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"Moché rassembla toute la communauté des enfants d'Israël ... " (Vayakhél 35,1)

Alors que les enfants d'Israël étaient unis quand ils ont reçu la Torah au mont Sinaï "comme un seul homme, d'un seul cœur" (Rachi sur Chémot 19;2), fait remarquer le Rav Yaakov Kaminetsky, leur unité s'est disloquée quand ils ont péché avec le veau d'or.

Talmud Yérouchalmi (Sanhédrin 10,2) = chaque tribu a réalisé son propre veau d'or.
Talmud de Babylone (Sanhédrin 63b) = les bnei Israël ont adoré de nombreux dieux.

Nous ne trouvons pas un tel phénomène chez les autres nations!
En effet, chacune d'elles sert les divinités communes à son ethnie, comme "les dieux de Moav" et "les dieux d'Edom".
Si les Hébreux en ont adoré beaucoup, c'est assurément à cause des divisions profondes qui régnaient entre leurs tribus.

Quand Moché s'est apprêté à communiquer aux enfants d'Israël les instructions du Michkan, sa tâche la plus urgente a été d'apaiser leurs différends et de les réunir.
Voilà pourquoi, pour commencer, "il fit assembler toute la communauté des enfants d'Israël", afin qu'ils soient de nouveau "comme un seul homme, d'un seul cœur".

[le Michkan est venu en réparation de la faute du Veau d'or.
Tout le peuple s'est uni pour sa construction, qui a été faite par Bétsalel le petit-fils de 'Hour qui avait été tué car s'opposant au Veau d'or, et les juifs ont donné largement de l'or en parallèle à l'or donné largement pour faire le Veau d'or.]

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-> Lors du don de la Torah au Sinaï les Bné Israël étaient unis, comme il est dit "Israël campa là, face à la montagne" (19,2).
Nos Sages expliquent sur place : "comme un seul homme, avec un seul cœur".
Cependant après la faute du Veau d’or, cette unité s’est défaite et le Satan accusateur a provoqué des divisions et des querelles au sein des tribus d’Israël.

Le Malbim (Erets 'Hemda) explique : comme nous le savons, la construction du Michkan devait, entre autres, expier la faute du Veau d’or commise par Israël. Ainsi Moché s’est efforcé de rassembler "toute la communauté des enfants d’Israël" pour leur parler de l’œuvre du Michkan. Il voulait à travers cela restaurer l’ancienne splendeur et rétablir l’unité d’Israël telle qu’elle était au moment du don de la Torah.

-> Le Imré Shéfer écrit :
Moché rassembla toute la communauté pour que ce soit une réparation à la faute du Veau d'or. En effet, le peuple s'était réuni autour de Aharon pour lui demander de fabriquer le veau d'or. A présent, Moché réunit le peuple pour lui transmettre la mitsva du Shabbat.
Ce rassemblement se devait de réparer le mauvais rassemblement pour faire le Veau d'or.

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-> "6 jours le travail sera fait" (Vayakel 35,2)

Dans cette paracha de Vayakel, la mitsva du Shabbat précède l'injonction du Michkan, alors que dans les parachiot précédentes, le Michkan (dans Térouma) précède le Shabbat (dans Ki Tissa).
=> Pourquoi cette différence ?

En fait, les parachiot précédentes se trouvent avant la faute du Veau d'or. Les juifs étaient alors tellement élevés que même leurs actions profanes étaient empreintes de sainteté à l'image du michkan qui représente le fait que la Présence Divine repose dans les actions profanes.
Dans cette situation, le Michkan devait précéder le Shabbat car les actions profanes de la semaine étaient déjà si élevées qu'elles pouvaient préparer le Shabbat et lui accorder encore plus de sainteté.
Mais après la faute du Veau d'or, le peuple est tellement descendu qu'il leur est devenu impossible d'élever les actions profanes. Désormais, on a besoin du Shabbat pour élever les actions profanes et leur permettre de devenir un Michkan. Dès lors, le Chabbat doit précéder le Michkan.
['Hidouché haRim]

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"Moshé rassembla toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les paroles que D. [vous] a commandé d'observer ..." (Vayakhél 35,1)

+ Le Rabbi de Tchortkov = s'il existe des différences entre les hommes quant à leur compréhension profonde et leur intention au moment où ils accomplissent une mitsva, l'acte de la mitsva reste toujours le même pour tous.
Quand il s'agit "d'observer" les commandements, il est possible de rassembler toute la communauté des enfants d'Israël sans distinction.

+ Rachi = "Moché rassembla : le lendemain de Yom Kippour."
Ce n'est pas seulement la veille de Yom Kippour que chacun doit faire la paix avec son prochain.
Le lendemain de ce saint jour aussi, il faut aussi se rassembler et vivre dans la paix et la fraternité.

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

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+ "Moshé rassembla toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les paroles que D. [vous] a commandé d'observer ..."

-> C'est l'unique endroit dans toute la Torah où une paracha commence par : "rassembla" (vayakél) = tous les juifs se sont rassemblés ensemble.
Hachem a demandé à Moché de réunir de grands groupes de juifs tous les Shabbath dans les lieux d'étude (beit midrach) pour leur enseigner les mots de la Torah, ce qui est permis et interdit de faire.
De cette façon, le nom de Hachem sera loué parmi Ses enfants.
[Yalkout Chimoni]

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-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

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+ "Moshé rassembla (vayakél Moché) toute la communauté des enfants d'Israël"

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°665) enseigne :
Le mot "Vayak'el" (ויקהל) se divise en deux :
- les lettres "vav youd" (וי) ont la valeur numérique du mot "tov" (en comptant le mot lui-même), ainsi qu’il est écrit (Michlé 4,2) : "Car je vous ai donné un bon (tov) cadeau, n’abandonnez pas Ma Torah."
- Alors que les lettres "kouf lamed" (קל) correspondent à ce qui est dit : "La voix (kol - קל) est la voix de Yaakov" (Béréchit 27,22).
On peut donc dire que la voix de Yaakov, qui est la voix de la Torah (appelée "leka’h tov", un bon cadeau) doit résonner et se faire entendre le Shabbat avec encore plus de puissance.
Le fait que la mitsva de Shabbat soit citée dans la parachat Vayakél fait allusion à ce sujet très élevé.

Jérusalem a été détruite parce qu’on n’y observait pas le Shabbat (guémara Chabbat 119b).
Or a priori, il semblerait que cette génération ait observé le Shabbat, mais le reproche qu’on lui fait est de n’avoir pas veillé à étudier la Torah le jour du Shabbat, ce qui est l’étude la plus élevée et la plus purifiée.
De plus, si un malheur arrive à quelqu’un, qu’il examine sa conduite et vérifie pourquoi cela lui est arrivé. S’il a cherché et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la faute de la négligence dans l’étude de la Torah (guémara Béra'hot 5a).
La négligence la plus grave en la matière est celle qui a lieu le Shabbat, car alors on a le temps, c’est pourquoi on doit consacrer ses moments libres à l’étude de la Torah le Shabbat.
[ex: en étudiant à Shabbath alors que nous avons du temps de libre, nous témoignons rétroactivement que nous aurions bien voulu étudier en semaine mais nous étions occupés (pour la parnassa, le train-train quotidien, ...)]

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail et le 7e jour sera pour vous saint" (Vayakel 35,2)

Le Séfer Chaaré haKodech écrit au nom de nos Sages :
Quand quelqu’un consacre le jour du Shabbat à l’étude de la Torah, et que tous les jours de la semaine son cœur se soucie de ne pas avoir le temps d’étudier la Torah, et il attend et espère le jour du Shabbat, un tel homme, non seulement sanctifie de cette façon le jour du Shabbat et sa récompense est grande, mais il élève également en sainteté tous les jours de la semaine et reçoit une récompense comme s’il avait étudié pendant toute la semaine.

