Aux délices de la Torah

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Le timing de l’épreuve de la Akéda

+ Le timing de l’épreuve de la Akéda :

"C'est après ces événements (lit. ces paroles) que Hachem mit Avraham à l'épreuve" (Vayéra 22,1)

-> La guémara (Sanhédrin 89b) dit que "après ces paroles" (a'haré adévarim) se réfère aux paroles du Satan. Le Satan a protesté contre le fait qu'Avraham a fait une fête pour célébrer le fait qu'Its'hak a eu deux ans et a été sevré (v.21,8).
Le Satan accuse Avraham de ne pas avoir offert un animal ou un oiseau en sacrifice à Hachem pendant toute la durée de la fête.
Hachem répondit à l'affirmation du Satan en disant que même si toute la fête avait été organisée en l'honneur d'Itsh'ak, si je demandais à Avraham d'offrir Itsh'ak en offrande, il le ferait sur-le-champ. Après cet échange (ces paroles), Avraham a en effet été mis à l'épreuve en devant offrir Itsh'ak comme korban (sacrifice).

Le Zéra Chimchon demande : Itsh'ak avait 37 ans au moment de la Akéda, si cette conversation a eu lieu juste après la fête mentionnée ci-dessus qui a eu lieu lorsque Itsh'ak avait 2 ans, pourquoi l'épreuve de la Akéda a-t-elle été repoussée si longtemps?
Et si le Satan n'a porté cette accusation contre Avraham que lorsque Itsh'ak était plus âgé, pourquoi le Satan a-t-il attendu si longtemps pour le faire?

Le Zéra Chimchon répond que la guémara (Sota 2a) enseigne que 40 jours avant la formation d'un enfant, une voix céleste proclame : "La fille d'untel (se mariera) avec untel".
Les Tossafot écrivent que cette voix céleste fait cette proclamation avant la création du garçon, peu importe que la fille soit déjà née ou non.

D'après cela, avant la naissance d'Its'hak, l'annonce de la personne qu'il allait épouser a été faite. Une fois qu'elle a été faite et qu'elle a été connue dans les cieux, il est très probable qu'Avraham ait été au courant de cette annonce.
Si c'est le cas, les gens diront qu'il était très facile pour Avraham de passer le test d'offrir Its'hak comme korban puisqu'il savait qu'il n'aurait pas au final à terminer de tuer Its'hak, étant donné qu'il y avait déjà une proclamation céleste selon laquelle Its'hak se marierait. Il est évident qu'il ne mourrait pas.

Plus le test était proche de la naissance d'Its'hak, plus il semblait facile pour Avraham de réussir le test.
Plus Avraham était éloigné du moment où l'on a proclamé la femme destinée à son fils Its'hak, plus l'épreuve était davantage difficile, car Avraham savait que la fille de Bétouel n'était pas encore née et qu'il y avait une place pour le doute.
L'année où Its'hak atteignit ses 37 ans fut l'année de la naissance de Rivka. Par conséquent, c'était le dernier moment où Hachem a pu tester Avraham avant la naissance de Rivka (puisqu'à la seconde où elle est née, Avraham en aurait conscience), et cela était lorsque Its'hak avait 37 ans.
C'est à ce moment-là que l'épreuve de la Akéda serait la plus difficile pour Avraham, car les choses ont peut-être été changé depuis la proclamation initiale au Ciel et peut-être qu'en effet Its'hak serait tué sur l'autel de la Akéda puisque, à ce moment-là, sa femme n'était pas encore née.

La preuve en est qu'immédiatement après la Akéda (Vayéra 22,20), Avraham est informé de la naissance de Rivka.

Le Zéra Chimchon ajoute que le fait que Its'hak avait précisément 37 ans à l'époque a également son importance. Il explique que depuis le début de la Torah, Hachem est appelé Elokim, ce qui fait référence à l'Attribut de jugement strict d'Hachem.
La première fois que le nom יהוה apparaît, c'est dans le verset (Béréchit 2,4) : "le jour où Hachem, D., créa le ciel et la terre" (béyom assot Hachem Elokim érets véchamayim - בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים). Ici, Hachem est appelé יהוה, ce qui fait référence à l'attribut de miséricorde d'Hachem. Le nom יהוה précède le nom Elokim, ce qui indique que la miséricorde d'Hachem atténue la sévérité du jugement.
C'est la 37e fois qu'Hachem est mentionné dans la Torah. C'est précisément ici qu'apparaît l'Attribut de la miséricorde d'Hachem. Cela reflète l'âge auquel Its'hak a été offert par la Akéda, car grâce au mérite de la Akéda, l'Attribut de jugement strict d'Hachem a été atténué, et le mérite de cette grande action a défendu le peuple juif de l'Attribut de jugement à travers les âges.

Les enfants de Noa’h ont-ils été sauvés grâce à son mérite?

+ Les enfants de Noa'h ont-ils été sauvés grâce à son mérite? :

"Noa'h a trouvé grâce aux yeux d'Hachem.
Ce sont les enfants de Noa'h, un homme juste et parfait" (Noa'h 6,8-9).

-> La paracha précédente (Béréchit) se termine par l'affirmation de la Torah selon laquelle Noa'h a trouvé grâce aux yeux d'Hachem et que c'est grâce à cela qu'il a été sauvé du déluge.

Le Zéra Chimchon demande qu'étant donné que les enfants de Noa'h ont également été sauvés, il semblerait qu'ils aient aussi trouvé grâce aux yeux d'Hachem.
Si c'est le cas, le verset aurait dû dire : "Et Noa'h, et ses enfants, ont trouvé grâce aux yeux d'Hachem" ?

Le Zéra Chimchon propose les deux explications suivantes.

1°/ Avant le déluge, il fallait avoir 100 ans pour être puni pour ses actes. Avant cet âge, une personne était considérée comme "mineure" et n'était pas punie pour ses mauvaises actions.
Pourtant, nous constatons que toutes les personnes, même celles âgées de moins de 100 ans, ont péri dans le déluge. Seuls les enfants de Noa'h ont été sauvés. Il est évident que cela n'a été possible qu'en raison du mérite de leur père, Noa'h, qui était juste. Par conséquent, ils ne sont pas inclus dans le verset et seul Noa'h est mentionné puisque c'est grâce à son mérite que ses enfants ont été sauvés.

