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Guémara & Jésus …

+ Guémara & Jésus ...

La guémara (Sota 47a) nous rapporte ce qui suit.

Yéhochoua ben Péra'hya s'enfuit à Alexandrie lorsque le roi Yanaï commença à persécuter et à massacrer les Sages d'Israël.

Quand le roi revint à des meilleurs sentiments sous l'influence de Chimon ben Chata'h, son beau-frère, celui-ci demanda à Rabbi Yéhouda ben Péra'hya, son maître, de revenir.

Il lui envoya une lettre libellé ainsi : "De moi, Jérusalem, à toi, Alexandrie d'Egypte : Ma soeur! Mon mari réside chez toi et je suis assise désolé!"

Comprenant qu'il n'y avait plus de danger à Jérusalem, Yéhochoua ben Péra'hya décida d'y revenir.

En chemin, il entra avec ses disciples dans une auberge où on le reçut avec tous les honneurs.
Il s'exclama : "Cette aubergiste est admirable (pour ses actions)!"
Jésus, son disciple, lui dit : "Mon maître! Elle louche!"

Rabbi Yéhochoua ben Péra'hya lui déclara : "Scélérat! Tu regardes les femmes!"

Il le mit au ban de la communauté.

Chaque jour, Jésus venait lui demander de lever son ordre d'exclusion, mais son maître refusait.

Au bout de quelques temps, Rabbi Yéhouchoua ben Péra'hya décida d'accéder à sa requête.
Quand Jésus arriva, Rabbi Yéhochoua ben Péra'hya était en train de lire le Chéma et lui fit un signe d'attendre.

Jésus comprit à tort que son maître voulait encore le repousser.
Aussitôt, il se livra à l’idolâtrie et incita ses coreligionnaires au péché.

Quand son maître tenta de l'amener au repentir, Jésus lui répondit : "Tu m'as enseigné que le repentir est exclu pour celui qui a incité d'autres personnes au péché (et un Sage a rapporté que Jésus s'est livré à la sorcellerie, a incité Israël à la révolte et au péché)."

Source (b"h) : issu du "maasé avot" du rav David Haddad

Un faux prophète … par le Rambam

+ Un faux prophète ... par le Rambam :

"La Torah a posé, de façon claire et explicite, que [la Torah] est un commandement qui doit durer pour toujours : il n'y aura aucune modification, aucune suppression ni aucun ajout ...
Il nous est demandé de respecter tous les mots de la Torah pour toujours...

Un prophète n'est pas autorisé à changer quoi que ce soit.
Donc, si quelqu'un se lève, juif ou non, fait un miracle et dit que D. l'a envoyé pour ajouter ou supprimer une mitsva, ou expliquer un commandement d'une façon qui n'a pas été entendue depuis Moché, ou qu'il dit que les commandements de la Torah ne sont pas pour toujours ou pour toutes les générations, mais seulement pour une période bien déterminée... [cette personne] est un faux prophète."

[Rambam - Michné Thora - Hil'hot Yessodé haTorah - Ch. 9,1 ]
[10e article de foi : "la Torah ne changera à aucune époque, D. prèserve"]

Dans la suite de ce passage (ch.9,3), le Rambam d'ajouter qu'un prophète reconnu peut momentanément (pendant un temps déterminé) suspendre des mitsvot, à l'exception de l'interdiction de pratiquer l’idolâtrie.

En effet, la guémara (Sanhédrin 90a) de dire : "Rabbi Abahou dit au nom de Rabbi Yoh'anan : "Dans chaque domaine, si un prophète vous dit de transgresser les commandements de la Thora, vous devez lui obéir, à l'exception de l’idolâtrie. Dans ce cas là, même s'il fait tenir le soleil au milieu du ciel, ne l'écoutez pas." ”

Le Kotel …

+++ Le Kotel ...

-> "La Chéh’ina (présence divine) n’a jamais quitté le Mur Occidental du Temple (le Kotel)."
[Chémot Rabba - paracha 2]

-> "La personne qui prie au Mur Occidental est considérée comme priant devant le Trône Céleste de D."
[Pirké Dé-Rabbi Eli’ezer - chap.35]

-> Le rav Ovadia Yossef d'écrire :
"Heureux celui qui concentre son esprit et se stimule avec un saint enthousiasme épris de la flamme divine à prier avec ferveur et avec crainte à proximité du Kotel.
Il lui est garanti que sa prière ne reviendra pas sans réponse."
[...]
Celui qui prie avec ferveur à proximité du Kotel, sa prière montra dans les hauteurs.
Une allusion le confirme : "Le mur a des oreilles".
[ 'Hazon Ovadia - Taaniyot]

+ Supplément :
Le rav Ovadia Yossef de dire :
... même l’espace aérien du lieu du Temple a pris lui aussi la sainteté du Temple, et de ce fait, il faut véritablement interdire sur le plan pratique le survol de ce lieu, car le Temple préserve sa sainteté même dans son espace aérien jusqu’au ciel.

Source (b"h) : compilation personnelle issue de l'excellent site : http://www.halachayomit.co.il

++ Le saviez-vous ? – La synagogue d’Alexandrie …

++ Le saviez-vous ? - La synagogue d’Alexandrie …

"Il a été enseigné la chose suivante :
Rav Yéhouda a dit que celui qui n’a pas vu la synagogue sur deux étages d’Alexandrie n’a pas vu la gloire des Juifs.

On avait l’habitude de raconter qu’elle était bâtie comme un palace avec des colonnades.
Elle pouvait contenir jusqu’à 600 000 hommes, autant que le nombre de Juifs qui quittèrent l’Égypte.
D’autres prétendaient qu’elle pouvait contenir 1 200 000 personnes, soit le double d’hommes ayant quitté l’Égypte.

Elle contenait soixante et onze fauteuils en or, correspondant aux soixante et onze membres du Grand Sanhédrin, et chacun d’entre eux était fabriqué à partir d’au moins 210 000 lingots d’or.

Il s’y trouvait en son centre une chaire en bois, et le ‘hazan de la synagogue s’y tenait en tenant un drapeau en main.
Lorsque le moment était venu de dire amen, il soulevait le drapeau et tout le monde répondait amen."

[guémara Soucca 51b]

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[Le ‘Hatam Sofer (Responsa ‘Hatam Sofer, Ora’h ‘‘Haïm 28) déduit de cette guémara que la bima doit être placée au milieu d’une synagogue, que les fidèles puissent entendre ou non.
A l’image de l’Autel interne du Bet haMikdach qui était placé au centre du Sanctuaire, la bina doit être au milieu d’une synagogue ( = un mikdach méat, un Sanctuaire miniature) afin que de ressembler le plus possible au Temple.]

Les démons, esprits maléfiques et fantômes (4e partie)

+ Les démons, esprits maléfiques et fantômes (4e partie) :

+ Les démons de nos jours :

-> Certains des Guéonim (589-1038) écrivent que même à leur époque, les mauvais esprits ne sont pas aussi nombreux qu'ils l'étaient à l'époque talmudique. [rabbi 'Haï Gaon]
Certains des sages rabbiniques anciens et plus récents écrivent qu'il n'y a plus aujourd'hui de démons, ni d'autres forces malveillantes apparentées, qui sont longuement discutés dans le Talmud et constituent la base d'une variété de lois.
[comme Tossafot (Yoma 77b) en référence à un type particulier d'esprit maléfique ; bien qu'il soit évident à plusieurs endroits que les Tossafistes ne considéraient pas les démons comme obsolètes à leur époque. Certains écrivent que le Rambam omet complètement ces sujets de son recueil de loi juive parce que la nature avait changé à cet égard. ]

-> Les érudits rabbiniques divergent quant à savoir si les démons ou les mauvais esprits existent régulièrement de nos jours. Hachem a créé un monde dans lequel le côté sacré et le côté impur sont toujours à égalité. ["Dieu a fait correspondre l'un à l'autre" - Kohélet 7,14. ]
La disparition de la prophétie et de l'inspiration divine chez les êtres humains a également affaibli les pouvoirs des démons et des esprits.
Au fil des générations, à mesure que l'intuition divine a progressivement diminué, les pouvoirs de l'impureté sont également devenus plus faibles. [rabbi Yaïr Bacharach - Mékor 'Haïm 4:3 ; Téchouvot rav Péalim part.2 - sod Yécharim 9]
La sensibilité spirituelle au côté spirituel de la sainteté étant très faible à l'époque moderne, l'influence pratique des démons l'est également.
De plus, le Min'hat Elazar écrit que le Baal Shem Tov a banni définitivement les démons des zones civilisées.

-> Bien que leur présence ne soit plus aussi répandue qu'autrefois, il existe encore un certain nombre de cas où leur présence est mentionnée.
Par exemple, le précédent Rabbi de Loubavitch rapporte une histoire sur l'arrière-grand-père de l'Alter Rebbe, dont le nom était rabbi Barou'h Batlan. Rabbi Batlan était locataire d'un immeuble qui était habité par des démons. Après plusieurs tentatives pour les chasser, il contacta son rabbin, rabbi Yoel Baal Shem, un sage du 17e siècle qui vivait à Zamoshtsh, en Pologne. Ce rabbin décréta dans un jugement de la Torah que les démons devaient quitter les lieux, ce qu'ils firent.

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+ Perspectives sur les démons de nos Sages modernes :

-> Certains érudits plus récents ont formulé de manière intéressante la manifestation pratique des démons de nos jours. Le rabbi Shimshon Raphael Hirsch (19e siècle), laisse la porte ouverte lorsqu'il aborde la nature des démons. Il écrit : "Qui peut choisir entre le Rambam et le Ramban "lorsqu'il s'agit de clarifier ces questions?
Si, d'un point de vue philosophique, nous pouvons rester indécis, l'effet pratique actuel des démons ne semble pas être quelque chose qui le préoccupe outre mesure.

-> Le rabbi Tsadok HaCohen Rabinowitz de Lublin (19e siècle) décrit comment ces influences opèrent concrètement à l'époque moderne. Il personnifie les forces psychiques qui aident une personne dans sa vie sous la forme d'anges, tandis que les pensées et les illusions qui entravent une personne sont considérées comme des démons. [Si'hat Mala'hé Hacharét 13,14,18 ]

-> La position exacte du rabbi Avraham Its'hak HaCohen Kook n'est pas claire. Il n'a jamais rejeté la croyance aux démons, mais semblait plutôt enclin à interpréter les références à l'influence des démons comme des aspects non raffinés de la personnalité humaine. [Olat Réiya - vol.2 ; Orot hakodech - vol.1 ]
Ailleurs, cependant, comme nous l'avons vu, il écrit que les démons n'ont jamais été un problème en Terre d'Israël en raison de sa sainteté. [Ezrat Cohen 6]
Il est intéressant de noter qu'une nuit, un disciple du rabbin Kook vint à ses côtés alors qu'il se promenait. L'étudiant lui dit qu'il l'avait rejoint parce que le Talmud dit qu'un érudit de la Torah ne doit pas marcher seul la nuit, car les démons pourraient s'en prendre à lui. Le rabbin Kook répondit qu'il n'avait rien à craindre, car les démons de sa ville ne le considéraient pas comme un érudit de la Torah.
Il est à noter que le fils du rabbin Kook, le rabbin Tsvi Yéhouda Kook, a déclaré que même le Rambam croyait aux démons.

