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"Parle aux Bné Israël et qu'ils fassent demi-tour et campent devant Pi-ha'hirot" (Béchala'h 14,2)

-> Pourquoi était-il nécessaire que Moché ordonne aux juifs de faire demi-tour? Parce qu'ils suivaient les Nuées de Gloire dans le désert, Hachem aurait pu simplement les diriger vers la mer et le peuple aurait suivi.

Le Sfat Emet répond que Hachem a délibérément choisi cette méthode pour mettre le peuple juif à l'épreuve et lui demander s'il allait ou non obéir à l'ordre de Moché.
Comme l'explique Rachi (Béchala'h 14,4) à propos de l'insistance de la Torah sur le fait que les juifs ont effectivement suivi cet ordre, il a fallu une foi puissante en Moché pour qu'ils abandonnent leur liberté retrouvée et retournent vers leurs anciens maîtres (égyptiens).
Le fait que les Nuées aient maintenu leur position, semblant contredire l'attestation de Moché de la volonté d'Hachem, n'a fait qu'intensifier l'épreuve.
Le Imré Emet ajoute que cela peut aider à expliquer l'évaluation de Pharaon selon laquelle les juifs étaient perdus dans le désert, le fait qu'ils se soient écartés du chemin tracé par les Nuéesindiquait qu'ils avaient perdu la tête.

Le Imré Emet fait remarquer que cela nous enseigne que l'obéissance à son rabbi est primordiale et qu'elle l'emporte même sur les instructions d'une Nuée Divine.

La émouna fait naître la guéoula, améliore notre spiritualité et notre matérialité

+ La émouna fait naître la guéoula, améliore notre spiritualité et notre matérialité :

"Et le peuple eut foi ; ils entendirent que Hachem s'était souvenu des Bné Israël et qu'Il avait vu leur affliction" (Chémot 4,31)

-> Le rabbi de Modzhitz (séfer Divré Israël) note que les versets semblent être dans le désordre.
Apparemment, il devrait d’abord être dit qu’ils ont entendu que Hachem s’est souvenu d’eux et a dit qu’Il les délivrerait, puis il devrait être dit qu’ils y ont foi en cela.
Pourquoi est-il d’abord dit qu’ils ont cru avant de dire ce en quoi ils croyaient?

Il répond que la Torah nous enseigne que la révélation qu’ils seraient délivrés était par le mérite de la émouna que le peuple avait auparavant. Parce qu’ils ont eu foi, ils ont attendu Hachem et n’ont pas cherché à prendre les choses en main.
La foi est venue en premier et grâce au mérité de cette émouna, Hachem les a informés qu’Il ​​les sauverait, délivrait.

Il ajoute que la même chose s’applique aux moyens de subsistance de chaque juif. Il faut d’abord croire que Hachem pourvoira, puis Il nous enverra la parnassa.
C’est ce qu’indique le verset, où il est dit que Hachem voit "l’affliction" (on'yam - עָנְיָם - qui peut être compris comme une référence à la pauvreté).
Lorsque nous croyons en Hachem, Il verra notre pauvreté et pourvoira à nos besoins.

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+ Plus on a de bita'hon, plus on peut servir Hachem :

-> "Le silence est une louange pour Toi" (lé'ha doumiya téhila - Téhilim 65,2)
La rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique qu’il existe une règle générale selon laquelle plus une personne a du bita’hon, plus elle saura servir Hachem correctement.

Le mot "doumiya" (silence) évoque la confiance en Hachem, comme dans Téhilim (37,7) : "dom l'Hachem vétit'hollel lo" (repose-toi en silence sur Hachem, et espère en Lui).
Ainsi, le verset dit que si l’on a du bita’hon en Hachem, on pourra Le louer et Le servir comme il se doit.

C’est aussi le sens du verset : "zé Hachem kivinou lo" (c'est Hachem, j’espère en Lui - Yéchayahou 25,9). Si l’on a confiance en Hachem et que l’on accepte Sa domination, on pourra Le servir.

