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"Vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur et derrière vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
On entend souvent de la bouche de ceux qui se font passer pour des intellectuels et qui s'estiment fort intelligents, que la pratique des mitsvot n'est pas nécessaire.
Le plus important, disent ces gens, est que l'homme ait un cœur pur ...
Or, pour bien rejeter cette opinion erronée, la Torah nous met en garde : "vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur!", derrière cette idée selon laquelle l'essentiel serait le cœur, en regard duquel l'accomplissement des mitsvot serait inutile.
Car cette thèse relève de l'hérésie, elle fait partie des arguments invoqués par le racha qui déclare : "il n'y a pas de D.!"

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+ "Vous ne vous égarerez pas (lo tatourou) derrière votre cœur (lévav'hém) et derrière vos yeux"

-> "Tu aimeras Hachem de tout ton cœur (lévav'ha)" (Vaét'hanan 6,5)
Rachi : avec tes 2 penchants : le bon et le mauvais.

-> Selon le Chem miChmouël, il y a lieu d'interpréter le mot "lévav'hém" de notre verset comme désignant également nos 2 penchants.
L'expression : "lo tatourou" (ne vous égarerez pas) dérive du même verbe que : "latour" (pour visiter [le pays]), et a donc une connotation d'espionnage et d'exploration.

=> Cela pour signifier allusivement à l'homme qu'il ne se mette pas à "explorer" et à "analyser" les ordres de Hachem (Ses mitsvot).
Que nous les comprenions ou non, que nous en retirions ou pas une utilité, il nous incombe d'observer les mitsvot parce qu'elles sont les ordres du Roi, et pour cette unique raison.

"La manne était comme de la graine de coriandre" (Béaaloté'ha 11,7)

- La manne = cela représente la parnassa d'une personne ;
- "kézéra gad" (était comme de la graine de coriandre" - כִּזְרַע גַּד) = elle est comme la quantité de "gad" (ג"ד) : le gomél dalim (גומל דלים) : la bonté que l'on fait au pauvre.
Car lorsque quelqu'un a de la compassion [pour autrui], alors il reçoit de la compassion d'en-Haut.
[Dégél Ma'hané Efraïm]

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-> "[Hachem dit : ] S'ils ouvrent leurs mains et font des actes de tsédaka et de 'hessed, alors Je vais également ouvrir Mes mains ... et les couvrir de Mes bons trésors"
[Ramban - Chémot 3,14]

"Myriam fut mise en quarantaine à l'extérieur du camp durant 7 jours, et le peuple ne se mit pas en route jusqu'à ce que Myriam fût ramenée" (Béaaloté'ha 12,15)

-> A la fin de notre paracha, Myriam prononce des paroles quelque peu péjoratives sur Moché. Suite à cela, elle est atteinte de tsaraat (sorte de lèpre) et de ce fait, est renvoyée du camp. Mais, la Torah précise que "le peuple n'a pas voyagé jusqu'à ce que Myriam revienne". Tout le peuple attendit que Myriam guérisse, soit purifiée et réintègre le camp, pour reprendre leur marche.
Rachi explique que cet honneur qu'Hachem lui témoigna venait pour la récompenser pour le court moment où elle surveilla son frère Moché quand, à sa naissance, il fut déposé sur le Nil (dans le panier). Pour cette bonne action qu'elle fit pendant ce court moment, elle mérita que tout le peuple l'attende pendant 7 jours.

=> On voit de là combien Hachem récompense toute bonne action. Rien n'est perdu!
Seulement, on peut se demander pourquoi la récompense pour ce bon comportement revint à Myriam à ce moment-là précisément (où elle est puni pendant 7 jours par de la tsaraat), plus de 80 ans après sa réalisation?
Hachem n'a-t-Il pas trouvé une autre occasion plus tôt pour la récompenser pour ce bien?