2°/ Le Zéra Chimchon propose une autre possibilité.
Les enfants de Noa'h ont en fait été sauvés par leur propre mérite, puisque la guémara (Béra'hot 48b) dit : "On peut reconnaître un jeune arbre bien enraciné aux premiers stades de sa croissance". La guémara
utilise comme une allégorie des jeunes enfants qui n'ont pas encore atteint l'âge de la responsabilité, mais dont on peut déceler, par leurs actions, la direction dans laquelle ils se dirigent généralement.
Il en va de même pour les enfants de Noa'h, même s'ils n'étaient pas encore responsables et donc punissables pour leurs actions, leur tendance à être bons était claire.
En revanche, les enfants du reste des habitants de la terre ont montré de mauvaises tendances et ont donc été éradiqués.

Cependant, le fait que les enfants de Noa'h aient été justes est dû, en grande partie, au fait qu'en tant que père, les actions de Noa'h ont guidé et éclairé le bon chemin pour eux. C'est la raison pour laquelle le verset mentionne uniquement que Noa'h a trouvé grâce aux yeux d'Hachem, car même si ses enfants étaient également justes, cela était dû grâce à la droiture de Noa'h.

Le Zéra Chimchon utilise cette explication pour attribuer une compréhension plus profonde au commentaire de Rachi au début de la paracha.
La paracha commence par dire : "Voici les enfants de Noa'h", puis énumère les bonnes actions de Noa'h.
Rachi explique que les véritables enfants d'un tsadik sont ses bonnes actions.
C'est pourquoi la Torah mentionne les bonnes actions de Noa'h après avoir dit : "Ce sont les enfants de Noa'h".

Le Zéra Chimchon interprète ces mots de Rachi comme une leçon d'éducation des enfants ('hinoukh), le tsadik élève des enfants justes (tsadikim) non pas en prêchant les bonnes actions, mais plutôt en servant d'exemple vivant.
Par conséquent, "les vrais enfants d'un tsadik sont ses bonnes actions" signifie que les enfants d'un tsadik grandissent pour devenir justes en voyant les bonnes actions de leur père par l'exemple.

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=> Le mérite d’un individu juste protège ses enfants.
Les enfants grandissent pour devenir des personnes justes en voyant un exemple vivant de droiture chez leurs parents.

Hachem dit à Avraham : " Pars pour toi, ... de la maison de ton père, ... " (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Le midrach (Béréchit rabba 39,7) commente ce verset :
"Qu'est-il dit plus haut? 'Et Téra'h mourut'. Lorsque Hachem ordonna à Avraham de quitter la maison de son père (Téra'h), Avraham craignit qu'en faisant cela, et en laissant ainsi son vieux père se débrouiller seul, il ne crée une agitation et ne cause un 'hilloul Hachem. Pour apaiser les craintes d'Avraham, Hachem lui dit : "Je t'exempte de la mitsva de Kiboud Av (honorer son père). Cependant, je ne dispense pas les autres [juifs] d'honorer leurs pères. Non seulement cela, mais ton père mourra avant que tu ne partes et un 'hilloul Hachem sera évité. C'est la raison pour laquelle le commandement de 'Lé'h Lé'ha' est précédé du verset qui nous dit que Téra'h est mort".

-> Le Zéra Chimchon pose les questions suivantes sur ce midrach.
Tout d'abord, étant donné que Téra'h, le père d'Avraham, était un idolâtre, Avraham n'était pas obligé de le respecter. Pourquoi alors Hachem a-t-il dû "l'exempter" de Kiboud Av?
Deuxièmement, si l'on calcule les années, on s'aperçoit que Téra'h est mort de nombreuses années après l'épreuve de 'Lé'h Lé'ha' d'Avraham. Avraham est né lorsque Téra'h avait 70 ans. Téra'h a vécu jusqu'à l'âge de 205 ans. Avraham avait 75 ans lorsque Hachem lui a demandé de quitter son lieu de naissance. Cela signifie que Téra'h avait 145 ans lorsqu'Avraham reçut l'ordre de le quitter. Tera'h vécut encore 60 ans après cela. Comment le midrach peut-il alors affirmer que Téra'h est mort avant le départ d'Avraham?

Le Zéra Chimchon explique qu'à ce moment-là, Téra'h avait déjà commencé à reconnaître ses erreurs et à faire téchouva pour son passé d'idolâtre (avoda zara). Pour cette raison, Avraham avait peur de le quitter, de crainte qu'il ne retourne à ses anciennes habitudes, ce qui constituerait un grand 'hilloul Hachem.
Cependant, selon Tossafot (Baba Kama 7b), la brit ben Habétarim (l'Alliance entre Avraham et Hachem) a eu lieu 5 ans avant l'épreuve de 'Lé'h Lé'ha', et Hachem avait alors informé Avraham que son père se repentirait entièrement (voir Rachi - Lé'h Lé'ha 15,15).
En se référant à cette prophétie, Hachem informa Avraham qu'il ne devait pas avoir peur, car finalement, Téra'h se repentirait entièrement et ne reviendrait pas à ses anciennes habitudes, ce qui éviterait le 'hilloul Hachem.

C'est ce qu'Hachem a voulu dire lorsqu'Il a déclaré : "Je t'exempte de la mitsva de Kiboud Av, mais je n'exempte pas d'autres personnes d'honorer leurs pères". D'autres personnes dont les pères sont des fauteurs en train de se repentir ne sont pas autorisées à quitter le chevet de leur père, car en faisant cela, elles pourraient permettre à leurs pères de revenir à leurs anciennes habitudes.
Hachem dit à Avraham qu'il est différent puisque cela ne se produira pas dans son cas et que Téra'h finira par faire une téchouva complète et ne retournera pas à ses anciennes habitudes.

En d'autres termes, bien que Téra'h ait commencé le processus de téchouva et qu'Avraham soit maintenant obligé de le respecter puisqu'il n'est plus un idolâtre, Hachem dit à Avraham que quitter son père à ce stade n'est pas une violation du Kiboud Av puisque Téra'h est assez fort par lui-même et ne retournera pas à ses anciennes habitudes et qu'aucun 'hilloul Hachem ne résultera de la décision d'Avraham de le quitter.

