Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Grandeur et responsabilité d’être un juif(ve)

+ Grandeur et responsabilité d'être un juif(ve) :

-> Le Zohar explique qu'Hachem a créé une myriade de mondes. Il a fait exister parmi eux la force du mal, cette puissance qui reconnaît Hachem et se rebelle volontairement.
Lorsque les gens accomplissent la volonté d'Hachem, ils affaiblissent ce mal et peuvent éventuellement le détruire.
Dans les mondes supérieurs, il n'y a aucune allusion au mal.
[selon le rav 'Haïm de Volozhin, même le mauvais penchant est enraciné dans la sainteté. Ce n'est que lorsque cette puissance particulière descend, qu'elle va se métamorphoser en une puissance maléfique. ]

Dans les mondes peu plus bas, le mal devient apparent, mais il n'a aucun pouvoir.
Dans les mondes inférieurs, il existe un léger penchant pour le mal, et finalement, dans notre monde, la puissance du mal devient écrasante.
L'homme peut lutter contre cette puissance parce qu'il possède une âme.

L'âme est le dépositaire des mondes les plus élevés, plus élevés encore que les anges. C'est cette âme qui est capable de combattre le mal.
Grâce aux bonnes actions de l'homme, le pouvoir du mal diminuera lentement jusqu'à ce qu'il soit totalement éradiqué. Le but de la création du mal est donc de donner à l'homme la possibilité de le détruire. Il sera alors récompensé pour ses efforts.

L'homme ne doit pas penser qu'il est une entité indépendante dont la droiture ou la méchanceté (racha) n'affecte que lui-même. En tant qu'élément composite de tous les mondes, l'homme est analogue au point central d'un immense cercle. Si le point central est légèrement déplacé, la circonférence du cercle changera de façon spectaculaire.
Toute bonne action de l'homme réduit le pouvoir du mal en lui et réduit de façon exponentielle le pouvoir du mal dans tous les mondes. Toute mauvaise action aura l'effet inverse.

La Torah fait allusion au pouvoir de l'homme avec la déclaration d'Hachem : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,26). Créons une créature qui soit un mélange de tous nos pouvoirs.
[ Hachem consulta les anges et toute la création. En effet, en créant l'homme, ils remettaient leur destin entre les mains d'une entité incontrôlée. L'armée céleste est affaiblie lorsque Israël faute (Zohar - cité dans le Néfech ha'Haïm 1,3) ]

"Il souffla dans ses narines une âme vivante, et l'homme devint une âme vivante " (Béréchit. 2,7).
L'expression "l'homme est devenu" semble inappropriée ; "il est devenu dans l'homme" serait un meilleur choix. La Torah fait ici allusion au pouvoir de l'homme. En tant que composé de toutes les puissances supérieures, il agit comme l'âme de toutes ces puissances. L'homme s'élève et s'abaisse en même temps que toutes les sphères supérieures.

Si l'on s'approchait du plus vil des hommes et que l'on suggérait que ses fautes sont pires que celles de Titus et de Nabuchodonosor, l'accusé serait furieux. Néanmoins, cette accusation est vraie.
Bien que Titus et Nabuchodonosor aient détruit le Temple dans ce monde, ils n'ont eu aucun impact sur les sphères supérieures. Ils n'ont été capables de détruire le Temple terrestre qu'après que son parallèle, le Temple céleste, ait été détruit par les fautes du peuple juif.
Assaf a prié : "Que l'on considère qu'ils ont apporté des haches dans le bosquet d'arbres d'en-Haut" (Tebillim 74:5). Le psalmiste demande qu'ils soient punis comme s'ils avaient brandi leur hache en-Haut, alors que ce n'est pas le cas. [par nos fautes ici, on commet des dégâts dans les mondes les plus élevés! (et inversement par nos mitsvot) ]
[ le Temple céleste est parallèle au Temple terrestre (Rachi - Vayétsé 28,17) ]

