Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ Rabbi 'Hanina dit : "La séparation de l'âme et du corps est aussi difficile que la sortie d'une corde enfilée dans le trou du mât d'un bateau".
Rabbi Yo'hanan dit : "C'est comme une corde épaisse, qui relie 2 bateaux, qu'on sort difficilement des trous pratiqués dans le bois (de la coque)".
Rabbi Lévi fils de 'Hayata dit : "Lorsqu'on se sépare d'un mort, on ne lui dira pas : "Va vers la paix (léShalom)", mais "Va en paix (béShalom)".
Par contre, lorsqu'on se sépare d'un vivant on ne lui dira pas "Va en paix (béShalom)", mais : "Va vers la paix (léShalom)" ..."
[guémara Moéd Katan 28b-29a]

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-> Dans la guémara (Moéd Katan 28a), Rabba, qui était au chevet de rav Na'hman mourant, lui fit promettre de lui apparaître en rêve après sa mort. Lorsque rav Na'hman lui apparut, Rabba lui demanda s'il avait souffert pour mourir.
Rav Na'hman lui répondit : "Ce fut aussi facile que le retrait d'un cheveu à la surface du lait!"
=> Comment lever la contradiction apparente entre cette affirmation et les enseignements de la guémara précédente?

-> Selon le Maharcha, la mort aussi facile qu'ôter un cheveu sur la surface du lait est réservée aux tsadikim, comme rav Na'hman.
Par contre, [l'autre passage] souligne la difficulté de la mort pour les gens "moyens" et a fortiori pour les réchaïm.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.3,p.28-30) explique la différence entre la façon de mourir des 2 extrêmes : chez les tsadikim (justes) et chez les réchaïm :
- chez les tsadikim = au moment de leur mort, son âme supérieur (qui réside dans le Ciel) descend pour s'unir à son âme d'ici-bas.
Dans cette fusion, le tsadik bénéficie d'une lumière spirituelle intense, à laquelle il n'a jamais eu accès de son vivant, et son âme quitte facilement le corps, dans un attachement intense avec Hachem, sans que son corps ne s'y oppose.
C'est la mort par "baiser Divin" où la néchama est attirée irrésistiblement vers le monde à venir.

- chez le racha, qui a délaissé les besoins de son âme (néchama) de son vivant et qui a éteint en lui toute aspiration spirituelle = cette séparation corps-âme est très difficile.
Du fait que tous les désirs de sa vie étaient matérialistes, son âme ne veut pas sortir de son corps et souffre de cette séparation contre son gré.
Même après la mort, cette âme cherchera en vain à réintégrer le corps, et devant ce corps en décomposition, la prise de conscience de la nullité de ses aspirations matérialistes auxquelles il a consacré sa vie, renforce sa douleur.

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=> Pourquoi doit-on souhaiter : "Va vers la paix" (lé'h léShalom) à un vivant que l'on quitte, et "Va en paix" (lé'h béShalom) à un mort que l'on quitte?

-> Tant qu'un homme est en vie, il peut encore accomplir la Volonté d'Hachem par ses actes, ses paroles et ses pensées. Il peut ainsi augmenter, de son vivant, sa récompense dans le monde à venir où il espère bénéficier d'une paix éternelle (béShalom).
C'est pourquoi, on lui souhaite : "Va vers la paix (léShalom) afin d'atteindre ton objectif futur (béShalom).
Par contre, au sujet d'un défunt que l'on quitte, il ne lui est plus possible de bénéficier d'une récompense supplémentaire ; il est donc déjà dans la situation de béShalom, l'état de paix interne qu'il a acquis de son vivant par ses mitsvot et ce capital ne peut plus progresser.
[Hakotev - dans Ein Yaakov]

[la vie d'une personne devrait consister en un effort continu dans la direction de la paix et de l'harmonie. C'est pourquoi, lorsqu'on prend congé d'un vivant, on lui souhaite "va vers la paix" (lé'h léShalom), c'est-à-dire de tendre asymptotiquement vers un état de paix relatif croissant.
Par contre, lorsqu'on prend congé d'un mort qui a atteint le but de ses pérégrinations sur terre, on lui souhaite : "va en paix" (lé'h béShalom), car il a atteint son état de paix absolu (éternel).]