Pour expliquer comment le midrach peut dire que Téra'h est mort avant qu'Avraham ne parte pour la terre d'Israël (puis Kéna'an), le Zéra Chimshon explique cela de manière non littérale, sur la base d'un concept mentionné dans le Zohar.
Le Zohar (Nasso 135b) dit que toute personne qui passe d'un statut supérieur à un statut inférieur peut être considérée comme morte. Dans ce cas, avant que Téra'h ne fasse téchouva, il était un riche marchand d'idoles.
Cependant, après qu'Avraham ait été sauvé de la fournaise, qui était censée être une punition pour ne pas avoir cru aux idoles, les affaires de son père ont beaucoup souffert, car la croyance des gens dans les idoles s'est considérablement affaiblie. [ de plus, Téra'h lui-même avait commencé à se repentir de son culte des idoles et avait probablement quitté l'entreprise, n'étant plus un homme riche aux affaires florissantes] . C'est pour cette raison que la Torah le considère comme mort.

En d'autres termes, " et Téra'h mourut ", ce qui, selon le Zéra Chimchon, signifie maintenant que Téra'h avait commencé à se séparer du culte des idoles, ce qui permit à Avraham de le quitter sans craindre qu'il ne revienne à ses anciennes habitudes.

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=> Si Abraham n'avait pas été rassuré par Hachem sur le fait que son père Téra'h, qui venait de commencer à se repentir de ses pratiques idolâtres, ne reviendrait plus jamais à ses anciennes habitudes, Abraham n'aurait pas été en mesure de le quitter. Il aurait dû rester à ses côtés pour l'aider à faire téchouva.

+ Parallèles entre Pessa'h & bénédictions d'Its'hak :

"Va je te prie, vers le menu bétail et prends-moi de là 2 beaux chevreaux et j'en ferai des mets pour ton père comme il aime" (Toldot 27,9)

-> Rachi cite l'explication de Pirké déRabbi Eliezer selon laquelle les deux chevreaux servis à Its'hak n'étaient pas son plat habituel ; au contraire, cette nuit-là était celle de Pessa'h et ils représentaient les offrandes (korbanot) de Pessa'h et de 'Haguiga.
Dans cet esprit, le Imré Emet souligne un certain nombre de parallèles entre l'épisode qui suit et celui de la nuit de la sortie d'Egypte.

L'un d'eux est la description faite par le midrach (Chémot rabba 19,5) de la manière dont, pour inciter de nombreux juifs récalcitrants à se circoncire, Hachem a demandé aux vents du Gan Eden de faire circuler parmi eux le parfum de l'offrande de Pessah.
De même, nous trouvons Its'hak s'exclamant que le parfum de Yaakov rappelait le Gan Eden (Toldot 27,27).

Un autre exemple est que les matsot que les juifs ont emportés hors d'Égypte avaient la saveur de la manne (Kidouchin 38a). Cela signifie sans doute que l'on pouvait y goûter toute la gamme des saveurs (elle avait le goût de ce qu'on pensait), tout comme dans le manne (voir Yoma 75a).
Sur les paroles de Its'hak à Essav: "J’ai mangé de tout avant ton arrivée" , Rachi (Toldot 27,33) commente : "tous les goûts que je voulais y trouver en mangeant, je les ai trouvés".

Enfin, la nuit du Seder est une occasion unique pour le Bien d'arracher le contrôle au Mal.
C'est ce à quoi fait allusion notre réponse au fils racha dans la Haggada : "li vélo lo" (Hachem a fait ces miracles pour moi, pas pour lui), qu'il n'a aucun rôle à jouer dans la sortie d'Egypte.
C'est donc cette nuit en particulier qui a été le moment propice pour Yaakov de déjouer Essav et de s'emparer de ses bénédictions.

Don de la Torah – les anges tirent leur pouvoir de l’avoda des juifs

+ Don de la Torah - les anges tirent leur pouvoir de l'avoda des juifs :

-> Le rav Barou'h de Mézhibozh nous donne une idée de l'immense influence des Juifs dans les mondes Supérieurs :
Selon la guémara (Shabbath 88b) : "À chaque parole qui sortait de la bouche d'Hachem, le peuple juif reculait de peur de 12 mil, et les anges l'aidaient à retourner vers la montagne (de Sinaï), comme il est dit : "Les armées des anges yidodoun, ne lisez pas le mot comme yidodoun, mais plutôt yédadoun", ils les aidaient à marcher."

Et rav de Mézhibozh s'écria : Comment les anges osent-ils toucher les corps sacrés du peuple juif?
Il répondit : la sainteté des anges provient de ce qu'ils s'alimentent en énergie des juifs. Ainsi au moment du don de la Torah, lorsque les juifs reculèrent (leur âme les quittant entendant les Commandements d'Hachem), les anges perdirent leur pouvoir, c'est pourquoi ils aidèrent les juifs à revenir à leur niveau antérieur, afin que les anges puissent recevoir leurs pouvoirs d'eux.
[en un sens, lorsque nous accomplissons une mitsva, nous donnons de la force à Hachem Lui-même, comme nous disons dans nos prières du matin : "Donnez de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,3). A plus forte raison, les créatures célestes sont dépendants et alimentés par les juifs.
Au don de la Torah, non seulement Hachem s'est dévoilé pleinement à nous (avec Son amour pour nous), mais on a pu prendre conscience d'à quel point chaque juif importe les mondes Supérieurs, dont les anges. ]

Quand on réalise à quel point les anges d'en-Haut dépendent de nos actions, toute notre attitude change ; on court avec enthousiasme accomplir les mitsvot d'Hachem de la manière la plus parfaite possible.

[dvar Torah du rav David Abou'hatséra ]

Machia’h & vol interstellaire

+ Machia'h & vol interstellaire :

-> Selon le rav Aryeh Kaplan (Handbook of jewish thought 24,8), il est possible que des signes de vol interstellaire soient prédits dans les premiers écrits juifs.
Le prophète Yéchayahou (40,31) écrit : "Ceux dont l'espoir est en Hachem auront une force renouvelée ; ils auront des ailes comme les aigles".
Selon le Zohar (1:12b), il s'agit d'une référence à l'apparition des vols spatiaux.
De plus, le Tikouné Zohar (14b) évoque la colonisation interstellaire, car [à l'avenir avec la venue du machia'h] chaque juste (tsadik) recevra sa propre étoile sur laquelle il pourra résider.

