Aux délices de la Torah

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Le Shéma Israël

+ Le Shéma Israël :

-> La récitation du Shéma chaque matin et chaque soir est un commandement positif de la Torah, comme nous l'apprend le verset : "Tu en parleras en te couchant et en te levant" (Vaét'hanan 6,7). [guémara Béra'hot 10a]

Il s'agit d'une mitzva d'une importance spirituelle considérable, par laquelle une personne peut s'élever à de grands sommets et accomplir des tikounim (réparations) dans les mondes les plus élevés du Ciel.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 10a) nous disent que la récitation du Shéma en son temps est encore plus importante que l'étude de la Torah.
Ils nous disent (Béra'hot 15b) également que quiconque récite le Shéma avec soin, en prononçant chaque lettre correctement, voit les flammes du Guéhinam refroidies pour lui.

-> La sainteté du Shema est inscrite dans chacun de ses 248 mots, qui correspondent aux 248 commandements positifs de la Torah.
Ils correspondent également aux 248 parties du corps humain, qui sont spirituellement rectifiées par la récitation du Shema, comme l'indique le Zohar ('Hadach 79a) :
"Les 248 mots du Shéma correspondent aux 248 parties du corps. Lorsqu'une personne récite le Shéma comme il le faut, chaque mot confère de la sainteté à la partie du corps correspondante.
Si une personne ne récite pas le Shéma chaque jour et chaque nuit, chaque partie de son corps sera au contraire remplie d'un esprit de mal et de toutes les forces nocives du monde."
[lorsqu'on laisse un vide, alors les forces du mal en profitent pour le remplir, d'où l'importance du Shéma pour tout remplir de sainteté. ]

-> En plus de la mitsva de la Torah de réciter le Shéma chaque matin (cha'harit) et chaque soir (arvit), nous récitons le Shéma à nouveau avant de nous endormir le soir. Le Shéma constitue une puissante protection contre les forces du mal qui cherchent à nous nuire pendant notre sommeil.
La guémara (Béra'hot 5a) affirme ce qui suit :
"Rabbi Its'hak dit : Lorsqu'une personne récite le Shéma sur son lit, c'est comme si elle tenait une épée à double tranchants dans sa main ...
Rabbi Its'hak dit également : Lorsqu'une personne récite le Shéma sur son lit, les forces néfastes s'éloignent d'elle."

-> Le Séder haYom explique l'importance de réciter le Shéma avant de s'endormir :
"Il existe une mitsva qui consiste à accepter le Royaume des cieux (en récitant le Shéma) avant de s'endormir. C'est parce que le sommeil est un soixantième de la mort. Avant de mourir, une personne récite le Shéma et affirme son amour et sa crainte d'Hachem.
C'est pourquoi il faut faire de même avant de s'endormir. C'est pourquoi certains ont l'habitude de confesser leurs péchés avant de s'endormir. C'est une bonne pratique, car on ne sait jamais quand son heure viendra. Nombreux sont ceux qui se sont endormis la nuit et ne se sont pas réveillés le matin."

-> Selon le 'Hessed la'Alafim : "Le yétser ara lutte contre cette mitsva (du Shéma avant de dormir), jetant des cordes de sommeil sur les yeux de l'homme, jusqu'à ce que la récitation du Shéma soit ressentie comme un fardeau insupportable. Par conséquent, une personne doit investir beaucoup d'énergie pour réciter correctement le Shéma. La récompense est à la mesure de la difficulté."

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+ Le Shéma du matin :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Kédochim) enseigne :
Lorsqu'une personne dort la nuit, son âme monte au ciel. Le matin, lorsqu'elle se réveille, son âme ne revient pas complètement à elle tant qu'elle n'a pas récité le Shéma.
Jusque-là, bien que son corps fonctionne et se déplace, il n'est pas vraiment connecté à sa source spirituelle au Ciel.

Selon le Zohar ('hadach 79a ; Ruth 32a) et le Arizal (chaar haKavanot Shéma 5,8) : les 248 mots du Shéma correspondent aux 248 parties du corps humain. En récitant correctement chaque mot du Shéma, la lumière sacrée de l'âme s'écoule vers la partie correspondante du corps. Ce n'est que lorsqu'une personne récite le Shéma le matin que son âme se répand dans tout son corps.

Le Zohar rapporte l'histoire de rabbi Its'hak et rabbi Yéhouda.
Au cours de leur voyage, ils arrivèrent dans un village appelé Sachnin, où ils séjournèrent dans la maison de la veuve du rav Hamnouna Saba. Lorsque son fils est rentré de l'école, elle lui a dit de s'adresser aux Sages pour obtenir des conseils.
Il commença à marcher vers eux, mais avant de les atteindre, il s'arrêta et fit demi-tour. "Je ne veux pas m'approcher d'eux", dit-il à sa mère. "Ils n'ont pas récité le Shéma aujourd'hui, et j'ai appris que quiconque ne récite pas le Shéma en temps voulu est en nidouï (excomunication) pour toute la journée.

Les Sages l'entendirent et furent stupéfaits. Ils bénirent l'enfant et dirent : "C'est vrai. Aujourd'hui, nous étions occupés à collecter de l'argent pour les frais de mariage d'un couple pauvre. Ils n'avaient pas les moyens de se marier et leur mariage avait été reporté. Personne d'autre n'était disponible pour les aider, alors nous avons passé la journée à collecter de l'argent pour eux. Nous n'avons pas dit le Shema en son temps, car une personne qui s'acquitte d'une mitsva est dispensée des autres (Soucca 25a)".

Ils ont ensuite demandé à l'enfant comment il savait qu'ils n'avaient pas récité le Shéma.
"Je pouvais sentir l'odeur sur vos vêtements quand je m'approchais de vous", a-t-il expliqué. Il était si pur d'esprit qu'il pouvait sentir le niveau spirituel de ces Sages. Lorsqu'il sentit que leurs âmes ne remplissaient pas les 248 parties de leur corps, il réalisa qu'ils n'avaient pas récité le Shéma.

