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"Avraham écouta Efron, Avraham pesa à Efron l'argent dont il avait parlé aux oreilles des gens de 'Het : 400 shékels d'argent, en monnaie marchande." ('Hayé Sarah 23,16)

Une femme originaire de Sloutsk (Biélorussie) avait été enterrée dans le cimetière de cette ville.
Quelque temps après, des parents demandèrent à exhumer le corps pour le transférer en Israël.

Ils prirent conseil auprès du rav Aharon Kotler, qui leur dit :
"A mon avis, il vaudrait mieux offrir le coût du transport et de la réinhumation à quelque yéchiva aux prises à des difficultés financières.
Cela procurera bien plus de mérite à l'âme de la défunte que son transfert en Israël".

Le 'Hafets 'Haïm avait répondu à ce sujet au rav Chakh : "Nous voyons dans la Torah qu'Avraham a dépensé une importante somme d'argent pour l'enterrement de notre mère Sarah, en payant à Efron 400 shékels d'argent en monnaie marchande.
Mais c'était avant le don de la Torah.
Maintenant qu'elle a été donné, mieux vaut dépenser de l'argent pour elle."

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-> A propos de ceux qui dépensaient une fortune pour édifier une stèle magnifique sur la tombe de leurs parents, le 'Hafets 'Haïm déclarait :

"Il est stupide de construire des pierres tombales luxueuses à la mémoire des parents et de fleurir leur lieu de sépulture, en croyant faire du bien à leur âme ...
Une personne est tenue de multiplier les mitsvot, les bonnes actions et les dons charitables pour sauver ses parents de l'enfer.

Au lieu de gaspiller de l'argent pour des stèles inutiles, il est préférable, pour l'élévation de l'âme des parents, de contribuer généreusement au développement de la Torah."

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-> Ce désir de déplacer la tombe d'un proche peut venir des paroles de Rachi : "Les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines" (Béréchit 47,29)

[ En effet, lors de la résurrection des morts, les corps enterrés en dehors d'Israël devront "rouler" sous terre jusqu'à arriver en Israël, d'où le fait de se faire enterrer en Israël, terre sainte, qui nous évitera cette souffrance, étant directement sur place.]

"A l'instant où il gisait tel un agneau sur le point d'être égorgé, Yits'hak accomplit le commandement d'honorer ses parents.

Il déclara en effet à son père : "Attache-moi bien solidement avant de me disposer sur l'autel, car étant à 37 ans un jeune homme vigoureux, je crains d'en venir à te donner des coups et d'être coupable devant le Ciel d'une double peine de mort". "

[Tana déBé Eliahou Raba - chap.16 - Zouta chap.2]

-> Selon le Zohar, lors de la Akéda, Avraham était alors âgé de 137 ans, et Its'hak de 37 ans.

-> Selon la guémara (Roch Hachana 16a), Hachem nous demande de sonner le Shofar afin de rappeler devant Lui le mérite de la "Akédat Its'hak ben Avraham".
Pourquoi rajoute-t-elle qu'il était le fils de Avraham?

Le Béér Yossef répond en citant le Pirké déRabbi Eliézer (31), disant que Its'hak avait peur de bouger pendant que son père l'égorgerait (ché'hita), entraînant qu'il ne l'aurait pas faite convenablement, et invalidant alors le sacrifice (korban).
Juste avant de mourir, Its'hak était concerné par le fait de réaliser la mitsva de respecter son père.
[On a pu voir ci-dessus que Its'hak avait peur de frapper son père sans le faire exprès, s'il n'était pas bien attaché]

=> La guémara parle de : "Akedat Its'hak ben Avraham", car Its'hak voulait accomplir à la fois la volonté de Hachem, et à la fois la mitsva de kibboud av (respect du père).

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous devons nous interroger : pour quelle raison était-il adéquat pour Its'hak d'être égorgé? A-t-il reçu un tel ordre d'Hachem?
Son père lui avait dit que Hachem l'avait ordonné, ainsi mais est-ce que si le père disait à son fils de profaner le Shabbath, il lui serait permis d'obéir à son père? Evidemment non! Comment était-il permis à Its'hak de se laisser égorger, selon l'ordre de son père?
La répons est : Its'hak n'a pas consenti aux paroles d'Avraham parce qu'il était son père ... Its'hak a accepté les paroles d'Avraham et même de se laisser égorger, parce que Avraham était le grand sage de la génération!
Its'hak s'est complètement soumis à l'opinion de la Torah, au point de lui sacrifier sa vie!
C'est l'explication, elle est très forte et elle nous oblige!

-> Il peut être intéressant de rapporter les paroles de rabbi 'Haïm Chmoulévitch :
En ce qui nous concerne, nous avons peur de mourir, mais Its'hak était comme un ange. La mort ne lui faisait pas peur, et en ce qui le concerne, être égorgé et offert comme holocauste selon l'ordre d'Hachem était exactement comme mettre les téfilin ou respecter Shabbath. C'est la raison pour laquelle, il était prêt à accompagner son père avec sérénité, tout en sachant qu'il allait être égorgé.

Béréchit = Séfer haYachar

+ Béréchit = Séfer haYachar

-> "Et le soleil s'arrêta et la lune fit halte, jusqu'à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis, ainsi qu'il est écrit dans le séfer haYachar" (Yéhochoua 10,13)

-> La guémara (Avoda Zara 25a) à ce sujet :
"Qu'est-ce que le "Séfer hayachar"?
Rabbi 'Hiya bar Abba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "C'est le livre d'Avraham, de Yits'hak et de Yaakov, qui sont tous des yécharim"
Comment sait-on qu'ils sont caractérisés de yécharim (personnes droites, de vertues)?
Bil'am, le prophète des nations, a dit : "Puissé-je mourir comme meurent ces yécharim" (Bamidbar 23,10) "

-> Il est à noter que la guématria des noms de nos Avot : Avraham, Yits'hak et Yaakov, est de : 560, qui est la même que le mot : yécharim.

-> Pourquoi le livre de Béréchit est-il appelé : "Séfer haYachar" (singulier) et non pas : "Séfer Yécharim" (pluriel)?

Le Ben Yéhoyada (Avoda Zara 25a) nous explique que bien que ce titre se réfère aux 3, l'emploi du singulier vient mettre en avant le 1er d'entre eux (Avraham), qui est le 1er à avoir introduit et répandu à toute l'humanité cette notion de droiture, d’honnêteté, d'intégrité, ...

Le mot : "haYachar" (הישר) commence par la lettre hé (ה), qui renvoie au hé qui a été ajouté au nom d'Avraham, lorsqu'il est passé de Avram (אברם) à Avraham (אברהם ), et peut se lire hé-Yachar (ה-ישר).

"Je suis arrivé aujourd'hui" ('Hayé Sarah 24,42)

-> Rachi de commenter :
"Rabbi A‘ha dit : la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants.

En effet, le récit de Eliézèr est répété 2 fois, tandis que de nombreuses prescriptions essentielles de la Torah ne sont signalées que par allusion."

Pourquoi cela (conversation>torah)?

-> La Torah utilise la conversation des serviteurs de nos patriarches comme un moyen de nous transmettre les lignes directrices du déré'h erets.

-> Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré'h érets kadma laTorah).

-> Le rav Wolbe commente très joliment :
"Lorsqu'une personne va faire des courses, elle a besoin d'un sac pour y mettre les pommes de terre, et d'un récipient pour y mettre les œufs, car elle ne peut pas ramener chez elle ses achats sans un récipient adéquat.

Ce concept est valable également pour la spiritualité.
La Torah doit être placée dans un récipient adéquat, et ce récipient, c'est le : déré'h érets.

Le déré'h érets peut être défini comme les actions et les comportements que toute personne doit reconnaître comme convenable, sans qu'on les lui ai enseigné.
...
Il y a une autre forme de dére'h érets.
Le midrach (Bamidbar rabba 13,16) dit que l'étude de la Torah doit être entrecoupée par des actes de bonté ('hessed), comme il est écrit dans les pirké avot (2,2) : "il est bien d'étudier la Torah avec le dére'h érets, car les 2 ensembles éliminent la faute"

Nous apprenons de là que le 'hessed est aussi inclus dans le dére'h érets.

En faisant attention, à la rencontre entre Eliézer et Rivka, nous pouvons en tirer de nombreuses inspirations afin de conduire notre vie selon les 2 formes de dére'h érets."

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" Le serviteur rendit compte à Its'hak de tout ce qu'il avait fait. lts'hak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère" ('Hayé Sarah 24,66-67)

Le Targoum Onkelos (v.67) nous explique que c'est seulement lorsque Yits'hak a vu que le comportement de Rivka était similaire à celui de sa mère, qu'il l'a prise comme femme.

Or, dans le verset précédent (v.66), Eliézer a raconté à Yits'hak tous les miracles dont il a bénéficié, comme le fait que la terre s'est contracté lui permettant d'arriver plus rapidement (cf.Rachi sur ce verset ou au 24,42), le fait que Rivka lui est apparu immédiatement après qu'il est prié D. pour l'aider à trouver sa futur femme, le fait que l'eau du puits montait miraculeusement vers Rivka, ...

Malgré le récit des nombreux miracles, Yits'hak s'est senti obligé d'examiner les actions, les midot de Rivka avant de donner son accord pour se marier avec elle.

=> La personne a beau avoir fait d'énormes bouleversements de la nature, cela ne vaut rien par rapport au fait d'avoir de bonnes midot!!

=> Its'hak nous apprend à faire attention à ne jamais perdre de vue les priorités, même en face de miracles.

Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1), ainsi les bonnes midot (traits de caractère) précèdent et sont la base, la fondation de la Torah, de tout le peuple juif.
Notre patriarche est restait concentré sur cette notion au moment de bâtir sa famille et toutes les générations à venir.

[Source (b"h) : traduction d'un dvar Torah du rav Wolbe sur ce verset]

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-> Le rav Moché Aharon Stern fait remarquer que les lettres du mot : mayim (מים) renvoient à :
- michpa'ha = la famille ;
- yofi = la beauté ;
- mamon = l'argent.

=> Cela nous renvoie à l'idée qu'une personne ne doit pas se perdre dans le déluge, la tempête d'eau de ses désirs pour ces 3 aspects, au moment de chercher une épouse.

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-> Le rav Chakh a dit également : "Ce n'est pas le miracle de l'eau montant vers Rivka (cf.Rachi - Béréchit 14,17) qui incita Eliezer à fixer son choix sur Rivka.

Seuls sa qualité de générosité et son souci du bien-être d'autrui la distinguèrent comme la partenaire de Its'hak pour la vie."

[le rav Chakh dit également qu'il n'existe pas de mitsva nous ordonnant explicitement d'améliorer nos midot, et de corriger nos mauvais traits de caractère (colère, orgueil, jalousie, poursuite des honneurs, ...), car la Torah ne cesse de nous mettre en garde contre ces défauts.
Il suffit de parcourir le livre de Béréchit pour voir combien la vie de nos Pères fut un exemple de bonnes midot et de savoir vivre. ]

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-> "Le serviteur raconta à Its'hak toutes les choses qu'il a faites" ('Hayé Sarah 24,66)

Rachi explique qu'il lui raconta les miracles qui lui ont été faits tels que le raccourcissement du chemin et le fait que Rivka se présenta à lui à peine avait-il fini de prier. Son but était de démontrer à Its'hak que c mariage était voulu par Hachem puisqu'Il avait réalisé ces miracles pour lui présenter Rivka.
Le verset d'après dit que Its'hak fit entrer Rivka dans la tente de Sarah sa mère. Et le Targoum explique que Its'hak épousa Rivka quand il la fit entrer dans sa tente et vit que ses actions étaient méritoires comme celles de Sarah sa mère. Ainsi, tant qu'il n'avait pas encore vu que Rivka avait de bonnes actions, il ne l'avait pas encore épousé. Il a attendu de voir ses actions.
=> Mais on peut s'interroger. Le fait qu'Hachem ait réalisé ces miracles pour que Eliezer trouve Rivka pour Its'hak, cela ne suffit-il pas déjà à Its'hak pour pouvoir l'épouser? Alors que Hachem Lui-Même la lui a présentée miraculeusement!

-> Rabbi Its'hak Zéev de Brisk en déduit que des miracles et des merveilles qui sont réalisés pour une personne n'est pas encore une preuve que cette personne soit méritante et digne de confiance. Et cela ne prouve même pas encore qu'Hachem nous indique par ces miracles manifestes qu'on doive le suivre. Il ne faut pas se fier uniquement sur le fait qu'un homme fasse des miracles pour croire en lui, certain que c'est quelqu'un de forcément bien et qu'Hachem nous fait signe de le suivre.
On doit d'abord vérifier son comportement, ses traits de caractère, son honnêteté, sa piété avant de lui faire confiance et le suivre. Car parfois, il peut arriver que même des gens réchaïm, malhonnêtes et même dépravés puissent faire des merveilles.
Hachem permet telle chose justement pour laisser le libre arbitre à l'homme de pouvoir le suivre aveuglément ou de chercher à bien vérifier s'il est digne de confiance. On ne doit jamais s'emballer parce qu'on voit qu'un homme fait des miracles. Ce qui doit nous impressionner le plus et nous inciter à lui faire confiance, c'est la beauté de ses actions.

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-> "Je suis arrivé aujourd'hui devant la source" ('Hayé Sarah 24,42)

Rachi explique que par le terme "aujourd'hui", Eliezer fit allusion qu'il a quitté son Maître aujourd'hui et est arrivé le même jour.
C'est qu'il a bénéficié du miracle que le chemin se raccourcisse pour lui.
=> Mais pourquoi Hachem réalisa-t-Il un tel miracle?

C'est qu'Hachem voulait donner une leçon à ceux qui ont peur de se marier, craignant pour leur avenir au niveau financier et au niveau de leur subsistance. Comment vont-ils se débrouiller après leur mariage? Ne vaut-il pas mieux d'attendre un peu pour assurer la situation?
Hachem réalisa un miracle pour accélérer le mariage d'Its'hak et Rivka pour enseigner qu'il convient de se marier au plus tôt, et en ce qui concerne les difficultés futures, Hachem fera des miracles pour aider le couple et les solutionner.
[Bikouré Aviv]

"Seigneur, écoute-moi : une terre de 400 shékels d'argent, qu'est-ce que cela entre nous deux? " ('Hayé Sarah 23,15)

-> Comment Efron a-t-il calculé ce montant de 400 shékels?

Le nom : Avraham (אַבְרָהָם) a 5 lettres, et celle du milieu est un réch (ר).
Le nom : Efron (עֶפְרוֹן) a 5 lettres, et celle du milieu est également un réch (ר).

La valeur numérique du réch est de : 200.

Efron a ainsi dit à Avraham : Puisque tu insistes pour payer pour le terrain, je décide de façon arbitraire que tu dois me donner 400 shékels, car :
-> "entre nous 2" (béni oubéné'ha) = le milieu de nos 2 noms
-> "qu'est-ce que cela?" (ma hi) = à quel total arrive-t-il? à 400."

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-> Avraham paya comptant sans jamais discuter ou négocier le prix.
Le Arizal nous enseigne que l'on doit toujours faire son possible pour payer une mitsva au prix qui a été demandé sans jamais le contester ou demander une remise car cela laisse une porte ouverte à l'emprise des klipot, c'est ainsi qu'Avraham pesa immédiatement le montant de l'argent qui lui était demandé.

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+ Dans le verset suivant (23,16), il est écrit : "Avraham écouta Éfron et lui compta le prix qu'il avait énoncé en présence des enfants de 'Het: 400 shékels d'argent, en monnaie courante."

-> Rachi commente : "Efron a beaucoup parlé pour ne finalement rien faire (guémara Baba Metsi‘a 87a)"
[Efron passe d'une cession gratuite à une cession à un prix exorbitant]

Rachi nous explique qu'Efron a pris à Avraham des grands shèkels, qui sont acceptés comme shèkels, par les commerçants, en tous lieux.

-> Nos nos Sages précisent : "Chacun de ces shékels valaient 2 500 shékels ordinaires.
Ainsi, Avraham a payé un total de 1 000 000 de shékels pour le caveau de Makhpella" (guémara Baba Métsia 87a).

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-> "Rabbi Youdim bar Siman dit : "C'est un des 3 lieux dont la Torah atteste de la possession incontestable de la propriété par les juifs.
Car le caveau de la Makhpella, [le site du] Temple, [le site de] la tombe de Yossef, [ont tous été acquis sans marchandage ou demande de crédit (ils ont tous été payés plein prix!)].

[midrach Rabba Béréchit 79,7]

"Its'hak était sorti dans les champs pour prier" ('Hayé Sarah 24,63)

Rabbi Na'hman de Breslev de commenter :
"Il est propice de prier dans les champs entourés de par la nature.
En effet, toutes les herbes et les autres forces de la nature, qui chantent en permanence des louanges de D., prêtent leurs forces à celui qui y prie."

[Likouté Moharan II - 1,11]

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit :
"Il est merveilleux de constater [qu'à aller] Eliézer a bénéficié d'une "contraction de la terre" (kfitsa lo aarets) lui permettant d'arriver à destination en une vitesse miraculeuse.
Pourquoi n'a-t-il pas profité de cela sur le chemin retour?
La réponse est qu'à ce moment Its'hak était en train de prier pour la réussite du serviteur [Eliézer], qu'il puisse lui trouver une épouse...
Hachem désire écouter les prières des tsadikim. C'est pour cela que le trajet retour a pris plus de temps, et que la terre ne s'est pas contractée [afin de permettre à Its'hak de terminer sa prière]."

"D. avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)

Que signifie : "bakol" (en toutes choses)?

1°/ Rachi nous fait remarquer que le mot bakol (בַּכֹּל) a une valeur numérique de 52, qui est la même que celle du mot : "ben" (בן), faisant allusion au fait qu'Avraham a eu un enfant.

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-> Le 'Hatam Sofer dit que normalement quand un homme a fini sa mission sur terre, il doit retourner vers Hachem, et cela est son véritable bonheur. Mais, si un Juste (tsadik) a des enfants qu'il doit éduquer et dont il doit s'occuper, pour cela, même s'il a fini sa mission, Hachem peut lui accorder encore des années supplémentaires de vie, pour s'occuper de ses enfants.
D'après cela, la Torah dit que "Avraham était âgé". Cela peut nous questionner. En effet, comment se fait-il qu'un homme aussi Juste qu'Avraham n'avait-il pas encore fini sa mission, lui qui ne perdait aucun instant et qui faisait ce qu'il devait faire sans arrêt? Pourquoi Hachem lui accorda-t-Il tant d'années? N'était-il pas plus préférable pour lui de rejoindre Son Créateur?
C'est à cette question que la Torah répond en disant qu'Hachem le bénit ''dans tout'' (bakol), c'est à dire ''avec un fils''. Comme il devait s'occuper de son fils et lui enseigner les voies d'Hachem, pour ce faire Hachem a trouvé bon de lui ajouter des années, et c'est ainsi que malgré sa mission déjà terminée, il vécut encore plusieurs années et connut la vieillesse.