En fait, il est dit dans les Téhilim : "Ta Bonté est (grande) comme de hautes montagnes et Ta Justice est (profonde) comme une l'importante abîme".
Ce verset fait état de 2 comportements d'Hachem dans le monde : l'attribut de bonté et l'attribut de justice.
En général, on pense que ces 2 attributs s'appliquent à des moments différents. Parfois c'est la bonté qui intervient, et parfois c'est la justice. Mais, en réalité, la vérité est qu'ils s'appliquent en même temps. Hachem organise les événements de sorte que Sa Bonté intervienne au sein même de Sa Rigueur.
Ainsi par exemple, la Torah relate que Yossef fut vendu à des Yichmaélim qui transportaient dans leur caravane de bons parfums. Nos Sages s'en étonnent car d'ordinaire, ils transportaient du pétrole. Seulement, au moment même où la sévérité frappait Yossef, qui venait d'être vendu en esclave par ses propres frères, Hachem voulait lui témoigner un signe de Bonté. Il envoya donc cette caravane qui, contrairement à l'habitude, transportait ce jour là des parfums, pour ne pas que Yossef ne sente la mauvaise odeur du pétrole.

Car tel est le Comportement d'Hachem. Au moment où Il frappe, en même temps Il introduit Sa Bonté dans la rigueur même. Quand une personne souffre, dans sa détresse même, Hachem lui envoie aussi des signes de bonté et de bienveillance.
Telle est la Voie d'Hachem en ce qui concerne la sévérité.
Certes, on peut comprendre simplement la raison de cette Attitude. Hachem, Qui est Bon et ne cherche que le Bien, même si parfois Il sait qu'il faut être sévère, Il cherche en même temps à soulager et à réconforter ceux qui souffrent pour ne pas être que dur. Cela est un signe de la Bienveillance Divine.

Mais en réalité, il y a une raison encore plus profonde à ce Comportement Divin.
En effet, toute souffrance est envoyée par Hachem à l'homme du fait de ses fautes. Certes, parfois Hachem use de sévérité et punit une personne très durement pour une faute qui peut nous sembler en soi insignifiante. Mais malgré tout, le principe que nos Sages nous révèlent est qu'"il n'y a pas de souffrance sans faute".
Or, quand un individu commet une faute, il transgresse la Volonté Divine. Par cela, il serait logique de penser qu'il éveille la Colère d'Hachem, voire même Son inimitié.
Rappelons qu'Hachem est, en Lui-Même, bien au-delà de ces sentiments, mais Il a choisi de se comporter avec le monde à la manière des comportements humains. Et en cela, la faute d'un homme devrait entraîner une sorte de ''rancune'', si l'on peut ainsi s'exprimer, vis à vis de cet homme.
Seulement, un jugement qui serait rendu avec des sentiments de haine ne peut être un jugement authentique, car il risquerait d'être trop dur du fait de ces sentiments qui s'en mêleraient.
C'est pourquoi, au moment où Hachem souhaite juger une personne et la sanctionner du fait d'une faute, alors Il éveille un amour très puissant vis-à-vis de cette personne pour que Son Jugement ne soit aucunement influencé par une quelconque rancœur.
C'est pourquoi, au moment où Sa Rigueur s'applique, en même temps Hachem éveille la Bonté, car cette Bonté est la condition même de la possibilité d'appliquer la Rigueur.
C'est uniquement parce qu'à ce moment même la Bonté Divine est dans toute sa force, qu'il est possible d'appliquer la Rigueur.

Ainsi, nos Sages enseignent qu'au moment de la destruction du Temple, les Chérubins qui s'y trouvaient s'enlaçaient.
En général, quand les juifs fautaient, les chérubins se tournaient le dos. Et là, au moment de la sévère punition de la destruction, non seulement les Chérubins ne se tournaient pas le dos, mais en plus ils s'enlaçaient.
La raison de cela est qu'au moment où Hachem frappe Son Peuple, Il pose la condition même que pour que cette punition soit possible, Il doit s'emplir d'amour pour lui.
En cela, la Justice Divine diffère grandement de la justice humaine, où le juge tranche l'affaire qui lui est présentée, sans rappeler à ce moment la grandeur et les louanges de la personne jugée.
Mais, comme cela a été dit, un jugement ne peut vraiment être authentique que s'il n'est influencé par aucun sentiment négatif. Et pour ce faire, il est nécessaire d'éveiller l'amour et la bonté, au moment même de la rigueur.
Cela est le sens du verset : "Les Jugements d'Hachem sont Vérité, ils sont justes ensembles" = c'est seulement des jugements qui sont ''justes ensembles'', c'est-à-dire où l'on éveille la bonté en même temps que la rigueur et où ces 2 attributs se trouvent réunis ''ensembles'', seuls de tels jugements peuvent être des jugements de vérité. Et ce comportement là est celui d'Hachem.
Ce sont "les Jugements d'Hachem". Jamais l'ampleur du reproche ne cache et ne camoufle les mérites de la personne.

