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"Vous êtes les enfants de Hachem votre D., ne vous tailladez pas le corps en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

-> Selon Rachi : "Car vous êtes les fils de Hachem, et vous devez être beaux, et non entaillés et tondus."

[Chaque Juif doit toujours se voir comme le fils d’Hachem. Cette pensée le conduira à parfaire ses actions et le mènera à avoir un comportement des plus respectables.
En effet, selon nos Sages si quelqu’un commet une faute, c'est qu'il a forcément oublié sa noblesse au moment du péché. ]

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-> Le Daat Zékénim miBaalé haTossfot d'enseigner :
"Vous êtes les enfants de Hachem", et c'est la raison pour laquelle, si votre père de chair et de sang vient à mourir, "ne vous tailladez pas le corps", car vous n'êtes pas pour autant orphelins.
Vous avez toujours un Père, Qui vit et existe à jamais, béni soit Son Nom.

Mais quand l'idolâtre perd son père, il y a bien lieu pour lui de se taillader le corps car désormais, il ne lui reste plus de père, seulement des pierres et des bouts de bois qui ne lui sont d'aucun secours."

-> D'après le Sforno, il ne convient pas de s'affliger outre mesure de la perte d'un proche parent, car en tant qu'enfant de Hachem, l'homme à toujours un Père Qui veille sur lui.

-> Le Ohr ha'Haïm introduit son explication par l’image d’un homme qui a envoyé son fils dans un autre pays pour faire du commerce. Après un certain temps, le père a fait rappeler son fils de cet endroit pour qu’il revienne à la maison. Lorsque le fils rejoindra son père, il est clair qu’il ne disparaîtra que de cet autre pays où il est allé faire du commerce. Mais, en réalité il continuera à exister et même avec encore plus de bonheur puisqu’il aura rejoint son père.

Le sens de cette image est clair. Quand une âme juive vient dans ce monde pour habiter un corps, il est en fait envoyé par son Père Hachem, pour y remplir une mission. Puis, un jour Hachem rappelle cette âme pour remonter au Ciel, Le "rejoindre".

C’est sûr que cette âme laisse un vide qui crée une grande peine pour ses proches qui restent dans ce monde. Mais, en ce qui concerne l’âme en elle-même, elle a finalement rejoint son Père et elle s’en réjouit à n’en pas douter.
C’est pour cela qu’il ne faut pas pratiquer d’entailles sur son corps pour un proche disparu. Car le sentiment de peine et de deuil doit être réduit par le fait de savoir qu’il a retrouvé sa racine et son origine.

Il n'a pas disparu définitivement, il a juste changé de lieu et a rejoint son Papa Hachem. Et cela est déjà une consolation

-> Le Ramban dit que nous avons l’assurance que l’âme juive est éternelle et les morts finiront par revivre et les corps retrouveront leurs âmes.
Ainsi, fort de ce principe de foi, il ne convient pas de se faire des entailles pour un deuil puisque l’âme du défunt continue à exister pour l’éternité. De ce fait, la peine du deuil ne doit pas être extrême.

[Le Ramban dit qu'il est normal et même approprié de prendre le deuil d'un être aimé.
Avraham a pris le deuil de sa femme Sarah, et le peuple juif a pris le deuil de Moché et Aharon
Cependant, cela doit se faire en suivant les préconisations de nos Sages, car nous sommes les enfants de Hachem. ]

-> Le Ramban (Torat haAdam) donne une explication sur le phénomène de s'attrister sur la perte d'une personne aimée alors que c'est une chose inévitable de la vie.

Lorsqu'à l'origine Hachem a créé le 1er homme, Adam devait être immortel et avait une nature reflétant cela.
Après sa faute de manger du fruit interdit, il a amené la mort sur l'ensemble de l'humanité.

Bien que nous soyons devenus mortels, dans notre composition interne, nous avons toujours la réalité que l'homme doit vivre éternellement. C'est ainsi que lorsque nous constatons que notre être aimé est mort, nous plongeons dans un grand deuil puisque nous sommes confrontés au fait que cette réalité n'existe plus.

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-> Le Ibn Ezra enseigne que lorsque la Torah dit : "Vous êtes des enfants pour Hachem", elle vient renforcer notre émouna et permettre d’apaiser l’esprit de l’affligé, qui sachant qu'Hachem est son Père et que toutes Ses Intentions ne sont que pour le bien, en trouvera un certain "réconfort", même s’il ne parvient pas à saisir ce bien.

Nous sommes un peu à l’image d’un enfant dont le père fait quelque chose qu’il ne comprend pas. Il est sûr que le père sait ce qu’il fait, et il agit pour le bien. Mais son fils, dont l’esprit n'est pas encore assez mûr, ne comprend pas l’attitude de son père. C’est là qu’intervient la émouna (confiance) en Hachem. Même si nous ne comprenons pas, nous Lui faisons confiance, convaincu qu’il agit pour le bien, en tant que Père miséricordieux.

C’est pour cela que même en cas de deuil d’un proche, D. préserve, nous ne comprenons pas mais nous savons que Lui Il sait ce qu’Il fait, et Il ne fait que ce qui est bon.
Cela devrait apaiser quelque peu le cœur de l’endeuillé au point de ne pas en venir à se faire des entailles.

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que ces mots constituent une règle de base pour tout enseignant de Torah à des enfants juifs.

Tout enseignant doit considérer en permanence qu'il enseigne la Torah aux enfants du Maître du monde.
En ayant conscience qu'ils sont : "les enfants de Hachem votre D.", l'éducateur redoublera de patience et d'attention à leur égard, comme c'est l'usage lorsqu'on enseigne au fils du roi.

-> Son maître, rav Moché Rozenstein, le Machguia'h de Lomza disait :
"L'enseignant doit savoir que s'occuper de l'instruction des enfants d'Israël est un véritable privilège.
C'est pour cela qu'il devra les entourer d'amour, et proportionnellement à l'affection qu'il leur portera, ceux-ci s'attacheront à lui et lui rendront son amour."

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Métsia 83a) :
"Rabbi Yo'hanan ben Matia dit un jour à son fils : "Va donc engager quelques ouvriers".

Le fils alla embaucher des hommes, et se mit d'accord avec eux pour leur fournir également les repas.
Lorsqu'il rapporta cela à son père, celui-ci s'exclama : "Mon fils! Sache que même si tu leur donnais des festins semblables à ceux du roi Chlomo, tu ne serais pas pour autant quitte de ton engagement, car ils sont les fils d'Avraham, Its'hak et Yaakov. "

=> Nous voyons l'importance qu'accordaient nos Sages à chaque juif : même le plus ordinaire des ouvriers, qui ne se considère lui-même pas digne de mériter davantage qu'un peu de soupe et de croûton de pain, était considéré par Rabbi Yo'hanan ben Matia comme un prince, le fils des Patriarches.

Combien devons-nous tâcher de suivre cet exemple!
Chaque juif, quelqu’il soit, est le fils du Maître du monde, c'est plus qu'un VIP!!