[ l'âme d'un non-juif n'est pas enracinée dans les sphères supérieures et ne peut pas les affecter. À quel moment les non-juifs ont-ils perdu ce pouvoir?
Le 'Hida (sur Eikha 1,8) écrit qu'ils ont perdu ce privilège à la suite de leur rébellion en construisant la tour de Bavel.
Le Séfer Ouba'harta ba'Haïm suggère que cette punition est une mesure pour une mesure. Ils ont tenté de mener une guerre contre Hachem dans les sphères supérieures, et Hachem a donc suspendu leur pouvoir d'influencer les événements dans ces sphères supérieurs. ]

L'homme est un composé de tous les mondes et contient la sainteté de ces mondes.
Le cœur de l'homme est le dépositaire de sa sainteté, tout comme le Saint des Saints est la partie la plus sacrée du Temple. C'est dans cet esprit que la guémara (Béra'hot 30a) dit qu'il faut diriger son cœur vers le Saint des Saints lorsqu'on prie.
[ le cœur de l'homme se trouve en son centre et est le dépositaire de sa sainteté. Le Saint des Saints contient la "éven chétiya", la source de toute sainteté. L'homme doit donc se concentrer sur son cœur, qui contient toute la sainteté de ce monde. Le Talmud y fait allusion lorsqu'il dit qu'il faut diriger son cœur vers le Saint des Saints (Néfech ha'Haïm 1,4) (Hachem désire le coeur! ) ]

Lorsque l'homme laisse son cœur entretenir des pensées d'immoralité, on fait entrer une prostituée dans son Saint des Saints personnel.
Dans les mondes supérieurs, on introduit une prostituée dans le Saint des Saints du Temple céleste. Cet acte est pire que celui de Titus, qui a fait entrer une prostituée dans le Saint des Saints du Temple terrestre (guémara Guitin 56b).
Inversement, lorsque l'homme se repent, elle ne se contente pas de s'améliorer elle-même, mais elle améliore également les mondes supérieurs. En ce sens : "le repentir est si grand qu'il atteint le Trône de gloire" (Yoma 86a).
[ à noter : le Trône de gloire se trouve sur un plan plus élevé que le Temple céleste (guémara 'Haguiga) ]
[...]

L'âme d'un homme [d'un juif] est fermement enracinée dans un lieu très élevé, et son extrémité inférieure est attachée à l'homme.
[ chaque monde agit comme l'âme du monde qui lui est inférieur. Lorsqu'il s'améliore ou se détériore, tous les mondes qui lui sont inférieurs en sont également affectés.
En enracinant l'âme des juifs dans les mondes les plus élevés, elle peut alors affecter le monde depuis la plus haute des sphères, satisfaisant ainsi le désir des cieux d'avoir un impact égal sur la création.
L'âme de tout juif provient des sphères les plus élevées de la création, au-dessus des non-juifs et même des anges, ainsi chaque action d'un juif va impacter tous les mondes (du plus élevé [racine de son âme] au plus bas [partie basse de l'âme donnant vie à son corps] ).
En apparence nous ne voyons pas de différence entre un juif et un non-juif, mais sur un niveau spirituel la différence est phénoménale. Ayant une âme située au sommet des mondes supérieurs, soit beaucoup plus haut que celle d'un non-juif, alors tout juif peut impacter l'intégralité des mondes spirituels.
Par exemple, un non-juif peut dire du lachon ara c'est pas si grave, mais lorsqu'un juif en fait de même, la c'est la catastrophe, des dégâts et des conséquences folles. (et inversement avec une mitsva) ]

[...]

L'homme [juif] est un composé de tous les mondes. C'est pourquoi, lorsqu'il éradique son propre mal, il détruit le mal dans tous les mondes.
"Lorsque le chemin de l'homme est conforme à la volonté d'Hachem, même ses ennemis font la paix avec lui" (Michlé 16,7). Le mal est le plus grand ennemi de l'homme, mais il redeviendra bon grâce aux efforts de l'homme.
C'est dans cet esprit que les Sages ont expliqué le verset suivant : "Et vous aimerez Hachem, votre D., de tout votre coeur". Le pluriel "cœurs" se réfère à la fois aux bons et aux mauvais penchants (Berachos 54a sur Devarim 6:5). Car même le mauvais penchant est d'accord pour dire qu'il doit être détruit.

