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La Torah est notre ville de refuge actuelle

+ La Torah est notre ville de refuge actuelle :

"Voici la Torah que Moché a placée devant Bné Israël" (Vaét'hanan 4,44).

-> Rabbénou Bé'hayé cite un midrach (Dévarim rabba - paracha Vaét'hanan) qui dit :
""Voici la Torah" (zot aTorah). C'est un ajout aux aré miklat (les villes refuges).
Tout comme les aré miklat permettent de sauver une personne de la mort, la Torah fait de même.
De plus, la Torah protège encore plus que les aré miklat, car les aré miklat ne protègent que ceux qui tuent par accident, tandis que la Torah protège même ceux qui fautent délibérément.

Le peuple juif dit à Moché : "Si les aré miklat cessent d'exister, où fuirons-nous?"
Il leur dit de se réfugier dans la Torah."

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+ La Torah ne protège que celui qui l'aime :

-> Le 'Hatam Sofer ajoute que les aré miklat ne protègent qu'une personne qui ne hait pas celui qu'elle a tué accidentellement (Choftim 19,4).
De même, la Torah ne protège une personne qui a fauté que si elle ne hait pas la Torah. Il faut aimer la Torah pour qu'elle nous protège.

Adoucir les décrets par la prière

+ Annuler les décrets par la prière :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Guilyon Kol Emouna) explique que dès qu’on prie Hachem, les décrets amers sont adoucis.

Le verset dit : "J’ai imploré Hachem en disant" = dès qu’on prie Hachem, Ses paroles deviennent "en disant" (לֵאמֹר - lémor - peut se décomposer en lo mar = pas amer - לא מר), c’est-à-dire qu’elles deviennent des paroles douces. [le mot "lémor" indique toujours une voix douce].
La preuve en est que la haftara de la paracha Vaét'hanan est "Na'hamou Na'hamou Ami". Cela indique que l’on reçoit du réconfort dès qu’on prie Hachem.

Moché a demandé à Hachem la capacité de parler

+ Moché a demandé à Hachem la capacité de parler :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique la signification du mot "lémor" (en disant - לֵאמֹר) en citant la guémara (Béra'hot 9b) qui précise que les mots que nous disons en introduction à la Amida : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres) ne sont pas considérés comme une interruption entre la "guéoula et la téfila" (la bénédiction de "gaal Israël" et la 1ere bénédiction de la Amida).
La guémara explique que, puisque nos Sages ont instauré la récitation de ces mots, il s’agit d’une "téfila ari'hta" (une extension de la prière - תְפִלָּה אֲרִיכְתָּא).

Le rabbi de Berditchev explique que ces mots ne faisaient pas initialement partie de la Amida, qui a été composée par les Anché Knesset Haguédola (Sages de la Grande Assemblée).
Cependant, nos Sages ont plus tard recommandé de les réciter comme une extension de la prières.
Ces paroles étaient inutiles à l'époque des Tanaïm et des Amoraïm, car au regard de leur très haut niveau spirituel, leurs prières étaient certainement acceptables. Ils n'avaient donc pas besoin de prier pour que Hachem leur ouvre les lèvres et les aide à prier.
Cependant, les générations suivantes, n'étaient pas à ce niveau et devaient commencer leurs prières par cette introduction.

On voit ainsi qu'il y a 2 parties dans la prière : 1°/ La prière en elle-même ; 2°/ Une prière d'introduction, dans laquelle nous demandons d'avoir l'aide et la capacité de prier correctement. [Hachem, ouvre mes lèvres!]

Bien sûr, toutes les prières de Moché étaient du plus haut niveau, et cette introduction n'était pas nécessaire. Cependant, à ce moment, il constata que ses prières n'étaient pas acceptées. Il lui fallait donc que cette prière d'introduction, pour que ses prières pour lui permettre d'entrer en terre d'Israël, soit dite correctement afin qu'elles soient acceptées.

Par conséquent, le verset dit qu'il priait Hachem "pour dire" (lémor), c'est-à-dire qu'il priait pour pouvoir prier correctement. Bien qu'il n'en ait pas habituellement besoin, il a compris que c'était nécessaire cette fois-ci.

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-> Le 'Hatam Sofer (Drashot 'Hatam Sofer - p.224) écrit également que les mots "Hachem chéfataï tifta'h" sont une prière que nous récitons avant la Amida (moment phare de la prière quotidienne), par laquelle nous demandons à Hachem de nous aider à prier correctement.
Il explique cette nécessité en expliquant qu'avant de parler au Roi des Rois, on peut être effrayé et confus, et donc incapable de s'exprimer. On peut être si effrayé qu'on ne peut même plus parler. [en réalisant la grandeur de ce moment, d'être en entretien privé juste en face du Roi des Rois, on en vient à perdre nos mots. ]
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'ouvrir nos lèvres afin de pouvoir nous exprimer, malgré la grande crainte et la terreur que nous ressentons.

Il cite la Haflaah qui dit que c'est le sens du mot "lémor". Le verset rapporte que Moché a demandé à Hachem de pouvoir formuler sa requête, malgré la grande peur qu'il ressentait.

