Aux délices de la Torah

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Prier pour sa parnassa

"Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]

=> Qu'est-ce que cela signifie? Comment pouvons-nous dire que quelque chose est difficile pour Hachem?

-> Le Maharach miBelz explique :
Au moment de la création, Hachem a placé la nature dans le monde, et Il veut que le monde fonctionne selon les lois de la nature.
Il y a des moments où Hachem supplante ces lois et leur retire temporairement le contrôle.
Lorsque le moment était venu pour que la mer Rouge de s'ouvrir, qu'elle n'a pas voulu le faire, car elle dit que Hachem a placé la nature dans le monde, et qu'elle réalise les lois de la nature en ne s'ouvrant pas.

A cela, Hachem répondit qu'au moment de la Création, Il avait posé comme condition que la mer Rouge se sépare pour le peuple juif.
La mer répondit à Hachem que même s'il était vrai qu'il y avait une condition pour qu'elle s'ouvre pour laisser passer le peuple juif, cette condition [exigeait] un peuple juif qui était craignant D. (yéré Hachem). Cependant, ce peuple qui cherchait à passer à travers ne l'était pas, parce qu'ils ont servi l'idolâtrie comme les égyptiens (ellou ovdé avoda zara vé'ellou ovd avoda zara).
Bien que la mer ait avancé cet argument, Hachem a tout de même fait se séparer la mer, et c'était "difficile pour Lui" dans la mesure où Il est allé à l'encontre des règles de la nature qu'Il a créées et qu'Il veut voir rester en place.

Ce concept s'applique également à la subsistance d'une personne.
La guémara (Bétsa 16a) dit que la parnassa (subsistance) d'une personne est fixée pour elle à Roch Hachana.
Ainsi, l'ange Tutélaire de la parnassa doit accomplir ce qui a été décrété à Roch Hachana.
Cependant, l'ange Tutélaire de la parnassa dit que même s'il est vrai qu'untel ou untel était censé recevoir un certain montant de parnassa cette année, ce ne serait le cas que s'il prie pour cela et qu'il accomplit la volonté d'Hachem.
Malheureusement, cette personne ne prie pas pour avoir sa parnassa et n'accomplit pas la volonté d'Hachem, et elle n'y a donc pas droit.
Ceci est un bon argument, et néanmoins, parfois Hachem a de la miséricorde sur la personne et force l'ange Tutélaire à donner à la personne la parnassa qui lui a été attribuée à Roch Hachana, malgré le fait qu'elle ne la mérite pas.

C'est ce que signifie l'expression "difficile pour Hachem", non pas que ce soit difficile pour Lui, car Il peut faire tout ce qu'Il veut facilement. Cela signifie plutôt qu'Il contourne les règles de la nature qu'Il a mises en place et qu'Il n'aime pas avoir à le faire.

Prier avec la kavana de retirer la souffrance d’Hachem

+ Prier avec la kavana de retirer la souffrance d'Hachem :

"Ne faites pas de votre prière une routine fixe (téfilaté'ha kéva), mais plutôt une demande de miséricorde et une supplication devant Hachem" (Pirké Avot 2,13)

-> Qu'est-ce que cela signifie que l'on ne doit pas faire de ses téfilot (prières) une "kéva" (fixe)?
Il y a de nombreuses demandes dans la Amida, cependant la kavana appropriée à toutes les demandes est que les prières soient exaucés pour le bien de la Présence Divine (Chékhina).
Chaque fois qu'un juif est en souffrance, la Chékhina est là avec lui. Même si la personne ne mérite pas d'être sauvée ou de voir ses prières exaucées, la Chékhina ne mérite certainement pas d'être dans cette situation (de souffrance), et c'est pourquoi il est toujours approprié de faire des prières.

Ainsi, lorsque la michna dit que l'on ne doit pas faire ses prières une chose de "kéva" (fixe, d'établi), cela signifie que l'objectif principal de nos prières ne doit pas être fixé pour lui-même (comme on tend naturellement à le faire), mais doit être pour la Présence Divine (Chékhina).
Il faut demander que la souffrance et l'exil de la Chékhina soient soulagés.

"De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya (יה), anéni bamer'hav ya (יה) - Téhilim 118,5)
La signification est : lorsque je suis dans un lieu d'oppression, j'appelle à l'aide Hachem (יה) pour le bien de la Chékhina, car lorsque je suis opprimé, elle aussi est opprimée.
Si je le fais de la manière appropriée, je suis certain que : Hachem (יה) on me répondra certainement.

