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La magie (1ere partie)

+++ La magie (1ere partie) :

-> D'un point de vue juif, il existe des forces de sainteté et des forces d'impureté.
Hachem a créé un monde dans lequel le côté de la sainteté et le côté de l'impureté sont toujours sur un pied d'égalité (Kohélet 7,14).
[par exemple, il existe 50 niveaux d'impureté, et en parallèle 50 niveaux de pureté. ]

C'est ainsi que la prophétie et l'inspiration Divine, dans le domaine de la sainteté, sont mises en parallèle, dans le domaine de l'impureté, avec divers pouvoirs magiques ou divinatoires.
Le mystique juif et le magicien païen peuvent accomplir des exploits similaires et sembler avoir des pouvoirs similaires, mais les sources de ces pouvoirs sont totalement opposées.

-> Le principal point de distinction entre la magie et la mystique est la perspective. La magie subordonne les besoins d'un monde passif aux caprices personnels du magicien, alors que la mystique juive met l'accent sur notre subordination à une puissance supérieure (Hachem).

-> La michna déclare qu'une personne "qui utilise la couronne périra" (voir Pirké Avot 1,13).
Rabbi Ovadia de Barténoura dit que "la couronne" se réfère à quelqu'un qui utilise le Nom ineffable de D. pour son bénéfice matériel.
Hachem dit : "De même que Je crée les mondes et que Je les détruis, de même Mon Nom crée et détruit les mondes" (Pessikta Rabbati 21). D. a donné du pouvoir à Ses Noms afin que les pieux et les prophètes puissent accomplir des actes par leur intermédiaire et qu'ils démontrent ainsi la "grandeur et la puissance" de D. [voir Sach - Yoré Déa 246:70]
Ces pouvoirs ne peuvent être utilisés que par des personnes ayant un niveau de sainteté et de pureté exceptionnellement élevé, ce qui n'existe pratiquement pas dans notre génération actuelle.

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+ La racine de la sorcellerie :

-> La littérature juive est confrontée à la distinction entre la magie noire et la magie blanche, pouvoirs interdits et pouvoirs potentiellement autorisés.
Le terme "sorcier" (mé'hassef - מְכַשֵׁף) est une contraction des mots hébreux signifiant "affaiblir les agents célestes de D." (ma'hich pamalya chel mala'h).
Il existe un ordre métaphysique des anges et des pouvoirs mis en place par D. qui facilite l'ordre naturel du monde. Toute tentative de modifier cet ordre est considérée comme de la sorcellerie et est interdite.
Ces anges et ces puissances ne sont que des intermédiaires qui transmettent l'effusion Divine dans les domaines physiques.

Le sorcier s'efforce de forcer les forces spirituelles à faire ce qu'il veut.
L'erreur de la magie est de penser que les forces surnaturelles peuvent être indépendantes de D., ou que le magicien est mieux équipé que D. pour répartir cette influence Divine.
Rabbi Yéhoudah haLévi (Kouzari 1:79) écrit que la différence entre la magie païenne et les actes de mystique juif est comparable à celle qui existe entre le médecin sage et le fou qui dispense des médicaments au hasard.

-> La croyance en de nombreuses forces et puissances contredit l'unicité de Dieu et constitue une forme d'idolâtrie. C'est pour cette raison que les interdictions contre la magie dans la Torah sont regroupées avec l'idolâtrie. [voir Rambam - Moré Névou'him 3,37]
La pratique de la sorcellerie affaiblit également la confiance en D., car la personne en vient à se fier à la manipulation magique plutôt qu'à la souveraineté de D. [selon le Yessod Yossef - chap.25]
De plus, lorsqu'on cherche à obtenir quelque chose par des moyens magiques, on se place sous la providence de l'impureté au lieu de s'adresser directement au Divin.

-> Le judaïsme est totalement opposé à la sorcellerie. La Torah interdit explicitement toute forme de sorcellerie, de magie pratique et de pratiques occultes.
[voir Chémot 22,17 ; Vayikra 20,27 ; Dévarim 18,9-13]

Le Rambam (intro Hilkhot Avodat Ko'havim) énumère 11 commandements négatifs relatifs à la sorcellerie. Les détails de ces interdictions sont énumérés dans la guémara (Sanhedrin 65a-b) et dans Rambam (Hilkhot Avodat Kochavim - ch.11).

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-> Est-ce réel?
Il existe 2 approches :
Selon le Rambam (Hilkhot Avodat Kochavim 11,16), les pouvoirs que les sorciers prétendent détenir n'existent même pas. Tous les prodiges qu'ils accomplissent impliquent une forme de tromperie. Selon lui, il est interdit de s'adonner à la magie, car elle n'est que stupidité.
L'autre point de vue, qui est majoritaire, est que de tels pouvoirs magiques existent dans le monde, mais que la Torah interdit d'y participer. [Ramban - Dévarim 18,13 ; Drachot haRan n°4 ; Gaon de Vilna]

Selon toutes les autorités halakhiques, il est interdit de consulter des sorciers en raison du verset de la Torah qui dit : "Intègre tu seras avec Hachem" (tamim tiyé im Hachem - Choftim 18,13) , ce qui signifie qu'une personne doit s'en remettre à D. et ne pas essayer d'obtenir des informations en dehors des paramètres naturels autorisés.

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+ Transmission de la magie selon la Torah :

-> Origine et développement de la magie :
La Torah commence avec Adam et 'Hava dans le jardin d'Eden et parle de "l'Arbre de Vie" et de "l'Arbre de la Connaissance".
L'Arbre de Vie représente la communion avec Hachem, tandis que l'Arbre de la Connaissance représente l'expérience de la conscience de soi.
Hachem dit à Adam qu'il peut manger de tous les arbres du jardin, à l'exception de l'Arbre de la Connaissance (Béréchit 2,9 & ensuite).
D'un point de vue kabbalistique, tous les arbres du jardin d'Eden avaient le potentiel d'être des Arbres de Vie, une expérience du Divin, ou des Arbres de Connaissance, une conscience de soi. [rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik Béréchit 8]
Les séquelles du choix d'Adam pour l'expérience égoïste de l'Arbre de la Connaissance ont ouvert la voie aux générations futures qui devaient choisir entre se connecter à D. ou utiliser les pouvoirs de l'occulte. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Sanhédrin 67b]

-> Après avoir mangé de l'Arbre de la Connaissance, la Torah dit qu'Adam et 'Hava prirent conscience de leur nudité et se couvrirent de feuilles de figuier. (Béréchit 3,7)
Les kabbalistes juifs expliquent cet événement d'un point de vue ésotérique. L'acte de manger de l'arbre était un acte d'égoïsme qui a lancé les forces de l'impureté dans la réalité. Le monde n'était plus une pure extension d'une réalité spirituelle, mais une existence polluée par la grossièreté/impureté.
Adam et 'Hava ont reconnu que la présence de D. avait été retirée, et ils se sont sentis "nus" et vulnérables à ces forces impures. [voir Zohar]

-> Les fruits représentent la fonction première d'un arbre. Les feuilles représentent une partie plus externe et secondaire de l'arbre. Pour les kabbalistes, le fait de se couvrir de feuilles signifiait qu'ils essayaient de protéger leur moi spirituellement nu et vulnérable en utilisant des forces étrangères à la création. (voir Rékanti)
Le Zohar (Béréchit 36b & 53b) dit que se protéger des forces étrangères à la création signifiait apprendre les arts occultes, et qu'en conséquence, le niveau spirituel d'Adam, autrefois élevé, a été diminué.

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+ La génération du déluge :

-> Adam et 'Hava ont abandonné ces pratiques lorsqu'ils ont quitté le jardin d'Eden, mais plus tard, dans la génération d'Énoch et dans celle du Déluge (maboul), ces arts magiques se sont à nouveau répandus, au point que même les enfants les connaissaient.
L'une des raisons pour lesquelles la génération du déluge n'a pas écouté l'appel de Noa'h à changer ses habitudes est qu'elle pensait pouvoir utiliser sa sagesse occulte pour se protéger. [Zohar Béréchit 56a-b]

-> Lorsque la Torah décrit la génération d'Enoch, elle dit : "En ce temps-là, le nom de D. était invoqué de façon profane" - Béréchit 4,26. Les gens de cette époque utilisaient les noms divins pour manipuler la nature. (ainsi, Noa'h on n'a pas peur de ta prédiction de Déluge, car on pourra utiliser les noms Divin, la magie, pour contrecarrer cela.

Le Méam Loez (Noa'h 5,9-11) écrit : "Lors de la période d'Enoch, la magie noire et les sciences occultes se sont développées au point où même les jeunes enfants connaissaient de telles pratiques. Clamant qu'ils ne craignaient rien, les hommes prétendirent détenir des sortilèges avec lesquels ils contrôlaient même les anges préposées au feu et à l'eau, desquels ils couraient donc aucun danger. "

-> D'ailleurs, même le nom de Noa'h n'était qu'une façade pour le protéger, comme l'enseigne le Méam Loez (Béréchit 5,28-31) sur : "Lémé'h ... engendra un fils, il l'appela du nom de Noa'h" :
Mathusalem, dont la sagesse était immense, avertit Lémé'h de ne pas nommer son fils dès sa naissance.
En effet, en ce temps, les maîtres de la magie noire étaient nombreux, et Mathusalem craignait qu'ils usent de leurs pouvoirs contre l'enfant s'ils connaissaient sa destinée.
Son vrai nom fut tenu secret.
C'est ainsi, aux yeux de tous, ils l'appelèrent Noa'h, mais ses proches savaient que son véritable nom était : Ména'hem [signifiant : "celui qui soulage"], indiquant que si les hommes se repentaient, leur vie serait alors plus douce.

-> La génération de la tour de Bavél pensait neutraliser le Divin par leur magie et leur sorcellerie.
Selon Rabbénou Bé'hayé (Noa'h 11,4), ils pensaient que la tour leur permettrait d'atteindre les sphères supérieures, et l'immortalité des êtres célestes.

-> Par ailleurs,selon la guémara (Kidouchin 49b), 10 mesures de sorcellerie ont été données au monde, et 9 d'entre elles furent prises par l'Egypte
D'une certaine façon, lorsque Pharaon dira qu'il ne connait pas notre D., il voulait signifier que l'Egypte étant la capitale de la magie/sorcellerie, ils étaient tellement forts que D. était comme inexistant en comparaison. )

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+ A l'époque d'Avraham :

-> À l'époque d'Avraham, après le décès de sa femme Sarah, il donna naissance à des enfants avec Kétoura. La Torah ('Hayé Sarah 25,1-6) précise que les enfants qu'il a eus avec elle ont reçu des "cadeaux" et ont été envoyés en Orient.
La guémara (Sanhédrin 91a) enseigne que ces "cadeaux" qu'Avraham leur a offerts étaient des noms divins impurs.
En d'autres termes, il leur a donné des secrets spirituels qui ne nécessitaient pas de pureté rituelle et qui décrivaient la manipulation de l'énergie dans la nature.
Ces noms et secrets leur ont été donnés pour les défendre contre les attaques spirituelles nuisibles. (voir Maharal - Gour Aryé Béréchit 25,6)

Il existe également d'autres explications. Le Panéa'h Raza explique que l'objectif d'Avraham était d'éviter qu'ils ne succombent à l'interdiction beaucoup plus sévère de l'idolâtrie et de leur donner à la place une méthode beaucoup plus bénigne pour découvrir l'avenir.
D'autres soutiennent que l'instruction d'Abraham était purement éducative, qu'ils devaient savoir ce qu'il fallait éviter. (voir Maasé Hashem, haKtav véhaKabbala)

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-> Le Méam Loez ('Hayé Sarah 24,30) enseigne :
La lévitation s'accomplissant également par l'intermédiaire de la magie noire, Eliézer s'éleva au-dessus de l'eau [du puits] afin que Lavan ne pense pas qu'il était un sorcier. En effet, ceux qui pratiquent les sciences occultes voient leurs pouvoirs s'amoindrir au contact de l'eau.
[la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu’ils sont en contact avec l’eau (l’eau empêchant tout effet de la sorcellerie).]

