Aux délices de la Torah

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L’importance de mettre les téfilin

+ L'importance de mettre les téfilin :

-> La mitsva des téfilin est l'une des mitsvot les plus fondamentales de la Torah.
Le Roch (Hilkhot Téfilin 28) écrit :
"Grâce à cela, l'homme mérite de se parer et de se glorifier de la couronne du Roi de l'Univers et d'un lien de sainteté, et de se lier à Hachem chaque jour, avec un lien fort.
De plus, comme le dit la guémara (Béra'hot 6a), Hachem met des téfilin chaque jour, de sorte que lorsque l'on réalise cette mitsva, on est semblable à son Créateur.
Avec les téfilin, Hachem se glorifie à travers le peuple juif, et sur Ses téfilin est gravé le verset : "Qui est comme ton peuple, Israël, une nation unique sur terre" (Divré haYamaim I 17,21)."

-> Le Zohar décrit la grandeur de la mitsva des téfilin. Lorsque les anges voient un juif porter des téfilin, ils s'exclament : "Honorez celui qui est à l'image du roi."
En portant les téfilin, une personne apparaît à l'image du Créateur ; Hachem est fier d'elle et dit : "Regardez cet être que J'ai créé dans mon monde".

-> Les téfilin témoignent de la présence d'Hachem parmi le peuple juif. En particulier depuis la destruction du Temple, cette mitsva reste le témoin de la présence d'Hachem parmi nous.
[Chla haKadoch - 'Houlin - pérek Torah Ohr 6]

-> Grâce à cette mitsva des téfilin, les nations du monde apprennent à nous craindre, comme le dit le verset : "Toutes les nations de la terre verront que le nom d'Hachem est proclamé sur vous, et elles vous craindront" (Ki Tavo 28,10).
Nos Sages (guémara Béra'hot 6) disent que cela fait référence aux téfilin chel roch (les téfilin que l'on place sur la tête). [élou téfilin chébaroch]

[ élou téfilin chébaroch = cela se réfère aux tefillin de la tête, littéralement "dans la tête" (baroch), et non "sur la tête", afin de nous enseigner que les pensées d'une personne lorsqu'elle porte les téfilin sont d'une grande importance. [on doit internaliser le message quiet écrit dans le boitier ]
Le Gaon de Vilna dit lorsque les téfilin sont "portés à l'intérieur" (de la tête - baroch), alors le monde nous craint, mais s'ils ne sont portés que sur la tête, à l'extérieur, le monde n'a pas peur de nous. ]

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+ La grandeur de la mitsva des téfilin :

-> Hachem repose sur nous :
Il est écrit dans le Tikouné Zohar (tikoun 18 37b) :
"Heureux les bras qui rapprochent la Présence Divine (Chékhina) [de la personne] par les téfilin, sur leurs mains et leurs têtes ... Heureux le membre par lequel on accomplit une mitsva pour Hachem.
En conséquence, Hachem descend et fait reposer Sa Chékhina sur tous les membres de la personne.
Dans le monde d'en haut, on proclame à propos de cette personne : "Respectez [cette personne qui est] l'image du Roi!""

-> La Chékhina repose sur nous :
Dans son commentaire sur la Torah (ex: Térouma ; fin Bo), Rabbénou Bé'hayé écrit à plusieurs reprises que la Présence Divine (Chékhina) repose sur un individu grâce à la mitsva de porter les téfilin sur son front et sur son avant-bras.
Ces 2 éléments correspondent à l'intellect et au cœur d'une personne, qui correspondent aux deux Kérouvim (chérubins) au-dessus de l'Aron dans le Temple.

-> Après la destruction du Temple, le verset : "Ils feront un sanctuaire pour Moi, [afin que] Je réside parmi eux" (Térouma 25,8), fait référence à la mitsva des téfilin ; par les téfilin, la Chékhina réside parmi nous.
Les téfilin sont comme les kérouvim du Temple sur lesquels la Chékhina s'est reposée.
[Chla haKadoch - pérek Torah Ohr ; Réchit 'Hokhma - chaar hakédoucha 6:49 - citant Zohar 'hadach 'Hayé Sarah 129b]

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - perek 6) écrit que lorsqu'une personne met les tefillin, elle atteint la plénitude et est assimilé à son Créateur.
Il cite le Tikouné Zohar (47:83b) qui dit que lorsque quelqu'un porte des tefillin sur la tête et l'avant-bras, une "bat kol" (voix au Ciel) s'élève vers les anges qui sont chargés de nos prières, et crie : "Montrez du respect à l'image du Roi, au sujet duquel le verset dit : "Hachem a créé l'homme à Son image ; à l'image de D., il a été créé" (Béréchit 1,27).
Cela nous enseigne que celui qui porte les tefillin est assimilé à son Créateur.

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-> Purifier le corps :
Le Pné Yéhochoua (Béra'hot 6a) écrit qu'en portant les téfilin qui contiennent les Noms d'Hachem sur la tête et l'avant-bras, le porteur devient le destinataire d'une lumière spirituelle intensément grande.
C'est pourquoi, comme le disent nos Sages (Shabbath 49a), on ne peut porter les tefillin que si son corps est propre, puisque son être physique est purifié et nettoyé par le port des téfilin.

-> A l'image de l'âme supplémentaire de Shabbath :
Le Shabbath, on peut atteindre un éveil spirituel grâce à l'influence de la néchama yétéra (supplément d'âme) que nous recevons le Shabbath.
Le port des téfilin peut éveiller notre spiritualité intérieure pendant la semaine, de la même manière que la néchama yétéra le fait à Shabbath.
Le verset : "Et toutes les nations de la terre verront que le nom d'Hachem est proclamé sur toi, et elles te craindront" (Ki Tavo 28,10) = cela fait référence aux téfilin de la tête (chel roch), qui ont le même effet que la néchama yétéra.
[Sfat Emet - Bo 5645]

-> Lorsque le petit-fils du Imré Emet a commencé à mettre les téfilin, il lui a dit que, tout comme nos Sages (guémara Méguila 26b) disent que le sac des téfilin a une sainteté parce qu'il contient les téfilin, de même, chaque juif qui met les tefillin est saint (kadoch).
[Likouté Yéhouda - Vaét'hanan]

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-> La mitsva des téfilin est l'une des mitsvot qui peuvent protéger une personne de la faute.
Nos Sages (guémara Ména'hot 43b) disent : "Quiconque a des téfilin sur la tête et des téfilin sur le bras, des tsitsit sur ses vêtements et une mézouza sur le montant de sa porte peut supposer qu'il ne fautera pas, comme le dit le verset : "Et un cordon de trois épaisseurs ne se rompt pas facilement" (Kohélét 4,12)".

Le Maharcha explique que chaque mitsva que l'on accomplit crée un ange.
Les 3 mitsvot de téfilin, tsitsit et mézouza enveloppent une personne, créant des anges reflétant ces mitsvot, qui entourent la personne et la protègent de la faute.

-> Le Rambam (michna Torah Hilkhot Téfilin 4:25) écrit :
"La sainteté des téfilin est très grande. Tant que les téfilin sont sur la tête et sur l'avant-bras d'une personne, elle sera humble et remplie de yirat Chamayim (crainte du Ciel), et ne sera pas attirée par les plaisanteries et les conversations inutiles. Il n'aura pas non plus de mauvaises pensées. Au contraire, il tournera ses pensées vers des paroles de vérité et de droiture."

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-> Comme si l'on avait étudié la Torah jour et nuit :
Rabbi Eliezer dit : "Israël dit à Hachem : "Maître de l'univers, nous désirons étudier la Torah jour et nuit. Cependant, nous n'avons pas assez de temps."
Hachem répondit : "Accomplissez la mitsva des téfilin et je considérerai que vous étudiez la Torah jour et nuit"."
[midrach Téhilim 1:17]

-> Comme si l'on avait réalisé toute la Torah :
Le 'Hida (Midbar Kedmot 400:33) cite le midrach : "Le peuple juif a dit à Hachem : 'Nous désirons accomplir toute la Torah, mais nous n'en sommes pas capables.'
Hachem répondit : "Mettez les tefillin et je considérerai que vous avez accompli toute la Torah"."

-> Plus grand que toutes les autres mitsvot de la Torah :
Le Roch (Hilkhot Téfilin 28) cite : "Nos Sages nous ont enseigné que, parmi toutes les mitsvot positives de la Torah, il n'y a rien de plus grand que la mitsva des téfilin ; la Torah entière est assimilée aux téfilin".

-> Quelqu'un s'est plaint au 'Hazon Ich qu'il ne ressentait aucune joie à accomplir les mitsvot.
Le 'Hazon Ich lui répondit : "Cela vaut la peine de voyager jusqu'à ce monde et d'endurer 80 ans de souffrance, afin de mettre les téfilin ne serait-ce qu'une fois dans sa vie".

-> Comme si l'on avait apporté des sacrifices :
Nos Sages parlent longuement de la grandeur de la mitsva des tefillin.
La guémara (Béra'hot 15a) dit : "Celui qui se soulage [comme il faut aux toilettes], se lave les mains, met les téfilin, récite la lecture du Shéma et fait Amida, la Torah le considère comme s'il avait construit un mizbéa'h (Autel) et offert un sacrifice dessus, comme le dit le verset : 'Je me laverai les mains dans la pureté, et je tournerai autour de Ton mizbéa'h, Hachem' (Téhilim 26,6)".

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+ L'effet de porter des téfilin :

-> Reich Lakich dit : "Celui qui met les téfilin vivra longtemps".
[guémara Ména'hot 44a]

-> Quiconque prend soin de traiter les téfilin avec la sainteté qui leur est due, de ne pas avoir de conversations vides ou banales [en les portant], vivra une longue vie et sera assuré d'être un ben Olam Haba, comme le dit le verset : " [Le nom de] Hachem est sur eux, ils vivront ; et c'est là la vie de mon esprit, puisses-Tu me soigner et me guérir" (Yéchayahou 38,16).
[Kitsour Choul'han Aroukh 10:1]

-> Le Roch et le Tour (Ora'h 'Haïm 37) citent tous l'enseignement suivant :
Rava dit : "Quiconque met les tefillin, s'enveloppe de tsitsit, récite la lecture du Shéma et fait la Amida est assuré d'être un ben Olam Haba"
Abayé dit : "Je serai son garant pour que le Guéhinam ne domine pas sur lui".
Rav Papa ajouta : "Je serai également son garant, et toutes ses fautes seront pardonnées."

