Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Ben haMétsarim

+ Ben haMétsarim (période entre le 17 tamouz et le 9 Av) :

-> La guémara (Shabbath 31) dit que lorsqu'un personne est niftar (décédée), l'une des premières questions que le ciel lui posera est : "tsipita lichoua" = As-tu espéré dans la venue imminente du machia'h?

-> Rabbi Yaakov Emden (Siddour Beit Yaakov, Ticha béAv 6,16) écrit :
"Si notre seul péché était de ne pas pleurer Jérusalem [et la reconstruction du Temple], cela seulement suffirait à prolonger notre exil.
À mon avis, c'est la cause première de toutes les terribles destructions, qui dépassent l'entendement, qui nous arrivent pendant l'exil. Nous sommes poursuivis et nous n'avons pas la paix ... Tout cela parce que le deuil a quitté nos cœurs. "

-> Le Magan Avraham (551,45) écrit : "Le Arizal a enseigné que l'on doit se lamenter pendant ces jours [des 3 semaines] après midi et pleurer pendant environ une demi-heure".
[ainsi, dans la yéchiva du 'Hatam Sofer, il récitait le tikoun 'hatsot, tous ensemble, et prenaient le deuil de la destruction du Temple l'après-midi des 3 semaines. ]

[d'une certaine façon, nous ne pleurons pas spontanément de tout notre coeur la destruction de Jérusalem, parce que nous ne le ressentons pas (pris dans nos problèmes du quotidien), mais en réalité c'est justement par qu'au début nous nous en forçons, parce que nous développons notre sensibilité et notre connaissance du manque occasionné par cette perte du Temple, par le fait que Hachem et Son honneur sont en exil, que nous pourrons alors prendre le deuil au fond de nous même. ]

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-> Pendant les 3 semaines, un certain tsadik rendit visite au Sfat Emet.
"Qu'est-ce qui vous amène ici? Vous vivez très loin d'ici!" demanda le Sfat Emet.
Le tsadik expliqua : "La tradition de ma famille est de voyager pendant les 3 semaines. Hachem est, si l'on peut dire, en galous, et c'est donc notre coutume d'aller en galous aussi, pendant cette période".
Le Sfat Emet répondit : "L'essentiel est de se rappeler que nous ne sommes pas chez nous".
Le Sfat Emet voyageait rarement, mais il se rappelait souvent qu'il n'était pas chez lui.
Nous ne sommes pas là où nous devrions être. Cette réalité ne devrait jamais notre conscience. [Hachem exil confortable]

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+ Une période de proximité particulière avec Hachem :

-> "Ses persécuteurs/poursuivants, tous ensemble, l'ont atteint entre les étroites barrières" (kol rodféa ichigoua ben amétsarim - Eikha 1,3).

-> Le Maguid de Koznitz (Avodat Yisrael - Pirké Avot 2,14) écrit :
"kol rodféa" (כל רודפיה) signifie כל רודף י"ה = tout celui qui poursuit Hachem
ichigoua (השיגוה) = peut atteindre un lien avec Hachem,
"ben amétsarim" (המצרים בין) = pendant la période de bein hamétsarim, car durant ces jours, il est plus facile pour une personne de se rapprocher d'Hachem que le reste de l'année.

Il est intéressant de noter que ce n'est pas ce que nous supposons. Nous pensons que pendant ces jours de deuil, nous sommes éloignés d'Hachem, alors qu'en réalité, c'est pendant cette période de l'année que nous avons le plus de chances, de facilité de nous rapprocher d'Hachem.
Le Maguid de Koznitz nous donne un indice à ce sujet dans le verset : éhéyé acher éhéyé" (אהי"ה אשר אהי"ה - Je serai qui Je serai - Chémot 3,14), la guématria de אהי"ה est égale à 21.
Ainsi, le verset peut être traduit : אהי "ה = Hachem dit : "Je serai avec la nation juive, אהיה אשר, pendant les 21 jours de bein hamétsarim".

Pourquoi est-il plus facile de se rapprocher d'Hachem ces jours-ci ?
Le Maguid de Koznitz explique par un exemple (machal) : "Lorsqu'un roi est dans son palais, il est difficile pour les gens de l'atteindre. Des gardes entourent le roi et empêchent les gens de s'approcher.
[De plus, s'il obtient une audience avec le roi, ] il devra lui offrir un cadeau précieux.
Mais lorsque le roi est en voyage, il est facile de l'atteindre, et un petit présent sera aux yeux du roi comme un grand cadeau ... Le roi acceptera le cadeau avec une mine réjouie, et ce parce qu'il est en voyage".