-> Le 'Hatam Sofer se demande ensuite pourquoi Moché n'a eu besoin de formuler une telle requête qu'une seule fois. Il répond que Moché ne priait pas pour pouvoir entrer en terre d'Israël, qui possède une sainteté inimaginable. Moché sentait que cette sainteté dépassait même la sainteté qu'il avait ressentie lors de son ascension au Ciel pendant 40 jours, car la terre d'Israël est encore plus sainte que le Ciel en dehors d'Israël.
Par conséquent, il se sentait incapable d'ouvrir les lèvres pour prononcer sa prière et il devait implorer l'aide d'Hachem.

[l'idée est incroyable : on croit en apparence que la terre d'Israël est une terre comme une autre. Mais en réalité, lorsqu'on est en terre d'Israël, on est dans un lieu qui est plus saint que le Ciel en dehors d'Israël.
Moché, qui a été au Ciel pendant 40 jours, malgré cela lorsqu'il voyait vraiment la sainteté de la terre d'Israël, il en était si impressionné qu'il en perdait ses mots, et devait prier Hachem : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres!). ]

Seul celui qui croit ne rien mériter peut recevoir un don gratuit d’Hachem

+ Seul celui qui croit ne rien mériter peut recevoir un don gratuit d'Hachem :

"Et j'ai imploré (Vaét'hanan - וָאֶתְחַנַּן) Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Rachi dit que le mot : 'hinoun (חִנּוּן) implique toujours l'idée de "matnat 'hinam" (un don gratuit).

-> Le séfer Sifté Tsadik cite son grand-père, le 'Hidouché Harim :
Il affirme qu'il existe un "otsar" (salle de trésor) au Ciel pour chaque entité de ce monde, et que le plus grand otsar est celui du "matnat 'hinam".
La question qui se pose est la suivante : si tout ce qui se trouve dans cet otsar est un "don gratuit", pourquoi chacun ne peut-il pas en tirer ce qu'il veut?

Il répond que seuls ceux qui reconnaissent ne rien mériter d'Hachem sont autorisés à en tirer quelque chose, et que tout ce qu'Il leur donne est, en réalité, un "don gratuit".
Quiconque pense mériter quelque chose en raison de ses mitsvot ne peut rien recevoir comme "matnat 'hinam".

Le but de la souffrance est de susciter la téchouva

+ Le but de la souffrance est de susciter la téchouva :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le midrach rabbah (2,6) déclare : "Que signifie le mot "lémor" (en disant)? Rav Azaria explique que cela signifie dire aux générations futures qu'elles doivent prier en temps de détresse, car même si Moché avait été averti qu'il ne traverserait pas le Yarden, il s'est mis à prier."

-> Le Tiféret Shmouel explique que lorsqu'une personne est confrontée à une difficulté, elle doit reconnaître qu'elle a été envoyée par Hachem pour son propre bien. Puisque tout est orchestré par Lui et qu'Il est entièrement bon, cela aussi doit être bon.
Par conséquent, il faut croire que l'épreuve que l'on traverse est pour notre bien ultime, comme le dit le verset : "C'est un temps de souffrance pour Yaakov, et de là viendra le sauvetage" (ét tsara hi léYaakov, oumiména yivachéa - Yirmiyahou 30,7).
Autrement dit, la souffrance elle-même mènera à notre délivrance personnelle, au fait d'être sauvé.
C'est ce que disent nos Sages (midrach Tan'houma - parachat Nitsavim 10) : "Tout comme la lumière du jour jaillit des ténèbres de la nuit, Hachem fera jaillir la lumière des ténèbres".

La souffrance est bénéfique en nous incitant à faire téchouva et à retourner vers Hachem.
C'est ce que dit le roi David : "Je me dis: "C’est là ma souffrance, que la main du Très-Haut ait changé [à mon égard ]."" (vayomar 'haloti hi, chénot yémin El'yon - Téhilim 77,11).
Rachi explique : "Mes pensées me disent que c'est seulement pour me terrifier et m'effrayer afin que je retourne à Lui".
Autrement dit, Hachem nous envoie la souffrance pour nous effrayer et nous inciter à faire téchouva.

Ceci est conforme à l'explication du verset par le rabbi Bounim de Peschi'ha : "C'est du Ciel qu'il a été jugé, le pays a eu peur et s'est tu" (michamayim hichmaéta din, érets véchakata - Téhilim 76,9).
Il explique que lorsqu'il y a un jugement au Ciel, qu'un terrible décret doit être émis contre le peuple juif, le seul but est d'inciter le peuple juif à faire téchouva.
Les habitants de la Terre sont censés prendre peur et se repentir de leurs fautes. S'ils le font, le "silence" régnera et le décret ne nous affectera pas.

En conséquence, le midrach affirme que le mot "lémor" (לֵאמֹר) signifie dire aux générations futures que, face aux difficultés, elles ne doivent pas sombrer dans le désespoir. Elles doivent plutôt accepter le fait que la souffrance est bénéfique pour elles et vise à les inciter à faire téchouva.
Et il faut savoir que si l'on a la émouna que la difficulté mènera à une grande bénédiction, on méritera de la voir rapidement.