-> Lavan savait comment utiliser ces idoles [pour obtenir des pouvoirs extrasensoriels]. Ra'hél les lui vola afin qu'il ne puisse découvrir leur destination. [Méam Loez - Vayétsé 31,19]

-> D'après une opinion (Zohar - Vayichla'h), Lavan ne poursuivit pas Yaakov (lorsqu'il le quitta) pour le combattre physiquement. Yaakov disposait de plus d'hommes que Lavan. Ce dernier désirait tuer Yaakov par des paroles : à l'aide d'incantations magiques ...
Lavan voulait "déraciner" Yaakov de ce monde en usant de la sorcellerie.
[Méam Loez - Vayétsé 31,24]

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-> Selon une opinion, lorsque Yossef vit que la femme de Potiphar essayait de le séduire, il réalisa un double de lui-même sous la forme d'un golem.
Il comptait laisser cet androïde dormir avec la femme de Potiphar, se débarrassant ainsi d'elle.
Sarah avait agi de même avec Pharaon, et Esther eut recours à ce subterfuge avec A'hachvéroch.

Cependant, la femme de Potiphar, elle, connaissait suffisamment la magie pour déjouer cette supercherie.
C'est pourquoi la Torah dit : "Elle le saisit par son vêtement" (Vayéchev 39,12). En hébreu, le mot "béguéd" désigne un vêtement, dont la racine "bagad" signifie : "tromper".
Ainsi, elle "saisit" la tromperie de Yossef, et comprit par quel moyen il tentait de l'abuser.
[Méam Loez - Vayéchev 39,11]

Les rêves

+ Les rêves :

-> Le sommeil et l'ascension de l'âme :
Une tradition ancienne du judaïsme, en particulier dans les textes les plus mystiques (comme le Zohar), veut que pendant notre sommeil, l'esprit humain s'élève temporairement vers les royaumes supérieurs ... L'âme se recharge et peut entrer en contact avec les royaumes incorporels.
Le sommeil est considéré comme un avant-goût de la séparation ultime entre le corps et l'âme, et quantifié comme représentant un soixantième de la mort. [guémara Béra'hot 57b]

-> Rabbi Yossef Karo (Maggid Mécharim), avait un maggid, un ange venu d'en-Haut, qui lui enseignait de nombreuses idées ésotériques. Le maggid lui dit qu'un homme peut souffrir de voir quelque chose dans un rêve plus que lorsqu'il est éveillé, parce que lorsqu'il est éveillé, le corps agit comme une armure protectrice et émousse sa sensibilité. En revanche, lorsqu'il est dans un état de rêve, l'événement peut pénétrer plus profondément et il peut donc souffrir davantage.

-> Signification des rêves :
Il semble qu'il y ait une certaine division quant à la signification et à l'importance des rêves dans la tradition juive :
- Certains points de vue semblent impliquer que les rêves n'ont aucune signification. Les rêves sont considérés comme des déceptions de ce qui était dans l'esprit de l'individu le jour donné. [voir Béra'hot 55b avec Rachi ; Abarbanel (Bérechit 40,24)]
- Un certain nombre de sources accordent une valeur considérable aux symboles contenus dans les rêves et à leur capacité à prédire l'avenir ou à établir la loi juive. [voir par exemple : Kouzari (3:53)]
[voir la guémara 'Haguiga 5b, où D. dit : "Bien que Je leur cache Ma face, Je leur parlerai en rêve"]
Les déclarations assimilant les rêves à des prophéties suggèrent qu'ils sont très spéciaux et dignes d'être sérieusement pris en considération. [voir Béra'hot 57b]

-> On dit : "Les rêves sont divisés en gradations, selon la quantité de vérité qu'ils contiennent".
Le Maharcha ('Hidouché Agadot - Béra'hot 55a) divise les rêves en 3 catégories : (1) les rêves qui dépendent entièrement de leur interprétation ; (2) les rêves qui proviennent des royaumes célestes et sont proches de la vérité, et une interprétation peut les transformer et les rendre réels, et (3) les rêves qui n'ont qu'une seule interprétation et qui se réaliseront.

La plupart des rêves proviennent d'influences externes, comme la nourriture que l'on mange ou notre vécu quotidien ; puis il y en a qui ont une valeur prophétique. En effet, rabbi Na'hman de Breslev écrit qu'il existe 2 types de rêves : l'un qui provient de la nourriture que la personne a mangée, et l'autre de sources angéliques.
En hébreu, les mots "nourriture" (maa'hal - מאכל) et "ange" (mal'akh - מלאך) sont composés des mêmes lettres.

-> Par exemple, le Arou'h haChoul'han (13) écrit que si une personne a pensé aux événements du rêve au cours de la journée précédente ou si elle s'est endormie avec l'estomac plein, il ne s'agit pas d'un mauvais rêve qui nécessite un jeûne (pour annuler les mauvais effets).

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-> Les rêves dans la Torah :
Le mot qui désigne le rêve en hébreu est : 'halom (חלום), qui est lié à la racine 'halam, qui signifie "renforcer" (comme dans Yéchayahou 38,16 - tu m'as renforcé - ta'haliméni), car les rêves sont le résultat de la force de l'âme qui l'emporte sur celle du corps. [rav Aryeh Kaplan]

-> Il existe 10 exemples dans le texte de la Torah où les rêves ont une signification et même une utilité prophétique. Les 10 sont mentionnés dans le livre de la Béréchit :
1. Aviméle'h à propos de Sarah ;
2. Yaakov et l'échelle qui monte au ciel ;
3. Les brebis de Yaakov fuyant Lavan ;
4. Les rêves de Lavan à la poursuite de Yaakov ;
5. Les gerbes des frères de Yossef s'inclinent devant les siennes ;
6. Le soleil, la lune et les étoiles se prosternent devant Yossef ;
7 & 8. Le boulanger et l'échanson en prison en Egypte ;
9 & 10. Rêves de Pharaon concernant les 7 vaches et les 7 épis de blé.

-> La racine du mot pour "rêve" en hébreu apparaît 48 fois dans le livre de Béréchit et 7 autres fois dans le reste des 5 livres de la Torah.
Il est intéressant de noter que la guémara (Méguila 14a) affirme que 48 prophètes et 7 prophétesses ont transmis leur prophétie au peuple juif. [il s'agit des prophètes dont les mots seront éternellement significatifs. ]
Cela témoigne du lien entre les rêve et la prophétie.
De plus, la prophétie était reçue sous la forme d'une vision de rêve (à l'exception de Moché qui parlait debout face à D. - Béaaloté'ha 12,6).

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-> Les rêves dans le Talmud :
On peut rapporter :
Rav 'Hisda (guémara Béra'hot 55a) : "on devrait voir n'importe quel rêve, mais pas un rêve de jeûne".
Cela signifie soit que jeûner en rêve est un mauvais présage, soit que si l'on fait un mauvais rêve alors que l'on jeûne, il ne faut pas y prêter attention, mais plutôt attribuer le rêve pénible à la privation de nourriture. [Rachi ; Aroukh]

-> Rav 'Hisda a également déclaré qu' "un rêve qui n'a pas été interprété est comme une lettre non lue".
Cela signifie que les rêves suivent leur interprétation, et que si le rêve n'est pas interprété, il ne peut être considéré comme un "bon" ou un "mauvais" rêve.
Rav 'Hisda explique également que ni un bon ni un mauvais rêve ne s'accomplit dans son intégralité, car il y a toujours un élément de fantaisie qui s'y mêle.
[ sur la même page de la guémara, Rabbi Yo'hanan dit également, au nom de Rabbi Chimon bar Yo'hai, que de même qu'il n'y a pas de blé sans un peu de paille, de même il n'y a pas de rêve sans un peu d'absurdité. ]
De plus, il dit également qu'un mauvais rêve est meilleur qu'un bon rêve, dans le sens où il peut être le catalyseur d'une téchouva.

Dans cette même section de la guémara (Béra'hot 55b), il y a un débat sur la réalité pratique des rêves, avec certaines preuves qui font allusion à la capacité prophétique des rêves et d'autres qui disent que les rêves sont simplement le produit des pensées quotidiennes du rêveur.

-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2020/07/20/les-reves

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-> Les rêves suivent leur interprétation :
On dit que les rêves "suivent la bouche", ce qui signifie qu'ils suivent l'interprétation qui leur est donnée.
[guémara Béra'hot 55b-56a]

Il est intéressant de noter qu'en guématria, le mot désignant le rêve (cha'halom - חלום), vaut 84 et le mot désignant la bouche (pé - פה), qui vaut 85, ce qui suggère que le rêve vient en premier, suivi de la bouche. Le rêve suit la bouche, son interprétation.

La guémara (Béra'hot 55b) mentionne un certain rêve qui a reçu 84 interprétations différentes et chacune d'entre elles s'est réalisée.
Puisque l'actualisation d'un rêve vient de celui qui donne l'interprétation, la tradition juive recommandent de ne raconter son rêve qu'à son ami.
L'ami est prédisposé à voir le rêveur sous un jour positif ; son interprétation sera donc favorable et le rêve s'actualisera pour le mieux.

La guémara (Béra'hot 56a) parle de Rava et de son collègue Abbayé, qui faisaient régulièrement des rêves similaires et allaient voir Bar 'Hedya pour en obtenir l'interprétation.
Bar 'Hedya donnait à chaque fois des interprétations favorables à Abbayé, tandis que Rava recevait toujours des prédictions sombres. La véritable différence entre leurs prévisions était qu'Abbayé payait l'interprète et obtenait ainsi de bonnes interprétations, alors que Rava ne le faisait pas.
Curieusement, les interprétations se sont réalisées. En effet, comme nous l'avons vu, la façon dont on interprète un rêve peut avoir un effet sur sa réalisation. S'il est qualifié de mauvais, il le sera ; s'il est qualifié de bon, c'est ce qui se réalisera : le rêve "suit la bouche".

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-> A l'époque du moyen âge, les rêves étaient considérés comme ayant la capacité d'atteindre un certain degré de prophétie, bien qu'à un niveau inférieur. [ceci est basé sur la guémara (Béra'hot 57b) où un rêve est considéré comme 1/60e de la prophétie. ]

-> Le Ram'hal (18e siècle - dans son Dére'h Hachem3,1) écrit qu'il existe 2 types de rêves :
1°/ Les rêves naturels sont dus à des causes naturelles et n'ont pas de signification spirituelle ;
2°/ Les rêves spirituels sont le résultat de l'ascension de l'âme (néchama) pendant le sommeil.
Dans cet état, l'âme peut capter des informations de sources spirituelles qui sont perçues dans un rêve.
Ces informations ne sont pas nécessairement vraies et sont perçues avec plus ou moins de clarté. Même les informations exactes peuvent être mélangées à des informations incorrectes, et le rêveur moyen ne sera pas en mesure de discerner quelles parties du rêve, s'il y en a, ont une signification pratique

Ailleurs, le Ram'hal (Kla'h Pisché 'Hokma) écrit que "comme on le voit dans un rêve, où les sujets fluctuent rapidement en un instant ... les éléments réels vus dans le rêve ne sont pas vraiment vus, seule l'imagination fonctionne et montre ce que l'âme expérimente".

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-> Le Gaon de Vilna écrit que le but des rêves est de permettre à l'homme de saisir dans le sommeil ce qu'il est impossible de saisir à l'état éveillé. Il décrivait le corps comme une barrière, et lorsque l'âme s'élève pendant le sommeil, elle est capable de percevoir les choses qui ne peuvent pas appréhendées pendant les heures d'éveil.

-> Le rabbi 'Haïm de Volozhin approuvait les rêves et les visions de l'élite spirituelle, en particulier de son maître le Gaon de Vilna, mais il était en même temps très critique quant à la validité ou à la réalité pratique d'autres rêves.
Lorsqu'un homme interrogea Rabbi 'Haïm sur un rêve récurrent dans lequel il se noyait dans la glace brisée d'une rivière gelée, Rabbi 'Haïm lui conseilla de ne pas y prêter attention car la guémara (Guittin 52a) dit : "Les rêves n'ajoutent ni ne retranchent".
Lorsque l'homme se noya effectivement lors d'un voyage d'affaires dans une fleuve gelé, sa famille interrogea Rabbi 'Haïm sur les raisons pour lesquelles il avait si peu apprécié le rêve.
Il répondit que lorsque la guémara dit que "les rêves n'ajoutent ni ne retranchent", il s'agit de la réalité, et que le fait que cet événement malheureux se soit produit n'avait rien à voir avec le rêve.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin chérissait les véritables révélations des rêves, mais s'opposait farouchement aux affirmations ne relevant pas du domaine de la Torah et émanant de personnes n'ayant pas le calibre spirituel adéquat. Son maître, le Gaon de Vilna, avait adopté la même perspective.