[ Le Pricha (Tour - Ora'h 'Haïm 37) explique que cet enseignement est un commentaire supplémentaire sur la guémara Ména'hot citée précédemment. Cette guémara cite Reich Lakich, selon lequel quiconque met des tefillins vivra une longue vie. Rava ajoute que non seulement il vivra plus longtemps dans ce monde, mais qu'il est également assuré d'avoir une place dans le monde à Venir (Olam aba), qui est l'objectif principal de la longévité. Abayé ajoute que non seulement il sera un ben Olam Haba, mais que le Guéhinam ne régnera pas du tout sur lui, puisqu'il ne sera pas entaché par la faute. Rav Papa ajoute que même les transgressions qu'il a déjà commises lui seront pardonnées. ]

-> Le Ba'h explique que celui qui porte les téfilin est récompensé dans ce monde par une longue vie parce qu'il est physiquement attaché (davouk) à Hachem, en portant les tefillin sur sa tête, qui est attachée au reste de son corps.
Comme le dit le verset : "Mais vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
En portant les téfilin, on s'accroche/attache à Hachem et mérite donc la vie "aujourd'hui", dans ce monde (olam hazé), en plus de la récompense dans le monde à Venir (olam haba).

-> Les anges veillent sur nous :
Le verset dit : "Yaakov envoya des anges devant lui à Essav" (Vayichla'h 32,4).
Cela implique que les anges que Yaakov envoya à Essav étaient les anges qui étaient toujours devant lui, comme résultat de la sainteté des téfilin. [midrach Tan'houma - Vayétsé 3]
Le midrach dit : "'Il chargera ses anges pour toi' (Téhilim 91,11) = ce sont les téfilin de la main et de la tête."
Cela signifie que les anges qui sont créés par le pouvoir de la sainteté des téfilin, accompagnent toujours une personne pour veiller sur elle. Ce sont les anges que Yaakov a envoyés à Esav.
[Yichma'h Moché - Vayichla'h]

-> Affecter le jugement de Roch Hachana :
Nos Sages nous ont enseigné : "Le jour du jugement, si quelqu'un a été méticuleux avec la mitsva des téfilin, la balance penchera en sa faveur.
En revanche, s'il est négligent [dans l'accomplissement de la mitsva des téfilin], la balance penchera en sa défaveur."
[Roch Hilkhot Téfilim 28]

A ce sujet, le Séfer 'Harédim (intro 8) rapporte :
"Rabbénou Yossef Giktilia était gravement malade et s'est endormi. Il vit 2 personnes peser ses fautes et ses mérites sur une balance, et la balance était équilibrée. Il se réveilla immédiatement, se fortifia et demanda ses téfilin.
Il les mit et commença immédiatement à se sentir mieux, et il se rétablit complètement. La mitsva des tefillin avait fait pencher la balance en sa faveur."

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-> Transformer la nature d'une personne :
Les téfilin ont le pouvoir d'amener le cœur et l'esprit d'une personne à chercher naturellement à suivre la volonté d'Hachem. Grâce aux téfilin de la main, on lie son cœur, et grâce aux téfilin de la tête, on soumet son intellect à la volonté d'Hachem ; ainsi, on n'a pas à se battre avec son cœur et son esprit pour les soumettre à la volonté d'Hachem.
[Chem miChmouël - Chéla'h 199]

-> Inculquer le désir d'étudier la Torah :
Lorsqu'il est question de la mitsva des téfilin, le verset dit : "Pour que la Torah d'Hachem soit sur vos lèvres" (Bo 13,9).
Le port des téfilin a le potentiel d'instiller dans le cœur d'une personne le désir d'étudier la Torah. Si, après avoir mis les téfilin, on constate qu'on ne désire pas étudier la Torah, on peut comprendre qu'on n'a pas accompli la mitsva des tefillin correctement.
[Tiféret Shlomo - Chémini Atséret]

-> Le lien entre la Torah et les téfilin :
Dans la 1ere paracha de la lecture du Shéma, la mitsva d'étudier la Torah est mentionnée avant celle des téfilin, alors que dans la 2e paracha de la lecture du Shéma, l'ordre est inversé : la mitsva des téfilin précède celle d'étudier la Torah.
Cela nous apprend que chacune a le pouvoir d'amener une personne à accomplir l'autre. L'étude de la Torah conduit à l'accomplissement de la mitsva des téfilin, et les téfilin conduisent à la sainteté de l'étude de la Torah.
[Tiféret Shlomo - II Birkat haTorah ]

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-> Se soumettre à Hachem :
Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 25:5) écrit :
"Lorsque l'on met les téfilin, il faut avoir la kavana que Hachem nous a ordonné de porter ces 4 parachiyot qui contiennent les idées de l'Unicité de Son Nom et de la sortie d'Egypte. Elles doivent être placées sur l'avant-bras, à l'opposé du cœur, et sur la tête, à l'opposé du cerveau. Ainsi, nous nous souviendrons des miracles et des merveilles qu'Il a accomplis pour nous, qui reflètent Son Unicité et le fait qu'Il a le pouvoir et la domination en haut et en bas pour faire ce qu'Il veut.
De plus, il faut soumettre son âme qui réside dans le cerveau et le cœur, qui sont les premiers véhicules de nos désirs et de nos pensées. De cette manière, on se souviendra du Créateur et on limitera ses plaisirs".

-> Rabbi Pin'has de Koritz avait l'habitude de prier :
"Maître de l'Univers, puissé-je mériter de ne pas être distrait des téfilin, et de prendre soin de les toucher lorsque c'est la coutume, car les mots de la prière montent à travers les téfilin".

-> Le Zohar (Ki Tétsé 283a) explique que le fait d'attacher la lanière autour du bras symbolise l'attachement des forces du mal (sitra achra) pour les empêcher d'inciter l'homme à fauter.

-> La lanière des tefillin que nous enroulons autour de notre doigt est comme une alliance, car nous disons : "Et je te fiancerai à moi pour toujours" (Hochéa 2,21-22).
Le fait d'enrouler la lanière autour du doigt symbolise les fiançailles d'Hachem avec l'assemblée (knesset) d'Israël. [Réchit 'Hokhma - chaar hakédoucha 6]
En fait, tout comme nous nous tenons debout sous la 'houppa, nous nous tenons debout en enroulant la lanière autour du doigt.

Prier & importance de la synagogue

+ Prier & importance de la synagogue :

-> "Ainsi parle Hachem : Oui, je les ai éloignés parmi les nations et je les ai dispersés dans les pays et je leur ai été un petit sanctuaire (mikdach méat) dans les pays où ils sont venus" (Yé'hezkel 11,16)
Nos Sages (guémara Méguila 29a) commentent : "Ce sont les synagogues et les maisons d'étude à Bavel".
Le Targum Yonathan (Yé'hezkel 11,16) commente de la même manière : "Un petit sanctuaire" (mikdach méat) = les synagogues où ils s'assoient, qui sont secondaires par rapport au Temple."

-> De même, le Zohar (Nasso 126a) dit : "Voyez à quel point Israël est aimé par Hachem ; où qu'ils habitent, Hachem se trouve parmi eux, car Il ne leur retire pas Son amour. Le verset dit : "Ils me feront un sanctuaire, afin que je puisse habiter au milieu d'eux" (Térouma 25,8).

-> Nos Sages (Méguila 29a) disent : "Quel est le sens du verset : "Hachem, Tu as été pour nous une demeure" (Téhilim 10,1)? Il s'agit des synagogue et des maisons d'étude (baté midrach)."

-> La guémara (Yérouchalmi - Béra'hot 5:1) et le midrach (Yalkout Chimoni Yéchayahou 55:481) écrivent tous deux :
"Cherchez Hachem là où Il se trouve [encore]" (Yéchayahou 55,6). Où peut-on Le trouver? Dans les synaogue et les baté midrach ;
"Appelez-Le là où Il est [encore] proche" Où se trouve-t-il tout près? Dans les synagogues et les baté midrach".

-> Le midrach rabba (Chir haChirim 5,2) dit sur le verset : "Je suis endormi mais mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,2) ; "Je suis endormi", cela se réfère au Temple, "mais mon cœur est éveillé", cela se réfère aux synagogues et aux baté midrach".
De nos jours, en exil, il n'y a pas de Temple, mais nous avons toujours des synagogues et des baté midrach où nous pouvons chercher Hachem.

-> Dans la pesikta de Rav Kahana (parcha 28), il est écrit : "Tant que Israël se rassemble dans les synagogues et les baté midrach, Hachem conserve Sa Chékhina parmi eux."

-> Le midrach (Vayikra rabba 11,7) souligne que A'haz a dit : "S'il n'y a pas d'enfants, il n'y aura pas d'étudiants, et s'il n'y a pas d'étudiants, il n'y aura pas de Sages ; s'il n'y a pas de Sages, il n'y aura pas de Torah, et s'il n'y a pas de Torah, il n'y aura pas de synagogues et de baté midrach ; s'il n'y a pas de synagogues et de baté midrach, la Chékhina d'Hachem ne résidera pas dans ce monde."
Qu'a fait ce racha (A'haz)? Il a fermé les synagogues et les baté midrach.

-> Sur le verset : "Même l'oiseau a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle" (Téhilim 84,4), le Tikouné Zohar commente : "Même l'oiseau a trouvé une maison (une bayit)" = cela se réfère aux beit knesset (aux synagogues), comme le dit le verset : "Ma maison (beiti) sera déclarée maison de prière" (Yéchayahou 56,7) = cela se réfère aux synagogues ; "et une hirondelle un nid pour elle" = cela se réfère aux baté midrach ; "où elle a placé ses petits" = ce sont les maîtres de la Torah, les maîtres de la Michna, les maîtres de la Kabbale qui résident dans les synagogues ; par leur mérite, la Chékhina ne s'éloigne pas de Israël".

