Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Comme aux jours de votre sortie d'Egypte, Je vous ferai voir des merveilles" (Mi'ha 7,15)

-> Un pauvre gagne soudain 10 000 pièces d'or d'un seul coup. Naturellement, il en est très heureux. Par la suite, il en gagne encore 20 000, et il est également ravi. Mais comparé au sentiment de joie qu'il a éprouvé lorsqu'il était pauvre, son sentiment de joie actuel est insignifiant, car son premier gain l'a catapulté d'une pauvreté abjecte à une richesse fabuleuse.
Pour éprouver le même degré de plaisir que la première fois, il devrait gagner des centaines de milliers.

L'analogie : Hachem nous a délivrés d'Egypte, de l'esclavage, en accomplissant pour nous des miracles et des prodiges. Ce fut notre première expérience de ravissement.
Rapidement, si D. le veut, de nos jours, Il réalisera à nouveau des miracles et des merveilles pour nous.
Sur la base de l'analogie ci-dessus, si on la compare à notre expérience originale du plaisir, on pourrait supposer que le plaisir que nous éprouverons lors de notre Délivrance finale (guéoula) à venir ne sera pas du tout considéré comme un plaisir, puisque nous avons déjà expérimenté le plaisir intense de Délivrance d'Egypte.
Cependant, Hachem accomplira pour nous un nombre incalculable de miracles et de merveilles dans le futur, dépassant de loin le nombre de miracles qu'Il a accomplis au cours de la sortie d'Egypte ...

C'est ce qu'implique le verset "Comme à l'époque de votre sortie d'Egypte, je lui ferai voir des prodiges."
Même en comparaison avec le plaisir originel d'être délivré d'Égypte, notre expérience future du plaisir avec la Délivrance de cet exil final sera un véritable plaisir, parce que dans la Délivrance future : "Je vous ferai voir des merveilles [innombrables]".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

<--->

[éventuellement, cela peut être une des raisons de se rappeler quotidiennement de la sortie d'Egypte, dont la traversée de la mer Rouge, et avec beaucoup de détails lors du Séder de Pessa'h. En effet, plus on se rappelle de ces miracles, plus Hachem aura besoin de nous en faire des encore plus énormes et nombreux lors de la guéoula finale. ]

<---------->

+ Miracles et émouna :

-> Nos Sages (Mékhilta déRabbi Yichmael Béchala'h & Béra'hot 12b) disent que dans la rédemption future et finale, nous connaîtrons des miracles qui dépasseront même ceux que nous avons connus en Égypte.
Nous pourrions donc supposer que même les réchaïm se repentiront à cette époque. Cependant, le rav de Brisk a dit au rav Moché Sternbuch que ce n'est pas le cas. Il a expliqué que seuls ceux qui contemplent constamment les merveilles d'Hachem seront capables de reconnaître qu'Il est le Créateur et Celui qui accomplit les miracles, parce que le mauvais penchant agit en tandem avec les miracles, et qu'un effort est nécessaire de notre part pour le surmonter.

Même les miracles dévoilés ne sont pas une recette automatique pour la foi, s'ils ne sont pas précédés d'un niveau de foi intensifié.
Le rav Sternbuch se trouvait un jour avec le rav de Brisk lorsqu'un visiteur américain est entré et a dit : "Nous vivons dans une génération de hester panim (de dissimulation de la Présence Divine). Si seulement Hachem nous montrait des miracles ouverts, la nation entière se repentirait et deviendrait pratiquante".
Le rav de Brisk a répondu que quelqu'un qui vit sa vie conformément aux désirs de son cœur continuera à vivre ainsi même s'il est témoin de miracles (même ceux accompagnant la venue du machia'h!).
Seule une personne qui n'est pas têtue ou pleine de désirs (égo, matérialité) sera en mesure de contempler les événements correctement et de reconnaître la main d'Hachem et Ses grandes miséricordes.

C'est pourquoi nous devons nous préparer à la venue de machia'h en travaillant nos midot et en contemplant les actions d'Hachem afin d'atteindre la vraie foi.

Le rav de Brisk a ajouté que les gens pensent que lorsque machia'h viendra, tout le monde deviendra juste du jour au lendemain, mais ce n'est pas le cas. Nous devons nous préparer à la venue de machia'h en nous connectant complètement à Hachem.
Sans ce lien, il sera difficile de se dissocier entièrement des pensées hérétiques, même une fois que machia'h sera venu.

[ En ce sens, par exemple] au lieu de nous concentrer sur les miracles, nous devrions nous concentrer sur l'œuvre d'Hachem dans la nature elle-même si nous voulons atteindre la foi.
Plus nous reconnaissons les "miracles cachés" du Créateur inhérents à la "nature", et Sa Providence divine directe dans notre vie quotidienne, plus nous atteindrons une véritable émouna inébranlable.