Il est écrit (Biour haGra léSefer diTsinouta) :
Il y avait à Vilna un rêveur qui semblait avoir une vision des affaires privées des habitants de la ville.
Les habitants de la ville étaient à la fois stupéfaits et terrifiés par cet homme. L'homme fut convoqué devant le Gaon de Vilna. Il décrivit alors au Gaon un événement qui s'était produit dans l'intimité de la maison du Gaon, et qu'il ne pouvait pas connaître. Le Gaon déclara que le rêveur était simplement atteint d'une maladie mentale et le renvoya. Le Gaon n'a pas été impressionné.
Ce n'est pas parce qu'une personne a l'intuition de choses qu'elle ne devrait peut-être pas savoir, que cela vient nécessairement d'un lieu de sainteté. À moins que des capacités extra-sensorielles n'émanent d'un érudit de la Torah, les paroles de cette personne doivent être prises avec des pincettes.

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin écrit que les rêves et l'inconscient sont le reflet de l'accomplissement spirituel personnel.
Il (Tsidkat haTsadik) cite son maître le rabbi Morde'hai Leiner sur le verset "Yaakov a rêvé" : les rêves révèlent le niveau d'une personne. Comme les rêves représentent l'inconscient, plus ils montrent le Divin, plus on a purifié son cœur. Par conséquent, seul celui qui est au-delà du désir et rempli de Torah peut atteindre une quelconque vérité par le biais de l'imagination ou des rêves.

Le rav Tzsdok haCohen explique que c'est ainsi que l'on peut même étudier la Torah pendant une journée entière, mais que si l'on n'a pas fui les pensées étrangères, on y reste attaché et on n'y échappera pas dans ses rêves.
En ce sens, le rêve est un indicateur fiable du progrès spirituel d'une personne, puisqu'il ne peut être contrôlé par l'esprit conscient. Tout comme l'intellect peut s'attarder sur la vérité de la Torah ou sur les vanités du monde, l'imagination peut également le faire.
La qualité des rêves dépend entièrement de la perfection des illusions. Bien que les rêves soient le fruit de l'imagination d'un individu, plus l'inconscient est pur, plus la révélation est précieuse.

Rabbi Na'hman de Breslev (séfer haMidot) aborde également l'idée des rêves comme une fenêtre sur l'être intérieur et un rapport sur l'état du développement spirituel.
[de même, le rabbi Yékoutiel Halberstam, écrit que l'exactitude des rêves dépend de la droiture de celui qui rêve. ]

Le rav Tsadok haCohen aborde également les différents niveaux possibles de compréhension Divine par le biais de la Torah, des rêves authentiques et de la prophétie. Lorsque le Jacob biblique fait son rêve archétypal de l'échelle des anges qui montent et descendent, le rêve extraordinaire lui a été accordé en proportion de sa pureté de l'inconscient.
Notre réalité est toujours un rêve par rapport à nos niveaux supérieurs, de même lorsqu'il est dit que la prophétie est venue dans un rêve, c'est parce qu'elle est illusoire par rapport aux niveaux supérieurs de la prophétie. [Pri Tsadik 37,59]

=> Ainsi, les rêves sont un véhicule potentiel de sagesse supérieure, mais que ce potentiel est rarement exploité en raison de la grossièreté spirituelle de la majorité des gens.

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-> Rabbi Schneur Zalman (maamaré Admour haZaken 5565) écrit que les rêves sont enracinés dans makif el'yon, qui est également décrit essentiellement comme un royaume de la bonté Divine qui précède la division du temps et de l'espace, un état dans lequel les opposés coïncident.
[dans nos rêves, nous sommes les créateurs d'un monde où le temps et l'espace, qui limitent toutes les activités de notre corps, n'ont aucun pouvoir. ]

Ainsi, il existe un autre type de logique, un autre système de réalité, auquel on accède potentiellement par le biais des rêves. C'est par ce portail que l'on accède à une compréhension plus profonde du monde et de soi-même.
Rabbi Schneur Zalman décrit également les rêves comme une conscience élargie s'exprimant dans une conscience restreinte.
Ces descriptions de ce que les rêves peuvent atteindre contrastent fortement avec celles de Rabbi Pin'has de Koretz, qui était un de ses contemporain et un disciple du Baal Chem Tov, qui écrit que "les rêves sont les déchets de l'esprit" (midrach Pin'has 10b).

-> Il est écrit : "avec le retour de Sion, nous serons comme des rêveurs" (Téhilim 126,1).
A cet égard, Rabbi Schneur Zalman (Torah Ohr) explique que l'exil est comparable à un état de rêve. Dans l'existence réelle, prier et gagner sa vie ne vont pas de pair. La jouissance physique et la jouissance spirituelle ne peuvent coexister. Ce n'est que dans l'état de rêve de l'exil que le juif est contraint de vivre dans une réalité où 2 opposés peuvent fonctionner simultanément, et cela semble tout à fait normal.

De son côté, le Tséma'h Tsédek explique que l'exil et le rêve sont un processus de guérison. Tout comme dans le sommeil, le cerveau se purifie en "transpirant" les processus de pensée superflus et se renforce, ainsi il en va de même pour l'état d'exil.

-> La guémara (Béra'hot 55b) enseigne que le roi David faisait un mauvais rêve chaque nuit.
La 'hassidout explique que tout au long de la journée, David rectifiait le mal auquel il était confronté et le transformait en bien. Ses cauchemars étaient le résidu maléfique de ce qui ne pouvait être transformé en bien pendant la journée.
De même, les gens peuvent faire de mauvais rêves afin d'annuler les mauvais décrets.

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-> Il est écrit : "avec le retour de Sion, nous serons comme des rêveurs" (Téhilim 126,1).

-> Rabbi Yosef Yitzchak Schneersohn (le 6e Rabbi de Loubavitch, le Rayatz) dit qu'un rêve combine 2 opposés. Il écrit qu'un juif en exil peut être absorbé par l'unité de D. en récitant la prière du Shéma, et plus tard dans la journée, il peut se laisser entraîner par des activités mondaines et par l'orgueil.
Il explique que cela est dû au fait que l'exil est un état de rêve où les opposés peuvent être recherchés simultanément.

Le 4e Rabbi de Loubavitch (rabbi Shmouel Schneersohn) enseigne aussi à ce sujet : le monde n'est pas indépendant ; il est l'expression de la volonté de D. La création pourrait être comparée à une manifestation ou à une extension des pensées de D. Dans la pensée humaine, quelqu'un peut imaginer un monde entier avec des détails, des personnes et des événements. Cependant, les personnages de l'imagination humaine ne pourraient pas se rebeller contre la volonté et le désir de l'imaginateur humain, ce serait absurde.
Néanmoins, il est possible que l'être humain en exil puisse se rebeller contre D., même si toute son existence est une extension de la pensée de D.
Tel est le paradoxe de l'état onirique de l'exil.

-> Cependant, il est à noter qu'il écrit que le verset : "Bien que je m'assoupisse, mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,1), enseigne un résultat positif de l'exil : que bien que je m'assoupisse au temps de l'exil, je suis éveillé au sacrifice de soi.
Le Rayatz explique que c'est précisément pendant l'exil, l'état de rêve, que l'on peut plus facilement éveiller en soi le pouvoir du sacrifice de soi (abnégation).

-> Une nuance intéressante enseignée par le Rabbi Loubavitch (rabbi Ména'hem Schneersohn) est une perspective sur la raison pour laquelle l'être humain dort. Apparemment, on pourrait accomplir beaucoup plus s'il n'était pas nécessaire de rester inactif pendant près de 8 heures [de sommeil] par nuit.
Le Rabbi précise que si le sommeil n'existait pas, il n'y aurait pas de différence entre aujourd'hui et demain, et aucune chance de se renouveler et de repartir à zéro. Le fait que nous devions dormir nous permet de penser que le lendemain sera meilleur, ce qui nous donne une fenêtre d'espoir et de croissance.

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-> "Avec le retour de Sion, nous serons comme des rêveurs" (Téhilim 126,1).

-> Selon rabbi Tsadok haCohen de Lublin, lorsque nous serons témoins du monde spirituel du machia'h, nous comprendrons que notre monde actuel était superficiel et irréel, un rêve fantastique.

-> Selon le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.47), le monde du machia'h sera un monde spirituel de la réalité réelle.

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+ D'après le rav Avraham Its'hak haCohen Kook :

-> Le Rar Avraham Kook explique que tous les rêves contiennent un certain élément de mensonge, étant donné qu'ils proviennent de nos facultés imaginatives et émotionnelles qui, par défaut, contiennent des exagérations et des éléments absurdes.

Le rav Kook explique que le mensonge peut même être présente dans les vrais rêves prophétiques, parce que la vérité dans ces rêves est basée sur la réalité générale de ce qui devrait être.
Les circonstances peuvent changer la façon dont ces événements se déroulent en réalité, mais le rêve reste vrai en tant que scénario alternatif possible.
Par exemple, notre ancêtre Yossef rêve que ses parents se prosternent devant lui. Bien que sa mère soit décédée plusieurs années auparavant, la réalité est que si elle avait été en vie, elle se serait également inclinée devant lui lorsqu'il était vice-roi d'Égypte.

Le rav Kook écrit qu'il est certain que tous les rêves ne sont pas censés être considérés comme prophétiques. Lorsque l'humanité a été créée, dans son état le plus pur, les rêves étaient censés être un moyen de générer une vision prophétique.
Avec la chute d'Adam, l'ancienne élévation spirituelle de l'humanité est tombée à un point tel que les rêves étaient plus faux que vrais.
À l'origine, et dans certains cas actuellement, l'humanité a reçu la capacité de rêver afin de saisir un scénario possible de la façon dont les événements pourraient se dérouler. Ce faisant, elle se donnait la possibilité de s'amender si nécessaire.

Comme nous l'avons vu, la clé essentielle des rêves est leur interprétation. Les rêves peuvent être une expression de l'âme. Les âmes contiennent un mélange de bons et de mauvais traits.
Un même rêve peut avoir plusieurs significations, car il reflète des qualités contradictoires au sein de l'âme.
Lorsque l'interprète des rêves donne une interprétation positive, il aide à actualiser les traits positifs cachés dans l'âme du rêveur. Une interprétation négative, en revanche, favorisera et fera ressortir les traits négatifs.

Les prophètes et les personnes saintes font des rêves importants et significatifs. La plupart des rêves, cependant, sont insignifiants ou inutiles, comme le dit la Bible : "Les rêves disent des choses fausses" (Zé'haria 10,2).
La différence de qualité des rêves est essentiellement basée sur la concentration d'une personne tout au long de la journée. Les serviteurs de D. consacrent leurs pensées et leurs actions uniquement au perfectionnement de toute la création ; par conséquent, leur imagination dans leurs rêves ne sera stimulée que par des sujets liés à la réalité universelle.
Il en résulte que leurs rêves sont d'une grande importance, car ils capturent la vérité intérieure de la réalité.
L'homme moyen, en revanche, s'occupe tout au long de la journée des vanités de la vie quotidienne. Il n'est donc pas surprenant que ses rêves ne soient que des pensées et des désirs vains.

C'est ce que veut dire la guémara (Béra'hot 55b) lorsqu'elle affirme que les anges apportent des rêves prophétiques et que les démons apportent de faux rêves.
Les anges sont des forces constantes dans l'univers, préétablies pour parfaire le monde. Les vrais rêves sont liés à ces forces positives sous-jacentes inhérentes.
Les démons, en revanche, sont des forces impies enracinées dans des désirs privés qui sont incompatibles avec l'ordre universel global. Par conséquent, les faux rêves sont le résultat de ces désirs privés.

La capacité de rêver a été donnée à l'humanité afin d'élargir ses horizons. Une vie plongée uniquement dans le matérialisme est grossière et limitée à une vision très étroite. Les rêves permettent de se libérer de ces contraintes. C'est à partir des rêves que l'on peut surmonter la vision grossière et fragmentée de la réalité et appréhender plus précisément la vérité ultime.

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+ D'après le rav Eliyahou Dessler :

-> Le rav Eliyahou Dessler écrit qu'il existe principalement 3 types de rêves :
1°/ les rêves qui révèlent des aspects négatifs de la personnalité d'une personne qui, autrement, seraient restés cachés et inconnus.
La découverte de ces défauts de la personnalité permet de faire les changements nécessaires.