-> Le Maharcha explique :
- "Va vers la paix" (lé'h léShalom) = partout où tu te déplaceras que la réussite t'accompagne dans cet endroit, afin de te sentir apaisé. Ce souhait ne s'adresse qu'aux vivants.
- "Va en paix" (lé'h béShalom) = que le déplacement lui-même vers le monde à venir, vers ses pères, s'effectue sans obstacles.

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[on fête Roch Hachana qui est le jour de la création de l'homme, et pas le jour de la création du monde. Pourquoi?
Car c'est à partir de ce jour que l'homme est né avec ses potentialités sublimes, et son travail d'au maximum les exprimer dans la réalité!]

+ "Jusqu'à (l'époque) d'Avraham, les signes de vieillesse n'existaient pas. Ainsi, celui qui voulait parler à Avraham, parlait (par erreur) à Its'hak (qui lui ressemblait) et celui qui voulait parler à Its'hak parlait à Avraham.
Alors, Avraham pria et les traits de vieillesse apparurent (afin de distinguer un vieillard d'un jeune) sur son visage, d'après le verset : "Avraham était devenu vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sara 24,1).

Jusqu'à (l'époque de) Yaakov, la maladie qui précédait la mort n'existait pas. Alors Yaakov pria et la maladie apparut, selon le verset : "On vint dire à Yossef : Voici, ton père est malade"(Vayé'hi 48,1).

Jusqu'à (l'époque de) Elicha, toute personne malade ne guérissait jamais. Elicha (tombé malade) pria et il guérit.
[guémara Baba Métsia 87a]

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=> Comment interpréter au sens figuré le fait que la vieillesse n'existait pas jusqu'à Avraham?

-> Le Maharal enseigne :
Le mot "zikna" (זקנה) dont le sens habituel est "la vieillesse", peut prendre le sens de "sagesse" ('hokhma) d'après l'enseignement de la guémara (Kidouchin 32b) : "On désigne "zaken" (זקן) celui qui a acquis de la sagesse" (zé kana 'hokhma).
En effet, lorsqu'un homme vieillit, son corps s'affaiblit, et corrélativement ses "forces" de l'âme se renforcent.
La guémara (ci-dessus - Baba Métsia 87a) a donc voulu nous enseigner que jusqu'à l'époque d'Avraham, les gens n'avaient pas de sagesse, car ils n'avaient pas reconnu leur Créateur qui dirige le monde.
"Celui qui voulait parler à Avraham parlait par erreur à Its'hak et vice-versa" = l'intention est d'enseigner que jusque-là, les gens mettaient au même niveau le vieux sage et le jeune qui n'a pas de sagesse.
Par sa prière, Avraham, qui désirait que la matérialité s'affaiblisse et la sagesse remplisse le monde, obtint que le monde renforce son niveau d'intelligence et accède à un niveau de sagesse sur le plan spirituel, même si tout le monde n'accédait pas à cette sagesse.

-> Le Na'halat Yaakov écrit :
La guémara (Baba Métsia 97b) enseigne que les pièces de monnaie à l'époque d'Avraham, portaient gravées un homme âgé et une femme âgée (Avraham et Sarah) sur une face, un jeune homme et une jeune fille (Its'hak et Rivka) sur l'autre face de la pièce, ce qui traduisait l'équivalence des 2 faces de la même pièce.
Avant qu'Avraham ne prie, les gens pensaient que de même que le corps périt après la mort, l'âme aussi ; d'après leur opinion, plus l'homme vieillit, plus il perd de son importance, car son corps et son âme s'affaiblissent et vont vers leur disparition.
Ainsi, ils portaient plus de considération aux jeunes qu'aux vieux : c'est le sens de l'expression : "la vieillesse n'existait pas".
Avraham a alors prié pour "ouvrir" les yeux de ses contemporains et leur dire que l'âme des vieux se renforce, et donc, au contraire, il faut honorer davantage les vieux que les jeunes, et c'est le sens de "la vieillesse a été instaurée" après la prière d'Avraham qui a été exaucée.

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=> Pourquoi Yaakov a-t-il demandé l'instauration de la maladie?