C'est pourquoi, si une personne mange ou boit avant de réciter le Shéma, elle affaiblit l'influence de la sainteté de son âme (néchama) dans son corps, et renforce à sa place la force du mal connue sous le nom de "sitra a'hra".
Étant donné que l'âme n'entre pas complètement dans le corps tant que l'on n'a pas récité le Shéma, il reste un vide dans lequel le yétser ara peut entrer et prendre le contrôle.
[...]

En se dépêchant de réciter le Shéma le plus tôt possible le matin, sans s'arrêter pour manger, boire ou vaquer à d'autres occupations, on attire sur soi la sainteté de l'âme (néchama) et on se protège ainsi du yétser ara et de la sitra a'hra (force d'impureté/du mal).

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+ Shéma et Téfilin :

-> D'après rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Michpatim) :
Une personne qui récite le Shéma sans porter de téfilin témoigne contre elle-même.
Il est dit dans le Shéma : "Tu les attacheras comme un signe sur ton bras et comme un totafot entre tes yeux" (Vaét'hanan 6,8), mais il ne respecte pas ses propres paroles. [Béra'hot 14b]

Un indice à cela peut être trouvé dans les mots : "שמע ישראל יהוה אלהינו יהוה אחד" qui sont écrits dans la Torah avec les lettres ע et ד plus grandes que les autres. Ensemble, ils forment le mot עד (éd), qui signifie témoin. Lorsqu'une personne récite le Shéma, Hachem témoigne en son nom qu'elle a accepté le joug du Royaume des cieux et qu'elle s'est engagée à accomplir toutes les mitsvot.

Si cet engagement est vrai et sincère, il renforce les forces de la sainteté dans le monde.
Cependant, si quelqu'un ne respecte pas son engagement à observer toutes les mitsvot, alors sa proclamation même du Shéma est fausse. Au lieu de renforcer les forces de la sainteté, il les affaiblit et donne naissance aux puissances du mensonge et du mal.

Ainsi, on doit autant que possible réciter le Shéma en portant les téfilin, afin que notre engagement soit le plus sincère.

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+ Shéma avant de dormir le soir :

-> D'après rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 38) :
Outre le commandement positif de réciter le Shéma chaque matin (cha'harit) et chaque soir (arvit), il faut également réciter le Shéma avant de s'endormir. Cette récitation du Shéma a un grand pouvoir de protéger une personne pendant qu'elle dort, en repoussant les forces destructrices du monde.

Avant de s'endormir, il faut également confesser les fautes commises ce jour-là et revenir à la téchouva.
Lorsqu'une personne s'endort, son âme monte au ciel, où elle est jugée pour ses actes de la journée. Si elle revient à la téchouva avant de se retirer pour la nuit, son âme sera propre et innocente lorsqu'elle se présentera devant le Trône du Jugement.

Dire le Shéma aide à rectifier l'âme de ses fautes, et en particulier des fautes concernant la sainteté de la brit. [voir Arizal - chaar hakavanot 7]

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+ Eloigner les forces du mal :

-> La récitation du Shéma avant de s'endormir a un grand pouvoir de destruction des forces maléfiques créées tout au long de la journée par nos péchés, et plus particulièrement par les fautes impliquant la souillure de la brit.
Les mauvaises actions renforcent les forces du mal dans le monde. En récitant le Shéma avant de nous endormir, nous récupérons l'énergie que nous avons gaspillée en commettant des fautes et nous la réorientons vers la sainteté, là où elle doit être. [voir Tikouné Zohar 13,28a]

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Michpatim) écrit que c'est pour cette raison qu'il est si important de réciter soigneusement le Shéma avant de se coucher, en prononçant chaque mot correctement et en évitant de les confondre dans la fatigue.
Il faut également réciter le vidouï pour confesser ses fautes avant de se retirer (dormir), et revenir à la téchouva sincère avec des larmes de remords au cœur brisé.
Ainsi, on brise les forces du mal qui ont été créées par nos fautes et on renforce à leur place les forces de la sainteté.
[...]

Réciter le Shéma avec kavana revient à offrir un korban (sacrifice) à Hachem, qui expie nos fautes et récupère les forces saintes qui ont été perdues à cause de nos méfaits.
Il faut réciter le Shéma et le vidouï immédiatement avant de se coucher, de peur de s'endormir avant d'avoir eu le temps de le faire.
En fautant nous détournons des forces de sainteté vers le mal, créant ainsi des forces néfastes de destruction dans le monde (voir Arizal - chaar haPessoukim Bo). En récitant le Shéma avec kavana et en retournant avec une téchouva sincère, ces forces de destruction sont détruites et l'énergie qui les a alimentées est rendue à sa place légitime, dans le corps de l'homme qui est à l'image de D.

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+ Etre vigilant sur la prononciation des mots :

-> La guémara (Béra'hot 15b) nous demande de veiller à réciter le Shema comme il le faut, en prononçant chaque mot lentement et délicatement, de manière à ce que les mots ne soient pas confondus. Ceci est particulièrement important lorsqu'un mot se termine par la même lettre que la première lettre du mot suivant, comme dans : bé'hol lévavé'ha.
Il est donc particulièrement important de laisser un espace entre les mots, afin qu'ils ne soient pas réunis en un seul.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 38) explique cela en se basant sur ce que nous avons vu précédemment, à savoir que les 248 mots du Shéma correspondent aux 248 parties du corps.
Si un seul mot du Shéma est sauté ou récité de façon incorrecte, la partie correspondante du corps humaine va manquer la sainteté transmise par le Shéma.

Tout ce qu’on peut faire pour réaliser une mitsva est énorme aux yeux d’Hachem

+ Tout ce qu'on peut faire pour réaliser une mitsva est énorme aux yeux d'Hachem :

-> Chaque acte accompli au service d'Hachem doit être considéré comme important.
Même une simple parole apparemment insignifiante, ou un simple regard sans importance, qui est lichma, dans le but de servir le Maître du monde, est considéré comme substantiel et digne d'intérêt pour Hachem.

Le 'Hovot HaLévavot ajoute : "[lorsque tu fais une mitsva] ce qui nous semble comme étant une petite chose, (en réalité) c'est important/énorme [aux yeux] d'Hachem" (ki améat mimé'ha rav étslo - chaar 'Hechbon haNéfech - chap.5).

