ha'Haïm (du rav 'Haïm de Volozhin), on trouve l'enseignement suivant :
Moché le plus humble de tous les hommes, se considérait comme un orgueilleux, alors que tous les autres juifs étaient humbles et effacés.
C'est pourquoi : "pour Moché" (aux yeux de Moché), qui considérait que les juifs étaient humbles, il voyait la crainte du Ciel pour eux comme une petite chose.

En effet, il est écrit : "La conséquence de l’humilité est la crainte de D." (Mala’him I 8,27).
Moché pensait ainsi que les juifs craignaient très certainement Hachem. Ce qui n'était pas son cas à lui, étant donné qu'à ses yeux il était considéré comme orgueilleux, donc la crainte du Ciel était justement quelque chose de grand.

-> "Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem demande de toi" (Ekev 10,12)
Le terme : "mim'ha" (de toi) avec le mot en lui-même, a la même valeur que le mot : "adam anav" (un homme humble), c'est-à-dire que Hachem te demande l'humilité, et par là tu arriveras à la crainte du Ciel.

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> La guémara (Ména'hot 43b) explique notre verset : "Qu’est-ce qu’Hachem attend de toi ? Seulement de Le craindre", par le fait qu'il est une obligation de réciter chaque jour 100 bénédictions.
En effet, il faut comprendre les mots : "Ma (מה – Qu’est-ce que) Hachem attend de toi", comme : "Méa (מאה – cent) Hachem attend de toi", allusion aux 100 bénédictions quotidiennes.

-> Le baal haTourim note que l'écriture en "At-Bach" (alef permute avec tav, bet avec chin, ...) de : "Ma" (מה) est : יץ qui a une valeur numérique de 100, ce qui fait allusion aux 100 bénédictions.

-> Le Tsror haMor fait remarquer que dans notre verset (v.10,12), il y a 100 lettres.
[(99 lettres, plus le 1 (du א ajouté au מה du verset) pour arriver à : מאה (le chiffre 100).

Il ajoute également que : "Celui qui récite les 100 bénédictions chaque jour, est considéré comme ayant réalisé la mitsva de craindre Hachem."

-> D'après le Yichma’h Moché, c'est en récitant les 100 bénédictions chaque jour que se réalise la 2e partie du verset : "Seulement de Le craindre", car alors la crainte du Ciel devient alors chose facile.

-> L’expression "yirat Hachem" (la crainte d'Hachem) nous fait naturellement penser à la peur d'Hachem, mais elle implique plus que cela ; il s’agit d’être conscient de Son omniprésence et du fait qu’Il nous dirige.
D'ailleurs, le mot "yira" signifie également "voir" = il faut craindre Hachem Qui nous surveille/regarde constamment.

[de plus, le roi David écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" - shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8]

Le Divré Yoël continue en disant que presque chaque domaine de la vie est accompagné d’une bénédiction.
Dès notre lever, nous remercions Hachem pour des choses que l’on pourrait facilement considérer comme normales, comme notre capacité à se lever, à voir, à être vêtus, ... puis nous récitons les diverses bénédictions sur la nourriture, ainsi que sur le corps humain.
=> Ainsi, si l’on se concentre sur ce que l’on dit, on sera forcément imprégné d’une profonde révérence et l'on verra Hachem dans chaque domaine, à chaque instant.

-> Un jour, le rav demanda à un de ses élèves pourquoi il faisait les bénédictions.
Celui-ci répondit : "Pour pouvoir manger".
Le Rav lui dit que pour sa part, il "mangeait pour pouvoir faire la bénédiction".
En effet, le bénéfice spirituel de la bénédiction est bien plus important que le profit matériel apporté par la nourriture.

=> Ces 100 bénédictions permettent au juif de louer Hachem à chaque occasion, de reconnaître continuellement qu’Il est le Maître, le Créateur, que tout vient de Lui.
Un juif conscient de ce qu’il dit au moins 100 fois par jour, en l’occurrence ces 100 bénédictions, ne pourra qu’en venir à craindre Hachem.
Pour lui, la crainte du Ciel sera facile à ressentir.

<--->

-> Selon Aboudraham, la guématria du mot : "modim" (nous remercions - מודים) est de 100, en allusion à l’affirmation de la guémara (Ména’hot 43b) selon laquelle un homme doit réciter au moins 100 bénédictions chaque jour.