Nous ne savons pas exactement ce que cela signifie, mais nous constatons aujourd'hui que les voyages dans l'espace progressent à un rythme effréné.
Les journaux nous parlent même régulièrement de la colonisation de Mars par l'homme.

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+ Les sources du savoir s'ouvrent :

-> Il y a environ deux mille ans, le Zohar (1:117a) déclare : "Au cours de la six centième année du sixième millénaire, les portes de la sagesse supérieure et les sources de la sagesse inférieure seront ouvertes. Cela préparera le monde à entrer dans le septième millénaire, tout comme un homme se prépare au coucher du soleil le vendredi pour le shabbat".

Il s'agit d'une prédiction claire selon laquelle en l'année juive 5600, qui correspond à l'année 1840 de notre ère, il y aura une explosion soudaine de la connaissance du monde. Bien que rien d'important ne se soit produit cette année-là, elle correspond au début de la révolution scientifique actuelle.

-> La technologie sera si avancée que les véritables pouvoirs destructeurs de la technologie moderne créeront une génération qui aura le pouvoir de s'autodétruire. C'est ce que laisse entendre Rabbi Eliezer (fin de Pessikta Rabbati 1) lorsqu'il dit que "le machia'h viendra dans une génération qui est ra'oui klia", ce qui signifie digne ou capable de provoquer sa propre destruction totale.
Cela peut être compris (par exemple) comme une référence au pouvoir de destruction dévastateur que nous connaissons dans les armes nucléaires.

Le cercueil de Yossef

+ Le cercueil de Yossef :

-> Au moment de quitter l'Egypte, Moché voulut tenir la promesse faite à Yossef il y a de nombreuses années, à savoir que les Bné Israël emporteraient ses os avec eux.
Où se trouvait le cercueil de Yossef avec les os à l'intérieur?
Personne ne le savait jusqu'à ce que Séra'h bat Asher soit interrogée par Moché et qu'elle lui dise que le cercueil avait été placé par les égyptiens dans le Nil. [guémara Sotah 13a]

Moché écrivit sur une tablette, la jeta dans le Nil et le cercueil remonta à la surface. Qu'est-ce qui était écrit sur la tablette que Moshé a jetée dans le Nil?
Les avis divergent : soit le Nom spécial d'Hachem (midrach Aggada Béchala'h ; midrach Hagadol Vayé'hi), soit l'image d'un bœuf (Tan'houma Béchala'h 2), soit les deux (Pirké déRabbi Eliézer 54).
Rachi (Ki Tissa 32,4) adopte une approche différente et affirme que le mot "Lève-toi, bœuf" était écrit sur la tablette.

-> D'où vient la tablette que Moché a jetée dans le Nil?
Une opinion lie la tablette à la coupe spéciale de Yossef qu'il avait secrètement placée dans le sac de Binyamin pour inciter les frères à retourner en Egypte.
Cette coupe était divisée en quatre morceaux. L'un d'eux portait l'image d'un lion, un autre l'image d'un bœuf, un autre l'image d'un aigle et enfin le dernier morceau portait l'image d'un homme. Ce sont les fameuses quatre images de la vision de Yé'hezkel du char d'Hachem (Yé'hezel 1,10).
Moché jeta l'un après l'autre chaque morceau dans le Nil, mais le cercueil de Yossef ne se souleva pas, jusqu'à ce que le dernier morceau avec l'image d'un homme y soit jeté. [midrach haGadol - Vayé'hi]

-> Qu'est-il advenu des ossements de Yossef?
Selon une opinion, ils sont restés dans le cercueil et ont voyagé avec les Bné Israël dans le désert pendant 40 ans. [Tsror Hamor - Bamidbar]
L'autre opinion est que les os ont été enveloppés dans une peau de mouton et que Yossef est devenu un mouton et a erré avec les Bnei Yisrael pendant 40 ans. [Tossefot Shantz - Sotah 13a ]

Différencier un conseil du yétser hatov et du yétser ara

+ Différencier un conseil du yétser hatov et du yétser ara :

"Et ce fut, comme elle parlait à Yossef tous les jours, et il ne l'écoutait" (Vayéchev 39,10)

-> Nos Sages disent que la femme de Potiphar pensait qu'elle faisait une bonne chose. Elle avait vu dans les étoiles qu'elle aurait une descendance grâce à Yossef, et par conséquent, elle pensait qu'elle agissait léchem chamayim, et qu'elle accomplissait la volonté d'Hachem (d'une manière désintéresée).

Le 'Hidouché haRim cite le rav Barou'h de Mézhibouzh qui déclare que Yossef était certainement au courant de cela aussi, et qu'il aurait pu se convaincre lui-même que c'était la bonne chose à faire.
Cela faisait partie de son épreuve. Il aurait pu penser que c'était son yétser tov qui essayait de le convaincre de faire cet acte.

C'est pourquoi le verset dit qu'elle lui parlait "tous les jours" (yom yom). Du fait qu'elle ne se relâchait pas et essayait de faire pression sur lui chaque jour, il comprit que c'était le yétser ara qui était derrière cette séduction, et il ne l'écouta pas.
Il savait que la voie du yétser tov consiste à essayer une fois de convaincre une personne de faire la bonne chose, et qu'elle lui permet ensuite de prendre sa décision, mais le yétser ara ne se relâche pas et essaie constamment de persuader une personne de commettre une faute.

Kislev – Le mois du bita’hon

+ Kislev - Le mois du bita'hon :

-> Le mois de Kislev est une période où l'on peut s'améliorer dans la mida du bita'hon en Hachem.

