Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Chaque lecture de la Torah apporte au monde la bénédiction et la générosité du Ciel correspondant aux événements de cette paracha.
[Chla haKadoch - massekhet Pessa'him, Ner mitsva 6]

-> Il fait cette remarque à propos des korbanot (sacrifices) offerts par les princes (nési'im) des tribus pour l'inauguration du Michkan, qui a eu lieu au cours des 12 premiers jours de Nissan. Sur cette base, il est devenu habituel de lire ces portions, chacune le jour où elle a été offerte, afin de réveiller l'influence et la bénédiction qui se sont produites lorsque les korbanot ont été offerts pour la première fois.

-> Le rav Moche Za'hout (Tikoun Shovavim - p.17a) écrit que les lectures de la Torah de Shabbath et de Yom Tov provoquent des unifications dans le ciel, qui à leur tour invoquent des bénédictions spéciales dans le monde, correspondant au sujet de cette paracha.

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-> Rabbi David Abou'hatséra enseigne :
En lisant le don de la Torah dans la lecture de la paracha Yitro, l'influence du don de la Torah est ravivée.
Plus que cela, la lecture de la paracha Yitro et la bénédiction qu'elle nous apporte sont encore plus importantes que celles de Shavouot, la fête du don de la Torah (kabbalat haTorah). Nous pouvons le constater en comparant la haftara de Yitro à la haftara de Shavouot. Dans chaque cas, nous lisons sur le Maassé Merkava (le fonctionnement du char Divin), tel qu'il a été révélé aux prophètes. Puisque les juifs ont mérité une révélation de la Chékhina au mont Sinai, il est pertinent de lire la révélation de la Merkava pour la Haftara.
La différence entre les deux est que pour la paracha Yitro, nous lisons le Maasé Merkava tel qu'il est décrit par le prophète Yéchayahou (Lévouch - Ora'h 'Haïm 685). À Shavouot, nous lisons le Maasé Merkava décrit par le prophète Yé'hezkel.

Puisque la prophétie de Yéchayahou était plus grande que celle de Yé'hezkel, il semble que le renouvellement du don de la Torah le Shabbat de la paracha Yitro soit encore plus grand que celui de Shavouot, la fête du don de la Torah. C'est pour cette raison que la haftara de la plus grande révélation (celle de Yéchayahou) a été associée à la paracha Yitro, et non à Shavouot.

[l'idée latente est incroyable : une simple lecture de paracha (Yitro) est plus impactante qu'une lecture d'un jour aussi important que Shavouot! Combien nous devons chérir chaque semaine la lecture de la paracha, qui a le pouvoir de nous impacter énormément, b'h. ]

Ceci nous amène à une discussion importante sur la grande bénédiction suscitée par la lecture de la Torah et par l'étude de la Torah en général. Lorsque nous étudions les portions de la Torah associées à un Yom Tov ou à une mitsva, nous éveillons les ségoulot de ce Yom Tov ou de cette mitsva.
Par exemple, la michna stipule que bien qu'il y ait une date limite pour la récitation du Shéma du matin, si une personne dit le Shéma même après la date limite, "elle ne perd pas, comme une personne qui lit dans la Torah" (Béra'hot 9b). La signification simple de cette michna est que, bien qu'elle n'accomplisse pas la mitsva du Shéma, elle réalise quand même la mitsva de l'étude de la Torah, puisque le Shéma est constitué de versets de la Torah.
Cependant, nous pourrions nous demander pourquoi la michna doit nous dire cela. N'est-ce pas évident? Pourquoi aurions-nous pensé autrement?

Rabbi Barou'h de Mézibuzh explique que, bien qu'une personne qui récite le Shéma tardivement ait perdu la mitsva proprement dite du Shéma, elle possède toujours les ségoulot du Shéma, puisqu'elle a étudié les portions de la Torah qui composent le Shéma. Tout comme l'étude des portions de la Torah d'un Yom Tov réveille les ségoulot de ce Yom Tov, même si elles sont lues à d'autres moments de l'année, il en va de même pour la portion de la Torah du Shéma. Elle réveille la ségoula du Shéma, même si elle est lue à d'autres moments de la journée (même si l'on n'accomplit pas la mitsva du Shéma).

Remercier D. de pouvoir Le remercier

+++ Remercier D. de pouvoir Le remercier :

"Le chant des chants (chir haChirim), à Shlomo [c'est-à-dire au Roi (Hachem) à qui appartient la paix]. Qu'il m'embrasse avec les baisers de sa bouche, car ton amour est meilleur que le vin" (Chir HaShirim 1,1-2).

-> Selon la guémara (Shevouot 35b), chaque fois que le "roi Shlomo" (dont le sens littéral de son nom est "sa paix" - Shlomo) est mentionné dans Shir haChirim (à l'exception de 8,12 et, selon certains Sages, de 3,7), il fait allusion à Hachem, le Roi suprême, "à qui appartient la paix".

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Chir haChirim) enseigne :
Le verset peut être compris, sur la base des remarques de rabbi Moché Alchikh (Torat Moché sur Haazinou 32,2) sur les mots "D. tout-puissant, grand Roi, exalté par les louanges", il dit que "simplement pour le privilège de pouvoir louer le grand nom de D., nous devrions Lui chanter des chants de louange".
C'est le sens de l'expression "exalté par des louanges" : Nous louons Hachem pour le privilège de Le louer, et c'est donc pour ces louanges que nous le louons".