[Selon le rav 'Haïm de Volozhin, le mauvais penchant est enraciné dans la sainteté. Lorsque cette puissance particulière descend, elle se métamorphose en une puissance maléfique.
De plus, le Zohar compare le mauvais penchant à une prostituée engagée par le roi pour tester la confiance du prince. Secrètement, la prostituée souhaite échouer, car elle veut que le prince réussisse.
De même, le mauvais penchant ne veut pas réussir à séduire l'homme et serait d'accord pour qu'il soit détruit. ]

[ on a pu voir que le mauvais penchant est enraciné dans la sainteté, et plus il descend de monde, plus il va se métamorphoser en une puissance maléfique.
Ainsi, l'âme juive (qui provient du sommet des mondes) peut accéder aux puissances situées au-dessus du point où le mal commence à se matérialiser, ce qui lui permet d'empêcher la métamorphose du mal.
Bien que présent dans notre monde matériel, plus on se connecte avec notre âme supérieure, plus on pourra diminuer l'impact négatif de notre yétser ara. ]

[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 5,1]

<--->

=> On peut voir la grandeur incroyable de tout juif, dont on doit être fier (de la confiance qu'Hachem nous accorde en nous l'octroyant), mais cela implique de voir chacune de nos actions avec davantage de responsabilité (car ayant des impacts importants dans tous les mondes, pour le biens ou pour le mal).

<------------------>

-> Le rav 'Haïm de Volozhin met en avant la grandeur d'un juif dans le cadre de l'impact d'une mitsva et d'une avéra (voir les divré Torah sur todahm.com ).

Par exemple, on peut citer :
Hachem a donné à l'homme le pouvoir d'affecter tous les mondes par ses actions. Le verset dit : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,21).
Les sphères les plus élevées ont contribué à la constitution de l'homme et cela permet à l'homme de les affecter toutes.

[ selon le Zohar (cité par le rabbi de Volozhin dans le Néfech 'ha'Haïm 1,3) : "Lorsqu'un juif agit mal, il affaiblit l'armée céleste".
Le rabbi de Berditchev disait que le but de la vie d'un juif ne doit pas être simplement d'élever ce monde, mais plutôt cela doit être d'élever les mondes supérieurs d'En-Haut par nos actions ici-bas, et par ricochet (effet secondaire) cela va impacter notre monde.
(un juif doit aborder la vie avec la réelle grandeur qui lui correspond, que Hachem par amour/confiance lui a octroyé.) ]

Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Les améliorations qu'il a créées lui sont présentées comme sa récompense dans le monde à Venir.
Même de son vivant, l'homme est entouré de l'aura du Gan Eden lorsqu'il accomplit la mitsva.

S'il commet une faute, il ruine tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes. Au moment où il commet une faute, il est enveloppé d'une aura d'impureté provenant du Guéhinam.
Lorsque l'homme agit correctement, il améliore tous les mondes, en fonction de l'endroit où il est enraciné dans ces mondes.
Une fois la faute expiée, ces esprits [mauvais] meurent d'eux-mêmes. C'est pour cette raison que le Guéhinam est appelé Alouka (sangsue). De même qu'une sangsue aspire le mauvais sang et meurt, de même le Guéhinam inflige une punition pour la faute et se dissipe ensuite.
Ce système est l'ordre naturel des choses. Il est donc impossible de renoncer à la punition pour une faute.

Celui qui étudie la Torah pour elle-même n'a pas à se préoccuper de tout ce schéma. En effet, bien que le mauvais penchant le poursuive et tente de le piéger dans la faute, la Torah le maintient à distance de la faute. Non seulement cela, mais cela le rapproche même du mérite ...