2°/ les rêves ayant des capacités prophétiques qui donnent un aperçu des scénarios futurs possibles.

3°/ Les rêves qui révèlent des aspects positifs de la personnalité d'une personne qui, autrement, seraient restés cachés et inconnus.

-> Le Or'hot Tsadikim (ouvrage du 15e siècle) enseigne que :
"puisque toutes les pensées d'une personne ne sont pas vraies, tous ses rêves ne sont pas vrais. Si quelqu'un s'habitue à ne penser que des pensées vraies, alors la nuit aussi il aura des visions vraies et connaîtra le futur, comme les anges".

-> Cela fait écho à un ouvrage antérieur, le Séfer 'Hassidim, qui écrit que "si l'on veille à dire la vérité absolue dans toutes ses affaires, ses rêves se réaliseront exactement comme le ferait une prophétie".
[cité par rabbi 'Haïm Vital (chaaré kédoucha IV)]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) cite le parallèle évident entre l'implication d'une personne dans la vérité pendant la journée et la façon dont elle s'exprime dans ses rêves.
Le renforcement de la qualité intérieure de la vérité pendant les heures où l'on est éveillé, renforcera à son tour la qualité du contenu de la vérité dans les rêves. En ce sens, les rêves peuvent servir en quelque sorte de jauge pour vérifier où se situent les préoccupations quotidiennes.

-> Bien que cela soit rare de nos jours, certains rêves peuvent encore avoir des capacités prophétiques.
Le rav Na'houm Velvel Dessler, fils du rav Eliyahou Dessler, se rendit un jour chez le rav Eliyahou Lopian, et pendant le voyage, il faillit être renversé par une voiture. Lorsqu'il arriva, le rav Lopian lui demanda pourquoi il avait l'air si secoué et si pâle. Il raconta au rav Lopian qu'il avait failli être victime d'un accident.
Le rav Lopian se réjouit que le danger soit passé, car la nuit précédente, il avait rêvé que le rav Na'houm avait eu un terrible accident, et il avait prié toute la journée pour qu'il arrive sain et sauf.
Le rav Eliyahou Dessler raconta plus tard à son fils qu'il avait fait le même rêve cette nuit-là et qu'il jeûnait depuis lors.

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-> Le rabbin 'Haim Bellaïche, ancien grand rabbin de Tunisie au début du 20 siècle, écrit que la capacité d'interpréter les rêves est depuis longtemps révolue. C'était quelque chose de répandu et de réalisable à l'époque biblique, mais même à l'époque talmudique, cette compétence était déjà en grande partie perdue.

Il est intéressant de noter que le monde à Venir n'est mentionné nulle part dans la Torah.
Le rabbi Shlomo de Zhvil explique que c'est parce que nous sommes les enfants d'Hachem (Réé 14,1).
Quelle est la différence entre un serviteur et un enfant? Un serviteur fait son travail pour recevoir une compensation. Ce n'est pas le cas d'un enfant. Tout ce que le père possède est à la disposition de l'enfant, tant qu'il ne se rebelle pas ou ne s'enfuit pas. Un enfant n'a pas besoin de salaire car il héritera de tout.
De même, la Torah n'a pas besoin de mentionner la plus grande des récompenses. En tant qu'enfants de D., absolument tout est à nous tant que nous faisons Sa volonté.

Une origine de l’antisémitisme

+ Une origine de l'antisémitisme :

-> "Parce qu'Hachem nous a rendus uniques par Ses lois et Ses préceptes [au mont Sinaï], et que notre prééminence se manifeste dans Ses règles et Ses statuts ... c'est pourquoi toutes les nations idolâtres, animées par l'envie et l'impureté, s'élèvent contre nous, et tous leurs rois, motivés par l'aversion et la calomnie, s'emploient à nous persécuter. Leur désir est de se battre contre Hachem!"
[Rambam - Iguéret Téman]

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-> La guémara (Shabbath 89a) s'interroge : Pourquoi [le lieu de notre mariage avec Hachem, où l'on a reçu la Torah] est appelé : mont Sinaï?

Nos Sages d'y répondre : "Car c'est à partir de là que les nations [du monde] ont commencé à haïr les juifs".
[le mot : "sin'a" : שִׂנאָה = la haine]

Rachi explique : c'est parce qu'elles n'ont pas accepté la Torah lorsqu'elle leur a été offerte [et ce avant que le peuple juif ne l'accepte].
[lorsque les nations du monde ont réalisé leur erreur, et qu'elles ont pu voir les avantages énormes que les juifs en tiraient (l'éternité, la Vérité, ...), elles se sont remplies de jalousie et de haine [même de manière inconsciente].

Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich 'Haï) :

-> "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis Hachem, votre D." (Kédochim 20,7)

-> Au niveau du sens simple (pchat), notre verset est un commandement pour qu'Israël se comporte de manière sainte.
D'un point de vue homilétique, on peut également lire : "Vous avez été sanctifiés, vous serez donc saints, car moi, Hachem, je suis votre D." =Parce que le peuple juif était saint au départ, il a la capacité unique de se sanctifier davantage par l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot.
La preuve qu'ils étaient saints dès le départ est que "Moi, Hachem, je suis votre D." = déjà en Égypte, avant que les Israélites ne reçoivent la Torah et les mitsvot au Sinaï, Hachem s'appelait lui-même " des D. Hébreux" (Chémot 3,18 ; 7,16) ...

Ce point est mis en évidence lors de la purification de la métsora (Vayikra 13,37).Pourquoi le Cohen peut-il le purifier? Parce que la racine de l'âme du juif est déjà pure, il peut être purifié ...

La Torah purifie la personne qui l'étudie. C'est pourquoi elle devait être donnée au peuple juif, qui est enraciné dans la pureté. En effet, D. a imprimé un signe de pureté dans la chair des hommes juifs. L'alliance de la circoncision montre qu'ils sont purs et qu'ils peuvent donc étudier la Torah. C'est pourquoi nous remercions D., dans la grâce après le repas, "pour Ton alliance, que Tu as scellée dans notre chair, et [ensuite] pour Ta Torah, que Tu nous as enseignée", car cette dernière dépend de la première.

La Torah est comparée à de l'eau, comme il est écrit : "quiconque a soif, venez à l'eau" (Yéchayahou 55,1 ; Baba Kamma 17a).
La nature de l'eau est la suivante : si elle se trouve dans un tuyau élevé aux deux extrémités et que sa source se trouve à un endroit élevé à l'une des extrémités du tuyau, elle s'élèvera jusqu'à un endroit tout aussi élevé à l'autre extrémité du tuyau.
Grâce à l'étude de la Torah, une personne atteint la nature de l'eau, elle peut s'élever à un niveau aussi élevé que la racine de son âme.

Dans l'avenir, les morts d'Israël seront ressuscités par la rosée.
La rosée de la résurrection descend d'un lieu qui est source de vie. Pour Israël, dont les racines sont dans le lieu de la lumière, la rosée devient un tuyau par lequel les âmes des morts montent vers le lieu de la vie pour recevoir la vie, afin de ressusciter les corps dans la tombe.
Cela explique ce que Iyov a dit : "Ma racine s'étend jusqu'à l'eau, et la rosée se pose sur mon rameau" (Iyov 29,19) = la racine de mon âme est comme l'eau, qui peut monter aussi haut que sa source.
Moi aussi, je pourrai monter jusqu'au lieu de ma racine. C'est pourquoi la rosée de la résurrection me ressuscitera.
[Ben Ich 'Haï - chana 2 hakdamat Tazria]

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-> Un sadducéen dit à Guéviha ben Pesisa : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront. Les vivants meurent ; les morts vivront-ils?"
Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas. Ceux qui n'ont pas encore vécu (les enfants à naître); vivent ; ceux qui ont vécu [vivront]!"
[guémara Sanhédrin 91a ; Ein Yaakov]

-> Le sadducéen accusait les rabbins de ruiner la foi des gens dans la Torah en déclarant que les morts vivront. En affirmant quelque chose d'aussi incroyablement tiré par les cheveux, disait le sadducéen, les rabbins érodaient la confiance du peuple dans leurs nombreux enseignements vrais et magnifiques et dans la Torah. C'est pourquoi "malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront", car vous serez punis pour avoir détruit la foi des gens en la Torah.

Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas", car en niant la résurrection, vous empêchez les réchaïm de se repentir et d'accomplir les mitsvot. Car ils diront qu'en fin de compte, les justes meurent comme les réchaïm ; à quoi bon alors porter le joug de la Torah et des mitzvot?
[Bénayahou]

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-> [Il est écrit : ] "La terre qu'Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner" (Ekev 11,9).
Il n'est pas dit "de vous donner", mais bien "de leur donner" [c'est-à-dire que D. donnera la terre d'Israël aux Patriarches, qui sont déjà morts].
Nous avons ici une preuve de la résurrection des morts dans la Torah [car pour accomplir sa promesse aux Patriarches, D. devra les ressusciter].

Certains apportent une preuve à partir du verset : "Vous, qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, vous tous, aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4). [Il est évident que le peuple auquel s'adressait Moché était vivant. Le verset dit : même si tous les autres sont morts, vous serez vivants].
De même qu'aujourd'hui vous êtes tous vivants, de même dans le monde à venir vous serez tous vivants.

La reine Cléopâtre dit à Rabbi Méïr : "Nous savons que les morts vivront, comme il est écrit : "Ils fleuriront hors de la ville comme l'herbe de la terre" (Téhilim 72,16). Mais lorsqu'ils se lèveront, le feront-ils nus ou avec leurs vêtements?".
Il a répondu : "Nous pouvons faire des déductions à partir du cas du blé. Si le blé, qui est enterré nu, émerge avec plusieurs vêtements, à plus forte raison il en est de même pour les justes, qui sont enterrés avec leurs vêtements.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Nous pouvons en effet tirer des enseignements sur la résurrection des morts à partir du blé.
Ses grains sont enfouis dans la terre, où ils se désintègrent. Il repousse ensuite, et l'on finira par en faire du pain.
Mais "l'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche d'Hachem" (Ekev 8,3) = ce n'est pas seulement de la "résurrection" du blé que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie après avoir été enterré dans la terre, mais de nombreux versets de la Torah, qui sortent de la bouche de D., que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie.
[Ben Yéhoyada]

-> Que signifie le fait que les justes ressusciteront dans leurs vêtements?
Les vêtements dans lesquels les corps des justes sont enterrés symbolisent les "vêtements" qu'ils ont confectionnés pour leur âme grâce à l'étude de la Torah et à l'observance des mitsvot.
Ce concept est évoqué dans le verset suivant : "La force et la gloire sont ses vêtements ; elle se réjouit au dernier jour" (Michlé 31,25).
[Névé Tsadikim]

-> Si Cléopâtre accepte que les morts ressuscitent, quelle différence cela fait-il pour elle que les morts ressuscitent avec ou sans vêtements?
Ce qu'elle voulait savoir, c'est si les gens seront alors comme Adam et Eve avant le péché, qui étaient si purs et si élevés qu'ils n'avaient pas besoin de vêtements, ou s'ils seront comme l'homme après la faute.
[Bénayahu]

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-> César dit à Rabbi Gamliel : "Vous dites que les morts vivront. Mais ils sont devenus poussière. Comment la poussière peut-elle revivre?"
La fille de César dit à Rabbi Gamliel : "Je vais lui répondre." Elle se tourna vers son père et lui dit : "Il y a deux potiers dans notre ville. L'un fait des récipients avec de l'eau, l'autre avec de l'argile. Lequel est le plus habile?"
César répondit : "Celui qui fait des vases avec de l'eau". Elle lui dit : "Si D. fait des vases avec de l'eau, il peut certainement en faire avec de l'argile!"
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Rachi explique que la fille de César disait : "D. fait l'homme avec de l'eau, car l'embryon commence par une goutte de sperme. Il peut donc certainement faire l'homme avec de la terre."

La question de César elle-même laisse perplexe. La Torah affirme qu'Adam a été créé à partir de la poussière de la terre (Béréchit 2,7). Si César accepte que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'accepte-t-il pas que D. ressuscite les hommes à partir de la terre?
Et s'il n'accepte pas que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'a-t-il pas posé sa question directement sur le récit de la création?

César reconnaît que le récit de la création dans la Torah est vraie.
Mais le roi Salomon a dit : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Kohélét 1,9). L'empereur s'interroge donc : Si D. ne crée rien de nouveau après les 6 jours de la création, comment ressuscitera-t-il les morts? N'est-ce pas quelque chose de nouveau?