C'est aussi le sens du verset "Le chant des chants au Roi à qui appartient la paix" (chir hachirim acher liShlomo). Nous chantons le privilège qui nous a été accordé d'exalter Son grand Nom par des chants d'amour.
Pour les chants que nous avons mérité de chanter, nous chantons un chant supplémentaire à D. pour avoir eu le privilège de chanter ses louanges.
Ainsi, nous récitons un chant concernant les chants que nous récitons à Celui à qui appartient la paix.
[d'où le chir hachirim]

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=> En matière de gratitude, il ne suffit pas d'être reconnaissant ; nous devons aussi être reconnaissants à D. de nous avoir donné la capacité d'exprimer notre gratitude.
Il en va de même lorsqu'il s'agit de louer Hachem. Non seulement nous devons Le louer, mais nous devons aussi le remercier de nous avoir permis de le faire.

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-> Le Alchikh haKadoch commente le verset : "Car ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te béniront" (Téhilim 63,4) de la façon suivante : Quelle est la bonté qui vaut mieux que la vie?

Réponse :
Que tu m'aies donné la permission que mes lèvres Te loue, ce que ne méritent pas certains anges supérieurs.
Il faut y penser à ceci lorsque l'on récite dans le birka hamazone : "al hakol ana'hnou modim la'h" (pour tout, nous Te louons).
Autrement dit, pour tout et plus que tout nous Te bénissons sur le fait que par Ton amour Tu t'es adressé à nous les hommes (créature si basse) en nous ordonnant de Te louer, comme il est écrit : "tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras". Car Hachem notre D. nous a ainsi témoigné l'ampleur de Son affection, un amour envers Son peuple élu.
Il est impossible de ne pas se réjouir!
[rabbi Eliézer Papo - 'Hessed Laalafim]

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-> Dans la répétition de la amida, dans Modim, nous remercions Hachem de pouvoir le remercier (modim ... al chéana'hnou modim la'h).
En effet, la capacité de remerciement nous oblige à se focaliser sur ce que l'on a, et notre vie devient alors tellement plus belle!
Ce que l'on pense être manquant est en réalité tellement minime face à l’immensité de ce que l'on a!
Plutôt que de passer ma vie à courir après ce que je n'ai pas, j'apprécie tout ce que j'ai, et qui est déjà énorme!

Hachem n'a pas besoin de nos remerciements.
Naturellement D. semble caché dans ce monde, et à chaque fois que nous le remercions, cela est un moyen de reconnaître, d'admettre Sa présence permanente (et notre dépendance totale à Lui), repoussant la tendance humaine à croire en la naturalité des choses.
Chaque occasion (même petite) de remercier D., et un moyen de renforcer concrètement notre émouna en l'illustrant de faits personnels et réels.

Lire la malédiction en bénédiction

+++ Lire la malédiction en bénédiction :

"Vous sèmerez en vain vos semences" (Bé'houkotaï 26,16)

-> car la terre d'Israël est destinée, à l'époque du machia'h, à produire des pains cuits et de beaux vêtements (Shabbath 30b).
Ainsi, les semailles seront inutiles, puisqu'il n'y aura pas besoin de semer. Seuls nos ennemis devront encore semer leurs graines.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bé'houkotaï 26,16 ]

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=> Les malédictions de D. cachent de véritables bénédictions, car "le mal n'émane pas de la bouche d'Hachem" (Eikha 3,38). Un certain nombre de versets de réprimandes peuvent donc être interprétés dans leur sens le plus vrai, comme d'immenses bénédictions.

Prêt avec des intérêts

"Ne prends de lui ni usure (nessé'h) ni intérêt (tarbit) ; et tu craindras ton D., et que ton frère vive avec toi" (Béhar 25,36)

-> Rachi commente : usure et intérêt = ces 2 termes sont synonymes. La guémara explique que cette interdiction a été mentionnée 2 fois pour rendre doublement coupables ceux qui la transgressent en percevant ou en payant des intérêts.

=> Pourquoi la Torah interdit-elle un seul acte (le prêt à intérêt) avec 2 interdictions distinctes?
La réponse est que neshech et tarbus reflètent deux aspects différents du prêt à intérêt :
- "Nessé'h" signifie mordre. Il reflète la douleur et les dommages qu'un usurier cause à l'emprunteur, comme la morsure d'un serpent. Le venin d'un serpent se répand dans tout le corps jusqu'à ce qu'il atteigne un organe vital et tue la victime. De même, l'intérêt d'un prêt répand son venin dans les biens de l'emprunteur, le privant de ses biens. Il finit par le tuer à son tour.

- "Tarbit" (תַרְבִּית) signifie augmenter. Il s'agit du profit que l'usurier tire du paiement des intérêts. Le prêt à intérêt étant très rentable, celui qui ignore cette interdiction de la Torah renie Hachem. Cela revient à dire : "Si Hachem avait su à quel point c'est rentable, Il ne l'aurait pas interdit".
La négation d'Hachem par l'usurier est évoquée dans la valeur numérique de "ribit" (רבית - intérêt), qui est de 612. Cela indique qu'en plus d'avoir transgressé l'interdiction de l'intérêt, l'usurier a également transgressé les 612 autres mitsvot de la Torah. Parce qu'un usurier nie Hachem, les mitsvot qu'il accomplit n'ont aucune valeur. Il n'a donc pas accompli de mitsvot.

Si l'on considère qu'un usurier nie Hachem, on peut comprendre la sévérité de sa punition.
Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer 33) nous disent qu'un usurier ne sera pas ramené à la vie lors de la résurrection des morts.
Ceci a été démontré dans un incident qui s'est produit avec le prophète Yé'hezkel (guémara Sanhédrin 92b). Hachem a donné la clé de la résurrection des morts à Yé'hezkel et lui a demandé de faire revivre les morts de la tribu d'Efraïm. Ces hommes avaient quitté précipitamment l'Égypte avant l'arrivée de la sortie d'Egypte et avaient été tués par les Pélichtim.
Lorsque Yé'hezkel s'exécuta, il remarqua que certaines personnes ne revenaient pas à la vie. Hachem l'informa que ces gens étaient des usuriers qui ne méritaient pas d'être ressuscités.
[Maharal - Gour Aryé - Béhar 25,36 ]

La Torah contient 248 commandements positifs et 365 commandements négatifs, qui sont tous des "lumières" Divines.
Le Michkan est le contenant dans lequel ces lumières spirituelles sont contractées.
Les juifs sont aussi la lumière de la Torah, puisque chaque juif est une lettre de la Torah ('Hessed léAvraham 2,11).