D’ailleurs, le Téhilim : "mizmor létoda" (le Téhilim de la reconnaissance/remerciement) est le 100e chapitre des Téhilim. [Mégalé Amoukot – 239]

-> "Ma (מה – Qu’est-ce que) Hachem attend de toi" (Ekev 10,12). Le Daat Zékénim enseigne que la guématria du mot : "modim" (מודים) est de 100. Cela fait allusion au fait que si l'on récite le Modim (dans la Amida) avec intention (kavana), alors cela est comme si l'on avait récité 100 bénédictions ce jour. [cela ne veut pas dire que l'on n'a plus la nécessité de réciter 100 bénédictions chaque jour (les substituant au Modim). Plutôt, cela nous illustre l'importance de Modim : on peut grâce à ce passage gagner la récompense de 100 bénédictions! Nous avons juste besoin de nous concentrer quelques secondes dans la Amida, pour remercier Hachem comme il le faut, et cela est alors considéré comme si l'on avait récité 100 bénédictions!]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 18,17) raconte que sous le règne du roi David, une épidémie ravagea le pays, faisant quotidiennement une centaine de victimes.
Elle ne cessa que lorsque le roi David institua l’habitude de réciter 100 bénédictions chaque jour.

=> En quoi cela était-il un antidote à ce fléau?

Le midrach (Tan’houma – fin Vézot haBéra’ha) dit : "Les réchaïm sont considérés comme morts de leur vivant déjà".
Pourquoi cela?

Le rav Avraham Feuer explique :
"Parce qu’ils sont insensibles à tous les bienfaits que Hachem prodigue à l’humanité.
Rien n’inspire à leur âme le désir de louer D., et d’un point de vue spirituel, ils sont morts.

Au contraire, les tsadikim sont constamment vivants, car ils louent et remercient D. pour chacun de Ses bienfaits.

Ainsi, en demandant de dire des bénédictions pour lutter contre l’épidémie, le roi David se conforme au texte de la Amida (modim) : "Tous les vivants te rendront grâce!" "

[chaque prière étant une occasion ["imposée"] nouvelle d’exprimer notre gratitude à Son égard!]

=> Un juif est considéré comme vivant, lorsque tout devient une occasion de remercier Hachem.

-> "Le vivant, oui le vivant, voilà celui qui Te loue" (Yéchayahou 38,19)

<--->

-> "Parole de David, fils de Yichaï, parole de l'homme haut placé, de l'élu du D. de Yaakov al messia'h Eloké Yaakov - עָל מְשִׁיחַ אֱלֹהֵי יַעֲקֹב" (Chmouël II 23,1)

Le midrach (Tan'houma Kora'h - chap.12) souligne que le mot "al" (עָל) a une valeur numérique de 100, correspondant aux 100 bénédictions.

Le Séfer haManhig (Diné Téfila) note que nous avons déjà une tradition de réciter 100 bénédictions par jour datant de Moché au mont Sinaï. Mais apparemment, elle a été négligée le temps passant. Le roi David a institué de nouveau cette pratique, mais une fois que l'épidémie s'est arrêtée cette pratique a été de nouveau négligée, jusqu'à ce que nos Sages la rétablissent. [Responsa Yossef Omets - siman 50]

 

-> Le Rokéa'h (Hilkhot Béra'hot - siman 320) écrit que les 100 bénédictions ont le pouvoir d'inverser les 98 malédictions de la paracha Ki Tavo, qui en ajoutant les 2 avertissements du verset : "Bien d'autres maladies encore, bien d'autres plaies non consignées dans le livre de Torah" (Ki Tavo 28,61), font 100. C'est une raison pour laquelle le Temple a été construit à une hauteur de 100 amot, et pourquoi il y avait 100 socles (adanim), supportant les planches du Michkan, correspondant aux 100 bénédictions qui éloignent les 100 malédictions.

 

-> Le 'Hidouché haRim explique que le mot : "adanim" (socles) vient du mot "adon" (Maître), puisqu'à chaque bénédiction que nous récitons, nous couronnons Hachem comme notre Roi et Maître. De même que les 100 socles (adanim) sont la fondation du Michkan, de même les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont la fondation du michkan personnel qui se trouve en chaque juif.    [le Baal ha'Hérdim dit : "Je vais construire un michkan dans mon coeur".]

 

-> Le Shomer Emounim ajoute que de même que la Présence Divine (chékhina) ne résidait pas dans le michkan s'il manquait un des socles (adanim), de même s'il manque une seule des 100 bénédictions à réciter quotidiennement, alors cette personne manquera d'avoir la Présence Divine qui reposera sur elle, comme le Zohar (Michpatim 118a) qui affirme que la Présence Divine ne réside pas dans un lieu qui est imparfait et défectueux (pagoum).

Une allusion à cette idée que la sainteté (kédoucha) requiert de la complétude, réside dans le fait que le mot "chamayim" (ciel) est mentionné exactement 100 fois dans les Téhilim.   [or c'est le roi David qui a écrit les Téhilim, et c'est le roi David qui a déclaré la nécessité de réciter 100 bénédictions par jour.]