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-> La prière est plus importante que les bonnes actions. En effet, lorsqu'un homme prie, il montre qu'il croit de tout son cœur que tout ce qui arrive à l'homme, bon ou mauvais, provient de D.
Il reconnaît qu'Il est le Maître de tout. Il se tourne en prière vers son Créateur car il sait parfaitement que personne d'autre que Lui ne peut l'aider.
Il montre ainsi sa foi que Hachem est Un et que Son Nom est Un.
[...]
La prière que l'homme adresse à D. en période de malheur, est plus agréée que celle d'un homme qui possède de nombreux mérites (celle d'un grand tsadik).
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,23]

=> ainsi, lorsque nous traversons une période sombre dans notre vie, plutôt que de s'effondrer on doit savoir que dans cette apparente rigueur permet à la lumière, à la bonté d'Hachem de fortement en sortir.
Mais nous devons garder notre confiance en Hachem, comme par exemple par le biais de nos disussions et prières avec Lui.

Les bons jours comme préparation aux mauvais

+ Les bons jours comme préparation aux mauvais :

-> "Lors d'un bon jour, sois avec la bonté, et lors d'un mauvais jour, voit" (Kohélet 7,14)

-> Le Sfat Emet (Mikets 5631) explique ce verset :
Lorsqu'une personne fait l'expérience de la bonté, elle doit fixer cette illumination en elle-même, afin de pouvoir "voir" comment se comporter pendant le "mauvais jour" qui suivra, car avant chaque épreuve, il y a une illumination qui sert de leçon pour ce qui va arriver.

On peut apprendre cela de Yossef, qui a ordonné aux égyptiens de remplir les greniers de céréales pendant les années d'abondance afin de subvenir à leurs besoins pendant les années de famine qui allaient suivre.
De la même manière, pendant les bons moments, lorsque la sainteté se révèle clairement, chaque personne doit se préparer en "stockant" l'illumination spirituelle dans son cœur afin de pouvoir puiser dans cette illumination même pendant les moments difficiles, lorsque la sainteté est cachée.

Le Sfat Emet (Likoutim - Mikets) ajoute ensuite :
"La leçon des rêves des années d'abondance et de famine était un indice pour Yossef qu'il devait se préparer dès maintenant, alors qu'il était vice-roi d'Égypte, représenté par les années d'abondance, pour les jours d'exil qui allaient suivre.
C'est un indice pour chaque juif ; on sait que les épreuves et l'éloignement sont précédés par la proximité, donc lorsqu'on connaît des périodes de succès, il faut fixer la bonté en soi afin de savoir comment agir également dans les périodes de dissimulation."

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-> Le Maguid de Kozhnitz (Avodat Israël - Vayichla'h) enseigne :
Il n'y a pas de tsadik qui connaisse une sainteté immuable tout au long de sa vie dans ce monde inférieur.
Nous pouvons le voir clairement : il est impossible de passer toute la journée avec le même niveau d'attachement (dvékout) et de perception de la divinité que nous ressentons lorsque nous récitons le Shéma, ou de ressentir la même sainteté les jours de semaine que nous ressentons le Shabbat et les jours de Yom Tov.
Il en va de même pour chaque personne, à son propre niveau ; elle ressent davantage de sainteté à des moments propices, comme lorsqu'elle prie et récite le Shema, et pendant les jours saints, et cette expérience de la sainteté s'estompe jusqu'à ce qu'elle fasse à nouveau l'effort de s'élever à ses hauteurs spirituelles antérieures.
La volonté de Hachem est que nous, mortels, ne devions pas jouir en permanence de Sa proximité dans ce monde physique, car alors nous ne la ressentirions pas vraiment, comme chacun sait.
[à l'image d'un électrocardiogramme qui s'il a des hauts et des bas est signes de vie. De même, le fait qu'on a des variations dans notre liaison avec Hachem donne de la vie, non atone. ]

-> Ailleurs, le Le Maguid de Kozhnitz (Maamaré Pessa'h Yom Shéni Shel Pessa'h) aborde le verset susmentionné du Kohelet : "Un jour où tout va bien, sois bon, et un jour où tout va mal, voit".
Il explique qu'une personne possède un "intellect supérieur" et qu'il y a des moments où elle peut servir Hachem avec clarté et ferveur, mais qu'il y a aussi des moments où cet intellect supérieur lui est retiré et où elle se retrouve avec une perception diminuée.
Il faut se préparer pendant les moments de clarté, en laissant des traces indélébiles en soi afin que, même lorsque la ferveur disparaît, on ne perde pas entièrement sa position spirituelle, mais qu'on remporte la bataille, en se renforçant pour s'appuyer sur Hachem.