Dans cette perspective, on comprend bien pourquoi c'est au moment même où Hachem sanctionna Myriam, qu'Il choisit de la récompenser grandement pour sa bonne action d'avoir surveillé Moché quand il fut déposé sur le Nil.

Nous pouvons retirer de tout cela (au moins) 3 enseignements :
1°/ Nous devons nous impressionner de la Grande Bonté Divine et de la Perfection de Sa Justice, Lui Qui sait éveiller le Bien et récompenser l'individu même dans les moments de sévérité.
2°/ Nous devons aussi nous habituer à distinguer le positif dans nos vies même dans les moments difficiles. Car même alors, Hachem prodigue à Ses créatures de grands biens.
A nous de les voir et de ne pas se contenter de nous lamenter sur le négatif en occultant totalement le positif.
Par cela, nous augmenterons notre amour pour Hachem, Qui s'occupe de nous et veille à notre bien-être même dans les durs moments. Même là, Il entoure l'homme de Sa Bienveillance.
3°/ Enfin, comme le dit la Torah : "Tu marcheras dans Ses Voies", nous devons imiter les Voies d'Hachem. Ainsi, même quand il faut réprimander quelqu'un ou le sanctionner, rappelons-nous de ses mérites et n'oublions pas de voir ses côtés positifs.
Nous aussi, nous devons nous emplir d'amour pour autrui et le couvrir de respect et de bienveillance, même (voire surtout) quand il faut sévir.
Même dans la colère, n'oublions pas l'amour!

Source : basé sur le 'Hokhmat 'Haïm.

Rafram bar Pappa a dit au nom de rav 'Hisda : Depuis le jour où le Temple a été détruit, la pluie n'est plus jamais tombée du trésor bienfaisant (otsar tov), dont il est dit : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor" (Ki Tavo 28,12).
Lorsqu'Israël accomplit la volonté d'Hachem et lorsqu'Israël réside sur sa terre, les pluies qui tombent proviennent du "otsar tov". Mais lorsqu'Israël ne réside pas sur sa terre, les pluies ne tombent pas du "otsar tov".
[guémara Baba Batra 25b]

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=> Que signifie : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor"?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
D'après les lois naturelles, la pluie est produite à partir de l'humidité des océans et de la terre. Cependant, lorsque le peuple juif accomplit la volonté de son Créateur, Hachem ouvre Son trésor Céleste pour faire tomber les pluies depuis ce trésor bienfaisant, même s'il n'y a pas d'humidité ici-bas.

-> Le Zohar enseigne :
Avant la destruction du Temple, les pluies provenaient des eaux qui se trouvaient au-dessus du firmament et qui constituent le trésor bienfaisant (otsar tov).
Après la chute du Temple, les pluies provenaient des eaux qui sont au-dessous du firmament : elles tombent simplement du Ciel.
Evidemment, les pluies du trésor bienfaisant assuraient à la terre une fertilité très supérieure à celles venues aujourd'hui depuis le Ciel.

[c'est au 2e jour de la Création que Hachem opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus du firmament (Béréchit 1,7). Hachem détient seul 4 clefs, dont celle du "otsar tov", qui est le réservoir des eaux d'en-haut (au-dessus du firmament).]

-> Le Kli Yakar écrit :
"Son bienfaisant trésor" = c’est le trésor qu’Hachem remplit avec la crainte du Ciel qui est en toi, car c’est cela qui constitue le trésor d’Hachem, comme il est écrit : "La crainte du Ciel, voilà quel est son trésor" (Yéchayahou 33,6), ‘son trésor’ désignant celui d’Hachem, comme l’explique Rabbénou Bé’hayé (Yitro 19,5) : tout roi constitue un trésor d’une chose qu’il ne trouve pas fréquemment (par exemple, des joyaux).
Or, la guémara (Béra'hot 33b) nous enseigne que : "tout est entre les mains d’Hachem, sauf la crainte du Ciel".
C’est pourquoi Hachem récupère cette crainte du Ciel qui est en l’homme pour en former Son trésor royal. Tu pourras peut-être, dès lors, te tromper en pensant qu’Hachem a une quelconque utilité de ce trésor, aussi est-il précisé dans le verset : "Hachem ouvrira pour toi Son bienfaisant trésor."
Hachem n’a aucun besoin de ce trésor, mais Il le conserve soigneusement afin de te prodiguer, à partir de celui-ci, tout ce dont tu as besoin et toute ta subsistance. Il ne remet les clés de ce trésor à aucun émissaire mais c’est Lui-même qui les détient, car ce trésor-ci lui est très cher.