-> Le rav Moché Feinstein explique que certes Hachem bénit Avraham ''dans tout'' (bakol) et lui accorda toutes les bénédictions. Mais puisque son plus grand désir était d'avoir une descendance dévouée à Hachem, même si Avraham avait toutes les bénédictions, seul le fait d'avoir une descendance pourrait vraiment le satisfaire. Comme Avraham le dit lui-même à Hachem, avant la naissance de son fils : "Hachem, que peux-tu m'accorder (comme bénédiction) si je suis sans enfant"
Pour Avraham, la seule réelle bénédiction était d'avoir une descendance. Ainsi, en même temps que le verset dit qu'"Hachem bénit Avraham dans tout", et qu'il lui accorda tout, la Torah fait allusion, au fait qu'Il lui donna un fils. Car c'était cela pour lui la seule réelle bénédiction sans laquelle toutes les autres bénédictions ne vaudraient rien.
C'est parce qu'Il le bénit d'un fils qu'à présent on peut dire qu'Il le bénit ''dans tout'' (bakol).

-> Le Béer Yossef rapporte l'enseignement des Sages selon lequel Eliézer voulait marier sa fille à Its'hak. Alors, Avraham lui dit : "Mon fils est béni et toi (en tant que descendant de Canaan) tu es maudit (par Noa'h). Or, le ''maudit'' ne peut pas s'unir avec le ''béni''.
Cependant, on peut s'interroger sur cela. En effet, si certes Avraham a été béni par Hachem, on ne trouve pas que Its'hak a lui aussi était béni.
La Torah ne dit clairement qu'Hachem a béni Yits'hak qu'après la mort d'Avraham. Ainsi, comment Avraham a-t-il pu dire : ''Mon fils est béni'', raison pour laquelle il ne peut pas épouser la fille d'Eliezer?

La réponse est qu'après l'épreuve de la ligature d'Its'hak, Hachem bénit Avraham et lui dit : "Bénir Je te bénirai". Et Rachi d'expliquer cette redondance en disant qu'une bénédiction revient au père et l'autre au fils.
Ainsi, on trouve ici qu'Hachem a aussi béni le fils, c'est-à-dire Its'hak, en allusion par la redondance de l'expression : "Bénir Je te bénirai". Et de ce fait, s'il est béni, Its'hak ne peut plus épouser la fille d'Eliezer.
=> Ainsi, la Torah dit qu'Hachem bénit Avraham ''dans tout'', à savoir ''par son fils'', c'est-à-dire qu'Il a aussi béni son fils. Dès lors, il devait envoyer Eliezer chercher une femme pour Its'hak et ne pouvait plus lui donner sa fille.

-> Le Arizal dit que quand les anges annoncèrent la naissance d'Its'hak, ils dirent : "Il y aura un fils à Sarah ta femme". Ils attribuèrent le fils à Sarah et non à Avraham. Cela signifie qu'Its'hak aura une âme d'une dimension féminine, à l'image de sa mère. Et avec une telle âme, il ne pourra pas avoir d'enfants.
De plus, nos Sages disent que quand Avraham s'apprêta à sacrifier Its'hak, l'âme de ce dernier quitta son corps. Et alors, Hachem lui restitua une autre âme, cette fois-ci d'une dimension masculine, qui pourra désormais enfanter. Dès lors, Its'hak, doté d'une âme d'une dimension masculine, peut être attribué à Avraham, son père.
Il est devenu ''fils pour Avraham'', et plus seulement ''pour Sarah''. Et puisqu'à présent il pourra enfanter, il est donc arrivé le moment qu'il se marie.
=> Le verset dit donc : "Hachem bénit Avraham dans tout" = c'est-à-dire avec un fils. A présent, ce fils est attribué à Avraham (et pas à Sarah), avec une âme masculine, qui peut enfanter. Dès lors, il s'apprêta à le marier.

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2°/ La guémara (Baba Batra 16b) nous enseigne :
- selon certains, Avraham a eu une fille qui s'appelait : bakol.
[D. a gratifié Avraham d'une fille qui brillait positivement en tout (bakol).]

- selon Rabbi Méïr : il n'a pas eu une fille, mais un garçon.

Pourquoi est-ce une telle bénédiction de ne pas avoir une fille?
Le Rambam écrit dans une lettre que le fait d'avoir une fille entraîne des cheveux blancs à son père, car il s'inquiète de trouver le bon chiddou'h pour elle.

Le Ktav Sofer dit que ces 2 avis sont vrais (élou véélou divré Elokim 'haïm).
Lorsque Its'hak est né, les gens affirmaient que son vrai père était Avimélé'h, puisque Avraham était trop âgé pour en être le père.
Hachem a alors béni Avraham d'une fille. En ayant une fille, bien après l'épisode avec Avimélé'h, il était apparent que Avraham pouvait avoir des enfants, et les gens ont alors cessé de dire que Avimélé'h était le père de Its'hak.

=> Avraham a nommé sa fille : bakol, qui a la même guématria que : ben (un garçon), car c'est grâce à sa fille que son fils a été authentifié comme étant le sien.
La fille d'Avraham est alors morte, faisant qu'il n'avait plus aucun soucis à son sujet.

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-> "Avraham avait une fille du nom de Bakol" (guémara Baba Batra 16).
D'où nos Sages ont-ils conclu qu'Avraham avait aussi une fille, alors que cela n'est pas mentionnée dans la Torah?

Dans la guémara (Yébamot 6,6), il y a une discussion sur l'accomplissement de la mitsva d'avoir des enfants.
Selon la maison de Chamaï, il faut au moins 2 fils pour avoir accompli la mitsva, tandis que pour la maison d'Hillel, il faut un fils et une fille, comme il est écrit : "mâle et femelle Il les créa", et dans cette discussion la loi juive a été fixée selon la maison d'Hillel.
Par conséquent, étant donné que d'après la tradition de nos Sages, Avraham a accompl toutes les mitsvot de al Torah avant même qu'elle n'ait été donnée, on doit supposer qu'il a aussi accompli la 1ere des 613 mitsvot.

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3°/ Lorsque les lettres du mot : "bakol" (בַּכֹּל) sont écrites de la façon dont elles se prononcent :
-> bét = בית => valeur de : 412
-> caf = כף => valeur de : 100
-> laméd = למד => valeur de : 74
= on obtient un total numérique de 586, qui a la même valeur que le mot : Shofar (שופר).

Yits'hak a été amené comme sacrifice sur l'autel, jusqu'à ce qu'un ange vienne pour l'épargner. Un bélier venant d'apparaître va alors être sacrifié à sa place par Avraham.

De ce bélier, la corne va être utilisée :
-> lors du don de la Torah au mont Sinaï (Pirké déRabbi Eliézer 31) ;
-> afin d'annoncer la venue du Machia'h (Yéchayahou 27,13).

Pour les juifs, la Torah et le Machia'h sont "toutes choses" (bakol).
=> Avraham a été béni par un fils qui sera impliqué dans la fourniture de ce "tout" au peuple juif.

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle issue de dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

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4°/ L'essentiel de la bénédiction que peut recevoir un homme Juste, c’est lorsque tout le monde est béni. En effet, il ne recherche pas son bien-être individuel, mais bien la réussite collective.
C'est ce que dit le verset, en allusion : "Hachem bénit Avraham en tout (בכל)", que l’on peut aussi traduire par " par tous".
Ainsi, Avraham a été béni par le fait que tous l’ont été. C’est seulement quand tout le monde est béni que Avraham peut considérer l’être également.
[Kédouchat Levi]

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5°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses" = le midrach dit que Yichmaël s'est repenti du vivant d'Avraham.

Nous savons que "tout vient du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), et si Yichmaël était mauvais, pourquoi Hachem a-t-Il provoqué son repentir, alors qu "Il ne l'a pas fait pour tous les peuples"?

Le 'Hida (Pné David) répond que Yichmaël a certainement pensé de lui-même à la téchouva, mais s'il n'y avait pas eu le mérite d'Avraham, il n'aurait pas été accepté, car ses intentions de repentir n'étaient pas suffisantes.
En effet, sa méchanceté avait créé beaucoup d'accusateurs qui se levaient contre lui.
=> C'est l'amour d'Avraham qui a fait taire ces accusateurs, alors son désir de repentir a commencé à monter vers le Ciel et à être accepté.
[Grâce au mérite d'Avraham, D. vint au secours d'Ichmaël]

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6°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses" = "c'est-à-dire qu'il lui avait livré son mauvais penchant."
[midrach Béréchit rabba Lé'h lé'ha chap.11]

Nous devons aspirer à imiter les actions de nos ancêtres, dont leur détermination nous invite à surmonter les faiblesses de notre nature et à la dominer.

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-> "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" (‘Hayé Sarah 24,1)

Le midrach dit que c'est une référence au fait que Avraham a accompli la mitsva de la Soucca.
Quel en est le lien?

Le Gaon de Vilna dit que la réponse tient dans le mot : bakol (בַּכֹּל), dont ses lettres aux 3 versets décrivant la mitsva de la Soucca :
- le bét en liaison avec : "béSouccot téch’vou chiv’at yamim" (Vous demeurerez dans des Souccot durant 7 jours – Emor 23,42) ;
- le kaf : "kol aézra’h béIsraël yéchévou baSouccot" (toute personne originaire d’Israël demeurera dans la Soucca - Emor 23,42) ;
- le lamèd : "léma’an yéd’ou doroté’hèm, ki baSouccot ochavti ét béné Israël" (afin que vos générations sachent que j’ai donné des Souccot pour demeure aux bné Israël – Emor 23,43).