[ - "Tu sais quoi j'ai vu une star internationale!" ;
- "Et ben moi, j'ai vu largement mieux : un juif! Tu te rends compte c'est le fils de Hachem!!!" ]

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-> Le Zohar dit que la téchouva est appelée : bina (בִּינָה), qui provient de : בן יה (le fils de Hachem).
Nous avons le mérite de pouvoir faire téchouva parce que nous sommes les enfants de D.
[Pri haArets - Rabbi Menachem Mendel de Vitebsk]

-> Un autre dvar Torah sur ce verset (b'h) : https://todahm.com/2015/10/24/3771

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Zalman Guttman (Darga Yétéra) enseigne que si nous accomplissons la volonté de D., tout en maintenant une mentalité non-juive (avec des objectifs similaires à eux!), alors en réalité nous obéissons à Hachem sans faire Sa volonté.
Hachem désire que les mitsvot changent notre caractère, façonnent nos valeurs et créent un modèle de penser nous permettant de devenir de véritables enfants de Hachem.
Celui qui accomplit la Torah avec amour et joie, est un véritable enfant de Hachem.
Mais celui qui fait les mitsvot par habitude, ou pire avec l'attitude où les mitsvot sont 613 problèmes qui se sont mis sur sa route, alors une telle personne n'est pas moins qu'un esclave, dans le sens le plus véritable du terme.

3 Questions/Réponses – Paracha Réé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Réé :

1°/ La paracha Réé contient de nombreuses lois permettant de déterminer si un animal est cashère ou pas (v.14;3-21).
Est-ce que si une personne se doit de manger de la nourriture non cachère pour des raisons de santé, cela lui cause quand même une impureté spirituelle?

-> Rav 'Haïm Soloveitchik (cité dans Torat 'Haïm) explique que ce n'est pas la nourriture qui entraîne un dommage spirituel, mais plutôt son interdit de la manger.
Ainsi, selon son fils, rav Yits'hak Zev Soloveitchik, une personne qui doit manger de la nourriture non cashère afin de sauver sa vie, ne sera pas négativement impactée.

-> Le 'Hatam Sofer (Chout 'Hatam Sofer, Ora'h 'Haïm 1,83) et le Messé'h Hokhma (Dévarim 6,11) ne sont pas d'accord, et sont d'avis que toute nourriture non cashère a en elle des qualités spirituelles négatives qui vont automatiquement entraîner des dommages après consommation.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yochère 13) enseigne que s'il n'y a absolument aucun autre moyen de sauver une vie que de consommer du non-cashère, alors une personne qui en consommera sera négativement impactée, mais le mérite de la mitsva de sauver une vie va protéger cette personne de tout préjudice spirituel.

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2°/ Il est écrit : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D. : ne vous tailladez point le corps, ne vous rasez pas entre les yeux, en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

La Torah nous interdit différentes façons de prendre le deuil d'un être aimé.
Pourquoi est-ce que la durée du deuil pour la mort d'un parent ("dans la naturalité de la vie") est plus longue (12 mois) que celle pour la perte d'un enfant (30 jours), qui est une chose anormale et traumatisante?

Le rav Yossef Sorotzkin (Méged Yossef) rapporte que cette question a été posée lorsque rav Yits'hak Hutner et rav Pin'has Teitz sont allés réconfortés le rav Yossef Dov Soloveitchik, qui avait perdu sa femme.

-> Le rav Hutner a transmis l'idée qu'avec la mort d'un parent, une personne devenait plus éloignée de sa connexion, avec le don de la Torah au mont Sinaï, et cela nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Teitz fait remarque que tout autre proche peut être "remplacé" : on peut se remarier, avoir de nouveaux enfants, ...
Les parents sont les seuls proches qui ne peuvent pas être "remplacés", et ce constat nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Soloveitchik est d'avis que la question contient la réponse.
En cas de mort anormale (non dans la naturalité des choses), nos Sages ont été préoccupés qu'une personne exagère trop son deuil si elle en avait la possibilité, et ils l'ont donc limité à une période de 30 jours.

[le côté exceptionnel, anormal de la chose peut servir de justification à l'expression d'un deuil anormalement important (non nécessaire), ce qui n'est pas le cas avec la perte d'un parent.]

-> Rav Yossef Sorotzkin suggère qu'une personne a besoin des conseils de ses parents durant toute sa vie.

Lorsqu'un parent meurt, un enfant doit chercher à se rappeler et à internaliser leurs valeurs et leurs priorités, ce qui va le guider pour le restant de sa vie.
Il le réalise en prenant le deuil et en se remémorant tout cela pendant une année, car c'est une période suffisante pour contenir l'intégralité des fêtes juives et des périodes symboliquement importantes dans la vie d'une personne.

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3°/ Que nous apprend la répétition apparente :
-> "Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien" (Réé 13,1) ;

-> "N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)

Selon le Gaon de Vilna (Adérét Eliyahou), bien que ces 2 commandements semblent identiques, en réalité, ils sont différents :

- Dans la paracha Vaét'hanan, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer une des 613 mitsvot de la Torah.

- Dans la paracha Réé, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer un détail d'une des mitsvot, comme le fait de mettre des tsitsit sur un vêtement à 3 ou 5 côtés (au lieu de 4).

On retrouve cela dans les mots du verset : "Tout ce que je vous prescris" : pour chacune des mitsvot, "observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien".

[Sous couvert de bons sentiments, de vouloir être en phase avec son temps, ... on a tendance à vouloir mettre à jour la volonté de D., pour quelle soit en phase avec nos envies.

Cependant, venant de D., l'Unique, le Créateur du monde, la Torah est ce qui est le mieux adaptée à chaque juif, à chaque époque.
Vouloir y modifier un détail (sans l'accord de nos géants en Torah), c'est penser que la volonté divine n'est pas parfaite, et que nous, nous pensant plus intelligent que D., allons "corriger" Ses erreurs, en Lui donnant des conseils.

Hachem nous a donné Ses mitsvot avec une connaissance totale, et elles nous sont faites sur mesure : aucune retouche n'étant nécessaire (rien à retirer ou rallonger), sous peine de porter atteinte à l'intégralité de notre service divin. ]

"Suivez Hachem votre D." (a'haré Hachem Eloké'hem télé'hou - Réé 13,5)

-> Le Sifri explique que ce verset ordonnait aux Bné Israël dans le désert de suivre la nuée qui représentait la Présence divine et qui les conduisait dans la direction qu'ils devaient prendre. Le Sifri commente que cette mitsva s'applique à toutes les générations et pas seulement à nos ancêtres dans le désert.
Mais est-il possible de suivre la nuée quand nous n'en avons pas ?

Le rav Yerou'ham Lévovitz (Daat Torah - Choftim) explique que nous avons tous une "nuée" qui nous dirige.
Les juifs dans le désert voyaient clairement la "nuée" d'Hachem ; quant à nous, nous devons garder les yeux ouverts et chercher les signes qu'Hachem nous envoie.

"Le pauvre fait plus pour le riche, que le riche pour le pauvre"
[midrach Ruth Rabba 5,9]

Par la mitsva de la tsédaka, le donneur devient le plus grand bénéficiaire car, grâce à ces donations répétées, il acquiert un lev tov (bon cœur).

Or, Rabbi Yo’hanan ben Zakaï (Pirké Avot 2,9) dit à ses élèves que le meilleur trait de caractère est le fait d’avoir un bon cœur (lev tov), car cela englobe tout autre bon caractère.

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-> "Donner au pauvre c'est prêter à D., qui paie à chacun son dû"
[Michlé 19,17]

-> "Si tes oreilles ne sont pas ouvertes aux cris du pauvre, alors tu n'entendras également pas l'appel de D."
[Rabbi Shlomo Carlebach]

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-> "La tsédaka est une des choses qui peut annuler un décret difficile au sujet d’une personne"
[guémara Roch Hachana 16b]

-> "3 choses annulent les mauvais décrets : la prière, la charité et le repentir"
[midrach Béréchit rabba 44,12]

=> Pourquoi la mitsva de la tsédaka a-t-elle plus de poids qu'aucune autre mitsva?