[ainsi, en cette période symbolisant la destruction de la maison sur terre d'Hachem (le Temple), Il est comme sans domicile fixe, et Il nous est donc plus facilement accessible, pour peu que nous le cherchions, que nous Lui exprimions notre tristesse, regret, d'une telle situation tragique par notre comportement. ]

-> Le Magid de Mézréitch rapporte un exemple similaire :
"Lorsqu'un roi sort de son palais et traverse la place du marché et les rues, il est proche de tous ceux qui l'appellent, et il écoute les cris de ceux qui appellent son nom.
De même, nous devons savoir qu'en ce moment [pendant les 3 semaines], à un moment où il est comme un oiseau qui a quitté son nid [Hachem est en exil], chacun a la permission de s'approcher du Roi du monde, et Il répond à tous."
[ainsi, ben amétsarim est un moment propice pour que nos prières soient acceptées. ]

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-> Ailleurs, le Maguid de Koznitz (Avodat Israël - Massé) développe l'importance de l'étude de la Torah pendant ces jours de bein hamétsarim :
"Bien que nous devrions être tristes ces jours-là et pleurer la destruction du Temple, nous devons néanmoins être forts et purifier nos cœurs pour servir Hachem par la Torah et la prière avec joie, en particulier lorsque nous offrons des louanges à Hachem [telles que les pessouké dézimra et autres].

Ceci peut être expliqué par un exemple.
Un roi humain possède de très nombreuses choses qui peuvent le rendre heureux : des chanteurs, des tambours, des danses, des flûtes et des harpes, ...
Lorsque le roi est heureux, il n'a pas besoin des chanteurs et des musiciens. Il est heureux sans eux.
En revanche, lorsqu'il est triste, il fait appel à ses musiciens pour qu'ils chantent et jouent devant lui et le rendent heureux.
Si l'on peut dire, il en est de même avec Hachem. Les anges du ciel chantent et louent Hachem ; cependant, [chaque année] au moment du de la destruction du Temple ('hourban), il y a de la tristesse dans les chambres extérieures, et quelqu'un qui se soucie d'Hachem doit se renforcer et entrer dans les chambres intérieures pour se débarrasser de toute tristesse et rendre le roi heureux."

Ce sont donc des jours où l'on étudie la Torah et où l'on prie Hachem avec joie. C'est une période où nous devons Lui apporter de la joie.
[Hachem se réjouit énormément lorsqu'un juif (quelqu'il soit) étudie la Torah, se tourne vers Lui en prière, et ainsi en cette période difficile on doit être particulièrement vigilant à davantage étudier/prier, et à le faire dans la joie et l'amour d'Hachem. De cette façon, on exprime concrétement notre désir de Le réjouir, de provoquer la reconstruction de Sa maison et le retour d'une relation de grande proximité avec Lui. ]

-> Pendant la Shoa, les gens étaient stupéfaits de voir rabbi Pin'has d'Oustila (le gendre de rabbi Yissa'har Dov de Belz) apprendre la Torah avec une immense assiduité.
Comment pouvait-il mettre de côté toute la douleur et la dévastation [que devait lui provoquer les scènes horribles de la Shoa], et se plonger dans l'étude de la Torah?

Il a répondu : "Les gens ont posé la même question à mon beau-père pendant la Première Guerre mondiale. Les gens ne comprenaient pas comment il pouvait avoir la tranquillité d'esprit nécessaire pour étudier la Torah à ce moment-là.
Il a expliqué que dans les moments difficiles, il est encore plus important d'étudier la Torah.
La Michna dit : "lorsqu'une personne souffre, la Chékhina (Hachem) dit : "J'ai mal à la tête, j'ai mal aux bras". [kalani mérochi kalani mzro'i - guémara Sanhédrin 46a]
J'ai mal aux bras" = ce qui signifie qu'Hachem souffre avec nous. Or, nous vivons à une époque où le peuple,juif est en détresse, et Hachem souffre certainement avec nous.
Il est de notre devoir de rendre Hachem heureux, et rien n'apporte plus de joie à Hachem qu'un juif qui étudie la Torah".