-> Le rav Yéhouda Tsadka dit que la sainteté et l'impureté ne peuvent pas coexister. Le roi David a institué les 100 bénédictions quotidiennes, puisque chaque bénédiction fait descendre de la sainteté (kédoucha) et retire ainsi des forces d'impureté.  Le rav Tsadka ajoute que plus nous récitons une bénédiction avec kavana, plus elle aura du pouvoir de retirer de l'impureté et des malheurs [sur soi et] sur tout le peuple juif. 

-> La guémara ('Houlin 87a) enseigne que chaque bénédiction est valorisé 10 dinars d'or, ce qui équivaut à 250 zouzim. 

C'étaitl'amende prononcée contre celui qui avait arrêté une autre personne de faire une bénédiction. A l'époque de nos Sages, 200 zouzim suffisaient pour faire vivre une personne pendant une année entière, c'était ainsi une importante amende. Si nous multiplions 100 fois, on voit qu'une journée de bénédictions vaut 1 000 dinars d'or (100*10), ou bien 25 000 zouzim. Cela pouvait permettre de subvenir à quelqu'un pendant 125 ans.   [cela nous donne une valeur de l'importance des bénédictions, au point de devoir avoir une amende si élevée]

-> Le 'Hida (Pessa'h Enayim - Ména'hot 43b) écrit que le mot "guéhinam" (גהנם) a une valeur numérique de 98. En récitant 100 bénédictions par jour, qui sont 2 de plus que le mot "guéhinam", une personne adoucit les jugements du guéhinam et également elle mérite le monde à Venir. 

<--->

-> Celui qui manque de réciter 100 bénédictions dans une journée, alors il affecte le flux d'abondance (chéfa), et moins de bénédictions sont envoyées au monde.   

[rav Yossef Giktalia - chaaré Orah (chaar alef - chap.1)]

<--->

-> Le Ba'h (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 46) dit que cela n'est pas valable uniquement pour la génération du roi David, mais pour toutes les époques : "il incombe à chaque personne d'être méticuleux à faire les [100] bénédictions pour éviter le danger de perdre 100 [personnes] du peuple juif en une journée."

-> Le rav Yaakov Meïr Shechter (Hamévaré'h Yitbaré'h) explique le mécanisme suivant : lorsque Hachem ne reçoit pas de satisfaction de nous, l'abondance qu'Il accorde au monde s'arrête, et c'est ce qui entraîne ces [100] morts [quotidien]. Cependant, le roi David par son inspiration Divine a compris que lorsque Hachem entend les bénédictions de Son peuple, cela Le réjouit, et en conséquence l'abondance de vie sur nous et sur tout le peuple juif est de nouveau restaurée.

-> Selon le rav Gamliel Rabinovitch : Réciter les bénédictions avec intention (kavana) amène sur nous de l'abondance. C'est la meilleure ségoula!

Le Maor vaChéméch (Chémot 23,25) explique que lorsqu'une personne récite une bénédiction comme il le faut, alors sa nourriture et sa boisson servent de remède pour toute maladie qu'il peut avoir.

-> Selon le Zohar (Lé'h Lé'ha 76b), avant qu'une personne ne descende dans ce monde, elle doit jurer, façon de parler, à Hachem qu'elle observera toutes les mitsvot de la Torah, et qu'elle accomplira la volonté de Hachem, et on lui donne 100 clés de bénédictions à être récitées chaque jour.

Le rav Yaakov Meïr Schechter explique que toutes ces clés qui ouvrent les trésors du Roi, afin de recevoir tout ce qui est bon et d'obtenir toutes les différentes sortes de libérations, sont dans l'âme de chacun de nous.

-> "De même que l'homme bénit Hachem, de même Hachem le bénit." [midrach Tan'houma Béréchit 4]

<--->

-> Celui qui vigilant à réciter 100 bénédictions par jour, comme il le faut, sera sauvé de l'enfer (guéhinam). ['Hida - Pné David - Nasso]

De plus, tout celui qui récite avec intention (kavana) les bénédictions avant et après manger ne sera pas touché par les vers après son enterrement. [Michpat Tsédek - Tehilim 86]

<--->

-> Le 'Hida écrit que les lettres du 1er mot de la Torah : "Béréchit" (בראשית) renvoient à : "békol ram avaré'h chem Hachem tamid" (à haute voix je bénirai constamment le Nom de Hachem). Cela signifie que c'est pour cela (bé réchit) : le fait que nous récitons les bénédictions convenablement, que Hachem a créé le monde.