C’est la signification directe du midrach: "Si quelqu’un voulait faire une mitsva et il n’a pas pu la faire, la Torah le lui compte comme s’il l’avait faite".
C’est également la même chose dans le sens inverse. Si au moment où il a le temps d’étudier, par exemple le jour du Shabbat, il ne profite pas de ce temps pour étudier la Torah, alors non seulement on le punit pour ce moment-là, mais également pour les moments où il n’a pas le temps d’étudier, puisque même quand il a le temps, il ne le fait pas.

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-> b'h, à ce sujet de l'importance d'étudier pendant Shabbath : https://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

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-> Le Rama de Pano enseigne : quelqu’un qui délaisse l’étude de la Torah finit par se réincarner en poisson ; en effet, il est écrit : "Il expira et fut rassemblé à son peuple" (Béréchit 49,33), et à propos des poissons nous trouvons : "Faut-il leur rassembler tous les poissons de la mer?" (Bamidbar 11,22).
Et le Shabbat, toutes ces réincarnations trouvent leur réparation.
Donc quelqu’un qui mange un poisson, ce qui est une chose matérielle faisant partie du repas de Shabbat en l’honneur du saint Shabbat, fait un tikoun (réparation) à ce poisson, qui est dans sa racine une réincarnation spirituelle."
[rapporté par le rav David Pinto (la voie à suivre n°616)]

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour est un Shabbat pour Hachem ton D." (v.35,2)

Le Maguid de Doubno enseigne :
Hachem a donné à l’homme une âme élevée, et pendant tous les jours de la semaine elle s’écarte de sa source en s’occupant des affaires profanes.
Mais le 6e jour, Hachem a donné une double part, pour que le jour du Shabbat nous puissions jouir des paroles du D. vivant, par l’étude de la Torah, afin de nourrir notre âme élevée.

C’est cela :
- "Pendant 6 jours tu feras ton travail" = cela signifie vaquer aux besoins du corps ;
- "Et le 7e jour est un Shabbat pour Hachem ton D." = le Shabbat est consacré à Hachem, c’est pourquoi Il t’a donné tout ce dont tu as besoin pour le jour du repos, afin que tu étudies la Torah : il faut aller au beit haMidrach, aller à des cours de Torah, et ne pas dormir le jour du saint Shabbat. Le Chabat est pour Hachem ton D.!

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-> "Moché rassembla toute la communauté des enfants d'Israël ... " (Vayakhél 35,1)

-> Le 'Hida explique le terme : "vayakel" (ressamebler - וַיַּקְהֵל) a la même guématria que le mot : "mikvé" (מקוה).
Ainsi, le Maître de l'univers nous a ordonné d'établir des rassemblements pour exposer et enseigner la Tora, et particulièrement le jour du Shabbath qui a une importance particulière et qui a la propriété de purifier l'homme comme s'il s'immergeait dans les eaux du mikvé.
[selon le Ben Ich 'Haï, la capacité de l'étude le jour du Shabbath est multipliée par 1 000.]

"Afin qu'il n'y ait pas de fléau parmi eux lorsqu'on les dénombrera. Voici ce qu'ils donneront, quiconque passe par le dénombrement, un demi shékel (ma'hatsit aShékel - מחצית השקל)." (Ki Tissa 30,12-13)

Pourquoi la Torah appelle le demi Shékel permettant d'éviter un fléau : ma'hatsit (מחצית), et non le terme : 'hatsi (חצי)?

Le terme ma'hatsit (une moitié - מחצית) a 5 lettres, et la lettre du milieu est un צ, qui est la 1ere lettre du mot tsédaka.
L'accompagnant des 2 côtés, il y a les lettres ח et י, qui forment le mot חי (la vie).
Les lettres extérieures (aux 2 extrémités) sont מ et ת, formant le mot מת (la mort).

La Torah nous suggère que la tsédaka (צ) est la force résidant au sein de chaque juif, qui peut faire la différence entre la vie et la mort.
La tsédaka a la faculté de repousser/d'éloigner la mort et de rapprocher/d'apporter la vie.

Par ailleurs, le צ au milieu du mot tsédaka fait référence à un tsadik.
Être entouré d'un tsadik, et lui être solidement attaché, permet de bénéficier de sa sainteté et d'acquérir la vie (חי ), une vie spirituelle profonde.
Le fait de s'éloigner d'un tsadik est à l'opposé de la vie (D. nous en préserve!).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

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-> Rachi explique que Hachem a montré à Moché comme la forme d’une monnaie de feu et lui a dit : "Ceci ils donneront" (v.30,13).
Pourquoi a-t-Il choisi de lui montrer une pièce de feu?
Le Pné Meïr propose l’explication suivante : de même qu’en allumant une lumière par un feu, celui-ci ne se trouve pas diminué, lorsque l’homme donne une partie de ce qu’il possède, il ne lui manque rien. Donner à la tsédaka ne représente pas une perte.

-> Le Ba’al Hatourim, fait remarquer que le mot : "ils donneront" (vénaténou - ונתנו) peut se lire identiquement dans les 2 sens.
Cela nous enseigne que ce que l’homme donne à la tsédaka finit par lui revenir, et qu’on ne perd rien à donner, au contraire.

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-> "Ils prendront ceci" (30,13)

-> Rachi dit que pour expliquer à Moché ce que les juifs devaient donner, Hachem lui montra une pièce en feu.
Mais pourquoi la pièce devait-elle être en feu, alors qu'évidemment ils ne donneront pas une telle pièce? Que vient nous apprendre cette image?

En fait, quand on veut épurer un métal pour en enlever tout scorie et déchet, on doit le faire passer dans le feu. C'est ainsi que les scories du métal vont se séparer de lui et ce métal pourra être pur.
De la même façon, Hachem voulait montrer à Moché que quand on veut donner de l'argent pour la tsédaka, il doit être pur et propre de tout déchet qui symbolise le vol et la tromperie.
Seule une pièce en feu, c'est-à-dire nettoyée de toute faute et obtenue dans la plus grande honnêteté, pourra être donnée et agréée.
[Zéved Tov]

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-> Dans la guémara (Kidouchin 66b) nous trouvons Rabbi Tarfon très impressionné par une série d'arguments en Torah apportés par Rabbi Akiva.
Il dit alors : "Akiva, kol haporéch mim'ha, képoréch min ha'Haïm" ([Rabbi] Akiva, toute personne qui se sépare de toi, c'est comme si elle se sépare de la vie elle-même).

Rabbi Akiva était un tsadik de plus haut point, et tout celui qui pouvait mériter sa proximité en tirait de la vie spirituelle, et inversement pour celui qui s'en éloignait

-> Le mot ma'hatsit (מחצית).
Selon le Gaon de Vilna, le tsadik du milieu représente la mitsva de la tsédaka.
Les lettres le plus proche forment : 'haï (la vie), et viennent nous protéger de celles qui sont plus loin et qui forment : mét (mort).
Cela fait allusion aux paroles du roi Salomon : "La tsédaka sauve de la mort" (tsédaka tatsil mimavét – Michlé 11,4).
Etre proche de la tsédaka, c'est s'assurer la vie.