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-> Dans le birkat hamazone, nous disons : "De même que tu as béni nos Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, bakol, mikol, kol, alors bénis nous tous ensembles d'une bénédiction complète, et nous disons : amen. (kmo chénitbaré'hou avoténou ...).

Nous pouvons remarquer que chaque Patriarche est référé par une des 3 variations du mot : "kol".
Nous demandons ici : "une bénédiction complète".
Quelle est la nature de tout cela?

Le rav Guttman répond qu'une "bénédiction complète/totale", c'est la capacité de trouver du bonheur dans sa vie.
On a ainsi :
-> le "bakol" = "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" (‘Hayé Sarah 24,1).
Avraham était très riche matériellement, intellectuellement et dans tous les domaines de la vie, et il a choisi d'utiliser pour les autres tous ses cadeaux dont Hachem l'avait gratifié.
Ainsi, notre Patriarche Avraham, nous apprend que la 1ere clé du bonheur est d'arrêter de ne penser qu'à soit même, et de commencer à donner aux autres : de faire du 'hessed, de répandre de la émouna, de la joie, ...

-> le "mikol" = [Its'hak dit: ] "J'ai mangé de tout (mikol)" (Toldot 27,33)
Its'hak s'est nourri de chacune des situations de sa vie (bonne ou mauvaise) pour grandir et devenir un tsadik, plutôt que d'en être frustré, triste et de s'apitoyer sur son sort.
Ainsi, notre Patriarche Its'hak, nous apprend que la 2e clé du bonheur est de toujours chercher à grandir, à devenir meilleur.
[tout ce qui m'arrive dans ma vie est fait sur mesure par papa Hachem pour mon épanouissement personnel]

-> le "kol" = [Yaakov dit: ] "D. m'a été bienveillant et j'ai tout (kol)" (Vayichla'h 33,11).
Quoique la vie ait pu lui accorder, Yaakov était toujours content et reconnaissant à Hachem de lui donner exactement ce dont il a besoin.
Ainsi, notre Patriarche Yaakov, nous apprend que la 3e clé du bonheur est d'être toujours heureux et reconnaissant, parce que totalement satisfait de ce qui nous avons, car provenant uniquement de Hachem.
[plutôt que de passer sa vie à se dire : "si j'avais ... quand j'aurai .. alors je serais heureux", c'est savoir être joyeux avec ce que l'on a, car on a confiance dans ce que fait notre papa au Ciel]

=> Nous apprenons de nos Patriarches : de savoir donner, de grandir et d'être reconnaissant, et alors nous pourrons avoir une "bénédiction complète", le bonheur dans notre vie.

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-> "Et Hachem béni Avraham dans tout" ('Hayé Sarah 24,1)

Le rav Yéhouda Tsadka nous explique qu'Avraham n'eut pas d'enfant jusqu'à un âge très avancé. De plus, il bénéficia de l'apparition des anges qui lui annoncèrent le miracle auquel il allait bénéficier : avoir enfanté à l'âge de 100 ans. La majorité des gens ont des enfants facilement, sans fatigue particulière, à fortiori sans l'intervention de créatures célestes!
=> Pourquoi Avraham qui était le bien-aimé d'Hachem bénéficia-t-il précisément d'un miracle?

-> Le rav Yéhouda Tsadka répond qu'Avraham notre patriarche devait engendrer le peuple élu. Hachem le rendit stérile dans sa jeunesse afin qu'il rompe complètement le lien avec son père Téra'h l'idolâtre et que l'influence de ce dernier ne puisse avoir aucune emprise sur sa descendance.
Une fois le lien entièrement rompu, comme un arbre que l'on déracine, Avraham engendra miraculeusement un fils et c'est le sens du verset : "Et Hachem bénit Avraham dans tout" ('Hayé Sarah 24,1).
Car le mot בכל (bakol) = "dans tout", à la même guématria que le mot בן (ben) = "fils" soit 52. Cet enfant (בן) provint intégralement (בכל) d'Avraham sans aucune attache à Tera'h.

Il est également rapporté au nom du Ben Ich 'Haï que ce ne sont pas seulement nos Patriarches qui firent face à la stérilité, mais également nos Matriarches, car elles devaient elles aussi rompre les liens avec leurs aïeux afin d'établir une nouvelle généalogie sainte et pure. C'est le sens du verset : "et moi je t'avais planté comme une ligne de choix, d'une espèce toute loyale" (Yirmiyahou 2,21).

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"D. avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)

Que signifie : "bakol" (en toutes choses)?

-> Hachem a donné à 3 personnes le goût du monde à venir déjà dans ce monde.
Il s'agit de : Avraham, Its'hak et Yaakov, puisque Hachem les a béni par : bakol, mikol, kol.
Rachi (guémara baba batra 17a) explique : "kol" = ils ne manquaient de rien.
[leur vie était parfaite dans ce monde, et cela ne venait nullement réduire leur récompense dans le monde à venir]

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Batra 17a), s'interroge : comment comprendre cette béraïta sachant que nos Patriarches ont rencontré de nombreuses souffrances dans ce monde?

Et de répondre : il est certain qu'on fait référence ici à l'aspect spirituel de leur vie.
Les Patriarches étaient tellement ancrés dans leur approfondissement de la Torah, qu'ils ne ressentaient plus la souffrance des difficultés de ce monde.
Leur vie entière était focalisée à faire leur service divin en l'honneur de Hachem.

Le Ben Ich 'Haï y écrit :
Leur joie et leur plaisir d’accomplir toutes les mitsvot et de surpasser toutes les épreuves étaient tellement grands qu’ils ne ressentait aucune pression ni difficulté. Ils vivaient juste pleinement cette vie proche d’Hachem, de Sa Torah et de Ses mitsvot. Car c’est précisément ceci qui nous attends dans le monde à Venir (olam aba) et non pas les plaisirs matériels.
Ceci est en allusion dans notre verset (v.24,1), car il est dit : "et Hachem avait béni Avraham en tout", "tout" se dit "kol" (כֹּל), et si on écrit Kol "plein" c’est-à-dire avec les lettres écrites pleinement : le kouf (כף) et le lamed (למד), alors la valeur numérique est de : 174, soit la même que celle de "dans le monde futur" (baolom aba - בעולם הבא).

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-> Selon le Gaon de Vilna (guémara Baba Batra 16b), Avraham était béni : bakol (בַּכֹּל), qui peut se décomposer en : ב fois כל, soit : 2 fois 50 = 100.
Avraham a été béni par l'ensemble des 100 bénédictions qui existent dans ce monde.

-> Nos Sages disent que le fait de donner de la tsédaka change l'Attribut divin de rigueur en celui de miséricorde.
Avraham est l'exemple de celui qui a pu remplir le monde de 'hessed.
Ainsi certainement, il a pu changer la rigueur divine en miséricorde, ce qui lui a permis d'être béni "en toutes choses" (bakol).
[le Kissé David]

-> Le Gaon de Vilna dit que la qualité de se satisfaire de ce que l'on a (histapkout) est supérieure au niveau d'avoir de la confiance en Hachem (bita'hon).
Mais, il y a une qualité qui les surpasse toutes, c'est la mida de "kol".
Au niveau matériel, il s'agit du fait d'être heureux de son sort (saméa'h bé'helko), c'est-à-dire être persuadé que l'on a absolument tout ce qu'il nous faut (D. me comble), et que l'on ne désire pas plus (sinon Hachem nous l'aurait déjà octroyé).

Avraham est appelé : "tamim" (parfait - v.17,1), car la véritable perfection ne peut être atteindre que lorsque l'on maîtrise la midda de "kol".
[Rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]

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-> "Hachem avait béni Avraham en toute chose(bakol)" ('Hayé Sarah 24,1)

-> Rabbi Zoucha d'Anipoli (cité dans le séfer Mayanot Nétsa'h) affirme que ce verset dit qu'Hachem a béni Avraham avec la bonne mida connue sous le nom de "kol" (tout).
Cette mida est évoquée dans la bénédiction que nous disons le matin : "chéassa li kol tsorki" (qui m'a donné tout ce dont j'ai besoin).
Cela peut être expliqué comme signifiant que tout ce qu'Hachem fait pour une personne est pour son bien ultime. Si Hachem donne quelque chose à quelqu'un, c'est qu'il en a besoin. Avraham a reçu cette bénédiction. Il a reçu la émouna lui permettant de croire qu'Hachem lui donnait toujours exactement ce dont il avait besoin.

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-> "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)

Le Imré Moché commente : il l'a béni du trait de caractère de savoir se satisfaire avec ce que l'on a, ce qui entraîne le sentiment d'être béni "en toutes choses".¨

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+ "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)

-> "en toutes choses" se dit dans le texte : "bakol" (בַּכֹּל).
Le Divré Shmouël dit que c'est l'acronyme de : "brit karati léénaï" (בְּרִית כָּרַתִּי לְעֵינָי - Iyov 31,1), qui signifie : "J'ai fait un pacte avec mes yeux [de les garder de voir des choses interdites]".

Le Divré Shmouël écrit : "La 1ere porte pour la sainteté (kédoucha) est de garder ses yeux. La porte suivante pour la kédoucha est de garder ses paroles.
"D. avait béni Avraham en toutes choses (bakol)" = Hachem a béni Avraham dans ces sujets qui sont la fondation du service Divin."

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+ "Avraham était vieux, avancé dans la vie ; et Hachem avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)

-> Le Haémek Davar dit que ce verset donne 2 raisons pour lesquelles Avraham n'est pas allé lui-même chercher directement une femme pour son fils Its'hak.

1°/ Avraham était âgé, et il ne savait pas combien de temps il allait encore vivre. Il craignait ainsi de mourir pendant ce long voyage [nécessaire avant de trouver la femme d'Its'hak].