Le principe mystique sous-jacent est le suivant : Tout comme le corps humain compte 248 membres et 365 nerfs physiques, il existe également 613 lumières "spirituelles" pour servir Hachem.
On les appelle pour ainsi dire les membres spirituels (selon le Tikouné Zohar 30 : "chaque mitsva est un membre du Roi" ).
Or, Hachem fait continuellement circuler la conscience Divine dans ces lumières "spirituelles".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bamidbar 1,49]

Respecter les limites

+++ Respecter les limites :

"Après la mort des deux des fils d'Aharon, lorsqu'ils s'approchèrent de D. et moururent" (A'haré Mot 16,1)

-> Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua ne sont pas d'accord sur la raison pour laquelle les fils d'Aharon sont morts.
Rabbi Eliezer dit qu'ils avaient statué sur une question de halakha devant leur maître, Moché ; Rabbi Yéhochoua dit qu'ils sont entrés dans le Michkan alors qu'ils étaient enivrés de vin. (Varikra rabba 20:6, 9)

=> Pourquoi une personne devrait-elle être punie de mort pour avoir tranché une question de halakha en présence de son maître, même si elle a statué correctement (guémara Béra'hot 30b)?

La réponse est la suivante : Lorsqu'Il a créé le monde, D. a établi de nombreuses cloisons, de sorte que même un ange qui sort de ses limites est consumé par le feu céleste.
[ en dépassant leurs limites spirituelles, les anges sont "brûlés" par l'intensité spirituelle ardente d'un niveau de piété qu'ils ne peuvent pas supporter. ]

Si un ange devait s'élever au-delà de son rôle désigné, l'existence de l'ange serait annulée en raison de l'exposition à une révélation spirituelle plus grande que celle qu'il pourrait supporter.
Il en va de même pour le peuple juif. Hachem a fait appel à Sa Chékhina pour converser avec Moché.
Moché a ensuite transmis ce qui lui avait été enseigné à Aharon ; puis Aharon a instruit ses fils ; ses fils les anciens ; les anciens ont à leur tour instruit les prophètes ; et les prophètes tout le peuple juif, comme l'expliquent nos Sages (Erouvin 54b) en ce qui concerne l'ordre dans lequel la Torah a été transmise.

[ de la même manière que D. a dû contracter sa Chékhina pour que la Torah soit transmise à Moché, il a d'abord fallu qu'il y ait un tsimtsoum (rétractation) lorsque Moché a transmis à son tour la Torah à Aharon, qui n'était pas au même niveau spirituel. Il en va de même pour toutes les autres transmissions de maître à élève. (Hachem est infini (ainsi la Torah l'est égalemetn), les êtres humains ont des capacités différentes de l'appréhender, ainsi Hachem doit se contracter/rétracter pour que l'on puisse le saisir [à notre niveau]) ]

Les fils d'Aharon ont eu la prétention de s'élever au-dessus de leur propre niveau spirituel sans consulter leur maître Moché, et "ils se sont approchés de D." afin de recevoir l'inspiration spirituelle directement du Tout-Puissant, en contournant la tsimtsoum de Moché et d'Aharon. Par conséquent, ils ont reçu la Torah à un niveau qui les dépassait, un niveau de sainteté plus élevé que ce qu'ils pouvaient supporter, de sorte que leur existence a été annulée et qu'ils ont été brûlés.

C'est la règle pour tous les juifs de toutes les générations. D. condense Sa Chékhina pour la plus grande personne de la génération, et de celle-ci elle passe par le processus de tsimtsoum à ses disciples, et de ceux-ci elle se contracte encore et passe au reste de la population juive.
En d'autres termes, celui qui décide d'une question de halakha devant/avant son maître désire s'élever au-delà de son propre niveau et de ses propres contraintes, tirer ses propres conclusions et se rapprocher de Dieu, sans utiliser le canal de son maître, et il est donc responsable de sa propre mort.

Telle est donc la signification de l'expression "lorsqu'ils s'approchèrent de D." = Ils se sont approchés de Lui sans passer par le canal de D. à Moché, de Moché à Aharon, et d'Aharon à eux. C'est la raison pour laquelle cela leur est arrivé.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - A'haré Mot 16,1 ]

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=> La sagesse de la Torah ne ressemble à aucune autre recherche intellectuelle. La Torah représente la volonté et la sagesse de D. et, en tant que telle, elle est infiniment sage et infiniment sainte. Il est donc nécessaire que la Torah soit contractée au niveau du destinataire, que sa sainteté soit restreinte, avant qu'elle puisse être transmise ; le destinataire doit être un récipient approprié pour recevoir la Torah sans être "brûlé" et réduit à néant par sa sainteté.
C'est ce qui s'est passé avec deux des fils d'Aharon, lorsqu'ils "s'approchèrent de D. et moururent".

Ouvrons nos yeux sur la perte du Temple

+ Ouvrons nos yeux sur la perte du Temple :

-> Nous disons dans la prière : "Fais que nos yeux voient lorsque Tu reviendras à Tsion" (vété'hézéna énénou béchouvé'ha léTsion). Que signifie "Que nos yeux voient"?
L'un des pchat est que tout est là face à nous, mais que nous ne le voyons pas. La géoula est là, le machia'h est là, le Temple est là, prêt à apparaître. Il suffit que nous soyons capables de nous en rendre compte et de le visualiser. C'est pourquoi nous prions pour qu'Hachem nous donne la capacité de comprendre et d'apprécier à quel point la Délivrance est proche (à porter de main) ; elle attend de faire son apparition.