Un jour, quelqu'un a parlé avec enthousiasme au rav de Brisk de la possibilité de faire des appels téléphoniques longue distance vers des endroits éloignés dans le monde entier (ce qui était une innovation à l'époque).
Le rav de Brisk répondit qu'il était lui-même stupéfait par le fait que cette personne se tenait devant lui et qu'il pouvait l'entendre. Ce n'était pas moins étonnant que le téléphone.
Même si les gens sont généralement plus impressionnés par les innovations, le fait d'avoir des sens (ex: voir, entendre) qui fonctionnent correctement n'est pas moins miraculeux que n'importe quelle invention moderne. [surtout qu'en se focalisant sur les innovations modernes, on renforce l'idée que l'homme est fort et n'a pas tant besoin d'Hachem. ]
Le rav de Brisk a eu la chance d'atteindre le niveau où il a vécu en réalisant concrètement que la nature n'existe pas et que tout est déterminé par le décret Divin.

<------------------------->

+ Bonus :

-> Il peut être intéressant de constater une similitude entre la génération de la sortie d'Egypte et celle de la guéoula. Il ne faut pas négliger l'incroyable niveau qu'elle a pu obtenir suite au processus de libération d'Egypte.

-> Prise au pied de la lettre, la déclaration de Rabbi Akiva selon laquelle "la génération du désert n'a aucune part dans le monde à Venir" est vraiment déconcertante, comme le note la guémara ( Sanhédrin 108a) elle-même immédiatement après avoir cité cette déclaration.
Selon le rabbi de Berditchev l'explication est que la génération élevée qui a quitté l'Égypte, ayant fait l'expérience des miracles d'Hachem et du don de la Torah, ne connaîtra pas de véritable nouveauté avec l'arrivée de machia'h.
Ceci est conforme à l'enseignement du Maguid de Mézéritch selon lequel "les gens de la génération du désert (celle qui a quitté l'Egypte) n'ont aucune part dans le monde à Venir, mais ils ont une part dans des mondes plus élevés que ce monde". En d'autres termes, ils sont si élevés qu'ils ne peuvent apprécier pleinement que les niveaux qui transcendent le monde à Venir.

-> Dans les mots du rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Shavouot) :
"La raison pour laquelle le peuple juif aspire à l'ère messianique n'est pas le plaisir physique anticipé, à D. ne plaise, ni la détente, ni l'abondance de luxe matériel.
La raison principale est notre désir de comprendre la grandeur d'Hachem. Dans ce monde, des efforts considérables sont nécessaires pour comprendre un minimum de Sa grandeur. Mais à l'ère messianique, nous atteindrons une compréhension infinie et illimitée.

La génération du désert avait été témoin de miracles lors de la traversée de la mer Rouge ; elle y avait vu la grandeur de D., comme l'affirment les Sages : "Une simple servante a vu à la mer Rouge ce que les prophètes Yéchayahou et Yé'hezkel n'ont pas vu" (Mékhilta - Béchala'h chira 3), et a proclamé : "Voici mon Dieu, et je le glorifierai" (Béchala'h 15,3).
Peu après, ils se sont trouvés sur le mont Sinaï, où ils ont également contemplé la grandeur illimitée de D.
La génération du désert ayant tout vu, il ne lui restait plus rien à saisir dans le monde à Venir. (Shné Lou'hot haBri sur Vaét'hanan 5,21-22).

Comme nous l'avons mentionné précédemment, la raison principale pour laquelle nous attendons et anticipons la venue de machia'h n'est pas due aux plaisirs physiques, mais plutôt pour atteindre une compréhension de la grandeur infinie de D., comme le dit le verse : "Le monde sera rempli de la connaissance de D." (Yéchayahou 11,9).
Or, lorsque quelqu'un attend une chose qu'elle désire atteindre, mais qu'elle n'a pas la moindre idée de ce qu'est cette chose, car elle ne l'a jamais atteinte auparavant, elle ne l'attend que dans une mesure limitée, dans la mesure où elle n'a jamais fait l'expérience de cette bonté.
Mais si elle a déjà fait l'expérience de ce plaisir, elle le connaît et l'attend donc avec beaucoup plus d'impatience.

Par conséquent, nous attendons et anticipons la venue de machia'h parce que nous voulons comprendre la grandeur de D., car c'est là notre plaisir premier, comme le dit le verset susmentionné : "Le monde sera rempli de la connaissance de D."
D'où vient donc que nous ayons une idée du plaisir futur que nous éprouverons à servir Hachem, pour nous permettre d'attendre et d'anticiper véritablement l'arrivée de machia'h?
C'est grâce à notre compréhension similaire de D. au mont Sinaï, lorsque la Torah a été donnée. "

Plus les juifs continuent de réaliser la volonté d'Hachem, plus Hachem se "couronne" de fierté à leur égard, les comblant de plus en plus de bontés.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h (n°3) ]

A l'avenir, Hachem parlera avec chaque juif, comme le dit le verset : "Vos fils et vos filles prophétiseront" (Yoel 3,1).
[midrach Tan'houma Mikets 2]

<--->

[selon le rabbi de Berditchev (Chémini 11,1-2), de même que Moché a refusé d'être nourri par du lait d'une égyptienne, car il était destiné à la prophétie en tant que messager de la Chékhina, alors de même chaque juif doit être vigilant à la pureté de sa bouche, car elle sera ce qui nous permettra de parler avec Hachem. ]