Ainsi, bien qu'il puisse y avoir une raison pour que mes demandes (prières) ne soient pas satisfaites, il n'y a aucune raison pour qu'une demande visant à atténuer la souffrance de la Chékhina ne soit pas satisfaite.
[Maté Moché ]

Le 3e Temple

+ Le 3e Temple :

-> Dans, le moussaf (des chaloch régalim), nous disons : "véar'énou bévinyano, vésamé'hénou bétikouno" (et nous verrons le Temple et nous nous réjouirons de son achèvement).

Rachi (guémara Soucca 41b) dit que le 3e Temple sera descendu du Ciel déjà construit.
Si le Temple est déjà construit, que voulons-nous dire lorsque nous disons "réjouissons-nous de son achèvement" ?
Bien que le 3e Temple descende du Ciel déjà construit, certaines parties resteront inachevées afin que nous ayons l'occasion d'achever la construction actuelle pour qu'elle soit prête à l'emploi.
Nous demandons à Hachem qu'Il nous montre et fasse descendre le Temple afin que nous puissions nous réjouir de notre part et achever le Temple actuel.
[Maharil Diskin]

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-> Selon le Maharid miBelz :
Il est interdit de construire le Temple pendant Shabbath, pendant Yom Tov ou la nuit.
Cependant, étant donné que le futur Temple sera construit par Hachem, comme le dit Rachi (guémara Roch Hachana 30a), il en découle que le Temple peut être construit n'importe quel jour, même un jour de Yom Tov. [nous ne faisons pas de travail puisque Hachem nous le fait descendre du Ciel]

Nous demandons donc à Hachem d'être une fois de plus méritant pour avoir un Temple, même immédiatement pendant la nuit de Pessa'h, puisqu'il descend du Ciel déjà construit, et peut donc même se produire la nuit de Pessa'h.
C'est pourquoi nos Sages disent qu'il est interdit de manger du 'hadach (blé nouveau) pendant tout les 16 jours de Nissan (Pessa'h étant le 15), car il est possible que le Temple soit reconstruit et qu'il faille apporter un Korban Omer avant de manger du 'hadach.
Nous voyons par là que nous devons vraiment croire que machia'h peut venir instantanément.

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+ Chaque mitsva est une brique du Temple à venir :

-> Nous disons dans la Amida : "oubné ota békarov béyaménou", ce qui signifie que nous demandons que le Temple soit construit [rapidement] de nos jours.
Lorsque l'on sert Hachem, en accomplissant les mitsvot et en étudiant la Torah, on construit le Temple.
Certaines personnes participent à la construction de quelques briques pour la construction du Temple en un jour, tandis que d'autres en construisent beaucoup. Tout dépend des actions de chacun.
Lorsque nous aurons accompli suffisamment de mitsvot et étudié la Torah, nous aurons assez de briques pour achever le Temple et être méritants pour le recevoir une fois de plus.

Cependant, il arrive souvent que nous réalisons les mitsvot et étudions la Torah d'une manière qui n'est pas optimale. Pour cela, nous demandons une bonté d'Hachem, du Nom d'Hashem : אל, afin qu'Il accepte même nos mitsvot et notre Torah de qualité inférieure et qu'Il les utilise pour la construction du Temple afin que nous puissions être méritants pour finalement recevoir le Temple final et éternel.
[Zéra Kodech]

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-> Selon le Béra'h Moché :
Le 3e Temple descendra du Ciel (comme) un bâtiment de feu ; ce sera un bâtiment construit à partir d'éléments spirituels, c'est-à-dire la Torah et les mitsvot que le peuple juif a pu accomplir (Zohar, Pin'has 221).
Tout comme pour un bâtiment physique, on place rangée après rangée de briques pour le construire ; de même, la Torah et les mitsvot créent les briques de feu spirituel, et elles sont placées l'une au-dessus de l'autre pour construire le bâtiment.

Les tsadikim n'étaient pas encore méritants pour construire le Temple, car lorsqu'on faute, une partie de l'édifice est enlevée.
C'est la raison pour laquelle il existe une mitsva de donner une réprimande à un autre juif, car les fautes d'une personne ont un effet direct sur le reste du peuple juif.
Ces fautes enlèvent les briques placées là par la Torah et les mitsvot.