-> Le Noda biYéhouda (drouché haTsla'h - drouch 6 Shabbath Shouva) illustre l'importance d'aller à la synagogue par la parabole suivante :
Lorsque le roi vint visiter une certaine ville, tous les citoyens sortirent pour l'accueillir. Chacun apporta des cadeaux pour honorer le roi ; cependant, certaines personnes insensées demandèrent au roi d'envoyer ses serviteurs chez eux pour prendre les cadeaux qu'ils avaient préparés.
Certains des beaux cadeaux en or et en argent n'étaient pas de l'or ou de l'argent pur ; de faux métaux y avaient été mélangés (certains intentionnellement, d'autres non). Cependant, tous les cadeaux avaient l'air d'être faits d'or ou d'argent pur.

Le roi était un souverain puissant ; il était extrêmement riche et avait un trésor rempli d'or et d'argent. Le roi proclama que les cadeaux apportés directement à sa résidence ne seraient pas examinés quant à leur authenticité ; même s'ils n'étaient pas en or et en argent purs, ils seraient acceptés. Comme il n'avait vraiment pas besoin de leur or et de leur argent, le fait d'apporter les cadeaux directement à sa porte était en soi un honneur pour le roi.
Cependant, ceux qui voulaient que les messagers du roi viennent chercher leurs cadeaux laissaient clairement entendre que le roi avait besoin de leurs cadeaux. Par conséquent, leurs cadeaux devaient être conformes aux normes les plus strictes en matière de métaux précieux, et le fait d'y mélanger d'autres métaux aurait été considéré comme un affront pour le roi.

Aujourd'hui, lorsque nous sommes en exil, le lieu de repos de la Chékhina se trouve dans la synagogue, qui contient en quelque sorte un microcosme de la sainteté de la terre d'Israël.
La prière à la synagogue montre que l'on est dévoué à la Chékhina et que l'on aspire au Temple.
De plus, lorsqu'on fait partie d'un minyan, nos prières ne sont pas examinées. Cependant, celui qui ne vient pas à la synagogue est "un fils sot le tourment de sa mère" (Michlé 10,1), il s'éloigne de la Chékhina, et la Chékhina s'éloigne de lui. Sa prière est soigneusement analysée pour voir si elle est digne d'être acceptée. Il est donc possible que ses prières ne soient pas entendus.

Le Noda biYéhouda déplore l'amertume de notre exil. Hachem nous a protégés de tous nos ennemis tout au long de cet exil long et difficile ; cependant, si Hachem nous aime tant et a tant de pitié pour nous, pourquoi ne nous a-t-il pas encore délivrés?
La réponse doit être que nous sommes à blâmer. Il y a 3 raisons pour lesquelles la géoula est retardée : la première est que le peuple juif tourne le dos à la Chékhina. Lorsqu'il y a une synagogue dans la communauté, qui est le lieu de repos d'Hachem, et que l'on n'y entre pas pour y prier, c'est clairement tourner le dos à la Chékhina. [Zohar - A'haré Mot 75b]
Et le Noda biYéhouda conclut : "Chacun devrait se lever tôt pour aller à la synagogue, et ainsi lui et ses enfants mériteront une longue vie, comme le dit la guémara (Béra'hot 8a) : "C'est parce qu'ils vont à la shul tôt et restent tard que les personnes âgées vivent longtemps".

-> Le Déré'h Moché écrit une longue exhortation sur l'importance de la prière à la synagogue.
Il parle du long et difficile exil qui semble s'intensifier, et dit qu'il faut croire qu'Hachem n'a pas accepté nos prières pour la guéoula parce que nous ne faisons pas attention à faire la prière à la synagogue.
De nombreuses personnes ne font pas attention à faire leur prière à la synagogue. Même s'il n'y a pas de minyan et qu'ils doivent donc prier seuls, il serait préférable de le faire à la synagogue.
C'est ce que nous dit la guémara (Béra'hot 8a) : "Celui qui a une synagogue dans sa ville et qui n'y fait pas la prière est considéré comme un mauvais voisin".
Le fait que la guémara ne se réfère pas à quelqu'un qui ne fait pas la prière avec un minyan, mais plutôt à quelqu'un qui ne fait pas la prière à la synagogue, implique que l'on est tenu de faire la prière à la synagogue, même lorsqu'il n'y a pas de minyan, car le Nom d'Hachem ne doit être invoqué que dans une synagogue.

Il conclut : "Chacun doit admettre que tous les décrets et toutes les difficultés sont dus au fait que nous ne faisons pas la prière à la synagogue. En effet, lorsqu'un minyan est disponible et que l'on décide de ne pas prier avec lui, on choisit de ne pas bénéficier des mérites de la prière avec un minyan, tels que Amen yéhé chémé rabba. Cependant, même si des circonstances indépendantes de la volonté d'une personne l'empêchent de faire la prière avec le minyan, ou si elle vit dans un endroit où il n'y a pas de minyan, elle doit quand même désigner un endroit pour faire la prière, matin et soir ; la Chékhina ne se repose que dans une synagogue ou un endroit réservé à la prière.
Pendant l'exil, la Chékhina ne repose que dans un lieu désigné pour la prière".

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-> Depuis la destruction du Temple, la Chékhina d'Hachem repose dans chaque synagogue, comme le dit la guémara (Béra'hot 6a) : "Comment savons-nous que Hachem se trouve dans une synagogue? Du verset : "Hachem se tient dans l'assemblée Divine" (Elokim nitsav baadat-El - Téhilim 82,1)."
Rachi explique que le terme "assemblée" fait référence à un quorum de 10.
De même, la guémara (Sanhédrin 39b) dit que la présence d'Hachem (Chékhina) peut être trouvée partout où il y a un rassemblement de 10 juifs.

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+ La grandeur et l'importance de prier à la synagogue :

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim 12:659) : "Rabbi Huna a dit : "Celui qui n'entre pas dans une synagogue dans ce monde n'entrera pas dans une synagogue dans le Olam Haba".
Rabbi Yo'hanan répondit : "Pourquoi en est-il ainsi? Parce que le verset dit : "Les réchaïm se promènent [à l'extérieur de la synagogue]".
Cependant, celui qui fait la prière dans une synagogue dans ce monde est comme s'il avait fait la prière dans le Temple, comme le dit le verset : "J'ai été pour eux un petit sanctuaire (mikdach méat) dans les pays où ils sont arrivés" (Yé'hezkel 11,16)."

-> Le Mabit (Beit Elokim - chaar haTéfila 5) écrit que tout comme les Levi'im chantaient les louanges d'Hachem dans le Temple, les louanges d'Hachem doivent être chantées dans la synagogue (qui a le statut de Temple en petit), l'endroit où les gens se rassemblent pour louer Hachem avec des prières qui requièrent un rassemblement de 10 personnes.

-> Nos Sages (Béra'hot 6b) ont dit : "Quiconque se rend régulièrement à la synagogue et ne vient pas un jour, Hachem s'enquiert de son bien-être."

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-> Selon la guémara (Béra'hot 6a) : "La prière [fixée par nos Sages : cha'harit, min'ha, arvit] n'est entendue qu'à la synagogue".

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 8:1) écrit qu'il faut toujours faire la prière à la synagogue, matin et soir ; la prière n'est entendue à tout moment que lorsqu'elle est faite à la synagogue.

Le Kessef Michné commente que le Rambam indique que même si l'on doit prier à un moment où le tsibour ne prie pas, il faut prier à synagogue. De plus, il explique que même si les prières prononcées en dehors de la synagogue peuvent parfois être acceptées, elles ne sont acceptés à tout moment que lorsqu'ils sont prononcés à l'intérieur de la synagogue.

-> Le Meïri (Béra'hot 6a) souligne que quiconque peut prier dans une synagogue devrait le faire, car la véritable kavana n'est atteinte que dans une synagogue.

-> Nos Sages (Béra'hot 6a) disent que la prière d'une personne n'est entendue qu'à la synagogue.
Une synagogue contient la sainteté que l'on trouve en terre d'Israël, comme le disent nos Sages (Méguila 29a) : "Toutes les synagogues sont prédestinées à être déplacées en terre d'Israël".
Chaque synagogue contient un élément de la sainteté de la terre d'Israël, et dans le futur, toutes les synagogues seront ramenées à leur source. Par conséquent, elles seront transportées en terre d'Israël.
C'est la raison pour laquelle une prière n'est entendue que dans une synagogue ; en raison de sa sainteté, les mots sont complets, tout comme elles le seraient en terre d'Israël.
[Bat Ayin - paracha Balak]

-> Le roi David dit : "Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit : 'Allons à la maison d'Hachem. Nos pieds se tenaient à tes portes, Jérusalem" (Téhilim 122,1-2) .
Le Maharcha ('Hidouché Aggadot Méguila 29a) explique :
Ces paroles ont été prononcées au sujet de la période de l'exil.
"Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit : "Allons à la maison d'Hachem" = à la synagogue.
Je me suis réjoui comme si "nos pieds se tenaient à tes portes, Jérusalem" = comme si je me tenais dans le Temple.
La raison pour laquelle je me réjouis est que "Jérusalem construite est comme une ville unie" (Téhilim 122,3).
Le Maharcha explique ceci selon nos Sages (Pessikta rabbati 1) que dans le futur, le Temple sera aussi vaste que le Jérusalem actuel, et Jérusalem sera aussi vaste que l'ensemble de la terre d'Israël.
Ce verset explique comment le futur Temple deviendra si grand. À l'avenir, toutes les synagogues du monde entier seront rattachées au Temple.

"C'est pourquoi, dit le roi David, maintenant, en exil, lorsque je me tiens à la synagogue, c'est comme si je me tenais dans le Temple, puisque la synagogue est destinée à être rattachée au futur Temple.
Comme l'ont dit nos Sages, toutes les synagogues du monde entier seront déplacées en terre d'Israël et rattachées au Temple.

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-> Le midrach (Dévarim rabba 7:2) dit que, de même que la mézouza reste sur le montant de la porte, les juifs doivent rester dans les synagogues et les baté midrach. Hachem dit que celui qui agit ainsi mérite de saluer la Chékhina, comme le dit le verset : "Car celui qui me trouve trouve la vie" (Michlé 8,35) : Hachem dit : "Est-ce que quelqu'un vient à la synagogue sans rencontrer Ma Gloire?!"