Lorsqu'une personne croit avec une foi totale que Hachem, est notre Père, et qu'Il se réjouit d'accorder de la bonté à Sa nation Israël, puisqu'Il est capable d'accorder de la bonté à tous les mondes, alors une telle personne ne manquera de rien.
Chaque fois qu'elle demande à Hachem d'avoir pitié de sa nation, Il répondra certainement à sa demande.
[ D. récompensera la émouna (foi) implicite de la personne en Lui en exauçant ses demandes. ]

... Mais si une personne n'y croit pas implicitement, elle sera démunie car elle n'aura pas réussi à éveiller le désir d'Hachem de nous accorder la bonté.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

Les bénéfices de nos souffrances (4e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (4e partie) :

+ Les souffrances nous poussent à se tourner à D. en prières :

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Darké Avoda) enseigne :
"Le midrach (Yalkout Chimoni - Toldot 110) dit : "Pourquoi les Patriarches [et Matriarches] n'ont-ils pas pu avoir d'enfants? Parce qu'Hachem désire les prières des tsadikim".

En fait, les Richonim s'interrogent sur le concept même de la prière. La prière peut-elle réellement faire changer l'avis d'Hachem?
Et comment pouvons-nous faire la prière et essayer de changer la volonté d'Hachem, ne devons-nous pas accepter avec amour tout ce qu'Il nous impose, car "tout ce qu'Hachem fait est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b) ?
[...]

Or, Hachem est bon et accorde la bonté à tous ; c'est pourquoi Il désire que l'homme grandisse, se renforce et atteigne la perfection. Lorsqu'une personne est dans la souffrance et l'inquiétude, sa prière et ses cris à Hachem sont plus puissants que lorsque sa vie est tranquille. Ainsi, Hachem donne à une personne l'opportunité de produire une prière authentique et qui vient du plus profond de son cœur, afin que la personne grandisse à travers sa prière.
C'est ce que veulent dire nos Sages lorsqu'ils affirment qu'Hachem a rendu les Patriarches [et Matriarches] stériles parce qu'Il désire les prières des tsadikim ...

Lorsqu'une personne se trouve dans une situation difficile et qu'elle prie, sa prière jaillit des profondeurs de son cœur, et elle grandit et devient plus forte.
Il s'agit en fait d'un verset explicite : Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12). Lorsqu'Hachem aime quelqu'un et qu'Il désire sa perfection, Il lui apporte souffrance et réprimande. Cela lui permettra de crier à Hachem avec un cœur brisé, lui donnant une force et une croissance spirituelles, et cela lui permettra d'avancer vers de nouveaux niveaux de spiritualité fondamentalement plus élevés.

Car l'essence de la prière est de changer une personne et de l'amener sur un terrain nouveau et inexploré.
La prière n'est pas simplement la récitation de textes ; son but est de transformer une personne et de l'aider à s'élever d'un niveau à l'autre.
Bien qu'il ait été décrété à l'origine que la personne devait endurer une certaine épreuve, c'était à l'époque, avant la prière.
Aujourd'hui, après que sa condition spirituelle se soit améliorée, la personne se trouve dans une nouvelle situation, et elle peut espérer qu'Hachem l'aidera et la sauvera. Ce n'est pas que la volonté d'Hachem ait changé, mais plutôt que le décret initial ne concernait que la personne dans son état spirituel antérieur ...

Le but de la prière est donc clair. La prière ne permet absolument pas de "changer l'esprit d'Hachem", c'est la stature spirituelle de la personne qui fait la prière qui est modifiée.
Après la prière, ayant subi une transformation spirituelle, elle est une nouvelle personne, à laquelle le décret original ne s'applique pas ...

Toute prière est une reconnaissance de la grandeur d'Hachem ; plus la prière est puissante et authentique, plus la personne en sortira grandie.
Les souffrances doivent également être comprises dans cette optique. Leur but est de nous éveiller et de nous renforcer ... Le but de la souffrance que nous éprouvons est de nous inciter à nous engager dans une téchouva complète ...
Il convient d'ajouter que cela s'applique également au peuple juif dans son ensemble. Toutes les relations d'Hachem avec la nation juive suivent ce chemin ; Hachem désire élever le peuple juif au plus haut niveau, et le chemin de la croissance passe uniquement par ces voies [la prière et la téchouva]...

Lorsqu'Hachem aime une personne, Il lui donne des souffrances et des circonstances défavorables afin qu'elle fasse une prière [sincère] ..."

<--->

-> Selon le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - 101) :
"Lorsqu'un individu ou un groupe de personnes souffre, il a la mitsva de prier abondamment et d'implorer le Créateur, dans l'espoir qu'Hachem écoutera leurs cris et les sauvera de la calamité.
Dans de tels cas, la situation difficile est la raison de la prière ; en raison de leurs difficultés, les gens ont prié Hachem, qui les a écoutés et les a sauvés.