Il ne fait aucun doute que le fait d'anticiper réellement la Délivrance est une tâche difficile. Nous n'avons jamais eu de Temple. Nous n'avons jamais eu de machia'h. Nous ne pouvons pas imaginer ce que cela va être. Cela nous dépasse. Nous ne savons pas vraiment quels seront les avantages (le peu que l'on peut imaginer, est comme néant par rapport à la réalité).
Les gens se disent : "La vie est assez belle telle qu'elle est aujourd'hui. Je ne sais pas ce que l'arrivée de machia'h signifiera pour moi personnellement. Je peux attendre un peu pour machia'h". (ça va la routine de ma vie est assez maitrisée, confortable, alors au fond de moi je ne suis pas si impatient que cela que ça change)

Le rav 'Haïm Epstein compare ce concept à quelqu'un qui est né en prison et à qui l'on fournit tous ses besoins quotidiens. Il a de la nourriture, des loisirs et un toit au-dessus de sa tête. Il grandit dans cet environnement et pense qu'il est typique. Il est parfaitement satisfait et n'a aucun souci.
Cependant, s'il quittait la prison et découvrait que la liberté lui permet de porter ce qu'il veut, de faire ce qui lui plaît, d'aller où il veut, il ne choisirait jamais de retourner en prison.
[notre vie spirituelle, notre relation avec Hachem, ressemble à être enfermée dans un cachot obscure. ]

Nous sommes nés dans la prison de la France, de l'Amérique, ou de l'Angleterre (dans Sa bonté Hachem fait que cette prison soit confortable et agréable). Mais en réalité, le monde entier, y compris n'importe quel lieu de villégiature, est, au mieux, une prison. Nous pensons que notre environnement nous fournit tout ce dont nous avons besoin, qu'il s'agisse de sports, de divertissements, des derniers gadgets ou de tout autre confort physique dont nous jouissons dans cet exil. Le Temple ne nous manque pas, car nous ne l'avons jamais eu ...

Le 9 Av est un jour où nous nous éloignons de nos préoccupations quotidiennes pour contempler la destruction du Temple. [on coupe tout notre train-train, et on prend le temps pour médier, prendre du recul sur l'implication d'une telle perte. ]

[rav David Goldwasser]

"Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

Le principe mystique sous-jacent est le suivant : Lorsqu'un juif arrive dans un lieu et sert Hachem, toutes les étincelles de ce lieu s'effacent devant lui, car il révèle leur racine et le but de leur création.
Comme le disent nos Sages (guémara Shabbath 31b) : "Hachem a créé Son monde uniquement pour que les hommes Le craignent". Il est alors facile pour cette personne de les "conquérir", c'est-à-dire de les élever.

C'était le but de l'envoi des espions, à savoir que leur seule présence dans le pays "gênerait" et donc affaiblirait ses habitants, les rendant ainsi plus faciles à conquérir.
Cependant, une personne doit se dépouiller de son physique pour que toutes les étincelles qu'elle rencontre soient embarrassées devant elle. Ce n'est qu'alors qu'il pourra les conquérir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> En envoyant les espions explorer le pays, Moché cherchait à priver ses habitants de tout pouvoir spirituel (étincelles de sainteté) susceptible de résister à la mission sacrée du peuple juif de conquérir le pays.

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-> Un principe mystique est le suivant : Tout endroit où l'étincelle [de sainteté] peut être élevée est facile à conquérir. Or, il est impossible de conquérir un lieu où il est impossible d'élever l'étincelle, à moins de se dépouiller de son physique/matérialité ...

Ainsi, nous voyons qu'en général, il n'était pas naturellement possible d'élever les étincelles enfouies dans les habitants de la terre d'Israël. Puisque Moshé a envoyé des espions dans un pays où il était impossible d'élever une étincelle, il leur a demandé de se dépouiller de leur physique.
C'est le sens profond du terme "envoyer" (chéla'h), qui dénote le "dessaisissement", le "rejet" de la matérialité.
C'est le sens profond de la phrase "Envoyez pour vous des hommes" (chéla'h lé'ha anachim).
[ "Ils dépouillèrent (vayafchifou) Yossef de sa tunique" (37,23), le Targoum traduit le mot "ils dépouollèrent" en araméen en utilisant la racine qui signifie "envoyer" (véachla'hou). (d'où le lien avec "chéla'h) ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> Pour que les espions puissent mener à bien leur difficile mission, il était nécessaire qu'ils se dépouillent de toute trace de matérialité (se liant entièrement à la spiritualité, non à leur égo mais 100% à la volonté d'Hachem).

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-> "Envoie pour toi pour toi-même ... qui exploreront le pays de Canaan que je donne aux Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> De nombreux commentateurs (comme Rachi) ont noté la difficulté flagrante à comprendre la portée des mots " pour toi-même" (lé'ha).

Il me semble que l'objectif premier d'Hachem était d'envoyer des hommes craignant D. et parfaitement justes (tsadikim), dont tout le but dans la vie était de servir D.
Leur mission n'était pas, à D. ne plaise, d'inspecter la qualité physique de la terre. Au contraire, Hachem a ordonné à Moché d'envoyer des serviteurs de D. en avant afin d'avoir un impact sur la terre par leur service Divin, leur étude de la Torah et leurs prières, et d'attirer ainsi la vitalité et la bonté Divines de la "terre au Ciel (céleste)" d'Israël vers la "terre inférieure (ici-bas)" d'Israël.
De cette manière, la terre ici-bas elle-même souhaiterait l'arrivée de la progéniture d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov.