Sa fille lui explique que tout ce qui existe de semblable dans ce monde n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau. Puisque, de nos jours, D. façonne les gens à partir de liquide, ce qui est beaucoup plus difficile que de les façonner à partir de la terre, ressusciter l'homme à partir de la terre n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau.
[Ben Yéhoyada]

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+ Guérir les défauts :

-> Rava compare deux parties d'un verset. Le verset dit : "Je fais mourir et je fais vivre", mais il dit aussi : "Je brise et je guéris" (Haazinou 32,39).
Hachem dit : "Ceux que j'ai mis à mort, je les ramènerai à la vie, et ceux que j'ai brisés, je les guérirai.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Hachem ressuscitera d'abord les morts avec les défauts qu'ils avaient au moment de leur mort. Ainsi, tout le monde saura que ce sont les morts qui sont ressuscités.
Ensuite, il les guérira de leurs défauts.
[Bénayahou]

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+ Les effets de l'orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Yéhoyada]

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+ Comment atteindre la terre sainte :

-> Selon Rabbi Elazar, les justes enterrés en dehors de la Terre d'Israël ne reviennent pas à la vie.
Rabbi Ila dit : Ils reviendront à la vie, mais ils doivent d'abord rouler [à travers des tunnels souterrains] jusqu'à la terre d'Israël.
Rabbi Abba s'y opposa. Il souligna que rouler serait douloureux pour les justes [et que D. ne les ferait pas souffrir].
Abbayé répondit : Des tunnels seront creusés pour eux sous la terre. [Ils se lèveront et marcheront dans les tunnels jusqu'à la terre d'Israël, d'où ils émergeront (Rachi)].
[guémara Kétoubot 11a]

-> Apparemment, seuls les justes traverseront les tunnels. Les gens ordinaires arriveront en terre sainte d'une manière différente. Leurs os rouleront jusqu'en terre d'Israël et ils y seront ressuscités.
C'est pourquoi, dans la bénédiction de Ahava Rabba, nous disons : "Fais que nous marchions droit vers notre Terre" = aide-nous à être parfaitement justes afin que nous puissions marcher droit dans les tunnels jusqu'à la Terre sainte plutôt que d'y voir nos os rouler. [Rabbi Moché Sofer]

À Bagdad, les morts juifs étaient enterrés face à l'ouest, vers la terre d'Israël, pour montrer leur foi en la résurrection, lorsqu'ils se lèveront et marcheront vers l'ouest à travers les tunnels jusqu'à la Terre.
[Ben Yéhoyada]

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+ Les éloges funèbres

-> Malheur à ce cortège! Malheur à ce fardeau!
[guémara Moéd Katan 28b]

-> Le "cortège" est l'âme, qui se rend au Gan Eden.
Le "fardeau" est le corps, qui est accablé par son séjour dans la tombe.

Dans un éloge funèbre, le corps et l'âme sont loués pour les mitsvot qu'ils ont accomplies dans ce monde. Nous pouvons comprendre que l'âme soit satisfaite de l'éloge funèbre, puisqu'elle continue à vivre et qu'elle tire du plaisir de la mention de la Torah qu'elle a étudiée et des mitsvot qu'elle a accomplies pendant qu'elle était dans ce monde.
Mais pour le corps, c'est se moquer du mort que de le féliciter pour son travail dans les mitsvot alors qu'il gît comme une pierre dans la tombe.

Dans l'avenir, cependant, le corps vivra à nouveau et jouira de la récompense pour son travail dans les mitsvot. C'est pourquoi il apprécie que l'on fasse son éloge pour ces choses, même s'il se trouve actuellement dans la tombe.
L'éloge funèbre est donc "un honneur pour les vivants" = les âmes ; et "un honneur pour les morts" (guémara Sanhédrin 46b) = les corps.
[Né'hamat Tsion]

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+ Les trois partenaires :

-> Hachem achèvera pour moi. Hachem, Ta bonté dure toujours. Tu n'abandonnes pas l'œuvre de tes mains. (Téhilim 138,8)

-> Il y a 3 partenaires dans la création d'une personne : Hachem, son père et sa mère.
Ses parents lui donnent un corps. D. lui donne une âme, l'éclat de son visage, la vue, l'ouïe, la parole, la capacité de marcher et de penser. Lorsque son heure est venue, Dieu prend sa part et leur laisse celle de ses parents. [guémara Nidda 31a]

-> L'homme a 3 partenaires. À qui revient l'honneur en premier?
Celui de D., bien sûr, pour un certain nombre de raisons. L'une d'elles est que même les parents doivent honorer Hachem. Une autre raison est que la part des parents dans l'homme nécessite également l'assistance divine. De plus, une fois que les parents l'ont mis au monde, il devient progressivement indépendant d'eux, mais il reste dépendant de D. à chaque instant pour lui donner vie et énergie.

Ainsi, même le corps, qui est la part des parents dans l'homme, est considéré comme l'œuvre d'Hachem. Et puisque D. a pitié de son œuvre, Il ne l'abandonnera pas, mais la restaurera lors de la résurrection des morts.
Comme le dit notre verset : "Hachem achèvera pour moi" = Il achève la part de mes parents qui est en moi. En outre, "Hachem, Ta bonté dure toujours" = même après que les parents m'ont mis au monde, D. continue à me soutenir. Ainsi, le corps, qui est appelé la part des parents dans l'homme, est également l'œuvre de Tes mains.
C'est pourquoi "Tu n'abandonneras pas l'œuvre de Tes mains", mais tu la ressusciteras dans le futur.
[Ben Ich 'Havil 3 - haGadol 3]

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-> Rabbi Méïr dit : De quel verset de la Torah découle le fait qu'il y aura une résurrection des morts? Il est écrit : "Moché et les enfants d'Israël chanteront" (Béchala'h 15,1).
Il n'est pas dit "a chanté" (char - שר), mais "chantera" (yachir - ישיר).
C'est à partir de là que nous apprenons la résurrection des morts dans la Torah.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Nos Sages ont dit que le monde à Venir a été créé avec la lettre youd (י) (guémara Ména'hot 29b).
Il y a deux mondes à venir. L'un concerne les corps après la résurrection ; l'autre est le monde des âmes.
La lettre youd (י) fait allusion aux deux. C'est pourquoi le verset qui fait allusion à la résurrection ne dit pas שר (a chanté"), mais ישיר (chantera). Le mot ישיר est composé de שר avec l'ajout de deux youd (י), un pour chaque monde à venir.
[Ben Yéhoyada]

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-> Tout ce que D. fait, c'est d'empêcher l'anéantissement de l'œuvre de Ses mains, les âmes et les corps, afin qu'ils ne soient pas perdus dans les deux mondes.
[Tikouné Zohar 31:76a]

-> Certains juifs, jugés indignes, ne prendront pas leur part dans le monde à venir et ne se lèveront pas lors de la résurrection des morts.
Mais lorsque D. renouvellera les cieux et la terre et détruira complètement le mauvais penchant, ces corps et ces âmes perdus seront également renouvelés et restaurés.
[Bénayahou]

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-> C'est avec cela (bézot - בזאת) qu'Aharon entrera dans le lieu saint. (A'haré Mot 16,3)

-> Nos Sages ont trouvé dans la Torah une allusion à la résurrection des morts. En ce qui concerne les téroumot et les dîmes provenant des produits de la terre sainte, il est écrit : "Tu donneras à Aharon haCohen la térouma mise à part pour Hachem" (Kora'h 18,28).
Comment la dîme a-t-elle pu être donnée à Aharon, qui est mort dans le désert et n'est jamais entré en terre sainte?
Il faut qu'à l'avenir il revienne à la vie et que la dîme lui soit apportée.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Actuellement, le Nom de Dieu et son Trône sont incomplets. Le Tétragramme (יהוה) ne comporte que deux lettres (יה) et le mot כס (kess - Trône), n'a pas d'alef [כסא] (voir Béchala'h 17,16).
Dans le futur, les sept lettres du Nom et du Trône seront complètes. [יהוה et כסא]
Notre verset y fait allusion. Le mot "bézot" (בזאת - avec ceci"), peut être divisé en בז אות (bézaïn ot - avec sept lettres).
Lorsque la rectification sera achevée et que le Nom Divin et le Trône seront complets, Aharon entrera dans "le lieu saint", le 3e Temple, en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - drouchim A'haré Mot]

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+ Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités :

-> Rabbi Eliezer dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités (Yé'hezkiel 37) se sont levés, ont entonné un chant et sont morts.
Quel chant prononçaient-ils? "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde."

Rabbi Yéhochoua dit : Ils ont entonné ce chant : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre au tombeau et en fait remonter" (I Chmouël 2,6).

Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, ont pris femme et ont eu des fils et des filles.

Et qui sont les morts que Yé'hezkiel a ressuscités?

Rav dit : Ce sont les descendants d'Efraïm qui ont calculé la fin [de la servitude égyptienne] et se sont trompés.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura longtemps" (I Divré haYamim 7,22).
Chmouël a dit : Il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
[guémara Sanhedrin 92b]

-> Selon Rabbi Eliezer, les morts que Yé'hezkiel a ressuscités se sont levés, ont chanté "Hachem met à mort avec justice et ressuscite avec miséricorde", puis sont morts à nouveau.
Rabbi Eliezer est du même avis que Rav, qui les identifie comme les descendants d'Efraïm en Égypte qui ont calculé la fin de la servitude égyptienne. Ils conclurent à tort que le temps de la rédemption était venu, se mirent en route pour le pays de Canaan et furent tués par ses habitants.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura pendant de nombreux jours", parce qu'ils s'étaient trompés en calculant le nombre de jours jusqu'à la rédemption.

Ils ont chanté "Hachem fait mourir par la justice" parce qu'ils ont essayé de hâter l'exode et ont quitté l'Égypte sans Sa permission. Ils ont également chanté "et ressuscite avec miséricorde" parce qu'après leur punition, D. les a ressuscités.

Selon Rabbi Yehoshua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre dans la tombe et ressuscite" (I Chmouël 2,6).
Rabbi Yéhochoua est du même avis que Chmouël, qui les a identifiés comme des personnes qui niaient la résurrection des morts. D. les a ressuscités pour enseigner que, tout comme Hachem les avait mis à mort et les avait ressuscités, Il ressusciterait à l'avenir ceux qu'Il avait fait descendre dans la tombe.

Une autre façon de comprendre le différend est la suivante :
Rabbi Yéhochoua opine comme Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, où ils se sont mariés et ont eu des enfants. D'après Rabbi Yéhochoua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite", car, de même que D. les avait mis à mort et les avait ressuscités, de même il les ramènerait un jour dans la tombe pour les ressusciter lors de la résurrection des morts.

Rabbi Eliezer, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités chantaient : "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde" et qu'ils sont morts immédiatement après, estime, comme Chmouël, qu'il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
D. les a ressuscités pour nous enseigner que la résurrection existe bel et bien.
[Ben Yéhoyada]

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-> Des hérétiques demandèrent un jour à Rabbi Gamliel : "D'où vient que Hachem ressuscite les morts?".
Il répondit : "Dans la Torah, il est écrit : "Hachem dit à Moché : Voici, tu dormiras avec tes ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera" (Deutéronome 31,16).
[En hébreu, un verbe peut précéder ou suivre le sujet. Ce verset dit littéralement : "Voici, vous vous endormirez avec vos ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera." On peut donc aussi l'interpréter ainsi : "Vous dormirez avec vos ancêtres et vous vous lèverez" dans la résurrection - "et ce peuple s'égarera].
[guémara Sanhédrin 90b]

La musique

+ La musique (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> "Et il arriva que lorsque le musicien jouait (kénagen haménagen), la main de D. se posa sur lui" (Méla'him II 3,15).
Bien qu'un musicien puisse avoir l'air bien pendant qu'il joue, il porte en lui de nombreux motifs égoïstes, tels que recevoir des acclamations pour sa musique, ... Cependant, l'instrument qu'il utilise n'a pas de telles motivations.
Ainsi, "kénagen haménagen" [peut également être rendu par] "Le musicien est comme un instrument". S'il peut jouer sans ego, comme un simple instrument, alors "la main de D. reposera sur lui".
[Eitz haDaat Tov - cité dans Dorech Tov]

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-> Lorsque rabbi Shnéour Zalman de Liadi est venu à Mézéritch, le Maggid lui a dit au nom du Baal Chem Tov que la mélodie est l'une des voies du service Divin selon les enseignements du 'hassidisme.
[Séfer haSi'hot 5702]

[ Bien que le chant et la danse jouent un rôle unique dans la vie et les enseignements 'hassidiques, ils ont toujours constitué une part importante du judaïsme.
Les anciens prophètes d'Israël utilisaient la musique pour induire l'état prophétique (cf. I Chmouel, chapitre 10 ; II Méla'him 3:15 ; 1 Divré HaYamim 25:1 ; Michné Torah, Yessodé HaTorah, 7:4).
Le roi David, le "doux chanteur d'Israël", est décrit comme dansant devant l'Arche d'Alliance (cf. I1 Shmuel, chapitre 6).
Les Lévi'im composaient et jouaient de la musique pour accompagner les différents rites dans le Temple.
La guémara décrit la danse extatique des Sages d'Israël pendant la fête de Souccot (cf. Soucca 5 la).