Une personne peut s'enfoncer dans les sables mouvants de la faute, mais si elle étudie la Torah pour elle-même, elle vaincra sûrement le mal. Comme l'ont dit nos Sages, "la lumière de la Torah ramène les gens au bien" (Yérouchalmi - 'Haguiga 1:7).
Ainsi, il sera comme une fontaine toujours plus forte et vaincra le mal.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,1]

<----------------->

-> "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent le maître à condition de recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent le maître sans condition de recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Il fut un temps où la nation juive n'était pas différente de toutes les autres nations.
Hachem nous a élevés et nous a donné le privilège de Le servir, faisant de nous la noblesse du monde. Ne soyez pas comme ces serviteurs (issus d'une noblesse innée) qui servent et ont le droit d'exiger une récompense.
Soyez comme ces serviteurs (qui étaient à l'origine des paysans) qui servent et n'ont pas le droit d'exiger une récompense.
[...]

"Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim" (Yitro 19,6) = une nation d'individus ayant le privilège de servir Hachem.
Nous remercions chaque jour Hachem pour ce don, en disant : "qui nous a rendus saints par ses mitsvot" (acher kidéchanou bémitsvotav - dans les bénédictions quotidiennes).
Le Zohar explique que chaque juif est désormais un membre de la cour du Roi.
Ceux qui étudient la Torah dans le but d'accomplir ses enseignements tissent une couronne pour Hachem, pour ainsi dire, et méritent certainement de devenir membres de Sa cour.

La récompense dans le monde à Venir est la possibilité de se prélasser en présence d'Hachem.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 1,3]

[extrait du divré Torah : https://todahm.com/2024/05/28/faire-une-mitsva-generer-un-flux-de-bonte-pour-autrui ]

"Ceux qui sont nés sont destinés à mourir et ceux qui sont morts sont destinés à revivre ; et ceux qui [re]vivent sont destinés à être jugés" (Pirké Avot 4,29)

-> La vie principale de l'homme commence à sa résurrection.
Il est né pour mourir et ressusciter. À ce moment-là, il sera jugé. Comme il est dit, "Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte" (Daniel 12,2).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,29]

<--->

[n'oublions pas que notre vie principale comme à notre résurrection, alors tâchons de s'y préparer au moins autant que nous le faisons pour notre vie de passage dans ce monde.
Par ailleurs, selon les paroles de Daniel : est-ce que nous faisons tout dans ce monde pour se réveiller pour une éternité dans la joie ou bien dans la honte?
Chacun du mieux de ses capacités, à nous de jouer, de faire les efforts nécessaires afin d'avoir un bel avenir après notre mort! ]

Se réjouir du malheur d’autrui = amener la colère Divine sur nous

+++ Se réjouir du malheur d'autrui = amener la colère Divine sur nous :

Chmouel Hakatan dit : "Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi et lorsqu’il trébuche, que ton cœur ne soit pas allègre, car Hachem le constatant, et la chose déplaisant à Ses yeux, Il pourrait détourner de lui Sa colère [pour la diriger sur toi]." (Pirké Avot 4,24)

-> Parfois, il est décrété qu'un homme doit subir une humiliation publique en même temps qu'un revers.
D'autres fois, la punition se limite à la perte réelle ; aucune honte publique ne l'accompagnera.
Ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car il est tout à fait possible que sa punition n'ait pas été conçue pour inclure le fait que vous le tournez en ridicule.
Si vous vous réjouissez, Hachem peut retirer Sa colère de votre ennemi et la placer sur vous.