Matérialité – spiritualité = apprendre des non juifs

+++ Matérialité - spiritualité = apprendre des non juifs :

-> Nous devons nous assurer que notre accomplissement des mitsvot est au moins au même niveau d'intensité et de sacrifice que les non juifs qui nous entourent réalisent les actes qui sont importants pour eux.
Nous devons faire preuve de la même ardeur et de la même détermination qu'eux, mais canaliser cette énergie vers les mitsvot.
[rav El'hanan Wasserman (Kovéts Héarot) - citant le 'Hafets 'Haïm]

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-> à l'image de Yaakov lorsqu'il a quitté Lavan (Vayichla'h 32,5) qui s'est reproché de ne pas avoir appris de Lavan le racha, pour s'améliorer dans la pratique des mitsvot, afin de les accomplir avec la même énergie, sacrifice, que lui pouvait le faire pour toutes ses arnaques et autres mauvais occupations. ]

-> Cela nous aide à comprendre ce qui est écrit dans le guémara (Avoda Zara 2b), qui relate ce qui se passera lorsque machia'h viendra :
Les Romains se présenteront devant Hachem pour être jugés. Hachem leur demandera comment ils ont occupé leur temps. Ils répondront : "Maître du monde, nous avons établi de nombreuses places de marché, nous avons construit de nombreux bains publics, et nous avons accumulé beaucoup d'argent et d'or. Nous avons fait tout cela uniquement pour le bien du peuple juif, afin qu'il soit libre de s'engager dans l'étude de la Torah".

Hachem répondra en les traitant d'insensés pour avoir essayé de le tromper.
Hachem leur dira qu'Il est parfaitement conscient qu'ils ont fait tout ce qu'ils ont mentionné en ne pensant qu'à leurs propres intérêts. "Vous avez créé des places de marché pour qu'on y trouve des prostituées. Vous avez construit des bains pour votre propre plaisir. Quant à l'argent et à l'or que vous prétendez avoir augmentés, ils sont à Moi et non à vous".
Les Romains quitteront alors la Présence d'Hachem, abattus et sans espoir.

Les Perses seront la prochaine nation à être jugée, et Hachem leur posera la même question.
Ils répondront : "Maître du monde, nous avons construit de nombreux ponts, conquis de nombreuses villes et mené de nombreuses guerres. Nous avons fait tout cela uniquement pour le bien du peuple juif, pour qu'il s'adonne à l'étude de la Torah".

Une fois de plus, Hachem les confronte à la vérité. "Tout ce que vous avez fait, vous l'avez fait dans votre propre intérêt. Vous avez construit des ponts pour pouvoir prélever des impôts sur tous ceux qui les empruntent. Vous avez conquis des villes pour utiliser leurs habitants comme main-d'œuvre forcée. En ce qui concerne les guerres, ce n'est pas vous. Je fais la guerre, et votre succès vient de Moi."

=> Il est difficile de croire que les Romains et les Perses tenteront de mentir à Hachem. Comment peuvent-ils penser qu'Hachem les croira quand ils disent qu'ils ont tout fait pour les juifs et pour permettre l'étude de la Torah, alors qu'ils savent qu'Hachem sait qu'ils ne cherchaient que leurs propres intérêts?

-> Le Ktav Sofer explique qu'ils n'ont pas essayé de modifier les faits, la réalité.
Il est vrai que tout ce qu'ils faisaient, c'était pour eux-mêmes. Ils ne pensaient qu'à leurs propres intérêts. Cependant, disent-ils à Hachem, le temps, les efforts et l'enthousiasme avec lesquels ils ont abordé leurs activités ont servi de leçon au peuple juif sur la façon dont il devrait aborder la Torah et les mitsvot.
Les juifs ont pu apprendre d'eux comment diriger toute leur énergie et leurs ressources vers une activité qui leur tient à cœur.
Les nations du monde pouvaient dire : "Si nous sommes capables de déployer des efforts exceptionnels, avec enthousiasme, dans nos activités insignifiantes, à combien plus forte raison les juifs devraient-ils faire de même dans leur quête de la Torah et des mitsvot".
Les Romains et les Perses soutenaient que toutes leurs activités étaient une source d'inspiration pour l'amélioration de la avodat Hachem du peuple juif.

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+ Pourquoi la Torah sera-t-elle enseignée dans les théâtres et les colisées?

-> Dans la guémara (Méguilah 6a), nous apprenons que lorsque machia'h viendra, la Torah sera enseignée publiquement dans les théâtres et les colisées qui étaient auparavant réservés aux événements sportifs. La Torah sera enseignée dans les lieux mêmes où les gladiateurs se sont battus.

=> La question la plus évidente est la suivante : pourquoi devrions-nous étudier la Torah dans ces lieux spécifiques?
Lorsque le machia'h viendra et que le monde entier reconnaîtra enfin la souveraineté d'Hachem, n'y aura-t-il pas des lieux mieux adaptés à l'étude de la Torah qu'un stade ou un théâtre?
Ces lieux ont été utilisés pendant de nombreuses années pour accueillir des événements qui sont l'antithèse même des valeurs de la Torah. Pourquoi voudrions-nous enseigner la Torah dans ces lieux ?

-> Le Ktav Sofer explique que le peuple juif apprendra des fauteurs comment être zélé dans l'accomplissement des mitsvot.
Une vraie personne qui craint Hashem verra comment les non-juifs se conduisent, et il en tirera une leçon qui renforcera son avodat Hachem.
Il prendra note de la vitesse, de l'efficacité, du zèle et de la rapidité avec lesquels ils commettent des fautes flagrantes. Il verra le temps, l'énergie et les fonds qui sont facilement et volontairement dépensés pour de telles activités.

Il sera alors en mesure de faire un kal va'homer, un argument a fortiori. Si les actes pécheurs sont accomplis avec tant de zèle et d'énergie, au mépris total du coût et de la dépense, combien plus devons-nous faire de même pour l'accomplissement des mitsvot.