<-------------------------->

-> D’après le Zohar, Hachem nous dit : "lé’h lé’ha", qui a une guématria de 100, comme les 100 bénédictions qu’un juif doit faire par jour, et dont leur qualité dépend de l’enthousiasme que l’on va y mettre en les récitant.
Va pour toi = il faut les faire avec tout notre cœur, pour notre bien d’en bénéficier au maximum.

-> Selon le Gaon de Vilna (guémara Baba Batra 16b), Avraham était béni : bakol (בַּכֹּל), qui peut se décomposer en : ב fois כל, soit : 2 fois 50 = 100.
Avraham a été béni par l’ensemble des 100 bénédictions qui existent dans ce monde.

<--->

-> "100 socles pour les 100 talents, un talent par socle (adém)" (Pékoudé 38,27)

Le 'Hidouché haRim enseigne :
De même que le sanctuaire reposait sur 100 socles, chaque juif doit réciter 100 bénédictions par jour.
Comme les socles étaient les fondements du Michkan, les bénédictions sont les fondements de la sainteté de chaque juif.

Le mot adém (un socle – אדן) vient du mot adnout (autorité – אדנות).
Grâce aux bénédictions, l’homme témoigne que D. est maître de toute la création.

=> Les 100 bénédictions quotidiennes représentent 100 socles pour le sanctuaire de chaque juif.

<--->

-> Lorsque Yaakov descendit en Egypte, il vit la famine dans ce pays comme une manifestation de la bienveillance de Hachem. En effet, il reconnaissait la bonté de D. dans toute chose qui lui arrivait, même si à première vue cela semblait une événement malheureux.
En conséquence, il bénit et remercia D. avec les 100 bénédictions que doit prononcer un juif quotidienne, et c'est alors que la famine prit fin.

Nous trouvons cela ne allusion :
- le mot hébreu : "raav" (famine - רעב) a une valeur de 272 ;
- et celui : "sava" (abondance - שבע) a une valeur de 372
=> La différence est de : 100.
Ainsi, en disant les 100 bénédictions, Yaakov transforma la famine (raav), en abondance (savaa).

[le rabbi de Slonim - dans son Béér Avraham (Mikets)]

<-------------------------->

-> Le 'Hida (Dvach Léfi) donne une autre raison, au nom du Rokéa'h :
Les juifs ont entendu de Moché 98 malédictions (de la paracha Ki Tavo) : "si vous n'écoutez pas la voix de Hachem pour garder et observer toutes Mes mitsvot et toutes Mes lois que Je vous ordonne aujourd'hui" (Ki Tavo 28,15).

Pour adoucir et annuler les 98 malédictions dites par la Torah, l'homme doit dire 99 bénédictions chaque jour, et alors les malédictions seront annulées par les bénédictions.
C'est pourquoi le rabbi Zalman Sorotzkin fait remarquer que dans le verset : "Et maintenant, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12), il y a 99 lettres, en allusion au fait qu'il faut dire 99 bénédictions pour annuler les 98 malédictions.

Cependant, parce qu'il y a encore une autre malédiction : "Toutes les maladies et tous les coups qui ne sont pas écrits dans ce livre de la Torah (Ki Tavo 28,61), et qu'il faut donc dire 100 bénédictions tous les jours.

<-------------------------->

-> "Et Its'hak sema dans ce pays, et il récolta au centuple (littéralement : 100 fois) cette année-là" (Toldot 26,12)

Dans le livre Rékanati, il est écrit :
De là, Its'hak bénéficia de 100 sortes de bénédictions (abondance, beauté, qualité, ...) et instaura 100 bénédictions différentes qui amenèrent la bénédiction et l'abondance à toutes les créatures.
C'est pourquoi celui qui dit chaque jour 100 bénédictions bénéficie du même mérite, car chaque bénédiction est un récipient spirituel qui nous permet de recevoir le flux d'abondance qui nous est destiné.

<-------------------------->

-> "Vois, je mets devant vous aujourd'hui : bénédiction et malédiction (bérakha ouklala - בְּרָכָה וּקְלָלָה)" (Réé 11,26) Le Arizal explique que la lettre de liaison "vav" au début du mot "klala" (malédiction), indique que les 2 mots sont liés, ajoutant au mot précédant. Ce qui signifie que la malédiction sera transformée en bénédiction, comme il est écrit : "Hachem ton D. a inversé pour toi la malédiction en bénédiction" (Ki Tétsé 23,6).

=> Comment transformer une malédiction en bénédiciton? En récitant les 100 bénédictions journalières.