Le rav Tsadok de Lublin (Pri Tsadik - Roch 'Hodech Kislev - ot 2) écrit que le nom "Kislev" vient du verset : "Si je mets mon espoir (kisli - כִּסְלִי) dans l'or" (Iyov 31,24), ainsi que dans : "Car Hachem sera votre confiance (kislé'ha - כִסְלֶךָ)" (Michlé 3,26).
Dans les deux cas, le mot signifie confiance ; ainsi, "Kislev" signifie avoir du bita'hon. Cela indique que le mois de Kislev est une période où nous devons travailler à améliorer notre bita'hon.

Il ajoute que le Arizal a dit que les 12 mois sont symboliques avec les 12 tribus (Shévatim) dans l'ordre dans lequel elles ont campé. Le mois de Kislev symbolise Binyamin, au sujet duquel il est dit : "Le bien-aimé d'Hachem habitera en sécurité (avec bita'hon)" (Vézot haBéra'ha 33,12).
Il est la tribu qui représente le bita'hon.

C'est au cours de ce mois que s'est produit le miracle de 'Hanoucca (la fête commence el 25 Kislev). Il s'agit d'un miracle surnaturel, contrairement au miracle de Pourim qui était plus proche d'un événement "naturel".
Le miracle de Hanoucca n'était pas du tout naturel. Quelques hommes ont gagné une guerre contre une immense armée. Leur arme était leur bita'hon, leur confiance en Hachem.

Les golems

+ Les golems :

-> Dans la littérature juive, un golem est un être créé par d'autres êtres humains à partir de matière inanimée. Un golem est un corps, une forme humaine pleinement fonctionnelle, mais il est incapable de parler et n'a pas d'âme.
Le mot "golem" (גולם) apparaît dans le livre des Téhilim (גָּלְמִי - masse informe).
La michna (Pirké Avot 5,6) utilise également ce terme pour décrire une personne grossière ou inculte (גוֹלָם - guolam - un sot).

Le terme "golem", tel qu'il est utilisé dans le langage moderne pour décrire un humanoïde (ressemblant à l'humain) créé par des moyens mystiques par certains individus pieux, a été introduit au 12e siècle.
Traditionnellement, ces golems étaient créés afin d'aider dans des tâches personnelles ou pour la protection de la communauté.

La guémara (Sanhédrin 38b) dit qu'Adam harichon a d'abord été créé comme un golem, ou une enveloppe sans forme achevée, avant de devenir un être humain complet doté d'une âme.
[selon les termes de la guémara : "le jour où Adam, le premier homme, fut créé, se déroula comme suit : pendant la première heure du jour, sa poussière fut rassemblée. Pendant la deuxième heure, une forme indéfinie fut modelée. Pendant la troisième, ses membres furent allongés. Pendant la quatrième, une âme lui fut insufflée. Pendant la cinquième, il se tint debout sur ses jambes ..." (on voit que l'âme n'est venu qu'à la 4e heure!)]

Au sujet de la création de l'homme : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint une âme vivante (néféch 'haya)" (Béréchit 2,7), Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
L'être humain est un composite de corps et d'âme, et la fusion de ces deux composantes essentielles de l'humain se fait par la parole (selon le Maharal ; Kouzari). C'est la faculté de parler qui élève une personne au statut d' "humain".
La parole a été donnée à l'humanité afin de révéler aux autres les pensées et les émotions exprimées par l'âme humaine. [Maharal - Nétivot Olam - Nétiv haAvoda - chap.2 ]
Étant donné qu'un être humain, aussi saint et sage soit-il, ne peut créer une âme humaine, un golem n'a pas la capacité de parler. [Maharal - 'Hidouché Aggadot - Sanhédrin 65b]

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-> Pour les hommes saints de l'histoire juive qui maîtrisaient les textes mystiques et qui étaient extrêmement vertueux, créer un golem n'était pas un exploit particulièrement fantastique. Pour quelqu'un avec cette envergure spirituelle, créer un golem n'est pas plus impressionnant que de planter une graine de pomme dans le sol et de regarder le pommier pousser. Pour ces individus uniques, influencer les énergies surnaturelles dans le domaine spirituel de la vie n'était pas différent de manipuler les énergies naturelles dans le domaine physique, matériel.
Il existe une méthode pour les pommes et une autre pour les golems.

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+ Les golems bibliques :

-> Le premier golem a été créé par Enoch, le petit-fils d'Adam. Les gens de sa génération lui ont demandé : "Quel est le nom de ton père?", ce à quoi il a répondu : "Seth".
"Quel est le nom de ton grand-père?" ; "Adam", a-t-il répondu.
"Et quel était le nom du père d'Adam?" demandèrent-ils. "Il n'avait pas de père", expliqua Enoch. "Hachem créa sa forme à partir de la terre, puis insuffla dans ses narines une âme vivante."
Ils dirent à Enoch : "Montre-nous comment cela s'est passé."
Enoch prit alors une poignée de terre et forma l'image d'un homme, et l'esprit maléfique entra dans ses narines et il prit vie.
Le peuple déclara que cet être était leur dieu et ils crurent en lui. [ce midrach est cité dans le commentaire du Roch, rabbi Asher ben Yé'hiel]
Cette entité golem en égara beaucoup.

-> Le séfer Yétsira (litt. le Livre de la Création), est un ouvrage kabbalistique sur la façon dont la création s'est produite, qui est attribué à Avraham.
Ainsi, le grand-père du 'Hida, le 'Hessed léAvraham (Nahar 5), écrit que Avraham créait du bétail en utilisant le Séfer Yétsira, comme il est écrit dans le verset : "le veau qu'il a fait (achèr assa)" (Vayéra 18,8).
Le Malbim (Vayéra 18,7-8) écrit que le veau qui fut servi aux anges venus lui rendre visite était un veau qu'Abraham avait créé (utilisant des formules pour créer un golem en forme de veau).