-> Le Parachat Dérakhim dit :
Les pluies qui proviennent du trésor bienfaisant (otsar tov) ne tombent que sur la terre d'Israël et c'est Hachem Lui-même qui les suscite, avec abondance.
Par contre, les pluies qui ne proviennent pas du otsar tov, c'est un intermédiaire qui les suscite.

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=> Pourquoi depuis la destruction du Temple les pluies ne proviennent plus du otsar tov?

-> Le Iyoun Yaakov enseigne :
Dans la guémara (Taanit 8a), rabbi Assi a dit : "Les pluies tombent depuis le trésor bienfaisant (otsar tov) uniquement grâce à ceux qui ont de la émouna", comme par exemple ceux qui sont honnêtes dans les affaires ou bien les agriculteurs qui labourent et sèment en faisant confiance en Hachem dans leur investissement en argent et en temps, car ils ignorent la productivité de leur terre ensemencée.
Or, dans la guémara (Soucca 48a), il est dit que les baalé émouna ont disparu depuis la destruction du Temple et l'exil des juifs.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies bienfaisantes du otsar tov ont disparu dans le monde.

-> Le Rékanati écrit :
Le otsar tov est la source de vie d'où partent l'abondance et la bénédiction ininterrompues, notamment sous forme de pluies bienfaisantes.
Cependant, après la destruction du Temple, l'abondance pouvait encore exister, mais elle provenait des forces d'impureté.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) dit :
Dans la guémara (Baba Batra 25b), Rafram ben Pappa a dit, au nom de rav 'Hisda : Depuis la destruction du Temple, le vent du Sud n'a plus jamais apporté la pluie bienfaisante, car le véritable bien (tov) a disparu du monde.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies ne proviennent plus du trésor bienfaisant (otsar tov).

"L’homme Moché était très humble" (Béaaloté'ha 12,3)

-> Rabbi Daniel Plavni (dans son Pniné Daniel) donne l’allusion suivante :
Moché, qui était le symbole de la modestie, avait en lui tout ce que renferme le mot : "humilité" (anava - ענוה), c’est-à-dire :
- Ayin (ע - valeur numérique 70) : les 70 aspects de la Torah ;
- Noun (נ - valeur numérique 50) : les 50 portes de la sagesse ;
- vav (ו - valeur numérique 6) : les 6 ordres de la Michna, qui sont la Torah orale ;
- Hé (ה - valeur numérique 5) : les 5 livres de la Torah, qui sont la Torah écrite.

"Pourquoi serions-nous privés d’offrir le sacrifice de Hachem en son temps?" (Béaaloté'ha 9,7)

-> Le ‘Hidouché haRim s’étonne :
Hachem ne tient pas rigueur dans un cas de force majeure, or quelqu’un d’impur est dispensé par la loi, alors pourquoi y aurait-il lieu de se plaindre? Il n’y a pas ici de privation mais d’exemption.

Il explique : Ces hommes aspiraient tant à offrir le sacrifice de Pessa’h que par la force de ce désir, ils ont attiré une nouvelle mitsva, Pessa’h Chéni.
Comme ils ont crié du plus profond du cœur : "Pourquoi serions-nous privés", par leurs cris ils ont ouvert une nouvelle porte, par l’intermédiaire de laquelle la lumière de la sainteté s’est étendue jusqu’à Pessa’h Chéni.

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[cela illustre la puissance folle d'une prière de tout notre cœur.
Rabbi Na'hman de Breslev disait : "Il faut 'vaincre' D. par la prière. C'est ce qu'il attend de nous ... Priez. Priez. Priez encore, car c'est la meilleure façon d'obtenir ce dont vous avez besoin.")