Parfois, cependant, c'est le contraire qui se produit : la prière est la cause de la souffrance, c'est-à-dire que si Hachem a envoyé la difficulté, c'est parce qu'Il voulait entendre la prière. Et cela devrait nous enseigner la valeur et la grandeur considérables de la prière, qu'Hachem la désire tellement qu'Il est prêt à placer quelqu'un dans une situation douloureuse simplement pour entendre ses cris de prière!
[...]

Nous voyons que la situation difficile dans laquelle se trouvait le peuple juif [en Egypte] lorsqu'il se trouvait au bord de la mer Rouge n'était due qu'à la douceur de ses cris vers Hachem...
[le midrach (Chémot rabba 21,5), nous rapporte que le peuple juif est arrivé à la mer Rouge avec d'un côté une mer très agitée, et de l'autre des égyptiens surarmés, et tout cela pour qu'ils n'est plus qu'une option : crier à Hachem. Le midrach demande : Pourquoi Hachem a-t-il orchestré une telle situation? Car Il désire nos prières.
Le 'Hazon Ich répondait à ceux qui avec des difficultés : "Cela signifie que [papa] Hachem [qui t'aime] a très envie de t'écouter!" ]

Le peuple juif a été créé [au moment de la sortie d'Egypte] ; Hachem a organisé les événements de manière à ce qu'ils trouvent Sa faveur grâce à la prière.
Il en a été de même lorsqu'il s'est agi d'établir les fondations du peuple juif par nos Patriarches et Matriarches. Hachem s'est arrangé pour qu'ils aient besoin de trouver Sa faveur par le biais de la prière. Comme nous le dit la guémara (Yébamot 64a) : "Pourquoi nos Patriarches étaient-ils stériles? Parce qu'Hachem désire les prières des tsadikim".
Le midrach (Chir haChirim - chap.2 14,8) contient une déclaration similaire : "Pourquoi les Matriarches étaient-elles stériles? Parce qu'Hachem voulait les entendre Lui parler".

Le secret de la grandeur et de la préciosité de la prières réside dans le fait qu'à travers la prière, une personne reconnaît de plus en plus qu' "il n'y a rien d'autre que Lui", qu'aucune puissance au monde n'est capable d'apporter un soulagement autre qu'Hachem lui-même, à Qui la personne prie et fait ses demandes.
Et plus on acquiert cette reconnaissance, plus on peut être assuré que notre prière sera acceptée et que nos demandes seront exaucées."

<--------------->

+ Les souffrances nous amène à la téchouva :

-> Selon le Ram'hal (Dére'h Hachem - vol.2 - 3,5) :
"Il est possible qu'une personne soit un tsadik ayant commis certaines fautes, ou un bénoni, dont les mérites et les fautes se valent, et qu'il soit décrété qu'elle soit inspirée pour faire téchouva.
Cette personne recevra des souffrances du Ciel pour l'inciter à prêter attention à ses actes et à les examiner. Mais il ne s'agit pas des "souffrances d'expiation", dont la fonction est de nettoyer une personne de ses fautes dans ce monde ; il s'agit plutôt de "souffrances d'inspiration", pour motiver une personne à faire téchouva.
En vérité, les punitions n'ont été créées qu'en dernier recours, lorsqu'une personne ne parvient pas à faire téchouva. Ce qu'Hachem désire vraiment, c'est que la personne ne commette pas de faute en premier lieu, et si elle le fait, qu'elle fasse téchouva.
Si, toutefois, elle ne parvient pas à faire téchouva, elle doit alors subir une punition pour éviter d'être complètement détruite.

Une personne reçoit donc d'abord des souffrances [ "d'inspiration"] qui l'incitent à faire téchouva ; si elle ne le fait pas, elle doit subir des souffrances d'expiation.
C'est ce que veut dire Eliyahou lorsqu'il dit : " Il leur ouvre les oreilles au châtiment et leur dit qu'ils doivent se repentir de leurs fautes" (Iyov 36,10)."

<--->

-> Le rav Avraham Grodzinski (Torat Avraham) nous enseigne :
"L'idée que l'on doit se réjouir de ses souffrance ne s'applique pas seulement à des individus individuellement ; cela a été dit à tout le peuple juif.
La michna (Béra'hot 54a) dit explicitement : "Une personne doit rendre grâce pour les difficultés tout comme elle le fait pour la bonne fortune".
La guémara (Béra'hot 60b) explique cela comme signifiant qu'on doit "accepter les souffrances avec joie".
Lorsqu'une personne souffre, on attend d'elle qu'elle ressente le même bonheur/joie que celui qu'elle éprouverait en cas de bonne fortune. Les deux moyens d'atteindre ce bonheur sont de prendre conscience de 2 vérités, l'une physique/matérielle (limitée et temporaire) et l'autre spirituelle (éternelle et infinie) ...