-> Le rabbi Aharon Soloveitchik explique que ces démons invisibles et malveillants font en réalité référence aux germes. Il dit que c'était le langage dont disposaient les sages juifs pour décrire les milliers d'influences néfastes qui entourent une personne à tout moment. Les germes ou les bactéries microscopiques ne figuraient pas dans le lexique des sages talmudiques, mais c'est bien de cela dont ils parlaient.
Il ajoute que ces forces invisibles et destructrices sont des descriptions de maladies mentales, d'hallucinations et d'autres phénomènes similaires. Cela démontre la prescience des sages et leur perspicacité exceptionnelle dans la compréhension de la nature humaine.

-> Le rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Vaéra) s'est penché sur la question de savoir pourquoi les démons et autres phénomènes surnaturels ne sont plus aussi répandus aujourd'hui qu'ils l'étaient autrefois. Il a été noté précédemment que dans (Kohélet 7,14), il est écrit qu'Hachem "a fait l'un opposé à l'autre". Cela signifie que chaque fois qu'il y a un état de sainteté dans le monde, il y a un état d'impureté équivalent qui surgit pour maintenir l'équilibre et le libre choix.
Peu à peu, au fil des générations, à mesure que la sensibilité spirituelle des gens diminuait et que la perception de la sainteté devenait plus opaque, les effets des démons dans le domaine de l'impureté se faisaient également moins sentir dans le monde.

[ cela pourrait également correspondre à l'approche du Rambam concernant les démons, à savoir que les démons existaient à l'époque talmudique, mais qu'à l'époque du Rambam, ils avaient pratiquement disparu. À cette époque et dans cette région, les démons étaient pratiquement inexistants, ce qui explique pourquoi le Rambam a écrit à leur sujet de cette manière. Peut-être que s'il existait aujourd'hui une communauté juive qui conservait un niveau de sainteté particulièrement élevé, les démons et autres créatures similaires seraient également présents parmi eux.
Une idée similaire a été exprimée par le rabbin 'Haïm de Volozhin, qui aurait déclaré qu'avant la venue du machia'h, la spiritualité serait si dissimulé que même un dibouk serait rare.
Malgré cela, il existe un rapport du rabbi El'hanan Wasserman sur l'existence d'un dibouk à l'époque du 'Hafets 'Haïm. Le 'Hafets 'Haïm aurait dit que ce serait probablement le dernier vrai dibouk, sans doute parce que les générations étaient tombées si bas (spirituellement parlant).

Il existe un autre phénomène intéressant qui peut être attribué au fait que Hachem crée "une chose opposée à l'autre", concernant les maguidim et les dibouk.
Au 16e siècle, on trouve pour la première fois la conception articulée d'un mentor angélique, ou maguid, qui a émergé grâce à l'étude de la Torah par certains individus vertueux (comme le maguid mécharim avec rabbi Yossef Karo).
Simultanément, un autre phénomène paranormal opposé est apparu dans les cercles juifs, celui du dibouk, la possession par l'esprit d'un démon ou d'une personne décédée. L'un semble être presque l'inverse de l'autre.
L'apparition du maguid était une récompense accordée à certaines personnes saintes pour leur éminence dans l'étude, et donc une révélation spirituelle positive, tandis que la possession d'une personne par un esprit (dibouk) est considérée comme une révélation négative (impure, liée aux forces du mal), nécessitant un exorciste pour éliminer la force néfaste.
C'est ainsi que rabbi Yossef Karo, qui a reçu la visite d'un maguid, a également été le premier exorciste juif du 16e siècle. ]

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-> Le rabbi Its'hak Hutner partage un point de vue intéressant sur la perspective du Rambam concernant les démons, qui aide à clarifier philosophiquement l'ensemble du concept. Il écrit que les démons existent bel et bien, mais sous une forme différente :
"Dans plusieurs cas, les déclarations des sages talmudiques indiquent la réalité des démons. La manière d'expliquer cette apparente contradiction (entre le Rambam qui ne croit pas aux démons et la grande majorité qui y croit) est de se référer au "Avot ddéRabbi Nathan", qui déclare (chap.31) que tout ce qui existe dans le monde trouve son équivalent chez l'homme. Et l'inverse est également vrai : tout ce qui existe dans l'homme trouve un analogue dans le monde.
Or, dans l'esprit de l'homme existe le pouvoir de l'imagination, grâce auquel l'homme peut esquisser une réalité qui n'existe pas dans le monde. C'est une réalité qui n'existe que par le pouvoir de l'imagination.
Puisque ce type de pouvoir existe chez l'homme, il a certainement un équivalent créaturel dans le monde : les créatures que nous appelons démons. Autrement dit, les démons sont à la fois réalité et non-réalité.

Pour preuve : lorsque nous parlons de quelque chose comme étant le fruit de l'imagination, nous voulons dire que cette chose n'a aucune réalité. Cependant, pour le chercheur en psychologie humaine au moment où il examine le fonctionnement interne de l'esprit humain, cette imagination est une réalité, une évidence.
Ainsi, le Rambam a bien écrit que les démons n'existent pas dans la réalité, mais cela ne contredit en rien tous les passages talmudiques qui soulignent la réalité des démons. "

=> Cela signifie que tout comme l'homme a une imagination, la nature en a une aussi. Tout comme l'imagination de l'homme est réelle pour lui, l'imagination de la nature est ostensiblement réelle pour elle. Par conséquent, tout comme l'homme est soumis au monde imaginaire qu'il crée, le monde est soumis au monde des démons qu'il libère.
Sur le plan de la réalité-irréalité, le naturel et le démoniaque, le matériel et l'immatériel, se rencontrent.

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+ Les fantômes :

-> Le Steïpler encourageait à discuter des fantômes car cela incite à réfléchir au fait que l'existence ne se limite pas au corps physique (dans ce monde).

-> Des études montrent des cas où des fantômes ont été signalés à la suite de décès soudains ou tragiques, des personnes qui ignoraient complètement le décès ont corroboré avoir "senti une sorte de présence" dans la maison.
Certaines écritures des mystiques juifs semblent corroborer cela. Dans certains textes, la mort soudaine ou tragique est décrite comme propulsant l'âme dans une existence continue dans ce monde. La
mort "prématurée" fait que l'âme désincarnée continue d'occuper ce monde, aspirant à accomplir la mission qui lui était initialement destinée. [Guédalia ben Yossef ibn Yachiya - Shalshelet haKabbala ]

-> De plus, les textes kabbalistiques font référence à une forme semi-physique et transparente de l'âme appelée "tsélem" ou "gouf dak" (Avodat haKodech 2:26 ; Nichmat 'Haïm 1:13), qui ressemble au corps physique dans lequel elle habite.
Il s'agit peut-être des apparitions ou des fantômes que certains rencontrent.
Il est intéressant de noter que cela ressemble à la façon dont les gens se décrivent après avoir vécu une expérience de mort imminente.

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-> Le Zohar nous enseigne de façon explicite qu'il existe des mauvais esprits qui errent dans le monde. Il peut s'agir d'âmes de défunts qui ont fait des fautes tellement graves de leur vivant qu'ils ne sont même pas acceptés en enfer, et ils errent donc dans le monde, pourchassés par les démons qu'ils ont créé par leurs fautes.

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+ Interdiction de contacter ou d'invoquer les morts :

-> La Torah interdit catégoriquement toute tentative de communication avec les morts (Choftim 18,11).
Cela semble reconnaître qu'il est possible de communiquer avec les morts, mais enseigne que les juifs n'ont pas le droit de le faire.
Dans la Tanakh, le roi Shaoul (Shmouël I, chap.28) consulte une sorcière pour invoquer l'aide de l'âme du prophète Samuel afin de vaincre les Philistins, même si cela était interdit.

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Ceux qui reviennent :

-> Il existe des cas où l'âme d'une personne décédée réapparaît dans le monde physique sous la forme de ce qui semble être son corps. Il existe des dizaines de témoignages oculaires, documentés par des sources fiables, provenant à la fois de rapports scientifiques laïques et d'autorités contemporaines de la Torah.

La guémara (Kétoubot 104a) mentionne qu'après la mort et l'enterrement du rabbi Yéhouda HaNassi, celui-ci revenait chez lui chaque sabbat et faisait le Kiddouch pour sa famille.
Ailleurs, la guémara (Baba Métsia 84b) rapporte que la femme de rabbi Elazar ben Shimon a placé le corps de son mari dans le grenier après sa mort. Il a crié les lois de la Torah depuis son grenier pendant de nombreuses années, jusqu'à ce qu'il soit finalement enterré.

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=> En substance, le thème des démons, des esprits et des fantômes occupe une place prépondérante dans la tradition juive. Bien que la vision juive soit très différente de la manière dont ces entités sont représentées dans les livres et les films, le concept reste vrai et fascinant.

Les démons, esprits maléfiques et fantômes (3e partie)

+ Les démons, esprits maléfiques et fantômes (3e partie) :

+ Les mystiques juifs :

-> Le Ram'hal (Maamar al HaAggadot) écrit que les sections du Talmud qui traitent de questions qui ne sont pas de nature halakhique contiennent des idées trop ésotériques pour être présentées au grand public, qui les comprendrait certainement mal.
Nos sages ont résumé ces idées dans des déclarations cryptiques, transmettant leur sens le plus profond à des disciples exceptionnels capables de les saisir correctement. Un bon nombre des rencontres talmudiques avec des démons et des descriptions rabbiniques de ceux-ci ne doivent pas être prises au pied de la lettre.

Ailleurs, le Ram'hal cherche à clarifier en partie le rôle des démons en utilisant une terminologie quasi mystique. Il explique que l'on peut dire que Hachem est le seul soutien, la source originelle et la force motrice principale de la création. En même temps, il existe des outils que Hachem a mis en place et utilise pour interagir avec la création.
La création est un terme qui désigne soit le domaine physique, soit le domaine spirituel, chacun étant régi par ses propres lois et objectifs. Le domaine physique peut être expérimenté avec les cinq sens. En revanche, le domaine spirituel ne peut pas être expérimenté avec les cinq sens.