[ainsi, il ne suffit pas de s'attrister sur Jérusalem, mais il faut également rendre joyeux Hachem, particulièrement en cette période du 17 tamouz au 9 Av. ]

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-> Rabbi Aharon de Belz enseigne que lorsqu'un juif apprend la Torah, il n'est pas en exil. C'est la raison pour laquelle on peut manger de la viande et boire du vin lors d'un siyoum pendant les 9 jours (de roch 'hodech Av au 9 Av).
En effet, là où il y a de la Torah, il n'y a pas d'exil.

Le 'Hozé de Lublin dit : la halakha stipule que lors d'une brit mila pendant les neuf premiers jours du mois d'Av, seules 10 personnes peuvent prendre part à la viande et au vin du repas.
[précision : pour les Ashkénazes : dans la semaine du 9 Av, la consommation de viande est permise uniquement pour la famille proche et uniquement pour une dizaine d’autres personnes]
Mais lors d'un siyoum dans les 9 jours, plus de 10 personnes peuvent prendre de la viande et du vin au repas. Il n'y a pas de limite au nombre de participants.

Le 'Hozé explique que la destruction du Temple est apparu parce qu'ils n'étudiaient pas la Torah comme ils le devraient, comme il est dit : " Pourquoi le pays est-il ruiné (et) desséché comme un désert, sans que personne n'y passe? Hachem a dit : "C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah" (Yirmiyahou 9,11-12).
Lorsque l'on termine une massechta (traité) et fait un siyoum, il répare la racine et la cause de la destruction du Temple ('hourban).
L'odeur de la géoula est dans l'air, et par conséquent, tous les participants peuvent prendre part au repas.

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+ Ben hamétsarim = avoir du deuil ou de la joie?

-> Le Shoulchan Aroukh (561:5) enseigne que "dans ce monde, on ne peut pas remplir sa bouche de rires".

Le Yessod véChorech HaAvodah enseigne que c'est particulièrement le cas pendant les 3 semaines (17 tamouz au 9 av). Cependant, cela ne signifie pas que nous devons être tristes. Un juif doit toujours servir Hachem avec joie.

=> Alors, comment un juif peut-il combiner le deuil avec la joie?

-> Rabbi Shmelke de Nikelsbourg répond par un machal :
Un roi fut contraint de s'enfuir de son palais. Il arriva dans un pays lointain et séjourna dans la maison d'un bon ami. Le roi remarqua que l'humeur de son hôte alternait entre la joie et la tristesse.
Déconcerté, le roi lui demanda : "Es-tu heureux ou triste? Si tu es heureux, pourquoi pleures-tu? Et si tu es triste, pourquoi parais-tu heureux?"
L'hôte répondit : "Je suis heureux et je suis triste. Je suis triste parce que le roi a dû quitter son palais pour venir ici. Et je suis joyeux parce que j'ai le privilège d'accueillir le roi dans ma maison".

Rabbi Shmelke de Nikelsbourg explique que cela décrit nos émotions pendant les 3 semaines.
Nous pleurons amèrement et nous nous lamentons parce que la Chékhina (présence d'Hachem dans ce monde) est en exil.
Mais nous nous réjouissons également parce que la Chékhina est avec nous.

De plus, nous pouvons expliquer que que le deuil et la joie ne sont pas contradictions.
En fait, le deuil devient le fondement de notre bonheur. Cela est dû au fait que lorsque l'on pleure le Temple, on attire sur nous un élément [central] du Temple.
Le Temple était un lieu rempli de joie (comme nous le chantons dans un chant de Shabbath : "Retour au Temple et au Kodech Kadochim, un lieu où les âmes se réjouissent" - למקדשך תוב ולקדש קודשין אתר די ביה יחדון רוחין ונפשין), et par son deuil, on attire à nous cette joie immense.

Certaines personnes ont peur de pleurer parce qu'elles ne veulent pas être tristes, ne réalisant pas que le deuil entraîne la plus grande des joies.

[le rabbi de Nikelsbourg nous enseigne qu'en prenant le deuil de Jérusalem, on attire sur nous la joie incroyable qu'il y avait. (ex: si on avait des comptes à faire, on devait sortir de la ville, car à Ja)]

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-> Le Choul'han Aroukh (554:25) : "Celui qui pleure/s'endeuille sur Jérusalem mérite de la voir dans sa joie" (כל המתאבל על ירושלים זוכה ורואה בשמחתה).
זוכה ורואה (zo'hé our'é - mérite de la voir) est écrit au présent.