Nous voyons par là que lorsque nous avons un vrai bita'hon en Hachem, nous sommes récompensés à la fois en matérialité et en spiritualité. Nous recevons une abondante parnassa, ainsi que la capacité de Le servir de la meilleure façon possible.

L’humilité nous permet d’utiliser notre bouche pour prononcer des paroles saintes

+ L'humilité nous permet d'utiliser notre bouche pour prononcer des paroles saintes :

"Qui a donné une bouche à l'homme" (Chémot 4,11)

-> Le rabbi de Slonim (séfer Divré Shmouel) note que les premières lettres des mots "sam pé la'adam" (qui a donné une bouche à l'homme - שָׂם פֶּה לָאָדָם) forment le mot "shéfel" (humble - שפל).
Cela nous enseigne que lorsqu’une personne est humble, elle est capable d’ouvrir la bouche pour prononcer des paroles saintes devant Hachem.
Plus une personne est humble, plus elle peut prononcer des paroles saintes.

Quelqu’un qui est orgueilleux ne peut pas parler à Hachem. Le verset dit : "Car Hachem est élevé, mais Il voit les humbles, et Il châtie les orgueilleux de loin" (Téhilim 138,6).
Les tsadikim expliquent qu'Hachem est très élevé, et que seuls ceux qui se considèrent comme humbles sont capables de se connecter à Lui et de Le "voir".
Cependant, celui qui est orgueilleux ne peut pas Le voir de près. Il ne peut Le voir que de loin.

Il existe une expression selon laquelle "on ne peut pas tomber du sol". Celui qui se considère comme humble et proche du sol ne peut pas tomber. Mais celui qui se croit haut et puissant finira par tomber.
C’est aussi une explication du verset : "De toi vient la poussière et tu retourneras à la poussière" (Béréchit 3,19). Si une personne se considère humble comme la poussière, elle méritera de revenir en faisant téchouva et en s’annulant à Hachem.

Le manque d’Ahavat Israël fait que l’exil continue

+ Le manque d'Ahavat Israël fait que l'exil continue :

"Moché sortir le jour suivant et voici que deux Hébreux se querellaient. Il dit au méchant : "Pourquoi frapperais-tu ton prochain?" Il répondit : "Qui t'a nommé dignitaire, chef et juge sur nous? Projettes-tu de m'assassiner comme tu as assassiné l'égyptien?"
Moché eut peur et pensa : "Certes, la chose est connue!" " (Chémot 2,14)

-> Rachi écrit : selon le midrach, Moché s’est dit : "L'énigme (de savoir pourquoi les Hébreux n'étaient pas encore délivrés d'Egypte) qui me tourmentait est maintenant résolue : en quoi Israël a-t-il fauté plus que toutes les 70 nations pour être ainsi accablé sous une servitude aussi cruelle? Je m’aperçois qu’il le méritait!"

-> Le séfer Bina Léitim ('helek 1, drouch 3) explique comme suit :
La veille, Moché avait vu un surveillant égyptien frapper un homme juif. Le verset dit que l'égyptien frappait un juif "méa'hiv" (de ses frères). Il explique que cela signifie que l'égyptien a pris le juif "parmi ses frères".
Il y avait une foule d’hommes juifs debout là, et l'égyptien a saisi l’un d’eux et a commencé à le frapper.

Si l’homme juif avait été seul et que l’égyptien avait commencé à le frapper, Moché n’aurait eu aucune plainte contre aucun des autres juifs, car ils n’étaient pas là pour faire quoi que ce soit.
Mais ce qui se passa en réalité, c’est que beaucoup d’autres juifs virent l'égyptien frapper l’homme, et ils restèrent là sans rien faire.
Comme le dit le verset, Moché regarda autour de lui "et vit qu’il n’y avait personne". Il vit que personne n’essayait de défendre le juif qui était frappé. Personne ne semblait se soucier de voir son frère souffrir et personne n’essayait de l’aider. Alors Moché se leva et frappa l'égyptien.