-> Le midrach poursuit en disant qu'en plus de ce qui précède, lorsque nous nous tenons à la synagogue, Hachem se tient au-dessus de nous, comme le dit le verset : "D. se tient dans l'assemblée divine" (Téhilim 82,1) ; Hachem dit : "Non seulement vous mériterez de saluer la Chékhina à la synagogue, mais [lorsque] vous en partirez, vous serez] chargé de bénédiction, comme le dit le verset : "Car celui qui Me trouve trouve la vie, et obtient les faveurs d'Hachem" (Michlé 8,35).

-> Idéalement, la prière à la synagogue a un double effet sur une personne.
Tout d'abord, le lieu lui-même a un effet positif : la synagogue est un endroit rempli de la sainteté qui découle de tous les prières qui y ont été prononcées.
Deuxièmement, c'est un lieu où l'on prie ensemble avec le tsibour. Ensemble, ces deux éléments ont un impact sur l'individu. Toutefois, si une personne ne peut accéder à ces 2 avantages, elle devrait au moins essayer d'en obtenir un, si elle ne peut prier avec un minyan, elle devrait au moins prier dans une synagogue. Cela aura un effet positif sur sa prière.
[Bina lé'Itim II 3]

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-> En ressortir sans fautes :
Le midrach (Yalkout Chimoni - Bamidbar 23:771) compare les synagogues à des fleuves, en se basant sur le verset : "S'étendant comme des fleuves" (Balak 24,6).
Le verset précédent fait référence aux synagogues et aux baté midrach des juifs, et le midrach explique le lien entre les fleuves et les synagogues ; de même que les personnes qui sont devenues impures utilisent les fleuves pour se purifier, de même ceux qui entrent dans les synagogues et les baté midrach remplis de fautes, en ressortent remplis de mitsvot.

-> La longévité :
La guémara (Béra'hot 8a) affirme que les habitants de Bavel avaient le mérite d'aller à la synagogue tôt le matin et d'y rester tard le soir, ce qui leur permettait de vivre longtemps.

Le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 11:871) rapporte l'histoire d'une femme âgée qui s'est adressée à Rabbi Yossi ben Halafta. Elle lui dit qu'elle est devenue trop vieille et qu'elle ne voulait plus vivre ; elle n'aimait plus manger ni boire et elle aimerait quitter ce monde.
Il lui demande ce qu'elle a fait pour mériter une vie aussi longue. Elle répondit : "Même lorsqu'il y a quelque chose que j'aime vraiment, je le laisse de côté pour aller à la synagogue tous les matins".
En entendant cela, il lui dit : "Arrêtez d'aller à la synagogue pendant 3 jours."
Elle suivit son conseil et le 3e jour, elle tomba malade et mourut.
Comme l'a dit le roi Shlomo : "Louable est la personne qui M'écoute, qui se hâte à Mes portes chaque jour", et le verset suivant dit : "Car celui qui Me découvre découvre la vie" (Michlé 8,34).
Le fait d'aller à la synagogue tous les jours permettait à cette femme de bénéficier d'une longue vie. Une fois qu'elle a cessé d'aller à la synagogue, elle a enfin pu quitter ce monde, comme elle l'avait demandé.

-> Mériter de servir Hachem dans le monde à Venir :
Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) écrit que celui qui se lève tôt pour aller à la synagogue et qui reste à la synagogue tard le soir, mérite de servir Hachem dans le monde à Venir (olam aba).
Nos Sages (midrach Téhilim 101:6) dérivent cela du pasouk "Celui qui marche dans la voie de l'intégrité, c'est lui qui Me servira", et ils commentent : "Celui qui Me sert dans ce monde Me servira dans le monde à Venir".
Il ajoute que même dans ce monde, il mérite une longue vie, car nos Sages (Béra'hot 8a) disent que la récompense de cette mitsva est une longue vie.

-> Déraciner le yétser ara :
Lorsqu'une personne entre dans une synagogue, le yétser ara est déraciné de son cœur. La sainteté d'une synagogue est similaire à la sainteté de la terre d'Israël, et sa prière s'élève directement vers les Cieux, puisque le sar (l'ange tutélaire du pays) n'a pas de pouvoir sur l'air d'une synagogue.
Cependant, lorsqu'une personne fait sa prière à la maison, elle ne bénéficie pas de tous les aspects positifs d'une synagogue. Si elle fait la prière sans minyan, c'est encore pire.
[Noda biYéhouda - drouché haTslach - Shabbath téchouva 4]

-> Le Noda biYéhouda ajoute que même pendant les mois d'hiver pluvieux, même si la maison est éloignée de la synagogue, il faut évaluer la perte mineure que représente le fait d'abîmer légèrement ses chaussures par rapport à la grande récompense que l'on reçoit en allant à la synagogue.

-> Les prières sont acceptées quoiqu'il arrive :
Dans un autre drouch (6:8), le Noda biYéhouda écrit que lorsqu'une personne fait sa prière à la synagogue, même si elle est distraite par d'autres pensées, ses prières sont acceptées.
En effet, la prière remplace les sacrifices (korbanot) ; par conséquent, les principes de la prière peuvent être appris à partir des korbanot.
Si un korban invalide a déjà été apporté sur le mizbéa'h (l'Autel), la halakha n'est pas toujours la même. Parfois, le korban invalidé doit être retiré du mizbéa'h, mais parfois la halakha dicte qu'il doit rester. De quoi cela dépend-il?
Si le sacrifice a été invalidé alors qu'il se trouvait déjà dans le Temple, il reste sur le mizbéa'h. Cependant, s'il a été invalidé avant d'être dans le Temple, les parties qui ont été placées sur le mizbéa'h doivent être enlevées.
Ceci s'applique également à la prière. Si une personne est distraite par la prière pendant qu'elle est à la synagogue, puisque la synagogue a la sainteté du Temple, et que ses pensées se sont produites dans les limites de la synagogue, sa prière s'élèvera quand même et sera acceptée.
Cependant, s'il fait la prière en dehors d'une synagogue et que la prière est invalidée par d'autres pensées, elle ne pourra pas monter.

+ "Les mitsvot ont été données dans le seul but de raffiner l'humanité" (midrach Béréchit rabba 44:1).
Les mitsvot ont été données au peuple juif afin de les raffiner, de purifier leurs cœurs et de les relier à Hachem ; d'aimer Hachem, de Le craindre et d'aspirer à être proche de Lui.
[Béer Mayim 'Haïm - Béréchit]

L’importance de prier avec un minyan (en tsibour)

+++ L'importance de prier avec un minyan (en tsibour) :

-> La guémara (Béra'hot 6a) commente : "D'où vient que lorsque 10 juifs prient ensemble, la Chékhina réside parmi eux? Du verset : "Hachem se tient dans l'assemblée Divine" (Elokim nitsav baadat-El - Téhilim 82,1)."
Rachi explique que le terme "assemblée" fait référence à un quorum de 10.
De même, la guémara (Sanhédrin 39b) dit que la présence d'Hachem (Chékhina) peut être trouvée partout où il y a un rassemblement de 10 juifs.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 21b) disent : "D'où savons-nous qu'un individu ne peut pas dire de kédoucha, comme le dit le pasouk : "Je serai sanctifié parmi les bné Israël" (Emor 22,32) ; tout ce qui concerne la sanctification d'Hachem ne doit pas être inférieur à un quorum de dix".

-> Le Mabit explique quelques raisons pour lesquelles la prière nécessite un minyan, un quorum de dix personnes.
Tout d'abord, il n'y a pas de comparaison possible entre un petit nombre de personnes qui accomplissent une mitsva et un grand nombre de personnes qui accomplissent la même mitsva.
Lorsqu'une mitsva est accomplie en groupe, elle est beaucoup plus élevée que si chaque personne l'accomplissait individuellement.
Ce concept s'applique également aux choses ordinaires. Un groupe qui travaille ensemble accomplit plus de choses que des individus qui travaillent seuls. Cela est encore plus vrai en ce qui concerne les questions spirituelles ; une mitsva accomplie en groupe devient beaucoup plus élevée que l'élévation totale qui aurait été atteinte si chacune de ces personnes avait accompli la mitsva de son propre chef.

La deuxième raison est que si la prière d'un individu manque de kavana (intention) ou est dite de manière incorrecte, elle n'est pas acceptée du tout. Pourtant, cette même prière, lorsqu'elle est récitée dans le cadre du tsibour (en communauté), même de la même manière, avec le même manque de kavanah, elle pourra être acceptée en raison du pouvoir du tsibour.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam I 19) cite le Arizal selon lequel la prière de 10 juifs a la force d'élever spirituellement même 10 groupes d'anges (mala'him).

-> Le Ba'al HaTanya écrit : "J'ai entendu dire par mes maîtres que si un ange se tenait au milieu de 10 juifs, bien qu'ils ne conversent pas de Torah, il serait rempli d'une telle crainte et d'une telle inquiétude à cause de la Chékhina qui repose sur eux qu'il cesserait d'exister."

-> La guémara (Béra'hot 8a) dit : "Toute personne qui a une synagogue dans sa ville, et qui ne va pas à la synagogue pour faire la prière est appelée un "mauvais voisin" (chakhen ra)."

Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon II - 'hatimat hasefer) explique :
lorsque l'on entre dans une synagogue pour prier avec le tsibour (minyan) à l'heure prévue, les anges ouvrent les portes du ciel pour le tsibour, de sorte que leurs prières puissent s'élever au-dessus.
Cependant, lorsque l'on fait la prière seul à la maison, il arrive que nos prières ne coïncident pas avec celles du tsibour, ils ont peut-être déjà fini de prier, et les portes du Ciel sont déjà fermées.
Alors, lorsque ces prières montent, elles frappent contre les portes du Ciel et dérangent les anges qui doivent faire des pieds et des mains pour porter ses prières là-haut.
Même s'ils sont prêts à l'aider, une telle personne est considéré comme un "mauvais voisin", [car elle se met dans une situation où elle dérange les anges]

-> Nos Sages (guémara Soucca 52b) disent : "si cet 'abominable' (le yétser ara) vous rencontre, faites-le entrer dans le beit midrach".
Si le yétser ara essaie de nous convaincre de ne pas prier avec le tsibour, emmenez-le à la synagogue et demandez-lui pourquoi il se rend à la synagogue si tôt tout en essayant de nous convaincre de ne pas y aller du tout! [Na'halé Dvach 26a] [Pourquoi il dépense autant d'énergies à ce qu'on ne soit pas concentrer? à nous faire parler avec d'autres personnes? ...