Déjà au 12e siècle, rabbi Yéhouda haLévi (Kouzari - maamar chéni, 50) explique que l'intention de ce type de danse et de musique est spirituelle :
"Tout comme l'accomplissement d'une mitsva exige de la réflexion et de la kavana, il en va de même pour la joie de l'accomplir. On se réjouit de la mitsva elle-même, par amour pour Celui qui l'a ordonnée pour notre bien ... Et si ka joie conduit à chanter et à danser, il s'agit là aussi d'une forme de service Divin et d'attachement avec Hachem (dvékout)". ]

-> Avant que le Baal Chem Tov ne prononce un discours de Torah à l'intention de ses disciples, ceux-ci chantaient ensemble une mélodie.
[Mévo Shéarim 43,1]

[ selon le 'hassidisme, ce chant n'est pas seulement préparatoire, mais il atteint la source d'où est tiré l'enseignement à venir.
Rabbi Na'hman de Breslev enseigne que la mélodie (musicale) est la forme la plus élevée de la sagesse et la source de tout ce qui peut être exprimé par l'intellect. (voir Likouté Moharan 1,3 ; 1,64) ]

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-> Le Baal Chem Tov pouvait entendre des mots dans les sons d'un instrument de musique, car il [avait véritablement atteint le niveau de l'homme et pouvait donc] transformer des sons inarticulés [le niveau animal] en mots de sainteté.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan, 1,225]

[cela met en avant le niveau élevé de la musique, même si à notre niveau nous n'en avons pas vraiment conscience. ]

-> Rabbi Its'hak de Neshchiz a dit un jour que, grâce à la mélodie jouée par un musicien, le Baal Chem Tov savait tout ce qu'il avait fait depuis le jour de sa naissance.
[Zichron Tov 11,2]

Toutes les difficultés s'abattent sur une personne parce qu'elle est irrévocablement enfoncée dans le mensonge et que sa bouche et son cœur ne sont pas alignés.
En revanche, lorsqu'une personne s'accroche à la vérité et que sa bouche et son cœur sont alignés, tous les jugements sévères seront adoucis.
[Déguel Ma'hané Efraïm - paracha Bo]

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-> Rabbi Zusya a interprété le verset : "Éloigne-toi du mensonge"(Michpatim 23,7) comme signifiant : "Par le mensonge, tu t'éloignes de D."
[rabbi Pin'has de Koritz - midrach Pin'has]

Manger = un moyen élevé de servir Hachem

+ Manger = un moyen élevé de servir Hachem :

-> Rabbi Na'houm de Tchernobyl (Méor Enayim - Emor) enseigne :
Si, au moment où il mange, un juif ne manque pas de regarder vers l'intériorité de l'acte, veillant à ce que toutes ses actions soient pour l'amour du Ciel en accomplissement du verset : "Dans toutes vos voies, connaissez-Le" (Michlé 3,6), atteignant le mystère de la connaissance qui est de savoir qu'il n'y a rien de séparé de Son service, et que au contraire, en mangeant de cette manière, il se rapproche de Hachem, alors ce repas est considéré comme si c'était un Korban (sacrifice) à Hachem, le rapprochement (mékarev) d'éléments saints d'en bas à leur Source d'en haut.
Cela renforce la connexion de sa portion intérieure de divinité, et Hachem en tire une grande joie".

-> Le Maggid de Kozhnitz (Avodat Israël - A'haré Mot) écrit :
"Toutes sortes d'aliments sont élevés lorsqu'ils sont consommés par un juif dévoué.
Lorsqu'un juif mange et sert Hachem avec la force dérivée de ce repas, les aliments s'élèvent du niveau de l'inanimé, de la vie végétale ou de l'animal au niveau de l'homme."

-> Paraphrasant un autre enseignement du Meor Enayim (paracha Mattot), rabbi Hillel Zeitlin (Mévo l'Hassidout ul'Darka chel 'Habad) explique :
"Chaque chose dans ce monde contient une étincelle sainte qui émane de la parole d'Hachem pour animer cette chose.
Lorsqu'une personne mange un aliment doux au palais, l'étincelle sainte reste en elle et s'unit à sa force vitale, lui apportant vitalité et éclat.
Lorsqu'une personne croit avec une foi parfaite que dans cette nourriture se trouve la subsistance spirituelle, la divinité d'Hachem, et qu'elle concentre son cœur sur cette perspective, se liant à la Source de tout, elle ramène cette étincelle sainte, qui était auparavant piégée dans les brisures de l'exil, à Hachem.
Hachem en tire un grand plaisir, car c'est le fondement de notre avoda, qui consiste à élever toutes les étincelles saintes qui sont tombées dans les domaines de l'impureté après l'éclatement, vers un lieu de sainteté."

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-> L'un des objectifs ultimes d'un mode de vie fondé sur la Torah est d'illuminer les éléments physiques de la vie avec la lumière spirituelle de l'âme.

Le Baal HaTanya (Likouté Amarim - Tanya - chap.37) souligne que Hachem a créé le monde parce qu'il désirait une "dira bata'htonim" (un lieu de résidence dans les royaumes inférieurs).
C'est là le fondement des mitsvot impliquant des matériaux et des objets physiques ; elles nous donnent l'occasion de sanctifier le monde physique au service de la Divinité.
[en ce sens, tous les actes de consommation, même les plus banals, peuvent devenir saints s'ils sont accomplis avec les bonnes intentions : donner à son corps la force de servir Hachem, avoir conscience que la nourriture qu'on mange contient une étincelle divine, et que c'est cette étincelle de spiritualité qui lui donne de la force et qui est ainsi élevée (par l'intention et la bénédiction qui va être récitée).]

-> Dans le même ordre d'idées, l'âme humaine, qui est une portion de D. en Haut (Tanya chap.2) , désire pénétrer les profondeurs des forces physiques du corps pour tenter de sanctifier et d'élever tous les domaines de l'expérience humaine. [rabbi Nah'man - Likouté Moharan 22:5]
L'acte physique qui unifie le plus le corps et l'âme, la masse physique et la force vitale spirituelle, est de manger.
L'acte physique qui unifie le plus le corps et l'âme, la masse physique et la force vitale spirituelle, est le fait de manger. Manger insuffle à une personne force et vitalité en renforçant la relation entre le corps et l'âme. [voir rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm 2:6]
Par conséquent, d'une manière très profonde, l'acte de consommation physique résume le but même de la création = attirer la lumière de la spiritualité dans l'obscurité des scories physiques. [voir rabbi Nathan - Likouté haLa'hot vol.2]

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-> Rabbi Na'hman (Likouté Moharan 25:3) va jusqu'à dire que l'avoda impliquée dans le manger et le boire d'une âme élevée amène davantage de lumière que la Torah et la prière d'une âme moins élevée.

La source de la musique, du chant

+++ La source de la musique, du chant :

+ Exposer son intériorité :

-> La chanson est un véhicule par lequel l'essence d'une personne, ainsi que ses désirs et ses sentiments les plus profonds, sont exprimés et transmis.
Il existe une dangereuse possibilité de découvrir et de déterrer des aspects négatifs de soi-même, qui jusqu'à présent, ont été enterrés et dissimulés en toute sécurité.
De plus, une fois qu'une personne a découvert et exposé une partie de son âme [par la musique, le chant], cette partie est maintenant vulnérable, et sa conduite à ce stade aura un impact sur son essence même et son être intérieur.

Rabbi Kalonymus Kalman Shapira (Hachsharat ha'havrékhim 9) écrit :
"Nous voyons de grands chanteurs et musiciens dont le cœur est éloigné d'Hachem, sans croyance et sans cœur, que le Ciel nous épargne, et même parmi les adorateurs d'idoles, il y a des musiciens.
Car la musique n'est rien d'autre qu'une forme de mise à nu de l'âme et de ses sentiments.
Cependant, il est impossible de déterminer ce qu'une personne fera au moment où elle exprimera ce sentiment, et ce qu'elle accomplira avec la partie de son âme qui est maintenant exposée.

De même qu'il peut y avoir deux personnes joyeuses, l'une canalisant sa joie pour accroître son service à Hachem, tandis que l'autre devient simplement sauvage, il en va de même pour la musique, qui est l'une des clés de l'âme, pour éveiller ses sentiments.
Il est possible pour une personne d'ouvrir son âme et d'en faire sortir une partie, mais non seulement elle n'en fait rien (de constructif), mais au contraire elle souille cette partie de son âme, que ce soit avec une joie sauvage ou avec le cœur brisé de la dépression et du désespoir.
Cela pourrait l'amener à perdre sa confiance et sa foi d'antan et à faire des choses qui ne devraient pas être faites, le Ciel nous en préserve".

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-> Puisque le musicien qui joue ou chante expose son essence intérieure à travers sa musique, l'auditeur absorbe simultanément ces aspects en même temps que la musique qu'il écoute.
Par conséquent, si une personne écoute la musique et le chant d'un musicien dont l'essence est bonne et pure, elle s'y connectera et absorbera des étincelles de cette bonté et de cette pureté dans sa propre essence et son propre être.
Cela fera partie de son identité, et peut-être inconsciemment, l'influencera pour le meilleur.

Malheureusement, l'inverse est également vrai. Si une personne écoute la musique d'un musicien ou d'un chanteur dont l'essence n'est pas bonne et pure, elle se connectera à cette musique et absorbera des étincelles de décadence et d'impureté dans sa propre essence.
Elle s'infiltrera et fera partie de son identité, et même inconsciemment, l'influencera pour le pire.
Il faut donc être extrêmement sélectif dans le choix de la musique et des chansons que l'on écoute, et s'assurer qu'elles émanent d'une personne dont l'essence aura une influence positive sur la sienne.
[rav Elicha Sandler]

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+ Un effet profond :

-> Le Rabbi de Modzhitz (Imré Shaül - Inyané zimra vésim'ha 41) met en garde :
Mon grand-père de Zvohlin, de sainte et bénie mémoire, avait l'habitude de dire : Une personne prend une lourde responsabilité lorsqu'elle chante (littéralement : fait entendre son chant). En effet, l'élévation de l'âme (néfech et néchama) [de ses auditeurs] et sa descente dépendent de la musique.
Tout dépend du musicien, de ce qu'il joue et de la manière dont il joue. La musique est susceptible soit d'élever l'âme vers les plus hauts sommets, soit de l'abaisser vers les plus basses profondeurs .

[il est remarquable de noter sa position, selon laquelle même les instruments (pas seulement les paroles), ainsi que la manière dont la musique est jouée, jouent un rôle déterminant pour savoir si la musique élèvera la personne ou la fera tomber, dégringoler et sombrer. ]

-> Le rav Ahrele Roth (Shomer Emounim - maamar tsahali véroni 6) écrit :
"Un chant joyeux provoque un flux de Divinité et un réveil du monde de la joie, du chant des anges, qui sont désignés pour apporter la joie à Hachem, et ce à condition qu'il ne s'agisse pas d'un chant provenant d'un individu à l'esprit léger.
Dans ce cas, il est méprisé et méprisable aux yeux d'Hachem."

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 1:3) se lamente :
"Lorsque quelqu'un entend la musique d'un musicien racha, il lui est difficile de servir son Créateur.
En revanche, lorsqu'il l'entend d'un musicien "casher", elle lui est bénéfique."