Étant donné que la nuit de Pessa'h, il y a tant de mitsvot et que tant de membres du peuple juif construisent ensemble le Temple, il est logique que Pessa'h soit le moment où le Temple sera enfin achevé et où nous serons en mesure de le voir.
C'est pour cette raison que nous disons notre prière (ex: adir ou) après le Séder, que nous devrions maintenant être méritants pour voir le Temple éternel.

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+ Construire le Temple par la paix :

-> "Hachem donnera de la force à Sa nation, Hachem bénira Sa nation par la paix" (Téhilim 29,11)

Il est dit dans le séfer 'Harédim (66) que s'il n'y a pas de fondation, il ne peut y avoir de construction durable. Par conséquent, il faut d'abord construire des fondations solides, puis bâtir l'édifice.
Hachem dit au peuple juif qu'ils doivent construire les fondations du Mikdach, et qu'Il construira ensuite le bâtiment (beit haMikdach - Temple).
Le seul moyen de construire des fondations solides est par le shalom (la paix).
Le peuple juif doit avoir la paix (entre eux) afin de pouvoir construire les fondations et être méritants pour que le Temple soit reconstruit.
[Arougat Habossem ]

Hachem siège dans les Hauteurs de l'univers et distribue de la nourriture à chaque créature.
[en ce sens dans le Hallel nous louons Hachem pour Sa bonté : "Qui donne la nourriture à toute chair" (noten lé'hem lé'hol bassar - Téhilim 136,25) ]
[guémara Pessa'him 118a]

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-> La guémara (Avoda Zara 3b) rapporte que Hachem veille à la subsistance de la plus petite créature à la plus imposante.

[depuis les mondes Supérieurs, Hachem veille sur chaque chose qui se déroule dans ce monde. Rien ne peut se passer sans un décret Divin le permettant (ex: se cogner le petit doigt), que ce soit la plus petite et routinière des choses, ou bien la plus grande et exceptionnelle. ]

Seul l'homme peut relier le monde d'en bas à la sainteté du monde d'en-Haut, et cela se fait par la Torah, car la racine de la Torah vient d'en-Haut, et l'homme peut apporter de cette sainteté à ce monde.
Cela se fait par l'étude de la Torah et l'accomplissement de ses mitsvot.
C'est la Torah qui insuffle la vie à ce monde afin qu'il puisse continuer à vivre.
[Yad 'Hazaka]

La faute de l'ingratitude est redoutable, car c'est sur cette faute qu'on est puni, avant tout toutes les autres fautes.
[rabbi Yéhouda Hé'hassid - séfer 'Hassidim - siman 185 ]

Il y a un ange qui a 1000 langues. Lorsqu'il chante, la musique est exceptionnelle.
Néanmoins, Hachem éprouve un plus grand plaisir à voir un juif qui chante des zémirot le vendredi soir.
[rabbi Mordé'hai Nadvorna ]

Le soir du Séder = comme un mariage

+ Le soir du Séder = comme un mariage :

-> Le 'Hayé Adam (Toldot Adam - Haggada de Pessa'h) rapporte un l'enseignement suivant du Gaon de Vilna.

Nos Sages nous enseignent (Talmud de Jérusalem - Pessa'him 10,11) : "Celui qui mange de la matsa la veille de Pessa'h est comme celui qui aurait des relations avec sa fiancée dans la maison de son beau-père."

Selon le Talmud de Jérusalem, le soir du Séder, l'homme est comme un marié et donc il a le droit de manger de la Matsa.
Une question se pose : cet homme n'a pas déjà sanctifié "sa fiancée", la matsa. Comment peut-il se marier avec elle avant de la sanctifier, comment peut-il consommer de la matsa?

Il est rapporté dans les Likouté Hagra qu'avant de se laver les mains pour le Karpass, le Gaon de Vilna avait l'habitude d'expliquer qu'avant de manger la matsa, on prononce 7 bénédictions, concernant les commandements de Pessa'h, comme les 7 bénédictions des mariés.
Après avoir récité "Boré Péri Haguéfen" sur le 2e verre, on découvre la Matsa, comme lorsqu'on dévoile le visage de la mariée, sous la 'Houpa.

Lorsqu'on mange la matsa, on s'unit avec le Créateur et la fiancée passe au statut d'épouse.
On comprend donc pourquoi nous avons l'habitude de lire le "Chir Hachirim" après la Haggada, car il parle du lien matrimonial entre Hachem et l'assemblée d'Israël.