Cependant, Moché défendit toujours les juifs dans son esprit et dit que la raison pour laquelle ils ne l’avaient pas aidé était probablement parce qu’ils étaient si faibles à cause du dur labeur qu’ils n’avaient pas la force de défier l’égyptien. C’est pourquoi il sortit à nouveau le lendemain pour voir si son affirmation était correcte.

Lorsqu’il vit 2 juifs se battre entre eux, il réalisa qu’en réalité, ils avaient assez de force pour se battre. Quand ils ont une raison de se battre, ils sont capables de le faire. Cela l’amena à déclarer qu’il comprenait maintenant pourquoi ils étaient punis. C’était parce qu’ils manquaient d'ahavat Israël (amour de son prochain juif).
Ils n’étaient pas affectés lorsqu’ils ont vu l’un des leurs se faire frapper. Au contraire, ils se tenaient debout, les mains le long du corps.
Mais lorsqu’ils avaient une raison personnelle de se battre (par égo), ils levaient les mains pour se battre entre eux. Cela causait beaucoup de souffrance à Moché.

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[l'exil égyptien contient en lui tous les exils qui ont suivi. Ainsi, on peut se demander pourquoi la guéoula n'est-elle pas déjà arrivée? C'est parce que nous manquons d'Ahavat Israël. ]

"Moché quitta la présence de Pharaon et implora Hachem" (Vaéra 8,27)

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa (Kol Sim'ha) se demande pourquoi Moché a assumé la responsabilité de mettre fin aux plaies par ses prières. Hachem ne l'avait envoyé que pour avertir Pharaon et administrer les Plaies (makot). N'aurait-il pas fallu laisser à Hachem le soin de les arrêter de Sa propre volonté?

Il répond que pendant les Plaies, les lois de la nature étaient en mouvement.
Si Hachem avait retiré Lui-même les Plaies, la nature serait revenue à son état par défaut, sous son contrôle unique. En la soumettant au contraire aux prières de Moché, Hachem reprogrammait la nature pour qu'elle réponde aux prières des justes. Comme l'enseigne la guémara (Moed Katan16a), même si Hachem émet un décret, un tsadik (par sa prière) a le pouvoir d'y opposer son veto.

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+ "Moché a crié à Hachem" (Vaéra 8,8)

-> Le 'Hidouché Harim note le rôle prépondérant que joue la prière dans le processus des 10 Plaies (makot), apparaissant dans une variété d'expressions.

La sortie d'Egypte était un processus de recréation de notre monde brisé, endommagé. Le domaine particulier dans lequel ce processus s'est déroulé est celui de la parole, car ce sont les lettres et les mots qui sont les éléments constitutifs de la création. ]
Tout comme l'homme parle pour exprimer sa pensée abstraite dans le monde matériel, la "parole" d'Hachem représente l'actualisation de Sa volonté. Ainsi, le monde est décrit comme ayant été créé avec 10 Paroles d'Hachem (assara maamarot).
Corrompu par la faute, ce monde à 10 dimensions avait besoin des dix plaies correspondants pour se débarrasser de ses parasites et, finalement, des Asséret HaDibrot, dix nouvelles paroles divines (10 Commandements), pour le redémarrer.

La prière est une autre manifestation fondamentale de la parole. Hachem a subordonné Sa parole à la réceptivité du peuple juif. Ainsi, cette domination juive, pour ainsi dire, sur l'univers s'exprime à travers leur propre discours, celui de la prière.
Nos Sages (midrach Dévarim rabba 2,1) enseignent qu'il existe dix expressions de la prière.
Avec chacun des dix plaies, explique le 'Hidouché Harim, l'un de ces dix formats de prière a été rectifié.
Nous trouvons donc Moché s'engageant dans une multitude de formes de prières.