Par ailleurs, ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car la mort du racha n'est souvent pas la meilleure solution. De plus, il n'est pas bon pour un homme juste d'être impliqué dans la punition des fauteurs (Tossafot - Baba Batra 22a). Il vaut mieux prier pour que le racha se repente.
Comme la femme de Rav Méïr l'a déduit du verset, "les fautes disparaîtront de la terre" : les fautes cesseront, mais pas les fauteurs, car "les réchaïm ne seront plus", ils se repentiront (Béra'hot 10a sur Téhilim 104,35).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,24]

Lorsqu'une discussion en Torah s'engage avec l'objectif de parvenir à la vérité, chacun écoute attentivement ce que dit son camarade afin de comprendre le sujet. A la fin de la séance, chacun dira à la fois ses idées et celles de son camarade. Ainsi, l'explication finale sera une synthèse de leurs idées respectives.
Selon le midrach, la récompense de ce comportement est qu'Hachem acceptera leurs prières.
La récompense est mesure pour la mesure : de même qu'on a été prêt à entendre le point de vue de l'autre, Hachem est prêt à entendre notre prière.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 3,3 ]

"Lorsqu'un juif entre dans sa synagogue et récite le Shéma de tout son cœur, d'une seule voix, Hachem et toute Son armée céleste l'écoutent attentivement"
[ midrach Chir haChirim 8,11]

<--->

[il n'y a pas d'obligation de faire le Shéma en minyan, mais la force de la communauté nous donne un énorme mérite! ]

Bien que les personnes qui soutiennent financièrement l'étude de la Torah ont une part égale de la récompense, il leur manque une chose.
Ceux qui étudient réellement la Torah continueront à murmurer des paroles de Torah même lorsqu'ils seront dans la tombe (midrach Téhilim 30). Il s'agit d'un héritage, quelque chose qui ne cesse jamais.
Les personnes qui soutiennent financièrement la Torah devraient consacrer du temps à l'étude de la Torah afin de pouvoir elles aussi bénéficier de ce don.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,17 ]

"Faites en sorte que l'honneur de votre prochain vous soit aussi cher que le vôtre" (Pirké Avot 2,15)

-> Les gens ont tendance à minimiser la mesure de l'honneur qu'ils reçoivent des autres, mais considèrent l'honneur qu'ils donnent aux autres avec la présomption qu'ils ont accordé une énorme faveur.
Faites en sorte que l'honneur que vous recevez de votre prochain vous semble aussi précieux que l'honneur que vous lui accordez.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm ]

Le plaisir ultime, sous quelque forme que ce soit, est l'expérience de l'âme qui se prélasse dans l'éclat de la Présence Divine (Chékhina).

La raison pour laquelle Hachem n'a pas simplement créé des âmes et ne leur a pas permis de rester en Sa présence est que leur plaisir ne serait pas complet. Ce serait "na'hama dé'hissoufa (le pain de la honte), la honte de recevoir quelque chose sans l'avoir mérité (on aime pas être redevable).
C'est pourquoi Hachem a placé l'homme dans ce monde afin qu'il puisse prouver son allégeance à Hachem et gagner le droit d'être en Sa présence.

... L'homme aurait trouvé plus facile d'éviter ce processus, mais la sagesse divine a perçu que le vrai bonheur ne peut venir que de cette manière.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,9 ]

Les anges parlent, certains peuvent les écouter

+ Les anges parlent, certains peuvent les écouter :

-> Le rav Mordé'haï Shoulman (roch yéchiva de Slobodka à Bné Brak), qui a croisé le 'Hafets 'Haïm durant son enfance (pendant la 1ere guerre mondiale), dit :
"J'ai parcouru le sidour du Gaon de Vilna et j'y ai trouvé une explication des mots : "Créateur d'anges tutélaires, dont tous les anges tutélaires se tiennent au sommet de l'univers et proclament, avec crainte, ensemble, à haute voix, les paroles du D. vivant et du Roi de l'univers" (yotser méchartim vaacher méchartav koulam omdim béroum olam ... - bénédictions du Shéma).
Le Gaon de Vilna explique : chaque jour, les anges proclament à haute voix la parole du Créateur, l'informant des décrets qu'Il a pris ce jour-là pour diriger le monde.

Le rav Shoulman ajoute : et j'ai réalisé que le 'Hafets 'Haïm n'avait pas besoin d'avoir le roua'h hakodech (intuition/esprit Divin) pour connaître les nouvelles. Il était capable d'entendre les annonces des anges, qui l'informaient de ce que Hachem ferait ensuite pour diriger le monde. C'est ainsi qu'il savait tout!"