-> Yaakov a demandé la maladie, afin que chacun de ses enfants, notamment Yossef, ait le temps de se déplacer et d'être présent à ses côtés au moment de sa mort, afin de leur communiquer ses dernières volontés et de les bénir.
[Rachi]

-> Depuis la Création du monde et jusqu'à la fin de la vie de Yaakov, personne n'était malade [avant de mourir].
Qu'une personne soit à son domicile ou dans la rue, elle éternuait simplement et mourait soudainement.
Yaakov intervint et pria ainsi : "Maître du monde, ne reprends pas mon âme avant que je n'aie eu le temps d'exprimer mes dernières volontés à tous mes enfants et de faire pénitence" et il fut exaucé : la maladie l'a frappé quelques jours avant sa mort.
La coutume est demeurée de dire à celui qui éternue : lé'haïm (pour la vie) ou "labriout" (à ta bonne santé).
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.52]

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-> Selon le Maharil Diskin, Yaakov est tombé malade 5 jours avant sa mort.

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=> Comment peut-on interpréter au sens figuré le fait que la maladie n'existait pas jusqu'à Yaakov?

-> D'après la guémara (Shabbath 12b), la Présence Divine est présente au-dessus de la tête du malade et le soutient d'après ce verset : "Hachem soutiendra (le malade) au-dessus de son lit de douleur" (Téhilim 41,4).
Lorsque le malade souffre, ses fautes sont pardonnées dans ce monde-ci, afin de recevoir la récompense complète de ses bonnes actions dans le monde futur.
De plus, parfois Hachem éprouve une personne qui n'a presque pas de faute à expier, par des souffrances induites par l'amour d'Hachem à son égard (yissourim chel aava), afin d'augmenter sa récompense dans le monde futur.

Ainsi : "Jusqu'à Yaakov, il n'y avait pas de maladie" = les hérétiques, jusqu'à l'époque de Yaakov ne croyaient pas qu'un homme frappé de souffrances ou d'une maladie bénéficierait de ces privilèges : Présence Divine, expiation des fautes, affection d'Hachem.
Ils pensaient donc que la maladie ou une épreuve n'apportait aucun avantage, et ils n'y voyaient que des souffrances "pour rien".
Cependant, à l'époque de Yaakov, ils ont reconnu sa droiture et sa sainteté exemplaires.
Ils ont compris qu'il était "aimé" par Hachem, et pourtant il a été fortement éprouvé durant sa vie.
De plus, lorsque Yaakov a demandé lui-même à Hachem de créer la maladie, ils ont compris les "bénéfices" que l'homme peut tirer des épreuves et d'une maladie.
[Ora'h Yacharim]

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=> La maladie n'existait-elle pas déjà avant Yaakov?

-> Le Tossefot (guémara Baba Batra 16b) enseigne :
Selon la guémara (Baba Batra 16b), une pierre précieuse était suspendue au cou d'Avraham, et tout malade qui l'observait guérissait.
Donc la maladie existait déjà à l'époque d'Avraham, le grand-père de Yaakov, contrairement ce qu'affirme notre guémara.
On pourrait répondre qu'à l'époque d'Avraham, la pierre précieuse guérissait une blessure ou un coup, mais une véritable maladie interne n'existait pas.
Rabbénou Tam répond autrement : même si la maladie existait au temps d'Avraham, elle n'entraînait pas la mort et la pierre d'Avraham avait un pouvoir de guérison.
Lorsque Yaakov pria pour la maladie, il s'agissait d'une maladie qui précédait la mort, sans possibilité de guérir, afin que le malade se prépare à quitter ce monde.
D'ailleurs, plus tard, Elicha réclama la guérison de maladies mortelles.

+ Avant d'être tué par les nazis, le rav El'hanan Wasserman a dit à ses élèves :
"Il semble qu'au Ciel on nous considère comme étant des tsadikim car nos corps ont été choisis comme expiation pour le peuple juif.
C'est pourquoi, nous devons immédiatement nous repentir. Il reste très peu de temps. Nous devons garder à l'esprit que nous serons un meilleur sacrifice si nous faisons téchouva.
De cette manière, nous sauverons les vies de nos frères à l'étranger.
Ne laissons pas de mauvaises pensées traverser notre esprit, qui risqueraient de rendre inapte notre sacrifice, que D. nous en préserve.