Les théâtres, les colisées et autres lieux de divertissement ont été construits sans tenir compte des dépenses. Des édifices gigantesques ont été érigés uniquement pour le divertissement et sont utilisés pendant des heures. Sans se soucier de l'heure, les clients s'assoient et boivent jusqu'à des heures avancées de la nuit. Ils trouvent des moyens de rester éveillés, ne voulant pas manquer un seul instant du divertissement. [combien ils chantent, tapent des mains, restent attentifs à chaque minute du show, ... ]

Ce phénomène devrait susciter au sein du peuple juif le désir d'exploiter ces mêmes qualités pour étudier la Torah et mieux servir Hachem. Nous devrions nous aussi être prêts à renoncer au confort et à la commodité et à faire des sacrifices pour l'accomplissement des mitsvot. Nous devrions au moins nous efforcer d'accomplir les mitsvot autant qu'ils le font pour se divertir.

Nos Sages nous disent : "éno domé chmiya léré'iya", que l'on ne peut pas comparer quelque chose que l'on voit de ses propres yeux à quelque chose dont on entend simplement parler. C'est pourquoi nous étudierons la Torah dans ces mêmes lieux. Nous pourrons alors constater de nos propres yeux les efforts et l'argent considérables qui ont été consacrés à leur fabrication ; nous nous souviendrons de l'énergie et de l'enthousiasme que les fêtards y ont déployés, et nous pourrons nous engager à faire de même pour notre avodat Hachem.

Nous devons tirer des leçons du monde qui nous entoure, même si la source est improbable. Voir comment les fautes sont accomplis peut être une source de motivation exceptionnellement puissante pour s'améliorer spirituellement.
[et en plus, on doit être fier d'être dans le émet, de pouvoir agir selon ce que Hachem nous conseille de faire, et non dans du vide, éphémère. ]

Shéma Israël = déclarer que tous les juifs sont unis

+ Shéma Israël = déclarer que tous les juifs sont unis :

-> "Écoute, Israël" (Shéma Israël).

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Béréchit 2,4) explique :
Nous ne disons pas aux gens : "Écoutez ! Il n'y a qu'un seul D.!"

Lorsque le roi Shaoul voulut rassembler les troupes et les galvaniser pour combattre Amalek, le verset déclare : "vayéchama (וַיְשַׁמַּע) Shaoul ét a'am" (Shaoul convoqua le peuple - I Shmouel 15,4).
Shaoul rassemblait le peuple juif, l'exhortant à s'unir et à faire la guerre à Amalek, et le mot utilisé pour exprimer cette idée est : "וַיְשַׁמַּע" (en lien avec שמע - Shéma).

Lorsque nous récitons le Shéma Israël, nous disons en réalité que nous nous rassemblons et que nous nous unissons à tous les autres juifs du monde.
Puisque le fait de dire le Shéma Israël va provoquer que le peuple juif s'est rassemblé comme un seul homme, alors la conséquence est dans ce qui suit : "Hachem Elokénou Hachem E'had" (Hachem est notre D., Hachem est Un!).

Le Shéma Yisrael n'est pas simplement une déclaration concernant l'unicité d'Hachem. Les actes sont plus éloquents que les mots, et notre prononciation du Shéma est une démonstration active de l'unicité du peuple juif.
Lorsque nous sommes unis, le message évident est qu'Hachem est également un.

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[d'une certaine façon, chaque juif a en lui une partie Divine (qui reste pure quoiqu'on puisse faire de mal), et ainsi lorsque l'on unit tous les juifs alors on complète toutes ces parties, les déclarants comme Une, comme un seul D. (Hachem).
En ce sens, on se cache les yeux en déclarant "Shéma Israël", car bien qu'extérieurement dans la matérialité tous les juifs semblent différents, en réalité à leur source première spirituelle ils ne forment qu'Un (tout provenant du d'Hachem).

Lors du Shéma, chaque juif doit alors aussi être fier d'avoir une âme qui est beaucoup plus élevée que les non-juifs, que nos actes ont un impact Divin, que nous sommes beaucoup plus aimés et proches de papa Hachem (que les non-juifs), et qu'ainsi on doit être heureux d'agir en responsabilité en déclarant par nos actes que Hachem est Un. ]

Hachem attend de nous que nous accomplissions les mitsvot et que nous nous engagions dans l'étude de la Torah avec [au moins] le même enthousiasme et le même zèle que nous accordons à nos besoins matériels.
Il est écrit : "la souhaiter comme de l'argent, la rechercher comme des trésors" (Michlé 2,4). Cela signifie que si quelqu'un recherche la Torah et les mitsvot de la même manière qu'il recherche l'argent et d'autres biens matériels, il méritera la suite : "tu auras le sens de la crainte d'Hachem et tu atteindras la connaissance de D." (Michlé 2,5).

Une génération qui intensifie sa quête de matérialisme, qui déploie plus d'efforts que d'habitude pour atteindre la richesse matérielle, devrait avoir une approche plus intense de la Torah et des mitsvot.

Lorsque les gens recherchent activement et énergiquement la matérialité, on attend d'eux qu'ils fassent preuve d'un niveau inhabituel de zèle dans l'accomplissement de leur mitsva.
Et si l'on ne le fait pas, cela peut engendrer une accusation contre eux.
[d'après le rav Moché Feinstein - Darach Moché - Balak]

"Ki bésim'ha tétsé'ou" (Yéchayahou 55,12) = une personne peut être libérée de tous ses problèmes en atteignant un certain niveau de joie.
Grâce à la joie, une personne peut se libérer de l'inquiétude, de la douleur, des problèmes et de l'anxiété.
[Baal Chem Tov]

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=> "ki bésim'ha" = en raison du fait d'être dans la joie, alors "tétsé'ou" = on mérite (que Hachem nous) sorte, nous libère (de mauvaises décrets qui sont sur nous).

Venue du machia’h & grandeur de chaque juif

+ Venue du machia'h & grandeur de chaque juif :

-> Selon le 'Hatam Sofer, lorsque nous serons bénis d'avoir un Temple à travers lequel nous pourrions nous connecter avec Hachem, cela n'est pas l'état idyllique du peuple juif.
Le but ultime est qu'Hachem se connecte à nous sans aucun intermédiaire.