2°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses"
D'après le Haémek Davar, "bakol" signifie que de très très nombreuses personnes venaient à Avraham pour bénéficier de son aide, de son renforcement et de ses conseils dans tous les domaines.
Par exemple, la guémara (guémara Baba Batra 16b) rapporte que Avraham avait un diamant autour de son cou, et tout celui qui le regardait guérissait immédiatement.
Certains affirment que cela signifie que Avraham priait pour eux.
Ainsi, Avraham savait qu'il ne pouvait pas partir à la recherche d'un chidou'h, car tant de personnes avaient vraiment besoin de lui, et à la place il a envoyé Eliézer.

Le Haémek Davar conclut que : Ce verset révèle la tsidkout d'Avraham. Il a donné priorité à la possibilité de répondre aux besoins de toute personne qui venait le voir, et il a laissé à son serviteur la mission de trouver le chidou'h [au combien important puisqu'étant la 2e Matriarche du peuple juif!].

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-> A Yaakov est associé le mot : kol, car il a dit : "yech li kol" (j'ai tout - Vayichla'h 33,11), et son bonheur venait du fait qu'il ressentait qu'il ne manquait de rien, car il cherchait simplement à accomplir sa tâche et il ne cherche pas à posséder.
[rabbi Chimchon Raphael Hirsch - 'Hayé Sarah 24,1]

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+ "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)

-> Un jour, Rabbi Aharon de Karlin reçut Rabbi Moché de Kobrin à sa table, pour prendre un repas. Au milieu du repas, Rabbi Aharon relata à son invité que sa fille était très malade et qu'elle a besoin de la Miséricorde Divine.
Rabbi Moché lui dit : "Commentant le verset : ''Hachem bénit Avraham avec tout'', la guémara explique que Avraham avait une pierre précieuse à son cou et celui qui la regardait guérissait. Mais en quoi consistait cette pierre précieuse? En fait, cela fait allusion à la Mitsva si chère aux yeux d'Avraham de recevoir les invités dans sa tente. Cette si grande vertu, c'est elle cette pierre précieuse, qui ornait le cou d'Avraham. Et on voit ici que c'est un mérite tellement grand et tellement précieux, qu'il a la force de guérir les malades. A présent, Rabbi Aharon, le père de la fille malade nous reçoit si généreusement à sa table. Il a, suspendu à son cou, la merveilleuse pierre précieuse de cette Mitsva. Que la fille regarde donc son père et qu'elle guérisse" ...
Et c'est ce qui se passa.

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2021/11/07/33567

"Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

-> Le midrach rabba (Béréchit 56,8) nous dit :
"Avraham étendit la main et prit le couteau, pendant que des larmes coulaient à flot de ses yeux, et ce, bien que son cœur se réjouissait d'accomplir la volonté de son Créateur"

En lisant l'épisode de la Akéda, on peut penser qu'Avraham avait perdu tout sentiment paternel, et donc que l'épreuve n'était pas si dure.
On peut s'imaginer (à tord) Avraham allant le cœur dur, sans pitié égorger son fils ...

Ce midrach nous apprend qu'Avraham était un père authentique qui aimait énormément son fils, et qui était remplit de compassion à son égard (en témoignent le fait qu'il verse des torrents de larmes de tristesse, de peine, de voir son fils sur le point de mourir).

Néanmoins, il n'a pas permis à ses instincts de père et à son amour phénoménal pour son fils, d'empêcher la réalisation d'un commandement de D.

-> Sur le verset : "Avraham dit à ses jeunes gens (selon le midrach : Eliézer et Ichmaël) : "Restez ici avec l'âne, tandis que moi et le jeune homme (Yits'hak) nos irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5), le Tiféret Chlomo nous donne une belle explication.

Pourquoi, justement à ce moment-là, Avraham a-t-il trouvé bon d'humilier ses hommes, et son disciple Eliézer en particulier?

En réalité, notre patriarche a voulu faire connaître la grandeur de son amour pour Yits'hak avant la ligature.
Son fils Yichmaël et son disciple Eliézer ne comptaient à ses yeux que comme des ânes en comparaison à lui ("jeunes gens" et "l'âne" sont mis sur le même niveau dans le verset).
Et malgré tout son amour pour son fils, il allait l'immoler devant D.

Après l'épreuve, il est écrit : "Avraham retourna vers ses hommes et ils se mirent en route ensemble" (Vayéra 22,19), comme il n'était plus nécessaire de révéler son amour pour Yits'hak, ils redevinrent importants à ses yeux ("ses hommes") et il partit avec eux.

[Rav Simson R. Hirsch commente le terme "ensemble" par : "sans le moindre sentiment de supériorité, ils ont repris leur chemin avec eux" ]

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-> "Avraham étendit sa main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

-> Sur ce verset, nos Sages nous enseignent que, par l'intermédiaire du sacrifice d'Its'hak, Avraham a inscrit, dans l'essence même de sa descendance, la notion du sacrifice pour Hachem, c'est-à-dire la capacité de mourir pour sanctifier le nom de D., sans en attendre de récompense.

Nos Sages nous apprennent qu'au moment où Avraham reçut l'ordre de sacrifier Its'hak sur l'autel, il comprit alors qu'il n'était plus apte à être la racine et le fondement du peuple saint d'Israël. Il pensa alors qu'Hachem avait, en fait, choisi un autre Tsadik à sa place, que quelqu'un d'autre méritait davantage que lui d'être à l'origine du peuple. Hachem lui demanda donc de sacrifier son fils afin d'éteindre sa lignée, nous trouvons une allusion à cela dans le texte : "Et il vit l'endroit de loin" (וַיַּרְא אֶת הַמָּקוֹם מֵרָחֹק - Vayéra 22,4)
Avraham vit "l'endroit" (הַמָּקוֹם) = c'est en fait Hachem (comme nous le récitons dans la Haggada de Pessa'h, dans le passage Barou'h Hamakom) qui est l'Endroit du monde ;
"de loin » = comme si Hachem S'éloignait de lui et ne désirait plus son service, ni celui de sa descendance.

Avraham aurait pu penser : puisqu'Hachem a décidé d'annuler Son alliance avec moi et ma descendance, et qu'Il ne désire plus notre service divin, pourquoi devrais-je alors sacrifier mon fils unique, celui que j'aime? Qu'il reste vivant auprès de moi et que je puisse profiter de lui durant ma vieillesse.
De plus, Hachem ne m'a pas ordonné explicitement de sacrifier Its'hak, mais Il me l'a demandé comme un service volontaire, comme il est écrit : "Prends, Je t'en prie, ton fils" (קַח נָא אֶת-בִּנְךָ - Vayéra 22,2) ; en effet, chaque fois qu'il est écrit dans la Torah נָא, cela signifie "une demande" (Rachi).
Malgré tout, Avraham partit sacrifier son fils Its'hak, dans la joie et l'amour.

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Lorsque Avraham s'est rendu sur le mont du Temple avec son fils Its'hak pour le sacrifier, il a également emmené Ichmaël et Eliézer.
Nos Sages nous racontent qu'en arrivant sur les lieux, ils virent de loin le mont Moriah. Avraham a mérité d'y voir du feu : la Présence Divine sur la montagne.
Its'hak a également vu un nuage : la Présence Divine et un feu sur la montagne ...

Avraham a interrogé Eliézer : "Que vois-tu?" Il a répondu : "Des moutons, des oliviers, des bédouins".
Il a répondu : "Reste ici avec les ânes : vous êtes équivalents".
Il a également interrogé Ichmaël : "Que vois-tu?" Il a aussi répondu : "Des rochers, des moutons ..." Il lui a dit : "Toi et les ânes sont équivalents".

=> Est-ce que celui qui ne voit pas la Présence Divine est un âne? Qu'il leur dise qu'ils sont de simples êtres humains ne voyant rien, mais de là à les traiter d'ânes? A ce point-là?!

Avraham a voulu révéler à Ichmaël et Eliézer un grand fondement : un homme créé par Hachem n'est pas seulement un ustensile apte à la révélation d'Eliyahou haNavi, mais il a la capacité d'être un char de la Gloire divine.
Un homme a les possibilités de voir Hachem.
Avraham, en constatant que lui et son fils Its'hak voyaient la Présence Divine, et qu'Ichmaël et Eliézer ne voyaient rien, a dit : "Ce n'est pas que vous êtes des personnes simples, mais vous n'êtes pas l'ustensile que D. a créé.
L'ustensile créé par D. peut voir la Présence Divine. Si vous ne voyez rien, c'est le signe que votre ustensile n'est pas si propre, il n'est plus aussi pur qu'au moment de sa création" ...

Si nous n'avons pas le mérite de voir des miracles et des merveilles, ce n'est dû qu'à la poussière qui s'est introduite dans nos yeux : la colère, la médisance, toutes sortes de péchés.
Nous devons nous putrifier, purifier nos yeux et notre âme de toutes les visions interdites et indécentes, nous pourrons alors faire partie de ceux qui distinguent la Présence Divine.

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-> En chemin vers le mont Moriah pour la Akédat Yits'hak, Avraham ordonna à Yichmaël : "Reste ici avec l'âne ( ='Hamor)" [Béréchit 22,5]
'Hamor fait allusion à Yichmaël car il n'a jamais essayé de dompter ou canaliser ses instincts animaux.

L'arrivée du machia'h est décrite par nos Sages comme celle d'un "pauvre chevauchant un âne ('hamor)".
Le Maharal écrit que cette allégorie illustre la force spirituelle du machia'h qui sera capable de maîtriser sa nature matérielle ('hamor est de la même racine que 'homer = la matière).