Nous accomplissons maintenant la plus grande des mitsva [mourir al kidouch Hachem].
Avec le feu [Jérusalem] a été détruite, et avec le feu elle sera reconstruite. Ce même feu qui consume nos corps, va un jour servir à reconstruire les juifs."

La bonne année civile

+ La bonne année civile!

-> "A Roch Hachana, certaines de nos prières ne sont pas acceptées à cause des accusateurs, mais quand le nouvel an non-juif arrive et que l’on peut constater la différence entre les juifs qui décrètent à Roch Hachana que la terre et tout ce qu’elle contient appartiennent à Hachem, et les goyim qui passent cette soirée en débauche, alors les accusateurs s’effacent et les prières de Roch Hachana peuvent enfin monter.
Enfin peut commencer la bonne année juive débutée en Tishri!"
[le Ohév Israël – Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta]

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[on peut éventuellement ajouter qu'en assistant à l'attitude des non-juifs qui sont enfoncés dans les futilités, les grossièretés de ce monde, alors comparativement nous apprécions le fait d'être juif, de pouvoir vivre une vie pleine de sens, de Vérité.
Ils font des efforts pour du vide, nous faisons des efforts pour un monde éternel sublime, proche d'Hachem.
On a beau avoir plein de raisons de se plaindre dans la vie, mais le fait d'apprécier la chance d'être vivant et juif nous octroie une joie qui supplante tout. Ainsi leur "bonne année", fait notre "bonne année" !!]

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-> Un soir de 31 décembre, le Rabbi de Loubavitch se trouvait dans son bureau avec l’un de ses secrétaires, Nissan Mindel.
Ce dernier ne fut pas peu stupéfait de s’entendre souhaiter par le Rabbi : "Bonne année!"
Devant la mine passablement hébétée de Nissan Mindel, le Rabbi dit dans un sourire : "N’est-il pas écrit : "Hachem tient la chronique des peuples" (ה' יִסְפֹּר בִּכְתוֹב עַמִּים - Téhilim 87,6)?"
Le Rabbi savait imprégner de sainteté les domaines les plus étrangers à la tradition juive.

La raison de l’augmentation de l’espérance de vie

+ La raison de l'augmentation de l'espérance de vie :

-> Depuis plusieurs années, la durée de vie de l'être humain est plus longue qu'aux siècles derniers.
Il est fréquent de rencontrer des personnes âgées dépassant les 80 ou même 90 ans.
Ce phénomène est généralement expliqué par les avancées dans le domaine médical et la technologie, du fait qu'il existe un médicament pour presque chaque maladie.

Cependant, sur cette question le rav Steinman a un point de vue complétement différent.
Les générations qui précèdent la guéoula mènent la dernière lutte contre Essav : ce dernier avait le mérite et la particularité de respecter son père de la meilleure façon possible.
C'est pourquoi dans nos générations, Hachem nous donne l'occasion de multiplier les mitsvot de respect des parents afin de pouvoir annuler le mérite d'Essav et d'arriver donc à la guéoula complète très bientôt.

"Partout des opprimés en larmes et personne pour les consoler" (Kohélét 4,1)

-> Le midrach commente ce verset : "Ce sont les enfants qui sont cachés dans leur vie ... dans le futur, ils seront parmi les tsadikim."
=> Cela fait référence aux enfants qui meurent à un jeune âge.

-> Le rav Shmouël Wosner explique que cela fait également allusion aux enfants avec des besoins spéciaux, aux enfants qui doivent être cachés dans leur maison, incapables de vivre en société comme tout le monde.
Ils se sentent oppressés, se demandant pourquoi ils sont dans un tel corps.

Personne ne peut les réconforter car uniquement Hachem connait la réponse.
Cependant, ceux qui prennent soin d'eux, qui leur donnent de l'amour et de l'attention, qui les aident à s'épanouir, qui leur fournissent un certain type de confort, alors il n'y a pas de limite à leur récompense pour cela.
Dans le futur, ils seront ensemble avec ces âmes ("oppressées dans leur corps"), parmi les tsadikim.