-> Le Maharil commente que de même celui qui s'unit avec sa fiancée transgresse un interdit, car il n'a pas attendu les 7 bénédictions prononcées sous la 'houpa, ainsi celui qui mange de la matsa la veille de Pessa'h transgresse un interdit, car il n'a pas attendu les 7 bénédictions avant de la consommer.

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-> Au sujet de notre lien avec la matsa, le Lévouch écrit :
"La faute ôte la sainteté à l'homme, à l'image d'un divorce. Ce sont les termes que nous trouvons pour Adam : "Il a chassé l'homme" (Béréchit 3,24).
Le midrach nous enseigne que Hachem la répudia comme lorsqu'on divorce d'une femme, mais en faisant téchouva, il retrouva son statut de marié.
De la même façon si un homme trébuche parfois et s'écarte d'Hachem, le soir du Séder, il a la possibilité de manger de la matsa et de retrouver son statut initial, comme celui d'Adam avant la faute. Ce sont des explications très élevées."

[ la guémara (Yébamot 63b) enseigne que lorsqu'un homme se marie, toutes ses fautes lui sont pardonnées.
De même : "On pardonne au 'Hatan toutes ses fautes" (guémara Yérouchalmi - Bikourim - Chap.3,2).
(d'une certaine façon, on devient pur comme Adam avant la faute). ]

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-> Le 'Hamra Tava, il est expliqué que la matsa est ronde (au moins celle sur le plateau du Séder qui est généralement chemoura), car de même qu'un homme sanctifie son épouse par une bague, ainsi cette nuit, Hachem conclut avec nous un contrat de mariage.

-> Le livre Ména'hem Tsion dit que c'est la raison pour laquelle la fête de Pessa'h est composée de 7 jours, comme les 7 jours des jeunes mariés.

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-> Selon le Pri 'Haim, les 3 matsot du plateau du soir du Séder font allusion aux Cohen, Lévi et Israël.
Le Baal Hahaggada dit de couper la Matsa du milieu, car la première matsa symbolise notre mariage avec Hachem et la matsa du milieu représente la cassure de cette union avec la faute du Veau d'or, comme nos Sages nous ont enseigné (Chabat 88b) : "Pauvre mariée qui est infidèle à son jeune époux sous le dais nuptial!"

Pourquoi coupe-t-on la matsa qui fait allusion à la tribu de Lév ?
Selon l'Admour de Michkelotz, c'est le seul à ne pas avoir participé à la faute du Veau d'or.

Ce soir [du Séder de Pessa'h] qui est si saint, descend du Ciel une richesse spirituelle, qui ne connaît aucune mesure ni limite, qui offre la possibilité à tout juif de sortir de son marasme et de s'élever degré après degré, jusqu'à faire jaillir une intense lumière de sa profonde obscurité.
Pour atteindre ces hauts niveaux, nous devons toutefois persévérer dans notre travail personnel.
[rav Leibelé Eiger de Lublin - Torat Emet]

Celui qui mène le Séder s'apparente au Cohen Gadol, qui sert dans le Saint des Saints, vêtu d'habits blancs (d'où la coutume de certains de mettre le kittel) ...
Hachem se trouve dans notre foyer et la maison privée de chaque homme devient un Temple. [tellement la Présence d'Hachem descend très fortement pour résider avec nous pendant le Séder. ]

La michna (Midot 43,4) précise qu'ils peignaient le Hekhal (le lieu Saint, qui amène au Saint des saints) une fois par an. Quand cela? Avant Pessa'h.
[Tiféret Shlomo]

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-> Le Tossefot nous explique qu'un Cohen Gadol doit épouser une vierge et non une veuve, car s'il avait posé ses yeux sur une femme mariée, il aurait pu prier le jour dans l'année où il rentrait dans le Saint des Saints, pour que le mari de cette femme meure afin de pouvoir l'épouser ensuite, et ça demande aurait été accepté.
L'idée est que tout ce que le Cohen Gadol demandait à Hachem lorsqu'il entrait dans cet endroit sacré se réalisait. De même, le soir de Pessa'h, notre pouvoir de prière est énorme!

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-> "Il sera mangé sous forme d'azymes en lieu saint" (Tsav 6,9).
Le rav Tsadok haCohen de Lublin nous enseigne : chaque fois que nous nous accoudons lors de la sainte soirée [du Séder de Pessa'h] et que l'on mange des matsot, c'est comme si on mangeait une nourriture sainte dans un lieu saint.