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-> On donne 1/2 Shékel car les juifs commirent la faute du veau d'or pendant la première moitié de la journée.
Egalement car lors de la vente de Yossef par ses frères, chacun reçût 2 dinars, qui sont l'équivalent du 1/2 Shékel selon la Torah.
[midrach Yalkout Chimoni Chémot 386]

-> Le rav Mikaël Mouyal écrit dans un divré Torah :
Le Yérouchalmi explique que comme le Veau d'or a été réalisé au milieu de la journée, c'est-à-dire à la demi-journée, pour réparer cette faute il fallait donner un demi Shekel. Car le demi Shekel venait pour la fabrication des socles symbolisant la foi, qui a été ébranlée par la faute du veau d'or. Mais quel est le lien profond entre la foi et le demi Shekel?
C'est que l'essentiel des difficultés qu'un homme peut rencontrer en matière de foi, c'est qu'à chaque événement qu'il vit, il s'imagine avoir connaissance de la globalité de l'événement. Ainsi, quand un événement le fait souffrir ou qu'il ne parvient pas à comprendre son bien fondé, il en vient à se poser des questions de foi. Mais, en réalité, il faut savoir que personne n'a connaissance de la totalité des événements.
Ainsi, on doit toujours se dire qu'on a que la moitié de l'événement entre les mains, et c'est pour cela qu'on pense que c'est du mal, mais quand on connaîtra la suite et qu'on saura l'autre moitié, tout s'éclairera et tous les doutes tomberont. Cela est un principe fondamental en matière de foi. Il faut tout le temps se dire qu'on n'est qu'à mi chemin.

Quand un événement que l'on perçoit comme mal, s'insère dans le contexte global de toute l'Histoire, il devient obligatoirement bon. C'est quand on le sort de son contexte, quand on le voit partiellement, qu'il paraît mal. La foi est donc déstabilisée quand on imagine avoir tous les éléments.
Mais, si on arrive à se dire que pour l'instant, l'Histoire n'est pas terminée, qu'on n'est qu'au milieu, alors on aura la force de se dire qu'à la fin, le bien apparaîtra. Quand Hachem envoie un événement, Il l'envoie en connaissance de l'Histoire dans tout son ensemble. Ainsi, Il n'envoie que du bien.
Mais l'homme, qui a une vision étroite, et ne voit pas l'ensemble des événements, peut imaginer qu'il y a du mal. A la fin des temps, quand tous les événements se seront passés et qu'on aura la vision globale, alors on verra que tout était bien.
Le secret de la foi est donc d'avoir l'humilité de se dire qu'on ne connaît pas tout et qu'on n'est qu'à mi chemin. C'est cela l'idée du demi-Shékel, emblème de la foi, permettant de fonder les socles et la base du Service Divin.

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-> Hachem demanda aux juifs de donner le 1/2 Shékel afin que leurs dons devancent celui d'Haman.
En effet, le mot "Shékel" a la même guématria que "Néfech" (430).
Dans Sa grande bonté, D. expie la moitié de la faute d'une personne, tandis que le 1/2 Shékel rachète la seconde partie.
[Pérouch haRoch - Ki Tissa 30,13]

-> Le rabbi 'Hanoch Alexander fait également remarquer que les mots : "Shékel" et "Néfech" (âme) ont la même guématria (430).
C'est une allusion à l'idée que chaque juif reçoit du Ciel une moitié de son âme : sa néchama. La 2e moitié de notre âme se développe par le biais de notre Torah, de nos mitsvot et de nos actes de bonté.
En agissant ainsi, nous travaillons à amener notre âme à un état de perfection et de plénitude.
[d'une certaine façon, le 1/2 Shékel que nous amenons à Hachem, représente notre apport personnel durant notre vie, venant compléter celle donnée par D.]

-> Cette mitsva a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d'argent qu'Haman voulait donner à A'hachvéroch pour anéantir les juifs.
En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu'Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c'est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C'est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d'écouter la paracha Chékalim."

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/04/16/8843-2

-> Les juifs donnèrent précisément 1/2 Shékel pour expier la faute [du veau d'or], du fait que seuls les hommes fautèrent, et non les femmes, leurs "moitiés", faisant que la moitié d'un Shékel est nécessaire à cette réparation.
[Alchikh haKadoch - Ki Tissa 30,13]

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-> Les Baalé haTossefot font observer le rapport qu’il y a entre la mitsva de donner le "demi-chékel" et les "chekalim" de Haman :
"J’ai entendu que 10 000 kikars d’argent valent autant qu’un demi-chékel pour chacun des bnei Israël, qui étaient 600 000 quand ils sont sortis d’Egypte, et il a dit qu’il donnerait à A’hachvéroch la totalité du prix de leur rachat."

Le calcul est exact, et le Séfer "Beit ‘Hadach" l'explique ainsi :
La plupart des gens vivent 70 ans. L’obligation de donner le demi-chékel ne commence qu’à partir de l’âge de 20 ans. Par conséquent pendant sa vie, un juif donne 50 fois le demi-chékel, soit en tout 25 chekalim, qui représentent un "mané" (chaque chékel vaut 4 dinars), et un "kikar" d’argent vaut 60 "mané".
Donc chaque groupe de 60 hommes a donné pendant sa vie une somme totale d’un kikar d’argent.
Ceux qui sont sortis d’Egypte étaient 10 000 fois plus nombreux que cela (600 000).
La somme qu’ils ont donnée pendant leur vie était donc de 10 000 "kikars", qui sont venus avant les 10 000 "kikars" de Haman.

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-> Le commandement de donner le 1/2 Shékel a été ordonné "pour obtenir le pardon pour vos âmes" (Ki Tissa 30,15), pour expier les fautes des juifs.
C'est pourquoi le montant a été fixé précisément à 1/2 d'une pièce, afin de montrer que Hachem est responsable de l'autre moitié. En effet, s'Il n'avait pas d'abord créé le yétser ara pour nous tenter, alors nous n'aurions jamais fauté!"
[Rav Sim'ha Bounim de Pschischa]

[pour réussir sa vie, il faut savoir composer avec les 2 moitiés qui constituent notre totalité : le yétser ara et le yétser atov. Il faut que la moitié soit pour Hachem => il faut toujours tâcher d'écouter son yétser atov!]

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-> La faute du Veau d'or est survenue car l'homme se voyait comme complet, comme n'ayant pas besoin de Hachem, se séparant de Lui, Le reniant.
[plutôt que de se soumettre totalement à D., nous avons tendance à se créer le dieu que nous aimerons avoir, et se soumettons alors à cette volonté qui n'est en réalité que la nôtre!]

La réparation de cette faute a été réalisée par le biais du demi-Shékel, car la véritable unité avec Hachem n'est possible que lorsque l'homme reconnait que lui tout seul, il n'est rien, qu'il n'est que moitié.
[cela renvoie au concept d'humilité : d'un côté le monde n'a été créé que pour moi, d'un autre côté je ne suis que poussière => je dois utiliser chacune de ces notions en fonction des situations, par exemple si le yétser ara me dit que puisque je suis une nullité (je ne suis rien!) alors c'est pas si grave de faire une mauvaise action, je dois lui répondre que le monde entier ne dépend que de moi! => durant ma vie, j'évolue entre le 0 (je suis rien) et le 1 (je suis tout) = 0,5 : le 1/2 Shékel]

Uniquement Hachem est entier, parfait, et la seule façon pour l'homme d'atteindre la plénitude est de se connecter et de s'unifier avec Lui.
[adapté du Rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson - Likouté Si'hot]

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-> La mitsva du ma'hatsit haShékel nous enseigne l'importance de l'amour pour chaque juif, quel qu'il soit.
Devant Hachem, il n'y a ni riche ni pauvre, ni proche ni étranger, il accepte les offrandes de tous, leur permettant d'expier toutes leurs fautes.