-> Voir également les golems dans le récit de Yossef et ses frères : https://todahm.com/2018/12/09/les-golems

-> Il existe également une légende sur Ben Sira, qui est présenté comme le fils du prophète Yirmiyahou. Certaines sources affirment qu'il a créé un golem. L'histoire se déroule comme suit :
Ben Sira souhaitait étudier le séfer Yétsira. Alors une voix céleste se fit entendre : "Tu ne peux pas créer [une telle créature] tout seul".
Il se rendit chez son père Yirmiyahou. Ils s'affairèrent à cette tâche et, au bout de 3 ans, un homme fut créé pour eux, sur le front duquel était inscrit le mot "émet", comme sur le front d'Adam.
Alors l'homme qu'ils avaient créé leur dit : "D. seul a créé Adam, et lorsqu'il a voulu laisser Adam mourir, il a effacé le aleph du mot émet et il est resté mét (mort). C'est ce que vous devez faire avec moi et ne pas créer un autre homme, de peur que le monde ne succombe à l'idolâtrie comme aux jours d'Enoch."
L'homme créé leur dit : "Inversez les combinaisons de lettres [par lesquelles il a été créé] et effacez l'aleph du mot émet de mon front", et immédiatement il tomba en poussière.
[rabbi Yéhouda haTsadik de Speyer - dans le manuscrit séfer Guématriot]

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+ Les golems talmudiques :

-> Le sage talmudique Rava étudia le séfer Yétsira, et à partir de ces informations, créa un golem. [Sanhédrin 65b]

Rabbi Zéra reconnut qu'il s'agissait d'un golem, et non d'un véritable être humain, et le réduisit en poussière.
Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Divré 'Halomot - chap.6) explique que l'une des raisons est qu'un golem peut se retourner contre son créateur et causer des dégâts.

-> Le Talmud (Sanhédrin 65b; 67b) mentionne également la création d'un animal (golem) de la même façon.
Rav 'Hanina et Rav Oshia s'asseyaient ensemble tous les vendredis et étudiaient le séfer Yétsira. Grâce à leur étude, un veau était créé, et ils le mangeaient à leur repas du Sabbath. [Chla haKadoch - Torah Chébi'htav - Vayéchev]
Il est intéressant de noter que ces incidents sont mentionnés de manière très factuelle, sans fanfare ni étonnement. Un individu vertueux (tsadik) qui puisait dans les royaumes spirituels et les utilisait était considéré comme une évidence.

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+ Créateurs de golems plus récents :

-> On dit que Rabbi Shimon de Gabirol, poète et philosophe juif du 11e siècle, aurait créé des servantes golems. [rabbi Yossef Shlomo Dilmedigo - Métsaref lé'Hokhma]

-> On attribue à Rabbi Avraham Ibn Ezra (11-12e siècle) la création d'un golem. [rabbu Yéhouda Moskato - Kol Yéhouda]
De plus, on dit que le Ibn Ezra aurait créé un golem en présence de Rabbi Yaakov ben Meir, Rabbénou Tam, et déclaré : "Voyez quels pouvoirs Hachem a insufflés aux lettres hébraïques!"
Rabbénou Tam a ensuite ramené la créature à son état d'origine, celui d'un simple morceau d'argile. [texte du 13e siècle pseudo Saadia Gaon - commentaire sur séfer Yétsira 2,5 ]

-> Le rabbi Shmouel ben Kalonymus HaChassid de Spire, un Tossafiste du 12e siècle, aurait créé un golem pour l'accompagner et le servir tout au long de ses voyages à travers l'Allemagne et la France.

-> Il est documenté que le rabbi Avigdor Kara de Prague a fabriqué un golem au 15e siècle. [rapporté par rabbi Meir de Prague (qui a vécu au 17e siècle) - dans son Méguilat Youchsin]

-> Le rabbi Eliyahou Baal Shem était un rabbin polonais qui a occupé le poste de grand rabbin de Chelm au 16e siècle. Son arrière-petit-fils, le rabbin Yaakov Emden (Shéélat Yaavets - vol.2), écrit qu'il a créé un golem, mais qu'il l'a détruit par crainte qu'il ne devienne trop grand et ne cause des dégâts. Ce faisant, le golem lui aurait griffé le visage.
[Le 'Hida rapporte qu'ayant beaucoup grandi, il a craint qu’il ne détruise le monde, c’est pourquoi il a enlevé le Nom de D. de son front et il est retourné à la poussière.
On a vu précédemment qu'un golem peut se retourner contre son créateur et causer des dégâts (rabb Tsadok haCohe). ]

-> Il existe un récit concernant le Gaon de Vilna. Il connaissait bien le séfer Yétsira avant sa bar-mitsva et il entreprit de créer un golem. Au cours de cette entreprise, on lui fit comprendre du Ciel qu'il ne devait pas continuer car il était trop jeune. [rav 'Haïm de Volozhin - intro au commentaire du Gaon de Vilna - Safra détsinouta ]

-> Au fil des siècles, des sources notables extérieures à la communauté juive ont également attesté de ces pratiques. Au 17e siècle, Samuel Brenz relate dans un pamphlet anti-juif la sorcellerie utilisée par les juifs pour créer un "hamor golim", une image ressemblant étroitement à un être humain, qui consiste à l'animer en chuchotant ou en murmurant une incantation.
De même, la création d'un golem juif est mentionnée dans une lettre latine influente écrite par Christoph Arnold au hébraïsant chrétien Johann Christoph Wagenseil en 1674 :
"Après avoir récité certaines prières et observé certains jours de jeûne, ils façonnent une figure humaine en argile, et lorsqu'ils ont prononcé le Tétragramme, l'image prend vie.
Bien que l'image ne puisse pas parler, elle peut comprendre ce qui lui est dit."

Il mentionne également spécifiquement le golem du rabbin Eliyahou Baal Shem.

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+ Le golem du Maharal :

-> Le golem le plus célèbre de la tradition juive est celui attribué au Maharal de Prague (16e siècle). Cet épisode fascinant est entouré de mystère.
Bien qu'il existe de nombreuses versions de l'histoire, voici un résumé de ce qui s'est passé : les juifs de Prague étaient victimes de diffamations et couraient un réel danger, alors le Maharal créa un golem pour les protéger. Le golem fut nommé Yossele. Finalement, le golem devint effrayant et violent, et le Maharal fut contraint de le détruire.
Le corps du golem fut entreposé dans le grenier de la synagogue Altneu à Prague, où il pouvait être ramené à la vie si nécessaire. À ce jour, le grenier n'est pas ouvert au grand public, et certains pensent que les restes du golem s'y trouvent toujours.

=> Cette histoire est-elle authentique ou pas?