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+ L'obligation de prier en tsibour :

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 90) dit : "On ne doit prier que dans une synagogue avec le tsibour, comme l'a dit rabbi Yo'hanan : "Une prière n'est [pleinement] entendue que dans une synagogue" (én téfila chél adam nichmaat éla bébeit aknesset - guémara Béra'hot 6a)."
Le Tour explique cela comme signifiant "avec le tsibour".

-> Selon le Rambam (Hilkhot Téfila 8:1) "La prière du tsibour est toujours entendue. Même s'il y a des fauteurs parmi eux, Hachem ne méprise pas la prière d'un grand nombre. Par conséquent, il faut s'inclure dans le tsibour et ne pas prier seul, tant que l'on est capable de prier avec le tsibour."

Bien que le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 90:9) dise seulement qu'il faut essayer de prier à la synagogue avec un minyan, de nombreuses autorités halakhiques actuelles affirment que l'on est en fait obligé de prier avec le tsibour, à moins que quelque chose d'indépendant de sa volonté ne nous empêche de le faire. [ex: Chéélot ouTéchouvot Igrot Moché II 27]

-> Le Choul'han Aroukh haRav (Ora'h 90:17) explique que bien que la prière en tsibour ne soit que de nature rabbinique, elle est plus importante qu'une mitsva de la Torah, car par elle nous sanctifions le Nom d'Hachem en public.

-> Le siddour Otsar haTéfillot cite rabbi Yéhouda haLévi (Kouzari III 19) selon lequel la prière en tsibour est une mitsva de la Torah.
Le Kouzari tire cette conclusion de la guémara qui commente que le verset : "Vous servirez Hachem, votre D." (Michpatim 23,25) se réfère à la lecture du Shéma et de la Amida. Ce verset est écrit au pluriel, ce qui prouve que la prière en tsibour est une mitsva de la Torah.

-> Le Choul'han Arou'h (90:9) écrit que s'il n'est pas possible de se rendre à la synagogue pour prier, on doit prier où que l'on soit, à l'heure où le tsibour (communauté) prie à la synagogue.
La michna Béroura commente que cela s'applique à quelqu'un qui se sent faible, même s'il n'est pas malade, ou à quelqu'un qui subirait une perte financière importante s'il faisait la prière avec le minyan. Cependant, s'il ne perd qu'un bénéfice potentiel, ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas faire la prière à la synagogue.
La michna Béroura conclut que ceux qui évitent d'aller à la synagogue soit à cause de leur étude, soit pour gagner de l'argent, doivent être condamnés à une amende, et qu'un homme riche doit être condamné à une amende plus importante.
Même si quelqu'un ne prie pas à la synagogue avec le tsibour parce qu'il étudie la Torah, les gens soupçonneront qu'il n'a pas prié en tsibour (même s'il l'a fait), et de plus, il causera un 'hilloul Hachem, une profanation du Nom d'Hashem, parce que les gens diront que prier avec un minyan n'est pas important.
[à l'inverse en venant on peut pousser d'autres à venir prier en minyan (si lui y va, alors pourquoi pas moi!). ]

-> L'obligation du minyan de nos jours :
Le Gaon de Koziglouv, le rav Aryeh Tzvi Frommer (Chéélot ouTéchouvot Erets Tsvi I:22), écrit que de nos jours, l'obligation de prier avec un minyan est encore plus grande que celle mentionnée dans la guémara.
De nos jours, nous n'avons pas la capacité de prier avec kavana (intention), et nous ne pouvons pas accomplir la mitsva de la prière correctement. C'est pourquoi nous devons prier avec un tsibour, car la guémara (Taanit 8a) dit que la prière d'un tsibour est acceptée en-Haut, même si elle manque de kavana.
Les autorités halakhiques affirment que notre incapacité à prier aujourd'hui avec kavana est considérée comme une circonstance indépendante de notre volonté (un onèss). Néanmoins, prier avec le tsibour est quelque chose que tout le monde peut faire, et par conséquent, il n'y a aucune excuse pour ne pas prier avec le tsibour, compensant ainsi quelque peu notre manque de kavana.

Il ajoute que nous ne pouvons pas imiter les guédolim et les tsadikim qui ont pu prier en étant seuls, sans minyan, car ils ont certainement prié avec le kavanot appropriées.
Le Choul'han Aroukh dit que ces tsadikim ont prié seuls afin d'intensifier leur kavanot, puisqu'atteignant des niveaux de spiritualité proches de ceux des prophètes. Cependant, nous ne sommes pas à ce niveau, et nous n'avons même pas la capacité de prier avec les kavanot les plus élémentaire s; nous devons certainement prier avec un minyan.

-> Bien que le fait de prier avec un tsibour puisse signifier prier plus rapidement (l'officiant pouvant être très rapide), il faut néanmoins s'efforcer de prier avec le tsibour plutôt que seul ; la prière en tsibour permet d'atteindre des sommets spirituels.
[Maor vaChémech - Vaét'hanan]

-> Le Beit Aharon de Karlin était extrêmement attentif à ne prier qu'avec un minyan. Il avait l'habitude de dire que la prière en tsibour est acceptée en-Haut comme des prières de tsadikim.

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+ Les avantages de prier en minyan :

-> Rabbi Yo'hanan a dit au nom de Rabbi Chimon ben Yo'haï : "Quel est le sens du verset : 'ma prière s’élève vers toi, Hachem, au moment propice/de faveur' (Téhilim 69,14). Quand est-ce un temps de faveur? quand le tsibour prie ...
Hachem ne méprise pas les prières d'un minyan" [guémara Béra'hot 8a]

-> La guémara (Béra'hot 8a) ajoute : "Hachem a dit : 'Quiconque s'implique dans la Torah et les actes de bonté, et prie avec le tsibour, je le considérerai comme s'il m'avait délivré, Moi et Mes enfants, des nations'."

Le Maharal (Nétsa'h Israël 10) explique cela comme suit. La présence Divine (Chékhina) accompagne le peuple juif en exil ; bien que la Chékhina ne soit pas du tout limitée par le fait d'être en exil, c'est néanmoins comme si elle était en exil avec le peuple juif.
Lorsque les juifs se rassemblent pour se tourner vers Hachem par leurs prières, le rassemblement lui-même neutralise l'effet de l'exil.
Lorsque le peuple juif se trouve parmi les nations, même un millier de juifs sont considérés comme "dispersés parmi les nations". Cependant, lorsqu'ils se rassemblent pour prier, ils ne sont plus sous la juridiction des nations, mais sont élevés pour servir Hachem, ce qui est considéré comme le rachat/libération du peuple juif des nations.

-> Nos Sages (Sota 33a) disent qu'il ne faut pas prier en araméen, car les anges ne connaissent pas la langue araméenne, et que c'est les anges qui portent les prières en-Haut.
Néanmoins, le tsibour peut prier en araméen, car la prière du tsibour n'a pas besoin de l'aide des anges pour être entendue. [voir Rachi sur cette guémara]

-> Nos Sages (Taanit 8a) nous disent également que la force d'un tsibour (minyan) qui prie ensemble est que même sans une kavana appropriée, leurs prières seront entendues.

-> Le midrach (Dévarim rabba 2:12) dit : "Le roi David parce qu'il priait seul, demanda : 'Pour moi, que ma prière à Toi, Hachem, soit à un moment favorable", mais la prière du tsibour ne revient jamais les mains vides, comme le dit le verset : "[Qui est] comme Hachem, notre D., chaque fois que nous Le prions" (Vaét'hanan 4,7)."

-> Le midrach (Eikha rabba 3:3) compare la prière faite en tsibour aux habitants de la ville qui ont fabriqué une nouvelle couronne pour le roi.
Tout le monde donna de l'or et de l'argent pour la nouvelle couronne. Un pauvre voulait aussi donner quelque chose pour la couronne, et il donna les métaux bon marché qu'il pouvait s'offrir. Le roi dit : "Dois-je refuser la couronne à cause du pauvre?" Immédiatement, le roi prit la couronne et la plaça sur sa tête.
De même, lorsque 10 tsadikim sont prêts à prier et qu'un racha se trouve parmi eux, Hachem dit : "Devrais-je refuser les prières de tous ces tsadikim à cause de ce seul racha?"

Le midrach poursuit avec les mots de nos Sages : Celui qui prie après que le tsibour ait terminé de prier, alors ses actes sont alors examinés à la loupe.

-> Le Pélé Yoets (Erekh Kéhalot 17) écrit que lorsque quelqu'un prie avec le tsibour, il peut être assuré que ses prières seront acceptées telles quelles et que ses actes ne seront pas examinés [pour juger s'il est méritant ou pas d'être exaucé].
Même s'il est racha, et bas [spirituellement], ses prières seront acceptées, comme le dit le verset : "Voici, D. est puissant et ne méprise pas" (Iyov 36,5).
Cependant, quelqu'un qui prie seul perd beaucoup de bien. De plus, sa prière ne sera pas acceptée en-Haut, à moins qu'il ne se soit perfectionné et que sa prière soit impeccable.
Qui peut dire cela de lui-même? Par conséquent, à moins qu'il n'y ait des circonstances indépendantes de notre volonté, on doit prier avec le tsibour, car il n'y a pas de comparaison entre la réalisation d'une mitsva par plusieurs et la mitsva par un seul individu.

-> Le Radbaz (Chéélot ouTéchouvot III 474) écrit que les Sages du Sod ont dit que la prière et les supplications émises par de nombreuses personnes (minyan) ont le pouvoir et la force de briser les hémisphères et d'annuler les forces Accusatrices.
Ces prières sont si puissants qu'elles s'élèvent jusqu'à la place qui leur revient, comme le dit le verset : "Voici, D. est puissant et ne méprise pas."