En inversant les lettres du mot "klala" (une malédiction - קללה), on obtient : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100. Cela indique que les 100 bénédictions, qui sont des expressions de louange à Hachem, que nous récitons chaque jour ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.

[le 'Hida rapporte également cette idée du Arizal]

<--->

-> "Et voici la bénédiction que Moché, l'homme de D. a adressée" (vézot abéra'ha acher béra'h Moché ich aElokim - Vézot haBéra'ha 33,1). Le Baal haTourim fait remarquer que les dernières lettres de "Moché ich aElokim" (מֹשֶׁה אִישׁ הָאֱלֹהִים) forment : מאה (méa = 100).

Tout comme les bénédictions de Moché, les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont capables de faire descendre une abondance de cadeaux, et celui qui dit la bénédiction est lui-même béni.

<------------------------------------>

+ Les 100 bénédictions & Shabbath :

-> Le Choul'han Aroukh (46,3) donne la Halakha suivante : "On doit dire tous les jours au moins 100 bénédictions".

En semaine, avec le compte des bénédictions du matins et celles des prières de cha'harit, min'ha et arvit (18 bénédictions dans chaque prière), celles du repas, celles de acher yatsar, on arrive tout juste à 100 bénédictions.

Cependant, le Shabbath, où il manque plusieurs bénédictions (parce que dans la amida des prières il a 7 bénédictions au lieu de 18), les décisionnaires ont écrit qu'on doit les compléter en mangeant des fruits, des friandises, ...
En effet, il est dit dans la guémara (Ména'hot 43b) : "Rav 'Hiya, le fils de rav Oya, le Shabbath et les fêtes, s'efforçait de dire des bénédictions sur des bonnes odeurs et des friandises."

Le 'Hida indique une allusion à cette pratique.
La guémara ('Houlin 87a) explique que chaque bénédiction que l'on dit vaut 10 pièces d'or, et celui qui prend une mitsva à l'autre doit lui payer 10 pièces d'or, le prix de la bénédiction.

Ainsi, d'après cela : 100 bénédictions valent 1 000 pièces d'or, et le Shabbath où il manque une vingtaine de bénédictions, qui valent 200 pièces d'or, on complète en mangeant des fruits.

 

 

=> On trouve cela en allusion dans le Chir haChirim : "à toi, Salomon, les 1 000 pièces d'argent, plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits" (Chir haChirim 8,12)

[en semaine : 3 amida * 18 bénédictions = 54 bénédictions, et à Shabbath : 4 amida&moussaf *7=28 bénédictions, soit 26 de différence.
Le Arou'h haChoul'han cite une opinion selon laquelle en cas de besoin, on est quitte en ayant l'intention d'écouter la bénédiction de la Torah [de ceux qui y montent], et en répondant Amen (dans notre tête).
=> On arrive bien à environ 20 bénédictions d'écart, "obligeant" à : "plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits"!]

<-------------------------->

-> "Vois, je mets devant vous aujourd'hui : bénédiction et malédiction (bérakha ouklala - בְּרָכָה וּקְלָלָה)" (Réé 11,26) Le Arizal explique que la lettre de liaison "vav" au début du mot "klala" (malédiction), indique que les 2 mots sont liés, ajoutant au mot précédant. Ce qui signifie que la malédiction sera transformée en bénédiction, comme il est écrit : "Hachem ton D. a inversé pour toi la malédiction en bénédiction" (Ki Tétsé 23,6).

=> Comment transformer une malédiction en bénédiciton? En récitant les 100 bénédictions journalières.

En inversant les lettres du mot "klala" (une malédiction - קללה), on obtient : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100. Cela indique que les 100 bénédictions, qui sont des expressions de louange à Hachem, que nous récitons chaque jour ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.

[le 'Hida rapporte également cette idée du Arizal]

<--->

-> "Et voici la bénédiction que Moché, l'homme de D. a adressée" (vézot abéra'ha acher béra'h Moché ich aElokim - Vézot haBéra'ha 33,1). Le Baal haTourim fait remarquer que les dernières lettres de "Moché ich aElokim" (מֹשֶׁה אִישׁ הָאֱלֹהִים) forment : מאה (méa = 100).

Tout comme les bénédictions de Moché, les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont capables de faire descendre une abondance de cadeaux, et celui qui dit la bénédiction est lui-même béni.

<------------------------------------>

+ Les 100 bénédictions & Shabbath :

-> Le Choul'han Aroukh (46,3) donne la Halakha suivante : "On doit dire tous les jours au moins 100 bénédictions".

En semaine, avec le compte des bénédictions du matins et celles des prières de cha'harit, min'ha et arvit (18 bénédictions dans chaque prière), celles du repas, celles de acher yatsar, on arrive tout juste à 100 bénédictions.