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot Kétoubot 68a) enseigne :
"Un homme qui en ignore [un autre ayant besoin de tsédaka] agit comme s'il n'était pas son frère et se sépare du peuple juif dont les membres forment une seule nation ...
Ainsi, s'il ignore le besoin de tsédaka et ne fait pas preuve de pitié envers d'autres juifs, il n'est pas considéré comme faisant partie du peuple juif."

-> On également rapporter le midrach (Tan'houma Michpatim 15) :
"Hachem dit : l'âme du pauvre était sur le point de le quitter, tu lui as fourni à manger et lui as rendu la vie. Je jure que Je te récompenserai, une vie pour une vie.
Si demain, ton fils ou ta fille tombe gravement malade, Je Me souviendrai de la mitsva que tu as accomplie en faveur du pauvre et Je sauverai [ton enfant] de la mort."

-> "Faire la tsédaka donne la vie au pauvre ... et comme le donateur a donné la vie à son prochain, il convient qu'il soit récompensé par la vie"
[le Maharal - Nétivot Olam - Nétiv haTsédaka]

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-> Sur le sujet de la tsédaka, voir également (b'h) : https://todahm.com/2015/10/24/la-charite

"Or, il y aura toujours des nécessiteux dans le pays; c'est pourquoi, je te fais cette recommandation : ouvre, ouvre ta main à ton frère, au pauvre, au nécessiteux qui sera dans ton pays." (Réé 15,11)

-> Le Sifri nous enseigne :
"Lorsque les juifs obéissent à D., il n'y a pas de pauvres parmi eux.
Mais, s'ils ne font pas la volonté de D., il y aura des pauvres parmi eux."

-> Rabbi Na'ham de Breslev de nous dire (Likouté Halakhot VIII) :
"La richesse parvient à chaque personne au travers de son conduit personnel.
Lorsque les juifs obéissent à la volonté de D., les ressources descendent d'une bonne façon en étant distribuées de façon équivalente à tous.
Dans le cas contraire, elles sont mal réparties, ce qui explique que certaines personnes soient très riches, et d'autres très pauvres.

Le fait de donner à la charité va rectifier cette situation.
Lorsqu'une personne qui a été bénie par un surplus d'argent, va reconnaître qu'une partie ne lui revient pas, et donne à la tsédaka, elle répare la mauvaise distribution faite.

Ainsi, en ouvrant notre main au pauvre, on ouvre le conduit de distribution des ressources qui peut alors atteindre tout le monde."

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-> Rabbi Na'hman nous enseigne aussi (Likouté Halakhot VII) :

"La charité supprime les mauvais décrets dans le monde.
En effet, lorsqu'un pauvre crie à D. l'injustice de sa pauvreté, ses cris et ses prières reviennent à poser la question suivante :
"Pourquoi n'y a-t-il personne qui aide ce pauvre?", et c'est alors que se réveille la colère et les jugements de D.
(Zohar I - 10b).

Une personne qui donne à un pauvre va non seulement repousser le jugement divin, mais va aussi le transformer en compassion."

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-> "En ouvrant ta main et en donnant aux autres, tu attires un souffle de vie, qui va amener de la vitalité dans ta propre vie"

[Rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Halakhot IV - p137a]

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-> "La mitsva de la charité est équivalent à accomplir toute la Torah, car elle créé une atmosphère d'amour et de paix.
La charité amène à l'unité, comme elle annule les différences entre les personnes, et elle indique le chemin de la vérité, qui est un.
De plus, le fait de donner à la charité invoque le pardon de toutes les fautes."

[Rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Halakhot IV - p194a]

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-> La pauvreté disparaîtra parmi les juifs seulement s'ils écoutent les paroles de D. et observent Ses commandements.
[Méam Loez (Réé 15,5-6)]

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-> "Refuser de donner la charité est considéré comme une faute aussi grave que l'idolâtrie."
[guémara Baba Batra 10a]

Le Tsror haMor commente :
La comparaison entre l'idolâtrie et le refus de donner la charité est claire : celui qui n'aide pas les pauvres nie que D. lui a fait obtenir sa richesse.
Il croit que ses biens n'appartiennent qu'à lui.
L'homme riche et égoïste remplace la foi en Hachem par la croyance en sa propre force et en ses facultés.
De la même façon, le païen remplace D. par une idole à laquelle il attribue une puissance supérieure à celle de D.

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-> "Ouvrir la main pour faire la charité" (Réé 15,11)

Rambam commente :
"Celui qui détourne les yeux du pauvre est comme l'idolâtre, le racha, ...
Celui qui donne l'aumône de mauvaise grâce, le visage baissé vers le sol, même s'il fait au pauvre un don de 1 000 pièces d'or, perd tout le mérite de son action. Il doit lui donner avec bonhomie et ave joie et partager sa détresse".

-> "Ne sois pas partial pour le pauvre, dans son procès" (Michpatim 23,3)
Le rabbi de Lublin explique que cela veut dire qu'il ne faut pas prendre le parti de D. dans le procès que lui fait un mendiant.

-> Un homme peut pratiquer toutes les mitsvot de la Torah qui concernent les relations de l'homme avec D., il peut même parvenir jusqu'aux plus hauts sommets de l'adhésion à la divinité ; tout cela ne représente rien s'il n'est pas réellement attentif aux douleurs des hommes.
[rabbi Its’hak de Vork]

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-> "Celui qui donne une pièce d’argent à un pauvre recevra 6 bénédictions, et celui qui le réconforte par des paroles recevra 11 bénédictions"
[guémara Baba Batra 9b]

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+ Est-ce vraiment un pauvre?

-> Le Méam Loez enseigne (Réé 15,11) :
Nos Sages nous recommandent d'être reconnaissants envers les imposteurs qui prétendent avoir besoin d'argent alors qu'ils ne sont pas pauvres.
Grâce à eux, de nombreuses personnes trouvent l'excuse de ne pas donner la charité. Elles refusent de donner la charité et prétendent craindre de donner la tsédaka à quelqu'un qui ne le mérite pas.

Si ces imposteurs n'existaient pas, et ne fournissaient pas une excuse commode pour s'abstenir de donner la charité, nous serions tous considérés comme des fauteurs car nous nous sommes tous abstenus, à un moment ou un autre, de donner la charité à une personne qui la sollicitait.

L'attitude approprié est celle que la Torah indique : "il y aura toujours des pauvres dans le pays" = il y aura toujours parmi nous des nécessiteux qui auront réellement besoin de notre aide. Nous devons donc ouvrir la main à quiconque nous le demande, même si nous ne pouvons pas être certain qu'il est vraiment pauvre.
Il existe toujours une possibilité que la demande vienne d'un pauvre réellement nécessiteux.