Comment pouvons-nous comprendre la Shoa, alors que nous ne savons pas encore la globalité des choses?

C'est comme étudier un morceau de guémara sans Rachi, Tossefot, et autres commentateurs.
Est-ce que l'on peut dire que cette guémara est difficile, au-delà de notre compréhension?
Ce qu'on peut dire c'est que nous avons vu bien trop peu pour la comprendre.
L'Histoire n'est pas différente!

['Hazon Ich]

Kaddich de l’endeuillé – 3 explications

+ Kaddich de l'endeuillé - 3 explications :

-> Bien que nous puissions ne pas comprendre pourquoi la mort du défunt a été aussi rapide ou sa vie si difficile, nous reconnaissons que D. est juste.
En effet, nous disons dans le kaddich : "Que Son grand Nom soit exalté et sanctifié ... Que Son grand Nom soit béni à tout jamais".

Ainsi, en réalité nous disons : "J'éprouve du réconfort de la perte de mon parent terrestre parce que son destin est une manifestation de la volonté de mon Père céleste, et cette volonté est juste ; par conséquent, la disparition de mon parent et mon acceptation de ce fait sont une sanctification du Nom".

Ainsi, les morts trouvent le pardon à travers leurs héritiers vivants.

[rav 'Haïm ben Bétsalel - Séfer ha'Haïm]

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-> Dans une armée humaine, la perte d'un seul soldat passe complètement inaperçue.
Quant des centaines de milliers de soldats disparaissent, on ressent un vide et il faut enrôler de nouvelles recrues, autrement il serait impossible de poursuivre la stratégie élaborée par l'Etat, mais enfin on peut se permettre de perdre un soldat individuel.

Hachem a lui aussi Ses plans. Son Nom doit être sanctifié et chaque juif est un soldat dans l'armée qui lutte pour atteindre ce but.
La perte d'un seul soldat n'est pas négligeable pour D., et nous non plus n'avons pas le droit de la considérer comme telle, car Son royaume s'en est trouvé pour ainsi dire diminué.
C'est pourquoi ses héritiers doivent combler le vide en annonçant à une communauté juive que le Nom de D. doit être sanctifié (yéhé chémé raba mévara'h).

Les Sages enseignent : "Les enfants d'Israël sont aimés parce qu'ils sont appelés enfants de D." (Pirké Avot 3,14).
Un juif est mort. Ses enfants ont perdu un parent ; Hachem a perdu un fils.
Il y a un vide dans Son armée. Comblons-le.

[rabbi Sim'ha Bounam de Pschischa]

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-> Le frère du Maharal (dans son Séfer ha'Haïm - partie 'Haïm Tovim) enseigne :
On ne meurt pas sans faute et la plupart des gens meurent à cause de la profanation du nom de D. (qui avec tous ses dérivés est une faute très vaste), pour la quelle, seule la mort permet d'être pardonné.
Lorsque Hachem fait payer le fauteur (au moment de sa mort), le nom de D. est sanctifié.
C'est pour cela que le fils du fauteur se met (à la synagogue) devant la Téva et récite : "Yitgadal véyitkadach ...", à savoir, je me console de la mort de mon père par le fait que le nom de D. est grandi et sanctifié par sa mort, et aussitôt la faute de la profanation du nom de D. qu'il a commise est pardonnée.

Cela correspondrait à l'image d'un accusé qui a été jugé dans un tribunal. Les proches de ce dernier doivent se présenter à la salle d'audience et proclamer : "Le jugement que vous avez fait est juste!"
Ceci, afin de faire savoir qu'ils n'ont rien contre le tribunal.
Cela concorde aussi avec la fin d'une phrase du kaddich où l'on dit : "De notre vivant et de nos jours", à savoir : vous êtes le peuple juif, faîtes attention à vos actions pour ne pas causer la mort de vos âmes, vivez donc avec la crainte de D.

[ Le mot : "yécharim" (יְשָׁרִים - les justes) est l'acronyme de : Yéhé Chémé rabba mévara'h.]

Les rêves

Rabbi El'azar énonce la règle : "Tous les rêves se réalisent selon leur interprétation".
[...]