Pour le rav Shulman, il était évident que le 'Hafets 'Haïm pouvait entendre les annonces des anges ; c'était encore plus évident que l'idée qu'il avait le roua'h hakodech. Il n'a même pas considéré qu'il s'agissait d'un miracle!
[Ki Im - chap.2]

Désirer le machia’h = un acte de bonté énorme

+ Désirer le machia'h = un acte de bonté énorme :

-> Lorsque le 'Hafets 'Haïm s'adressait à ses élèves (talmidim) pour les inciter à crier, à pleurer et à implorer Hachem de faire venir la géoula, de nombreux élèves de haut niveau sont venus le voir et lui ont dit :
"Nous vivons une période de croissance [spirituelle] extraordinaire et nous espérons que nous atteindrons des niveaux élevés de Torah et de crainte du Ciel dans les années à venir. L'arrivée du machia'h interrompra notre élan, car une fois qu'il sera arrivé, notre niveau spirituel s'arrêtera à l'état dans lequel il se trouve au moment où il arrive.

Après tout, c'est ce qu'enseignent nos Sages à propos du verset : "Des années arrivent, à propos desquelles tu diras : "Je n'y ai pas pris plaisir" (Kohélet 12,1)".
Nos Sages expliquent que cela fait référence aux jours qui suivront la venue du machia'h, lorsqu'il n'y aura ni mérite ni culpabilité (guémara Shabbath 151b).
Dans ce cas, la venue du machia'h ne se fera qu'à notre détriment!"
[suite à la guéoula, on n'aura ni de récompense pour les mitsvot, ni de punition pour les avérot, ni de possibilité d'avancer dans notre étude de la Torah, ... on sera tous bloqués à notre état lors de l'arrivée du machia'h. Même un juif simple fait plein de mitsvot chaque jour, gagnant des mérites infinis (lui permettant un plus bel monde à Venir) et une proximité avec Hachem accrue, alors qu'a-t-on vraiment à gagner avec la guéoula maintenant? (au-delà que c'est une mitsva en soi de l'attendre) ]

Le 'Hafets 'Haïm entendit leurs doléances et leur donna raison :
"Vous avez raison. Mais nous ne pouvons pas être égoïstes et ignorer les milliers de juifs qui déclinent de jour en jour et qui ne font qu'ajouter à leurs fautes. Pour eux, la guéoula sera un salut!
Comment pouvons-nous être égoïstes alors que l'honneur du Ciel continue d'être sali? Nous devons faire des sacrifices pour la gloire du Ciel et le bien du peuple juif!"
[Méir Einé Israel - vol.1 , p.237 ]

<--------------------------->

+ Tsipita liyéchoua :

-> Lorsque nous arriverons dans le monde de la vérité, on nous demandera : "Tsipita liyéchoua" (avez-vous anticipé la guéoula? - guémara Shabbath 31a).
Ils ne demanderont pas : " 'hikita liyéchoua" (as-tu attendu la guéoula?) ou "Kivita liyéchoua" (as-tu espéré en la guéoula?) mais plutôt "tsipita", du mot tsofé, "regarder" ou "observer".

C'est simple : nous devons nous lever et regarder pour voir si le machia'h est déjà arrivé!
Il est comme un invité d'honneur qui est censé venir dans quelques jours. Pendant ces quelques jours, nous attendons sa venue. Mais lorsque le jour où il est censé venir arrive, et qu'il va venir d'une minute à l'autre, nous nous tenons à l'entrée et nous regardons la route pour voir s'il est déjà arrivé.
[ 'Hafets 'Haïm - Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2 , p.10]

-> "Quant à nous, bien que nous disions chaque jour que nous attendons la venue de machia'h, nous devons nous demander si nous nous contentons de prononcer ces mots sans vraiment les penser ...
Le véritable test est de savoir si nous nous préparons réellement pour le jour où la guéoula vienne en augmentant notre étude de la Torah, en faisant des mitsvot et en nous faisant une téchouva complète!
['Hafets 'Haïm - Igrot hé'Hafets 'Haïm 20 ]

-> Le 'Hafets 'Haïm disait qu'on ne doit jamais perdre le moral concernant la venue du machia'h. Il comparaît cela à quelqu'un qui a gagné une énorme somme au loto, et qui va avec son ticket récupérer sa fortune. De même, nous avons reçu la promesse certaine d'Hachem en la guéoula, ainsi nous avons le ticket gagnant, c'est juste une question d'une minute à l'autre.