Le Sfat Emet ajoute que c'est la logique qui sous-tend la règle selon laquelle la prière doit être immédiatement précédée par le souvenir de de la sortie d'Egypte (dans cha'harit, on lit la bénédiction avec le début de la Amida, sans s'arrêter entre). C'est en effet par ce processus que les juifs ont acquis leur pleine capacité à prier.

Yitro entendit tout ce que Hachem fit pour Moché et pour Israël

"Yitro, prêtre de Midyan, beau-père de Moché, entendit tout ce que Hachem fit pour Moché et pour Israël, Sa nation" (Yitro 18,1)

-> Rachi déclare : "Qu'est-ce que Yitro a entendu qui l'a poussé à venir? Il a entendu parler de l'ouverture de la mer Rouge et de la guerre contre Amalek."

-> Le rav Bounim de Peshischa (cité dans Kol Mévasser - 'helek 1) demande que Yitro était un homme grand et sage qui avait essayé toutes les idoles du monde et était arrivé à la conclusion qu'Hachem était le vrai D.
Pourquoi a-t-il été particulièrement impressionné par ces deux miracles, par opposition aux autres miracles merveilleux accomplis par Hachem, tels que l'orchestration de la sortie d'Egypte, des 10 Plaies, ...
Selon l'opinion selon laquelle Yitro est venu après le don de la Torah (Avodah zara 24a et Zéva'him 116a), pourquoi a-t-il été plus impressionné par ces deux miracles que par le don de la Torah sur le mont Sinaï?

Le rav de Peshischa répond que Yitro a vu que la nation juive avait atteint un niveau élevé à la mer Rouge, comme il est dit qu'une servante à la mer a connu un niveau de prophétie plus élevé que Yé'hezkel ben Bouzi.
Cependant, presque immédiatement après, Amalek attaqua la nation. Il vit que les forces du mal étaient toujours capables d'influencer Amalek, même après avoir été témoin de si grands miracles, dont le monde entier était au courant.

Cela l'a conduit à la révélation que même après avoir été témoin de grands miracles, une personne a besoin d'un chef spirituel pour la guider sur le bon chemin. Il en conclut donc qu'il ne pouvait plus rester seul et qu'il devait aller voir Moché Rabénou et l'accepter comme son rabbi.

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-> Le Divré Shmouel de Slonim explique les mots de Rachi en disant que Yitro a vu que même après la grande révélation à la mer Rouge, l'attaque d'Amalek avait toujours un effet sur la nation et avait fait baisser leur niveau de émouna. Il comprit qu'il s'agissait là d'une manifestation des paroles de nos Sages (Soucca 52a) selon lesquelles lorsqu'une personne est plus grande que son prochain, son yétser ara est également plus grand.

Il en conclut donc que sa seule ligne de conduite possible pour combattre le yétser ara était d'accepter la Torah, car la Torah est la seule force suffisamment puissante pour servir d'antidote au yétser ara.
[selon nos Sages (Kidouchin 30b), Hachem nous informe : "J'ai créé le mauvais penchant, et j'ai créé la Torah pour qu'elle lui serve d'épice". ]

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-> Le Divré Shmouel explique ce que "Yitro a entendu" comme suit : Yisro "entendit", ce qui signifie qu'il comprenait maintenant qu'il n'avait pas rempli sa mission dans ce monde. Il s'est interrogé : Mon âme a-t-elle été envoyée dans ce monde uniquement pour jouir des plaisirs physiques et matériels? Bien sûr que non! Je dois avoir été envoyé ici pour accomplir quelque chose! Il réalisa qu'il avait été envoyé dans ce monde pour rectifier son âme, mais il ne savait pas comment le faire. C'est pourquoi il se dépêcha d'aller voir Moshé pour discuter de la manière de rectifier son âme.