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) et d'autres expliquent que lorsque l'on pleure le Temple, on ressent immédiatement la joie de la guéoula.
Le Kédouchat Lévi (Eikha) écrit : "Lorsque l'on pense à la sainteté et que l'on pleure Jérusalem... on perçoit immédiatement un élément de la joie de Jérusalem, de ce qu'il en sera à l'avenir".
[d'une certaine façon, plus on s'attriste on détaillant tout ce qu'on a perdu à cause de sa destruction, plus on se réjouit que très bientôt on en profitera pour l'éternité. Ainsi, plus on s'en attriste, plus on s'en réjouit d'impatience, de la grandeur d'être juif, de la bonté d'Hachem à notre égard d'avoir une chose si grande que le Temple, qui arrivera avec le machia'h très rapidement. ]

-> Lors d'un mariage, nous cassons un verre sous la 'houppa, le 'hatan porte des cendres sur sa tête, ...
Ces coutumes nous aident à nous souvenir de Jérusalem et du Temple.

Le Sfat Emet (Ki Tavo 5653) explique que le but de ces coutumes n'est pas de nous faire pleurer lors d'un mariage, mais plutôt de parfaire la joie de la fête.
Nous voulons que la joie de la fête soit complète, mais comment un bonheur peut-il être complet dans l'exil? C'est pourquoi nous portons le deuil, et le deuil attire la lumière et la joie totale de l'épqoue du machia'h, et cela complète la joie du mariage.

Le Sfat Emet écrit :
"À chaque sim'ha (célébration), il faut se souvenir du Temple ...
Lorsque le Temple était érigé, la joie était totale. Aujourd'hui, nous méritons cette joie par le deuil et la nostalgie du Temple.
Comme il est dit : "Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous tous qui l'aimez! Prenez part à sa joie, vous tous qui êtes en deuil à son sujet!" (Yéchayahou 66,10).
Par notre deuil, nous mériterons la joie de Jérusalem."

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-> la grandeur particulière des Shabbath de ben hamétsarim : https://todahm.com/2023/08/20/la-grandeur-du-shabbath-en-exil

"Yaakov demanda la miséricorde pour que son nom ne soit pas mentionné dans la dispute de Kora'h. En effet, l'essence même de Yaakov étant la Vérité (titèn émet léYaakov - Mikha 7,20), il voulut protéger ce trésor qu'il transmit à tous les Bné Israël.
Ainsi, il pria pour que cette essence ne soit jamais endommagée et c'est la raison pour laquelle les Sages nous ont enseigné : "Bien que les Bné d'Israël aient pu fauter, tout Israël a une part dans le monde futur" (guémara Sanhédrin 44a).
Cela signifie que même lorsqu'un homme faute, cette essence de vérité se retire de lui pour ne pas être endommagée car l'homme ne peut pas fauter tant qu'il est épris de vérité, et mon Maître m'a expliqué que la vérité est un accomplissement perpétuel qui ne s'associe qu'avec le bien et non avec le mal."
[Sfat Emet - Kora'h 5648]

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[ "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a)]

Toute la construction du peuple juif repose sur le combat contre le désespoir.
En effet, Avraham notre patriarche âgé de 100 ans et son épouse Sarah notre matriarche étaient stériles. Ils auraient dû succomber au désespoir face à l'idée d'avoir une descendance.
Cependant, ils ne perdirent jamais espoir et grâce à leur foi inébranlable, ils méritèrent de donner naissance à Its'hak et à toute sa postérité.
[ rabbi Tsadok haCohen - Divré Sofrim - ot 16]

Kora’h – la place de la bonté & la rigueur dans le monde

+++ Kora'h - la place de la bonté & la rigueur dans le monde :

+ "Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram ... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Le Zohar (Kora'h 178b) enseigne : "Viens et constate qu'Aharon haCohen est du côté droit, et les Léviim sont du côté gauche. Kora'h voulait intervertir la droite et la gauche et c'est la raison pour laquelle il fut puni."