Cependant, le Shabbath, où il manque plusieurs bénédictions (parce que dans la amida des prières il a 7 bénédictions au lieu de 18), les décisionnaires ont écrit qu'on doit les compléter en mangeant des fruits, des friandises, ...
En effet, il est dit dans la guémara (Ména'hot 43b) : "Rav 'Hiya, le fils de rav Oya, le Shabbath et les fêtes, s'efforçait de dire des bénédictions sur des bonnes odeurs et des friandises."

Le 'Hida indique une allusion à cette pratique.
La guémara ('Houlin 87a) explique que chaque bénédiction que l'on dit vaut 10 pièces d'or, et celui qui prend une mitsva à l'autre doit lui payer 10 pièces d'or, le prix de la bénédiction.

Ainsi, d'après cela : 100 bénédictions valent 1 000 pièces d'or, et le Shabbath où il manque une vingtaine de bénédictions, qui valent 200 pièces d'or, on complète en mangeant des fruits.

 

 

=> On trouve cela en allusion dans le Chir haChirim : "à toi, Salomon, les 1 000 pièces d'argent, plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits" (Chir haChirim 8,12)

[en semaine : 3 amida * 18 bénédictions = 54 bénédictions, et à Shabbath : 4 amida&moussaf *7=28 bénédictions, soit 26 de différence.
Le Arou'h haChoul'han cite une opinion selon laquelle en cas de besoin, on est quitte en ayant l'intention d'écouter la bénédiction de la Torah [de ceux qui y montent], et en répondant Amen (dans notre tête).
=> On arrive bien à environ 20 bénédictions d'écart, "obligeant" à : "plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits"!]

"Car si vous garderez bien toute cette loi que Je vous ordonne, pour l'accomplir, pour aimer Hachem votre D., pour aller dans toutes Ses voies et vous attacher à Lui" (Ekev 11,22)

-> Rachi : Comment peut-on s'attacher à D.?
Selon nos Sages, on y parvient en s'attachant aux érudits.

-> Le Ramban interprète "s'attacher à D." comme le devoir de combattre la tentation de l'idolâtrie en se souvenant en permanence de Hachem et en exaltant notre amour pour Lui.

<--->

+ "Car si vous garderez bien" (chamor tichméroun - שָׁמֹר תִּשְׁמְרוּן)

-> La double expression de ce verset peut se lire ainsi : "Car si garder [les mitsvot]" (ki im chamor), alors "tichméroun" (vous serez gardez).
A chaque fois qu'une personne réalise une mitsva, elle va créer un ange qui va agir comme son Défenseur et Protecteur lors de son jugement au Ciel.
[Sifté Cohen]

-> L'âme et la Torah sont comparées à une lampe.
Hachem a dit à Adam : "Ma lampe est dans ta main, et ta lampe est dans Ma main.
"Ma lampe est dans ta main" = cela fait référence à la Torah, et "ta lampe est dans Ma main" = cela fait allusion à ton âme.
Si tu gardes Ma lampe, alors Je garderez la tienne. [d'où le double emploi dans le verset]
Si tu délaisse Ma lampe éteinte, alors J'éteindrai ta lampe."
[midrach Dévarim rabba 4,4]

<--->

-> "Car si vous garderez bien"
La double expression enseigne que nous devons avoir une double protection pour la Torah.
De même que plusieurs protections sont nécessaires pour éviter de perdre notre argent, de même nous devons s'assurer de ne pas perdre notre Torah, qui a beaucoup plus de valeur que l'argent et l'or.
[Panéa'h Raza]

[au-delà de la nécessité de revenir sur notre Torah pour pas la perdre, nous devons établir des barrières personnelles (là où nous avons des faiblesses naturelles), pour ne pas en venir à franchir les barrières établies par la Torah.]

-> Si une personne étudie une michna et veille dessus pour s'assurer de ne pas l'oublier, alors on lui fournit l'occasion d'étudier davantage de Torah et de la retenir.
[רבנו מיוחס]

<--->

"Gardez (ouchmartem) donc tous les commandements que je vous donne aujourd'hui ; alors vous serez forts, et vous obtiendrez la possession du pays où vous allez, pour le conquérir" (Ekev 11,8)

-> La guémara (Kidouchin 30b) commente que le mot : "Gardez" (ouchmartem - וּשְׁמַרְתֶּם) peut se lire : "sam tam" (un remède parfait - סם תם), en référence au fait que la Torah est comparée à un remède/élixir qui donne la vie.
Rachi (dans cette guémara) commente que la Torah est parfaite, que c'est le "médicament" dont il ne manque rien.
Tandis qu'accomplir différentes mitsvot peut être une source d'aide pour certaines situations, la Torah est la seule chose qui est complètement parfaite : elle élimine le yétser ara et rend une personne compète avec Hachem.
['Hen Tov]

[en employant à plusieurs reprises le terme de garder/écouter, Hachem nous fait comprendre l'importance de ne pas considérer la Torah à la légère, mais de lui donner beaucoup de valeur à nos yeux (on garde ce qui est précieux).
Elle nous protège du mal, et nous rapproche de Hachem (si tu fais le 1er pas : (chamor), alors tichméroun, alors D. vient ensuite à ton aide). Seule elle peut nous assurer un monde à Venir sublime!]