Pour interagir avec le domaine physique, Hachem a créé une sorte de chaîne de commandement afin de faire passer son influence du domaine spirituel élevé au domaine physique inférieur.
Les anges et les mazalot (ou constellations), sont un moyen de diriger son influence dans le domaine physique, matériel.
Ainsi, les anges sont des agents de changement immatériels et célestes, et non les fées, les esprits ailés ou les bébés souvent représentés.

Enfin, une troisième catégorie est également abordée, qui n'est ni véritablement spirituelle ni physique, mais qui sert d'intermédiaire entre les deux, connue sous le nom de "shédim". Ils ne peuvent être perçus par les cinq sens, on pourrait donc les considérer comme spirituels ; pourtant, ils interagissent avec le monde matériel, on pourrait donc les considérer comme physiques. Cependant, en réalité, ils constituent une catégorie unique, à part.
[basé sur le Ram'hal - Déré'h Hachem 1:5:1]

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+ Un produit de "l'autre côté" :

-> Historiquement, avec le développement et la diffusion de la pensée kabbalistique, les kabbalistes ont systématisé la notion de démons selon leur approche.
Dans la pensée kabbalistique, le démon est une partie nécessaire de la création, un produit de la sitra a'hra, l'autre côté (forces négatives) de l'émanation divine dans l'univers matériel.
L'existence tout entière est considérée comme structurée autour de l'équilibre entre le bien et le mal. Chaque détail du domaine du bien dans le monde a un élément négatif correspondant. Les kabbalistes enseignent que le mal n'est qu'un reflet négatif du bien.

Les mystiques médiévaux caractérisaient les démons comme des anges destructeurs et punisseurs, afin de souligner que les démons font eux aussi partie de la création d'Hachem et sont soumis à la volonté divine (rien ne peut exister, se passer, sans un décret divin en ce sens).
Les mystiques clarifient et développent également la position talmudique selon laquelle les démons sont le produit dérivé des fautes de l'humain.

Bon nombre de ces idées sont déjà présentes dans les écrits des premiers kabbalistes.
Le Ramban (A'haré Mot 16,8) suggère que les démons sont en quelque sorte les dérivés de Samaël, qui est "l'âme de la planète Mars, et Essav est son sujet parmi les nations".
Les kabbalistes du cercle de Castille, dans le nord de l'Espagne du 13e siècle, ont lié l'existence des démons au dernier degré des pouvoirs de l'émanation "du côté gauche", la contrepartie en mal des dix émanations divines sacrées (séfirot).
Leurs écrits contiennent des descriptions détaillées de la manière dont ces pouvoirs émanaient et expliquent les noms des superviseurs de leurs hôtes.
Il existe différents ordres et degrés suggérés parmi les démons, mais de nombreux sages suggèrent qu'ils sont enracinés sous la domination de Samaël et Lilith.
En revanche, le Zohar en accord avec certaines descriptions talmudiques, souligne que l'origine des démons provient des interactions entre les humains et les pouvoirs des démons.

[ la reproduction des hommes et des démons occupe une place importante dans la démonologie du Zohar, ainsi que dans plusieurs ouvrages kabbalistiques ultérieurs. Le sperme libéré de manière impure donnerait naissance à des démons, car ceux-ci n'ont pas la capacité de se reproduire et ont besoin des humains pour se multiplier.
Dans la Kabbale postérieure, il est souligné que les démons nés de telles unions sont considérés comme des "fils illégitimes". Il existe une idée selon laquelle, à la mort et à l'enterrement, ces "fils" viennent accompagner le défunt, le pleurer et réclamer leur part d'héritage. Cela peut même représenter un danger pour les fils légitimes pendant cette période. C'est pourquoi, dans certaines communautés, il existe une coutume qui interdit aux fils d'accompagner le corps de leur père au cimetière (jusqu'à la tombe) afin de les protéger de leurs "demi-frères" illégitimes. (restant bien en arrière de la procession)
Il convient de noter que cette pratique n'est mentionnée ni dans le Talmud ni dans aucune autre source juive classique, y compris le Choul'han Aroukh. (chacun agira selon la coutume du lieu, de son rav, de sa sensibilité, l'idée ici est plutôt d'abonder sur la notion des démons)]

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+ Démonologie et interaction :

-> Il existe certains systèmes de démonologie liés à des listes d'anges et de démons chargés des heures nocturnes de la semaine et à l'interprétation démonologique de maladies telles que l'épilepsie. [voir le Séder Goral Ha'holé & séfer Hanéélavim ]
Par ailleurs, il existe d'autres systèmes complets de démonologie kabbalistique. [Sibbat Maassé Ha'egel véInyan Hashédim ; et également Tséfouné Tsiyoni]
Il existe également des dizaines de recueils de remèdes et d'amulettes composés par des érudits séfarades, mais on en trouvait également dans les cercles ashkénazes.
Le Ramban (Téchouvot haRachba Haméyou'havot léRamban n°283)dit qu'il était courant pour les juifs ashkénazes de "s'adonner à des activités liées aux démons, de tisser des sorts et de les renvoyer, et ils les utilisent dans plusieurs domaines".

-> Tout dans la création est considéré comme possédant une étincelle sacrée, la force vitale qui permet son existence. Cette divinité est recouverte par la matérialité, une substance maléfique ou déconnectée.
Dans la littérature kabbalistique, cette substance est connue sous le nom de klipot, qui signifie "coquille" (écorce) ou "enveloppe", car elle renferme la sainteté intérieure comme une coquille ou une peau entoure un fruit comestible.
Les klipot sont un verrou sur la sainteté intérieure. Dans la Kabbale enseignée par le Arizal, diverses klipot doivent être maîtrisées par l'observance de la Torah et de ses commandements. Grâce à une observance appropriée, la sainteté inhérente peut être extraite. [les différentes catégories de klipot sont mentionnées dans Eitz 'Haïm (49:2). Les quatre klipot fondamentales sont tirées de Yéhezkel (1,14) ; voir Zohar II:203a-b. ]
Cependant, dans les écrits du Arizal, les klipot ne sont généralement pas désignés par des noms propres et ne sont pas non plus présentés comme des démons en tant que tels.
Le rabbi Shimshon d'Ostropol, un important kabbalistes de Pologne au début du 17e siècle, s'intéressaient à la démonologie et il a créé toute une série de noms inédits pour les klipot, qui apparaissent dans son séfer Karnayim. Cet ouvrage semble être le dernier texte original de démonologie kabbalistique.

-> Le rabbi Naftali Hertz ben Yaakov El'hanan Bacharach était un érudit allemand du 17e siècle. Il écrit (dans son Emet Hamélé'h 140b) que les démons, hommes et femmes, ont le corps et le visage couverts de poils, mais que leur tête est chauve.

-> Le Zohar divise les démons en trois catégories :
1°/ Ceux qui ressemblent aux anges ;
2°/ Ceux qui ressemblent aux humains et se soumettent à la Torah [on dit qu'Achmédaï et ses semblables font partie des "démons juifs", car ils professent leur adhésion à la loi divine ; voir Zohar III:253a et 277a ] ;
3°/ Ceux qui n'ont pas peur d'Hachem et sont comme des animaux.

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+ Les démons à l'extérieur, les démons à l'intérieur :

-> Les kabbalistes et les maîtres 'hassidiques établissent également un parallèle entre le concept d'activité des démons dans le monde en général et le fonctionnement des "démons intérieurs".
Ils clarifient la signification des déclarations antérieures qui décrivent les démons comme étant humains mais "sans pieds humains" et les analogies les concernant, selon lesquelles ils changent de forme et sont considérés comme masculins et féminins.

-> Le rav Mordé'hai Silver (dans un cours sur le Likouté Moharan - maamar 28) a enseigné la différence entre les démons juifs et les démons non juifs.
Il les a comparés aux démons intérieurs, le yétser hara juif (inclination vers le mal) et le yétser hara des non juifs. L'inclination vers le mal est liée à de faux fantasmes qui sont également identifiés aux démons. Les sages enseignent, par exemple, que les démons ressemblent à des humains mais n'ont pas de pieds humains. Cela ressemble au mensonge, à propos duquel les sages disent que "le mensonge n'a pas de pieds pour se tenir debout" (voir Shabbath 104a).
Le Zohar enseigne qu'ils apparaissent parfois sous forme masculine et parfois sous forme féminine. Ils changent constamment de forme, car ce sont des créatures basées sur le vent.
Le Ramban enseigne qu'ils possèdent les éléments du vent et de l'énergie, mais pas ceux de la terre et de l'eau. À l'instar d'un fantasme qui ne repose pas sur la réalité, les démons changent constamment, car leur réalité n'a pas de fondement solide.
Les pulsions du mauvais penchant sont comme de simples fantasmes, elles ne procurent pas vraiment de plaisir durable et changent constamment de forme, désirant parfois une chose, puis une autre.
Le Arizal enseigne que l'homme est enraciné dans ce monde car il est composé de 3 parties : une âme, un corps et un lévouch, un vêtement qui combine l'âme et le corps.
La racine de ces trois éléments est les trois formes du nom d'Hachem : אהיה (Eyé), qui peut être complété de trois manières principales :
1°/ אלף-הא-יוד-הא
2°/ אלף-הי-יוד-הי
3°/ אלף-הה-יוד-הה

La somme numérique de ces trois formes est égale à 454, soit le même chiffre que 'hotèm (חותם - le sceau) de la sainteté.
Un démon n'a que deux noms qui l'animent, les deux premiers. La valeur numérique de ces deux noms est 304, soit le même chiffre que le mot shéd (שד), démon. Comme il lui manque le troisième nom, il est incapable d'entrer réellement dans un corps dans ce monde, et il est une créature de l'air et des cieux, qui n'est pas ancrée dans la réalité.

-> Les kabbalistes et les maîtres 'hassidiques écrivent que l'homme produit les démons de l'intérieur par ses pensées, ses paroles et ses actions.
Les "démons" juifs sont ces pulsions qui poussent à se livrer de manière inappropriée à des choses qui sont techniquement autorisées par la Torah, comme la gourmandise de nourriture casher.
Les démons non juifs sont ces pulsions vers des choses qui sont intrinsèquement interdites par la Torah en soi, comme le désir de nourriture non casher.