-> Le Amoudé Chiv'a commente :
Comme nous le savons, les Cohanim sont du côté du 'hessed qui est l'attribut de bonté et c'est la raison pour laquelle ils dépendent pour ainsi dire de la droite de Hachem, qui est l'attribut de la bonté.
Les Léviim sont du côté de la rigueur et dépendent pour ainsi dire de la gauche de Hachem, qui est l'attribut du din.

Les Sages nous ont enseigné à propos du premier verset de la Torah, qu'au commencement. le Maître de l'univers pensait créer le monde avec l'attribut de rigueur et lorsqu'Il vit que le monde ne pouvait se maintenir ainsi, Il associa l'attribut de bonté à celui de la rigueur car c'était la seule issue pour que le monde puisse se maintenir.
Ainsi, le côté de la bonté doit impérativement dominer le côté de la rigueur pour que le monde se maintienne.
Hachem dirige Sa création avec ces deux attributs (bonté et rigueur).

Kora'h voulait devenir Cohen Gadol à la place d'Aharon. Il voulait, dans l'absolu, renforcer le pouvoir des Léviim, dont la racine est celle de la rigueur, sur les Cohanim dont la racine est celle de la bonté. C'est ainsi qu'il voulut inverser la droite et la gauche amenant inéluctablement à la destruction le monde, car ce dernier ne peut se maintenir que lorsque la bonté domine la rigueur.

=> Comment comprendre que Kora'h ignorait le fait que le monde ne pouvait se maintenir si la bonté ne dominait pas la rigueur?

-> Le Imré Yossef répond à cette question en s'appuyant sur les explications du Arizal :
à l'avenir, lorsque le Machia'h viendra et annulera le mauvais penchant, l'attribut de bonté ne sera plus nécessaire dans le monde. La création incarnera la première pensée du Créateur et l'attribut de rigueur dominera l'attribut de bonté et c'est la raison pour laquelle, à l'avenir, la loi suivra l'avis de Chamaï qui tranchait la loi de façon plus rigoureuse et dont sa racine provient de la rigueur.
En effet, à partir du moment où le mauvais penchant sera annulé, l'attribut de bonté ne jouera plus aucun rôle puisque tout le monde profitera des bontés d'Hachem par l'intermédiaire du seul attribut de rigueur.

Ainsi le Imré Yossef explique qu'il s'agissait de l'erreur principale de Kora'h : il pensait qu'après la sortie d'Égypte, la réparation du monde était achevée et par conséquent, l'attribut de rigueur devait dominer l'attribut de bonté.
S'il en était ainsi, c'est Kora'h le Lévi qui provenait de la rigueur qui devait effectivement devenir Cohen Gadol, et Aharon qui provenait de la bonté devait redevenir Lévi.
Mais Kora'h se trompa puisque le temps de la réparation du monde n'était pas encore arrivé

Rabbi Yéhouda enseigne : Heureux est la part de celui qui mérite de résider en Terre Sainte car tout celui qui a ce mérite peut attirer la rosée du Ciel sur la terre et par conséquent, s'unir durant son vivant à la sainteté de la terre. Il méritera également par la suite de s'unir à la Terre Sainte des mondes supérieurs.
[Zohar (המתורגם) - A'haré Mot 72b]

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-> Le Réchit 'Hokhma (téchouva 6,51) écrit que la prophétie ne se trouve qu'en terre d'Israël car celle-ci a un niveau d'élévation bien plus grand que les autres terres, comme il est écrit: "Les yeux d'Hachem ton D. sont dessus" (Ekev 11,12).
Ainsi, il est rapporté dans le midrach que Rabbi Yossi ben 'Halafta dit à son fils Rabbi Ichmaël : tu souhaites voir la Présence Divine dans ce monde ici-bas? Affaire-toi à étudier la Torah en terre d'Israël!

L’épisode du rocher

+ L'épisode du rocher (selon le rabbi de Berditchev):

-> Dans la paracha 'Houkat, nous rencontrons l'épisode douloureux de Moché frappant le rocher et se voyant par la suite refuser l'entrée en terre d'Israël.
Contexte : tout au long du voyage du peuple juif dans le désert, un rocher les accompagnait dans toutes leurs pérégrinations et leur fournissait de l'eau fraîche. Comme ce rocher était là par le mérite de Myriam (d'où son appellation de : "puits de Miriam"), l'eau cessa de couler miraculeusement lorsqu'elle mourut.
Le peuple se plaignit alors à Moché qu'il mourait de soif et Hachem lui ordonna de parler au rocher pour que l'eau recommence à couler. Au lieu de cela, après avoir sévèrement réprimandé la nation, Moché prit son bâton et frappa deux fois le rocher.
Bien que cette action ait fait jaillir l'eau, Hachem était extrêmement mécontent, et à la suite de cet incident, Moché perdit le privilège d'accompagner la nation en terre d'Israël.