-> 1/2 Shékel : tant qu'un juif vit, c'est qu'il n'a pas atteint la plénitude de ce qu'il devait accomplir durant sa vie. Il y a encore du pain sur la planche!

-> 1/2 Shékel : il faut savoir se casser en 2, être humble, si on veut atteindre le 1 (Un - Hachem).

-> 1/2 Shékel : on n'est pas complet sans l'aide d'autrui, et notre vie ne peut être pleine que si on a laissé de la place en nous pour ressentir les douleurs d'autrui.

Aucun membre du peuple juif n'est entier tant qu'il ne se joint pas aux autres ; isolés, nous ne représentons que la "moitié" de notre potentiel.

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+ "Chaque homme donnera à Hachem [un demi-Shekel pour] le pardon de son âme" (Ki Tissa 30,12)

-> Le midrach Tan'houma dit que Hachem a montré à Moché une pièce de feu, qui provenait de dessous Son Trône de Gloire Divin (kissé hakavod), et Il a dit à Moché que les juifs doivent donner un pièce qui ressemble à cette pièce de feu.

Pourquoi Hachem a-t-il montré cette pièce?
Le rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) répond que Hachem voulait montrer à Moché que même un objet qui est intrinsèquement matériel, comme une pièce, a la capacité d'être élevé au plus haut niveau de spiritualité, celui du Trône de Gloire Divin, s'il est utilisé comme il le faut.

["cette pièce de feu" = il faut donner la tsédaka avec un feu d'enthousiasme : pour quelques pièces éphémères je gagne une récompense infinie (quelle affaire!) ; et je dois être en feu pour illuminer de joie, de considération le pauvre qui me permet de faire la mitsva (en effet, il a davantage besoin de mon sourire, de mots d'estime que de mon argent!).
Le feu de la pièce doit me permettre d'allumer mon amour pour cette mitsva, et également de réchauffer le cœur, d'allumer un feu (même passager) de joie sur le visage du pauvre (qu'il puisse ressentir : on me témoigne de la considération, c'est que je suis important aux yeux d'autrui, c'est donc que je suis quelqu'un de bien!)]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1073) écrit :
"Hachem désirait enseigner à Moché un principe important : la pièce d’argent ressemble au feu. Celui qui utilise le feu convenablement peut en retirer de nombreux bénéfices : cuire, s’éclairer, se réchauffer. Cependant, si, à D. ne plaise, quelqu’un en fait usage sans respecter les règles de sécurité, le feu peut brûler tout ce qui se trouve sur son passage ...
Le mot matbéa (pièce - מטבע) peut être décomposé en la lettre Mèm (מ) et le terme téva (nature - טבע).
Autrement dit, l’homme doit prendre les éléments de la nature créés par D., comme l’argent, et les subjuguer à la Torah, donnée à Moché en 40 jours (valeur numérique du Mèm).
Telle est la ligne de conduite qu’il est souhaitable d’adopter, celle d’utiliser tous les objets matériels provenant, si l’on peut dire, du mauvais penchant, pour les besoins de la Torah et des mitsvot."

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-> Pourquoi cette pièce était-elle prise sous le Trône de gloire (kissé hakavod)?

Ceci nous apprend à ne pas penser que la valeur de l'âme représente réellement un demi Shékel.
Au contraire, il faut savoir que l'âme est très précieuse et très noble. C'est une âme sainte prise sous le Trône de gloire pour venir apprendre la Torah et accomplir les commandements Divins. Sa valeur est immense!

C'est la raison pour laquelle Hachem montra à Moché une pièce de feu prise sous le Trône de gloire, l'endroit d'où proviennent les âmes. Cela nous apprend que, comme dans cette pièce de feu, prise sous le Trône de gloire, est sans prix ainsi en est-il de l'âme.
De plus, ce demi Shékel destiné à la charité est aussi précieux devant Hachem que la pièce de feu prise sous le Trône de gloire, à juste titre, un rachat pour l'âme.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,13]

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-> Après avoir servis le Veau d'or, les juifs étaient passibles de mort ('hayav mita).
Hachem a alors dit : "Chacun doit donner pour son expiation".
Lorsque les juifs voulaient donner [ils ont pensé qu'il fallait apporter tout leur argent pour expier une faute aussi grave que le Veau d'or] ...
Hachem a alors dit à Moché : "Dis-leur de ne pas s'inquiéter. Je ne demande pas ... des centaines de pièces, ni 50 pièces, ni 10 pièces, ni même 1 seul shékel. Ce qu'ils doivent donner est : un demi-shékel."
Hachem a alors pris un demi-shékel de feu de sous son Trône et Il l'a montré à Moché, et Il a dit : "C'est cela qu'ils doivent donner".

=> Comment comprendre qu'un demi-shékel peut expier une faute aussi énorme?

La raison est que l'expiation principale provient du fait que c'est "une pièce de feu" (מַטְבֵּעַ שֶׁל אֵשׁ), c'est-à-dire de la passion et de la joie de donner pour le Temple et pour les korbanot.
Le montant à donner est très secondaire par rapport aux émotions à donner, et c'est pour cela qu'un demi-shékel était suffisant pour expier.
[Hachem a tout, Il n'a besoin de rien, et ce qu'Il désire c'est notre cœur, nos émotions positives lorsque nous faisons Sa volonté.
"A moi appartient l'argent, à moi l'or, dit Hachem" ('Hagaï 2,8)
Ainsi, le montant n'est pas important, mais plutôt l'envie, le désir : "Mon fils, donne-moi ton cœur" (Michlé 23,26).]
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Sfat Emet (Shékalim 5633) enseigne que puisque l'aspect essentiel du ma'hatzit haShékel était la joie et le désire, il en résulte que la mitsva est toujours applicable actuellement.
Le Sfat Emet écrit : "Le ma'hatzit haShékel s'accomplit également de nos jours, et peut-être encore davantage qu'auparavant, par notre désir de vouloir donner à Hachem [comme un feu brûlant à l'image du demi-shékel en feu] ...
Le ma'hatzit haShékel expie nos fautes (cf. guémara Yérouchalmi Shékalim 2,3)."

[De la même façon, nous obtenons actuellement l'expiation de nos fautes par notre envie d'apporter le ma'hatzit haShékel.
D'une manière plus générale, la récompense pour le feu de joie que nous avons à faire une mitsva est supérieure à la récompense pour la mitsva en elle-même.
Certes, nous devons faire la volonté de D., mais le plus important c'est toutes les émotions, tout le cœur, tout l'état d'esprit, que nous pouvons y mettre en les faisant.
Par exemple, extérieurement 2 personnes peuvent faire une amida totalement similaire (même texte, même mouvement, ...), mais la réalité (connue par Hachem) peut être infiniment différente, et dépend du cœur investi.]

-> Dans la guémara Sanhédrin et Béra'hot, il est rapporté : Abbayé dit à Rava : Pourquoi les générations d'avant étaient-elles plus grandes que nous et recevaient-elles des miracles. Si tu dis qu'elles étudiaient plus que nous, voici que nous connaissons plus de sédarim qu'eux. Mais c'est parce qu'ils se sacrifiaient [de tout leur cœur] pour l'honneur d'Hachem et Hachem veut les cœurs.