Rav 'Hisda dit :
"Un rêve qui n'a pas été interprété est comme une lettre que l'on n'a pas lue ...
[Rachi : un rêve non interprété par une tierce personne demeurera "neutre", ni bon ni mauvais : il ne se réalisera pas, car il n'a pas reçu de signification, à l'image d'une lettre non lue, dont on ignore le contenu.]

Un bon rêve ne se réalise pas totalement ; un mauvais rêve ne se réalise pas totalement ; un mauvais rêve est préférable à un bon rêve ...
Le trouble où vous jette un mauvais rêve suffit à l'annuler ; la joie que vous procure un bon rêve suffit aussi à la dissiper ...
Faire un mauvais rêve est plus dur que recevoir 40 coups de fouet"
[...]

Rabbi Berkhia a dit : "Bien qu'un rêve puisse se réaliser partiellement, il ne se réalisera jamais totalement.
Comment le sait-on? Grâce à la vente de Yossef (Béréchit 37,9) : "Voici j'ai vu le soleil et la lune et 11 étoiles se prosterner devant moi".
Or, à cette époque, la mère de Yossef n'était plus en vie."

[guémara Béra'hot 55a]

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-> Le rêve en lui-même ne contient que des éléments véridiques, mais c'est l'imagination de celui qui rêve qui intervient lors d'un rêve, et qui introduit des éléments mensongers ou n'ayant aucun rapport avec ce rêve.
[Torat 'Haïm]

-> Alors que la prophétie (névoua) provient d'un monde qui est au-dessus du libre arbitre, le rêve provient du monde du libre arbitre lié à la volonté de l'individu.
Comme le libre arbitre consiste à choisir entre le bien et le mal, il est obligatoire que dans le rêve se mêlent le bien et le mal sous les formes du vrai et du faux, afin que le mensonge et les paroles vaines viennent cacher la vérité, et à l'homme de faire le tri.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 4, p.165)]

-> Dans la majorité des rêves se mêlent des éléments relatifs aux pensées, aux visions ou aux activités de la journée de la personne qui rêve, et qui n'ont rien à voir avec le rêve lui-même.
[Pitrone 'Halomot]

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-> A propos de l'enseignement de rav 'Hisda, le Zahav Seiva en tire les conseils suivants :
- lorsqu'une personne a un mauvais rêve, il est recommandé de s'en attrister afin qu'il ne se réaliser pas ;
- lorsqu'une personne a un bon rêve, il est recommandé de ne pas s'en réjouir, car cela pourrait empêcher sa réalisation.

Mourir et être enterré en terre d’Israël

+ Mourir et être enterré en terre d'Israël :

Selon le Méam Loez (Vayé'hi 47,31), on peut citer les avantages suivants :

1°/ Quand une personne meurt, l'âme quitte le corps. Si cela survient en Terre sainte, elle monte directement aux cieux.
En effet, le lieu où résident les âmes se trouve sous le trône de gloire de Hachem (kissé hakavod), et ce trône est à proximité [spirituelle] directe de la Terre sainte.
Le Temple céleste est également situé exactement au-dessus du Temple de Jérusalem, et c'est par son intermédiaire que les âmes entrent en ce monde et y vivent.

Lors des 12 mois qui suivent la mort d'un individu, l'âme descend dans sa tombe chaque Shabbath et à Roch 'Hodech, pour rendre visite au corps auquel elle était associée.
Si le corps est enterré en Terre sainte, l'âme peut descendre et monter directement sans aucun délai.

Lorsqu'un homme décède hors de la Terre sainte, l'âme éprouve d'immenses difficultés pour s'élever vers les cieux. Elle doit franchir de nombreux obstacles, tels que les Pouvoirs dénonciateurs (Mékatriguim) associés au mal de "l'Autre côté" (Sitra A'hra).
L'âme se trouve alors dans la situation d'un homme devant affronter soudainement des dizaines de milliers de guerriers. Elle doit subir de nombreuses souffrances jusqu'à ce qu'elle les franchisse tous.
[...]