On enseigne que le verset "La faute se tient à la porte et son désir est pour toi" (Mikets 44,7) exprime la relation complexe entre une personne et "son mal". Le mal est un parasite qui s'efforce de s'attacher à l'homme, car l'homme est sa seule source de nourriture ; le mal vit en consommant l'homme, son hôte.
Même au milieu de sa repentance, si l'on ne fait pas attention, on peut retomber dans le gouffre dont on cherche à se sortir.
Les démons, "la plaie de l'homme" (Shmouël II 7,14), sont créés par l'homme, mais ils prennent une
existence propre, se reproduisant et se multipliant jusqu'à étouffer la personne. Ils le font pour assurer leur propre survie. [basé sur un enseignement du rav Adin Steinsaltz - Opening the Tanya - p.207]

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+++ Dissidence apparente sur les démons :

+ Le Rambam :

-> Dans les milieux universitaires, il est généralement admis que le Rambam niait l'existence des démons. Pour être clair, le Rambam ne le nie pas explicitement (même si le rabbi Eliezer Sim'ha Rabinowitz cite le commentaire du Rambam sur Avodah Zarah 4:7 comme un déni explicite de l'existence des démons) ; mais cela est plutôt sous-entendu dans l'ensemble de ses écrits.
[ l'idée est que le Rambam semble adopter une position unique sur les démons et de nombreux phénomènes surnaturels, affirmant que ces descriptions ne doivent pas être prises au sens littéral ; voir Moré Névou'him 1:7 ; Pirouch Hamichnayot sur Avodah Zarah 4:7 ]

Le rabbi Yossef Ergas, rabbin et kabbaliste italien du 17e siècle, a écrit (Shomer Emounim Hakadmon) que le Rambam considérait la croyance aux démons comme "absurde et stupide".
De nombreux autres érudits rabbiniques semblent arriver à la même conclusion. [comme le Abarbanel (Choftim 18,9) ; ou bien rabbi Shlomo Aviad Sar Shalom Basila (Emounat 'Hakhamim 15b)]

Le rabbi Yossef ben Shem Tov ibn Shem Tov (dans sa traduction du Bitoul Ikré Hanotsrim) écrit que Rambam explique le passage de la Torah "Ils sacrifiaient à des démons (shédim) qui n'étaient pas des dieux" (Haazinou 32,17) comme faisant référence à des choses imaginaires et inexistantes.
Le fait qu'il soit traduit par "choses imaginaires" implique que, pour Rambam, les démons n'existaient pas.

-> Il est connu que le Gaon de Vilna a critiqué le Rambam pour ses déclarations qui semblent rejeter la magie, les démons et autres sujets similaires.
Le Gaon (Biour haGra - Yoré Déa 179,13) écrit que l'étude de la philosophie par Rambam l'a égaré dans ce domaine et que toutes les autorités qui lui ont succédé ont été en désaccord avec lui.
Le Gaon de Vilna encourage à suivre le Talmud, qui enseigne que les amulettes peuvent être efficaces et que les démons existent.

-> Le rabbin Yosef Shaul Nathansohn, un éminent sage polonais du 19e siècle, a remarqué que Rambam avait omis les lois relatives aux démons dans son code juridique et en a conclu que Rambam ne croyait pas aux démons, mais qu'il avait seulement fait allusion à ce fait de manière ambiguë par déférence envers ses contemporains. [Shoel ouMétiv - vol.4 - n°87]
Le rabbi Ménaché ben Israël (Nichmat 'Haïm 3:12) reconnaît que Rambam ne semble pas croire aux démons et dresse une liste de certaines autorités de la Torah qui ne sont pas d'accord avec lui (le Rambam). [dans laquelle il y inclut : le Kouzari (dans 5:14), ainsi que Rabbénou Bé'hayé, rabbi 'Hasdai Crescas ; Abarbanel et le Sforno. ]

-> Il est fascinant de constater que le Rambam ne rejette pas réellement les références talmudiques aux démons, mais semble plutôt classer les récits les concernant et de nombreux événements surnaturels comme des paraboles aux allusions très profondes. [Otsar haGaonim sur Béra'hot 59a]
Les sages qui s'intéressaient à la philosophie avaient également tendance à avoir des perspectives énigmatiques sur les démons, bien que cela ne soit pas le cas de tous. [comme au 14e siècle, le rabbi 'Hasdai Crescas (Ohr Hachem 4:6) qui croyait aux démons, tout comme son élève rabbi Yossef Albo (dans son séfer Ha'Ikarim 3:8) ]
De plus, il existe une poignée d'autres autorités de la tradition juive dont la position sur le sujet des démons reste ambiguë.

Dans son Moré Névou'him (1:7), le Rambam cite le midrach selon lequel Adam a engendré des esprits pendant ses 130 années de réprimande (voir Erouvin 18b). Le Rambam interprète ces "démons" comme des personnes dont l'intellect n'est pas développé.
Le rabbi Nissim Gaon dit au nom du rabbi Saadiah Gaon, de manière similaire, qu'il s'agit d'humains difformes.
Rabbeinu Avraham, le fils du Rambam, dit que toutes les références aux démons dans le Talmud se sont en fait produites dans des rêves, et qu'il était imprudent de penser autrement (maamar al Derachot 'Hazal).
Le Méiri ne rejette jamais non plus catégoriquement l'existence des démons, mais tend à les interpréter de manière similaire au Rambam.
Le point de vue du Ibn Ezra est également un peu énigmatique. D'après ses commentaires (sur A'haré Mot 17,7 ; Haazinou 32,17 et Téhilim 106,37), il semblerait que les démons soient des hallucinations qui n'apparaissent qu'à ceux qui souffrent d'un déséquilibre mental.
Il existe en outre une légende intéressante rapportée par rabbi Moché ben 'Hasdai Taku, un tossafiste du 13e siècle, qui écrit que Ibn Ezra a écrit "qu'il n'y a certainement pas de démons dans le monde", et chose incroyable, qu'il a été tué par des démons sous la forme de chiens dans une forêt (voir Otsar Né'hmad - vol.3, p.97).
Cependant, d'un autre côté, le Ramban (sur A'haré Mot 17,7) semble suggérer qu'Ibn Ezra croyait en fait aux démons.

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+ Le fait que Rambam croyait aux démons :

-> Cependant, le fait que le Rambam ne croyait pas aux démons n'est pas nécessairement concluant.
Le Rivach (14e siècle), écrit (dans Téchouvot Rivach 45), à l'instar du Gaon de Vilna, que le Rambam a été influencé par ses études de philosophie. Cependant, le Rivash suggère que le Rambam n'avait peut-être pas lui-même les opinions philosophiques qu'il écrit, mais qu'il essayait simplement d'influencer les gens de son époque qui étaient très fortement influencés par la philosophie.

Un très grand nombre de sages rabbiniques écrivent avec certitude que le Rambam croyait en l'existence des démons. Plusieurs autorités affirment que le Rambam croyait en ce que le Talmud appelle roua'h raa. [par exemple rabbi David ben Shmouël Kochavi (séfer Habatim vol.2)]
Ce fait est également sous-entendu dans les écrits d'un grand nombre d'autres sages rabbiniques. [ex : rabbi Avraham ben David (dans le Kessef Michné sur Hilkhot Téfilin 4:9)]

-> D'autres sages ont fait une distinction, affirmant que Rambam croyait qu'à l'époque du Talmud, le roua'h raa représentait une menace, mais que les circonstances avaient changé et qu'il ne représentait plus aucun danger à son époque. [ex: Malbim - Artzot ha'Haïm 4,4]
Le rabbi Yékoutiel Aryeh Kamelhar de Stanislav, érudit du début du 19e siècle, affirme (dans son Avodat hakadmonim) que les démons n'existaient tout simplement pas là où vivait le Rambam, mais qualifie d' "absurdité totale" l'idée selon laquelle le Rambam aurait nié l'existence des démons.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk affirmait que le Rambam était en réalité une figure clé dans l'éradication des démons du monde. Il écrit que dans les générations précédentes, les démons existaient bel et bien, mais que le Rambam, en tant qu'autorité juridique juive de premier plan, était en réalité capable de changer la réalité matérielle grâce à ses déclarations juridiques juives.
Lorsque Rambam a indiqué dans ses écrits que les démons n'existaient pas, cela a été accepté au Ciel, et il a ainsi été établi que les démons disparaîtraient de la terre. [Otsar ha'Hassidout]

-> Le rabbi Yonatan Shteif, juge rabbinique à Budapest et autorité rabbinique de renommée mondiale, a écrit quelque chose de particulier à ce sujet.
Il cite le Yéchouot Yaakov, qui cite Rabbénou Avraham, le fils du Rambam, qui a témoigné que son père croyait aux shédim. De plus, il écrit que lorsque le Moré Névou'him (Guide des égarés) s'oppose à la croyance aux démons, cela n'a en fait pas été écrit par le Rambam. [rabbi Shteif - 'Hadachim Gam Yéchanim - sur Béra'hot 6a - vol.1 ]

-> Le rabbi 'Haïm Elazar Shapiro, le Min'hat Elazar, a un point de vue particulièrement intéressant qui explique la contradiction apparente entre la perspective du Rambam sur les démons et celle des sages talmudiques. [Divré Torah - mehadoura 6, siman 54]
Il écrit que la guémara (Pessa'him 110b) dit que "celui qui s'inquiète à leur sujet [les démons], ils le dérangent ; tandis que celui qui ne s'inquiète pas à leur sujet, ils ne le dérangent pas".
En d'autres termes, les démons ne sont réellement nuisibles que si une personne en a peur. Étant donné que Rambam vivait en Egypte à l'époque médiévale, où la croyance aux démons était répandue, il existait en réalité un grave danger pour ces personnes, car elles en avaient peur.
Sachant cela, Rambam a essayé de leur enseigner que les démons n'existent pas afin qu'elles n'en aient pas peur et ne soient donc pas exposées à un quelconque danger.

-> Même si l'on pouvait dire que Rambam ne croyait pas initialement aux démons, il est également connu que Rambam, plus tard dans sa vie, s'est davantage intéressé au mysticisme juif et a renoncé à une grande partie de ses conclusions philosophiques antérieures. Il s'ensuit donc qu'il ne suffit pas de rejeter Rambam comme un non-croyant aux démons.

Les démons, esprits maléfiques et fantômes (2e partie)

+ Les démons, esprits maléfiques et fantômes (2e partie) :

+ Le point de vue de nos Sages du Talmud :

-> Il existe de nombreuses références aux démons dans le Talmud babylonien, mais elles sont nettement moins nombreuses dans le Talmud de Jérusalem.
Certains seraient prompts à suggérer que les références aux démons dans le Talmud babylonien ont dû être influencées par les croyances locales de l'époque. Il est intéressant de noter que le rabbin Avraham Its'hak Kook (Ezrat Cohen 6) affirme que la raison de cette absence de mention est qu'en Israël, il n'y a jamais eu de véritables problèmes avec les démons en raison de la sainteté de la terre.
Dans le Talmud, certaines décisions juridiques présupposent l'existence des démons (ex: michna Shabbath 2:5), et à d'autres endroits, les esprits maléfiques sont décrits comme incitant les gens à la transgression (ex: Sotah 3a ; Erouvin 41b).