=> Pourquoi, alors, aurions-nous besoin d'un Temple lorsque le machia'h viendra?

Le 'Hatam Sofer (drouchim véAggadot 'Hatam Sofer - p.187) écrit qu'à l'avenir, lorsque le machia'h viendra, nous n'aurons pas besoin du Temple comme lieu de résidence de la Présence Divine (Chékhinah).
Nous n'en aurons besoin que pour offrir des sacrifices (korbanot). La Chékhina résidera directement sur chaque juif.

-> Le Sforno (Chémini 11,2) va dans le même sens en soulignant qu'avant la faute du Veau d'or, la Torah ne fait aucune mention du Michkan. Il n'y avait pas non plus de commandement pour restreindre notre alimentation à la nourriture cachère.
Avant que le peuple juif ne commette la faute du Veau d'or, chaque juif était digne d'avoir son propre lien personnel avec Hachem. La Présence d'Hachem (Chékhina) reposait sur chaque juif et il n'y avait pas besoin d'intermédiaire : un Michkan ou d'un Mikdach.

C'est le sens de : "Partout où Je permettrai que Mon Nom soit mentionné, Je viendrai à vous et Je vous bénirai" (Yitro 20,21) = où que puisse se trouver (spirituellement comme physiquement) un juif, la Présence d'Hachem reposera sur lui.
"Ils me feront un sanctuaire (mikdach), afin que je puisse résider au milieu d'eux (béto'ham)" (Térouma 25,8) = Le Mikdash existait "béto'ham", à l'intérieur de chaque membre de juif. Par conséquent, à ce moment élevé de l'histoire, il n'y avait tout simplement pas besoin d'un conduit ou d'un intermédiaire pour combler le fossé entre un juif et D., car ils étaient directement connectés ; Hachem était intimement lié avec chaque juif, sans aucune nécessité d'intermédiaire.

A ce moment de notre histoire, alors que chaque juif se trouvait dans un niveau si élevé, nous n'avions pas besoin du stimulant spirituel qu'offre le fait de manger strictement casher. Nous étions donc autorisés à consommer tous les aliments. Après la faute du Veau d'or, la Chékhina est partie et Hachem n'a pas permis à Sa Présence de demeurer sur le peuple juif. Le corps du juif n'était plus digne de servir de lieu de repos à la Chékhina.

Moché pria, et finalement Hachem acquiesça, permettant à Sa Chékhina de reposer sur le peuple juif une fois de plus. Cependant, elle ne serait plus présente que par l'intermédiaire du Michkan ou Mikdach.
Hachem n'autorisait plus Sa Chékhina à reposer sur chaque juif.
De plus, le peuple juif est contraint de ne manger que de la nourriture casher. Le peuple juif était tombé dans un niveau dans laquel la Chékhina ne pouvait pas reposer directement sur leurs entités physiques, et avait besoin du soutien spirituel des aliments casher purifiés.
Selon le Sforno, le concept de manger uniquement de la nourriture cachère n'aurait jamais vu le jour sans la faute du Veau d'or.

Le Sforno conclut sur l'idée que lorsque machia'h viendra, les choses redeviendront ce qu'elles étaient auparavant. Hachem fera à nouveau reposer Sa Chékhina sur tout le peuple d'Israël sans aucun support, sans le Michkan ou le Temple. Nous pourrons à nouveau nous connecter personnellement avec le Hachem, sans intermédiaire.

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=> On voit ici la grandeur de tout juif. Notre but n'est pas simplement d'avoir une relation avec Hachem par le biais du 3e Temple, mais notre ambition c'est d'avoir une connexion personnelle/unique avec papa Hachem qui est direct et totale, sans aucun intermédiaire.

Il faut être tellement confiant dans son bita'hon, qu'on doit avoir l'impression qu'Hachem nous a promis qu'Il s'occuperait de notre besoin particulier.
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - Bita'hon ]

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-> L'existence de D. est évidente pour l'esprit rationnel, mais les passions du cœur empêchent l'homme de voir cette vérité.
[rabbi El'hanan Wasserman ]

La magie (3e partie)

+++ La magie (3e partie) :

-> Amalek avait une grande armée avec de nombreux magiciens et sorciers.
En effet, Amalek était persuadé que la force de Moché provenait de la sorcellerie, et qu'il a été uniquement plus fort que les magiciens égyptiens.
Dans le combat contre le peuple juif, il y avait aussi des sorcières, dont la propre femme d'Amalek, afin de multiplier les forces surnaturelles.
Moché par la puissance de la prière a réduit à néant ces forces de la sorcellerie, inversant par exemple les horaires du soleil, de la lune et des autres astres.

-> Amalek, l'ennemi juré des juifs, était un sorcier, et la nation amalécite utilisait la sorcellerie dans ses combats. (voir Yérouchalmi - Roch Hachana 3:8)
Lorsque le roi Saül reçut l'ordre de détruire la nation amalécite, il lui fut demandé de tuer également tous les animaux, car les Amalécites savaient se déguiser en animaux grâce à la sorcellerie. (voir Chmouël I avec Rachi)

-> De même, les femmes moabites utilisaient également la sorcellerie pour attirer les hommes juifs dans l'adoration de l'idole Baal Péor. (voir Zohar 'hadach vol.2, Ruth 37a)

-> Concernant Amalek, il est écrit : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19).
Concernant la génération du Déluge, il est écrit : "Je vais effacer l'homme que J'ai créé de la surface de la terre" (Béréchit 6,7).

=> Quelle est la différence entre ces 2 expressions : "de dessous le Ciel" et "de la surface de la terre"?

Le rav 'Haïm Kanievsky (Taima dékra - Béchala'h) cite Rachi (Chmouël I 15,3), qui écrit que les Amalecites étaient très compétents dans les domaines de la magie et de la sorcellerie.

Concernant les pouvoirs des magiciens/sorciers, Rachi (Matot 31,6) commente par exemple : "Bil'am était avec eux et il faisait planer, par des sortilèges, les rois de Midiyan au-dessus d'eux et lui même planait avec eux."

La Torah nous ordonne de tuer tout être vivant appartenant à Amalek : "de dessous le Ciel", c'est-à-dire même ceux qui voleraient alors dans les airs.