<------->

-> Disons, dit le 'Hafets 'Haïm, que Hachem répond à nos prières et reconstruit Son Sanctuaire.
Le Temple est construit et se dresse sur sa colline, et nous devons maintenant offrir des korbanot (sacrifice). Les Cohanim devront maintenant connaître les lois des korbanot, pourtant, aucun Cohen aujourd'hui n'est bien versé dans ces lois!

Nous serons submergés par l'embarras et la honte, qui ne seront surpassés que par l'humiliation que nous ressentirons lorsqu'il sera révélé que toutes nos supplications et nos prières pour que le Temple soit reconstruit et que la guéoula vienne n'étaient pas sincères.
Car si nous voulions vraiment que la guéoula arrive et que le Temple soit reconstruit, nous nous serions [davantage] préparés à l'arrivée du machia'h!

C'est comme si quelqu'un lançait des invitations à tous ses parents et amis pour les inviter à une séouda dans sa maison en l'honneur de la bar-mitsva de son fils. Des gens arrivent, mais la maison est sombre.
Ils frappent à la porte, et le baal sim'ha sort en pyjama. Lorsqu'il les voit, il les invite à entrer et leur dit : "Asseyez-vous où vous voulez. Je vais commencer à préparer le repas maintenant. Ce sera prêt dans quelques heures".

Qu'est-ce qui ne va pas chez cette personne? Tout le monde pensera que c'est un imbécile. Mais en plus des noms qu'ils lui donneront, ils lui en voudront aussi de leur avoir fait perdre leur temps et de les avoir traités avec un tel manque de respect, en les invitant à une séouda sans rien préparer.

Mais c'est à cela que nous ressemblerons lorsque la guéoula viendra!
Chaque fois que nous prions, chaque fois que nous faisons le birkat hamazon, nous supplions Hachem de faire venir la guéoula et d'envoyer Eliyahou haNavi pour nous annoncer qu'elle est enfin arrivée.
Et pourtant, nous ne nous préparons pas à sa venue ; nous ne formons pas nos Cohanim aux halakhot de la avodat (au service qu'il y aura dans le Temple).
Nous comptons sur le fait que lorsque la géoula viendra et que le Temple sera reconstruit, nous commencerons alors à apprendre les lois nécessaires.
[ 'Hafets 'Haïm - Maamré hé'Hafets 'Haïm 110 ]

<--->

-> Le 'Hafets 'Haïm a fait de la préparation de la guéoula à venir une priorité. Il est même allé jusqu'à envoyer des lettres à tous les rabbanim pour leur demander de procéder à un recensement et de découvrir combien de Cohanim vivaient dans leurs villes. Il leur a également demandé de déterminer combien de Cohanim étaient suffisamment érudits pour qu'il soit possible de commencer à leur enseigner.
Le 'Hafets 'Haïm a décidé que l'on pouvait commencer à leur enseigner les lois de la avodat (service) dans le Temple. Il a écrit le séfer Likoutei Halakhot sur Kodchim et a établi un Kollel Kodchim, où les meilleurs étudiants en Torah pouvaient apprendre comment répondre aux questions posées par les Cohanim qui pourraient se présenter pendant leur service.

Il était parfaitement conscient de la surprise des rabbanim face à ces préparatifs et aux nombreuses lettres qu'il leur avait adressées pour les inciter à étudier davantage la Torah et à faire téchouva en prévision de la guéoula à venir.
['Hafets 'Haïm - Igrot hé'Hafets 'Haïm 20 ]