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+ La création des démons :

La création des démons est décrite de différentes manières :
- Une déclaration affirme qu'ils (les mazikin) ont été créés la veille du premier Shabbath. [Pirké Avot 5,6 ; Pessa'him 54a]
[il est intéressant de noter que nos sages enseignent que les démons avaient été créés la veille du Shabbat, et le rabbi de Komarno mentionne à plusieurs reprises que le rav Tzvi Hirsch de Ziditchov et de nombreuses autres personnes vertueuses ont attesté que tous les moments où leur esprit était restreint se produisaient la veille du Shabbath. Il arrive souvent qu'avant que la sainteté ne se révèle, l'esprit se ferme et que l'on passe par une phase de faiblesse (spirituelle). ]
- Ailleurs, ils sont présentés comme les "descendants" d'Adam et 'Hava après une période de séparation suite à leur expulsion du gan Eden. [Erouvin 18b ; Béréchit rabba 20,11 & 22,11]
- La tradition enseigne que Noa'h a fait entrer les chédim (démons) dans l'Arche, ce qui a préservé leur existence pendant le déluge. [Rachi - Noa'h 6,19 ; Béréchit rabba 31,13]
- de plus, le Pirké déRabbi Eliézer affirme que la génération du Déluge biblique ne se lèvera pas lors de la résurrection messianique à la fin des temps, et qu'elle a été transformée en esprits (rou'hot) et en démons (mazikin).
- ailleurs, la guémara (Sanhédrin 109a) dit que les personnes qui se sont rebellées et ont construit la tour de Babel étaient divisées en trois motivations pour le faire. La faction qui disait vouloir faire la guerre à Hachem a été transformée en démons (chédim).
- dans certains textes du mysticisme juif, devenir un démon est la punition destinée à certains réchaïm. [Zohar III:70a, au nom de Rabbi Yéhouda.]
- il existe également une description plus détaillée, de type évolutionniste, de la formation des démons.
[Baba Kama 16a. Dont voici le texte : Une hyène mâle se métamorphose après sept ans en une chauve-souris insectivore [atalef] ; une chauve-souris insectivore se métamorphose après sept ans en une chauve-souris herbivore [arpad] ; une chauve-souris herbivore se métamorphose après sept ans en un chardon [kimosh] ; un chardon se métamorphose après sept ans en une ronce [ḥo'ha] ; et une ronce se métamorphose après sept ans en un démon. ]

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+ Leur apparence :

-> Comme pour toute description de questions spirituelles mentionnées dans les œuvres des sages, il faut toujours garder à l'esprit qu'il ne s'agit que d'associations anthropomorphiques (on essaie de leur attribuer des réactions humaines). La manière dont les démons sont représentés ne doit pas être prise au pied de la lettre.
De plus, une perspective juive saine sur les démons ne consiste certainement pas à les considérer comme ils sont représentés dans les œuvres d'art religieuses d'autres confessions. En même temps, certaines descriptions physiques rapportées dans la littérature juive représentent de manière emblématique un aspect de la vérité sur la nature des démons.

Le Talmud dit que le nombre de démons dépasse de loin celui des êtres humains. Le fait que nous ne puissions pas les voir (mazikin) est considéré comme une bénédiction, car sinon, nous ne pourrions pas le supporter.
[Dans Béra'hot 6a :
- Abba Binyamin dit : Si l'œil était autorisé à voir, aucune créature ne pourrait résister à l'abondance et à l'omniprésence des démons et continuer à vivre sans être affectée par eux.
- Rav Houna dit : Chacun de nous a mille démons à sa gauche et dix mille à sa droite. Dieu protège l'homme de ces démons, comme il est dit dans le verset : "Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite ; ils ne t'atteindront pas" (Téhilim 91,7).

Dans Guittin 68a : Rabbi Yoḥanan dit : Il y avait trois cents types de démons dans un lieu nommé Shiḥin, mais je ne connais pas la forme ni la nature même d'un démon. ]

Les démons sont considérés comme une sorte de niveau intermédiaire entre les anges et les êtres humains.

On dit qu'ils (les shédim) ressemblent aux anges de trois façons, et aux êtres humains de trois autres façons : ils ont des ailes, ils volent d'un bout à l'autre de la terre et ils connaissent l'avenir comme les anges ; et ils mangent, boivent, se reproduisent et meurent comme les humains. ['Haguiga 16a]
Les démons peuvent également prendre l'apparence d'êtres humains. [Méguila 3a]

Rachi (Sanhédrin 109a) distingue les apparences de chaque genre de démon. Les rou'hot n'ont ni corps ni forme, les shédim ont une forme humaine et mangent et boivent comme les gens, et il existe une autre catégorie appelée lillin, qui a une forme humaine et est également décrite comme ayant des ailes.

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+ Leurs effets :

-> Diverses sources affirment que le pouvoir des démons varie au cours de la journée, de la semaine, de l'année et d'autres périodes de temps. [Bamidbar rabba 12,3]
La guémara (Sanhédrin 44a) dit que les mauvais esprits sont plus menaçants le soir, car ils préfèrent l'obscurité. Il ne faut pas saluer quelqu'un dans la nuit que l'on ne reconnait pas, de peur que ce ne soit un démon (shéd).
De plus, on dit que les démons évitent les groupes. Le démon se montrera et fera du mal à une seule personne ; cependant, face à deux personnes, il se contentera tout au plus de se montrer sans rien faire, et face à trois personnes ou plus, le démon n'apparaîtra pas du tout. [Béra'hot 43b]

-> Les démons ont également une juridiction limitée. Dans la guémara ('Houlin 105b), un démon dit à Mar bar Rav Achi : "Nous n'avons pas le droit de prendre quoi que ce soit qui soit emballé, scellé, mesuré ou compté."
[ Selon le Iyoun Yaakov (Baba Kama 21a), Mar bar Rav Achi était versé dans la Kabbale pratique et qu'il était donc capable de voir les démons.
La guémara (Tossafot sur Taanit 8b) explique que si une quantité de biens n'a pas été comptée, Hachem accordera parfois sa bénédiction et augmentera le nombre.
Ainsi, les démons ne sont pas autorisés à prendre des objets emballés, scellés ou mesurés, car tout ce qu'ils contiennent appartient à leur propriétaire. ]
Il est intéressant de noter que, sur la base de cet enseignement talmudique, un grand sage a réagi à un incident particulier. Dans la ville de Shklov, il y avait un homme capable de réciter les mots de n'importe quel livre qui lui était présenté sans l'ouvrir, même des livres qu'il n'avait jamais vus auparavant.
Ils en ont parlé au Gaon de Vilna. Il leur a dit d'emballer le livre et cet individu ne saurait plus rien, car les sages ont dit que les démons n'ont pas accès à ce qui est emballé.

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+ Les apparitions de démons dans la loi juive :

-> Les démons apparaissent assez fréquemment dans la loi juive.
Pour commencer, il existe de nombreux exemples de choses que les juifs doivent éviter à cause du roua'h raa (les démons, litt. esprit mauvais).
[on ne peut pas manger d'œufs, d'oignons ou d'ail pelés qui ont été laissés toute la nuit à cause de l'esprit mauvais (d'impureté) qui repose sur eux (Niddah 17a).
Bien que le Rambam et le Rama omettent cette question lorsqu'ils discutent de diverses actions dangereuses, de nombreuses autorités affirment que la loi est toujours en vigueur (ex: Choulkhan Aroukh Harav - Shemirat Hagouf 7 ; Ben Ich 'Haï - Pin'has 2:14 ; Darké Téchouva 116:74 ; Kaf Hachaim 540:1 ; Igrot Moché - Yoré Déa 3:20 ; Yabia Omer - Yoré Déa 2:7).
De plus, il existe une crainte d'impureté spirituelle concernant les aliments conservés sous un lit dans lequel quelqu'un a dormi pendant la nuit, même si les aliments étaient scellés (voir Yoré Daé 116:5, basé sur Pessa'him 112a).
La mayim a'haronim (ablution fin du repas) ne doit pas éclabousser la nourriture ou les ustensiles de cuisine (Ora'h 'Haïm 181:2) [de même, on essaie de verser un minimum de cette eau pour ne pas donner des forces aux puissances maléfiques]. ]

La loi juive met en garde contre le fait de laisser son livre de la Torah ouvert lorsqu'on s'en éloigne, car cela provoque une réaction d'une entité démoniaque qui fait oublier à celui qui utilise le livre ce qu'il a appris.
[cette entité est appelée "Shéd" ou shin-daled (שד), abréviation de "shomer dapim" (celui qui garde les pages). Cela fait oublier à quiconque laisse un livre ouvert ce qu'il a appris. (voir Choulkhan Aroukh - Yoré Déa 177:1 et le Sach dessus) ]

-> Il existe également des discussions plus ouvertes sur le caractère licite de l'invocation des démons.
Le Tour (Yoré Déa 179) cite une opinion selon laquelle s'adonner aux démons est aussi interdit que la sorcellerie.
En revanche, le Roch, l'autorise, tout comme il autorise de lier les anges par des serments et d'utiliser le séfer Yétsira, car le Talmud distingue ces pratiques de la sorcellerie.
Soit dit en passant, les gens d'aujourd'hui n'ont pas le caractère spirituel nécessaire pour s'adonner à ces pratiques, et le rabbi Yossef Karo, le Beit Yossef, avertit que celui qui s'implique avec les démons n'en sortira pas indemne. [d'une certaine façon si on "dérange" les démons, ils peuvent nous le faire payer après, parfois très cher! ]
Le rabbi de Komarno, fait la distinction entre l'utilisation des démons du "côté de la sainteté", qu'il dit autorisée, bien que potentiellement dangereuse, et l'utilisation des démons du "côté de l'impureté", qu'il interdit. [Zikhron Dévarim - part.2]

-> Bien que la Torah interdise les actes de sorcellerie, le Ramban (Michpatim 22,17) se demande si "conjurer les démons" est inclus dans cette interdiction. Si ce n'est pas le cas, parce que cela est considéré comme une activité différente, alors consulter les démons serait autorisé.
Même si la conjuration est interdite, il est néanmoins permis de consulter un démon conjuré par un non-juif. [Téchouvot haRachba Haméyou'hasot léRamban - n°283 ; Téchouvot haRivach n)92]