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-> De même, le rav Elimélé'h de Lizhensk voit l'idée ci-dessus reflétée dans les paroles de Rachi (Emor 21,1) : "émor ... vé'amarta" (dis ... et tu diras), pour instruire les guédolim (les grands [adultes]) au sujet des kétanim (les petits [les enfants])".
Rabbi Elimélé'h explique :
Toute personne qui se consacre à l'étude de la Torah, à la prière ou à une affaire sacrée se trouve dans un état d'intelligence supérieure. La pratique des tsadikim, avant de prier, consiste à se calmer et à apaiser leur esprit, puis à contempler Celui devant qui ils prient, élevant ainsi leur esprit à travers ce service sacré.
Cependant, une fois la prière ou l'avoda (service divin) terminée, la personne retombe dans un état d'intellect moindre, car elle se livre à des futilités temporelles.
Ce n'est toutefois pas l'avoda ultime. Au contraire, il faut rester constamment dans un état de sainteté et de pureté, sans interruption, même momentanée. C'est pourquoi il faut s'attacher si fortement à Hachem pendant les moments de grandeur que ses pensées restent liées à Lui même lorsqu'il passe à autre chose.

C'est le sens de "instruire les guédolim", en référence aux moments où ils sont dans un état de grandeur (gadol), "en ce qui concerne les kétanim", afin qu'ils restent dans leur sainteté même lorsqu'ils sont dans un état moindre.

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+ Chaque personne connaît des moments d'illumination :

-> Cela s'applique à chaque juif : il connaît des moments d'illumination accrue, voire certains moments auxquels nous pouvons appliquer la déclaration de nos Sages : "Il n'y a personne qui n'ait son moment" (Pirké Avot 4,3).

Le Sfat Emet (Vayétsé 5653) explique que cela signifie que chaque individu connaît des périodes de proximité avec Hachem et des moments où il perçoit Sa révélation.
Son avoda pendant ces moments consiste à s'accrocher à cette révélation afin qu'elle reste avec lui.
Le verset dit : "C'est pourquoi tout homme pieux doit Te prier au moment où Tu peux être trouvé" (Téhilim 32,6), et le 'Hidouché Harim explique que lorsqu'on mérite une révélation, on doit s'assurer qu'elle s'enracine profondément dans son cœur afin qu'elle perdure.
C'est le sens du verset : "Un jour où tout va bien, sois avec le bien" (Kohélet 7,14), imprègne toute ton existence du bien que tu vis ce jour-là, plonge-toi dans le bien et ne te laisse pas distraire, afin qu'il perdure même lorsque ses manifestations extérieures auront disparu.

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-> Même un juif se trouve dans une période sombre, où la sainteté lui est cachée, il doit comprendre que Hachem a créé le monde de telle manière qu'il y ait des jours joyeux, où tout est clair et lumineux, et des jours difficiles, où la sainteté est dissimulée.
Les bons jours, où la sainteté brille clairement, ne sont pas le but ; le but est plutôt que la personne puise son énergie dans les jours de lumière et l'instille dans son cœur jusqu'à ce qu'elle soit si fermement enracinée qu'elle devienne inébranlable.
Ainsi, lorsque les temps de dissimulation arriveront, elle se fortifiera en sachant qu'elle n'est pas intrinsèquement éloignée de la sainteté, mais que la volonté de Hachem est qu'elle Le serve au milieu de la dissimulation et des ténèbres.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

La émouna englobe toutes les bénédictions

+ La émouna englobe toutes les bénédictions :

-> La foi en Hachem est la source de toutes les manifestations de bonté dans le monde, et plus une personne perfectionne sa foi, plus elle mérite de devenir un réceptacle prêt à recevoir les différentes formes de bonté [d'Hachem].

Avraham a mérité d'être béni de tout grâce à sa foi puissante en Hachem, comme l'enseigne le Zohar ('Hayé Sarah 129a), à propos du verset : "Or Avraham était vieux, avancé en âge" ('Hayé Sarah 24,1), qu'Avraham s'était perfectionné dans le "secret de la émouna", et méritait ainsi qu'Hachem bénisse Avraham de tout. Avraham a été béni avec "kol" (tout), l'Attribut qui inclut toutes les formes de bonté et à partir duquel toute la bonté se répand dans le monde.
Le réceptacle qui peut contenir l'Attribut de "Kol" est la foi absolue en Hachem ; parce qu'Avraham avait une foi si complète en Hachem, il a mérité d'être béni avec cet Attribut, qui englobe tout ce qui est bon.

-> Le Déguel Ma'hané Efraïm (Ekev) écrit : "Il est connu que lorsque les juifs ont le bita'hon et la émouna, alors toute la subsistance et les effusions de bienfaisance leur sont accordées ... car Avraham possédait l'Attribut de "Kol", comme il est écrit : "Hachem a béni Avraham avec (kol) tout", et le Zohar dit que c'est le secret de la émouna."

Un avare est entre les mains des forces du mal

+ Un avare est entre les mains des forces du mal :

"Que Hachem te bénisse et te protège!" (yévaré'hékha Hachem véyichméré'ha - Nasso 6,24)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,5) commente : "Que Hashem te bénisse avec de l'argent et te protège des anges malfaisants.

-> Le Kav Hayachar explique ce midrach.
Par notre générosité de donner à la tsédaka, Hachem doit nous bénir avec de l'argent, Il doit nous protéger des anges malfaisants afin qu'ils ne gardent pas possession des clés de notre argent, et que nous puissions l'utiliser à bon escient.