Tel est donc le sens profond du mot "envoyer" (chéla'h), qui signifie "tirer" ou "étendre", comme dans le verset : "et elle envoya (vatichla'h) sa servante" (Chémot 2,5). Nos Sages (guémara Sotah 12b) interprètent ce verset comme signifiant que la fille de Pharaon a miraculeusement allongé son bras à une longueur anormale.
En d'autres termes, Hachem voulait faire sortir des espions la matérialité naturelle de leur humanité, afin qu'ils puissent atteindre le niveau de Moché.

Tel est donc le sens profond du passage "Envoyez (chéla'h) pour vous des hommes (anachim)", qui implique que leur humanité (énochoutam) doit être retirée (chéla'h) d'eux, ils doivent être dépouillés de leur corporalité jusqu'à ce qu'ils atteignent "vous-mêmes" = le niveau de Moché, un niveau spirituel auquel leur entrée dans le pays de Canaan ne se fera pas dans le but de vérifier ses propriétés physiques/matérielles, à D. ne plaise, mais dans le but, dès leur arrivée, d'étudier la Torah et de s'engager dans l'adoration Divine.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression suivante du verset : "et ils exploreront" (vayatourou), qui est phonétiquement similaire au mot "Torah".

Le point essentiel est que lorsque le peuple juif s'implique dans l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot, il acquiert pour lui-même une part de la terre d'Israël en plus de celle qu'il hérite de ses ancêtres, car il gagne en outre une part de la terre en raison de l'effet spirituel qu'il exerce sur elle grâce à la Torah qu'il étudie et aux mitsvot qu'il accomplit.

Telle est la signification profonde des mots suivants du verset : "Que je donne aux Bné Israël" (ano notèn liBné Israël), en utilisant le verbe au présent. Cela suggère que lorsque le peuple juif s'engage dans l'étude de la Torah et l'observance des mitzvos, D. donne continuellement la terre Sainte au peuple juif.

Ce n'était cependant pas la perspective des imbéciles qui pensaient que Moché avait envoyé les espions pour découvrir les propriétés physiques/matérielles de la terre. C'est pourquoi Moché a prié, en ce qui concerne Yéhochoua : "que D. te préserve du conseil des [autres] espions" (guémara Sotah 34b), ce qui signifie que Yéhochoua ne doit pas se joindre aux espions dans leur mission matérialiste.
Au contraire, son objectif doit rester principalement "et ils exploreront" (vayatourou), qui est phonétiquement similaire au mot "Torah".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> Nous méritons le don de la terre d'Israël par l'étude de la Torah et l'observation des mitsvot.

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-> Le midrach (Kohélet rabba 1,4) explique que, de même qu'une personne a 248 membres et 365 nerfs (Makot 23b), la terre d'Israël a des membres et des nerfs correspondants.
Comme le dit la Torah, "la nudité de la terre" (Mikets 42,9 - ceci est dit pour l'Egypte, mais logiquement le même peut s'appliquer à la terre d'Israël) , "le cœur de la terre" (Yéchayahou 40,2), "le nombril de la terre" (Yé'hezkel 38,12), et "les yeux de la terre" (Balak 22,5).
Les 248 membres d'une personne correspondent aux 248 commandements positifs ; les 365 nerfs correspondent aux 365 commandements négatifs. (Zohar 1,170b)
Chaque nerf/tendon est tenu d'observer le précepte négatif qui lui correspond.
Il en va de même pour la terre d'Israël. Ses membres figuratifs et ses tendons sont tenus d'observer les 613 mitsvot auxquelles ils correspondent.
Lorsque le peuple juif accomplit les commandements sur la terre d'Israël, celle-ci aspire à ce que le peuple juif y vive afin qu'il puisse accomplir les 613 mitsvot de la Torah.

En conséquence, Moché envoya les 12 hommes, leur ordonnant d'explorer (vayatourou), en utilisant un mot qui est lié au mot "Torah".
À un niveau plus profond, cela implique que les espions ont été envoyés dans le but d'étudier la Torah et d'accomplir des mitsvot dans le pays.
L'étude de la Torah et l'accomplissement des mitzvos dans le pays le rendraient plus facile à conquérir. Le peuple juif aurait alors infusé la spiritualité dans le pays, le transformant en récepteur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,16 ]

"Et vous mettrez ces paroles sur votre cœur" (véchamtem ét dévaraï élé al lévav'hem - Ekev 11,18)

=> Si l'on nous demande d'accepter pleinement les paroles d'Hachem, comme le suggère le verset, il aurait dû être écrit "dans ton cœur", mais pourquoi est-il écrit "sur ton cœur"?

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk, la réponse est que, bien que nous devions accomplir tous les commandements (mitsvot) au mieux de nos capacités à tout moment, il peut y avoir des domaines et des obligations où nous avons des difficultés ; et dans ces domaines que nous ne sommes pas encore prêts à accepter sur nous-mêmes, où nous ne sommes pas en mesure de placer la mitsva "dans" notre cœur, nous devons au moins les placer "sur" notre cœur afin que, lorsque le moment sera venu, ils nous soient facilement accessibles, et qu'ils puissent simplement s'imprégner de nous.

En fait, ce principe est connu du rav de Kotzk qui a fait la déclaration : "Si vous voulez être un tsadik, alors vous êtes un tsadik ... et même si vous voulez simplement vouloir être un tsadik, alors vous êtes aussi un tsadik!"