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"Le pauvre ne disparaîtra pas de l'intérieur du pays" (Réé 15,11)

-> Ce verset est une prophétie : dans le futur, il y aura une génération (ou plusieurs) dont la majorité des gens ne sera pas méritante, donc en situation de pauvreté.
[Ibn Ezra - Dévarim 15,6]

[En effet, Rachi (Dévarim 15,4) affirme que si l'on respect la volonté de Hachem, alors il y aura des pauvres chez les autres et non chez nous ; et à l'inverse si l'on ne respecte pas la volonté de D., alors il y aura des pauvreté parmi nous. (tout dépend de notre comportement!)]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Dans ce verset, pourquoi l'expression principale : "Le pauvre ne disparaîtra pas" (lo yé'hdal év'yone - לֹא יֶחְדַּל אֶבְיוֹן) est-elle suivie de l'expression : "de l'intérieur du pays" (mikérév aaréts - מִקֶּרֶב הָאָרֶץ)?
Il y a ici une allusion : les 3 lettres du mot : érets (pays - ארץ) s'écrivent respectivement : אלף (aléph), ריד (réch) et צדי (tsadi).
Les lettres qui sont "à l'intérieur" : lamed (ל), youd (י) et dalét (ד) forment le mot : dli (un seau - דלי) qui est parfois rempli d'eau et parfois vide.
De même un pauvre, qui aujourd'hui a des manques, car sa caisse est vide, peut demain s'enrichir (sa caisse peut se remplir) comme ce seau.

"Vous êtes des enfants de Hachem, votre D., ne vous tailladez point (lo titgodédou)" (Réé 14,1)

Le midrach Yalkout Chimoni d'expliquer : "Lo titgodédou = ne formez pas des clans/groupes (agoudot) opposés les uns aux autres".

Cependant, précise le Talmud (guémara Yébamot 13b), nous n'avons rien contre l'existence de 2 tribunaux rabbiniques dans une même ville.

=> Nous allons voir, b"h, 2 réponses du 'Hafets 'Haïm sur la notion de groupes au sein du peuple juif ...

-> Une personne demanda un jour au 'Hafets 'Haïm :
Qu'avons-nous besoin des " 'hassidim" (fondé par le Baal Chem Tov) et des "mitnagdim" (juifs orthodoxes s'opposant aux 'hassidim lors de leur création au 18e siècle, rassemblés sous l'autorité du Gaon de Vilna)?
Les 'hassidim eux-même sont divisés en plusieurs groupes : les uns accordent un place plus importante à la prière qu'à l'étude, d'autres aux chants et d'autres encore aux danses.

Que manquerait-il au monde si tous les juifs étaient unis en un seul groupe, priaient selon le même rite et adoptaient une conduite et un style de vie identiques?

Le 'Hafets 'Haïm lui répondit avec humeur, et douceur, comme à son habitude :
Avant de me poser cette question, tu devrais demander au tsar pourquoi son armée comprend différentes sortes de soldats : des fantassins, des cavaliers, des canonniers, des pilotes d'avion et des marins?
Pourquoi ne pas se contenter d'un seul type de soldats dotés des mêmes armes et dirigés par un seul chef?

La réponse est claire : pour vaincre l'ennemi, il faut user de différents stratagèmes et combiner divers corps de l'armée.
De même, les différents groupes de 'hassidim et de mitnagdim sont des soldats dans l'armée de D. qui combattent ensemble contre le mauvais penchant ; chacun aide à vaincre l’ennemi par son étude, sa prière ou ses chants, s'il est animé de bonnes intentions.

-> Un jour, on demanda au 'Hafets 'Haïm de se prononcer sur différentes organisations orthodoxes : lesquelles ont leur raison d'être et auxquelles est-il permis ou interdits de se rallier?

Il répondit en yiddich : "Je l'ignore. Mais quand nous allons arriver dans l'autre monde, on ne va pas nous demander : Appartenais-tu à telle organisation ou à telle autre?
On apportera un rouleau de la Torah et on nous demandera : As-tu accompli tout ce qui y est écrit?
Si nous allons répondre par l'affirmative, on nous conduira au gan Eden (paradis) ; sinon, on nous précipitera en Guéhinam (enfer)."

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-> "Vous êtes des fils pour Hachem votre D., vous ne tailladerez pas" (Réé 14,1)
Nos Sages (guémara Yébamot 13b) demandent : que veut dire : "vous ne vous tailladerez pas"? Israël est appelé enfant d'Hachem à la condition qu'il n'y ait pas d'opposition entre eux qui pourrait constituer des factions adverses.

-> Nous retrouvons également cette idée dans les paroles du prophète Mala'hi : "N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul D. qui nous a créés? Pourquoi commettrions-nous une trahison l'un contre l'autre et profaner ainsi l'alliance de nos pères?" (Mala'hi 2,10)

La charité …

+ En cette paracha Réé, voici quelques citations sur la charité (tsédaka) :

-> " 6 bénédictions récompensent celui qui donne un sou à un pauvre, 11 bénédictions récompensent celui qui le rassure et l'encourage par des paroles, et 17 à celui qui fait les deux" (guémara Baba Batra 9b)

-> "La tsédaka est une des choses qui peut annuler un décret difficile au sujet d'une personne" (guémara Roch Hachana 16b)

-> "Rabbi Elé’azar a dit : 3 choses annulent les mauvais décrets, et les voici : la téfila, la tsédaka et la téchouva " (Talmud de JérusalemTaanit 2,1 - 65b)

-> "Celui qui incite les autres à donner aux pauvres a encore plus de mérite que celui qui fait la charité" (guémara Baba Batra 9a)

-> "Selon Rav Assi : la charité équivaut à toutes les autres mitsvot" (guémara Baba Batra 9a)

-> Le roi Salomon nous dit : "La tsédaka sauve de la mort" (tsédaka tatsil mimavét - michlé 11,4)

On peut citer 2 exemples de la guémara à ce sujet :
1°/ la guémara Shabbath (156b) :
On avait annoncé à Rabbi Akiva que sa fille devrait mourir le jour de son mariage.
Le lendemain matin, suite au mariage, elle retira sa pince à cheveux du mur, et elle a alors vu qu'elle l'avait planté, avant de dormir, entre les yeux d'un serpent, tuant celui qui aurait du la tuer.

Son père, Rabbi Akiva lui demanda ce qu'elle avait pu faire récemment expliquant ce sauvetage miraculeux.
Elle lui expliqua que la veille, alors que son mariage était à son comble, elle remarqua un pauvre à l'entrée qui appelait à l'aide (pendant que tout le monde avait la tête dans le mariage), et elle lui donna son propre repas.
Son père comprit alors que la générosité et la sensibilité de sa fille à la souffrance d’autrui, lui avait sauvé la vie.

2°/ La guémara Baba Batra (11a) rapporte l'histoire de Binyamin haTsadik, qui était responsable d'un fond de charité.
Une année de pénurie, une femme vint le voir, et lui dit : "Rabbi, aides-moi!"
Il lui répondit : "Je te jure, qu'il n'y a plus un centime dans le fond de charité"
Elle lui dit :"Rabbi, si tu ne m'aides pas, une femme et ses 7 enfants vont mourir."
Il l'aida alors avec son propre argent.

Peu de temps après, il tomba gravement malade.
Les anges ont dit à D. : "Maître du monde, Tu as dit que celui qui sauve une âme juive, c'est comme s'il avait sauvé le monde entier. Est-ce que Binyamin haTsadik qui a sauvé une femme et ses 7 enfants, doit mourir si jeune?
Immédiatement, sa sentence a été déchirée.
Il a été enseigné qu'on lui a ajouté 22 années à sa vie."