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+ Tout le monde peut changer :

-> Le rav Tsvi Hirsch de Liska (séfer Ach Pri Tévoua) écrit que la Torah nous enseigne qu'une personne peut se transformer complètement d'un extrême à l'autre. Yitro était à l'origine un prêtre à Midyan. Il servait des idoles. Mais il est ensuite devenu le beau-père de Moché Rabénou.
C'est ce qui ressort également des mots "qu'Hachem a fait sortir Israël d'Egypte". Il s'agit d'une allusion au fait que chacun a la capacité de sortir des limites (le mot "Mitrayim" [Egypte] connote également "métsarimé, les limites) qui l'entourent. Lorsque Yitro s'en est rendu compte, il a quitté son passé et s'est rendu dans le désert pour apprendre la Torah.

-> Dans le même ordre d'idées, le rav Léchovitch explique le verset : "Qui peut sortir la pureté de l'impureté? Lo é'had. (Personne)" (Iyov 14,4).
Il explique que cela signifie qu'une personne peut se transformer d'impureté en pureté. Même une personne racha qui se trouve au niveau le plus bas peut changer et devenir un tsadik en un instant.
Il comprend les mots "lo é'had" comme signifiant que si une personne prend un moment pour décider qu'elle surmontera son passé et s'améliorera, et qu'elle déclare "lo!" (non !), elle ne poursuivra plus ses désirs, elle peut devenir une personne complètement changée.

-> De même, le rav Avraham de Slonim explique le verset : "Et vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un goy kadoch (une nation sainte)" (Yitro 19,6), pour signifier que même quelqu'un qui est tombé au niveau inférieur d'un "goy" a encore la capacité de changer et de s'améliorer et de devenir "kadoch".

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+ Une ségoula pour l'acceptation des prières :

-> Le midrach (Chémot rabba 27,4) déclare : "Et Yitro entendit". C'est ce qui est dit : "Hachem, ma puissance, ma force et mon refuge au jour de la détresse. C'est vers Toi que viendront les nations des extrémités de la terre" (Yirmiyahou 16,19).

Le séfer Agra déKalla explique le lien que fait le midrach entre les 2 versets (de Yitro et d Yirmiyahou) en affirmant que le verset qui dit que Yitro a entendu nous enseigne la manière de prier dans les moments difficiles.
Nous sommes censés apprendre que même lorsque nous sommes indignes d'être sauvés, Hachem entend toujours nos prières. Malgré notre condition inférieure, nous pouvons nous tourner vers Hachem et dire : "Tu es ma puissance, ma force et mon refuge au jour de la détresse. C'est vers Toi que viendront les nations des extrémités de la terre".
Lorsqu'une personne se tourne vers Hachem avec une telle prière, ses paroles seront acceptées. Peu importe qui est la personne. Ses prières sont dignes d'être acceptés.

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-> Le Mé haChiloa'h demande pourquoi toute l'histoire de la réception de la Torah commence par l'histoire personnelle d'un converti (Yitro).
Il répond : Cela nous enseigne que si une personne veut recevoir et accepter les paroles de la Torah, elle doit faire des sacrifices pour Hachem avec beaucoup de courage. Elle doit changer et se transformer, tout comme le fait un converti lorsqu'il rejoint une nouvelle nation avec laquelle il n'avait aucun lien auparavant.
Lorsqu'un converti fait cela, il laisse derrière lui ses parents et toute sa famille, son seul désir étant de sacrifier tout ce qu'il a pour avoir l'opportunité de vivre sous les ailes de la Chékhina.
Lorsqu'une personne se sacrifie de cette manière, elle est en mesure de recevoir la Torah d'Hachem.

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+ Vivre avec la émouna péchouta :

-> Rachi déclare : "Qu'est-ce que Yitro a entendu qui l'a fait venir? Il a entendu parler de la division de la mer Rouge et la guerre contre Amalek.

-> Le Sefer Divré Israël explique que, comme le dit Rachi (Béchala'h 14,15), l'ouverture de la mer Rouge s'est produite au mérite de la émouna du peuple juif. D'autre part, la guerre avec Amalek a commencé à cause d'un manque d'émouna. (comme nous le voyons dans les versets, immédiatement après que le peuple se soit demandé si Hachem était avec eux (v.17,7), Amalek est venu se battre avec eux).