<--->

-> "Ce sera, si vous écoutez (chamoa tichméou) Mes commandements que Je vous ordonne aujourd'hui, d'aimer Hachem votre D. et de Le servir de tout votre cœur et de toute votre âme" (Ekev 11,13)

-> Rachi enseigne :
Ce sera, si écouter, vous écoutez = Si tu écoutes [ce qui t’a déjà été enseigné] autrefois, tu comprendras le neuf (guémara Soucca 46b). De même : "Ce sera, si oublier, tu oublies" (Ekev 8,19) : si tu commences d’oublier, un jour viendra où tu oublieras tout. C’est ainsi qu’il est écrit dans une meguila : "Si tu m’abandonnes un jour, deux jours t’abandonnerai-je".

Je vous ordonne aujourd'hui = [Que mes mitsvot] vous soient aussi neuves que si vous les aviez entendues aujourd'hui même.

Pour aimer Hachem = Que tu ne dises pas : "Je vais étudier pour devenir riche, pour que l’on m’appelle : “Maître”, pour percevoir un salaire." Mais tout ce que vous faites, faites-le par amour, et les honneurs finiront par venir (guémara Nedarim 62a).

Et pour le servir de tout votre cœur = Un service qui est dans le cœur, à savoir la prière.

"Lorsqu'une personne ne fait que penser à toute la bonté que Hachem fait pour elle, alors elle est créditée d'une mitsva positive de la Torah, celle de : "véza'harta ét kol adéré'h" (Tu te souviendras de tout le chemin [que Hachem ton D. t'a fait parcourir] - Ekev 8,2)."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.3]

Le Séfer 'Harédim compte cela comme une des 613 mitsvot.

=> Combien de mitsvot nous pouvons obtenir facilement en faisant ressortir tout le positif que Hachem fait constamment pour nous!
Ainsi, non seulement notre vision de la vie en devient plus belle, mais en plus nous obtenons de sublimes mitsvot, aux mérites et bénédictions éternelles.

<--->

-> Hachem nous comble de tellement d'énormes bontés (ce dont nous pouvons avoir conscience n'est même pas une goutte d'eau dans un océan!), que nous Lui serons toujours infiniment redevable.
De plus, D. étant parfait, Il n'a besoin de rien de notre part.

=> Le 'Hafets 'Haïm explique que d'une certaine façon, un moyen pour rendre à Hachem Ses bontés est : en les reconnaissant, en Le remerciant, et en comprenant qu'elles ne viennent pas grâce à nos mérites (qui sont toujours comme insignifiants par rapport à tout ce que nous recevons de D.!).

<--->

-> Le 'Hida enseigne que lorsqu'un juif est dans une situation difficile, il y a des anges Accusateurs au Ciel qui essayent de lui porter préjudice, et pour mériter d'être sauvé, il faut les en arrêter.
Le fait de dire des bontés de Hachem et d'exprimer notre reconnaissance pour ce qu'il fait, va permettre de stopper toute nuisance de ces anges Accusateurs.

Par conséquent, le 'Hida commente :
- "Peut-être diras-tu en ton cœur, "Ces peuples sont plus nombreux que moi, comment pourrais-je le chasser?" (paracha Ekev 7,17) = cela fait référence à ces anges Accusateurs.
=> Que doit-faire une personne qui a contre elle de nombreux anges Accusateurs, et qui ne sait pas comment les vaincre?

- La réponse est dans le verset suivant : "Ne les crains pas! Souviens-toi assurément de ce que Hachem ton D. a fait" (paracha Ekev 7,18) = saches apprécier et remercier Hachem!

<--------->

-> "Ce peuple, je l'ai formé pour Moi, pour qu'il raconte Ma louange" (Yéchayahou 43,21- téhilati yéssapérou - תְּהִלָּתִי יְסַפֵּרוּ)

Le Chla haKadoh commente : notre but principal dans ce monde est de louer et de remercier D.
Ainsi, combien ce serait merveilleux si les gens avaient Hachem sur leurs lèvres en permanence.