La deuxième, la vérité spirituelle qu'une personne doit reconnaître pour atteindre la joie [dans la souffrance] est le fait qu'Hachem l'aime, comme le dit le verset : "car Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12). Si Hachem ne continuait pas à aimer une personne même après qu'elle ait fauté, Il ne l'affligerait pas, mais la laisserait simplement périr dans son état de faute, à D. ne plaise.
Comme nous l'ont dit nos Sages (michna Sanhédrin 46a) : "lorsqu'un juif, même un juif racha, souffre, Hachem lui-même souffre (avec lui), s'exclamant pour ainsi dire : "J'ai mal à la tête! Mon bras me fait mal!". Pourtant, en raison de Son grand amour même pour le racha, Hachem est prêt à endurer cette douleur en lui envoyant des souffrances, afin de le sauver de ses fautes.
Peut-être que, par sa souffrance, le racha fera téchouva et méritera la vie éternelle ...

Ces punitions viennent de l'amour d'Hachem pour un fils, car les souffrances sont la dernière option pour inspirer une personne à faire téchouva. Si une personne était inspirée pour faire téchouva en étudiant la Torah ou en se faisant réprimander sans souffrir, Hachem ne lui enverrait pas ces messagers de souffrance, comme le dit Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,11)."

<--->

-> Selon le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Nitsavim) :
"Toute personne réfléchie sait qu'Hachem ne punit pas une personne par désir de vengeance ...
Au contraire, toute souffrance est pour le bien de la personne. Le mot "yissourim" (souffrance) vient de la même racine que "moussar" (châtiment).
En effet, grâce aux yissourim, aux souffrances, son cœur est brisé et elle est prête à faire téchouva, comme le dit le verset : "Les sacrifices préférés d'Hachem sont un esprit brisé ; un cœur brisé et écrasé, Hachem, Tu ne le rejetteras pas" (Téhilim 51,19).

Le Gaon de Vilna a comparé cela à une personne qui souhaite semer un champ pour produire des récoltes. Il doit d'abord labourer le champ, briser la terre dure en mottes et les retourner. Sinon, il est impossible pour la graine de pénétrer dans le sol.
Il en va de même pour le cœur humain. Les souffrances sont ce qui "laboure" le cœur d'une personne, l'adoucissant et le rendant "brisé et écrasé". C'est alors que les graines de l'inspiration peuvent prendre racine et germer, produisant le fruit de la téchouva."

<--------------->

+ Les souffrances permettent d'obtenir davantage de spiritualité :

-> "Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : Hachem a donné 3 cadeaux spéciaux au peuple juif, et tous ont été donnés par l'intermédiaire des souffrances : la Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir (olam aba)" (guémara Béra'hot 5a).

=> Pourquoi ces 3 choses en particulier ont été données par le biais de souffrances?

Le Maharal (Déré'h 'Haïm - Introduction) explique :
- la terre d'Israël = la terre Sainte ; son sol même est spirituellement déconnecté des autres terres, et il se situe sur un plan intellectuel supérieur. Sinon, son air ne rendrait pas plus sage que celui des autres pays (voir guémara Baba Batra 158b) ; il ne serait pas non plus particulièrement adapté à la prophétie.
- la Torah = qui est la sagesse d'Hachem, n'a pas de caractère physique (ce n'est que spiritualité, Divinité).
- cela est d'autant plus vrai dans le monde à Venir, où l'on ne mange pas et où l'on ne boit pas, où l'on est entièrement séparé de l'aspect physique/matériel.

C'est pourquoi ces 3 choses sont appelées "cadeaux", car les cadeaux sont des choses auxquelles le bénéficiaire ne peut prétendre, mais qui lui sont accordées par quelqu'un d'autre.
De même, parce que l'être humain a un corps physique, il n'a aucun droit à ces choses, qui sont de nature spirituelle et déconnectées de la matérialité.
C'est pourquoi ces trois choses n'ont été données que par l'intermédiaire des souffrances, qui diminuent la matérialité du corps d'une personne, la rendant ainsi capable de recevoir ces choses saintes et spéciales.

<--->

-> Ailleurs, le Maharal (Déré'h 'Haïm 6,6) écrit :
Lorsqu'une personne se voit infliger des souffrances, elle devient apte à recevoir la Torah.
C'est ce que nos Sages (Béra'hot 5a) disent : "Hachem a donné 3 cadeaux spéciaux au peuple juif, et tous ont été donnés par des souffrances : la Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir.
La Torah, comme il est dit : "Heureuse la personne qu'Hachem châtie, à qui tu enseignes Ta Torah" (Téhilim 94,12).
Cela est dû au fait que la Torah est sagesse et intelligence, ce qui n'est pas physique ; par conséquent, une personne ne peut atteindre ce niveau sans réduire son attache à la matérialité.
Cela est possible grâce aux souffrances, qui diminuent la matérialité d'une personne et lui permettent d'atteindre le niveau de spiritualité requis.
C'est pourquoi la Michna (Pirké Avot 6,6) affirme que "l'acceptation de la souffrance" est l'un des moyens d'acquérir la Torah, car celui qui accepte la souffrance est prêt à réduire l'aspect physique de son corps, qui est un défaut qui l'empêche de recevoir la Torah.