-> Le rav Wolbe dit que si l'esprit est limité dans sa réflexion, dans son niveau, ... le cœur lui est illimité.
Nous avons donc en nous une force infinie du sentiment et la profondeur insondable de notre cœur, la possibilité de permettre une révélation de la Présence Divine telle qu'elle est présenté dans les sphères les plus élevées : illimités.
Nous devons développer un amour immense et même infini pour Hachem, qui sera le parfait Michkan pour la réception de la Royauté Divine dans notre cœur.
Le Zohar nous dit que cette Royauté n'est rien d'autre que la Présence Divine.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit que si nous servons Hachem avec un feu d'excitation et de confiance en Lui, alors le yétser ara ne va pas essayer de nous pousser à fauter.
Il compare cela à quelqu'un qui passe devant des chiens virulents. Le fait d'avoir peur d'eux va les inciter à courir après nous, et à l'inverse en leur témoignant que nous n'avons pas peur d'eux, ils vont nous laisser tranquille.
[de même, plus nous mettons des émotions positives dans notre service Divin, plus notre yétser ara va nous laisser tranquille!
On peut également ajouter que plus un foyer juif aura une merveilleuse atmosphère, plus ce que le yétser ara pourra nous proposer sera fade. Ainsi, une maison remplie de Torah et de crainte d'Hachem est un remède très puissant contre le yétser ara!
D'une manière générale plus nous donnons un bon goût à notre pratique du service Divin (de la joie, de l'encouragement, de la émouna, ...), moins nous aurons envie d'aller voir ailleurs ce que le yétser nous propose!]

Le rav Biderman explique qu'au don de la Torah, les juifs ont été libéré de leur yétser ara, mais cependant le yétser ara leur a été rendu lorsqu'ils ont idolâtré le Veau d'or (cf. Zohar Béréchit 52).
Le yétser ara a alors eu de nouveau le contrôle sur eux, et la nation juive a eu peur qu'il les égare.
C'est pourquoi Hachem est venu pour leur donner le conseil de la pièce en feu. Cela signifie que si l'on sert Hachem avec passion, avec le cœur (et non dans la froideur de la routine, d'un acte extérieur à nous), alors ceci est le moyen afin d'être protégé du yétser ara.

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-> Selon nos Sages : "én davar oméd bifné aratson" (אין דבר עומד בפני הרצון).
Le Imré Emet l'explique ainsi : "Rien ne peut empêcher une personne de désirer".
Il peut y avoir des circonstances qui vont empêcher une personne de faire quelque chose, mais rien ne peut l'empêcher de vouloir faire cette chose.

Lorsque le tribunal Céleste demande à quelqu'un pourquoi il n'a pas fait les mitsvot, il peut donner pleins d'excuses, et ses excuses peuvent être acceptées.
Mais alors le tribunal va lui demander : "Pourquoi n'avez-vous pas aspiré à faire les mitsvot? Vous auriez dû au moins vouloir les accomplir, et vous auriez dû vous sentir désolé, attristé, de ne pas pouvoir les réaliser."
En effet : "Rien ne peut empêcher une personne de désirer" (אין דבר עומד בפני הרצון).

[Ainsi, la pièce de feu d'un demi-shékel, renvoie au fait que :
– Façonnée dans le feu, la Torah aime le feu : le feu de l’enthousiasme, le feu de l’ardeur" (Rabbi Elimelé’h de Lizensk) ;
– "Autrefois, le mikvé (bain rituel) était glacé et il en sortait des hommes chauds pour la prière ; aujourd’hui, il est chaud et il en sort des hommes de glace" (observation hassidique).

Ainsi, quelque soit notre niveau actuel, si nous voulons atteindre le Trône de gloire, nous devons au moins faire en sorte d'avoir des désirs de faire la volonté d'Hachem les plus ardents possibles (et prier en ce sens).
Cela est tellement précieux pour Hachem, qu'il garde cette ferveur (joie, envie, ...) de chaque juif, au plus proche, sous Son trône! (cf. la pièce de feu 1/2 shékel provenant de Son Trône!)]

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-> Le demi Shékel était donné pour sauver le peuple de la mort.
Cet argent représentait un rachat pour l'âme.
Dans cette optique, il est évident que riches et pauvres sont semblables. L'âme d'un homme riche n'est pas supérieure à celle d'un pauvre.

Par conséquent, si l'homme riche avait donné davantage, les gens auraient dit : "L'âme du riche a plus de valeur, et elle est plus importante pour D."
Ils auraient été conduits à cette erreur du fait que Hachem avait donné beaucoup d'argent au riche.
De ce fait, nombreux sont ceux qui font cette méprise.
Hachem a donc ordonné que le riche ne donne pas plus que le pauvre pour nous apprendre que tous les hommes sont égaux devant Lui. Il donne à l'un la richesse, à l'autre la pauvreté car Il connaît tous les secrets ... [Abarbanel]

Si D. avait demandé à chacun de donner selon sa générosité, les pauvres ainsi que les hommes ruinés auraient été gênés, Il ordonna donc que chacun donne un demi Shékel, une petite somme à la portée de tous. [Alchikh haKadoch]

[selon le Raana'h, les pièces données étaient pesées, et en ce sens il fallait que tout le monde donne la même pièce pour calculer le nombre exact de juifs.]
[...]

Pourquoi une demi-pièce et pas une entière?

Ce commandement recèle un enseignement. Cet argent venait expier la faute du Veau d'or fabriqué à midi. Le peuple n'attendait pas une demi-journée supplémentaire mais fauta aussitôt en fabriquant le Veau d'or.
Hachem leur commanda donc de donner un demi Shékel.

Une autre raison est que le demi Shékel est égal à 6 gramsine, pièce utilisée à cette époque.
Le Veau d'or ayant été fabriqué à la 6e heure de la journée, Hachem ordonna que les juifs donnent un demi Shékel égal à 6 gramsin.

Selon certains, les juifs transgressèrent les 10 Commandements lorsqu'ils firent le Veau d'or. Ils devaient donc donner un demi Shékel, égal à 10 guérot (Ki Tissa 30,13), pour expier la transgression des 10 Commandements.

Selon d'autres, ce don avait pour but d'expier la vente de Yossef.
Les frères de Yossef le vendirent pour 10 dinars d'or.
10 dinars valent 5 Shékel => chaque frère reçut un demi Shékel, la somme qu'il fallait donner lors du recensement.
[Pour que le cercueil de Yossef monte à surface, Moché écrivit sur une tablette d'or : "Monte, boeuf" (alé chor).
Cette tablette parvint aux mains du érev rav, qui la jetèrent dans le feu et le Veau en sortit.
Hachem ordonna donc de donner un demi Shékel pour réparer la vente de Yossef, qui rapporta à chaque frère un demi Shékel.]

[Par ailleurs, en donnant un demi Shékel, cela obligeait de multiplier par 2 le nombre total de pièces obtenues, et ainsi d'éviter de les compter individuellement directement.
Nous avons 300 000 pièces, ce qui implique une nombre de juifs de 600 000.]

Selon le Sifté Cohen, une autre raison pour laquelle Hachem choisit une pièce d'un demi Shékel est que l'homme n'est jamais conscient de tout le bien dont il jouit.
Il a toujours l'impression qu'il lui manque quelque chose.
En effet, l'être humain est fait des 4 éléments : poussière, eau, air et feu.
Seuls 2 d'entre eux peuvent être pesés : la poussière et l'eau.
Le demi Shékel fait allusion au fait qu'une personne ne peut jamais obtenir tout ce qu'elle désire.

Selon le Alchikh haKadoch, une autre raison est qu'un homme non marié est appelé un demi-corps (péleg goufa).
Puisque seuls les hommes participèrent à la fabrication du Veau d'or et non les femmes, Hachem ordonna que chaque homme donne un demi Shékel. En effet, seule une moitié de lui-même avait fauté.
[le passage concernant les Shékalim précède celui du bassin (kiyor) pour nous révéler la grandeur des femmes : elles ne voulurent pas donner leurs boucles pour fabriquer le Veau d'or, mais cependant pour offrir du cuivre pour faire le bassin, elles devancèrent les hommes.]