-> Peut-être pouvons-nous suggérer que cette puissante citation suit le même principe que celui que nous avons mentionné plus haut. Parfois, nous ne sommes pas prêts à atteindre des niveaux de religiosité plus élevés. Parfois, les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons nous empêchent même de vouloir grandir de cette manière.
Cependant, le rabbi de Kotzk nous enseigne que même dans les moments où nous sentons que nous ne sommes pas prêts pour ce niveau de croissance et que nous ne pouvons pas le placer dans notre cœur, nous devrions au moins ne pas rejeter le concept de croissance à l'avenir ; nous devrions au moins vouloir grandir de cette manière en les plaçant SUR notre cœur, pour un moment futur de notre vie, avec l'espoir ultime que notre effort de croissance nous permettra un jour d'atteindre le niveau de grandeur que nous ne pouvons même pas imaginer.
[rabbi Moché Kormornick]

Les bénéfices de nos souffrances (3e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (3e partie) :

+ Les souffrances nous apportent une élévation dans le monde à Venir :

-> L'importance et la qualité de l'existence éternelle d'une personne dans le monde à Venir (olam aba) augmentent infiniment au-delà de toute mesure en raison des difficultés et des luttes qu'elle a subies au cours de sa vie.
Il est important de comprendre ce que signifie la récompense dans l'autre monde, surtout pour mettre en perspective nos souffrances momentanées de ce monde dans un but d'embellier notre monde à Venir.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Miktav méEliyahou - vol.1) explique :
"Nos Sages enseignent qu'"un moment de korar roua'h dans le monde à Venir vaut mieux que tout ce monde (mikol hayé aolam azé)" (Pirké Avot 4,17).
[korar roua'h est généralement traduit par "satisfaction", mais le rav Dessler va l'expliquer ci-après. ]
Cette affirmation exige compréhension et contemplation ; le grand tsadik rav Tsvi Hersh Broide (qui est l'oncle du rav Dessler) l'explique comme suit :

"Imaginons que nous prenions tous les moments de bonheur et de satisfaction d'une personne au cours de sa vie entière et que nous les condensions en un seul instant.
Ensuite, prenons tous les moments de bonheur des amis et des connaissances de cette personne et ajoutons tout leur bonheur à ce même moment. Maintenant, donnons ce moment à une seule personne ; pouvez-vous imaginer à quel point elle se sentirait heureuse?
Mais allons plus loin. Nous ajoutons maintenant tous les moments de bonheur de tous les habitants de la ville, du pays et même du monde entier de cette personne, c'est-à-dire le bonheur accumulé de toute une génération, et nous les présentons à une personne en un seul moment condensé.
Mais on est encore loin de "tout ce monde" (mikol hayé aolam azé). "Tout ce monde", c'est le bonheur de toute l'humanité, depuis la création du monde jusqu'à sa fin, dans son intégralité.
Un moment qui englobe un tel bonheur est littéralement le moment le plus heureux que l'on puisse imaginer, et pourtant, il n'est pas comparable à un seul moment de korat roua'h dans le monde à Venir."

Qu'est-ce que le korat roua'h?
Mon grand maître et beau-père (rav Na'houm Zev Ziv, le fils de l'Alter de Kelm) l'a expliqué en faisant une comparaison avec un grand festin qui a lieu dans un palais, et un pauvre qui passe par là se réjouit de l'arôme agréable de la nourriture. Ce plaisir infime est appelé "korat roua'h".
Il en va de même dans le monde à Venir (olam aba). Parfois, une personne ne mérite pas d'entrer dans le Olam Haba lui-même, qui n'est accessible qu'aux tsadikim. Elle sera cependant autorisée à "passer" et à profiter de "l'odeur" du Olam Haba depuis l'extérieur.
Ce plaisir est appelé le "korat roua'h" du Olam Haba, par opposition au plaisir du Olam Haba lui-même.
Ce korat roua'h représente le plus petit niveau de récompense, donné pour la plus petite mitsva imaginable (car chaque mitsva est récompensée dans le Olam Haba), et pourtant c'est le plaisir dont nos Sages disent que tout ce monde, avec tous ses plaisirs et son bonheur, depuis sa création jusqu'à sa fin, n'égale même pas un moment de korat roua'h dans le Olam Haba!

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Haazinou 32,7) :
Le midrach (rabba & Yalkout Chimoni - Haazinou 32,7) déclare : "Lorsque Hachem vous inflige des souffrances dans ce monde, vous devez vous souvenir des merveilleux bienfaits qu'Il vous accordera dans le monde à Venir!"
[...]

Le Maguid de Vilna explique : lorsqu'une personne rencontre des difficultés et des souffrances, elle souhaite que la douleur disparaisse. Mais lorsqu'elle arrive dans l'autre monde et qu'elle apprécie l'immense récompense qui sera la sienne à jamais pour chaque instant de cette douleur, elle pensera alors : "Si seulement j'avais souffert davantage! Ma récompense éternelle serait alors encore plus grande!"

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-> Selon le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ou'Moussar - vol.2) :
Les souffrances sont une chose merveilleuse!
Nous trouvons que nos Sages (guémara Béra'hot 5a) disent : "Même si les souffrances font que l'on ne peut pas étudier ou faire la prière, elles sont toujours des souffrances d'amour, comme le dit le verset : "Hachem réprimande celui qu'Il aime" (Michlé 3,12).
Les souffrances sont donc encore plus grandes que la prière et l'étude [de la Torah] ...
C'est le grand mérite qui découle du fait d'avoir des souffrances.

C'est le grand secret qui explique pourquoi les grands rabbins des générations précédentes chérissaient tant les souffrances. Nous trouvons dans la guémara (Baba Métsia 84b) que Rabbi Elazar et Rabbi Chimon parlent des souffrances comme de "mes frères et amis".
Cela doit être compris comme une bonne affaire ; nos Sages étaient de grands hommes d'affaires, et ils voulaient faire les meilleures affaires, avec les plus grands profits possibles. [le temps de notre bref passage sur cette terre. ]
Puisque ces Sages avaient compris le secret des souffrances, qu'elles sont le seul moyen d'acquérir le Olam Haba, ils ne pouvaient pas trouver une meilleure affaire que d'endurer des souffrances!
Ils ont choisi d'avoir des souffrances simplement parce que c'est ce qui rapporte le plus.