Les souffrances sont capables d'éliminer ce défaut, comme le dit la guémara (Béra'hot 5a) :
"Reich Lakich dit : Le mot 'brit' (alliance) est mentionné avec du sel (Kora'h 18,9) avec des souffrances ... et le mot brit est également mentionné les souffrances (Ki Tavo 28,69) ... De même que le mot 'brit' mentionné avec le sel implique que le sel purifie la viande, de même la brit mentionnée avec les souffrances indique que les souffrances purifient une personne de ses fautes."

Cela signifie que, tout comme le sel purifie la viande, la souffrance purifie le corps d'une personne, le perfectionne et lui permet de recevoir la Torah non physique.
[ainsi, la souffrance permet d'accueillir en nous davantage de spiritualité. ]

<--->

-> Enfin, on peut rapporter l'enseignement du Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haYissourim - chap.3) suivant :
Rabbi Akiva a dit : "Les souffrances sont précieuses" (guémara Béra'hot 5a).

Les souffrances sont si précieuses car ... elles nettoient et purifient l'âme d'une personne et la débarrassent de sa contamination/impureté (de ses fautes), ce qui permet à une personne de s'éloigner de la matérialité.
Ce niveau est plus élevé que tous les autres, car une telle personne ... devient un ben Olam Haba (monde à Venir).

La Torah est toujours fraîche et nouvelle

+ La Torah est toujours fraîche et nouvelle :

-> Lorsqu'une personne investit toute son énergie dans l'étude de la Torah, elle trouvera toujours une nouvelle excitation et un nouvel intérêt pour la Torah.
En ce sens la guémara (Erouvin54b) affirme : "Les paroles de la Torah sont chères à ceux qui les étudient à chaque instant, comme elles l'étaient au tout premier moment. Elles sont comparées au sein d'une mère. De même qu'un nourrisson trouve un nouveau lait chaque fois qu'il tète, de même l'érudit en Torah trouve un nouveau sens chaque fois qu'il étudie".

La Torah ne vieillit jamais, puisqu'elle se renouvelle constamment.
En un sens, cela s'applique même à Hachem, comme l'écrit le midrach (Béréchit rabba 49,2) : "Il n'y a pas de jour où Hachem ne développe pas de nouvelles idées de Torah dans le Beit Din du Ciel."
Pour cette raison, nous récitons les bénédictions sur l'étude de la Torah au présent, "noten haTorah", par opposition au passé, "natan haTorah". Le don de la Torah est un processus continu, qui se renouvelle chaque jour.

-> Dans le monde physique/matériel, rien n'est nouveau, comme l'a dit le roi Shlomo : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Kohélet 1,9). La Torah, cependant, est au-dessus du soleil. Elle est toujours nouvelle.
En effet, selon la guémara (Shabbath 30b) : "Quel bénéfice l'homme tire-t-il de tous ses travaux sous le soleil?" (Kohélet 1,3). Il n'a aucun bénéfice de ses efforts sous le soleil, mais il bénéficie de ses efforts dans la Torah, qui ont précédé le soleil".

Le Bat Ayin ('Hanoucca) écrit qu'il n'y a pas de renouvellement constant "sous le soleil", mais qu'il y a un renouvellement constant dans la Torah.
Le Zohar (Introduction 5a) commente que le verset : "Comme les nouveaux Cieux et la nouvelle Terre que Je fais" (Yéchayahou 66,22), est écrit au présent, pour nous enseigner qu'Hachem crée constamment un nouveau Ciel et une nouvelle Terre à travers les nouvelles connaissances de la Torah que le peuple juif développe. La Torah étant au-dessus du soleil, le monde entier peut être renouvelé par la Torah.

"Comme des jardins le long d'un fleuve, comme des tentes dressées par Hachem" (Balak 24,6).
Pourquoi ce verset mentionne-t-il les fleuves à côté des tentes? Tout comme les fleuves font passer une personne de l'impureté à la pureté (lorsqu'elle s'y immerge), les tentes (dans lesquelles on étudie la Torah) font passer une personne de la culpabilité (de nos fautes) au mérite".
[guémara Béra'hot 16a]

<--->

[ nos Sages Sages comparent la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a).
de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah. ]

En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs

+ En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs :

-> Avant de donner la Torah aux Bné Israël, Hachem l'a d'abord proposée aux autres nations.
Le Sfat Emet explique que chaque nation s'est vu attribuer une part de la Torah, qui est la source de leur force vitale. Puisque la Torah est la force vitale de toutes les créations, chacune doit avoir une part dans la Torah. Sinon, elle ne pourrait pas exister.
Il est évident que la part attribuée aux nations était inférieure à celle des Bné Israël, mais elles avaient tout de même leur part. Ce n'est que lorsqu'elles ont refusé d'accepter la Torah que leur part a été donnée aux Bné Israël.

Le Sfat Emet ('Houkat 5660) écrit : "Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah, ils ont extrait les saintes étincelles des nations du monde ... La portion et l'emprise [propres] aux 70 nations sur la Torah ... Tout cela a été donné aux Bné Israël".