-> "Selon Rav El'azar : la charité est supérieure à tous les sacrifices" (guémara Soucca 49b)

-> "Multiplier la charité, c'est multiplier la paix [et l'amour mutuel dans le monde, comme il est dit : "L'acte de charité sera : la paix" (Yéchayahou 32,17)]" (Pirké Avot 2,7)

-> "Rabbi Aba a expliqué : si tu as donné de ta poche pour une oeuvre charitable, D. te préservera de toutes les sortes d'impôts" (Talmud de Jérusalem Péa 1,1)

-> "Le roi David dit : "Quand à moi, je verrai Ta face grâce à ma charité" (Téhilim 17,15)
Viens, regarde l'importance de la charité, puisque le don d'une prouta à un pauvre confère le mérite d'être visité par la présence divine ...
Même les méchants qui n'ont pas d'autre mérite que la charité, sont visités par la présence divine." (Midrach Cho'har Tov 17 ; Midrach Tan'houma Vayikra)

-> La charité rapproche la délivrance, comme il est dit : "Observez le droit et faites la charité, car Mon salut est sur le point de survenir et Ma justice de se révéler" (Yéchayahou 56,1)

-> "Au moment où l'homme quitte ce monde, ni l'argent, ni l'or, ni les pierres précieuses, ni les perles ne l'accompagnent, mais uniquement la Torah et les bonnes actions" (Pirké Avot 6,9)

A ce sujet, on peut rapporter les paroles du roi Monobaz à ses frères lorsqu'il distribua toutes ses richesses et celles de ses pères, l'accusant de tout dilapider (guémara Baba Batra 11a) :
"Mes pères ont accumulé des trésors ici-bas, et moi, pour en-haut!
Mes pères les ont accumulés à un endroit où on peut s'en emparer, et moi, à un endroit inaccessible!
Mes pères ont accumulé des biens improductifs, et moi, des biens productifs (parce qu'on en tire profit dans ce monde, et le capital subsiste dans le monde à venir)!
Mes pères ont accumulé des trésors d'argent, et moi, des trésors spirituels!
Mes pères les ont accumulés pour les autres, et moi, pour moi-même!
Mes pères les ont accumulés dans ce monde, et moi, pour le monde à venir!"

-> Nos Sages (guémara Kétoubot 67a) de nous dire : "Ce qui conserve l'argent comme du sel, c'est d'en dépenser pour des dons charitables".

Plus le morceau de viande est grand (plus on a d'argent), plus il faut mettre de sel (donner à la tsédaka) afin d'en assurer la conservation (afin d'avoir toujours un grand morceau à l'avenir).
C'est l'idée que l'argent que l'on a, c'est l'argent que l'on a donné.

-> La guémara Kétoubot (68a) dit que celui qui se détourne de la charité est assimilé à un idolâtre.

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Kohélét 287) renier l'importance des actes de générosité et refuser d'en faire, c'est comme renier D.

-> "Personne ne s'appauvrit en faisant de la charité" (Rambam - Hilkhot Matnot Aniyim 10,2)

-> "A une personne que D. aime, Il transmet un cadeau : Il lui envoie un pauvre" (Zohar II,86)

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit des paroles qui nous montrent, à quel point, pour un juif la barre est haute : "Ce n'est pas à cause de nos dons charitables que D. nous a choisis d'entre tous les peuples, car ils en font, eux aussi. La charité n'est que l'un des commandements prescrits à un juif."

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-> Lorsque le riche donnera plus de tsédaka avec un œil bienveillant, afin de rassasier le pauvre, alors la bénédiction Divine augmentera le capital du riche par le mérite de cette tsédaka. Ainsi, le riche et le pauvre en profiteront tous deux.
[Haflaa - guémara Kétoubot 67b]

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-> "Car Hachem est tsadik, Il aime la tsédaka, Son visage contemple la droiture" (Téhilim 11,7)

Rabbi Yé’hezkel de Kozmir explique :
Hachem aime l’acte de tsédaka. Mais l’acte de tsédaka le plus élevé et le plus agréable à Ses yeux est "son visage contemple la droiture" = que celui qui reçoit puisse regarder droit dans les yeux celui qui donne, sans avoir honte devant lui.

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-> "Lorsqu'une personne s'enrichie, elle ferme ses mains (à la charité), car la richesse est une forme d'ivresse." (le 'Hafets 'Haïm)

[on pense souvent que si l'on était plus riche alors on donnerait plus largement aux pauvres. La réalité c'est qu'avec la richesse vient également un libre arbitre correspondant qui nous rend plus difficile de donner.
Nous sommes dans un autre état, comme ivre/aveuglé par notre richesse.]

-> Selon le 'Hessed léAvraham, 40 jours avant la conception d'un enfant, on lui demande s'il veut être riche ou pauvre.
Le fait qu'il y ait un grand nombre de pauvres dans le monde, montre que la richesse n'est pas le bonheur véritable ; le plus souvent, les pauvres vivent une existence très riche, alors que l'abondance dont jouit une personne fortunée ne lui laisse pas de repos.

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"Lorsque des non-juifs viennent en aide à ceux dans le besoin et que les juifs n'agissent pas de même, les forces [du mal] deviennent très puissantes et en profitent pour provoquer des ravages dans le monde avec une intensité redoublée.

Elles disent aux juifs : "Pourquoi devez-vous être pires que les autres nations? Puisque vous n'éprouvez aucune pitié et laissez les pauvres mourir de faim, nous n'aurons aucune pitié de vous".

Tous les biens et les bontés accordés par les cieux sont pris par ces anges [du mal] qui les distribuent aux non-juifs."

[Méam Loez - Béréchit 1,31]

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-> En général, Hachem châtie ceux qui ont le cœur dur face à un pauvre.
La plainte de l'indigent monte aux cieux. Il ne faut jamais donner la possibilité à un pauvre de nous maudire. Hachem entend ses cris même lorsqu'ils sont sans motif.
[Méam Loez - Vayéra 18,16]

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-> "Avec largesse il donne aux pauvres, [c'est pourquoi] son mérite durera éternellement ; sa force s'élèvera avec honneur" (Téhilim 112,9).

-> "Sa justice (tsidkato - littéralement : sa tsédaka) subsiste à jamais" (Téhilim 111,3)
Le rabbi 'Haïm Vital commente que lorsqu'un juif commet une faute, il risque de perdre toutes les mistvot qu'il a faites, à l'exception de la mitsva de la tsédaka.

Le rav David Pinto (La voie à suivre n°869) ajoute que grâce à la mitsva de la tsédaka que l'on conserve à jamais, on peut mériter que le cœur s'éveille au regret et au repentir.
[en ce sens, la tsédaka nous sauve d'une mort physique et spirituelle!]

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-> Le Baal haTourim note sur le verset : "chacun donnera le rachat de sa personne" (Ki Tissa 30,12), que le terme : vénatnou (ונתנו – traduit ici par « donnera ») se lit identiquement de droite à gauche et de gauche à droite, pour souligner que tout ce que l’homme donne à la tsédaka lui sera restitué, et qu’il ne perdra absolument rien.

-> Le Ben Ich 'Haï rapporte histoire arrivée chez le roi d’Espagne, qui avait demandé à son ministre Don Its'hak Abravanel : "Combien d’argent avez-vous?"
Il lui a répondu : "Sire, j’ai cent mille dinars!"
Le roi se mit en colère et lui dit : "C’est un mensonge! Rien que vos terres valent cinq cent mille dinars, sans compter l’argent liquide et les grands biens que vous possédez!"
Le ministre répondit : "Sire, vous m’avez demandé combien d’argent j’avais, et je vous ai dit toute la vérité. La vérité est que les terres, l’argent et les grands biens que votre Majesté a évoqués ne sont pas à moi, car qui sait ce qui peut se passer d’un instant à l’autre? Les biens peuvent disparaître. Le roi peut les confisquer. Ce que j’ai répondu au roi, c’est la somme totale de ce que j’ai donnée à la charité. Cet argent-là est certainement à moi!"