-> Le Chlah haKadoch demande, si la prière en tsibour est acceptée en-Haut, comment se fait-il que le tsibour prie 3 fois par jour pour la guéoula et que nous n'ayons pas encore été délivrés?
Il cite le Mabit (chaar haTéfila 17) qui répond qu'Hachem entend nos prières mais n'exauce pas nécessairement toutes nos demandes. Par exemple, chaque jour est une guéoula partielle ; il est impossible pour "une brebis parmi 70 loups" (Israël parmi les nations du monde) de survivre, et chaque jour "ils se tiennent au-dessus de nous pour nous détruire et Hachem nous sauve".

-> Le Chlah haKadoch (paracha Béchala'h - Torah Ohr 5) lui-même répond à la question comme suit.
Lorsque nous disons que la prière du tsibour ne reste pas sans réponse, cela ne signifie pas qu'Hachem leur donne tout ce qu'ils demandent. Cela signifie plutôt que leur prière est souhaitable et acceptée par Hachem, et qu'elle crée une impression en-Haut.
Chaque mitsva qu'une personne accomplit est une satisfaction (na'hat roua'h pour Hachem et crée une impression en haut, mais la récompense est gardée pour l'avenir, car la récompense pour les mitsvot n'est pas donnée dans ce monde (Kidouchin 39b).
La prière est une mitsva de la Torah, comme le dit le verset : "et de Le servir de tout votre coeur" (Ekev 11,13).
Les Sages ont dit : "Quel est le service du cœur? C'est la prière" (Taanit 2a). Parfois, la prière d'un individu n'est pas désirable pour Hachem, mais la prière d'un grand nombre est toujours aimée et acceptée et façonnée en une couronne, qui est gardée pour l'avenir afin d'accorder sa récompense.
Cela ne signifie pas nécessairement qu'Hachem exaucera ses demandes immédiatement ; la prière est comme toutes les autres mitsvot pour lesquelles une personne reçoit sa récompense dans le futur.

Le Chlah haKadoch conclut que la prière de quelques personnes ne peut être comparée à celle d'un tsibour ; la prière en tsibour a un impact en-Haut qui est beaucoup plus puissant et cette prière fait que le Roi est plus unifié dans Sa gloire.
Hachem attend que tous les minyanim aient fini de prier et rassemble tous les prières, créant ainsi un couronnement de gloire pour Hachem.
Bien que le peuple juif soit divisé en différents groupes, il est uni par ses racines. C'est pourquoi nous sommes appelés : "Knesset Israel" (assemblée d'Israël), car nous sommes par essence unis et rassemblés.

-> La plus simple des prière dite avec le tsibour est meilleure que la plus belle prière dite individuellement.
[rabbi Yé'hezkel de Shinov]

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+ L'importance de prier avec le tsibour (minyan) :

Le 'Hafets 'Haïm (fin du Séfer Chemirat haLachon) énumèrent des avantages de prier avec le tsibour.

1°/ Tout d'abord, il y a la récompense de se rendre à la synagogue, indépendamment de toute autre récompense.
Comme il est dit (Pirké Avot 5,14) : "Il y a 4 types de caractéristiques parmi ceux qui vont au beit midrach : celui qui s’y rend, mais ne prend pas part à l’étude : il est rétribué pour s’y être rendu ; celui qui étudie, mais ne s’y rend pas : il est rétribué pour avoir agi [en étudiant] ; celui qui s’y rend et prend part à l’étude : c’est le pieux ; celui qui ne s’y rend pas et n’étudie pas : c’est le racha."
Celui qui va à a synagogue est récompensé en fonction du nombre de pas qu'il fait ; plus il marche, plus sa récompense est grande.

2°/ Lorsqu'une personne prend l'habitude de se rendre chaque jour au beit midrach pour prier avec le tsibour, beaucoup de ses amis et de ses connaissances apprendront de lui [de son exemple], et il sera également récompensé pour cela.

3°/ Il est bien connu qu'une mitsva accomplie par quelques personnes ne peut être comparée à une mitsva accomplie par un grand nombre. Lorsque quelqu'un se rend à la synagogue, outre la mitsva de la prière, il accomplit de nombreuses autres mitsvot pendant la prière : la mitsva de porter les téfilin, la mitsva de la lecture du Shéma, la mitsva de raconter la sortie d'Egypte.
Ainsi, lorsque l'on va à la synagogue pour prier avec le tsibour et que tout le monde réalise toutes ces mitsvot, chacune de ces mitsvot est élevée d'une manière extraordinaire, contrairement à ce qui se passe lorsque l'on prie seul.
Il est certain que si quelqu'un a la possibilité de réaliser une transaction commerciale qui ne lui laisse qu'un petit bénéfice, et qu'en même temps il a la possibilité de réaliser un bénéfice beaucoup plus important dans une autre transaction, il choisira le bénéfice le plus important. En faisant la prière avec un minyan, il augmente la valeur de toutes les mitsvot qu'il accomplit au cours de la prière.

4°/ La michna (Péa 1,1) que nous disons chaque jour est : "Voici les mitsvot dont une personne apprécie les fruits dans ce monde, et dont le principe reste intact pour elle dans le monde à venir ... se lever plus tôt pour aller à la synagogue (achkamat beit haknesset) [le matin et le soir]".

5°/ Cela mène à une longue vie, comme le rapporte la guémara (Béra'hot 8a) : "On a dit à Rabbi Yo'hanan : 'Il y a des personnes âgées qui vivent à Bavel'.
Il fut étonné, comme le dit le verset : "Pour que toi et tes enfants [viviez] longtemps dans le pays" (Ekev 11,21) [ce qui implique que la longévité dépend de la vie en terre d'Israël].
Lorsqu'ils l'informèrent que ces personnes allaient à la synagogue tôt et restaient tard, il dit que c'était pour cela qu'elles méritaient la longévité".

6°/ Chaque fois qu'une personne fait la prière, elle espère qu'elle le fait à un moment propice pour que sa prière soit exaucée. Or, selon nos Sages (Béra'hot 8a) : "Quand est-ce considéré comme un moment propice? quand le tsibour est en train de prier".

7°/ Nos Sages (Béra'hot 8a) ont dit que Hachem ne méprise pas la prière du tsibour.
Cependant, lorsqu'un individu prie seul, le Tribunal céleste examine très méticuleusement chaque bénédiction prononcée, pour voir s'il a dit la bénédiction avec la kavana appropriée.
Le Zohar (Béréchit 234) ajoute qu'en raison des lourdes charges qui pèsent sur les gens aujourd'hui, il n'est pas courant de trouver quelqu'un qui soit capable de prier ne serait-ce qu'une seule prière avec une kavana correcte. La seule façon d'y parvenir est d'y consacrer beaucoup de temps et d'efforts. Néanmoins, comme chacun souhaite que ses prières soient acceptés en-Haut, on peut être aidé par cette tactique : prier avec le tsibour, car Hachem ne méprise pas les prières du tsibour.

8°/ Il y a 3 prières qui ne peuvent être dites que par un tsibour : Baré'hou, Kédoucha, et Amen yéhé Shémé rabba. Chacun d'entre eux est en soi un concept extrêmement impressionnant en matière d'avodat Hachem.
Lorsque Baré'hou est récité, une couronne est créée pour Hachem, comme l'explique le midrach Konen.
Grâce à la Kédoucha, nous accomplissons le verset : "Je serai sanctifié parmi les bné Israël" (Emor 22,32).
Et lorsque l'on dit Amen yéhé Shémé rabba, tous ses péchés sont pardonnés (voir Shabbath 119b).

9°/ il y a une mitsva supplémentaire : la mitsva d'éduquer ses enfants dans la avodat Hachem. Lorsqu'un enfant voit son père se rendre à la synagogue et qu'il constate à quel point cette mitsva est importante et chère à son père, il accorde également de l'importance à cette mitsva, ce qui crée un énorme kiddouch Hachem.

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+ Les récompenses et l’impact de la prière en tsibour (minyan) :

-> Pas de perte de notre parnassa :
Le verset dit : "Je ferai pleuvoir [sur] ton pays en son temps [approprié]" (Ekev 11,14).
La prière en tsibour entre souvent en conflit avec les affaires commerciales d'une personne. Lorsqu'une personne fait sa prière seule, elle dispose d'une plus grande marge de manœuvre pour établir son emploi du temps tout au long de la journée, mais lorsqu'elle fait sa prière avec le tsibour, elle est soumise à davantage de contraintes.
Néanmoins, Hachem ne permet pas qu'un préjudice lui soit causé lorsqu'il prie avec le tsibour ; à la place d'une affaire commerciale qui a été perdue pendant la prière, Hachem donne Sa bénédiction et le business prospérera de lui-même.
Comme le dit le verset : "oul'ovdo bé'hol lévavé'hem" (Le servir de tout son cœur). Le mot "lévavé'hem" (לְבַבְכֶם) est écrit au pluriel, ce qui implique que si vous faites la prière avec le tsibour, vous aurez des moyens de subsistance suffisants. Le verset suivant dit : "Je ferai pleuvoir [sur] ton pays en son temps [approprié]" = tu ne subiras aucune perte à cause de cela.
[Ktav Sofer - Eikev]

Selon, le Pélé Yoets (Orot Elim 569), prier tout seul est une expression d'un manque d'émouna. D'un côté, ils se disent [théoriquement] croire en Hachem, mais d'un autre leur action prouve le contraire (je vais y perdre en allant à la synagogue, voir je vais y aller mais je vais faire très vite la prière et partir à mes affaires/occupations).