-> Dans le même ordre d'idées, il existe une discussion dans la loi juive sur la question de savoir s'il est permis de demander l'aide d'un démon pour retrouver un objet perdu. [Sanhédrin 101a]
La question se pose à la fois dans le contexte de savoir si cela est permis le jour du Sabbath et dans le contexte de savoir si cela est permis tout court.
[La différence dans cette discussion ne porte pas sur la permissibilité essentielle, mais plutôt sur des aspects secondaires. Étant donné qu'il s'agissait d'une pratique ancienne consistant pour ceux qui avaient perdu des biens à demander aux démons de les aider à les retrouver, la question se pose de savoir si le fait de le faire le jour du sabbat constituerait une participation aux "affaires de la semaine", une pratique interdite le jour du sabbat.
Voici un extrait de la guémara Sanhédrin 101a :
Rabban Shimon ben Gamliel dit : ... il est interdit de consulter les démons le Shabbat. Rabbi Yossé dit : Même en semaine, il est interdit de consulter les démons.
Rav Houna dit : La halakha est conforme à l'avis de Rabbi Yossé.
La guémara note : Et même Rabbi Yossé n'a pas dit que l'interdiction de la sorcellerie en semaine était due à l'interdiction de la Torah ; elle est plutôt due au danger, de peur que les démons ne lui nuisent. Cela pourrait arriver, comme dans l'incident concernant Rav Yitzhak bar Yosef, qui consulta un démon et fut, de ce fait, englouti par un cèdre. Un miracle se produisit alors pour lui : le cèdre se fendit et l'expulsa. ]

-> De plus, plusieurs textes juridiques juifs abordent des sujets encore plus spécifiques, tels que le statut marital d'une personne qui a des relations sexuelles avec un démon.
[ le premier à mentionner cette question est le rabbi Its'hak de Vienne (Ohr Zaroua - vol.1, sect.124). Il affirme que de tels rapports intimes n'ont aucune répercussion juridique (juive) viable.
Plus tard dans l'histoire, le rabbi Méir de Lublin (Téchouvot Maharam Lublin 116) a été interrogé sur un cas pratique où une femme avait eu des rapports sexuels avec un démon et se demandait si elle pouvait rester mariée à son mari. Le rabbi Méir est arrivé à la même conclusion, à savoir qu'elle pouvait rester mariée, car les rapports sexuels avec un démon n'ont aucune conséquence juridique (judaïquement parlant).
Cette réponse est même mentionnée dans le Beit Shmouel (Even Ha'ezer 6:17).
Le 'Hida cite également cette conclusion lorsqu'il aborde une question similaire. ]

-> Un autre sujet, quelque peu lié, concerne la rédaction d'une lettre de divorce à l'intention de sa femme. Traditionnellement, le guét, la lettre de divorce juive, doit être initié par le mari.
On va rapporter le Talmud (Guittin 66a) :
"La michna : Concernant un homme jeté dans un puits, persuadé d'y mourir, et qui déclara que quiconque entendrait sa voix devait rédiger un acte de divorce pour sa femme, en précisant son nom, celui de son épouse et tous les détails pertinents, ceux qui l'entendraient devraient rédiger cet acte et le remettre à sa femme, même sans l'avoir vu ni connu.

La guémara demande : Mais craignons que la source de la voix dans le puits ne soit un démon, puisque personne n'a vu la personne dans le puits. Rav Yéhouda répond : Il s'agit d'un cas où l'on a vu que l'être dans la fosse avait une forme humaine.
La guémara objecte : Les démons aussi peuvent apparaître sous forme humaine ; par conséquent, le fait que l'être ait paru humain ne prouve pas qu'il ne s'agisse pas d'un démon.
La guémara explique : C'est un cas où l'on a vu qu'il avait une ombre [bavoua].
La guémara objecte : Les démons ont aussi une ombre.
La guémara explique : Il s'agit d'un cas où ils ont vu qu'il avait l'ombre d'une ombre.
La guémara objecte : Et peut-être que les démons aussi ont l'ombre d'une ombre?
Rabbi 'Hanina répond : Mon fils Yonatan m'a enseigné que les démons ont une ombre, mais pas l'ombre d'une ombre.
La guémara demande : Mais peut-être que la source de la voix dans le puits est une épouse rivale de celle qui doit divorcer. Elle cherche à faire en sorte que sa rivale obtienne un acte de divorce sous de faux prétextes, lui faisant croire qu'elle est divorcée. Forte de cette croyance erronée, elle se remariera sans divorcer et sera alors interdite à la fois à son premier et à son second mari.
La guémara répond : Un Sage de l'école de Rabbi Yichmael a enseigné : En cas de danger, lorsqu'il est probable que l'épouse se considère comme une épouse abandonnée, on rédige et on remet un acte de divorce même si les personnes chargées de le faire ne connaissent pas celui qui a donné les instructions. Là aussi, lorsqu'une voix se fait entendre depuis un puits, on rédige et on remet l'acte de divorce, puisqu'il n'y a aucune possibilité de clarifier correctement la situation.

[Tossafot précise aussi que les démons étaient connus pour se cacher dans des puits. ]

Ainsi, la Michna enseigne que si l'on entend une voix provenant d'un puits, demandant à quiconque peut l'entendre d'écrire une lettre de divorce à sa femme, on doit l'écouter. Le Talmud précise que nous devons écouter la voix provenant du puits si nous pouvons confirmer qu'il ne s'agit pas d'un démon se faisant passer pour le mari.
Certains Richonim soulignent que, dans la pratique, il faut déterminer que la voix ne provient pas d'un démon uniquement si elle provient d'un puits ou d'autres lieux où les démons se rassemblent. [Rach cité par le Ran ; Rachba]

-> Le Choul'han Aroukh (Even Ha'Ezer 17:10) stipule également que si une voix annonce la mort d'une personne et qu'aucune source n'est trouvée, il est possible d'autoriser sa femme à se remarier.
Si cette voix est entendue dans un champ, une citerne ou une ruine, le remariage n'est pas autorisé, car on craint qu'elle provienne d'un démon, étant donné que ces lieux sont fréquentés par des démons.
Il est fascinant de constater que le Choul'han Aroukh est tellement convaincu de l'existence des démons qu'il est prêt à laisser une femme attachée à son mari à moins que la silhouette invisible dans le puits puisse être identifiée comme étant le mari, et non un double qui est démon.

Ces quelques exemples suffisent à donner un aperçu de la manière dont la présence des démons imprègne les écrits talmudiques et juridiques juifs.

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+ Bonus :

-> Voici un extrait de la Jewish Encyclopedia, simplement traduit sans vérification personnelle des sources :
Les démons rôdent autour des maisons et des champs (Béréchit rabba 20), particulièrement dans les basses couches de l'atmosphère (Bamidbar rabba 12 ; Tan'houma Michpaṭim).
Leur demeure principale se situe dans la partie nord de la terre (Pirḳé déRabbi Eliézer 3). Ils affectionnent les câpriers et les sarracénies, où ils vivent par groupes de soixante ; les noyers, où ils se regroupent par neuf ; les endroits ombragés les nuits de pleine lune, notamment les toits des maisons, sous les gouttières ou près des ruines ; les cimetières et les latrines (il existe un démon particulier des latrines, "shed shel beit ha-kisse") ; l'eau, l'huile et les miettes de pain répandues sur le sol. Ils nuisent aux personnes et aux choses qui s'approchent d'eux.
[Pessa'him 3b ; Béra'hot 3a, 62b ; Shabbath 67a ; Giṭtin 70a ; 'Ḥoulin 105 ; Sanhédrin 65b ]

Rabbi Yo'hanan connaissait 300 espèces de démons vivant près de la ville de Shiḥin (Guittin 68a).
Il est dangereux de marcher entre deux palmiers (Pessa'him 111a).
Les démons sont particulièrement nuisibles la nuit. Il est imprudent de saluer quelqu'un dans l'obscurité (qu'on ne reconnaît pas), car il pourrait s'agir d'un démon (Méguila 3a) ; de dormir seul dans une maison, car Lilith pourrait s'emparer de quelqu'un (Shabbath 151b) ; de marcher seul la nuit ou le matin avant le chant du coq (Bera'hot 43a ; Yoma 21a) ; de prendre de l'eau à quelqu'un dont les mains ne se sont pas lavées (nétilat yadaïm) le matin (Béra'hot 51a).
Les veilles du mercredi et du Sabbath sont particulièrement dangereuses, car Agrat bat Maḥlat, "le démon dansant du toit" (Yalḳout 'Ḥadach - Kechafim, 56), hante alors les airs avec sa suite de dix-huit myriades de messagers de destruction, "chacun ayant le pouvoir de nuire" (Pessa'him 112b).

Une autre période périlleuse est le midi du solstice d'été, du 17 Tamouz au 9 Av. Le démon Keṭev Meriri règne alors de dix heures du matin à trois heures de l'après-midi. Il a une tête de veau, avec une corne tournante au milieu, et un œil sur la poitrine ; son corps est entièrement couvert d’écailles, de poils et d’yeux. Quiconque le voit, homme ou bête, tombe à terre et meurt (Pessa'him 3b ; midrach Téhilim 91,3).
Les démons prennent forme humaine, mais n’ont pas d’ombre (Yébamot 122a ; Guiṭtin 66a ; Yoma 75a).
Tantôt ce sont des êtres noirs à l’apparence de chèvres (Ḳiddoucin 72a), tantôt des dragons à sept têtes (Ḳiddouchin 29a).
"Comme des anges, ils ont des ailes et volent d’un bout à l’autre du monde, et connaissent l’avenir ; et comme les hommes, ils mangent, se reproduisent et meurent" ('Ḥaguiga 16b).
Ils sont responsables des évanouissements des étudiants et de l'usure de leurs vêtements dans les écoles et les assemblées de savants (Béra'hot 6a). Mais ce ne sont pas toujours des esprits malins. De par leur nature semi-céleste, ils peuvent entendre les décrets du ciel et les hommes peuvent les consulter quant à l'avenir ; cela se fait au moyen d'huile et de coquilles d'œufs ; seul le jour du sabbat, cela est interdit (Shabbath 101a).
Hillel et Yohanan ben Zakai ont compris leurs paroles de la même manière que le roi Salomon (Massé'het Sofrim, 15,9)

Le saint Abba José de Zaintor sauva sa ville du mal, lorsqu'un démon des eaux vivant à proximité l'informa qu'un démon maléfique y avait élu domicile. Il incita alors les habitants à descendre au bord de l'eau à l'aube, munis de barres de fer et de broches, et à battre l'intrus à mort ; le sang marqua l'endroit où il fut tué (Vayikra rabba 24).
Les magiciens d'Égypte avaient recours aux démons pour accomplir leurs miracles, car toute sorcellerie est l'œuvre des démons (Sanhédrin 67b), bien que les démons ne puissent créer, mais seulement transformer les choses existantes (Sanhédrin 67b).
L'Égypte était considérée comme le bastion de la sorcellerie pratiquée par les démons (Shabbath 104b).