[cela est valable dans ce monde matériel où l'on ne perdra jamais à avoir donné à la tsadaka, mais également dans le monde à venir où toute la matérialité que l'on pense être nôtre (pour laquelle on a parfois tant peiné, tant fait de sacrifices), ne nous accompagnera pas dans la tombe, et c'est : "la mitsva de la tsédaka que l'on conserve à jamais" = on pourra pour l'éternité compter sur elle.
Quelques piécettes d'argent nous octroient forcément une récompense éternelle. Quelle affaire! ]

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-> Aujourd'hui tu pleures sur chaque pièce que tu donnes, demain (dans le monde futur) tu pleureras sur chaque pièce que tu n'as pas donnée!
[un mendiant dans une conversation avec un roche]

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-> L’ouvrage Oumatok Haor fait remarquer que les mots "vayik'rou li térouma" (qu'ils prennent pour Moi un prélèvement - וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה - Térouma 25,2) ont une valeur numérique de 821, ce qui est équivalent à celle des 3 termes suivants : "chéfa, bérakha, véats'lakha" (abondance, bénédiction et réussite - שפע ברכה והצלחה).
En d’autres termes, l’homme qui dispense généreusement son argent aux nécessiteux mérite que se déverse sur lui une profusion de bénédictions et jouit de la réussite.

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-> Le Baal haTourim note sur le verset : "chacun donnera le rachat de sa personne" (Ki Tissa 30,12), que le terme : vénatnou (ונתנו – traduit ici par "donnera") se lit identiquement de droite à gauche et de gauche à droite, pour souligner que tout ce que l’homme donne à la tsédaka lui sera restitué, et qu’il ne perdra absolument rien.

-> Si nous appliquons la règle du At-bach (faire correspondre à une lettre, celle qui lui est symétriquement opposée dans l'alphabet) au mot : tsédaka (צדקה), nous retrouvons le mot : tsédaka (צדקה).

-> Le Ben Ich 'Haï, nous explique d'après la guémara : "Celui qui veut conserver son argent doit s'en démunir" = c'est-à-dire que tout celui qui veut assurer son capital, devra donner de la tsédaka.

-> Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne dans le Zohar (Térouma) : lorsqu'un homme donne de la tsédaka à un pauvre, il s'insuffle de la vie à lui-même et le Créateur lui accordera de très grandes bontés dans ce monde ici-bas.

-> Le Arizal explique que la mitsva de tsédaka est des plus "visibles" dans le sens où la répercussion de celle-ci se perçoit sur le visage de l'homme. La mitsva de tsédaka étant un acte extérieur, contrairement à la mitsva "d'aimer Hachem" qui est un acte intérieur, lorsque l'homme s'habitue à donner aux pauvres, une lumière unique vient éclairer son visage, car l'habitude des hommes et de dévoiler leur visage au monde extérieur. Ainsi, c'est le visage qui bénéficiera de cette lumière spéciale.

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-> b'h, au sujet de l'importance future des pauvres : https://todahm.com/2020/07/20/14169

"Donner, tu lui donneras ..." (Réé 15,10)

Le Yalkout Chimoni (Michlé 31) fait remarquer que dans notre paracha la Torah double les mots :
-> "Ouvrir, tu lui ouvriras ta main" (Patoa'h tiphta'h - Réé 15,8)
-> "Donner, tu lui donneras" (Naton titen - Réé 15,10).

Pourquoi ces répétitions?

Une personne peut rencontrer une grande lutte interne au moment de donner de la tsédaka, en se disant rationnellement : "J'ai travaillé très dur pour cet argent, pourquoi devrais-je le donner à d'autres?"

Par ces répétitions, la Torah nous suggère une méthode facilitant la réalisation de cette mitsva.
En donnant de façon très répétée, on en devient habitué (selon le principe du Ram'hal : un acte extérieur conduit à impacter notre intériorité), et cela pourra même devenir un plaisir d'employer au mieux ses ressources.

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-> Rachi commente notre verset par : "Il faut lui donner et lui donner" même 100 fois.

-> Le Rambam (sur le Pirké Avot 3,15) nous enseigne : "Un homme n'acquiert pas des qualités par la grandeur de ses actions, mais par leur nombre".

-> Le 'Hafets 'Haïm de nous dire :
Il apparaît qu'il est préférable de partager 100 dinars entre 100 pauvres plutôt que de les donner à un seul car on s'habitue de la sorte à lutter 100 fois contre le mauvais penchant et on le domine plus facilement.

De plus, le don devient, par habitude, une seconde nature.
On peut percevoir cette idée dans le Téhilim (112,9) : "(Pusiqu') il distribue (son argent) en le donnant à de (nombreux) pauvres, (il est assuré que) sa charité subsistera à jamais", car l'habitude devient une seconde nature.

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-> Le Alchikh nous dit que cette redondance (donner, tu donneras) vient suggérer : D. te "donne" pour que tu puisses à ton tour "donner" à ceux qui sont dans le besoin.

-> Le 'Hida explique, au nom de Aboudraham, que si nous ne récitons pas de bénédiction avant d'accomplir la mitsva de la tsédaka, c'est parce qu'on ne peut jamais être certain que l'indigent acceptera notre aumône (peut-être par honte), la bénédiction risque d'avoir été prononcée en vain.

-> On peut se demander, pourquoi la Torah nous demande d'ouvrir notre main, sachant qu'en général elle est vide, en place d'ouvrir : "nos trésors" (ou notre compte bancaire!).

Nos Sages de dire que lorsque les doigts sont fermés dans la paume de la main, ils semblent tous avoir la même taille.
En ouvrant totalement la main, on se rend compte, cependant, que les doigts ont des tailles différentes.

En nous demandant d'ouvrir notre main, la Torah nous envoie le message que de même que tes doigts ont chacun une taille différente, de même, toutes les causes de charité ne sont pas les mêmes.
=> Mesure et évalue l'importance et l'utilité de chacune des causes et des institutions, et soutiens-les en conséquent.

A mon humble avis, on peut rajouter :
-> On ne peut pas mettre beaucoup de choses dans une main, ainsi, cela renvoie peut être à ce qu'on a vu précédemment : il vaut mieux donner plusieurs fois de petites portions, plutôt que tout d'un coup.

-> Lorsque l'on ouvre la main totalement, c'est souvent pour saluer, dire bonjour à quelqu'un.
De même, la Torah nous demande d'humaniser, de personnaliser notre acte de charité, en se mettant à la place de la personne qui est en face de nous, en lui donnant en plus de l'argent, des paroles qui vont lui remonter le moral et l'encourager.

En hébreu, le mot pour main est : "yad" (יד) et a une valeur numérique de 14.
En tendant la main à autrui, j'arrive à 2 yad = 2*14=28, qui est la valeur du mot : koa'h : la force (כח).
Par la main, que je tends à autrui, je l'aide à se relever matériellement et psychologiquement.

Nos Sages nous enseignent : " 6 bénédictions récompensent celui qui donne un sou à un pauvre, 11 bénédictions récompensent celui qui le rassure et l'encourage par des paroles, et 17 à celui qui fait les deux" (guémara Baba Batra 9b)

-> La main renvoie à souhaiter au nécessiteux : bientôt, ce sera toi qui donnera à autrui (garde espoir, tu vas t'en sortir, tu es quelqu'un de bien, tu comptes à mes yeux ...).