+ Rabbi dit dans la guémara (Sota 21a) que l'étude de la Torah protège et sauve une personne de la mort pendant qu'on l'étudie.
En effet, depuis le jour où la Torah a été donnée au peuple juif, il a été retiré à l'Ange de la mort le pouvoir de faire mourir une personne pendant son étude de la Torah, d'après le verset : "Ces Tables étaient l'ouvrage de D. et l'écriture gravée sur les Tables" (Ki Tissa 32,16).
En effet, rabbi Yéhochoua ben Lévi disait : Ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis 'hérout (libéré - חרות), ce qui suggère que seul est libre celui qui se consacre aux paroles gravées sur les Tables de la Loi.
Rabbi Yéhouda en déduit : pendant qu'un homme étude la Torah, qui représente la vie, il est libéré de l'Ange de la mort.
[Torat 'Haïm - dans la guémara Baba Métsia 86a]

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-> Nos Sages (guémara Arakhin 54a) rapportent que si les premières Tables n'avaient pas été brisées, la Torah n'aurait jamais été oubliée en Israël.
Rav A'ha bar Yaakov enseigne que si les premières Tables n'avaient pas été brisées, aucun peuple et aucune civilisation n'aurait jamais pu dominer Israël, comme il est écrit : ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis 'hérout (libéré - חרות).

-> Le midrach (Chémot rabba 41,7) enseigne :
Rabbi Yéhouda a enseigné : ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis : 'hérout (libéré - חרות), car les juifs auraient été affranchis de tous les exils
Rabbi Né'hamia a enseigné qu'ils auraient été libres et affranchis de l'ange de la mort.
Les Sages ont quant à eux enseigné qu'ils auraient été libres et affranchis de toute souffrance.

"Aharon balancera les lévi'im" (Béaaloté'ha 8,11)

=> Rabbi Yéhouda a demandé à Rabbi Abba : pourquoi le cohen balance-t-il les lévi'im?

Il lui a répondu : A quoi est-ce que cela ressemble? A un bébé quand il pleure et se met en colère, que fait-on pour l’apaiser?
Rabbi Yéhouda lui a dit : on le balance et on le berce pour qu’il se taise.

Rabbi Abba lui a dit : Yéhouda, tu as trouvé cette explication et tu ne l’as pas examinée? Que tes oreilles entendent ce que dit ta bouche, ainsi la mida de la justice se met en colère ... c’est pourquoi le cohen, qui représente le ‘hessed d’en-haut, balance le côté des lévi'im qui représentent la mida de la justice ... afin qu’elle ne s’éveille pas dans le monde.
[Zohar]

"Puisque vous avez sangloté aux oreilles d'Hachem en disant : “Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous étions plus heureux en Egypte !”, Hachem vous en donnera à manger, de la viande" (Béaaloté'ha 11,18)

=> Pourtant, quand un homme est plongé dans la détresse, il doit implorer Hachem, donc pourquoi furent-ils punis pour cela?

-> Le Ohr Ha’haïm haKadoch répond qu’il existe plusieurs sortes de pleurs : ceux exprimant l’espoir de l’homme, confiant que D. lui enverra le salut, et invoquant Sa Miséricorde, et ceux provenant du désespoir de celui croyant qu’il n’y a plus rien à faire.
Il fut donc reproché aux enfants d’Israël d’avoir pleuré de désespoir et par manque de foi en D.
En effet, ils pensèrent que personne ne pourrait les secourir et ne prièrent pas, par manque de foi et d'espoir.
Leur requête avait donc un aspect hérétique et s’apparentait à une profanation du Nom divin, ce pour quoi ils furent punis.

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-> "Le peuple affecta de se plaindre amèrement aux oreilles de D." (Béaaloté'ha 11, 1)

=> Sur quoi portait leur plainte? Le verset ne le précise pas.

-> Le Ramban commente :
"Il est dit : "affecta de se plaindre", car ils parlaient avec amertume, comme le font les gens qui souffrent, ce qui déplut à Hachem, car ils auraient dû Le suivre avec joie et contentement de cœur, vu tout le bien qu’Il leur avait accordé."

-> L’auteur de l’ouvrage Taam haTsvi explique que certaines personnes trouvent toujours de quoi se plaindre, car telle est leur nature. Qu’importe de quoi il s’agit, ils ont toujours une bonne raison de se lamenter.
Dans chaque génération, il existe des individus passant leur temps à déplorer toute situation. Malheur à eux!

C’est pourquoi D. s’irrita contre eux. Pourquoi donc ne considéraient-ils pas les choses d’un œil bienveillant?
La Torah fait l’ellipse de cette information, pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient aucun motif valable pour se plaindre. Ils trouvaient toujours matière à exprimer leur mécontentement.