Lorsqu'un individu meurt en Israël, son âme va immédiatement vers le caveau de Ma'hpéla, et de là elle se dirige vers l'endroit qui lui est destiné. [Zohar - 'Hayé Sarah]

L'enterrement en Terre d'Israël équivaut à être inhumé près du grand autel (mizbéa'h) [du Temple], et également sous le trône de gloire. [Zohar - Térouma]

-> Quiconque est enterré en terre d'Israël est considéré comme s'il était enterré sous le Mizbéa'h.
[Yérouchalmi - Kétoubot 67 ]

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2°/ Quand un homme décède en-dehors de la Terre sainte, sa mort est prise en charge par l'ange de la destruction : Samael, connu aussi sous le nom d'ange de la mort.

Par contre, quand une personne meurt en Terre sainte, c'est l'ange de miséricorde : Gavriel, qui l'accueille.
Seules Moché, Aharon et Myriam firent exception. Ils moururent en-dehors de la Terre sainte, mais ne furent pas confiés à Samel. [Zohar - Térouma]

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3°/ Si un individu décède en Israël et est enterré le jour-même, avant le crépuscule, aucune force impure n'a de pouvoir sur lui.

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4°/ Les souffrances de la tombe ('Hibout haKévère) sont pires que la mort elle-même.
En mourant hors d'Israël, il n'existe aucune voie pour échapper à ce sort.
Par contre, en Terre sainte, si un homme est enterré le vendredi après la 4e heure du jour, il évite cette terrible angoisse.
[cela concerne uniquement celui qui meurt à une heure avancée de la journée du vendredi, et non pas celui qui retarde son enterrement spécialement pour l'être à ce moment]

En effet, la sainteté de la terre d'Israël jointe à celle du Shabbath le protège.

Quand un homme vient à mourir dans ces conditions, c'est le signe qu'il ne mérite pas un tel châtiment. La Providence Divine fait en sorte qu'il décède le jour qui précède le Shabbath.
A l'évidence, s'il a été un racha, ces 2 éléments de sainteté ne le protégeront pas des souffrances de la tombe.

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5°/ La chair d'un individu, enterré hors de la Terre sainte, se décompose et s'emplit de vers.

Nos Sages disent : "Un ver dans la chair d'un mort est pareil à une aiguille dans le corps d'un vivant" (guémara Béra'hot 18b ; Shabbath 13b,152a).
[Le Emounot véDéot dit qu'il s'agit d'une angoisse plutôt psychologique que physique, qui réside dans la douleur mentale ressentie à la vue de ses restes décomposés.]

Puisque le sol de la Terre sainte est semblable à de la chaux, la chair du défunt ne devient pas véreuse.

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6°/ En-dehors de la Terre sainte, un individu meurt 2 fois.
En effet, à l'heure de la résurrection (té'hiyat hamétim), l'âme ne peut rejoindre le corps à moins qu'il ne soit en Terre d'Israël.

Au moment de la résurrection, Hachem en personne, ouvrira les sépultures, aucun ange n'en aura la charge.
Cela ne signifie pas que les gens enterrés ailleurs ne ressusciteront pas.

[Voici le processus de la résurrection : ]
Un petit os [situé à la base du cou], connu sous le nom de Louz ne se décompose pas dans la terre.
C'est à partir de cet os que sera reconstitué le corps des défunts.
L'âme, cependant, ne rejoindra directement le corps que s'il est enterré en Israël.

Dès que le corps seront reconstitués, D. créera des passages souterrains menant tous vers la Terre sainte, ils permettront le transfert de tous les corps.
Tant que ces derniers n'auront pas atteint la Terre d'Israël, ils demeureront sans âme.
Mais dès qu'ils se trouveront en Israël, les âmes les rejoindront. Les corps reprendront alors vie.
C'est là ce que sous-entend le verset : "D. donne une âme au peuple [du pays d'Israël]" (Yéchayahou 42,5).

Selon une autre opinion, l'ange Gavriel transportera les os des mort en Terre d'Israël, et là ils ressusciteront. [Zohar 'Hayé Sarah]

De plus, la résurrection des juifs enterrés en Terre sainte interviendra avant celle de ceux inhumés dans des pays étrangers. En effet, ces derniers devront être transportés en Israël, de sorte que leur résurrection surviendra avec retard ...

Une tradition affirme que les morts enterrés en Israël ressusciteront 40 ans avant ceux inhumés dans d'autres pays.
[...]