-> La main (on serre des mains pour valider un contrat) renvoie au fait qu'il faut chercher à inciter autrui à donner à la charité.
(de façon latente, c'est : top-là, dans ma main que tu vas donner à cette institution/cause !).

Nos Sages de dire : "Celui qui incite les autres à donner aux pauvres a encore plus de mérite que celui qui fait la charité" (guémara Baba Batra 9a)

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+ "[Tu] ne fermeras pas ta main à ton frère nécessiteux" (Réé 15,7 - לֹא תִקְפֹּץ אֶת-יָדְךָ, מֵאָחִיךָ הָאֶבְיוֹן )

Le rav Israël de Rizhin nous enseigne :
Les 1eres lettres de ces mots sont : lamed, tav, youd, mém et hé, et permettent de former le mot : Téhilim (תהילים).
Le fait de réciter des Téhilim pour une personne pauvre est bien, mais ce n'est pas assez, il faut également ouvrir sa main et lui donner de la subsistance matérielle.

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"Donner tu lui donneras (au pauvre), et que ton cœur ne soit pas mauvais quand tu lui donneras" (Réé 15,10)

Cela signifie qu'il ne faut pas donner la Tsedaka avec un cœur mauvais, c'est-à-dire qu'il faut donner avec joie et non avec peine.
=> On peut s'interroger : comment peut-on demander de ne pas donner avec peine. Si quelqu'un a du mal à ouvrir sa main pour donner, il est normal qu'il en ressente de la difficulté et qu'il peinera à donner. Comment comprendre alors cette injonction de la Torah de ne pas donner avec peine, ce qui va à l'encontre de la nature?

-> Le Kli 'Hemda donne la réponse suivante.
Si quelqu'un a du mal à accomplir une certaine action, le fait de se forcer à répéter cet acte à de multiples reprises aidera à le rendre plus facile. En effet, au début ce sera certes difficile, mais à force de répétitions, on finira par acquérir une habitude, qui deviendra comme une seconde nature.
[le Ram'hal explique qu'un acte extérieur impacte notre intériorité. Par exemple, en se forçant à être heureux, on développe de la joie en nous. A plus forte raison, en agissant de manière répétée, cela s'enracine profondément dans notre nature.]

C'est ainsi que cette action qui était au démarrage difficile, finira par devenir même naturelle.
Il en est de même pour la tsédaka. Si une personne ressent des difficultés à donner et que cela s'oppose à sa nature, le conseil que la Torah lui donne est de répéter des actes de charité à de multiples reprises, jusqu'à ce que cela devienne plus facile.
C'est ce que dit le verset : "Donner tu lui donneras" = cette redondance du verbe "donner", employée par la Torah, vient suggérer que l'homme doit donner à plusieurs reprises, même si cela représente pour lui un grand effort et un sacrifice important.
Et ensuite : "ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras" = le sentiment négatif de difficulté s'atténuera et finira par s'en aller.
=> Ainsi, la Torah vient ici proposer un conseil pour faire disparaître le sentiment négatif lié au fait de donner : "donner tu donneras".

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-> Rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov enseigne que parfois, on peut avoir tendance à donner de la tsédaka par pitié.
Quand on voit un indigent dans le besoin, on peut ressentir de la peine pour lui, et lui donner du fait de ce sentiment négatif.
Cependant, tel n'est pas le plus haut niveau de la mitsva. En effet, l'idéal est de donner pour accomplir la Volonté Divine de la tsédaka, et non pas de
donner par pitié.
C'est pourquoi, si on ressent de la pitié pour le pauvre, alors après lui avoir donné et s'être ainsi libéré du sentiment de pitié, il convient ensuite de lui redonner une seconde fois, cette fois-ci pour la mitsva et pas par pitié.

Cela est en allusion dans notre verset : "Donner tu lui donneras" = la répétition du verbe "donner" vient suggérer qu'il convient de donner à deux reprises : la première, pour se libérer du sentiment négatif de pitié, de sorte que la deuxième fois, on donnera pour accomplir la Volonté Divine.
=> Ainsi, "donner tu lui donneras", à deux reprises, de sorte que "ton cœur ne soit pas mauvais", pris d'un sentiment négatif telle que la pitié "quand tu lui donneras". En effet, ce sentiment négatif aura été évacué après le 1er don. Dès lors, au moment du 2e don, le cœur ne sera plus sous l'effet du sentiment négatif et le don pourra être pleinement dirigé pour la mitsva.

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-> Le rav David Pardo explique qu'il arrive que l'on se justifie auprès du nécessiteux que l'on ne puisse pas lui donner avec largesse, parce qu'on traverse soi-même des moments difficiles et que l'on est dans la peine et la difficulté.
[certes le pauvre n'est pas dans une bonne situation, mais moi aussi je ne vais pas bien en ce moment, on est ainsi un peu dans un état similaire, pourquoi alors lui donner pleinement de la tsédaka! C'est difficile la vie pour tout le monde!!]

La Torah demande à l'homme de donner selon ses moyens. Il ne faut pas trouver des prétextes pour ne pas donner correctement en invoquant le fait que l'on traverse des difficultés.
"Donner tu lui donneras, et que ton cœur ne soit pas mauvais quand tu lui donneras" = c'est-à-dire n'invoque pas le fait que ton cœur est mauvais et peiné parce que tu traverses des difficultés, pour te dispenser de donner avec largesse, compte tenu de ta situation difficile.

=> Ainsi, cette explication propose une autre interprétation du fait que le cœur ne soit pas mauvais. Il ne s'agit pas de la difficulté à donner, mais des difficultés de la vie qui rendent plus difficile le fait de donner et qui ne doivent pas servir de prétextes à ne pas donner selon ses réels moyens.

[lorsque l'on traverse des moments difficiles notre tête est remplie de problèmes, et on peut en venir à oublier de se mettre à la place de notre prochain pauvre, pour pleinement ressentir/compatir à sa situation.
Ce qui ne va pas doit rester en nous, et autrui ne doit pas en payer le prix, car il n'a rien à voir la dedans.
Que ça aille ou pas dans notre vie, jamais nous devons être aveugle aux besoins de notre prochain juif (lui donner de la tsédaka, un sourire, des compliments, ...)]

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-> "Ton cœur ne sera pas mauvais en lui donnant (de la tsédaka)" (Réé 15,10)

Ce verset enjoint que quand on donne de la tsédaka à un pauvre, il faut le faire avec amour et joie, et pas avec un cœur mauvais et attristé. Mais, la Torah peut aussi faire allusion au fait que la mitsva de la tsédaka permet de mériter d'enlever la cruauté du cœur.
Dès lors, il faut comprendre le verset ainsi : "Ton cœur ne sera pas mauvais", c'est-à-dire que tu mériteras que ton cœur ne soit pas mauvais ni cruel, "en lui donnant", c'est-à-dire par l'accomplissement de cette mitsva de donner la tsédaka au pauvre.
C'est que cette mitsva apporte comme récompense le fait d'adoucir le cœur et le rendre bon, comme on peut le comprendre.
[Beit Its'hak]

"Tu prélèveras la dîme" (Réé 14,22)

Ce verset se traduit littéralement par : "Prélève la dîme, tu prélèveras la dîme" (assèr téassèr).
La guémara (Taanit 9a) nous dit que cette double formulation vient nous signifier : "Prélève la dîme (assèr) afin que tu t'enrichisses (tit'achèr)."