[le demi Shékel est une leçon de Shalom bayit : tu veux être entier, atteindre la totalité de tes potentialités, alors cela ne peut se faire qu'avec ton conjoint, et rien que pour cela tu dois lui en être toujours reconnaissant! Hachem a montré une pièce de feu => chaque conjoint doit avec beaucoup de chaleur faire en sorte que sa moitié, puisse briller afin d'atteindre une plénitude dans sa vie.
Nous devons toujours voir le demi Shékel d'autrui, voir ce que nous pouvons lui apporter, ce don il a réellement besoin!]

Le demi Shékel nous apprend également que tous les biens matériels sont futiles et qu'il ne faut pas être orgueilleux. Devant Hachem, nul homme n'est grand.
La seule chose précieuse pour D. est le monde à venir
L'homme doit donc être très humble, comme il est écrit : "Hachem se trouve avec les brisés et les humbles" (Yéchayahou 57,15).

Hachem a prescrit de donner un demi-objet pour montrer qu'Il désire ce qui est brisé et incomplet et non l'homme pétri d'orgueil qui se croit parfait.
Par contre : "Un cœur brisé et abattu, Hachem ne rejette pas" (Téhilim 51,19). Un tel homme est considéré grand devant D. qui ne le rejette pas.

Par conséquent, lorsqu'une personne vertueuse meurt, chacun doit s'attrister, pleurer sa mort et se dire : "Elle est morte à cause de mes fautes, nous ne formons qu'un seul corps".
Hachem nous adonc enjoints de donner un demi Shékel pour nous enseigner que chaque individu n'est qu'une demi-personne.
C'est seulement lorsque nous sommes avec d'autres que nous sommes considérés comme entiers.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,14-16]

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+ Pourquoi le fait de donner de l’argent lors du recensement protège-t-il de l’épidémie?

Lorsque l'on compte, on dénombre les corps et non les âmes, car ce sont les corps qui distinguent les uns des autres. Or, la mort est essentiellement liée au corps, l’âme étant éternelle.
=> Quand on recense le peuple, le fait de mettre en évidence les corps, cela risque donc d’entraîner la mort et l’épidémie. Mais, quand on donne de l’argent que l’on a gagné à la sueur de son front et à la peine de son corps, et que l’on se détache de cet argent, par cela on se détache quelque peu de son corps. Celui-ci n’étant plus en évidence, cela préserve donc de l’épidémie.
[D’après le Likouté Halakhot de Rabbi Na'hman de Breslev]

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+ "Un demi Shékel (ma'hatsit aShékel)"(v.30,13)

Pourquoi la Torah demande-t-elle que chacun ne donne qu'un demi Shékel pour compter le peuple, et pas un Shékel entier?

En réalité, chaque personne est constituée d'un corps et d'une âme spirituelle.
Quand on compte des personnes, chaque individu vaut une seule unité. C'est parce qu'on ne compte que les corps, et chaque corps vaut un.
Mais si on comptait les âmes, il aurait été possible que certaines valent plus qu'une entité. En effet, il y a des âmes très élevées qui en valent plusieurs.
[Par exemple, le rav Israël Salanter disait qu’il avait les capacités de 1000 personnes, ce qui impliquait qu’il devait agir comme 1000 personnes.]

Ainsi, si quand on dénombrait le peuple chacun ne comptait que pour un, c'est bien qu'on ne comptait que les corps, et non les âmes.
C'est pourquoi, dans le cadre de ce dénombrement, il fallait que chacun donne un demi Shékel, allusion au fait que par cette pièce on ne comptait que son corps, qui n'est qu'une partie et une moitié de l'individu.
L'autre moitié, qui représente l'âme, n'était pas dénombrée par cette pièce, puisqu'une âme pouvait valoir pour plusieurs.
[Ktav Sofer]

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-> "Un demi-chékel, selon le poids du Sanctuaire"

=> Pour quelle raison Hachem a-t-Il décrété de donner la moitié d’une pièce?

Le ‘Hida en donne une raison au nom de Rabbi Alkabets : cela vient nous enseigner le rapport d’unité entre les bné Israël, pour qu’il ne vienne pas à l’idée qu’on puisse se séparer d’autrui et vivre sa vie tout seul, car chacun individuellement n’est qu’une "moitié" et il n’a la possibilité d’arriver à la perfection que lorsqu’il s’unit avec autrui.
Un corps juif, quand il se sépare et n’est plus rattaché à ses frères, est comme une moitié de corps : un "demi-chékel".

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1073) écrit :
"Les initiales des mots ma’hatsit hachékel (le demi-chékel - מחצית השקל) équivalent numériquement à 45, de même que le terme adam (homme - אדם).
De plus, ce nombre correspond également à la valeur numérique complète du Nom divin Youd-Hé-Vav-Hé (יהוה).
[lorsque l'on écrit chacune des lettres pleinement : יוד ...]
Nous en déduisons que, lorsque l’homme donne de la tsédaka à son prochain, il relie les Noms divins et accède à une plénitude personnelle. C’est pourquoi Hachem ordonna de donner un demi-Shékél, celui de notre prochain venant compléter le nôtre pour former un sicle entier, afin d’exprimer l’idée selon laquelle on ne parvient à la perfection qu’avec son prochain."

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"Quand tu feras le dénombrement général des Bné Israël, ils donneront chacun le rachat de leur personne à Hachem" (Ki Tissa 30,12)

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Shékalim 9b) enseignent que Hachem ordonna de donner un demi-Shékel dans le but d'expier la faute du Veau d'or.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 102a) : aucune punition ne vient sur Israël sans qu'il y ait une part de châtiment relative à la faute du Veau d'or.

=> Comment expier la faute du Veau d'or aujourd'hui puisque nous n'avons plus la mitsva du demi-Shékel?

-> Le 'Hidouché haRim explique que notre verset fait allusion au Shabbath.
En effet, si nous prenons le terme : ראש (roch - tête) qui appraît dans notre verset, nous constatons que les lettres qui le constituent, précèdent, dans l'alphabet hébraïque, sont celles du mot : Shabbath (שבת).

Nous en trouvons une autre allusion un peu plus loin dans notre paracha :
"Six jours le travail sera fait et le 7e jour, c'est le Shabbath, jour du repos consacré à Hachem" (Ki Tissa 31,15).
Nous pouvons observer que les premières lettres des 3 mots : "Shabaton kodech l'Hachem" (jour du repos consacré à Hachem - שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ לַיהוָה) forment le mot : Shékel (שקל).

=> Le 'Hidouché haRim explique que le Shabbath est à moitié pour l'homme et à moitié pour Hachem.
Hachem se délecte de cette moitié et c'est le sens du demi-Shékel.

Ainsi, le demi-Shékel fait clairement allusion à la sainteté du Shabbath, et de la même façon que le demi-Shekel expie la faute du Veau d'or, celui qui respect le Shabbath expie également cette faute.
[Tsror ha'Haïm]

-> Le Chla haKadoch explique que Moché rassembla le peuple d'Israël et lui ordonna de respecter le Shabbath dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
Ce raisonnement s'appuie sur l'enseignement (guémara Shabbath 118a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné que tout celui qui observe le Shabbath selon la loi, même s'il pratique l'idolâtrie, comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné."

Ainsi, Hachem dans Son infinie miséricorde, souhaite donner la possibilité aux juifs d'expier la faute du Veau d'or (idolâtrie), même après la destruction du Temple et l'annulation de la mitsva du demi-Shékel, par la mitsva du Shabbath qui perdurera jusqu'à la fin des temps.