Il n'y avait pas besoin d'une telle précision en ce qui concerne la génération du Déluge.
En effet, la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu'ils sont en contact avec l'eau (l'eau empêchant tout effet de la sorcellerie).
Ainsi, en raison du Déluge, ils leur étaient impossible de voler dans les airs, d'où l'utilisation du : "de la surface de la terre".

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-> "Il vit de là les dernières lignes du peuple" (Balak 22,41)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Or les Sages ont dit (guémara Taanit 9a) que les nuées recouvraient Israël, si bien qu’on ne pouvait pas le voir.
Quand Aharon est mort et que les nuées ont disparu, alors Israël est apparu aux yeux, et les Cananéens ont su où il se trouvait et l’ont attaqué. Ensuite les nuées sont revenues par le mérite de Moché, comme l’ont dit les Sages, donc les bnei Israël étaient recouverts par elles.
=> Alors comment le verset peut-il dire : "il vit de là les dernières lignes du peuple"? Au contraire, Hachem aurait dû redoubler de protection envers eux contre le mauvais œil de Bilam!

Mais il est évident qu’il a pu le voir par sorcellerie, par un certain oiseau qui les révélait.
La sorcellerie a ce pouvoir, comme le disent les Sages (guémara Sanhédrin 67b), que les sorcières révélaient ce qui est caché aux yeux. Et le verset nous informe que c’est seulement les dernières lignes qui se sont trouvées découvertes, et non le coin des tsaddikim et des grands.

-> Rabbi Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan) écrit que Bilaam essaya toutes sortes de sorcelleries pour faire retourner le peuple d'Israël en Égypte. Toutefois, sa magie noire dépendait du soleil et de son ange et lorsque le soleil était recouvert de nuages, aucune magie n'avait d'emprise.
Les Bné Israël étant recouverts des nuées de gloire, la sorcellerie n'avait pas d'emprise sur eux.

-> La magie est constituée essentiellement d'actes tandis que les incantations ont pour fondement la parole. Il y a plusieurs sortes de magie : rassembler des démons; faire descendre des influences à partir des étoiles et des signes astrologiques en créant une effigie à des moments précis qui correspondent à la domination de l'Etoile ; attirer un esprit d'impureté provenant directement de la klipa du serpent originel.
Balak était expert en sorcellerie et Bilaam la maîtrisait mais pas autant que Balak. Par contre, il était un expert en incantations et c'est la raison pour laquelle le Zohar (Bé'houkotaï 112b) le compare au serpent dont la force provient essentiellement de la bouche. (:3'p "mpna am) Ainsi, ils s'associèrent pour unir leurs forces.

Il est rapporté dans le Zohar ('hadach Balak 54) qu'il n'y a pas un seul jour depuis le début de la création où Israël a autant eu besoin d'Hachem qu'au moment où Bilaam voulut exterminer le peuple d'Israël par ses malédictions.

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-> "Il n'y a pas de divination en Yaakov, pas de sortilège en Israël" (Balak 23,23)

-> Rachi : Ils méritent d’être bénis car ils n’y a chez eux ni devins ni sorciers ... le message leur en est transmis par la bouche de leurs prophètes.

-> Le midrach nous rapporte que Bilam a vu que la raison pour laquelle les juifs ont mérité la protection Divine était qu'ils étaient assis devant Hachem comme un élève face à son professeur, et ils examinent et clarifient chaque section de la Torah pour déterminer Ses intentions.
Même les anges n'ont pas accès à ces connaissances et ils doivent demander aux juifs ce que Hachem leur a enseigné.
=> Telle est la force de la Torah, faisant que nous sommes véritablement méritant des bénédictions Divines.

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-> Onkélos ... neveu de Titus par sa sœur, voulut se convertir (au judaïsme).
Il fit remonter Titus (son oncle) du séjour des morts par la magie.
Onkelos lui demanda : "Qui est important dans le monde futur?"
Titus répondit : "Israël!"
[...]
Puis Onkélos fit remonter Bil'am (du séjour des morts) par la magie.
Il demanda : "Qui est important dans le monde futur?"
Bil'am répondit : "Israël!"
[...]
Enfin, Onkélos fit remonter un pêcheur juif (du séjour des morts) par la magie.
Il lui demanda : "Qui est important dans le monde futur?", et il répondit : "Israël!"
[guémara Guittin 56b-57a]

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+ Mordé'haï et Esther :

-> "Chaque jour Mordé'haï déambulait devant la cour de la maison des femmes, pour s'informer du bien-être d'Esther et de ce qui advenait d'elle" (Esther 2,11)

-> Selon le midrach (Esther rabba 6,8), Mordé'haï venait quotidiennement afin de répondre aux questions de Esther, qui voulait savoir si elle était Nidda.

Ce même midrach donne une autre raison : Mordé'haï voulait s'assurer que Esther n'était pas victime de sorcellerie de la part des autres femmes de la maison du roi, qui pouvaient désespérer de devenir un jour reine à la place d'Esther.

Le Ibn Ezra et le Gaon de Vilna disent que Mordé'haï venait quotidiennement pour la guérir, car il avait atteint un tel niveau spirituel qu'il pouvait tout guérir, même les maux issus de la sorcellerie.

-> Une des raisons de se déguiser à Pourim est donnée par le rav Nevenzahl, qui enseigne que les costumes sont un souvenir d'Amalek, qui a une force énorme de magie noire.
En effet, ils ont la capacité de se transformer en des animaux et d'autres formes, mais Hachem nous sauvera toujours d'eux.
En se déguisant, on se rappelle de ce pouvoir d'Amalek, et du fait que nous avons toujours D. pour nous défendre.

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-> "Mordé'haï passa (vayavor), il agit selon tout ce qu'Esther lui avait ordonné" (méguilat Esther 4,17)

-> Rav enseigne : "Mordé'haï passa outre au 1er jour de Pessa'h en jeûnant"
Chmouël affirme : "Il passa [dans le sens de traverser] le cours d'eau."
[guémara Méguila 15a]

=> Pourquoi est-il si important de relater que Mordé'haï a traversé un cours d'eau?