Ailleurs, le Sfat Emet (Béréchit 5636) enseigne : "Nos Sages nous disent qu'avant qu'Hachem ne donne la Torah aux Bné Israël, Il l'a d'abord offerte aux descendants d'Essav et de Yichmael .... Il aurait certainement été impossible de leur donner la Torah de la même manière qu'elle nous a été donnée. Au contraire, la Torah peut atteindre des niveaux infiniment bas tout comme elle peut atteindre des niveaux infiniment hauts. Après que les nations ont refusé la Torah, Hachem nous l'a donnée à tous les niveaux, même ceux qui auraient été appropriés pour les nations"."

-> De même que les autres nations avaient une part de la Torah qui leur était destinée, les anges en avaient aussi une. C'est pourquoi les anges se sont disputés avec Moché lorsqu'il est monté au Ciel pour réclamer la Torah (voir Shabbath 88b).
La Torah est la force vitale de toute la création, depuis les profondeurs de la Terre jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, y compris les anges eux-mêmes. Les anges voulaient garder pour eux les aspects les plus sublimes de la Torah, qui correspondent aux anges célestes.
Cependant, dans le grand amour d'Hachem pour les Bné Israël, Il nous a accordé la Torah entière et ne nous a rien refusé.
Tout comme, Il nous a donné les portions des autres nations, Hachem nous a également donné les parts dans la Torah des anges.

Selon le midrach Tan'houma Yachan (Yitro 14) : "Lorsque Hachem est venu au mont Sinaï, Il a amené avec lui les plus beaux et les plus louables des anges."
[éventuellement, les anges les plus élevés sont venus pour témoigner de la grandeur de la Torah, et du fait qu'Hachem nous l'a donnée à 100%, n'en laissant aucun aspect (même les plus élevés) aux anges, ce qui témoigne de l'amour et de la confiance d'Hachem pour chaque juif!). ]

Rabbi David Abou'hatséra dit :
Les anges ont participé au don de la Torah sur le mont Sinaï, donnant de la force aux Bné Israël (ex: à chaque parole de D., les juifs étaient poussés en arrière de 12 mil (environ 14 kilomètres) [et ils mourraient], et les anges nous ont aidé à revenir et à ressusciter - guémara Shabbath 88b).
Tout cela afin qu'ils puissent avoir une sorte d'attachement aux Bné Israël, et donc être attachés à la sainte Torah.
Lorsque nous nous sommes tenus au mont Sinaï, chaque juif avait un ange qui se tenait à sa droite pour le soutenir. Puis, lorsque nous avons dit : "naassé vé'nichma", 2 anges sont descendus pour chaque juif, afin de placer sur sa tête une couronne pour naassé et une autre pour nichma. (Shabbath 88a)
A ce moment-là, les Bné Israël ont été élevés au niveau spirituel des anges, en accomplissement du verset : " J'ai dit : Vous êtes comme des anges" (Téhilim 82,6 - Sifri Haazinou 230).
Tout ceci était le résultat de la purification de leurs corps physiques, alors qu'ils se préparaient à recevoir la sainte Torah d'Hachem.

<--->

-> Autre explication sur ce qu'aurait reçu les nations en acceptant la Torah :
Le midrach (Béréchit rabba 8,2) nous apprend que 2 000 ans avant la création du monde, Hachem se réjouissait déjà de la Torah. Les Bné Israël sont mentionnés à d'innombrables reprises dans la Torah : "Parlez aux Bné Israël", "Commandez aux Bné Israël", ...
=> Ainsi, avant même la création du monde, la Torah était clairement destinée aux Bnei Yisraël. Comment aurait-elle pu être donnée aux autres nations?

Pour répondre à cette question, Rabbi Yaakov Abou'hatséra propose une nouvelle interprétation, selon laquelle Hachem n'avait pas vraiment l'intention de donner la Torah entière aux autres nations. La Torah, dans son intégralité, n'était destinée qu'aux Bnei Yisrael avant la création du monde.
Au contraire, Hachem est allé de nation en nation pour leur offrir les 7 mitsvot de Noa'h, qu'elles avaient rejetées et qu'elles avaient maintenant la possibilité d'accepter à nouveau.
Si elles acceptaient, elles seraient récompensées dans ce monde et dans l'autre, comme si elles avaient accompli toute la Torah.

Le yétser ara

+ Le yétser ara :

-> Nos Sages (Soucca 52a) disent qu'à la fin des temps (de ce monde actuel), Hachem tuera/égorgera le yétser ara.
Pourquoi le yétser ara est-il passible de mort? Qu'a-t-il fait de mal? Il a été créé pour tenter l'humanité, afin que l'homme reçoive une récompense pour avoir refusé ses tentations. S'il a bien fait son travail, pourquoi est-il à blâmer?

Le Baal Chem Tov répond : s'il n'avait fait que son travail, à savoir tenter l'homme à fauter, il n'y aurait pas eu de plaintes contre lui. Mais le yétser ara a une autre approche, qui est contraire à sa mission. Il "colore" les mitsvot de la teinte des fautes (avérot), et les fautes de la teinte des mitsvot.
Il nous embrouille jusqu'à ce que nous ne sachions plus distinguer le bien du mal et que, même avec les meilleures intentions, nous soyons enclins à fauter. Pour ce mauvais usage de sa position, il est condamnée à la destruction.