[b'h, issu du divré Torah : https://todahm.com/2014/08/08/les-traits-de-caractere-de-yichmael ]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1210) écrit :
Notre paracha (Vayéra) met en scène la grandeur de notre patriarche Avraham et son abnégation hors pair pour se plier à l’ordre divin de sacrifier son fils, abnégation qui surpassa son amour pour ce dernier.
Faisant abstraction des 100 années durant lesquelles il avait tant attendu d’avoir un enfant qui poursuivrait sa mission de diffuser le Nom de D. dans le monde, chassant de son cœur son puissant amour pour Its’hak, il se mit en route pour accomplir la volonté du Créateur.
Dès ce moment, il considéra qu’Its’hak n’appartenait qu’à Hachem et n’était plus son fils, comme le laisse entendre le verset : "Moi et le jeune homme, nous irons jusque là-bas".

Nous trouvons, à cet égard, une halakha rapportée par le Rama (Ora’h ‘Haïm 98,1) : "Il est interdit d’embrasser ses jeunes enfants à la synagogue, afin de fixer dans son cœur qu’aucun amour n’égale celui de Hachem".
C’est pourquoi, lorsqu’Avraham alla accomplir l’ordre de D., il maîtrisa son amour pour son fils en le considérant comme un jeune homme ordinaire ; de la sorte, il intégra en lui la suprématie de l’amour de Hachem.
Cependant, la Torah précise qu’il dut maîtriser sa miséricorde envers Its’hak.

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-> Le rav Karelenstein enseigne que lorsque Avraham et Its'hak s'approchaient du mont Moriah pour la Akéda, Avraham dit : "moi et le jeune homme nous irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5)

Les mots : "jusque là-bas" se disent : ad ko (עַד-כֹּה).
Le Séfer Méor Enayim écrit que le mot : ko (là-bas - כֹּה - valeur de 25) est une allusion à 'Hanoucca, qui se déroule le 25 Kislev.

Le mont Moriah, lieu de la Akéda, est également le lieu du Temple (symbole de la résidence de D. dans ce monde).

[ => D'une certaine façon, la fête de 'Hanoucca est dans le temps ce qu'est la sainteté du Temple dans l'espace.]

['Hanoucca se passe le 25, comme une invitation pour que l'on fasse un pas de plus vers Hachem, arrivant alors au 26, qui est la guématria du Nom divin (יהוה).
=> 'Hanoucca est cette invitation à illuminer le monde, pour être plus proche et avoir davantage conscience de D.]

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-> L'épreuve du sacrifice d'Itsh'ak constitua la plus terrible épreuve de l'histoire de l'humanité.
[Rav Aharon Kotler - michnat Rabbi Aharon]

-> "Tous deux [Avraham et Its'hak] portent les pierres, tous deux portent le feu et tous deux portent le bois.
Avraham ressemble à celui qui s'apprête à marier son fils, et Its'hak ressemble à celui qui se rend à son propre mariage."
[midrach Yalkout Chimoni - chap.101]

Le rav Aharon Kotler fait remarquer que cette épreuve était un mélange :
- d'amour, comme on vient de le voir ;
- et de crainte, car pour Avraham la Akéda devait démontrer que : "désormais, j'ai constaté que tu crains Hachem".
=> Le fondement de l'épreuve fut la crainte sur laquelle s'est ajoutée un immense sentiment d'amour.

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Lorsqu'il perdu son fils, le 'Hafets 'Haïm, leva les yeux au ciel et prononça les paroles suivantes :
"Maître du monde, l'intense amour que je portais, en mon cœur, à mon fils, je Te le donne".

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+ "Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

-> "Avraham regardait Its'hak et Its'hak regardait les anges dans le ciel.
Its'hak les voyait, mais pas Avraham." (Targoum Yonathan)

-> "Au moment où Its'hak avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux."
(Rachi sur le verset 27,1 - Toldot)

=> Comment comprendre que seul Its'hak pouvait voir cette réalité des anges?

En ce qui concerne Its'hak, il avait terminé sa part de participation à l'épreuve de la Akédat (étant passivement ligoté sans pouvoir bouger), et ainsi il pouvait voir les anges, et assister à la sainteté, à la magnificence de la Akéda, qui est un mérite du peuple juif pour toutes les générations.
Avraham était toujours en plein milieu de l'épreuve. Le yétser ara étant en train de le convaincre de ne pas continuer la Akéda, et c'est pour cela qu'il ne devait pas réaliser les grandes choses qu'il faisait, car sinon il n'y aurait plus d'épreuve.

=> C'est ce qui nous arrive. Au quotidien, nous sommes testés/éprouvés et nous n'avons pas conscience des infinies bontés qui vont nous arriver ensuite, si nous réussissons l'épreuve.

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+ "Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)

N'est-il pas évident que si une personne prend un objet, c'est qu'elle a étendu sa main?
Que nous apprennent ces mots en apparence superflus?

Le Yalkout haGuerchouni apporte la réponse suivante.
Nos Patriarches avaient purifié leur corps à un tel niveau, que leurs membres sentaient ce qu'il était bon de faire, et réalisaient spontanément les mitsvot d'eux-mêmes.

Lorsque Avraham a reçu l'ordre de sacrifier son fils, tous ses membres ont désiré faire ces paroles de Hachem.
C'est ainsi qu'il s'est levé tôt le matin, et durant toute la journée, ses membres l'ont mené pour faire la volonté de D.

Cependant, l'ordre de Hachem n'était qu'un test pour Avraham.
En effet, lorsqu'est venu le moment de prendre le couteau pour égorger Its'hak, sa main a ressenti que ce n'était pas la véritable volonté de Hachem et elle a refusé de s'étendre.

Mais puisque Avraham avait entendu l'ordre de Hachem, et qu'il savait qu'il devait y obéir, il s'est alors forcé d'étendre sa main contre sa volonté.

=> Ainsi, ces mots en apparence superflus, viennent en réalité nous indiquer que Avraham a dû débloyer un effort particulièrement important, en allant à l'encontre de lui même pour D.

"Quand son fils Its'hak lui naquit. Sarah dit : "D. m'a fait un rire" (Vayéra 21,5-6)

-> Rachi citant le midrach nous dit : "De nombreuses femmes stériles sont devenues enceintes en même temps qu’elle, beaucoup de malades ont été guéris ce jour-là, de nombreuses prières ont été exaucées comme les siennes, il y a eu une grande joie dans le monde." (Beréchith raba 53, 8).

-> Rabbi Na'hman de Breslev nous enseigne :
"Yts'hak a été le 1er enfant à naître juif.
Il a été appelé Yits'hak car la sainteté de la nation juive dépend de la joie au moment de l'accomplissement des mitsvot et de la réalisation du service de D." (Likouté Halakhot II,146a)

-> Le midrach Rabba (53,7) nous enseigne à propos du nom Yts'hak (יצחק) que : "
- le youd est là pour les 10 commandements que tous les juifs écouteront au mont Sinaï ;
- le tsadik représente le fait que Sarah avait 90 ans lorsqu'il est né ;
- le 'hét renvoie au fait qu'il a été le 1er enfant juif à se faire circoncire le 8e jour ;
- le kouf est en rapport au fait qu'Avraham avait 100 ans à sa naissance."

Lorsqu'il est né, Sarah a dit : "D. m'a fait un rire (ts'hok assa li Elokim), quiconque l'entendra rira à son sujet"

Par l'utilisation du mot : "rire" (ts'hok - צְחֹק), Sarah dit que ce qui correspond à ces 3 lettres s'est réalisé (elle avait 90 ans, Avraham 100, et la brit a été faite le 8e jour).
L'utilisation du passé (m'a fait un rire) y renvoie.

La suite du verset est au futur (quiconque l'entendra rira), et fait allusion au fait que tous les juifs entendront les 10 commandements au mont Sinaï.

=> d'où le fait que le nom soit : Yts'hak (יצחק).

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-> Its'hak, c'est le rire de la foi (émouna) triomphante.
[combien de nations ont voulu notre mort, et nous existons encore! Nous avons même de nouveau notre pays!]
Its'hak, c'est le rire de l'Histoire ... mais cependant, il ne faut pas oublier de ressembler a Its'hak car sinon nous serons la risée de l'Histoire (pourquoi n'avons-nous pas utilisé pleinement nos si sublimes capacités).

[le peuple juif est né de parents qui n'avaient pas d'organes pour concevoir, et cela témoigne d'à quel point notre existence est miraculeuse car nous avons Hachem avec nous!
Si nous nous éloignons de D. par notre comportement, alors Il en fait de même, et les autres nations peuvent nous nuire (dans un but de nous réveiller pour que nous courrons nous réfugier de nouveau vers papa Hachem!).]

[rira bien qui rira le dernier = az yimalé ch'hok pinou ...]

-> Le rabbi Chimchon Raphael Hirsch (Béréchit 17,17) écrit :
"Tout le début du peuple juif prête au rire (cf. Sarah!), son histoire comme ses espérances.
La vie juive toute entière est fondée sur ces mêmes espérances et apparaît, aux yeux de celui qui ne considère les choses qu'en fonction de leur rapport naturel et habituel de causalité, comme la plus grossière et la plus déplacée des prétentions.
Celle-ci ne devient raisonnable que lorsque l'on admet l'existence ... d'un D. libre et tout-puissant.
[...]
contrairement à toutes les puissances apparues dans le cours de l'Histoire mondiale, le peuple juif est "un doigt divin" au milieu des hommes, un peuple qui représente jusqu'à ce jour, pour celui qui nie D., le comble du risible.
Les rires qui poursuivent le juif à travers l'histoire sont la preuve irrécusable de la nature Divine de son cheminement."