-> Le Zohar (III,276a) pose la question : "Comment un méchant comme A'hachvéroch a-t-il pu se trouver attaché à la vertueuse Esther, la prophétesse?

Et de répondre qu'en réalité, c'était une "démone" ayant l'apparence d'Esther qui se montrait à lui.

-> C'est ainsi, lorsque Mordé'haï lut le message provenant d'Esther demandant de passer outre le 1er jour de Pessa'h par le jeûne, et de déroger ainsi à l'obligation de manger de la matsa, il craignit qu'il s'agît là d'un acte n'émanant pas d'Esther, mais de la "démone" ayant son apparence.
Peut-être cette créature voulait inciter le peuple à la faute en l'écartant de la mitsva de matsa.

-> Selon nos Sages (Sanhédrin 67b), un élément relevant de la sorcellerie qui entre en contact avec l'eau, vient à disparaître.

=> Telle est la raison pour laquelle Mordé'haï traversa un cours d'eau, et soumit cette lettre à une telle authentification : émanait-elle réellement d'Esther, ou bien s'agissait-il d'un acte de sorcellerie?

La magie (2e partie)

+++ La magie (2e partie) :

+ L'Egypte :

-> La guémara (Ména'hot 85a avec Rachi) explique que l'Égypte était remplie de magiciens et de sorciers.
La guémara (Kidouchin 49b) raconte que sur les 10 mesures de magie qui sont descendues dans le monde, 9 ont été données à l'Égypte.

Selon la guémara (Kidouchin 49b), chaque pays a des midot ou des tendances qui lui sont propres : "en Israël la sagesse, à Bavél l'orgueil, en Perse le courage, en Egypte la sorcellerie, en Arabie la débauche, à Michane l'effronterie".
Le Beit haLévi commente : "C'est une chose qui ne peut pas être expliquée par les principes de la logique ou de l'intellect mais que l'on ressent très bien lorsqu'on arrive dans un pays qui a telle tendance ou une telle mida pour le bien comme pour le mal ; on se sent naturellement attiré par cette tendance, beaucoup plus que lorsqu'on habitait dans un pays voisin.

-> Les égyptiens protégeaient leurs secrets de sorcellerie et ne laissaient personne quitter le pays avec des formules magiques écrites ou des procédures magiques.
[ le Talmud mentionne cependant un individu qui a écrit les formules sur sa chair et qui était capable de réaliser ces secrets et d'accomplir des prodiges - voir guémara Shabbath 104b). ]

-> Le Ibn Ezra commente que les égyptiens, la nation la plus puissante en magie, avaient jeté un sort à leurs frontières de telle façon que personne ne pouvait en sortir librement.

Le midrach (Yalkout Réouvéni - Arachim Kelev 10) explique que les magiciens égyptiens utilisaient la sorcellerie pour garder les frontières de l'Égypte en formant des portes à partir d'images d'animaux tels qu'un cheval ou un chien, et si quelqu'un essayait de s'échapper, l'animal ensorcelé à la porte brairait ou aboierait (selon l'animal), déclenchant ainsi l'appel de tous les animaux de son espèce à travers tout le pays. De cette manière, les égyptiens savaient non seulement que quelqu'un s'était échappé, mais aussi par quelle porte. Il leur était donc facile de retrouver le fugitif.

Le midrach (Mékhilta - Yitro 1) raconte que jusqu'à ce que le peuple juif sorte au complet, aucun esclave n'avait réussi à s'échapper d'Égypte.

-> "Hachem dit à Moché : Va vers Pharaon" - Bo 10,1)
Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne sur "Va vers Pharaon" :
En utilisant "Va" (bo), contrairement aux autres plaies, la Torah souhaite indiquer que Pharaon s'était caché dans l'une de ses chambres fortes secrètes qu'il avait ensorcelées de toute part afin de ne pas être retrouvé.
Il avait prononcé des incantations et sollicité des démons pour que sa cachette soit invisible et que personne ne puisse le retrouver ; comme s'il n'était plus de ce monde.
Hachem savait que si Moché le cherchait, il ne le trouverait pas.
Hachem dit donc à Moché : "Va vers Pharaon" = autrement dit : "Je te montrerai où il se trouve".
Moché s'exécuta et parvint à retrouver Pharaon sans la moindre difficulté.
Lorsque Pharaon aperçut Moché, il fut extrêmement surpris. Il lui demanda : "Comment es-tu entré? Comment as-tu fait pour trouver cet endroit?"
Moché lui répondit : "J'ai emprunté la même porte par laquelle tu es entré?"

-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou écrit :
La surprise de Pharaon était si grande qu'il se dit : "Les plus grands sorciers d'Egypte ne peuvent entrer dans cette pièce, car j'ai mis en place une garde surnaturelle autour de ce lieu ..."
En effet, par ses forces d'impureté, Pharaon y plaça des meutes de chiens noirs de très grande taille. Ils n'étaient autres que des démons capables de nuire à tout celui qui tenterait d'y pénétrer.
Alors que Moché certifia être entré par la même porte que lui, Pharaon comprit que Moché bénéficiait de la protection d'un Gardien unique. Malgré tout, son cœur s'endurcit et il ne délivra pas Israël, c'est la raison pour laquelle Hachem demanda à Moché d'aller à sa rencontre.

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-> Le midrach Séfer HaYachar (Chémot 4,19) décrit les débuts de Bilam en tant que serviteur d'un roi africain nommé Augias. À l'âge de 15 ans, il était déjà réputé pour ses capacités extraordinaires en matière de magie et de divination. Travaillant d'abord avec l'armée du roi contre l'Égypte, Bilam finit par s'enfuir en Égypte où il fut accueilli avec beaucoup d'honneur en raison des nombreux égyptiens qui souhaitaient apprendre ses talents.
Bilam, le grand magicien et ennemi du peuple juif, était l'un des conseillers les plus respectés de Pharaon et était complice du plan visant à débarrasser l'Égypte de la nation juive (guémara Sotah 11a).