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[le Rambam (Hilkhot Avoda Zara) nous enseigne l'idée que celui qui respecte le Shabbath est pardonné car la faute du Veau d'or n'était pas l'expression du reniement de l'existence de D., mais l'expression du désir de créer un intermédiaire au service divin. Or selon le midrach, il en existe 3 qui peuvent témoigner l'un sur l'autre : Hachem, le Shabbath et Israël.
Shabbath est ce tampon de foi en la création du monde par un D. unique, il nous apprend le rapport directe que l'on doit avoir avec Hachem.]

+ "Entre Moi et les enfants d'Israël, c'est un signe éternel (ot hi léolam) ..." (Ki Tissa 31;17)

Selon le 'Hafets 'Haïm, le chabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu'une plaque fixée à une porte indique le nom de l'occupant, le chabbath indique l'adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le chabbath porte l'enseigne d'un commerce juif ; s'il est ouvert le chabbath, l'enseigne indique le contraire.

 

Source (b"h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

+ "Voici ce que donnera quiconque passe pour le dénombrement : 1/2 shékel selon le shékel du Sanctuaire, à 20 guéra par shékel, 1/2 shékel, portion pour D." (Ki tissa 30;13)

Pourquoi D. a-t-Il fixé le montant de ce don précisément à 1/2 shékel?

Rav Chelomo Alkabetz = Il s'agit ici de mettre en évidence la solidarité au sein du peuple d'Israël, afin de marquer que personne n'est sur une île isolée, capable de vivre en une totale indépendance.
Non! Chaque Juif est seulement "une moitié", qui ne peut se réaliser sans se lier à ses semblables.

 

Source (b"h) : dvar Torah issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Et toi [Moché], tu ordonneras (tétsavé) aux Bné Israël" (Tétsavé 27,20)

-> Le Divré Chmouël fait remarquer que le mot tétsavé (תצוה) contient les initiales de l'expression : tsa'akat adal takchiv vétochia (צעקת הדל תקש'ב ותוש'ע) = "tu écoutes la prière du pauvre et Tu le délivres" .
[mots que nous disons dans la prière de Shabbath]

"L'homme Moché était plus humble que tous êtres de la terre" (Béahaloté’ha 12,3).
Néanmoins, ce sentiment d'humilité ne l'empêcha pas pour autant de prier Hachem.
Chaque fois que ce fut nécessaire, il sut s'épancher en supplications devant Hachem à tel point que lors de la faute du Veau d'or, il alla jusqu'à demander : "Et sinon (si Tu n'exauces pas ma prière de pardonner aux Bné Israël), efface-moi du Livre que Tu as écrit" (Ki Tissa 32,32).
Et il le fit non seulement pour les besoins de la communauté mais également pour ceux de chaque individu comme ceux de sa sœur Myriam, lorsqu'il se tint devant Hachem en suppliant : "de grâce, D. Tout Puissant, guéris-là".

=> C'est ce que ce verset de notre paracha vient évoquer en allusion : "Et toi, tu ordonnes aux Bné Israël", à chacun des Bné Israël : qu'il sache que même du plus bas de sa situation, son Père céleste désire entendre sa prière et qu'il ne dise pas : "je suis tellement pauvre en mitsvot", car "tu ordonneras" : "tu écoutes la prière du pauvre et Tu le délivres" (tsaakat adal takchiv vétochia).

[la Torah atteste que personne n'est plus humble que Moché, c'est-à-dire que personne ne pourra jamais tout attribuer à D. et rien à lui que Moché, et ainsi personne n'est plus "pauvre" que Moché.
Or Hachem a ordonné (tétsavé) que la prière a un impact énorme même au plus pauvre en mitsvot possible.
La règle est valable pour tous sans exception : tu pries, alors Hachem peut y répondre et te délivrer de tes problèmes.]

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-> Notre paracha traite de l'allumage de la ménora qui fait allusion à la Torah.
Ainsi, on ne peut sous prétexte d'étudier la Torah, être sourd au cri de celui à qui il faut porter secours.
L'étude de la Torah ne dispense pas d'être attentif à apporter aide et soutien à celui qui est dans le besoin ...
[rav Gabriel Cohen - Séfer Guévourot aTorah]

+ "Tu ordonneras (tétsavé) aux enfants d'Israël ... " (Tétsavé 27,20)

Le Or ha'Hayim = le mot tétsavé (tu ordonneras) évoque un lien (tsavta).
D. dit à Moché : "Tu te 'lieras' aux enfants d'Israël".
== en chaque Juif, de chaque génération, se trouve une étincelle de Moché.

Le Sfat Emet = comme Moché s'est dévoué pour le peuple juif, il a mérité que sa force demeure éternellement à l'intérieur du peuple juif.

D'ailleurs, certains expliquent que "personne ne connaît l'endroit de la sépulture de Moché" ; car il est enfoui dans le cœur de chaque juif.

 

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

+ "Quant à toi, ordonne aux enfants d'Israël et ils prendront pour toi de l'huile pressée pour l'éclairage, afin d'allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

Rachi explique que lorsque que l'on pressait une olive, la 1ere goutte correspondait au meilleur de l'olive, et était destinée à l'allumage de la ménora.
Le restant de l'huile, d'une pureté moindre que la 1ere goutte, était utilisé pour les offrandes (les korban min'ha étaient mangés ensuite!).

Normalement, on utilise la meilleure huile pour cuisiner et la moins bonne pour allumer une bougie.
Pourquoi est-ce l'inverse dans le Michkan?

- La ménora est la représentation de la spiritualité, et représente la Torah et les mitsvot ("nér mitsva véTorah or" - Les Proverbes 6;23)
- Les offrandes renvoient à la matérialité et aux besoins matériels d'une personne.

Malheureusement, beaucoup de personnes invoquent le fait de manquer de moyen quand il s'agit de dépenser de l'argent pour la Torah et les mitsvot, mais ont plein d'argent lorsqu'il s'agit de le consacrer à leurs affaires personnelles.

Nous pouvons apprendre les vraies priorités de la façon de faire dans le michkan :
- pour la Torah et les mitsvot = il faut y consacrer du temps et ce qu'on a de meilleur et de plus pur ;
- pour les plaisirs personnels = il faut savoir se retenir et se suffire de peu.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

+ "Quant à toi, ordonne (véata tétsavé) aux enfants d'Israël ... afin d'allumer la lampe perpétuellement (léaalot nér tamid) :

Pourquoi n'est-il pas écrit "véata tsavé"?

Notre paracha parle de l'allumage de la ménora dans le Michkan et ensuite dans le Temple.

Nos Sages disent qu'en absence du Temple, la table au sein d'un foyer juif est comparable à l'autel des sacrifices (guémara 'Haguiga 27a).
Dans le même ordre d'idée, les bougies de Shabbath sont à mettre en parallèle avec la ménora.

Un allusion se trouve dans le mot tétsavé, qui peut se décomposer en :
- la lettre tav = 400 = guématria du mot : nachim (= les femmes) ;
- et le mot : tsiva (= une obligation).