Certains remettent en question l'historicité du golem de Prague.
La question n'est pas de savoir s'il est possible ou non de créer un golem, mais si le Maharal en a réellement créé un. La principale raison de cette incertitude est qu'il ne semble y avoir aucune mention de cela dans les écrits du Maharal ou de quiconque ayant vécu à son époque :
- le rabbi David Gans (le Tséma'h David), l'un des élèves les plus éminents du Maharal et auteur d'une biographie du Maharal, ne fait aucune mention du golem.
- le 'Hida, a écrit des biographies sur les grands personnages de l'histoire juive. Il évoque le golem de rabbi Eliyahou le Baal Shem, mais lorsqu'il parle du Maharal, il ne fait aucune mention du golem. ['Hida - Shem Haguédolim]
- le rabbi Meir Pereles de Prague était un parent du Maharal qui a vécu un peu plus d'un siècle après lui. Il écrit dans son Méguilat Youchsin à propos des deux golems du rabbi Eliyahou Baal Shem et du rabbi Kara, mais ne mentionne pas le Maharal.

-> Le golem du Maharal n'est mentionné que dans des ouvrages plus tardifs. Le rabbi Shlomo Yéhouda HaKohen Rappoport, un rabbin pragois du 19e siècle, se demande pourquoi les écrits de ses contemporains ne font aucune mention du golem du Maharal. [dans sa lettre jointe à K.Lieben - Gal Eid ]

-> La première mention imprimée du golem du Maharal semble avoir été faite dans un journal dans les années 1830, soit environ deux siècles après la mort du Maharal.
[la référence imprimée la plus ancienne semble être de B. Auerbach - Spinoza (paru à Stuttgart en 1837)]
Cependant, ce n'est pas vraiment cet article de journal qui a fait connaître le golem de Prague. L'histoire est devenue célèbre après avoir été publiée en 1909 dans un livre intitulé Niflaot HaMaharal, par le rabbin Yudl Rosenberg. Ce dernier était également connu pour avoir traduit le Zohar en hébreu, et a ensuite occupé le poste de président du tribunal rabbinique de Montréal, au Canada. Le livre a connu un grand succès et a été traduit en plusieurs langues.

L'éditeur écrit dans l'introduction que le livre a été copié à partir d'un manuscrit caché dans la bibliothèque royale de Metz, qui aurait été écrit à l'origine par le rabbin Its'hak HaKohen Katz, le Mahari Katz, gendre du Maharal. Bien qu'il soit généralement considéré comme un canular dans les milieux universitaires, aucune étude scientifique n'a jamais été consacrée à cette question spécifique. [rav Pin'has Taylor]

Quelques années plus tard, le même éditeur a publié un livre sur le pectoral du grand prêtre. Cette histoire était une œuvre de fiction. L'histoire racontée dans Niflaot HaMaharal présente également des signes de fiction, avec des incohérences dans les événements, des termes anachroniques et le fait qu'il ne semble pas y avoir eu de "bibliothèque royale de Metz".
Il existe des preuves que le rabbin Rosenberg lui-même a ouvertement reconnu que ces livres étaient des œuvres de fiction.
[par exemple, le 18 février 1931, la communauté juive de Montréal a célébré le soixante-dixième anniversaire du rabbin Rosenberg et a créé un journal souvenir lors du banquet organisé en son honneur.
Ce journal répertorie certaines de ses œuvres, et Niflaot HaMaharal ainsi que l'histoire du pectoral y sont mentionnés comme des œuvres de fiction. ]
Le rabbin Rosenberg a écrit des romans historiques et des nouvelles afin d'inculquer les valeurs juives et d'offrir une alternative à la prolifération des romans allemands et français disponibles.

D'un autre côté, même si le livre du rabbin Rosenberg a été compilé comme une fiction historique, cela ne signifie pas nécessairement que le Maharal n'a pas créé de golem. Le livre du rabbin Rosenberg a popularisé l'histoire du golem, mais cela ne signifie pas qu'elle n'avait aucun fondement historique.

Certains chercheurs suggèrent des raisons pour lesquelles l'histoire du golem n'a pas été consignée par le Maharal ou ses contemporains. [comme Gershom Winkler - The Golem of Prague (1980) ]
De plus, avant même la première publication de l'histoire dans le journal en 1837, il est fait mention d'une histoire orale du golem de Prague. Ces histoires remontent au moins à la fin du 18e siècle.
[il existe une tradition selon laquelle le Noda BiYéhoudah, aurait voulu visiter les restes du golem dans le grenier de la synagogue Altneu à Prague. ]
De plus, le rabbin Yossef Shaul Nathansohn, le Shoel ouMétiv, s'est rendu à Prague et a voulu se rendre à la synagogue Altneu où repose le golem. Le gabaï lui a dit qu'avant que le Noda BiYéhouda ne monte là-haut, il avait jeûné et s'était rendu au mikvé, puis il s'était enveloppé dans un talit et des téfilin et était monté. Quand il est redescendu, il a dit que personne d'autre ne devait monter là-haut. [Olat ha'Hodech - Talmudical Monthly Journal - Sivan (1979) par Dov Ber Schwartz]

-> Le Rayatz de Loubavitch a visité le grenier de la synagogue Altneu à Prague. Cela est consigné dans des documents contemporains, les écrits de son successeur, le Rabbi de Loubavitch (Torat Ména'hem - Hitvadious (1992) - vol.1).
Selon un récit, lorsqu'on lui a posé la question, le Rayatz a choisi de ne pas répondre. [dans ce même Torat Ména'hem ]
Selon un autre récit, il a rapporté avoir vu ce qui restait du golem.
[dans une copie d'une note manuscrite du Rabbi de Loubavitch, il rapporte avoir entendu du Rayatz qu'il avait vu les restes du golem dans le grenier de la synagogue. Voir Kfar 'Habad Magazine, numéro 798, 1998. ]

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-> La grandeur du Maharal est incontestable et plusieurs sources attestent également de sa connaissance parfaite en Torah cachée. [ainsi, l'interrogation n'est pas de s'il pouvait en créer un, mais plutôt de savoir s'il l'a fait. ]
Même si les contemporains du Maharal n'ont pas ouvertement mentionné son golem, leurs écrits contiennent quelques indices à ce sujet.