=> La conséquence tragique de cet événement est d'autant plus douloureuse qu'il nous est difficile de la comprendre pleinement. Pourquoi le fait que Moché ait frappé le rocher a-t-il été une catastrophe telle qu'elle l'a empêché de réaliser le rêve de sa vie, à savoir fouler le sol de la Terre promise?

Rachi enseigne que la faute de Moché a consisté à frapper le rocher au lieu de lui parler comme Hachem l'avait ordonné.
Ramban n'est pas d'accord avec cette approche. Il est d'avis que l'erreur de Moshé n'est pas d'avoir frappé le rocher, mais plutôt de s'être mis en colère contre le peuple juif, le qualifiant de "rebelle".

-> Nous allons développer l'explication de rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi).
Il explique que ces deux grandes sommités ne sont en fait pas du tout en désaccord. Au contraire, il enseigne qu'ils ne font qu'exprimer deux facettes d'une même opinion, les deux faces d'une même pièce.

Au tout début de Béréchit, Rachi affirme que le monde a été créé pour le peuple juif et pour la Torah, afin que cette nation exaltée puisse utiliser les lois et les concepts de la Torah pour servir Hachem et révéler ainsi Sa présence dans le monde physique.
Rabbi Na'hman de Breslev développe ce concept en enseignant que la force de vie spirituelle présente dans chaque particule de la création découle de ce but supérieur, le but ultime d'aider le peuple juif dans sa quête d'avodat Hachem (servir D.).
Cela signifie qu'à un niveau très profond, chaque fleur, chaque flamme et chaque particule de sable sur la plage est animée d'une énergie qui découle des mots : "bichvil Israël" ([j'existe] dans le but du peuple juif).
Ainsi, chaque cellule de la nature, l'existence même de toute chose, fait partie du monde créé pour abriter le peuple juif, afin qu'il puisse accomplir la Torah de la meilleure façon possible.
[en ce sens, s'il cesse dans le monde l'étude de la Torah l'espace d'un seul instant, alors le monde se détruit immédiatement. ]

Lorsque notre nation est à la hauteur de son objectif ultime et sert Hachem au plus haut niveau, la nature remplit son objectif ultime, qui est de nous aider dans cette quête.
Si nous sommes forts dans notre identité de "royaume de prêtres et de nation sainte" (Yitro 19,6), alors, chaque fois que nous sommes dans le besoin, la nature se plie à nos exigences et les miracles fantastiques abondent.
Nous sommes en mesure, en accomplissant notre mission, d'aider le monde et tout ce qu'il contient à accomplir également la sienne.

Il y a 2 façons de réprimander un autre juif.
1°/ par la voie qui découle du trait divin de Guévoura et qui se manifeste par une réprimande sévère avec de nombreuses paroles fortes et terribles de feu et de soufre.
2°/ il y a la réprimande qui provient du trait divin de 'Hessed, de douces paroles d'encouragement qui sont formulées dans des discours gentils et calmes qui enseignent au juif égaré son énorme importance/valeur aux yeux d'Hachem et le grand impact que chacune de ses actions a sur l'ensemble de la création.
[comment quelqu'un de si grand/élevé que toi, peut-il en arriver à faire cela?]

Le rabbi de Berditchev enseigne qu'Hachem préfère que nous réprimandions notre prochain juif en utilisant la 2e voie. Mais il ajoute ensuite une distinction étonnante entre ces deux manières de faire.
Dans ses mots :
"La différence entre ces deux manières de réprimander est que celui qui réprimande le peuple juif (kla Israël) avec gentillesse s'efforce d'élever l'âme collective du peuple juif à de grandes hauteurs.
Il parle ainsi constamment de la droiture et de l'importance inhérentes du klal Israël et de la grandeur de son pouvoir. Il est apte à servir en tant que chef du peuple d'Israël.
Cependant, celui qui réprimande avec des mots durs n'est pas inclus dans cet aspect.
Lorsque celui qui réprimande gentiment parle de l'importance considérable et de la droiture du klal Israël, toutes les créations dans le monde sont alors tenues d'accomplir la volonté de peuple juif et le font de leur propre chef, car c'est pour cette raison qu'elles ont été créées.
Cependant, lorsqu'une personne n'active pas, par son discours, l'aspect de la droiture inhérente au klal Israël, alors les créations du monde doivent être forcées à faire la volonté du peuple juif."