Lorsque Yitro entendit parler du pouvoir de la émouna et des conséquences néfastes d'un manque de émouna, il abandonna toutes ses recherches sur d'autres sagesses et analyses scientifiques du monde et choisit de croire fidèlement en Hachem et de lui faire confiance.
C'est ce qui l'a amené à se rendre dans le désert pour rejoindre le peuple juif.

-> Nous pouvons en tirer la leçon qu'il faut suivre Hachem avec une émouna péchouta, une émouna sans faille (en se reposant en toute simplicité en Hachem), plutôt que de Le tester ou d'essayer de prouver les choses par soi-même.
[on a tendance à se croire plus malin qu'Hachem, en Lui donner presque des conseils sur ce qu'Il devrait faire. Mais nous devons accepter que dans ce monde nous ne pouvons pas Le comprendre Ses pensées, mais qu'Il peut tout, qu'Il aime tout juif infiniment, et qu'Il fait tout pour notre bien ultime. ]

A ce sujet, la Mékhilta (Yitro 1) rapporte que rabbi Eliezer Hamodaï dit : "Lorsque Moché demanda à Yitro de lui donner sa fille, Tsipora, comme épouse, Yitro lui dit : "Accepte sur toi une chose que je te demande, et je te la donnerai."
Moché demanda quelle était cette demande, et Yitro répondit : "Ton fils premier-né doit être livré au service des idoles. Tout ce qui suivra pourra être sanctifié pour servir Hachem. "
Moché accepta cette demande et jura de la respecter.

Le 'Hidouché Harim demande comment nous pouvons comprendre ce midrach. Comment Moché Rabénou a-t-il pu accepter de livrer son fils premier-né à l'adoration d'une idole? De plus, le midrach (Chémot rabba 1,32) indique que Yitro avait déjà abandonné le culte des idoles et qu'il avait été excommunié par sa communauté pour cela, ce qui explique pourquoi les bergers repoussaient ses filles du puits. S'il avait déjà reconnu la fausseté de l'adoration des idoles, pourquoi demanderait-il à Moché de faire faire une telle chose à l'un de ses fils?

Il répond que ce midrach ne peut être pris au pied de la lettre. Il explique que Rachi dit que Yitro avait adoré toutes les idoles du monde. Il les a toutes essayées et a personnellement testé chacune d'entre elles avant de conclure qu'elles étaient toutes sans valeur. En arrivant à cette conclusion basée sur la recherche, il savait qu'il ne devait servir qu'Hachem.
C'est ce qu'il demanda à Moché, d'élever son fils premier-né de cette manière afin de lui permettre de se prouver qu'Hachem est le seul vrai pouvoir en faisant des recherches sur les autres dieux et en voyant à quel point ils sont inutiles, plutôt que d'avoir simplement la émouna péchouta sans faire ses propres recherches.
Il pensait que c'était la meilleure façon de parvenir à une croyance solide en Hachem.

Ainsi, lorsque Yitro dit que le premier fils doit être mis de côté pour le culte des idoles et "après cela, il doit être pour Hachem", il veut dire qu'après que ce fils ait testé tous les autres dieux et qu'il ait reconnu par lui-même que servir Hachem est la seule vérité, il en viendra à Le servir l'un après l'autre, tout comme Yitro lui-même l'avait fait.

Cependant, le 'Hidouché Harim conclut en disant que cela prouve en fait qu'il est interdit de tester Hachem et d'essayer de prouver Sa grandeur par soi-même.
Nous voyons en fait qu'il faut Le servir avec une émouna sans faille. Nous voyons que Moché Rabénou n'aurait pas dû accepter la demande de Yitro, car cela a entraîné de graves problèmes par la suite.
Il est dit (Shoftim 18,30) que Yonathan, le fils de Gerchom, le fils de Ménaché, était le prêtre de l'idole de Mikha. Nos Sages (guémara Baba Batra 109a) affirment qu'il était en fait le petit-fils de Moché.
[ le verset fait référence à Moché en tant que "Ménaché" afin de ne pas lui manquer de respect en le reliant à un prêtre d'idole. ]
Cela prouve qu'Hachem ne veut pas que nous Le mettions à l'épreuve de la manière dont Yitro l'a demandé.