Ainsi :
- véata tétsavé (=tav + tsiva) = et vous, le commandement/l'obligation des femmes ;
- léaalot nér tamid = de toujours perpétuer la mitsva d'allumer les bougies de Shabbath.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

" Tout érudit dont l'intérieur n'est pas comme l'extérieur n'est pas un érudit." (Guémara Yoma 72)

["Recouvre-la à l'intérieur et à l'extérieur..." - Paracha Térouma 25;11]

"Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce battue sera faite la Ménora." (Térouma 25,31)

L'expression "sera faite la Ménora" (téassé aMénora) est une forme passive.
Rachi l'explique ainsi = "comme Moché éprouvait des difficultés, D. lui a dit : "Jette au feu le bloc de métal, et elle se fera d'elle-même!" "

Si la Ménora s'est faite d'elle-même, s'étonne le Sfat Emet, pourquoi D. devait-Il montrer à Moché comment la confectionner?

-> Le Sfat Emet répond que cela nous apprendre un principe fondamental.
Quand on essaie de toutes ses forces de réaliser une mitsva, même ce qui dépasse nos possibilités s'accomplit tout seul.
On peut être assuré que le Ciel s'en occupera pour nous : "Jette le bloc dans les flammes (=le feu de l'action que nous aurons initié) , et elle se fera d'elle-même!"

En effet, il est certainement hors de nos possibilités d'exécuter les mitsvot à la perfection, mais ce n'est pas ce qu'on attend de nous.
Notre devoir est de déployer les plus grands efforts possibles, et ensuite D. s'occupera du reste, comme il est écrit dans la guémara (Shabbath 104a) : "Quiconque vient pour être purifié est aidé par le Ciel."

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-> Rachi commente : "Moché éprouvait des difficultés à concevoir la construction du candélabre. Hachem lui dit alors : “Jette le bloc d’or au feu et il se fera de lui-même.” C’est pourquoi il n’est pas écrit “Tu feras”."
Rabbi Israël de Mozits en déduisit un conseil pour toute personne en proie à des difficultés de quelque nature que ce soit : "Il suffit de s’en remettre à D. et Il pourvoira à nos besoins, la chose se fera d’elle-même."

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+ La primauté de nos efforts, sur nos résultats :

Au début de la paracha (v.25,7), nous pouvons remarquer que les pierres à enchâsser étaient les objets les plus précieux dans l'inventaire des dons destinées au Michkan. Mais alors pourquoi ne sont-elles mentionnées qu'à la fin de la liste (après l'or, l'argent et le cuivre), au lieu d'y figurer en tête?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique qu'elles étaient ce qui coûtait le plus cher, mais elles représentaient une moindre valeur que d'autres objets quant à l'acte même de donner.
Tous les autres matériaux avaient été acquis par les efforts de ceux qui les ont offerts au Michkan. Mais ce n'était pas le cas des pierres précieuses à enchâsser qui ont été apportées par les colonnes de Nuée depuis la rivière Pichone et le Jardin d'Eden (Targoum Yonathan ben Ouziel 35;27-28).

Puisqu'elles n'ont coûté aux juifs aucune difficulté/effort (leur tombant dans les bras!), ni aucune dépense, elles n'ont pas été aussi précieuses aux yeux de D. que les autres contributions.

=> Cela nous apprend comment Hachem observe, juge nos actes.
Nous n'aurons pas de compte à rendre sur les résultats de nos actions, mais sur nos efforts investis dans les moyens mis en œuvre pour les accomplir.
[quel est ton ratio : efforts réellement dépensés durant ta vie/efforts que tu pouvais potentiellement y dépenser]
A la fin de notre vie, nous n'emporterons rien de ce monde, à part l'énergie que l'on aura investie pour faire la volonté de D.

Source (b"h) : compilation issue du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

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+ "Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce"

-> Le terme "d’une seul pièce" se dit dans la Torah : "Mikcha" (מקשה), que l'on peut rapprocher du terme "Kaché" (קשה), qui signifie : "difficulté".

Le verset peut alors se lire : "Une difficulté c’est l’or pur" = l’une des grandes difficulté c’est de trouver de l’or (ou argent) pur, c’est-à-dire étant obtenu de la façon la plus pure et la plus honnête possible : ne provenant ni d’un vol, ni d’une tromperie, ...
[le Maharam Schick]

-> Dans le même sens, on peut comprendre pourquoi cette paracha de Térouma suit celle de Michpatim : c’est pour nous apprendre que les dons et la charité ne sont valables que si l’argent donné provient d’une source droite.
La Térouma (un prélèvement), allusion aux dons, ne peuvent venir qu’après avoir bien vérifié que l’argent est valable d’un point de vue judiciaire (Michpatim : paracha traitant des lois civiles).
[le Beit haLévi]

-> C'est vrai que c'est une tâche difficile (kaché) à atteindre (de vivre au niveau de l'or pur = notre argent est 100% casher, sans impureté/faute), mais celui qui y parvient est comparé à la Ménorah elle-même, dont la pureté illuminait le Ciel lui-même.
[le Richpé Aish - Rabbi Mordé'haï de Neshchiz]

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-> "Ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec elle" (Térouma 25,31)

Le 'Hatam Sofer donne à partir de ce verset une instruction pratique qui s’y trouvait en allusion : on ne doit pas décorer les paroles de la Torah par des décorations étrangères venant de l’extérieur, en expliquant les paroles de la Torah par des sagesses extérieures.
Mais même "ses calices, ses boutons et ses fleurs" doivent "faire corps avec elle", c’est-à-dire que même les explications et les commentaires de la Torah doivent venir d’une source pure.

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-> b'h, divré Torah sur la Ménora : https://todahm.com/2016/06/30/4624

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-> "Tu feras une Ménora d'or pur ... vois et exécute, d'après les plans que l'on t'a fait voir sur la montagne" (Térouma 25,31-40)

-> Rachi explique, d'après la guémara (Ména'hot 29a), que Moché avait des difficultés à réaliser la Ménora jusqu'à ce que Hachem lui montre une Ménora de feu.

-> Moché n'arrivait pas à comprendre comme une Ménora, qui est un élément matériel, pouvait avoir une influence spirituelle.
Ainsi, nous devons savoir que la Ménora recèle des secrets d'une telle profondeur qu'il est impossible à un être humain de les saisir intellectuellement.
[Tsor ha'Haïm - Térouma]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) écrit :
Les Sages (guémara Baba Batra 25b) nous ont enseigné : "Celui qui souhaite la sagesse s'oriente vers le sud, et celui qui souhaite s'enrichir s'orientera vers le nord. Voici une indication pour s'en souvenir : la Table au Temple était au nord tandis que la Ménora était au sud".
Il ressort de cet enseignement de la guémara que l'allumage des bougies de la Ménora fait allusion à la lumière de la Torah qui est descendue du Ciel.
Il est également enseigné par nos Sages (guémara Roch Hachana 21b) : "50 portes de compréhension furent créées dans le monde, toutes furent données à Moché, sauf une".

Lorsque nous observons la Ménora, nous constatons qu'elle est constituée de 7 branches, 11 pommeaux, 9 fleurs, 22 coupes, ce qui représente un total de 49 éléments correspond aux 49 portes de compréhension qui furent données à Moché.
En comptabilisant la Ménora elle-même, nous obtenons 50 éléments soit la 50e porte manquante.
Ainsi, la raison pour laquelle il fut si difficile pour Moché de concevoir la Ménora était que la Ménora elle-même, qui symbolisait la 50e porte de compréhension, ne lui fut pas transmise.
Hachem fit donc apparaître une Ménora de feu.

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-> Le Arizal nous enseigne : avant que le peuple d'Israël ne faute avec le veau d'or, Moché réussit à atteindre la 50e porte de la Torah. Mais après la faute du veau d'or, cette 50e porte lui fut reprise.

-> Le Chla haKadoch ajoute à cet enseignement que le jour où Moché rendit son âme au Créateur, il réussit de nouveau à atteindre la 50e porte de compréhension.