Le Kav Hayashar conclut en écrivant : "Si quelqu'un est très avare, il est entre les mains des forces du mal. Les anges malfaisants ont le contrôle sur son argent.
Mais si quelqu'un est généreux, il est sous le contrôle des forces sacrées.
Par conséquent, il ne faut pas être trop avare afin de pouvoir mener une vie sainte."

Nos Patriarches ressentent nos souffrances physiques et spirituelles

+ Nos Patriarches ressentent nos souffrances physiques et spirituelles :

-> Rachi écrit : "les Patriarches éprouvent de la souffrance dans leur tombe lorsque des malheurs s’abattent sur Israël" (chéaAvot mitstaarim bakéver, kéchépour'anout baa al Israël - 'Houkat 20,15)

Comment comprendre que Rachi ait besoin de préciser que nos Patriarches ressentent de la souffrance "dans leur tombe", c'est forcément là que leur corps s'y trouve!
De plus, pourquoi Rachi parle-t-il d'eux comme étant dans la tombe alors que leur essence, leurs âmes, sont au Paradis?

L'idée est que nos Patriarches ne souffrent pas seulement pour notre douleur spirituelle, mais aussi pour notre douleur physique.
Alors que notre douleur spirituelle blesse les âmes de nos Patriarches, notre douleur physique blesse leurs corps.
Rachi nous dit que leurs corps, dans la tombe, souffrent en même temps que les nôtres.

Le verset dit : "Il n'y a personne au-dessus de toi ... les saints qui sont sur la terre, les majestueux" (bal alé'ha, likdochim acher baarets éma - Téhilim 16,2).
A un niveau plus profond, nous demandons à Hachem de ne pas se concentrer exclusivement sur la douleur [spirituelle] des âmes des Patriarches "en-Haut", mais de se concentrer également sur la douleur [physique] de leurs corps "qui sont sur la terre".
Leurs corps souffrent parce que nos corps souffrent.

[rav Kalonymus Shapira - Aish Kodech - léRoch 'Hodech Nissan 5702 (1942)]

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-> "C'est pourquoi Rachi écrit que les Patriarches souffrent dans la tombe. Que trouve-t-on dans la tombe? Leurs corps sacrés. Que leurs corps sacrés souffrent aussi de la douleur des corps de Bné Israël."
[rav Kalonymus Shapira]

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-> b'h, également sur ce sujet : Avraham, Its'hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances : https://todahm.com/2025/02/25/avraham-itshak-et-yaakov-partagent-chacune-de-nos-souffrances

Le Birkat haMazon

+ Le Birkat haMazon :

"Et tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem, ton D." (Ekev 8,10)

+ Manger pour bénir :

-> Le Sfat Emet comprend le verset comme signifiant qu'après avoir mangé et être rassasié, on en vient naturellement à bénir Hashem.
La guémara (Béra'hot 35a) dit que c'est une "svara" (conclusion logique) que l'on ne peut pas tirer de plaisir de ce monde sans faire une bénédiction. Il est donc naturel de bénir automatiquement Hachem après avoir mangé.

Le Sfat Emet ajoute que manger procure à une personne une excitation spirituelle qui la pousse à bénir Hachem.
Ainsi, le verset dit qu'après avoir mangé, on est poussé à bénir Hachem.

-> Le rav Shlomo de Karlin (cité dans le séfer Shama Shlomo) explique que ce verset (Ekev 8,10) signifie que même si une personne est rassasiée après un repas, elle devrait être plus satisfaite du Birkat Hamazon qu'elle fait après que du repas lui-même. En conséquence, il traduit le verset comme suit : "Et tu mangeras, et tu seras satisfait de la bénédiction".
[si je suis content d'avoir eu du matériel éphémère, à combien plus je dois être joyeux d'obtenir aussi du spirituel, qui va éternellement m'être agréable dans le monde à Venir. ]

-> On raconte que l'assistant du 'Hatam Sofer lui apportait chaque jour son petit-déjeuner et une tasse de café après la prière Cha'harit. Un jour, l'assistant se dit : "Le Rav ne sait pas s'il a mangé ou non, alors pourquoi devrais-je me donner la peine de le servir? Je vais manger son repas et s'il me pose des questions, je lui dirai qu'il a déjà mangé."
Et c'est exactement ce qu'il fit. Il mangea le repas, ne laissant que quelques miettes dans l'assiette, et la posa devant le 'Hatam Sofer avec la tasse de café.
Un peu plus tard, lorsqu'il revint voir le Rav, le 'Hatam Sofer lui demanda : "Qu'est-il arrivé au petit-déjeuner d'aujourd'hui? "
Le chamach répondit : "Le Rav l'a mangé. Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais vous avez mangé."
Le 'Hatam Sofer répondit : "Il est vrai que je ne me souviens pas si j'ai mangé ou non, mais je me souviens si j'ai fait une bénédiction ou non, et je me souviens très bien que ce matin, je n'ai pas fait de bénédiction avant ou après avoir mangé."

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+ Grâce à la gratitude, nos mérites ne nous sont pas déduits :

-> Le séfer Avodat Panim (écrit par le rav Aharon Yossef Louria) demande comment pouvons-nous tirer du plaisir de ce monde. Cela ne réduit-il pas notre récompense dans le monde à Venir?