La raison pour laquelle les juifs enterrés en Terre sainte ressusciteront avant les autres repose sur le fait qu'ils ont enduré plus de souffrances durant leur vie. Ils y ont subi plus d'épreuves, sans jamais renoncer à vivre en Terre sainte.
Leur vie fut si amère, qu'ils étaient considérés comme des morts. Puisqu'ils ont accepté d'être semblables à des morts de leur vivant, ils ont droit à une période de vie supplémentaire avant la résurrection.
Leurs souffrances et leur volonté de rester en Terre sainte sont considérées comme plus importantes que l'observance de toutes les mitsvot ensembles.

=> Ainsi en résumé, quiconque est enterré en Israël bénéficie de 2 avantages concernant la résurrection : d'une part, il ressuscite avant ceux qui sont enterrés ailleurs, d'autre part, il évite l'épreuve du transfert des voies souterraines, qui provoque une terrible angoisse.
[...]

Nos Sages affirment que tous ces avantages ne concernant que ceux qui vivent en Terre sainte pour un temps et sont dignes d'y mourir. Par contre, celui qui vient à mourir ailleurs et est enterré ensuite en Israël, ne peut bénéficier de ces avantages.

Il n'est pas bon de venir enterrer un défunt en Terre d'Israël.
Concernant ceux qui agissent de la sorte, il est écrit : "Vous veniez et souilliez Ma terre" (Yirmiyahou 2,7).
Hachem se plaignait des gens qui ne venaient qu'après leur mort, un cadavre souille tout autant qu'il est impur.

=> On peut objecter que Yaakov mourut en Egypte et fut ensuite inhumé à 'Hevron. Pour quelle raison l'exigea-t-il de ses fils?

Tout dépend des motivations de chacun.
Nombre d'hommes passent leur vie à étudier la Torah et à multiplier les bonnes actions, aidant ceux qui ne peuvent étudier la Torah à trouver le temps pour s'y consacrer.
Ces hommes ne cessent d'observer les mitsvot et prennent garde à ne pas commettre de péchés.
De tels hommes sont pareils à des saints, et même s'ils meurent ailleurs qu'en Terre sainte, ils méritent d'y être enterrés.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" ne les concerne évidemment pas.

Par contre, il existe des juifs qui ne ressentent aucun lien avec le judaïsme et n'ont jamais cru au monde futur.
Leurs pensées sont tournées toutes entières vers les plaisirs de ce monde. Même très riches, ils ne songent nullement aux pauvres. Ils sont avares et sans cœur, alors qu'ils savent qu'après la mort toutes leurs richesses seront partagées par des mains étrangères.
Souvent, de tels hommes attendent jusqu'au dernier instant avant le décès pour annoncer qu'ils lèguent une partie de leurs biens à une oeuvre charitable, uniquement pour le bénéfice de leur âme. Ils agissent ainsi, alors qu'ils n'ont jamais rien donné durant leur vie.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" s'applique à ce type d'individus.
=> Lorsqu'ils sont emmenés en Terre sainte, non seulement ils n'en tirent aucun bénéfice, mais ils risquent un châtiment particulier, puisqu'ils souillent la terre. [Zohar - Vayé'hi]

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-> Ruth a prié de mourir et d'être enterrée en terre d'Israël.
Nos Sages enseignent que quiconque meurt en terre d'Israël est comme un bébé dans les bras de sa mère.
Celui qui meurt ailleurs est comme dans les bras de sa belle-mère.
Toute personne enterrée en terre sainte est considérée comme ensevelie sous l'autel du Temple.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 1,17]

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-> Le Yalkout 'hadach (Erekh Galout 12-14) écrit :
"L'exil des égyptiens a été causé par leur faute de vente de Yossef, qui n'a pas vu son père pendant 22 ans.
Cela a entraîné 22 ans d'exil pour chacun des 10 frères qui ont participé à sa vente (Réouven était absent lorsque les autres frères l'ont vendu).
Ainsi, l'exil aurait dû durer 220 ans.
Cependant, comme chacun des 10 frères est mort dans un pays impur, ce qui leur a causé de grandes souffrances, cela a soustrait 10 ans à leur exil, ce qui laisse 210 ans."