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-> A sa naissance Its'hak n'avait aucune ressemblance avec son père.
Lorsqu'on commença à médire (c'est grâce à Avimélé'h qu'elle est enceinte!), alors son visage se modifia, et il fut l'exacte réplique d'Avraham.
Les calomnies cessèrent immédiatement, et on admit unanimement qu'Its'hak était le fils d'Avraham.
[Méam Loez - Vayéra 21,1]

[d'une certaine façon, il en est de même avec les juifs, les enfants aimés de Hachem.
Dans ce monde, ils sont moqués (libre arbitre oblige), mais très bientôt avec la venue du machia'h, leur visage reflétera leur très grande proximité avec D.!]

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-> Quand Sarah donna naissance à Its'hak et que les hommes apprirent ce miracles, des femmes stériles accoururent de toute part lui demandant de prier en leur faveur. Ses prières furent exhaussées et D. leur accorda la fécondité.

Une rumeur différente se répandit selon laquelle l'enfant était d'Hagar et que Sarah faisait croire qu'il était à elle. Pour désamorcer cette rumeur, D. assécha le sein des femmes de la contrée. Sachant que Sarah était une sainte, elles vinrent toutes à elle et embrassèrent ses pieds en disant : "Accorde-nous une faveur, et donne-nous une goutte de lait pour nos enfants.
[...]
Bien qu'âgé de 90 ans, Sarah n'exposa pas ses seins de façon impudique, afin que les femmes fassent de même.
Pourtant, dans ce cas précis, Avraham s'opposa à elle et lui dit : "L'heure n'est pas à pudeur. Ne voile donc plus tes seins afin que tous reconnaissent la gloire de Hachem. Montre-leur combien les seins asséchés d'une femme de 90 ans regorgent soudain de lait."

Sarah l'écouta et exposa ses seins. Ils ruisselaient comme 2 fontaines, produisant du lait pour tous les enfants ... Bien qu'elle n'eut qu'un enfant, elle en allaita de nombreux, partageant sa joie et faisant connaître le miracle Divin.

Le jour de la naissance d'Its'hak, les sourds et les aveugles furent guéris de leur handicap.
[...]
Le monde devint encore plus lumineux lors de la naissance d'Its'hak.

Les femmes qui venaient faire allaiter leurs enfants au sein de Sarah s'écriaient : "Nous ne sommes pas dignes d'allaiter nos enfants au lait de cette sainte".
Celles qui venaient pour le nom Divin devenaient des femmes craignant Hachem, mais celles qui en secret se moquaient de Sarah, car elles en étaient jalouses, leurs enfants bénéficièrent des honneurs de ce monde. Mais lorsqu'ils refusèrent la Torah, ils furent destitués de leur pouvoir.

[Méam Loez - Vayéra 21,5-7]

"Le 3e jour, Avraham, levant les yeux, aperçut l'endroit de loin" (Vayéra 22,4)

-> Le 3e jour n'était autre que Roch Hachana (1er Tichri de l'an 2086 après la Création) [selon le Aboudraham].

-> "Avraham a remarqué un nuage qui planait au-dessus de la montagne et y a vu un signe de la présence de D."
[ Pirké déRabbi Eliézer]

-> "Avraham a vu l'emplacement du Temple, où ses descendants serviront D."
[ Yalkout Réouvéni]

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-> Rabbi Lévi commente les mots : "il aperçut l'endroit de loin" :
Il vit une nuée qui couvrait la montagne.
Avraham dit alors à Its'hak : "Vois-tu ce que je vois?" Il répondit : "Oui!"
Puis, il posa la même question aux 2 jeunes gens qui les accompagnaient. Comme ils répondirent par la négative, il leur dit : "Puisque vous ne voyez rien, tout comme l'âne, restez ici avec lui".
[midrach Yalkout Chimoni 99 ; midrach Béréchit rabba 56,2]

-> Le rav Chmouël Rozovsky fait remarquer que cette vision n'était pas naturelle, car dans ce cas, bien évidemment Eliézer et Yichmaël qui accompagnaient Avraham auraient également aperçu le nuage.
Il s'agissait en réalité d'une vision spirituelle, qu'ils ne percevraient pas, et Avraham les compara à l'âne, qui lui non plus n'avait certes pas vu ce nuage.

Le rav Rozovsky explique que selon la Torah, l'homme peut accéder à des visions prophétiques. Ainsi, il est écrit (Tana déBé Eliyahou rabba 9,1) : "Je témoigne sur le ciel et la terre que tout homme, juif ou non, homme ou femme, ou même un serviteur, peut en fonction de ses actions, mériter de recevoir le don de prophétie".

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-> Nos Sages nous indiquent que ces 2 jeunes gens (shéné néarav) étaient Ichmaël et Eliézer, qui avaient un très haut niveau de sagesse et de spiritualité, mais néanmoins inférieur à celui de Avraham et Its'hak, tant et si bien qu'ils furent qualifiés d'"ânes".

Le Slaba de Slabodka (Ohr haTsafoun) rapporte la guémara (Shabbath 112) :
Rabbi Zeira dit : "Si les générations passées étaient comme des anges, alors nous sommes comme des hommes ; s’ils étaient comme des hommes, alors nous sommes comme des ânes ; et pas des ânes comme celui de Rabbi 'Hanina ben Dossa ni celui de Rabbi Pin'has ben Yaïr, mais comme des ânes ordinaires."

Pour ce Sage également, le fossé qui séparait sa génération de celle qui l'avait précédée était aussi incontestable que ce qui distingue un homme d'un âne.
Or, il ne fait aucun doute que les Grands du temps de rabbi Zéira étaient animés d'une immense sagesse que nous sommes aujourd'hui incapables d'imaginer.
La génération précédente avait une force de discernement si intense qu'une différence abyssale les séparait d'eux.

[ On peut citer :
- Eliézer fut appelé : "Daméssek Eliézer" (littéralement "de Damas"), parce qu'il "puisait et s'abreuvait des enseignements de son maître" (cf. Rachi Lé'h Lé'ha 15,2).
Il s'est également fait circoncire en même temps que Avraham.

- La circoncision fut pour Ichmaël l'occasion d'un très grand rapprochement avec Hachem, au point qu'il se flatta devant Its'hak d'être plus précieux que lui aux yeux de D., puisqu'il avait consenti, à l'âge de 13 ans (et non pas quelques jours après la naissance), à se laisser circoncire. (midrach Béréchit rabba 55) ]

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-> Le père et le fils ont ramassé ensemble les pierres pour construire l'autel, et c'est ensemble qu'ils ont préparé le bois pour le foyer. On aurait dit qu'Avraham préparait les noces de son fils (Its'hak) et que celui-ci érigeait son dais nuptial.
[midrach Yalkout Chimoni 101]

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"[Avraham] prit le couteau" (Vayéra 22,6)

-> "Tout ce que les juifs reçoivent dans ce monde provient du mérite acquis par Avraham en prenant le couteau [afin d'égorger Its'hak]"

[midrach Béréchit Rabba 56,3]

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"[Avraham] ligota Its'hak" (Vayéra 22,9)

-> "C'était la plus difficile des 10 épreuves qu'Avraham a subi"
[guémara Sanhédrin 89b]

-> Rabbi Na'hman de Breslev nous explique que :
"L'épreuve d'Avraham ne résidait pas dans la réalisation de la Akéda, car même une personne simple serait capable de surmonter un tel test si D. lui était apparu.
Le vrai test d'Avraham a été de ne jamais questionner D., malgré le fait que les messages venant de Lui étaient contradictoires :
- D. lui promet que le peuple juif naîtra d'Its'hak
- D. lui demande de sacrifier Its'hak.

Avraham a fait abstraction de cette opposition, car il savait que les voies de D. ne sont pas celles de l'homme. D. dépassant tout, Il peut réaliser des choses contradictoires qui sont incompréhensibles à l'homme.

Ainsi, Avraham a appelé la montagne (lieu de la Akéda) : "Hachem Yiré, comme il est dit en ce jour, sur la montagne, Hachem sera vu" (v.22,14).
Puisque qu'un homme ne peut voir ou comprendre les voies de D., "Hachem sera vu".

Le sommet de la montagne sur lequel Its'hak aurait dû être sacrifié est le mont du Temple, sur lequel les descendants d'Avraham vont en fin de compte servir D."

[Likouté Halakhot VIII,34b-B5a]

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-> Avraham est également allé à l'encontre de ses plus grands principes enseignés tout au long de sa vie, dont le message était l'amour, la charité et le respect entre les êtres humains.
De plus, une de ses vocations était notamment d'abolir la coutume des nations de l'époque qui consistait à sacrifier ses enfants, et voici qu'il devait agir à l'exact opposé.

-> Il est à noter que l'emplacement éternel du Temple se situe sur le mont Moriah (midrach Béréchit rabba 56,3), lieu où Avraham et Its'hak ont fait preuve d'une messirout néfech exemplaire pour rester fidèle à Hachem, et non pas sur le mont Sinaï où le peuple juif a reçu la Torah d'une manière nettement plus passive.
Nous pouvons observer de là l'importance de sacrifier son égo, ses envies passagères, pour rester fidèles à notre Torah, faisant alors que nous devons davantage un lieu de résidence de la présence divine.