<--->

-> Nos Sages (guémara Soucca 52a) nous disent que lorsque Hachem fera mourir le yétser ara devant les yeux des tsadikim et des réchaïm, il apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne et aux réchaïm comme un simple cheveu.

Le Olélot Efraïm (maamar 232) explique que la différence entre les tsadikim et les réchaïm réside dans la manière dont ils considèrent le yétser ara. Les tsadikim considèrent chaque faute comme s'il s'agissait d'une montagne géante. Ils ne prennent aucune faute à la légère et sont donc très attentifs à ne pas écouter le yétser ara, même dans la moindre mesure.

Les réchaïm, en revanche, prennent leurs fautes à la légère, les imaginant aussi petits et insignifiants qu'un cheveu (ça va c'est rien, c'est pas si grave!). C'est pourquoi ils fautent encore et encore.
Puis, lorsqu'ils reconsidèrent leur conduite et commencent à penser à la téchouva, le yétser ara change la donne et leur montre les fautes de leur passé comme une montagne géante et insurmontable.
Le fauteur désespère alors de faire la téchouva et continue à descendre d'une profondeur à l'autre, jusqu'à ce que tout soit perdu.

Par conséquent, pour vaincre notre yétser ara, nous devons d'abord corriger notre vision de la faute. Nous devons considérer chaque faute comme une montagne géante de mal, et non comme un petit cheveu négligeable.
Si une personne enfreint ce qui semble être une petite faute, elle en viendra à fauter encore et encore, ajoutant un "cheveu" à l'autre, jusqu'à ce qu'ils forment une montagne géante. [rabbi Israël de Ruzhin]

Telle est la voie du yétser ara. Aujourd'hui, il te dit : "Fais cette petite faute." Demain, il te dira : "Fais cette plus grande faute." À la fin, il nous dit : "Va adorer les idoles." Une fois qu'une personne est déjà sous son emprise, elle est susceptible d'être d'accord. (guémara Shabbath 105b)
Les sages regardent vers la fin du chemin et réalisent où leurs pas les mèneront. Par conséquent, lorsque la première petite épreuve se présente, ils sont forts pour y résister.

Une autre explication de cette guémara est que pour les tsadikim, le yétser ara est en effet aussi grand et fort qu'une montagne, alors que pour les réchaïm, il est aussi petit et négligeable qu'un cheveu. Ceci est conforme à l'enseignement de nos Sages, selon lequel plus une personne est grande (spirituellement parlant), plus son yétser ara est grand. (Soucca 52a)
Lorsque le yétser ara vient tenter les tsadikim, il rassemble toutes ses forces pour les dominer, amassant des forces aussi grandes qu'une montagne, car sinon il n'a aucune chance de les vaincre.
Pour les réchaïm qui sont facilement tentés de fauter, le yétser ara n'a besoin que de la force d'un seul cheveu.

Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi les tsadikim et les réchaïm pleureront lorsque Hachem amènera le yétser ara pour l'égorger sous leurs yeux (voir Soucca 52a). Les réchaïm pleurent de honte pour leur incapacité à surmonter ne serait-ce que cette tentation d'un cheveu.
Les tsadikim auront également honte lorsqu'ils verront que leur yétser ara était aussi grand qu'une montagne et qu'ils n'auraient jamais été capables de le vaincre par eux-mêmes, si Hachem ne les avait pas aidés ( "Sans l'aide d'Hachem, une personne ne serait pas capable de résister à son mauvais penchant" - guémara Soucca 52b). [Ora'h lé'Haïm - Béréchit]
[rabbi David Abou'hatséra]

Dans la mesure où une personne se sanctifie, la Torah sera en mesure de l'élever et de l'amener aux plus hauts sommets. En revanche, si une personne étudie la Torah sans s'être d'abord sanctifiée, sa Torah donne de la force aux forces du mal.
Une indication à ce sujet peut être trouvée dans les lettres du mot תורה (Torah). Ces lettres sont précédées dans l'alphabet par les lettres qui composent le mot קדושה (kédoucha - sainteté).
La sainteté est une condition préalable à l'étude de la Torah. C'est pour cette raison que la toute première michna de Shass traite de la mitsva de réciter le Shéma, par lequel nous acceptons sur nous-mêmes le joug du Royaume des Cieux. Dans la mesure où une personne s'engage à respecter la royauté d'Hachem, dans la pureté de son corps et de son esprit, elle sera en mesure de s'élever grâce à l'étude de la Torah.

Le rav Naftali de Ropshitz (Zéra Kodech - Kédochim) ajoute qu'il y a 5 parties de la bouche utilisées pour prononcer les différentes lettres de l'alphabet hébraïques. Les lettres du mot קדושה utilisent les 5 parties de la bouche. Cela nous apprend qu'une personne doit sanctifier toutes les parties de sa bouche, de sorte que chaque mot soit prononcé avec sainteté. Ainsi, les mots de son étude de la Torah brilleront de perfection.
[rabbi David Abou'hatséra]