Mon maître et professeur disait toujours : "Un marchant prospère, qui gagne des millions de dinars sur le marché de Nizchna, ne peut pas s'occuper toute la journée d'acheter et de vendre des oeufs!"
De la même manière, nos Sages ont réalisé le secret selon lequel "la satisfaction d'un instant dans le monde à Venir est plus grande que tout ce monde" (Pirké Avot 4,17), ce qui inclut toute l'histoire du monde, depuis l'époque d'Adam HaRichon jusqu'à aujourd'hui ; tout le plaisir et la jouissance éprouvés, depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, n'égalent même pas un instant de satisfaction dans le monde à venir, qui n'est disponible que par le biais des souffrances.
Nos Sages se sont donc attachés à acquérir le Olam Haba de cette manière ...

La guémara précitée (Béra'hot 5a), commentant le verset : "Heureux celui qu'Hachem châtie, et Tu lui enseigneras de Ta Torah" (Téhilim 94,12), explique que les derniers mots du verset, "et tu lui enseigneras de Ta Torah", signifient ce qui suit : "Tu nous enseigneras ce concept [les souffrances purifient une personne de ses fautes] à partir de Ta Torah, avec un argument kal va'homer tiré de la règle de 'une dent ou un œil', comme suit : Si un esclave gagne sa liberté lorsqu'il perd sa dent ou son œil, qui ne sont chacun qu'un membre, alors lorsqu'une personne subit des souffrances, qui affectent tout son corps, elle est d'autant plus 'libérée' [d'être punie pour ses fautes]!"

Pouvez-vous imaginer une meilleure affaire que celle-ci? Quel serviteur n'attendrait pas avec impatience que son maître lui arrache une dent? Si cela se produit, il sera libre et échappera à l'esclavage perpétuel!
Il s'agit d'un avantage considérable pour une douleur aussi minime que la chute d'une dent.
Il en va de même pour les souffrances. Pouvons-nous même imaginer les énormes avantages qui découlent de la souffrance? C'est comme une affaire qui rapporte un million de fois ce qui a été investi. Cela nous donne un aperçu des "profits" réalisés par nos Sages ...

Nos Sages décrivent le Olam Haba en des termes incroyables.
La guémara (Sanhédrin 100b) rapporte : Rabbi Meir dit : "Toute mesure qu'un homme utilise lui est donnée [comme récompense dans l'autre monde]...".
Rabbi Yéhochoua dit : "Est-il possible de dire cela? Si quelqu'un donne une poignée [de nourriture, en guise de tsédaka] à un pauvre dans ce monde, Hachem lui donnera-t-il Sa poignée dans le Olam Haba?"
Rachi explique que Rabbi Yéhochoua demande qu'une personne ne soit pas en mesure de recevoir une si grande récompense pour un si petit acte ...

C'est étonnant! Rabbi Yéhochoua, avec toute sa compréhension du monde à Venir (Olam Haba), de l'éternité, ne pouvait pas comprendre l'énormité d'une telle récompense, ce qui l'a poussé à demander : "Est-il possible de dire une telle chose? Et cela est mérité simplement en donnant "une poignée à un pauvre"!
Il n'est donc pas étonnant que nos Sages ait tant désiré les souffrances, les appelant même "amis".

Existe-t-il une meilleure "affaire" que celle-là? En ce qui concerne la richesse matérielle, nous voyons à quel point les gens sont prêts à renoncer [au plaisir et à la commodité] à chaque étape du chemin, à se mettre en danger, à voyager à travers les déserts et les océans, et pour quoi? Pour gagner de l'argent!
Les gens partent en guerre, se plaçant dans les situations les plus dangereuses. Et qu'obtiennent-ils après tout cela? Rien de plus qu'une médaille de cuivre.
Comment s'étonner alors que nos Sages aient été constamment prêts à renoncer à tant de choses, puisqu'ils étaient conscients du profit secret qu' "aucun œil n'a jamais vu" (Yéchayahou 64,3 - nul être humain ne peut appréhender la grandeur de ce qui peut nous attendre dans le monde à Venir)?
Il est évident qu'une personne devrait être prête à faire des sacrifices pour un bénéfice aussi énorme.
On devrait même courir joyeusement pour endurer 70 ans de souffrances et de tortures!

L'un des élèves de Rabbi a dit : "Maintenant que je vois Rabbi souffrir, comment ne pas me réjouir?" (voir Sanhédrin 101a).
Il voulait dire : "Lorsque je vois Rabbi profiter des "millions de dinars d'or" que lui rapportent ses souffrances, je suis immensément heureux!".

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) :
Nos Sages disent : "Ce monde est comme un couloir, et l'autre monde est comme une salle de fête" (Pirké Avot 4,16).
Chaque action qu'une personne entreprend a pour but d'atteindre un certain résultat. Lorsqu'on considère ce résultat comme important, on est prêt à s'engager dans un travail difficile pour l'atteindre, comme le dit le verset à propos du travail de Yaakov pour Ra'hel : "Yaakov a travaillé 7 ans pour Ra'hel, il considérait que ce n'était que quelques jours, mais c'était à cause de son amour pour elle" (Vayétsé 29,20).

Or, le but de toute la Création, y compris l'ensemble de ce monde, est le monde à Venir. Par conséquent, même si le chemin à travers ce couloir est très difficile, parsemé d'obstacles et de pierres d'achoppement, une personne doit le parcourir avec joie, puisqu'il n'y a pas d'autre chemin pour atteindre son Roi (Hachem) ...

Cependant, lorsque l'homme est retourné auprès de ses amis - qui appréciaient la valeur de l'or - et leur a raconté ce qui s'était passé, il a immédiatement compris à quel point il avait été stupide. Il s'est alors rendu compte qu'il aurait dû utiliser ce jour précieux au maximum, en travaillant joyeusement pour amasser de grandes richesses !