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"Ils arrivèrent à l'endroit indiqué par Hachem. Avraham y érigea l'autel, disposa le bois, ligota Its'hak son fils et le plaça sur l'autel, par-dessus le bois" (Vayéra 22,9)

-> Adam construisit un autel et offrit un sacrifice, et cet autel se trouvait exactement au même endroit.
Caïn et Evél, ainsi que Noa'h (après le Déluge) y présentèrent leurs offrandes.
Quand Avraham arriva au sommet du mont, D. lui montra cet ancien autel. Avraham s'attela alors à le rebâtir, et à le restaurer.
C'est la raison pour laquelle la Torah dit qu'il "érigea l'autel", et non "un autel" ...
Ce dernier n'avait pas servi depuis 428 ans, et était en ruine. De plus, il avait subi le tremblement de terre qui avait détruit la tour de Bavél.
Le midrach (Tan'houma) enseigne que cet autel se dresse exactement en face du Trône de gloire.
[...]

Its'hak aida son père à terminer l'autel. Ce dernier était aussi beau qu'un dais nuptial.
Its'hak dit : "Mon cher père, hâtons-nous. Consume bien mes cendres et porte-les à ma mère. Chaque fois qu'elle s'affligera, montre-les lui et rappelle-lui avec quelle joie nous avons accompli la volonté Divine. Cela lui sera d'un grand réconfort. Mon cœur t'accompagne, mon père aimé, toi qui va être si malheureux."
[...]

Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar p.103) affirme que c'est à propos d'Its'hak que la Torah écrit : "Un fils honore son père" (Mala'hi 1,6). Aucun autre fils n'a jamais honoré son père de cette façon. Son respect étant plus fort que sa propre vie.
[le Targoum Yonathan rapporte que Its'hak a demandé à son père de l'attacher fortement afin que son sacrifice soit réalisé parfaitement, sans être invalidé par le moindre faux mouvement de sa part.]

D'ailleurs, c'est pour cela que cet épisode est appelé à juste titre : "le ligotage d'Its'hak" (Akédat Its'hak).
Avraham lia les pieds et les mains d'Its'hak afin qu'il ne bouge pas. Puis, il le plaça doucement sur l'autel, le visage tourné vers le ciel.
Quand Avraham attacha Its'hak, D. aussi attacha les anges gardiens des nations afin d'affaiblir leur pouvoir d'Israël. [midrach Béréchit rabba]
Lorsqu'un animal est immolé, le cho'hét pose son pied sur la bête. Avraham mit aussi son genou sur Its'hak et prit sa gorge avec sa main gauche.
Un court instant, il observa une pause. Malgré son désir d'obéir à D., ses yeux s'emplirent de larmes qui tombèrent dans les yeux d'Its'hak.
Ce fut à ce moment précis, qu'Its'hak, sans défense sur l'autel, commença à prier Hachem pour qu'il l'épargne.

Lors des Séli'hot, nous disons : "Fasse qu'il nous entende comme il a entendu Its'hak sur l'autel" (déané léIts'hak al gabé madbé'ha, anénan!).
En effet, lorsqu'Its'hak pria sur l'autel, il était totalement impuissant, incapable de bouger. Nous sommes dans une situation identique quand nous demandons à D. de nous répondre, comme il le fit à l'égard d'Its'hak. [d'après Abravanel]
[Méam Loez - Vayéra 22,9]

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"Avraham étendit sa main, et saisit le couteau pour immoler son fils" (Vayéra 22,10)

-> A cet instant, le Satan vint, poussa la main d'Avraham et le couteau tomba.
Selon un autre opinion, le Satan entailla légèrement le fil de la lame du couteau, le rendant ainsi impropre au rituel.
Quand Avraham comprit ce qui se passait, il pensa : "A l'évidence, D. ne veut pas que je le tue en tranchant sa gorge. Il attend que je le fasse à mains nues".
Il commença alors à étrangler Its'hak.
[Méam Loez - Vayéra 22,10]

-> Nous voyons combien étaient immenses la sainteté d'Avraham et sa crainte de Hachem. En constatant le mauvais état de son couteau (provoqué par le Satan), il ressentit une profonde tristesse et pensa : "J'ai dû commettre un péché, c'est pourquoi le couteau est impropre et je ne puis présenter mon offrande".
Il voulut donc l'accomplir de ses mains, et D. lui ordonna alors de s'en abstenir.
[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

-> Jusqu'à aujourd'hui, nous subsistons grâce à ce couteau, et nous jouissons des biens de ce monde.
L'opinion générale admet que le mérite de la Akéda n'a pas de fin. Grâce à elle, D. nous prend en pitié.
[Méam Loez - Vayéra 22,1]

-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2015/12/26/4085

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"Mais un ange de Hachem l'appela du haut du Ciel, et il dit : "Avraham! Avraham!"
Il répondit : "Me voici!"
Il reprit : "N'étends pas ta main sur ce jeune homme, ne lui fais aucun défaut! car désormais, je sais que tu crains D., toi qui ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique."
(Vayéra 22,11-12)

-> Selon certains commentateurs, les anges sont incapables de lire dans les pensées de l’homme, à moins que D. ne les leur révèle ... c'est pourquoi l'ange ajouta : "Maintenant je sais que tu crains D.". Avant cela, les pensées d'Avraham lui étaient inaccessibles.
[...]

Il est possible que c'est l'ange en personne qui ait dit : "Tu ne m'as refusé ton fils".
Cette formulation s'explique du fait qu'un ange est créé à chaque bonne action effectuée par un homme.
Les éléments d'un bienfait constituent une partie de l'ange. Si une personne accomplit parfaitement une action, l'ange est achevé. Si par contre, l'homme est animé d'intentions détournées, l'ange est incomplet.

L'ange qui appela Avraham fut créé par la bonne action que celui-ci venait d'accomplir.
L'ange dit : "Je sais que tu crains Hachem, car tu ne m'as point retranché ton fils".
Ses propos signifient : "Par moi-même, je sais que tu crains Hachem. Puisque je suis complet (l'acte de la Akéda étant le plus parfait possible!), je sais que tu as achevé tout ce que D. a requis de toi, avec une intention pure. Je le sais de moi-même."

Selon une autre opinion, il s'agissait de l'ange Mi'haël.
L'ange appela Avraham du haut des cieux afin de ne pas le terrifier. En effet, Avraham en tant qu'être humain, risquait d'être frappé de paralysie en le voyant. C'est la raison pour laquelle D. ne s'adressa pas directement à lui, le choc aurait été trop fort.
Avraham répondit à l'ange : "Hachem lui-même m'a demandé de faire cela à mon fils. Tes paroles ne peuvent me soustraire à son commandement. Ton message est peut-être vrai, mais je ne puis l'accepter car ma mission vient de D."

Hachem ouvrit alors les 7 firmaments en l'honneur d'Avraham. Quand ce dernier vit la présence Divine, il dit : "... Lors de cette épreuve, j'ai surmonté mes plus secrètes émotions et me suis empressé de t'obéir. J'aurai pu te rappeler ta promesse, mais jamais je n'ai eu une telle pensée.
Viendra un jour où les descendants d'Its'hak pécheront et mériteront d'être châtiés. Je requière que tu te souviennes alors du sacrifices d'Its'hak.
Considère-le comme si je l'avais exécuté, car telle était mon intention. Accorde ce mérite à ses descendants et sauve-les du malheur.
Je désire également que tu me promettes que jamais plus, tu n'éprouveras ni moi, ni mon fils. J'ai déjà subi 10 épreuves et je ne peux plus en supporter d'autres. La prochaine fois, je serai incapable de contrôler mes sentiments."

Hachem répondit : "... [Aujourd'hui c'est Roch Hachana,] en ce jour, je jugerai chaque individu dans le monde, grand et petit. Pour chacun, j'édicterai une sentence selon ses actes, car tout est inscrit dans un livre.
Si tu désires que je leur accorde un mérite et me rappelle du sacrifice d'Its'hak, qu'ils sonnent de la corne de bélier (le Shofar), et cela leur sera d'un grand secours.
Sois assuré que cette épreuve équivaut à toutes les autres. Je sais que tu as atteint le degré ultime de sainteté, et que ton amour pour moi est parfait. Il est impossible de t'éprouver à un degré plus élevé.
Je promet que tu ne connaîtras plus de souffrances."

[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

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-> "Il (Avraham) ligota Its'hak son fils et le plaça sur l'autel" (22,9)

Concernant tous les sacrifices d'animaux, on procède d'abord à l'abattage de la bête et ensuite on place ses membres sur l'autel.
=> Ainsi, pourquoi pour Its'hak, Avraham le plaça d'abord sur l'autel et seulement après il s'apprêta à l'abattre?

En fait, le principe est qu'un animal n'est placé sur l'autel que lorsqu'il est sanctifié. Or, l'animal commence à être sanctifié grâce à l'abattage rituel. C'est pourquoi, c'est seulement après cela qu'on le place sur l'autel.
Mais Yits'hak quant à lui, il a commencé à se sanctifier par la prise de conscience qu'il s'apprête à être offert à Hachem et a Lui donné sa vie. Et ces pensées là le sanctifièrent déjà de son vivant.
Ainsi, puisqu'il a été sanctifié avant l'abattage, il devait donc être placé sur l'autel avant déjà à ce moment, avant même d'être abattu.
[Kol Ram]

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-> Chaque partie du bélier sacrifié par Avraham servit à un but Divin :
- ses cendres constituèrent la fondation de l'autel du Temple [érigé par Salomon] ;
- ses 10 tendons furent utilisés pour la harpe du roi David ;
- sa peau constitua la ceinture d'Elicha ;
- ses cornes devinrent des Shofars (trompettes). Celle de gauche sonna au mont Sinaï, lors du don de la Torah. Celle de droite, la plus grande, sonnera au temps de la rédemption finale.
Quotidiennement, nous disons dans la Amida : "Sonne le grand Shofar pour notre libération".
[Méam Loez - Vayéra 22,15-18]