Le 'Hidouché Harim conclut en disant : "C'est une mitsva de rendre cela public!"

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-> Le Déguel Ma'hané Efraim explique que le verset nous enseigne une leçon de moussar. Il explique que le mot "entendu" (vayichma) signifie en fait "comprendre".
Le mot "Yitro" a une connotation de "yitron", reste. Cela signifie que le verset dit qu'il faut comprendre que la chose la plus importante est ce qui reste à la fin.
En fin de compte, toutes les possessions matérielles d'une personne ne valent rien et doivent être abandonnées. Ce qui reste, ce sont les efforts que l'on consacre à ses enfants, pour les élever correctement et les mettre sur la voie du service d'Hachem.
Il faut toujours comprendre cela et le garder à l'esprit. Le but principal d'une personne dans ce monde est de s'efforcer de laisser des enfants intègres qui suivent les voies de la Torah.

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-> Pourquoi le verset mentionne-t-il que Yitro était le "prêtre de Midyan"?
Le verset (Chémot 2,17) nous a déjà dit qu'il occupait cette fonction, alors pourquoi est-il nécessaire de le répéter? De plus, si la Torah veut identifier qui il était, pourquoi ne suffit-il pas de dire qu'il était le beau-père de Moché?

Le rav Ména'hem Mendel d'Amshinov (cité dans Kol Mévasser 'helek 1) répond que Yitro avait deux aspects dans sa vie, qui sont suggérés dans ce verset. Ces deux aspects l'ont aidé à éviter à la fois l'orgueil et la tristesse.
D'une part, il avait été "le prêtre de Midyan" et avait servi toutes les avoda zara (idolâtries) du monde. En se souvenant de cela, il ne deviendrait pas orgueilleux.
D'autre part, s'il se sentait triste, déprimé, à propos de son passé, il pouvait se rappeler qu'il était le beau-père de Moché, ce qui lui procurait de la joie.

C'est ainsi que le rav Bounim de Peshischa dit que chaque juif doit avoir "deux sacs". Dans l'un d'eux, il doit avoir sur lui la certitude que "le monde a été créé juste pour moi", et s'il se sent déprimé, il doit regarder dans ce sac.
Dans l'autre, il doit se rendre compte qu'il n'est que poussière et cendres. S'il commence à se sentir orgueilleux, il doit regarder dans ce sac.

Se guérir par l’étincelle de notre lettre dans la Torah

+ Se guérir par l''étincelle de notre lettre dans la Torah :

"La fille de Pharaon [Batya] ... aperçut le panier (aTéva) au milieu des roseaux ... et elle le prit" (Chémot 2,5)

-> Le midrach (Chémot rabba 1,27) rapporte que Batya fut frappée par la maladie de tsaraat, et lorsqu'elle toucha le panier/corbeille (téva) dans lequelle se trouvait Moché, elle fut guérie.

-> Le séfer Sifté Tsadik (ot 11) explique que la "téva" de Moché était comme le Aron Hakodech dans le sens où la Chékhina reposait sur elle. Par conséquent, elle avait la capacité de guérir.

De plus, il cite les sifré Kodech qui disent qu'il y a 600 000 lettres (tévot [téva veut aussi dire : un mot]) dans la Torah, ce qui correspond aux 600 000 âmes du Klal Yisroel.
Chaque individu a sa propre lettre dans la Torah. Lorsqu'un individu est capable de ressentir l'étincelle sainte de sa lettre, il est guéri de tous ses maux.