Il répond par une machal : un homme qui travaillait dans une épicerie a un jour conclu un accord avec le propriétaire. Il était convenu qu'il pouvait prendre tout ce qu'il voulait dans le magasin quand il le désirait. Il devait noter ce qu'il prenait et cela serait déduit de son salaire à la fin du mois. Bien sûr, seules les choses qu'il prenait à crédit étaient déduites de son salaire. S'il prenait quelque chose et le payait immédiatement, le montant ne serait pas déduit plus tard.

De même, si une personne tire du plaisir de ce monde, cela est déduit du "paiement" qu'elle aurait reçu dans le monde à Venir. Cependant, cela n'est vrai que si elle ne "paie" pas immédiatement. Si elle paie immédiatement, elle peut recevoir sa récompense intégrale dans le monde à venir.

Et comment paie-t-on dans ce monde?
En faisant des bénédictions et en remerciant Hachem de pourvoir à nos besoins.
C'est pourquoi nos Sages appellent la bénédiction une "matbéa" (pièce de monnaie - voir Béra'hot 40b), car c'est la monnaie utilisée pour "payer" Hachem.

Nous apprenons de cela que plus nous remercions Hachem dans ce monde, plus nous pourrons profiter de notre récompense dans Olam Haba.
Cette idée peut être utilisée pour expliquer le verset : "Comment puis-je rendre à Hachem tout le bien qu'il m'a fait? Je lèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de Hachem" (Tehillim 116,12-13).
La manière dont nous payons Hachem est de le louer et de le remercier.

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+ Trouver des étincelles sacrées grâce aux bénédictions :

-> Le rabbi de Trisk (séfer Magen Avraham - parachat Chéla'h) écrit :
"Lorsqu'une personne mange avec sainteté et récite des bénédictions avant et après avoir mangé avec kavana, elle a la capacité d'élever les nitsotsot (étincelles) de sainteté et de les ramener à leurs racines célestes."

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+ Entendre le Birkat Hamazon du roi David :

-> "Quiconque récite le Birkat Hamazon avec kavana méritera d'entendre le Birkat Hamazon de la bouche du roi David lorsque Hachem organisera une séouda pour les tsadikim dans le futur."
[séfer Kav Hayashar - fin du chap.87 ]

<--- + La richesse grâce au mérite des bénédictions : -> Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakema'h - Eré'h Béra'ha) écrit que lorsqu'on fait une bénédiction sur la nourriture, on apporte la richesse et la bénédiction au monde entier.
Mais si quelqu'un mange sans réciter le birkat hamazon, il est coupable d' "oublier le nom d'Hachem".
Cela ressort du fait que le verset qui suit immédiatement celui qui parle de manger et de réciter le Birkat Hamazon dit : "Prends garde de ne pas oublier Hachem, ton D."
Par conséquent, on est tenu de se souvenir de réciter une bénédiction après avoir mangé et de réciter toutes les bénédictions avant de manger.

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+ Kavana & les bénédictions qui atteignent les cieux :

-> Le séfer Séder Hayom écrit que lorsqu'une personne prend soin de réciter les bénédictions avec concentration, les mots de ses bénédictions s'élèvent et traversent les cieux jusqu'à atteindre le Trône de gloire d'Hachem, et Hachem, pour ainsi dire, se réjouit d'elles.
En récompense, Il ouvre Sa main et accorde beaucoup de bienfaits au monde.
Nous voyons donc que réciter correctement les bénédictions est une ségoula pour que la richesse descende sur le monde.

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+ Les bénédictions nous accompagnent dans le monde à Venir :

-> Le Zohar affirme que si l'on récite le Birkat Hamazon avec kavana, nos bénédictions nous accompagnent après notre mort et annoncent devant nous que nous avons béni Hachem avec kavana (de notre vivant).

Le séfer Beit Vaad lé'Hakhamim (parachat Vayéra) utilise ce concept pour expliquer le verset (Vayéra 21,33) qui dit qu'Avraham a planté un "échel". Le mot "échel" est l'acronyme de "a'hila chétiya lévaya" (nourriture, boisson et accompagnement), ce qui indique qu'en leur donnant à manger et à boire et en leur apprenant à faire des bénédictions, Avraham fournissait à ses invités un accompagnement pour le monde à Venir.

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+ Les bénédictions protègent le corps après la mort :

-> Le séfer Sifté Cohen (al HaTorah) écrit : "J'ai entendu dire que si l'on fait une bénédiction sur tout ce que l'on mange et que l'on ne met rien dans son corps sans bénédiction avant et après, notre corps ne sera pas affecté par les vers après notre mort.
En effet, les vers sont le résultat d'une malédiction, comme il est dit : "Car les vers les dévoreront" (Ki Tavo 28,39), et une bénédiction est le contraire d'une malédiction ... "Béra'ha" est également la guématria de "krouz" (une annonce), ce qui indique qu'il est annoncé qu'aucun dommage ne touchera le corps de celui qui prononce des bénédictions."