-> Le rav Avraham Schorr (Halekach véhalibouv 5761 - Chémini 2) enseigne :
"Dans le chant d'une personne qui chante, ses pensées et son intérieur entrent.
Si l'on écoute un chant de quelqu'un qui est éloigné des pensées pures, ces chants terniront le cœur de l'auditeur, peut-être plus que les paroles qui sortent de sa bouche.
En effet, la chanson est comme une flèche empoisonnée qui pénètre le cœur de l'auditeur."

-> Le rav Isroel Elya Weintraub écrit :
"Les chanteurs de chansons instillent automatiquement les émotions de leur cœur dans leur chanson, stimulant ainsi les émotions de l'auditeur dans cette direction.
En conséquence, un musicien qui est "non cachère" a la capacité de faire en sorte que les personnes qui écoutent sa musique deviennent elles aussi "non cachères".
La notion de "non casher" se prolonge entre le chanteur et le musicien."

-> Cette idée s'étend au-delà du chanteur et du musicien eux-mêmes. Vers la fin d'un long responsum, le rav Yaakov Moché Hillel (Vayachev haYam 2:7) avertit qu'il faut être tout aussi vigilant et sélectif en ce qui concerne le caractère du compositeur de la mélodie. Il explique :
"À mon humble avis, tout air composé par un non-juif ou un fauteur (juif), même s'il n'était pas initialement accompagné de paroles, ni de promiscuité ni d'idolâtrie, ne devrait pas être écouté, et ne devrait certainement pas être chanté ou joué, car "la force de l'ouvrier est dans l'ouvrage".
Plus précisément, la musique a le pouvoir particulier d'éveiller chez l'auditeur les émotions mêmes qui étaient présentes dans l'esprit et la concentration du compositeur de cette mélodie, même si elles n'étaient pas accompagnées de mots."

-> Il est intéressant de rapporter qu'à la fin de sa discussion, il admet que les chants des non-juifs, qui se sont déjà infiltrés au cours des millénaires et sont devenus partie intégrante du milieu des chants juifs, ne sont pas interdits.
Le rav Hillel explique :
"En ce qui concerne les chants qui proviennent des chants des non-juifs d'il y a des décennies et des siècles, dont nous ne connaissons ni les paroles ni la structure, il n'est pas de notre ressort de les interdire.
Même la question de "l'effet de l'ouvrier dans son œuvre", qui devrait nous préoccuper, n'est peut-être pas non plus un problème, puisqu'ils ont été sanctifiés par nous au fil des ans et que le souvenir de leur source corrompue et lascive est pratiquement oublié ; ils n'éveillent et ne rappellent plus ces choses méprisables. Il semble donc qu'il n'y ait aucune raison de les interdire."

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-> Il n'est pas étonnant que lorsque les serviteurs du roi Shaoul cherchèrent un musicien qui serait qualifié pour jouer devant le roi et lui remonter le moral, ils recherchèrent des qualités de caractère en plus de l'acuité musicale.
Le Kouzari (maamar 2:65) rapporte : "L'un des jeunes gens appela et dit : "J'ai vu un fils de Yichaï de Beit Lé'hem qui sait jouer de la musique, qui est d'une grande force, d'une profonde compréhension, un homme de taille, et Hachem est avec lui."

Un musicien a accès aux recoins les plus profonds de l'âme de ceux qui écoutent sa musique. Il est donc impératif, avant d'écouter de la musique, de savoir à qui l'on confie son âme et son essence.
La musique émane de l'essence du musicien, puis elle s'infiltre et se connecte à l'essence de l'auditeur. Par conséquent, avant d'écouter de la musique, il convient de se demander si l'expérience aura un effet positif, édifiant et inspirant, ou si elle engendrera de la négativité, voire de la dépravation, dans l'être intérieur.
[rav Elicha Sandler]

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+ Des paroles impures :

-> Jusqu'à présent, l'accent a été mis sur le musicien, les instruments et le compositeur, indépendamment de la nature des paroles particulières sur lesquelles la musique est chantée.
Il est toutefois essentiel de se méfier également des paroles 'décadentes'.

Comme nous l'enseignent nos Sages (guémara Shabbath 33a) :
"À cause de la faute d'obscénité de la bouche, beaucoup de calamités et de décrets sévères sont renouvelés, les jeunes meurent, les orphelins et les veuves crient, et ne sont pas exaucés."

-> En écoutant des paroles entachées et souillées par des insinuations d'immoralité et autres, on cause des dommages dévastateurs à l'âme même, est en réalité coupée de sa source.
Le Réchit 'Hokhma (chaar haAhava 10) écrit :
"Les chansons dont les paroles sont empreintes de désir et de vulgarité empêchent l'âme d'être liée à la vie éternelle ... En effet, certaines personnes de faible valeur sont attirées par ces chansons basses et détruisent leur âme."

[ les mots chantés en musique s'impriment de manière indélébile dans le cœur même de l'auditeur. Ainsi, lorsque mots sont négatifs, décadentes et impures, les dommages sont profondément enracinés en nous. ]

-> Cela permet de comprendre le décret de nos Sages (michna Sota 48a) selon lequel, à la suite de la dissolution du Sanhédrin, aucune musique ne devait être jouée dans les lieux de consommation de boissons.
Le Talmud Yerushalmi explique :
Rav 'Hisda dit : "Au début, la crainte du Sanhédrin était sur eux, et ils n'utilisaient pas de mots vulgaires dans leurs chansons. Maintenant qu'ils ne craignent plus le Sanhédrin, ils utilisent des mots vulgaires dans leurs chansons".

Les conséquences d'une telle pratique pouvant être si dévastatrices, il a été décidé que le préjudice potentiel l'emportait sur le gain énorme que la musique aurait autrement procuré.

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+ En résumé :

-> S'il y a tant à gagner en jouant ou en écoutant de la musique, il est impératif de comprendre qu'il y a aussi beaucoup à perdre. [ce qui existe en bien, existe aussi en mal, libre arbitre oblige]
Si le chanteur, le musicien ou même le compositeur est de mauvaise réputation, sa musique peut être entachée et imprégnée d'éléments négatifs qui, à leur tour, sont absorbés par l'auditeur.
Il peut en résulter des dommages considérables pour l'âme de l'auditeur, sans parler de l'extrême difficulté à servir Hachem de tout son cœur.
Toutefois, si l'on fait preuve de discernement et de vigilance quant à la nature et à l'origine de sa musique, celle-ci peut constituer un réservoir d'opportunités spirituelles et de bénédictions inouïes.

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-> "La musique est susceptible soit d'élever quelqu'un vers les plus hauts sommets [spirituels], soit de l'abaisser vers les plus basses profondeurs".
[rabbi de Modzhitz - Imré Shaül]

-> Si nous chantons des versets, c'est parce que notre intention est d'éveiller notre cœur à leur contenu, de les faire pénétrer en nous, car par le chant, le cœur s'éveille ... en chantant les versets, nous nous éveillons, et de son propre chef, nous devenons heureux.
[Stéïpler]

-> S'ils n'apprennent pas de moussar, alors au moins, le chant (sur les mots des versets) suscitera une certaine crainte du Ciel!
[Stéïpler - cité dans Haggadat haKéhilat Yaakov]

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+ La musique, chant, stimule l'intelligence :

-> Abarbanel (Béchala'h) écrit :
La plupart des gens oublient les histoires simples, même s'ils en ont été préoccupés toute la journée. Pourtant, lorsqu'on les met en musique, qu'on les chante et qu'on les joue, on se souvient toujours d'elles grâce à leur chant ...
C'est à ce propos que nos Sages (guémara Méguila 32a) ont dit : "Au sujet de quiconque lit (la Torah Ecrite) sans un ton agréable, et apprend (la Torah Orale) sans chant, il est dit : "Et je leur ai aussi donné des lois qui ne sont pas bonnes" (Yé'hezkel 20,25) = ce qui signifie que leur souvenir quittera l'esprit".

-> Pour la Torah Ecrite : Rachi (Méguila 32a) explique que "lire sans un ton agréable" fait référence aux "trop" (les cantillations) avec lesquelles la Torah Ecrite est censée être lue. La lecture de la Torah Ecrite de cette manière est ordonnée par Hachem, par le biais d'une halacha léMoche miSinaï.

-> Pour la Torah Orale : les Tossafot (Méguila 32a) expliquent que cela était nécessaire à l'époque où la Torah Orale était transmise de la manière dont elle avait été conçue : uniquement oralement.
Il était donc nécessaire d'employer une technique d'apprentissage qui permette de retenir au mieux les informations.

-> Le Tiféret Israël (Arakhin 4:1) développe cela :
J'ai du mal à comprendre ce que la guémara déclare souvent dans l'explication de michnayot difficiles : "Il manque une ligne à la michna et c'est ce qu'elle aurait dû dire".
Si c'est effectivement le cas, pourquoi n'ont-ils pas simplement édité le texte de cette michna (pour inclure la ligne manquante)? Et pourquoi le Tana a-t-il choisi d'utiliser une terminologie abrégée?

Si je n'avais pas peur d'être aussi novateur, il me semblerait ... que si le Tanna a parfois choisi une terminologie alors qu'à d'autres moments il en a choisi une autre, c'est pour s'adapter à l'air de la chanson qui a été désignée pour cette michna particulière.
C'est pour cette raison qu'il incluait parfois une clause apparemment supplémentaire : "ceci et certainement ceci" (c'est-à-dire que cela va sans dire), car cela alignait les clauses de la michna avec les sections des parties de la chanson.
Par conséquent, même s'il manquait une ligne, ils l'ont laissée ainsi ... car s'ils devaient réarranger les mots, cela embrouillerait le chant désigné, ce qui embrouillerait la mémoire et entraînerait l'oubli de la michna, que le Ciel nous en préserve.

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-> "mizmor léDavid, léazkir" (mizmor de David pour se rappeler - Téhilim 38,1)
Le 'Hida ('Homat Anach) suggère que c'est peut-être la raison pour laquelle le roi David a décrit l'étude de la Torah comme des zemirot (des chants). [Téhilim 119]

-> Le Stéïpler ('Hayé Olam 1:1) enseigne :
Le bénéfice du chant est grand, en dehors du plaisir physique, parce que la chanson éveille le cœur à la motivation, à l'assiduité, à l'étude profonde et à l'éveil.

-> En plus d'améliorer la capacité de la mémoire et de stimuler une étude plus intense, nous constatons que la musique a la capacité d'éveiller la sagesse contenue au plus profond de nous-mêmes.
Le Radak utilise ce concept lorsqu'il souligne l'idée que les chapitres de Tehilim ont été conçus pour être chantés avec un accompagnement musical. En fait, chaque chapitre avait ses propres instruments et mélodies, afin de susciter la pensée, la compréhension et les émotions que Dovid Hamelech cherchait à évoquer avec ce passage particulier.
Le Radak (Téhilim 4,1) écrit : "C'est avec un accompagnement instrumental que les chants, les mélodies et les louanges étaient dits, chacun selon sa mélodie, qui leur était connue. C'était une grande sagesse et cela avait l'habitude d'éveiller l'âme sage."

Se basant sur ces mots, le rav Mattisyahou Salomon (Matnat 'Haïm - Moadim) rapporte les paroles suivantes :
"On ne peut jamais comprendre pleinement un chapitre de Tehilim avec clarté, tant que l'on ne connaît pas cette sagesse et que l'on ne comprend pas et ne reconnaît pas les sons distincts des instruments de musique et la façon dont chaque instrument spécifique s'adapte à un paragraphe spécifique différent de tous les autres. Car ce sont les instruments de musique et la mélodie qui donnent la saveur et la compréhension nécessaires pour appréhender les sujets avec la profondeur voulue."

-> Le rav Its'hak Maltzan (Sidour haGra) enseigne :
"Les sons des instruments de musique éveillent et préparent l'âme à l'action, ainsi qu'à l'accomplissement intellectuel."

-> Le Steipler a également commenté un jour :
"[Les gens] chantent au moment où ils apprennent la guémara ... parce que notre intention est d'étudier et que la musique nous permet de mieux comprendre. "

-> "Chantez l'intelligence" (zamérou maskil - Téhilim 47,1).
Selon le Méïri (Beit haBé'hira - Téhilim47) : c'est-à-dire non pas une chanson banale, mais une chanson qui éveille le cœur et donne de l'intelligence à ceux qui l'écoutent!

Le rav Mattisyahou Salomon (Matnat 'Haïm - Moadim) estime que le Meïri veut dire que la musique peut éveiller la compréhension quelque peu endormie de l'âme pour la rendre plus éveillée et plus alerte, et donc plus compréhensive.