Certains amoraïm babyloniens employaient des shédim comme esprits bienveillants et recevaient d'eux un enseignement précieux, les appelant par des noms familiers tels que "Yossef" ou "Yonathan" (Pessa'him 110a ; 'Ḥoulim 105b ; Yébamot 122a ; 'Erouvin 43a)
Dans l'Antiquité, les démons étaient considérés comme des êtres dotés d'une intelligence supérieure.

Les démons, esprits maléfiques et fantômes (1ere partie)

+ Les démons, esprits maléfiques et fantômes (1ere partie) :

-> Dans le texte biblique, les sages talmudiques et toute la tradition rabbinique, on trouve d'innombrables références à des puissances malveillantes identifiées comme des démons. Ces démons ou esprits maléfiques sont des influences non humaines qui peuvent manipuler les gens de diverses manières.
En discutant de la vision historique générale de ces forces, le rabbi Ménaché ben Israël, un sage du 17e siècle, a écrit : "L'opinion de toutes les autorités juives est que les références bibliques aux esprits doivent être prises au pied de la lettre". [Nichmat 'Haïm 3:12,13,14 - les points de vue dissidents possibles seront abordés ultérieurement ; néanmoins, il semble que cela reste l’opinion générale.]
De plus, le rabbi Tsvi Hirsch Chajes, mieux connu sous le nom de Maharatz Chajes, l'un des plus éminents sages galiciens du 19e siècle, affirme que de nombreuses déclarations talmudiques peuvent être interprétées de manière allégorique, mais que ce n'est pas le cas des démons.
Le nombre impressionnant de références talmudiques à ces forces démontre que nous avons affaire à des phénomènes réels. [Maharatz Chajes - dans son introduction aux Aggadot - imprimé au début du Ein Yakov]

En effet, les démons faisaient souvent l'objet de discussions dans le monde antique.
Les Babyloniens étaient réputés pour leur magie et leur démonologie, à l'instar de l'Égypte à l'époque de Moché, qui était alors connue comme le centre mondial des magiciens (Ména'hot 85a ; midrach rabba Chémot 9).

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+ Terminologie au sujet des démons :

-> Plusieurs termes sont utilisés dans la littérature juive pour décrire ces forces, bien qu'elles soient toutes regroupées sous le terme général de "démons".
Le terme le plus fréquemment utilisé est le mot : mazik, qui signifie littéralement "endommager" ou "détruire".
Un autre terme courant est : shéd, qui est exclusivement associé aux démons. (au pluriel : shédim, comme dans Haazinou 32,17 ; Téhilim 106,37.
Ce mot (shéd) est apparenté au mot hébreu signifiant "désolé". Les démons sont appelés ainsi parce qu'ils occupent généralement des zones désolées ; voir Ramban dans A'haré Mot17,7).
Le Ramban (A'haré Mot 16,8) commente que "les shédim étaient appelés mazikin dans le langage des rabbanim, et sé'irim dans le texte biblique".
Le dernier terme principal couramment utilisé est : roua'h raa, qui signifie littéralement "esprit maléfique" et semble avoir un spectre plus large de ce qu'il décrit.

Outre la terminologie générale, il existe des noms spécifiques désignant soit des démons individuels, soit des classes de démons. Le texte biblique, par exemple, mentionne Réchef et Déver, qui signifient littéralement "plaie" et "peste", mais qui seraient également des noms de forces démoniaques. ('Habakouk 3,5)

Il existe ensuite des démons ou d'autres forces malveillantes qui sont mentionnés à de nombreux endroits dans la littérature juive :

1°/ Achmédaï :
Rachi (Chmouël II 7,14) affirme que le mot "plaie" (nig'é - נִגְעֵי) dans un verset fait référence au démon Achmédaï, qui a été expulsé du ciel après s'être rebellé contre Hachem.
La guémara (Pessa'him 110a) le considère comme le "roi des démons" (malka dé'chédé).
Achmédaï semble être le nom générique du roi des démons, tout comme Pharaon était le nom (le titre) du roi d'Égypte.
[comme l'affirme le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Guittin 68a) dans sa discussion de l'incident entre Salomon et Achmédaï]. Il est intéressant de noter que le nom Achmédaï et le mot Pharaon ont la même valeur numérologique. ]

Ailleurs, la guémara (Guittin 68a) rapporte comment le roi Salomon demanda à Achmédaï où trouver le ver appelé "shamir" afin de construire le Temple.
[le Maharal a un avis dissident, en affirmant que cette section du Talmud ne peut être prise au pied de la lettre. ]
Plus tard, Achmédaï se fit passer pour le roi Salomon et le chassa du trône. [Guittin 68a ; Maharcha - du Targoum Kohélet 1,12]
Salomon fut projeté à une distance de 40 jours de voyage, et Achmédaï s'assit sur le trône.
Salomon cria qu'il était bien le roi Salomon, mais tout le monde le traita de fou. Il finit par plaider sa cause devant le Sanhédrin, qui prouva qu'il était bien celui qu'il prétendait être et chassa Achmédaï. [Méam Loez - Kohélet 1,12 ]

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2°/ Azazel :
Azazel est mentionné dans la Torah en relation avec le rituel du Yom Kippour. [A'haré Mot 16,8&10&26 ]
En ce jour, Aharon le Cohen Gadol, tire au sort deux boucs, et celui "pour Azazel" est présenté vivant devant Hachem, puis relâché dans le désert. Les versions latines comprennent Azazel comme "le bouc qui s'en va", d'où le terme "bouc émissaire". [un bouc était l'Hachem (offert au Temple), et un autre la Azazel (jetait dans le désert au haut d'une falaise., en cadeau forces du mal - Satan)]
[selon le Pirké déRabbi Eliezer 46, il est clairement fait référence à Azazel dans la Torah : "Pourtant, Azazel persista obstinément dans sa faute qui consistait à égarer l'humanité ... C'est pourquoi deux boucs étaient sacrifiés le jour de Kippour, l'un pour Hachem, afin qu'Il pardonne les fautes d'Israël, l'autre pour Azazel, afin qu'il porte (prennent avec lui) les fautes d'Israël, et c'est là Azazel de la Torah." ]

Certains commentateurs disent que Azazel est le nom de l'endroit où le bouc est conduit.
La guémara (Yoma 67b) enseigne que le sacrifice d'Azazel expie la débauche et l'immoralité, encouragées par les anges déchus, dont Azazel tire son nom.
Le Ramban cite le rabbi Eliezer Hagadol, qui associe Azazel aux démons surnaturels du désert et à l'esprit maléfique identifié ailleurs comme Samaël.
Azazel est identifié au Satan, le grand tentateur. Azazel, en tant que Satan, incite les peuples du monde à fauter et c'est pour cette raison que le bouc émissaire lui était "offert" le jour de Kippour.
Azazel est également mentionné comme un démon dans les manuscrits de la mer Morte.

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3°/ Kétev Mériri :
Cette entité est décrite comme ayant de nombreux yeux, et comme ayant ses yeux dans son cœur. [midrach Bamidbar rabba 12,3 ; midrach Téhilim 91,3 ]
Le midrash enseigne que kétev mériri, ou "destruction amère", une sorte d'esprit dangereux mentionné dans le chant de Haazinou (v.32,24 - קֶטֶב מְרִירִי), prévaut en particulier du 17 Tamouz jusqu'au 9 Av. [midrach Shocher Tov - sur Téhilim 91]
La littérature de la Torah parle de deux esprits "kétev", dont l'un domine du premier au seizième jour de Tamouz, et le second pendant les trois semaines. [Pessa'him 111b ; Yalkout Chimoni - Haazinou ]
Cette force spirituelle domine quotidiennement pendant cette période, de la quatrième heure de chaque jour jusqu'à la neuvième heure. [midrach Bamidbar rabba 12,3 ; Eikha rabba 1,29]

Cette énergie négative a en fait des ramifications dans la loi juive. En raison du danger potentiel, le Choulkhan Aroukh (Ora'h 'Haïm 551:18) stipule qu'il ne faut pas se promener seul pendant cette période.
[certains disent de la fin de la quatrième heure jusqu'à la fin de la neuvième heure de la journée juive (Moéd léKol 'Haï 9,19)], et qu'il faut être prudent même pendant les seize premiers jours de Tamouz. [Biour Halakha sur Choulkhan Aroukh précédant]
Le séfer 'Hassidim rapporte l'histoire d'un groupe d'enfants qui, un midi, alors qu'ils se rendaient à l'école, ont été confrontés à ce démon. Tous sont morts sauf deux, et même ceux-ci n'ont échappé à la mort qu'après une longue maladie.

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4°/ Lilith :
Il n'y a qu'un seul endroit où le nom "Lilith" (לִּילִית) apparaît dans le texte biblique (Yéchayahou 34,14).
Dans le livre de Yéchayahou, qui décrit la désolation d'Edom, ce nom figure dans une liste de 8 animaux impurs, dont certains peuvent avoir des associations démoniaques. [le Radak écrit qu'il s'agit d'un oiseau ou d'un animal nocturne, mais Rachi dit qu'il s'agit d'un démon. ]
Certains commentaires sur ce verset indiquent que Lilith est la mère des démons (ex: le Métsoudat Tsion sur ce verset, et le Radak enseigne que cette créature crie comme un oiseau nocturne), et elle est également décrite comme telle dans le Zohar (Pékoudé 276b).
Lilith est également mentionnée dans les manuscrits de la mer Morte.

Le guémara, qui fait plusieurs références à Lilith, la décrit comme un démon avec un visage humain et des ailes (Nidah 24b ; Rachi-Sahnédrin 109a), et ailleurs comme une femme aux cheveux longs (Erouvin 100b).
À un autre endroit de la guémara (Shabbath 151b), il est recommandé de ne pas dormir seul, de peur de se retrouver entre ses griffes. En effet, selon le Zohar (19b), elle serait une séductrice qui erre toute la nuit, incitant des hommes innocents à se souiller. [certains laissent une légère source de lumière lorsqu'ils dorment seuls, pour se prémunir de cela]

Lilith est aussi parfois associée à d'autres "mères démones" ou "reines démones", à savoir Agrat (אָגְרַת
- Pessa'him 112b), sa mère Ma'halat (מָחֲלַת) [Agrat et Ma'halat représentent des forces qui incitent les gens à adopter des comportements immoraux - Chlah - Ki Tétsé - Torah Ohr], et Naama (Zohar I:55a ; III:76b-77a).
Toutes sont considérées comme les épouses de Samaël, l'ange gardien d'Essav. [Rabbénou Bé'hayé - Béréchit 4,22]
Certains considèrent également la reine de Saba comme une sorte de créature surnaturelle à moitié démoniaque.