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+ Augmenter la force de l'armée céleste :

-> "Rav Youdai dit que les bénédictions sont si puissantes qu'elles augmentent la force de la Pamalya Shel Maala (armée céleste).
Rav 'Hania dit que le Birkat Hamazon est si puissant qu'il augmente la bénédiction dans le travail manuel d'une personne."
[Zohar 'hadach - midrach Ruth ]

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+ Kavana avec Hatmada (assiduité) :

-> Un homme s'est un jour approché du rav de Jérusalem, le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, et lui a dit qu'il avait des problèmes avec sa parnassa. Le rav Yossef 'Haïm lui a dit qu'il devait se concentrer (kavana) lorsqu'il récitait le Bikat Hamazon, comme l'écrit le séfer Ha'Hinoukh (mitsva 430) : "J'ai reçu une tradition de mes maîtres selon laquelle quiconque fait attention à Birkat Hamazon sera soutenu honorablement tout au long de sa vie."

L'homme répondit qu'il avait essayé cela et que cela n'avait pas aidé, et le Rav lui dit : "Faites cela avec hatmada (assiduité). Continuez et n'arrêtez pas, et à la fin, vous verrez votre salut."

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+ Le soin apporté aux bénédictions est la preuve d'un cœur pur :

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakéma'h - Eré'h Béra'ha) écrit que puisque la Torah nous dit de réciter le Birkat Hamazon, nous avons l'obligation importante de le faire, et celui qui le fait montre qu'il a une forte émouna et un cœur pur, et qu'il est également un 'hassid et quelqu'un qui craint Hachem.

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+ La protection offerte par les bénédictions :

-> La guémara (Nazir 66b) dit que fournir de la nourriture à une personne est aussi difficile que d'ouvrir la mer Rouge.
Le Maharcha écrit que c'est pour cette raison que Hachem nous commande de réciter des bénédictions sur la nourriture. Il explique qu'il existe des forces destructrices qui tentent d'empêcher notre nourriture de nous parvenir, et que les bénédictions que nous récitons agissent en notre faveur, contre ces forces destructrices, et nous permettent de recevoir notre subsistance.

C'est pourquoi la guémara compare les bénédictions et le fait de répondre Amen à des soldats qui mènent une guerre. Les bénédictions mènent une guerre en notre nom contre les forces destructrices qui tentent de nous empêcher de recevoir notre parnassa.

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+ Roua'h Hakodech à travers les bénédictions :

-> Le séfer Shaar Hayi'houdim indique que le Arizal dit à son élève, le rav 'Haïm Vital, que le principal moyen de mériter de recevoir le roua'h hakodech (esprit saint) est à travers les bénédictions.
Lorsqu'on récite comme il faut les bénédictions, on annule le pouvoir des "klipot" impures (forces du mal) qui s'attachent à la nourriture que l'on mange, ce qui permet de tirer un bénéfice spirituel de cette nourriture.

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+ La plus grande de toutes les mitsvot :

-> Le séfer Mitsvot Zémaniyot (écrit par le Richon, le rav Israël ben Yossef Hayisroeli) écrit :
"Sache, mon fils, que la plus grande de toutes les mitsvot, et la plus forte de toutes les avodat (service d'Hachem), est la bénédiction.
Quiconque croit est tenu de bénir Hachem pour tout ce qu'Il crée dans ce monde, avec la bénédiction individuelle de chaque chose, au moment opportun."

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+ Le Birkat Hamazon est la bénédiction principale :

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv Ha'avodah 18) écrit que la bénédiction principale est le Birkat Hamazon, car c'est par cette bénédiction que nous remercions Hachem pour toute la nourriture qu'Il nous fournit.
Il cite la guémara (Pessa'him 118a) qui dit qu'il est plus difficile de nourrir une personne que d'apporter la rédemption (guéoula) et ajoute qu'il est donc logique que, puisque le remercier pour cela est si important, cela doit certainement être fait avec dévotion et pureté.

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+ Un seul Birkat Hamazon avec Kavana peut changer une personne :

-> Le séfer Emet miKotzk (ot 68) rapporte que le rabbi de Kotzk disait que faire un seul Birkat Hamazon selon la halakha peut transformer une personne craignant Hacheme (yaré Shamayim).
La preuve en est que (comme le relate la guémara dans Sotah 10a), Avraham invitait des voyageurs chez lui, leur offrait à manger, puis leur demandait de réciter le Birkat Hamazon, et de cette manière, il les transformait en personnes nouvelles.

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+ Le Birkat Hamazon est plus puissant que la prière (téfila) :

-> Le séfer Taamé Haminhagim (page 174) rapporte que le Maguid de Mézéritch était encore plus attentif à chaque mot du Birkat Hamazon qu'il ne l'était dans la prière, car la prière est dérabanan (obligation issue de nos Sages), tandis que le Birkat Hamazon est dé'oraïta (de la Torah).