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-> b'h, voir également : La musique et le chant = chemin vers la téchouva : https://todahm.com/2023/05/30/la-musique-et-le-chant-chemin-vers-la-techouva

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+ Petite histoire :

-> On raconte (séfer haNiggounim - intro) que le rav Schnéour Zalman de Liadi se trouvait un jour dans la ville de Shklo, une ville regorgeant de gens brillants, sages et érudits en Torah.
Ils se sont rassemblés autour du rav Schnéour Zalman et l'ont assailli de questions talmudiques et d'interrogations. Avant de répondre, le Rabbi chanta d'abord devant eux l'une de ses chansons qui était remplie de dvékout intenses.
L'effet sur les sens des auditeurs était si fort qu'ils s'éveillaient avec des sentiments profonds de joie et d'allégresse de l'âme, à tel point que toutes leurs questions disparaissaient d'elles-mêmes!

[le chant est capable de faire émerger la sagesse intérieure pour motiver et faciliter une compréhension plus profonde. Même l'intelligence et la mémoire d'une personne peuvent être renforcées et stimulées par un chant approprié. ]

Après ce monde (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Après ce monde (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Vous, qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Tout comme vous êtes tous vivants aujourd'hui, vous serez tous vivants dans le monde à venir.
[guémara Sanhedrin 90b]

-> Où y a-t-il une allusion au monde à venir dans ce verset : "Vous, qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui"?

S'attacher à Hachem est impossible dans ce monde, où l'âme est revêtue d'un corps. Le verset doit se référer au monde à venir et nous dire : Dans le monde à venir, où vous vous attacherez à Hachem, vous serez tous vivants, tout comme vous l'êtes aujourd'hui, lorsque vous vous tenez ici avec votre corps et votre âme réunis.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La récompense du monde à venir est abordée dans la Torah de manière cachée, par des recombinaisons de lettres. Pourquoi n'est-elle pas mentionnée explicitement dans la Torah?

La Torah ne parle pas du monde à venir parce que tant que nos âmes sont dans des corps physiques, nous ne pouvons pas le comprendre. Même le vocabulaire pour le décrire fait défaut. Nous sommes obligés d'utiliser des termes empruntés à ce monde, aussi inappropriés soient-ils.
Puisque nous percevons ce monde, nous empruntons l'expression "monde" et disons le "monde à venir".
Et puisque dans ce monde il y a des travailleurs, et qu'ils sont payés, nous empruntons les termes "paiement" ou "récompense" et parlons du "paiement" ou de la "récompense" pour les mitsvot.
La récompense des justes dans le monde à venir est appelée "délice", car ce terme exprime la joie et le plaisir dans ce monde, bien qu'il n'exprime en aucun cas la joie du monde à venir.
De même, la Torah est appelée "lumière" et les Sefirot sont appelées "lumières", non pas parce que c'est ce qu'elles sont, mais parce que dans ce monde, il n'y a rien de plus important et de plus précieux que la lumière.

Comme nous ne pouvons pas décrire, et encore moins comprendre, la récompense qui attend les justes dans le monde à venir, la Torah n'en parle pas explicitement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 2, Kalla 1]

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-> [Dans le monde à Venir,] les justes s'assoient avec leur couronne sur [litt. dans] leur tête et jouissent de l'éclat de la Présence divine.
[guémara Béra'hot 17a]

-> En plus des couronnes de lumière provenant de la Torah qu'ils ont apprise à haute voix avec leur bouche et des mitsvot qu'ils ont accomplies avec leurs mains, ils ont aussi des couronnes provenant des bonnes pensées qui étaient dans leur tête.
[Ben Ich 'Haï - Benayahou 2]

-> Le Arizal explique que ces couronnes sont des lumières que les justes ont créées en étudiant la Torah.
La guémara ne dit pas que les justes voient l'éclat de la Présence divine, mais qu'ils en profitent, car elle ne peut être vue. Lorsque la lumière de la Présence divine brille sur les couronnes des justes, l'effet est analogue à celui du soleil qui brille sur un diamant.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Yosef, fils de Rabbi Yéhochoua ben Lévi, s'affaiblit et faillit mourir. À son retour, son père lui demanda : "Qu'as-tu vu?"
Il répondit : "J'ai vu un monde à l'envers : ceux qui sont en haut (ici bas), en bas, et ceux qui sont en bas, en haut"
Il lui dit : "Mon fils, tu as vu un monde de clarté."
[guémara Pessa'him 50a]

-> Rabbi Yosef voyait les gens ordinaires, sans instruction, dans le monde à venir. Ce monde semblait à l'envers : certains de ceux qu'il savait avoir été des philanthropes riches et respectés dans ce monde étaient assis en dessous de pauvres qu'ils avaient soutenus.
Son père a dit : Cette situation n'est pas à l'envers, mais elle est conforme à la loi. En effet, nos Sages ont dit : "Plus que le maître de maison ne fait pour le pauvre, le pauvre fait pour le maître de maison" (midrach Vayikra rabba 34,10).
Puisque les pauvres qui reçoivent la charité ont plus de mérite que les riches qui la donnent, ils ont droit à un plus grand honneur dans le jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Benayahou 2]

[le monde à Venir est celui de Vérité, qui n'est pas celle du monde non-juive, de notre logique, qui nous arrange, ... mais celle parfaite d'Hachem. ]

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-> Ce monde est un soixantième de [la taille] du Jardin [d'Eden], et le Jardin [d'Eden] est un soixantième de la taille d'Eden, et Eden est un soixantième de la taille du Guéhinam.
[guémara Pessa'him 94a]

-> Le Arizal (Ets ha'Haïm) enseigne que les parties de l'âme roua'h et néchama résident dans le jardin d'Eden supérieur, tandis que la partie de l'âme néfech réside dans le jardin d'Eden inférieur qui existe sur terre.

Le jardin d'Eden inférieur doit être très grand, car on y trouve toutes les âmes de néfech des justes, depuis Adam jusqu'à la fin des générations. Ils sont vêtus de corps raffinés ressemblant à ceux avec lesquels ils ont vécu dans ce monde, qui à leur tour sont recouverts de vêtements raffinés qui ne sont pas faits de matières terrestres.
Ces corps n'ont pas besoin de nourriture ni d'eau ; ils vivent du parfum du jardin d'Eden et de la nourriture spirituelle qui descend jusqu'à eux.
Chaque tsadik se voit attribuer une demeure en fonction de son honneur. Ils passent leur temps à apprendre la Torah au niveau de l'Essence du Secret, que nous ne pouvons pas saisir dans ce monde.

Comment un jardin soixante fois plus grand que le monde peut-il exister dans le monde?

La guémara (Baba Batra 99a) nous dit que l'Arche et les Chérubins ne prenaient pas de place dans le Saint des Saints. Or, l'Arche était constituée de matériaux terrestres sur lesquels reposait la sainteté, alors que le jardin d'Eden est composé de matières très pures et raffinées sur lesquelles repose une sainteté beaucoup plus grande et plus puissante. Si l'Arche et les Chérubins n'occupaient pas d'espace dans le Saint des Saints, il est certain que le jardin d'Eden n'occupe pas d'espace physique dans le monde.
[Ben Ich 'Haï - Rav Péalim 2, Ora'h 'Haïm 1]

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-> Celui qui s'occupe de la Torah lichma mérite beaucoup de choses (Pirké Avot 6,1)

-> Le mot lichma (לשמה) est généralement traduit par "pour lui-même" (à la différence de pour mon profit/intérêt personnel).
Mais rabbi 'Haïm Vittal (Chaar Maamaré Razal 16) l'a scindé en deux mots : léchem hé (לשם ה - pour l'amour de cinq [hé]) = les 5 aspects de la Torah. Les 4 aspects de la Torah étudiés sur terre sont connus sous le nom de Pardess (verger) acronyme de : pshat, rémez, drach et sod.
Les justes du jardin d'Eden, dont les corps sont extrêmement raffinés, apprennent le 5e aspect, connu sous le nom d'Essence du Sod (secret le plus intime).
Si Israël n'avait pas fait le Veau d'or, le poison du serpent l'aurait entièrement quitté, et ils auraient été capables d'apprendre l'Essence du Sod même dans ce monde.

Comment les justes du jardin d'Eden peuvent-ils apprendre l'Essence du Sod?
Le poison du serpent est entré dans l'homme lorsqu'il a mangé le fruit de l'Arbre de la Connaissance. Par conséquent, plus une personne restreint son désir de manger et de boire, plus la quantité de poison en elle diminue, et plus elle se sanctifie.
Bien que les justes du jardin d'Eden aient des corps, la matière dont ces corps sont composés est extrêmement raffinée. Ils sont encore plus raffinés lorsqu'ils respirent l'air pur et saint du jardin d'Eden. Par conséquent, ils peuvent vivre du seul parfum, sans nourriture ni boisson. Il s'ensuit que les justes du jardin d'Eden ont une meilleure compréhension de la Torah que les tsaddikim vivants.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 625]

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-> Lorsque Rabbi Bon, fils de Rabbi 'Hiya, mourut jeune, Rabbi Zéra donna la parabole suivante :
À quoi peut-on comparer cela? À un roi qui embauchait beaucoup d'ouvriers. L'un d'eux travaillait beaucoup plus que les autres. Que fit le roi? Il le prit avec lui et se promena avec lui long et court. Vers le soir, les ouvriers vinrent recevoir leur salaire. Il donna à cet ouvrier son salaire en entier. Le roi leur dit : "Celui-ci a fait en deux heures plus que vous n'avez fait en toute une journée".
De même, Rabbi Bon a accompli en 28 ans ce qu'un disciple expérimenté peut apprendre en 100 ans.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 2:8]

-> Les mots "long et court" dans la promenade du roi avec son employé spécial font allusion aux enseignements de Torah concis qui sont dits dans les yéchiva des justes dans le jardin d'Eden.
Ils sont courts en mots, mais longs en qualité ; car puisqu'ils sont clairs et vrais, sans aucun doute, il n'est pas nécessaire de les étayer par des arguments et des preuves.

Pourtant, Rabbi Bon ne pourrait-il pas se plaindre que s'il était resté dans le monde pour une durée de vie normale, il aurait acquis une plus grande récompense pour l'étude de la Torah (Yefeh Mareh)?

Nous déduisons de la parabole que Rabbi Bon n'a pas du tout raté son coup. Pendant les quarante et quelques années qui ont manqué à sa vie sur terre, Rabbi Bon a étudié la Torah dans le jardin d'Eden. Pour ces années, il a été récompensé comme s'il avait appris la Torah sur terre, mais la qualité de l'apprentissage "long et court" était supérieure à celle de l'apprentissage terrestre.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Chaque juif a une part dans le monde à venir.
[guémara Sanhedrin 90a]

-> Hachem a préparé pour chaque juif une part du monde à Venir adaptée à son âme, mais elle ne lui est donnée qu'après qu'il soit entré dans ce monde et qu'il ait accumulé les mitsvot et les bonnes actions.
Mais que se passe-t-il s'il commet un fauté? Perdra-t-il sa part dans le monde à venir?

C'est pour cela que D. nous a donné le don du repentir. Grâce au repentir et à la souffrance, la faute est corrigée et la personne conserve sa part dans le monde à venir.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim]

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-> L'éloge funèbre d'une personne permet de savoir s'il s'agit ou non d'un fils du monde à Venir ... .
[guémara Shabbat 153a]

-> La plupart des juifs se trouve au niveau "d'avoir une part dans le monde à venir", ce qui signifie qu'ils ont besoin de l'aide des tsadikim pour s'élever.
Un niveau plus élevé consiste à être "un fils du monde à venir", c'est-à-dire l'un des tsadikim qui peut s'élever lui-même et élever les autres aussi.

Si les gens pleurent à l'enterrement d'une personne, c'est le signe qu'au cours de sa vie, elle a aidé les autres. Elle a élevé leurs prières et leurs mitsvot à un niveau élevé grâce à ses propres prières et mitsvot, et c'est pourquoi ils pleurent maintenant sur lui ; car même s'ils ne sont pas conscients de ce qui se passe dans les mondes supérieurs, leurs âmes en sont conscientes.
Le fait que les gens pleurent est aussi un signe qu'il a atteint le niveau du "monde à Venir", par lequel il aidera les autres à s'élever vers le monde à Venir, et c'est pourquoi les autres sont poussés à pleurer sur lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]