Dans certaines sources de la tradition juive, Lilith est présentée comme la première épouse d'Adam.
Lilith a été créée à partir de la terre, tout comme Adam, et les deux n'ont pas réussi à trouver un équilibre entre eux. Une série d'événements s'est produite, et Lilith s'est rebellée et s'est transformée en démon, semant le chaos et se vengeant sur l'humanité, en particulier sur les enfants. [Torah Chéléma - Béréchit 2,256]

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5°/ Samaël :
L'agent (ange) de la mort est appelé "mala'h ha'mavét" en hébreu. Il est parfois associé à Satan ou à Samaël. Certains disent que cet agent a été créé le premier jour de la Création, en même temps que les ténèbres, tandis que d'autres affirment qu'il n'est apparu qu'après la première faute d'Adam et 'Hava (Pirké déRabbi Eliézer 13 ; Avoda Zara 22b).

Chacune des 70 nations énumérées dans la Torah aurait un ange qui symbolise son caractère essentiel. De même, la nation sur terre est une manifestation des traits de caractère de son ange (au Ciel). Samaël est appelé l'ange d'Essav (Rachi - Soucca 29a & Sotah 10b).
Le midrach rabba dit que Samaël est décrit comme le chef Satan, ou ange Accusateur, et comme l'ange de la mort. [Daat Zékénim - sur Lé'h Lé'ha 14,3 ]
Il est intéressant de noter que le Zohar (I:35b) décrit le serpent primordial du gan Eden comme étant synonyme du yétser ara et de l'ange de la mort.
Cela n'a rien de surprenant, étant donné qu'ailleurs, les actions du serpent étaient orchestrées par Samaël. [Pirké déRabbi Eliézer - chap.13 ; Yalkout Chimoni - Béréchit 2,25]
En réalité, Éssav et le serpent originel sont donc les manifestations terrestres de Samaël, le Satan, la force qui défie l'humanité. Dans l'ensemble, il semble que l'ange de la mort, Satan et Samaël soient une seule et même force.

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6°/ Sé'irim :
Ce mot dans le Tanakh signifie "boucs" (chèvres), mais il est également mentionné comme un euphémisme pour "démons" par la plupart des traducteurs et commentateurs. [mentionné par exemple : A'haré Mot 17,7 (שְּׂעִירִם) ; Yéchayahou 13,21 ; 34,14 ]
La corrélation entre ces types de démons et les boucs est qu'ils sautillent et dansent comme des boucs (chèvres) [Rachi - A'haré Mot 17,7], ou peut-être qu'ils ressemblent à des boucs [Radak et Rambam].
Le terme peut également être lié à séar, qui signifie "poil" ou "terreur", ainsi nommé parce que ces créatures étaient poilues ou effrayaient les gens. [Na'houm 1,3 - Ibn Ezra]
D'autres sont mentionnés par leur nom, notamment :
- Hormin (הוּרְמִין), le fils de Lilith (Baba Batra 73a. D'autres l'appelent : "Hormiz" (הוֹרְמִיז) - Sanhédrin 39a, Tossafot, Rachbam),
- 'Hamat (Sanhédrin 101a - Rachi. D'autres suggèrent qu'il s'agit du nom d'un sorcier),
- Shinadon (midrach Béréchit rabba 36,3),
- Ben Temalion (Méilah 17b - בֶּן תְּמַלְיוֹן),
- et Yossef le démon (Yossef chéda - יוֹסֵף שֵׁידָא - qui a profané le Shabbath - Erouvin 43a. Mais qui a également parlé à Rav Yossef et Rav Papa - Pessa'him 110a).

Ceux-ci et d'autres sont des exemples de noms qui se distinguent parmi une myriade d'esprits non identifiés.

La puissance d’un ‘Amen’ …

+ La puissance d’un 'Amen' … 

Il est bon de faire attention à bien répondre amen au Kadich et à la Kédoucha, et il faut surtout pas parler durant ces passages importants de la prière.
Plus que tout, il faudra faire attention à bien se concentrer pour répondre : "Amen yéhé chémé raba mévara’h lé’alam lé’almé almaya" ( = Amen, Que le Nom du Seigneur soit béni à tout jamais …)

Nos Sages écrivent dans la guémara (Shabbath 119b) :
"Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne : "Lorsqu'une personne répond : Amen yéhé chémé rabba" de toutes ses forces [c'est-à-dire en étant parfaitement concentrée], on déchire la sentence prononcée à son encontre, comme il est dit : "Les décrets furent annulés en Israël quand le peuple s'est dévoué à rendre grâce à Hachem" ...
Même si l'on trouve chez cet homme des soupçons d'idolâtrie, on lui pardonnera […]

Reich Lakich enseigne : Quiconque répond : ‘Amen , yéhé chémé raba …’  de tout son cœur verra s’ouvrir, devant lui, les portes du Gan Eden, car il est écrit :
"Ouvrez les portes, pour que puisse entrer un peuple de justes, gardien de la confiance (=chomer émounim  - Yéchayahou 26,2)
Ne lis pas : ‘gardien de la confiance’ (chomer émounim), mais : ‘ché-omrim amen’ (=qui disent amen).
Car, que signifie répondre Amen ?

C’est faire valoir sa confiance en D., qu’Il est un D. juste, droit et digne de confiance, comme cela est compris dans ce mot (אמן), acronyme de : él Mélé’h Néémane = D., Roi de confiance (אל מלך נאמן).
Amen (אמן) singnifie, dans son explication la plus large (אל מלך נאמן), D., Roi de confiance, Je crois en toi (= ani maamin [bé’ha] - אני מאמין dont la 1ere lettre de chaque mot et la dernière du 2e forment aussi le terme : Amen – אמן). "
[Fin du passage de la guémara Shabbath 119b]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'explication suivante :
Lorsque nous faisons des fautes (que D. nous en préserve), les anges Accusateurs parlent contre nous.
Ils déclarent que justice doit être faite, car nous avons déshonoré le Roi.
Si nous disons : "amen yéhé chémé raba", cela révèle que notre désir principal est d'augmenter l'honneur d'Hachem.
Si parfois nous fautons, alors ce n'est pas volontaire. Cela n'est évidemment pas un signe de rébellion.
Ainsi, le "amen yéhé chémé raba" nous protège et nous aide à atteindre le pardon de nos fautes.

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+ Supplément :

Le Midrach Rabba (Dévarim 7) rapporte que rien n’a autant de valeur que le ‘amen’ prononcés par les juifs.

Le midrach Tan’houma (paracha Tsav) rapporte :
"Celui qui répond ‘amen’ dans ce monde-ci méritera de dire ‘amen’ dans le monde futur, comme il est écrit : "Béni soit l’Eternel pour toujours, amen et amen" (Téhilim 89,53)
Pourquoi  le mot ‘amen’ est-il répété 2 fois ?
Le 1er ‘amen’ dans ce monde-ci, et le 2e ‘amen’ dans le monde futur. "

Le Pélé Yo’éts émet une opinion similaire : " les 'Amen, yéhé chémé Rabba …', Baré’hou et la Kédoucha se tiennent au sommet du monde et les hommes n’en ont pas conscience. "

Le ‘Hida (dans le Kécher Goudal) remarque : "Il faut faire très attention à répondre ‘amen’ avec une grande concentration car la punition de celui qui manque un ‘amen’ par mépris est sans limites. "

Le Rav Aharon ben Barou’h Halévy explique :
"Le terme ‘amen’ permet le maintien et la consolidation de tous les univers, supérieurs et inférieurs.
Tous ces mondes dépendent du ‘amen’, car il représente le début, la cause, la source … de tout le côté positif des bénédictions qui elles-mêmes, proviennent de la bénédiction suprême.

Décrire ce processus et l’abondance des bienfaits qui en résultent dépasse l’entendement des êtres humains.
La force de ce mot emplit tout l’espace, déborde de tous les côtés, dans toutes les dimensions.
Tout est en lui et rien ne lui manque ni du point de vue de ce qui est révélé ni dans le domaine caché (de la Torah).

Le mot ‘amen’ contient des secrets merveilleux, d’une profondeur extraordinaire, des secrets insondables qui dépassent l’entendement humain.
Qui peut prétendre raconter les manifestations de la puissance Divine ? "

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-> "Sachez que le fait de répondre Amen a une influence très bénéfique sur la personne, aussi bien matérielle que spirituelle, et éloigne les maladies de son foyer.
Chacun d'entre nous doit réfléchir à ce qui est plus important pour lui : "préférons-nous aller chercher l'aide des médecins ou répondre Amen à haute voix, qui est une ségoula merveilleuse pour être épargné de tous ces maux et produire de grandes délivrances dans tous les domaines."
[rabbi Eliyahou Raata - rapporté dans La voie à suivre du rabbi David Pinto - Vayétsé 5777 (n°960]

-> "Il est écrit : "Ouvre les portes, pour que puisse entrer le peuple juste, gardien de la loyauté (chomer emounim)".
Le fait de répondre Amen renferme le pouvoir d'ouvrir les portes du Gan Eden, et d'amener la bénédiction sur le monde.
Il est simplement extraordinaire de constater comment un mot si petit peut produire des effets si gigantesques!"
[rabbanite Meïzlich - fille de l'Admour de Bobov - rapporté dans La voie à suivre du rabbi David Pinto - Vayétsé 5777 (n°960)]

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b'h voir également :
- le kaddich : https://todahm.com/2020/03/22/le-kaddich
- https://todahm.com/2019/07/07/9498-2
- https://todahm.com/2020/09/21/15035-2

Israël = un concentré 7 en 1 …

+ Israël = un concentré 7 en 1 ...

Les juifs sont les descendants des 3 Patriarches (Avraham, Its’hak et Yaakov) et des 4 Matriarches (Sarah, Rivka, Ra’hel et Léa).
Leur grandeur et leur sainteté ont été transmises à chaque "enfant d’Israël".

D'ailleurs, il est intéressant de remarquer que le nom Israël (ישראל) contient en lui (en acronyme) les noms de tous les Patriarches et Matriarches :
- la lettre youd = ' = Its’hak (צחק') et Yaakov (יעקב) ;
- la lettre shin = ש = Sarah (שרה) ;
- la lettre réch = ר = Ra’hel (רחל) et Rivka (רבקה) ;
- la lettre aléph = א = Avraham (אברהם) ;
- la lettre laméd = ל = Léa (לאה).

=> Trop fier(e) de faire partie du peuple d'Israël, descendant et héritier des qualités/de la grandeur des 7 (Matriarches et Patriarches).
Merci Hachem !!! 🙂