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+ Une ségoula pour une longue vie :

-> Le rav Haïm Palagi (séfer Kol Ha'Haïm - siman 80) écrit que réciter le Birkat Hamazon à voix haute est une ségoula pour une longue vie.
Cela ressort du verset : "Écoute ma voix selon ta bonté ; Hachem, selon ta règle, soutiens-moi" (Téhilim 119,149).
Cela peut se traduire par le fait que si l'on utilise sa voix pour réciter le Birkat Hamazon selon la règle de Hachem, c'est-à-dire à voix haute (avec kavana), on sera "soutenu", ce qui signifie que l'on vivra longtemps.

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+ Annuler la colère divine :

-> Le Béer Hétiv (Oré'h 'Haïm 185;1) écrit que la raison pour laquelle la lettre "pé finale" (ף) ne se trouve pas dans le Birkat Hamazon est que cette lettre symbolise " 'haron af", la colère divine, et que si l'on récite le Birkat Hamazon correctement, on ne subira pas la colère divine et on mènera une vie prospère et honorable.

[cette lettre (ף) suggère les mots שצף קצף חרון אף (l’irritation, la colère, la fureur). Et celui qui veille à dire le Birkat Hamazon avec concentration, est préservé de tout cela. ]

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+ S'accrocher davantage à Hachem par le Birkat Hamazon qu'avec la prière :

-> Le Likouté Yéhouda cite son grand-père, le Imré Emet, qui dit au nom du rabbi de Kotzk que les 'hassidim sont plus attachés au Birkat Hamazon qu'à la prière (téfila).

En effet, nos Sages (guémara Béra'hot 31a) disent qu'il est interdit à une personne ivre de prier, mais qu'elle peut réciter le Birchas Hamazon. [Yérouchalmi, cité par Tossafot ibid]
Cela nous enseigne que même une personne qui est comme un ivrogne, dans le sens où elle n'est pas à un niveau élevé d'avodat Hachem, peut tout de même se connecter à Hachem à travers le Birkat Hamazon.

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+ Avraham a rapproché les gens grâce aux bénédictions :

-> Nous constatons que les bénédictions ont un grand pouvoir pour rapprocher les gens de leur Père céleste (Hachem).
Le Beit Israël de Gour rapporte qu'un 'hassid a un jour dit au rabbi de Kotzk qu'il ressentait un grand éveil spirituel (hit'orérout) grâce au Birkat Hamazon.
Le rabbi répondit : "Avraham Avinou rapprochait les non juifs (goyim) authentiques grâce aux bénédictions (guémara Sotah 10a), car il n'y avait pas encore de Torah à cette époque. Il a donc rapproché les goyim d'Hachem en leur disant de faire des bénédictions."

[par exemple, il demandait soit de payer un prix élevé pour le repas, soit de faire la bénédiction à D. à la fin du repas. Si même un non juif pouvait être affecté, alors à plus forte raison un juif est impacté par les bénédictions, le birkat hamazon. ]

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+ "Tu mangeras, tu seras rassasié, et tu béniras Hachem ton D." (Ekev 8,10)

-> Le Zohar (II, 218a) rapporte que "le Birkat Hamazon est très cher aux yeux d’Hachem, et que celui qui bénit Hachem alors qu’il est rassasié, doit y mettre tout son cœur et sa volonté, joyeusement et sans tristesse aucune. De la sorte, s’il récite cette bénédiction joyeusement et de bon coeur, on lui procure également (sa subsistance) dans la joie et de bon coeur. Il ne sera jamais triste, mais seulement joyeux et aura l’esprit toujours occupé par des paroles de Torah."

-> Le séfer 'Hinoukh écrit :
"J’ai reçu de mes Maîtres (que D. les protège) que celui qui prend garde au Birkat Hamazon voit sa subsistance assurée largement durant toute son existence."

-> Le Maharcha (guémara Nazir 66b) l’explique de la manière suivante :
"Comme "la subsistance de l’homme est difficile comme la traversée de la mer Rouge" (guémara Pessa'him 118a), Hachem ordonne à celui qui a mangé et s’est rassasié, de le bénir, car ainsi, Hachem déverse sur lui Ses bénédictions. En effet, l’homme a contre lui des anges Accusateurs qui veulent empêcher qu’on lui prodigue avec abondance cette subsistance si difficile. Or, les bénédictions du Birkat Hamazone se dressent comme des défenseurs et des avocats contre ces accusateurs."

-> On a coutume de réciter après le Birkat Hamazon une série de "Hara'haman" qui sont tous, de grandes requêtes.
Le 'Hafets 'Haïm explique que ces requêtes sont prononcées après le Birkat Hamazon parce qu’un homme, ayant accompli ce commandement positif de la Torah, suscite grâce à cela un temps propice dans le Ciel. C’est alors le moment pour lui de demander à Hachem ce dont il a besoin.

Rabbénou Bé’hayé (parachat Yitro 19,3, rapporté dans le Magen Avraham Ora’h ‘Haïm 263,1) exprime la même idée au sujet de l’allumage des bougies de Shabbat. Lorsqu’une femme procède à celui-ci, elle est en mesure de prier qu’Hachem lui donne des enfants qui illumineront la Torah, "parce que la prière est davantage écoutée au moment de l’accomplissement d’une mitsva".

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-> b'h, également sur le birkat hamazon : https://todahm.com/2022/05/16/le-birkat-hamazon