-> "Pharaon ordonna à tout son peuple en disant : Tout fils qui naîtra, jetez-le dans le fleuve!" (Chémot 1,22)

Le Kéhilat Its'hak apporte une autre explication.
Selon la Torah, il est clair que l'Egypte de l'époque était la capitale mondiale de la sorcellerie, de la magie noire et de l'illusion.
En souhaitant la mort des nouveaux nés, Pharaon avait peur que les juifs créent de faux bébés par la magie, qu'ils tueraient en les faisant passer pour des vrais.

Selon nos Sages (Sanhédrin 67b), une chose réalisée à partir de la magie retourne à son état d'origine, lorsqu'elle est placée dans de l'eau ou sur un plan d'eau.

La guémara rapporte l'histoire de rabbi Zééri, se déroulant 1700 années après notre esclavage en Egypte.
Il a acheté un âne dans la ville égyptienne d'Alexandrie, sans savoir qu'il avait été créé par le biais de la magie.
Lorsqu'il est arrivé à un point d'eau, afin de donner de l'eau à boire à son âne, celui-ci est redevenu une planche de bois sur laquelle avait été jetée un sort pour la transformer en un animal.

=> On comprend mieux le choix de Pharaon, dirigeant de la capitale mondiale de la sorcellerie, qui voulait être sûr à 100% de la mort des nouveaux-nés juifs.

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-> Selon le midrach, lorsque D. a demandé à Aharon de jeter le bâton de Moché au sol, il s'est transformé en serpent.
Nullement impressionné par ce tour, Pharaon a demandé à ses sorciers, à sa femme et même à des enfants de 4-5 ans de jeter leur bâton au sol, et tous les bâtons se sont aussi transformés en serpent.

-> Les sorciers ne parvenaient à transformer en sang que le contenu de petites bouteilles d'eau.
Le fait qu'ils y parvinrent convainquit Pharaon que Moché et Aharon n'avaient rien accompli de plus qu'un habile tour de magie.
Selon certains, la seule eau utilisable était l'eau salée de la mer méditerranée.
[Méam Loez - Vaéra 7,21 & 22]

-> Le Zohar (rapporté dans le Méam Loez (Vaéra 7,20)), nous enseigne :
L’approvisionnement en eau d'une nation peut avoir un effet profond sur son peuple.
C'est ainsi qu'en raison de la composition chimique de l'eau, ainsi que des créatures qui y vivent, une certaine sorte d'eau peut être thérapeutique ou une autre développer l'intelligence.
Les eaux du Nil étaient particulièrement efficaces pour donner à ceux qui en buvaient des pouvoirs mystiques et occultes.
Mais après sa transformation en sang et la mort de toute vie aquatique, le fleuve cessa de posséder ces propriétés.

-> Les sorciers égyptiens furent eux aussi capables de produire des grenouilles en maîtrisant des démons.
Ils pensèrent que Moché avait lui aussi fait venir les grenouilles par la sorcellerie.
[Méam Loez - Vaéra 8,3]

Sur : "Il dit : Demain" (Vaéra 8,6), le Tossefot haShalim explique :
Pharaon espérait que ses sorciers puissent trouver un moyen de retirer les grenouilles pendant cette journée, et il a donc demandé à Moché de ne prier que le jour suivant.

-> Cependant, les sorciers égyptiens n'ont par réussi à reproduire la 3e plaie, celle des poux, car :
1°/ ils n'ont de pouvoir que sur ce qui a une taille supérieure à celle d'un grain d'orge (guémara Sanhédrin 67).
Bien que les poux en étaient beaucoup plus grand durant la plaie, ce n'est pas le cas en temps normal, où ils sont plus petits qu'un grain d'orge.
2°/ la magie ne peut se faire que lorsque l'on est sur un sol solide, ce qui était alors impossible puisqu'un lit de poux le recouvrait (d'une épaisseur de 60cm à 3m!).
[le Shach]

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-> Selon une version, le cercueil de Yossef était gardé au parlais, dans une chambre funèbre protégée par des statues conçues de façon à aboyer à l'approche d'intrus . Moché a réduit ces statues à l'impuissance.
[midrach Chémot rabba 20,19]

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

-> Lorsque l'armée égyptienne était à la poursuite des juifs dans la mer Rouge ouverte, alors boyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens ont fait appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Selon le Méam Loez (Béchala'h) :
Lorsque les égyptiens était à la mer Rouge ouverte, l'eau poursuivit et noya les égyptiens qui réussirent à regagner le rivage.
Certains utilisèrent leurs pouvoirs occultes pour échapper aux eaux, mais l'ange gardien de la mer les poursuivit sans merci.
Par exemple, 2 des sorciers les plus renommés d'Egypte : Yohni et Mamré, utilisèrent leurs pouvoirs pour s'élever dans l'espace au moment où les eaux se refermèrent.
L'ange Mikhaël les saisit par leur chevelure sacrée et les précipita au fond de la mer.

Pharaon emmena avec lui 600 chars transportant les plus grands sorciers d'Egypte.
Soudain, une main immense, sur laquelle étaient inscrits tous les symboles magiques du monde, apparut dans le ciel. Tous les sorts que les magiciens égyptiens tentaient de lancer étaient renversés par cette main
La Torah dit à ce sujet : "Israël vit la grande Main avec laquelle Hachem avait agi contre l'Egypte" (Béchala'h 14,31).

-> De même, le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.

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-> Le érev rav (ces égyptiens qui se sont joints au peuple juif à la sortie d'Egypte) ont été les initiateurs du Veau d'or, qui connaissaient de nombreux tours de sorcellerie, ainsi que les moments de la journée où la magie est particulièrement efficace. [Méam Loez - Ki Tissa 32,4]
La fabrication d'un veau, plutôt que n'importe quelle autre image, a surtout été le fait de 2 anciens sorciers égyptiens (Ianous et Iambrous), qui ont rejoint le peuple d'Israël avec le érev rav
Au moment le plus propice pour leurs tours de sorcellerie, ils se sont mis à l'oeuvre et ont prononcé des incantations (lui jetant un sort) puis, prenant l'or avec précaution, ils l'ont mis entre les mains d'Aharon qui, ne se doutant de rien, l'a lancé dans le feu, et un Veau d'or est apparu.