Il ajoute qu'en ce sens, il faut dire constamment :"béézrat Hachem" (avec l'aide de D.), et également il faut Le remercier pour la moindre des choses (même la plus minime).
Et cela est considéré comme louer D. en permanence!

-> "Je bénirai Hachem en tout temps, constamment j’aurai Ses louanges à la bouche" (Téhilim 34,2)

Le Chla haKadoch explique :
- "Je bénirai Hachem en tout temps" = il s'agit des moments fixes pour la prières : cha'harit, min'ha, arvit.
- "constamment j’aurai Ses louanges à la bouche" = c'est le restant de la journée, où nous sommes impliqués dans nos activités quotidiennes, et où nous devons également multiplier les occasion pour toujours en venir louer D.

[plus nous louons D. sur des choses concrètes et personnelles de la vie, plus nous en venons à avoir de la confiance en Lui.
Par ailleurs, cela nous sera bien utile pour traverser le plus sereinement possible nos moments plus difficiles de la vie, puisque entouré par de la confiance, de l'amour envers Hachem, qui est constamment si bon avec Moi!!]

<--->

-> Le Saba de Kelm rapporte la guémara (Béra'hot 57a) qui affirme que même nos rêves proviennent d'un ordre Divin.

Ainsi, lorsque Hachem accorde un mauvais rêve, cela compte comme une souffrance, et lorsqu'une personne a un bon rêve, elle se sent bien et il faut Le remercier pour ce cadeau.

<------------->

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 1,4) affirment qu'il valait la peine à Hachem de créer le monde uniquement pour la mitsva des bikourim, dans laquelle le propriétaire d'un terrain remplissait un panier contenant ses premiers fruits de sa récolte annuelle (bikourim) et les amenait comme don au Temple.

Le midrach (Tan'houma - Ki Tavo 1) dit que par le mérite de cette mitsva, le propriétaire méritera que toutes ses prières soient répondues.

=> Qu'est-ce que cette mitsva a-t-elle de si spéciale?

-> Le Alshich haKadoch (commentaire de la Haggada - tsé oul'mad) répond que l'essence de cette mitsva est d'apprécier les dons que nous fait Hachem, et de Le remercier pour cela.
Et cela est si puissant, que ça suffit pour que D. crée le monde.

<------------->

Chaque jour, nous terminons chacune de nos 3 prières, par le : "alénou léchabéa'h laadon akol" = "il nous revient de louer Le Maître de Tout".

-> Selon le 'Hida (Ma'hzik Béra'ha 132), citant rabbi 'Haï Gaon, cette prière est si spéciale que : "cela signifie qu'il n'y a pas de plus grande éloge/louange que nous pouvons donner à notre Créateur.
C'est au-dessus de toute louange qui peut être prononcée dans ce monde (véala al kol achéva'hot chébaolam)".

C'est pourquoi, il dit que nous devons la réciter lentement, avec intention.

-> Le Kol Bo écrit que le : "alénou léchabéa'h" a été composée par Yéchoua bin Noun.
C'est une prière si élevée que nous devons la réciter en étant debout!
De plus, elle est si puissante qu'un des guéonim s'est interrogé sur comment nous pouvons avoir la permission de la dire en dehors de la terre d'Israël. En effet, il affirma qu'une telle louange ne devrait à priori être récitée que dans le lieu qui est le plus proche de Hachem.

-> Le rav Pinkous (Nefech Shimshon) écrit que nous traversons toutes les parties composant la prière, et cela révèle alors au grand jour de magnifiques trésors de bontés, et les forces du mal ont envie de venir nous les voler pour en alimenter le mal.
Nos Sages savaient qu'en terminant nos prières par "alénou léchabéa'h", cela permettrait de bâtir un mur de protection, qui a la capacité d'empêcher les forces du mal à prendre quoique ce soit des trésors générés par notre prière.

-> Le Séder haYom écrit que la prière de "alénou léchabéa'h" est une ségoula pour la protection.
En effet, elle protège une personne de tout mal qui pourrait lui arriver durant cette journée.

=> On voit à quel point cette prière qui est le summun des louanges que nous pouvons adresser à Hachem, peut générer des flux de bontés sur nous.
Il en découle qu'à chaque fois que nous avons la possibilité de louer D., nos paroles ont un pouvoir énorme, entraînant des conséquences positives au-delà de toute imagination.

==> Le plus nous louons/remercions Hachem, le plus nous nous permettons de bénéficier du meilleur dans notre vie!

<-------->

-> "Que Ta bonté, Hachem, s’étende sur nous, comme nous y comptons de Ta part!" (Téhilim 33,22)