"L’homme Moché était le plus humble de tous les hommes de la terre" (Béahaloté'ha 12,3)

-> Rabbi Its'hak de Volozhin écrit :
"L’homme Moché était le plus humble", d’où le savons-nous ?
"de tous les hommes" = il examinait, intégrait et trouvait une belle qualité chez chacun, car un homme ne ressemble pas à un autre, ce qu’il y a de commun entre eux est que tout homme a une qualité spéciale.
Il discernait particulièrement la simplicité pure de ceux qui travaillent la terre ("de la terre").

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-> Rabbi Eliyahou Lopian enseigne :
La signification de l’humilité ne veut pas dire qu’on ne connaît pas sa propre valeur, mais au contraire il faut qu’on connaisse les forces de son âme, et en fonction de cela on n’en viendra pas à l’orgueil, la preuve en est que l’un des 13 principes de la foi est de croire d’une foi sincère que Moché notre Maître est le maître de tous les prophètes. Et Moché, comme tout homme d’Israël, doit lui aussi croire cela.
On doit donc nécessairement dire qu’il est possible que les 2 choses coexistent, d’une part être le plus humble de tous les hommes, et croire qu’on est le maître de tous les prophètes.

[cela fait penser aux paroles de rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha :
"Que l'Homme ait toujours 2 poches.
Dans l'une, il inscrira : "Je ne suis que poussière et cendre."
Dans l'autre : "Le monde n'a été créé que pour moi"."
=> Au cours de notre vie à nous d'utiliser le message de la bonne poche au bon moment.
(le trop peu de confiance en soi n'est pas bon, et l'inverse aussi) ]

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-> Moché fut celui qui atteignit le plus haut niveau de proximité avec Hachem, comme il est dit : "Il n’a plus paru un Prophète en Israël comme Moché avec qui Hachem avait communiqué face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10).
Sa plus grande performance fut pourtant celle d’avoir été le plus modeste des hommes, comme il dit : "Or cet homme Moché, était fort humble, plus qu’aucun homme qui fût sur la terre" (Béahaloté'ha 12,3).

Ces deux prouesses sont en fait dépendantes l’une de l’autre, comme l’enseigne rabbénou Tsadok Hacohen de Lublin : "L’humilité est la grandeur de l’homme lorsque son être est lié à sa source (le Divin), tandis que l’orgueil provient du corps qui est [par nature] éloigné d’Hachem". [Takanat Hachavim 13b]

Ainsi, Moché Rabbénou était tout à fait conscient de sa grandeur et de ses qualités. Il était aussi conscient du fait que ce soit précisément lui qui fut choisi pour transmettre la Torah. Cependant, il ne considérait pas cela comme étant le résultat d’un mérite personnel ou dû à sa propre personnalité. De par sa grande humilité, il voyait sa grandeur comme un cadeau d'Hachem. Il pensait, que si un autre Juif avait eu le mérite d’avoir ses qualités et que si D. s’était adressé à lui, celui-ci aurait pu atteindre un niveau encore plus grand. [Likouté Si’hot]

-> La modestie de Moché était plus significative que celle d’Avraham et celle de David. En effet, au sujet d’Avraham, il est dit : "Moi qui ne suis que poussière et cendre" (Béréchit 18,27) ; au sujet de David, il est dit : "Et moi, je suis un ver et non un homme" (Téhilim 22,7), tandis qu’au sujet de Moché [et d’Aaron], il est dit : "Que sommes-nous?" (ונחנו מה - Chémot 16,7) [La poussière, la cendre et le ver de terre peuvent être utiles dans certains cas, tandis que l’interrogation de Moché et d’Aaron exprime l’annulation la plus totale].
Ainsi, Moché était "était fort humble, plus qu’aucun Homme (HaAdam - האדם) qui fût sur la terre" = c’est-à-dire, le plus modeste des trois Justes (tsadikim) dont les premières Lettres des noms : אברהם (Avraham) דוד (David) et משה (Moché) forment le mot : Adam (אדם). [Chla haKadoch]

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[ -> b'h, voir la partie : Adam - L'essence d'un juif : https://todahm.com/2019/10/02/notre-relation-avec-la-materialite-1ere-partie ]