-> L'équivalent des 3 prières :
Le Aboudraham (tikoun haTéfilot vé'inyanéhem) dit que les 3 Amida prononcés chaque jour (cha'harit, min'ha, arvit), avec 19 bénédictions chacune, totalisent 57 bénédictions, ce qui est l'équivalent numérique du mot "zan" (זן), qui signifie subsistance.
Regardez la grande récompense qui attend quelqu'un qui fait sa prière avec le tsibour. Une prière avec le tsibour (minyan) équivaut aux 3 prières quotidiennes priées en étant tout seul.
Comment cela se fait-il?
La Amida dite en silence comporte 19 bénédictions. Lorsque l'officiant récite les bénédictions à haute voix, il faut écouter les bénédictions, et nos Sages disent que l'écoute est comme si l'on avait dit les bénédictions soi-même, c'est la 2e récitation des 19 bénédictions.
On répond également "amen" après chaque bénédiction et nos Sages (guémara Béra'hot 53b) nous disent que répondre amen à une bénédiction est plus important que la récitation même de la bénédiction.
Par conséquent, c'est comme si on avait récité 3 fois les 19 bénédictions de la Amida, soit un total de 57 bénédictions, ce qui équivaut à un zan (זן).
Ce qui ressort de ceci est qu'une prière dite avec le tsibour apporte la récompense du "zan", de la subsistance Divine.

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-> Celui qui voit sa propre grandeur et considère les autres de manière négative ne sera pas capable de s'humilier devant les autres. Une telle personne ne reçoit pas les mérites du tsibour, et sa prière est examinée très attentivement, ce qui est très dangereux pour elle.
En revanche, celui qui se joint au tsibour se lie aux tsadikim de la génération.
[Yichma'h Israël - Hochana rabba 32]

-> La guémara (Sota 5b) dit : "Grands sont ceux qui sont humbles en esprit devant Hachem ... et la prière d'un tel individu ne sera pas méprisée".
Le 'Hida (Dvach Léfi - maaré'hét 800:20) ajoute que cela est vrai même lorsqu'on fait la prière tout seul ; notre prière est égale à celle du tsibour, et sera entendue de la même manière dans le monde d'en haut.

Une personne est tenue de respecter le verset : "Je place Hachem devant moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8), mais il est normalement impossible pour une personne de penser à Hachem en permanence.
Cependant, lorsqu'une personne sert D. afin de lui donner satisfaction et plaisir, alors ce plaisir lui-même inspire la personne à concentrer ses pensées sur son Créateur.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,2 ]

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=> En servant Hachem pour lui faire plaisir, nous pouvons Le garder constamment à l'esprit.

Notre vie = une succession de déplacements, à l’image des juifs dans le désert

+++ Notre vie = une succession de déplacements, à l'image des juifs dans le désert :

"Moché consigna leurs départs selon leurs déplacements sur l'ordre de Hachem, et voici leurs déplacements selon leurs départs" (Massé 33,2)

-> Nous devons nous concentrer sur le changement d'expression. La première fois, il est écrit : "leurs départs" (motsaé'ém) et ensuite "selon leurs déplacements" (lémas'éém), alors que la seconde fois : "leurs déplacements" est écrit avant "selon leurs départs".
Pourquoi les deux sont-ils inversés dans les deux parties du verset?

Il semble que la réponse soit la suivante : comme on le sait (Zohar 2,157a) tous les déplacements du peuple juif dans le grand et redoutable désert ont été ordonnés par Hachem pour extraire les étincelles saintes qui y étaient tombées dans les klipot (forces impures du mal).
C'est pourquoi le peuple juif campait à certains endroits pour une longue période, et à d'autres pour une courte durée. La durée d'un campement était déterminée par la quantité de travail nécessaire pour extraire les étincelles divines qui étaient incrustées dans ce lieu particulier.
[...]

[Dans le désert, les juifs] devaient élever toutes les étincelles qui tombaient dans ces régions [où ils passaient], en les ramenant à leurs racines respectives, au royaume de la sainteté. Tel était l'objectif principal de leur trajet dans le désert.

C'est pourquoi le verset commence par dire : "Moché consigna leurs départs".
Comme le mot pour "leurs départs" (motsaé'ém) peut également être lu comme "leurs actes de retrait", il fait allusion à l'élévation des étincelles qu'ils ont retirées du domaine du klipot (forces d'impureté).
Le verset continue ainsi : "selon leurs déplacements sur l'ordre de Hachem", ce qui signifie que ce processus a été dirigé par Hachem, et accompli par leurs voyages vers les lieux spécifiques où se trouvaient ces étincelles, en y restant jusqu'à ce que Hachem détermine que toutes ces étincelles ont été élevées.

Le verset conclut : "leurs déplacements selon leurs départs", ce qui signifie que ces déplacements du peuple juif dans le désert étaient, nous dit la Torah, principalement destinés à "leurs départs", c'est-à-dire à retirer les étincelles de l'endroit où elles étaient piégées afin de les ramener à leur source sacrée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Massé 33,2 ]

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-> Le Baal Chem Tov affirme que chaque juif fait l'expérience dans sa propre vie, depuis le moment de sa naissance jusqu'à ce qu'il entre dans la "Terre de la Vie", des 42 déplacements que le peuple juif a effectués dans le désert. Et tout comme ces déplacements avaient pour but d'extraire les étincelles sacrées, il en va de même dans nos vies. Lorsque nous nous efforçons de le faire, toute la matérialité cède et se laisse conquérir pour entrer dans le royaume de la sainteté.
[le Déguel Ma'hané Efraïm - début Massé]

"Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve" (Yitro 20,17)

-> Lorsque Hachem lui-même nous déclare : "Je suis Hachem, ton D. ... Tu n'en auras pas d'autre", ces paroles Divines ont laissé une empreinte indélébile dans le cœur de chaque juif, de sorte que même le juif le moins méritant fait volontiers preuve d'abnégation pour sanctifier le nom d'Hachem.

C'est ce à quoi font allusion les mots "Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve", ce qui implique que Hachem lui-même a déclaré "Je suis D." afin de nous donner les moyens de résister aux épreuves de la foi.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,17 ]

Pourquoi Moav craignait les juifs?

+ Pourquoi Moav craignait les juifs :

"Moav fut terrifié par le peuple ... et Moav fut dégoûté par les Bné Israël" (Balak 22,3)

=> Pourquoi le verset désigne-t-il d'abord le peuple juif comme "le peuple", puis comme "les enfants d'Israël (Bné Israël)"?

-> Comme on le sait, le midrach (Chémot rabba 42,6) et le Zohar (2,191a) affirment que chaque fois que la Torah emploie le terme "peuple", elle fait allusion au érev rav.
C'est pourquoi il est dit ici que Moav fut très effrayé par le peuple, ce qui signifie qu'il fut effrayé par "le peuple", c'est-à-dire le érev rav. Moav avait peur parce qu'il voyait que partout où le peuple juif séjournait, la population locale se convertissait, comme l'avait fait le érev rav, qui s'était convertie et avait rejoint le peuple juif en Égypte.
C'est pourquoi Moav craignait que, si le peuple juif arrivait à sa frontière, certains de ses habitants se convertissent eux aussi au judaïsme.

Afin que vous ne vous demandiez pas pourquoi Moav s'en soucie, la Torah répond : "Moav a été dégoûté par les Bné Israël", ce qui signifie que Moav haïssait intensément le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 22,3 ]

=> Les Moavites craignaient le peuple juif non pas à cause de ce qu'il pouvait leur faire, mais parce que certains des leurs pouvaient se convertir au judaïsme. La haine intense qu'ils éprouvaient à l'égard des juifs ne leur permettait pas d'envisager une telle éventualité.

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-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Balak 22,4) écrit :
Les âmes des pénitents, qui sont une sorte de "convertis", peuvent plus facilement élever les étincelles qu'une personne qui a été juste depuis sa jeunesse.
[lorsqu'une personne se repent (fait téchouva), elle élève les étincelles divines intégrées dans les aspects matériels de la vie avec lesquels elle a fauté auparavant.
De même, lorsqu'un non-juif se convertit, il élève les étincelles divines qui se trouvent dans les activités auxquelles il participait auparavant et qui sont interdites aux juifs. Une personne qui a été un juif vertueux depuis sa jeunesse n'a pas la possibilité d'élever ces étincelles.
(Néanmoins, cela ne signifie pas qu'une personne devrait délibérément choisir de fauter afin de se repentir par la suite et d'élever ainsi les étincelles qu'elle a rencontrées. Seul Hachem peut déterminer quelles étincelles ont besoin d'être élevées de cette manière, et s'Il détermine que c'est nécessaire, Il "arrangera" les circonstances nécessaires pour que cela se produise.)

Le racha Balak était effrayé par le peuple juif, parce qu'en voyageant, le peuple juif élevait des étincelles divines, et ce malfaiteur haïssait intensément tout ce qui était saint (Zohar 2,157a).
C'est l'allusion au verset "Et Moav fut dégoûté à cause du peuple juif" (v.22,3). Être juif était dégoûtant pour ce racha.

C'est l'allusion à la phrase "Moav fut terrifié par le peuple" car chaque fois que les mots "le peuple" (a'am) sont écrits, il s'agit du érev rav, des convertis au sein du peuple juif.
C'est l'allusion dans la suite de ce verset "car il était 'redoutable' [ki rav ou]" (lien entre érev rav et rav) = cela fait allusion au érev rav, les convertis. Il craignait que le erev rav ne les élève, car il était plus apte à élever les étincelles que les Bné Israël nés naturellement.

[ainsi, Balak craignait que certains membres de son peuple ne se convertissent au judaïsme, élevant ainsi les étincelles divines latentes en eux vers le monde de Beria, tout comme un animal, en mangeant de l'herbe, passe du monde de Yétsira au monde de Beria.
Une fois que ces étincelles se trouvaient dans le monde (plus élevé) de Beria, elles pouvaient alors être élevées par les juifs nés dans le monde de l'Atsilout, tout comme une personne peut élever les étincelles de yétsira dans l'herbe en mangeant l'animal qui l'a mangée.]

=> Il n'y a rien de plus terrifiant pour un dirigeant racha que la perspective de voir son peuple transformé en son antithèse, la bonté et la sainteté.
C'est pourquoi le roi de Moav était pétrifié à l'approche du peuple juif, d'autant plus qu'il était accompagné de la multitude mixte, particulièrement apte à transformer le mal en sainteté.