Le Sifté Tsadik conclut : "Si Batya a été guéri en touchant la téva de Moché, il est certain que si un juif touche sa téva dans la Torah en s'y connectant correctement et en ressentant sa lumière sacrée, il sera guéri et sauvé de tout mal."

Le kidouch nettoie spirituellement notre corps

+ Le kidouch nettoie spirituellement notre corps :

"Il attachera à la vigne son âne et au sarment, son ânon ; il lavera dans le vin son vêtement et dans le sang des raisins, sa tunique" (Vayé'hi 49,11).

-> Le rabbi de Kretchnifer (Guilyon Kol Emouna) affirme que ce verset fait allusion au vin du kidouch de Shabbath.
Cela signifie que par le kidouch, on peut atteindre un niveau de purification de "ses vêtements", ce qui fait référence à notre corps, notre vêtement terrestre qui recouvre notre âme (néchama).

Un juif = quelqu’un de humble

+ Un juif = quelqu'un de humble :

"Yéhouda, c'est toit que tes frères reconnaîtront ; ta main sera sur la nuque de tes ennemis ; les fils de ton père se prosterneront devant toi" (Vayé'hi 49,8)

-> Le Déguel Ma'hané Efraim explique ce verset en rapportant une explication d'une guémara qu'il a entendue directement du Baal Shem Tov.
La guémara (Méguila 13a) déclare : "Toute personne qui nie l'avoda zara est appelée un 'Yéhoudi'."
Le Baal Chem explique que l'avoda zara à laquelle la guémara fait référence est la mida d'orgueil.
Ainsi, celui qui rejette l'orgueil et adopte l'humilité est appelé un véritable "Yéhoudi".

Le Déguel Ma'hané Efraim ajoute :
"Et je crois que la tristesse est aussi une avoda zara parce qu'elle est la pire de toutes les midot.
On sait que même si une personne possède de la Torah et de bonnes actions, si elle n'a pas de yirat chamayim (crainte du Ciel), tout cela n'a aucune valeur.
Le "youd" est la plus petite lettre. Malgré tout, elle fait partie de chaque lettre de la Torah. Vous pouvez commencer à écrire n'importe quelle lettre en faisant un yud, puis en la reprenant et en complétant la lettre. Cela indique que, tout comme la plus petite lettre est le début de toutes les autres lettres de la Torah, celui qui rejette la avoda zara de l'orgueil et de la tristesse est appelé un 'youd' (un Yid, c'est-à-dire un juif), et à partir de ce début, il peut mériter d'obtenir toute la Torah".

Pharaon pensait craindre le Ciel

+ Pharaon pensait craindre le Ciel :

"Et toi et tes serviteurs, je sais que vous ne craignez pas encore Hachem" (Vaéra 9,30)

-> Le rav Bounim de Peshischa (cité dans le séfer Kol Sim'ha) explique que Pharaon venait de dire : "Implorez Hachem, il y a eu assez de tonnerres venus de D. et de grêle" (Vaéra 9,28)

Quand il vit le tonnerre et la grêle de D., il eut peur.
Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Le tonnerre a fait naître la crainte/peur dans le cœur de Pharaon et il a pensé qu’il possédait désormais la yirat Elokim, la crainte de D.

C’est le comportement d’un imbécile. Les imbéciles pensent qu’une fois qu’ils ont atteint un petit niveau de compréhension et de crainte d'Hachem, ils ont atteint un grand niveau.
Ils ne réalisent pas qu’il leur reste encore un long chemin à parcourir. [à l'image de l'infinité d'Hachem]
Pharaon pensait avoir atteint un niveau suffisamment élevé, alors il dit à Moché que le tonnerre et la grêle étaient suffisants.
Moché lui répondit : "Je sais que tu ne crains pas encore Hachem" = tu te fais des illusions en croyant que tu as de la yirat chamayim, mais tu es très loin de vraiment craindre Hachem.

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[à l'inverse, plus on apprend à connaître Hachem, plus on prend conscience de Son immensité et de notre petitesse en comparaison. ]