Lorsque nous arriverons dans le monde à Venir, le monde de la vérité, qui est libéré du yétser ara et de ses tromperies, on se rendra compte qu'on aurait dû utiliser nos jours dans ce monde au maximum, en faisant joyeusement des efforts pour amasser de grandes richesses.
[à l'inverse, la vraie souffrance éternelle dans le monde à Venir, consiste à réaliser à quel point nous avons pu être stupide, combien de regrets nous aurons de pas avoir davantage acquis de vraies richesses éternelles, même si cela était au prix de souffrances passagères. Car après notre mort, il n'y a plus vraiment de libre arbitre, et donc de récompenses à obtenir, il est trop tard! ]
Pour l'instant, dans ce monde, le monde du mensonge, gouverné par le yétser ara, nos valeurs sont faussées. Heureux celui qui sait attacher la juste valeur aux choses alors qu'il est encore dans le couloir/corridor. Un tel homme trouvera son bonheur dans la salle de fête (olam aba), et parce qu'il sait que son travail en vaut la peine, il appréciera aussi beaucoup le dur labeur dans le couloir (olam azé).

Approfondissons un peu cette idée. Tout le concept de ce monde est qu'il n'est qu'un couloir vers le monde à Venir ; ce n'est pas un monde en soi. Celui qui construit un couloir ne menant nulle part n'a rien construit du tout.
Il en va de même pour ce monde et tout ce que nous y vivons : tout cela n'a pour but que d'entrer dans le monde à Venir.
Chaque stimulus qui fait impression sur nous, chaque sentiment que nous éprouvons, chaque détail est mesuré avec précision, dans le but de nous permettre de mériter le monde à Venir.

Si Hachem manifeste de la colère envers une personne et la punit sévèrement, ce n'est pas à cause d'une colère personnelle de la part d'Hachem, car nous ne profitons pas à Hachem avec nos mitsvot et nous ne Lui nuisons pas avec nos fautes (avérot), comme le dit le verset : "Si vous fautez, que Lui faites-vous? ... Lorsque vous êtes justes, que Lui donnez-vous?" (Iyov 35,6-7).
Au contraire, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle en profite, et lorsqu'elle faute, elle ne fait que se nuire à elle-même.

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-> Selon le Steïpler (Keréna dé'Igrata - vol.1,91) :
Nos Sages (voir Béra'hot 5b) déclarent : "Les souffrances sont précieuses".
Si nos Sages ont dit qu'elles sont précieuses, c'est qu'elles le sont. Les souffrances accordent à une personne le succès et une immense fortune dans le monde à Venir (olam aba).
Par conséquent, pour les souffrances que l'on a déjà endurés, nous devons être extrêmement heureux, car elles représentent un gain incommensurable et proviennent de l'immense bonté d'Hachem.

-> Ailleurs, le Steïpler (Keréna dé'Igrata - vol.2,28) écrit :
Les souffrances sont une grandes choses ; elles sont extrêmement élevées, et tout le monde à Venir d'une personne en dépend, à tel point que nos Sages (Arakhin 16b) ont dit que si 40 jours s'écoulent sans souffrances, on a "mangé" son monde à Venir.
Par-dessus tout, les souffrances sont considérées comme une possession formidable et extrêmement puissante, bien qu'elles soit très amères, et très difficiles à supporter. Cependant, cette difficulté n'est vraie que pour les souffrances que l'on a dans le présent. Mais les souffrances qui se sont déjà produites, que l'on a déjà vécus, ne sont que bonté et bénédictions, car ce qu'une personne a déjà souffert a maintenant disparu. Par sa souffrance, une personne a acquis un trésor extrêmement important de mérites pour elle-même.

-> On peut rapporter un autre enseignement du Steïpler ('Hayé Olam - vol.1,chap.6) :
Le Ramh'al (Messillat Yécharim - chap.1) écrit : "Quelle est la vie d'une personne dans ce monde? Qui est vraiment heureux et satisfait dans ce monde? ..."

Ne devriez-vous pas vous demander : pourquoi l'homme a-t-il été créé pour vivre une vie mêlée de tristesse et de bonheur, de douleur et de plaisir, de croissance et d'échec, et d'une multitude de hauts et de bas, dont la plupart sont remplis de douleur et de chagrin? Pourquoi en est-il ainsi?
La vraie réponse est : parce que toute la vie dans ce monde n'est qu'un passage, un couloir vers une vie éternelle qui est incomparablement merveilleuse.
Toute la vie terrestre est conçue en fonction de ce qu'Hachem sait être la meilleure préparation à cette vie éternelle. On sera alors également jugé sur ses mérites et ses actes. Une personne qui s'attache à Hachem et à Sa sainte Torah, acceptera tous les problèmes avec amour, quoi qu'il arrive, car elle sait qu'Hachem est avec elle, et que, comme le disent nos Sages (Béra'hot 60b) : "Tout ce que fait Hachem est pour le bien".

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-> Selon le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Emouna vé'Hachga'ha) :
Ce monde est un "monde de travail". Par notre travail, nous nous préparons pour le vrai monde, notre but spirituel, qui est le monde à Venir. Comme le disent nos Sages : "ce monde est un couloir vers le monde à Venir" (Pirké Avot 4,16).

Ainsi, toutes les choses de ce monde doivent être évaluées à l'aune de leur utilité en tant qu'outil et moyen de servir Hachem.
Comme le dit le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) : "une personne est d'abord placée dans ce monde afin que, par les moyens qui lui sont donnés ici, elle puisse entrer dans le lieu qui a été préparé pour elle, qui est dans le monde à Venir".
Ce n'est qu'avec cette perspective que nous serons en mesure de comprendre les voies d'Hachem dans notre monde ...

Ce monde est notre "lieu de travail", et toutes les douleurs et difficultés qu'il contient sont nos "vêtements de travail", qui servent à nous aider à atteindre le vrai monde, le monde éternel.