Le 'Hatam Sofer remarque que c'est le seul cas où la Torah nous autorise à mettre au défi D. de tenir Sa promesse de récompenser financièrement ceux qui prélèvent les dîmes.

-> "Apportez toutes les dîmes dans le lieu du dépôt ... et attendez-moi à cette épreuve , dit D. : [vous verrez] si je n'ouvre pas en votre faveur les cataractes du ciel, si je ne répands pas sur vous la bénédiction au-delà de toute mesure (ad bli daï - עַד בְּלִי דָי)." (Mala'hi 3,10)

Le Oznayim laTorah commente que D. promet à ceux qui prélèvent les dîmes qu'Il déversera pour eux Sa bénédiction jusqu'à ce que leurs lèvres s'épuisent à dire : "assez!" (daï - דָי) devant l'abondance qui leur sera accordée (cf.guémara Shabbath 32b).

Telle est la véritable richesse, selon l'enseignement de nos Sages (Pirké Avot 4,1) : "Qui est riche? Celui qui est heureux de sa part".

La plupart des gens aisés sont insatisfaits et cherchent constamment à amasser davantage, même s'il n'en ont pas besoin.
Par cet enseignement, D. promet à ceux qui prélèvent les dîmes une opulence telle que, heureux de leur sort, ils s'exclameront : "Assez!"

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-> assèr téassèr : cette double formulation vient nous signifier : "Prélève la dîme (assèr) afin que tu t'enrichisses (tit'achèr)" ...

Rabbi Yo'hanan répond au fils de Reich Lakich : "On ne doit pas agir ainsi pour toutes les mitsvot [tester, mettre à l'épreuve la promesse de Hachem], à l'exception de la mitsva de donner de la tsédaka, comme le verset l'affirme : "Testez-Moi avec cela (la tsédaka), dit Hachem, et voyez si je n'ouvre pas en votre faveur les cataractes du ciel, si je ne répands pas sur vous la bénédiction au-delà de toute mesure" (Mala'hi 3,10).
[guémara (Taanit 9a)]

=> Hachem nous promet que donner à la tsédaka ne nous appauvrira pas, et plus que cela il nous permet même de le mettre à l'épreuve pour vérifier que cela fonctionne!

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-> A propos de la mitsva du Maasser (la dîme), citons ici la parole qu'Hachem a placée dans la bouche du prophète Malakhi (3,10) : "De grâce, mettez-moi à l'épreuve en cela, et vous verrez si Je ne vous ouvre pas les portes du Ciel".

Le Maguid de Doubno nous explique :
Hachem, dans Sa grande miséricorde, nous a fait don de Sa Torah qui comporte 613 mitsvot. Le but de toutes les mitsvot est de nous prodiguer les bienfaits inhérents à chacune d'elle, suivant la nature de cette mitsva et d'être par-là, une source de bénédiction pour l'homme. Néanmoins, un homme, créature de chair et de sang, pourra exiger des preuves et se mettre à douter en disant : "D'où saurai-je que les mitsvot sont effectivement une source de bénédiction et que je ne perdrai rien à les accomplir (par exemple, lorsqu'il se presse pour aller travailler et qu'il lui semble qu'en écourtant sa prière et en quittant le Minyane plus tôt, il augmentera ses gains)?"
Pour cela, le Créateur a été bon avec nous et, du fait qu'il est difficile de Le mettre à l'épreuve sur toutes les mitsvot, Il nous a dit : "Prenez une mitsva, qui pourrait sembler être davantage une cause de perte que les autres mitsvot, puisque celui qui donne son Maasser prélève sur l'argent qu'il a gagné, et mettez-moi à l'épreuve en prélevant le Maasser, afin de vous enrichir. Vous pourrez ainsi en conclure, pour toutes les mitsvot, qu'elles renferment en elles un immense bénéfice, et que celui qui M'écoute ne perd jamais rien".

-> Dans son ouvrage Kéter Roch, l'auteur écrit que Rav 'Haïm de Vologine rapporte au nom du Gaon de Vilna que 'celui qui veille à donner son Maasser est assuré de ne pas subir de préjudice, et celui qui veille à donner le cinquième de ses gains est assuré de s'enrichir’.
Grâce à cela, il enracinera en lui la confiance en D., et si seulement tout Israël donnait son Maasser, s'accomplirait la promesse de la Torah (dans notre paracha Réé 15,4) : "Il n'y aura pas d'indigent parmi toi".

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+ Bonus :

On peut trouver également une allusion à ce concept que prélever la dîme conduit à nous enrichir, dans le verset : "kaf a'hat assara zaav méléa" (une coupe en or de 10 shekels, pleine - Bamidbar - Nasso 7,14).

Le mot "kaf" en hébreu veut aussi dire : "la paume [d'une main]".
Ainsi, la Torah nous apprend que :
- kaf = la paume d'une main ;
- a'hat assara = qui donne la dîme, méritera en retour ;
- zaav méléa = d'être pleine, remplie par de l'or.

Source : adaptation personnelle issue du "Védibarta Bam" du Rabbi Moshe Bogomilsky, et du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> "La Torah (Réé 14,22) nous assure que celui qui prélève correctement les dîmes (maaser) s'enrichit.
Cela n'est pas uniquement vrai pour le matériel, mais également pour le spirituel.
Un rav ou bien toute personne donnant de son précieux temps afin d'enseigner et instruire autrui de la Torah, méritera une richesse dans son étude personnelle de la Torah."
[Rav Shimon Shkop]

Joie par le don aux pauvres

"Vous mangerez là-bas devant Hachem, votre D., et vous vous réjouirez avec tous les efforts de votre main, vous et vos foyers, selon ce que Hachem ton D. t'aura béni" (Réé 12,7)

-> L’expression "bé'hol michla'h yadé'ha" (avec tous les efforts de votre main - בְּכֹל מִשְׁלַח יֶדְכֶם) indique que l'on trouvera de la joie dans ses efforts terrestres.
Le séfer Kli 'Hemda (écrit par le rav Shmouel Laniado) s'interroge sur la raison pour laquelle le verset le formule ainsi, au lieu de simplement dire que l’on se réjouira pendant la fête.

Il répond que si l’on remercie Hachem pour tout ce qu’on a, notre principale source de joie à Yom Tov ne viendra pas des mets spéciaux préparés pour la fête.
Notre joie principale viendra plutôt du fait que, grâce à Hachem qui nous a donné des moyens de subsistance abondants, on est capable d’aider les autres et de leur donner de l’argent. leurs besoins de Yom Tov.
Les jours précédant Yomtov, ces pauvres voient les juifs plus aisés préparer toutes sortes de mets délicats, mais ils n'ont pas d'argent pour quoi que ce soit, et ils en sont profondément découragés et attristés. Lorsque cet homme peut les aider, c'est sa principale source de joie de Yom Tov.

Lorsque le verset dit qu'il faut "manger là devant Hachem, ton D.", il parle de savourer Yom Tov avec des mets délicats. Cependant, ce ne sera pas la principale source de joie. La joie principale vient plutôt de se réjouir "de tous ses efforts", ce qui fait référence à la tsédaka donnée aux pauvres pour leurs besoins de Yom Tov.

Par ailleurs, le séfer Atéret Yéchoua écrit que les premières lettres du verset : "Véhitsalta nafchi michéol ta'htit" (Sauve mon âme du purgatoire - Téhilim 86,13) forment le mot : "manot" (portions).
Cela indique que lorsqu'une personne donne des portions aux pauvres, elle est sauvée du purgatoire (guéhinam).