Le rabbi Tzvi Ashkenazi, grand sage du 17e siècle connu sous le nom de 'Hakham Tzvi, cite le Maharal et le décrit comme celui "qui a utilisé l'influence divine, comme chacun sait". [Téchouvot 'Hakham Tzvi - n°76]

Le rabbi Tzvi Elimélé'h Shapira de Dinov, grand sage et kabbaliste du 19e siècle, écrit : "Il est connu que les paroles du Maharal de Prague étaient prononcées avec une intuition divine et qu'il avait l'habitude d'utiliser le séfer Yétsira". [Bné Yissa'har - maamaré Kislev-Tévet - maamar 2]

On ne sait pas exactement à quoi fait référence "utiliser le séfer Yétsira", mais cela pourrait servir à étayer l'idée que le Maharal a créé un golem.
Le rabbi Noa'h 'Haïm Levin, érudit du 19e siècle à la cour rabbinique de Kobrin, a publié une édition annotée du Méguilat Youchsin (livre abordé précédemment). Dans la note 7 de la chronique, il écrit : "S'il a fait usage de l'influence divine, nous ne devrions plus être surpris par l'histoire du golem qu'il a créé et qui est connue de tous."

Un érudit plus récent, le rabbi Shimon Zelichov, machguia'h de la Yéchivat 'Hokhmé Lublin, a déclaré : "Il est clair que le Maharal a utilisé le séfer Yétsira et créé un golem". [dans son Naharé Eich]

Le rabbi Yaakov Israël Kanievsky (le Steïpler) a également mentionné que le Maharal avait créé un golem afin de sauver la communauté juive. ['Hayé Olam - chap.30 ]

-> Quoi qu'il en soit, il existe une citation attribuée au rabbi Meir Arik, auteur du Téchouvot Imré Yocher, selon laquelle "on ne sait pas si le Maharal a réellement créé un golem. Cependant, avoir "créé" un élève du calibre du Tossafos Yom Tov est certainement un miracle encore plus grand!"
[son maître a été le Maharal, et il était un géant en Torah (ayant vécu : 1578-1654). ]

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+ La formule pour créer un golem :

-> Outre les personnages de l'histoire juive qui ont réellement créé des golems, nombreux sont ceux qui ont écrit sur les stratégies permettant de les créer.
À la fin du 12e siècle, on assiste à un regain d'intérêt pour le concept du golem et les techniques utilisées pour en créer un. Le rabbi Yéhouda Ha'hassid et le rabbin El'azar de Worms étaient deux sages éminents, qui ont tous deux écrit des commentaires sur le séfer Yétsira.
Le rabbin El'azar a consigné une technique pour créer un golem. Tout d'abord, on rassemble de la poussière en forme d'homme, puis on récite une formule de permutations de lettres hébraïques. Les combinaisons de lettres de la première moitié de l'alphabet hébreu lui donnent vie, tandis que celles de la seconde moitié le rendent inanimé.

Avec une technique similaire, on écrit le mot "homme" (adam) dans la poussière, puis on récite les combinaisons de lettres, et le golem se forme alors de lui-même.
Dans une autre méthode, on écrit plutôt le mot "vérité" (émet) en lettres hébraïques et on récite des permutations de lettres kabbalistiques. On efface ensuite la première lettre de "mét", de sorte que le mot s'écrit désormais mes (mort), ce qui le rend à nouveau inanimé.

D'autres rituels pour créer un golem consistent à réciter des combinaisons de toutes les lettres hébraïques tout en marchant en cercle autour de la poussière moulée. Pour détruire le golem, les combinaisons de lettres sont récitées à l'envers et le cercle est inversé. [attribué au rabbi Avraham Ibn Ezra]
De plus, le rabbin Yossef ben Shalom Ashkenazi, un kabbaliste de la fin du 13e siècle, a ajouté à sa technique un élément unique qui impliquait la visualisation de couleurs. [voir son commentaire sur le séfer Yétsira ]

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+ Les golems dans la loi juive :

-> Ces créations ont des implications halakhiques étonnantes.
Il s'agit notamment de questions telles que la nécessité ou non d'abattre rituellement un veau créé à partir de formules mystiques. Une telle vache peut-elle être utilisée pour le commandement de la égla aroufa?
Tuer un golem constitue-t-il un meurtre? Un golem peut-il être créé le jour du sabbat?

Un golem peut-il être pris en compte dans un minyan? La grande majorité des autorités juridiques juives répondent qu'un golem ne peut pas être pris en compte, mais les différentes raisons invoquées pour justifier cette réponse sont intéressantes à examiner.
De plus, il convient de noter que, bien que la plupart des autorités concluent qu'un golem ne compterait pas pour un minyan, plusieurs autorités ont au moins défendu l'idée qu'un golem pourrait compter pour un minyan.
Ce sujet est abordé par des autorités plus récentes comme par exemple, la Michna Béroura (55:44) et le 'Hazon Ich (Yoré Déa 116:1). Il est intéressant de noter que la Mishnah Berurah ne se prononce pas réellement, mais conclut plutôt qu'il s'agit d'un doute.
Il convient de noter que le rabbin Acher Weiss cite le rabbin Aryé Leib HaKohen, fils du 'Hafets 'Haïm, qui a demandé à son père pourquoi il avait mentionné cette question dans la Michna Béroura.
Il a répondu : "Afin de renforcer la foi simple dans le cœur du peuple juif, afin qu'il sache que de telles choses existaient, même dans les générations ultérieures, ce qui est merveilleux. "

Le rabbin Yossef Rosen, le Rogatchover Gaon, attribue au golem un statut juridique juif très particulier, affirmant qu'il n'appartient pas à la catégorie des "choses réelles". En d'autres termes, il n'est légalement classé dans aucune catégorie existante (animal, humain ou autre) et les commandements ne s'appliquent pas à lui.
C'est à travers ce prisme que les questions ci-dessus trouveraient une réponse. Ce qui explique que dans la guémara Rabbi Zéra pouvait simplement détruire le golem, pourquoi un golem "animal" ne nécessiterait pas d'abattage rituel, ...

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-> b'h, également sur les Golems : https://todahm.com/2018/12/09/les-golems