"Hachem est lent à la colère" (Hachem éré'h apayim - Chéla'h Lé'ha 14,18)

-> Lorsque le peuple juif a fauté en fabriquant le Veau d'or, il a transgressé D.
Ici, lorsque Moché a envoyé les espions, la faute des espions a violé la stature même du peuple juif, car elle a montré un manque de croyance qu'ils avaient le pouvoir de tout renverser, même l'affaire la plus difficile, grâce à leurs prières.

En réalité, l'attribut de compassion/miséricorde d'Hachem est basé sur Son empathie avec les mondes inférieurs, de la même manière qu'une personne riche, lorsqu'elle fait preuve de compassion envers une personne pauvre, doit d'abord compatir à la détresse de la personne pauvre afin de pouvoir ensuite lui témoigner de la compassion. Il en va de même pour l'attribut de compassion de D.

De même, l'attribut de bonté de D. consiste à nous faire trouver la faveur, la grâce, aux yeux de D.

La faute des espions reflétait un manque de croyance en cet attribut de la compassion, selon lequel D. compatit à la situation critique/difficile du peuple juif.
Il exprime également une incroyance à l'égard de Son attribut de bonté, puisque leurs actions ont été motivées par leur non croyance à l'égard du fait que nous trouvons grâce aux yeux d'Hachem.
C'est pourquoi, dans ce verset, Moché n'a pas essayé d'évoquer le trait Divin de la compassion ou celui de la bonté.

Lorsque D. a proclamé ses 13 attributs de miséricorde (Ki Tissa 34,6), il a énuméré les attributs de la compassion et de la bonté avant l'attribut de la lenteur à la colère.
A la place, Moché commença par l'attribut "lent à la colère".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> L'empathie d'Hachem à l'égard de la situation difficile des juifs l'amène à faire preuve de compassion et de grâce à notre égard. Les espions ne croyaient pas à l'empathie d'Hachem.
C'est pourquoi, lorsque Moché plaide pour le pardon de D., il saute ces 2 attributs et commence plutôt par le suivant : "lent à la colère" (éré'h apayim).

Vayakel – L’éclat du Shabbat

+ Vayakel - L'éclat du Shabbat :

-> A la fin de la paracha précédente (Ki Tissa), les bné Israël ont vu le visage radieux de Moché Rabbénou après sa descente du mont Sinaï.
Le Kol Bo (37) note que nous nous référons à cette idée dans la Amida de Shabbath : "klil tiféret bérocho natata" (Tu as placé une couronne de gloire sur la tête [de Moché]).
Le Baal haTourim (Vayakel35,1) explique la juxtaposition de cet épisode avec le début de la paracha Vayakel, qui traite du fait de s'abstenir de travailler le Shabbath. Il cite le midrach (Béréchit rabba 11,2) : "le visage de chaque juif est radieux le Shabbath".

Le Midrach commente le verset "Vayévaré'h Elokim et yom hachévi'i vayékadéch oto" (Et D. bénit le 7e jour et le sanctifia - Béréchit 2,3) en disant que la bénédiction était le don de la manne et que la sanctification ("le sanctifia") était le don d'un visage lumineux.

-> Plusieurs anecdotes ont été rapportées à propos de rabbins des dernières générations dont le visage était visiblement différent le Shabbath.
Par exemple, le rav Isser Zalman Meltzer (1870-1953) a raconté que le visage du Nétsiv (1816-1893) dégageait une aura particulière le Shabbath. Dès qu'il faisait Havdala, cette aura disparaissait.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour II) notait que le visage du machgia'h de la yéchivah Mir, le rav Yérou'ham Lévovitz (1873-1936), était tellement transformé le Shabbath qu'en le voyant entrer dans la yéchiva le vendredi soir, un nouvel étudiant pensait que Mir avait un machgia'h spécial pour le Shabbath.

-> Le Choul'han Aroukh stipule que pour réciter les Shéva Bra'hot pour un marié et une mariée pendant les 7 jours suivant leur mariage, une personne qui n'a pas assisté à la cérémonie de mariage doit être présente. Cette personne est appelée "panim 'hadacho" (littéralement, un "nouveau visage").
Shabbath, cependant, est une exception ; un nouvel invité n'est pas nécessaire.
Le Sfat Emet explique qu'étant donné que le Shabbath, chaque juif reçoit un nouvel éclat, toutes les personnes présentes remplissent l'obligation de panim 'hadachot.

Les Tossafot (Kétoubot 7b), cité dans Choul'han Aroukh (Even haEzer 62:8), expliquent que les panim 'hadachot augmentent la joie du 'hatan et du kalla, puisque la nouvelle personne n'a pas encore fait la fête avec eux.
Le Shabbath, les jeunes mariés augmentent leur joie grâce à la nourriture supplémentaire servie en l'honneur du jour, de sorte que les Shéva Bra'hot peuvent être récitées même en l'absence d'un nouvel invité.
Pour cette raison, explique le Gaon de Vilna (Biour haGra 24), le Choul'han Aroukh ajoute que les panim 'hadachot ne sont pas requis à Yom Tov non plus.

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+ La lumière de la création

-> A première vue, la juxtaposition notée par le Baal haTourim semble purement technique : le visage de Moché s'est illuminé après avoir parlé à Hachem, et le visage de chaque personne s'illumine [automatiquement] le Shabbath.
Cependant, le rav David Goldberg (Chirat David) décèle un lien plus profond.

Nos Sages ('Haguiga 12a) nous disent qu'Hachem a créé une lumière spéciale le premier jour de la création et l'a ensuite réservée aux tsadikim dans le monde à Venir.
Néanmoins, Moché a reçu une partie de cette lumière lorsqu'il est né, c'est pourquoi toute la maison s'est remplie de lumière à sa naissance (Rachi - Chémot 2,2).
Une fois que Moché est entré dans le palais de Pharaon, l'aura a disparu, ne revenant que lorsqu'il a reçu la Torah au mont Sinaï. Pour dissimuler cette lumière céleste, nous dit le Zohar, Moché portait un masque.

[cette lumière qu'il a reçu, peut provenir de l'étude de Moché directement auprès d'Hachem ou d'un étude très approfondi de la Torah (lorsque Moché était au Ciel il a étudié constamment la Torah).
Le Ramban (fin de Chaar haGemoul), citant le Séfer haBahir, écrit qu'Hachem a mis de côté 6/7e de la lumière originelle, de la création pour le monde à Venir, plaçant le 7e restant dans la Torah.
Comme le dit le verset : "Car une mitsva est une bougie et la Torah est une lumière" (ki ner mitsa véTorah or - Michlé 6,23).
De même, le Baal haTourim (Béréchit 1,4) note que la guématria de "את האור" (ét a'or - la lumière) est égale à celle de "בתורה" (baTorah - dans la Torah), ce qui implique que la lumière réside dans la Torah.
De même, le Zohar 'hadach (Ruth 103b) affirme que la guématrie de "את האור" est de 613, le nombre de mitsvot dans la Torah.
Nous comprenons maintenant pourquoi, le Shabbath, nous disons "Yisma'h Moché bématnat 'helko", en référence à la réception de la Torah par Moché au mont Sinaï, et ensuite nous disons "klil tiféret bérocho natata", en référence à la lumière qu'il a reçue en conséquence. ]

Chaque juif peut accéder à cette même lumière le Chabbath.
[bien qu'Hachem ait réservé cette lumière aux justes (tsadikim) dans le monde à venir, tous les juifs font partie de cette catégorie. Comme nous le dit la michna (Sanhédrin 11:1) : "Tout Israël a une part dans le monde à venir. Comme il est dit : "Ton peuple est composé de justes" (vé'ameé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)." ]
15. Comme le dit la Guemara (Berachos 57b), le Chabbath représente un soixantième du monde à venir.

Puisque Shabbath est mé'én olam haba, un semblant du monde à Venir (Shabbath représente 1/60e du monde à Venir - Béra'hot 57b), alors le rav Goldberg explique que chacun mérite une forme de cette lumière spéciale qui a été désignée pour monde à Venir et que Moshé a méritée au mont Sinaï.

Ainsi, nous voyons une raison encore plus profonde pour la juxtaposition des deux parchiyot (Ki Tissa & Vayakel) : le visage de Moché était illuminé du même éclat que celui que chacun d'entre nous reçoit chaque Chabbath.
Le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du monde à Venir. Le potentiel est là ; il suffit de le saisir.

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-> Le Bné Yissa'har (maamaré haShabbatot 3:7) citent le midrach (Béréchit rabba 11,2) selon lequel Hachem était prêt à "éteindre" la lumière le premier vendredi soir de la création (suite à la faute originelle), mais en l'honneur du Shabbath, Il a attendu jusqu'à la fin du jour.
Comme le dit le verset : Hachem "bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3). Le Bné Yissa'har suggère que cette bénédiction reste ancrée à chaque Shabbath, et que ceux qui observent le jour correctement bénéficient de cette lumière sacrée.

-> L'explication du rav Goldberg (Shirat David) met en lumière une coutume intéressante dans le Temple.
La guémara (Roch Hachanah 31a) indique que tandis que les Lévi'im accompagnaient le korban tamid (sacrifice quotidien) avec des chants tirés des Téhilim, le chant pour l'offrande de Moussaf du Shabbath était tiré de la paracha Haazinou.
Le Maharcha explique qu'étant donné que Shabbath est plus saint que les jours de la semaine, son chant provient de la Torah, qui est plus sainte que les Téhilim.

La guémara ajoute que le chant de Haazinou était divisé en 6 parties, représentées par l'abréviation : הזי"ו ל"ך.
Le Maharcha explique que cette abréviation était un "siman tov" (bon signe), puisqu'elle forme les mots hébreux signifiant "l'éclat est à toi" (aziv la'h). Cette phrase souligne le fait que la chanson chantée le Shabbath a été écrite par Moché, dont le visage rayonnait lorsqu'il est descendu du mont Sinaï.
Au vu de l'explication du Shirat David, nous pouvons ajouter que nous divisons Haazinou spécifiquement de cette manière pour montrer que le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du même "ziv" (l'éclat, rayonnement) que Moché a eu.
[la guémara poursuit en disant que nous devrions diviser les montées (aliyot) de la paracha Haazinou comme elles l'ont été dans le Temple. ]