=> Cela signifie que le simple fait de parler de l'incroyable grandeur du peuple juif a un effet réel sur le monde physique dans son ensemble!
Lorsque la création qui nous entoure "entend" nos paroles, elle se rappelle à quel point notre nation est absolument sainte, et que à un niveau très profond, la seule aspiration de notre âme collective est de servir Hachem. Immédiatement, le but ultime du monde surgit en lui, amenant toute la nature à se lier à l'accomplissement de notre volonté et à l'assistance au klal Israël.

-> En utilisant ces idées, le rabbi de Berditchev explique l'épisode de Moché frappant le rocher d'une manière nouvelle.

Nous avons vu précédemment 2 avis sur la faute de Moché. Rachi a enseigné que l'erreur de Moché consistait à frapper le rocher plutôt que de lui parler, tandis que le Ramban a estimé que Moché n'aurait pas dû se mettre en colère et qualifier le peuple juif de "rebelles".
Selon le rabbi de Berditchev, ces deux opinions sont identiques. Ce n'est que parce que Moché a crié sur le klal Israël et les a réprimandés avec des mots durs qu'il a eu besoin de frapper le rocher.

Alors qu'en réprimandant le peuple juif avec des mots gentils d'encouragement, le monde physique se soumet à notre volonté, une réprimande sévère produit l'effet inverse.
Ainsi, lorsque toute la création, y compris le rocher, a entendu les mots de Moché : "Écoutez ici, rebelles", elle a supposé que le peuple juif n'avait pas maintenu sa sainteté et sa volonté d'avodat Hachem.
Ainsi, ne ressentant pas le besoin de se lier à la volonté du klal Israël d'avoir de l'eau à boire, le rocher devait être frappé et forcé à donner cette eau.
Nous comprenons maintenant que les paroles dures de Moché et le fait qu'il ait frappé le rocher n'étaient pas deux événements isolés, mais qu'ils étaient au contraire intimement liés, comme une cause et un effet.
En fin de compte, Rachi et le Ramban sont tous deux d'accord : la grande erreur de Moché (à son niveau) a été l'approche qu'il a utilisée dans sa réprimande. C'est cette décision qui lui a coûté l'accès à la terre bien-aimée d'érets Israël.

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-> Avant d'ouvrir la bouche, nous devons réfléchir : quels mots choisissons-nous d'utiliser? Sur quel ton seront-ils prononcés?
Il est également important de réfléchir à la manière dont nos paroles seront reçues. La personne visée par notre réprimande sortira-t-elle de cette conversation remplie d'espoir, d'encouragement et d'un esprit entièrement nouveau, ou sera-t-elle encore plus amère et pleine de ressentiment?

Si cette considération a toujours été de mise, elle est encore plus nécessaire dans notre génération actuelle, où il est rare de trouver quel que soit l'âge ou l'étape de la vie, une âme qui réagisse favorablement à des mots durs, à des menaces ou à l'expression de la frustration et de la colère. [même si c'est pour leur bien]
Lorsque nous nous déchargeons sur notre prochain juif, non seulement nous n'obtenons pas la réponse souhaitée, mais le monde naturel qui nous entoure cesse de se lier au peuple juif, ce qui rend les choses plus difficiles pour l'ensemble de notre nation.

Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan Tinyana 8) discute des deux manières différentes de faire des reproches. Il explique qu'il existe un type de personne qui, par ses paroles, fait ressortir l'odeur nauséabonde de l'âme de son ami, réveillant la puanteur de ses mauvaises actions et de ses mauvais traits de caractère.
Mais il y a aussi le genre de personne dont les paroles de reproche produisent l'effet inverse. Lorsqu'il parle, ses douces paroles d'encouragement exhalent l'odeur du gan Eden de l'intérieur de son prochain, révélant ses qualités et la sainteté qu'il porte encore dans son âme.
Comme l'enseigne ailleurs Rabbi Na'hman (Likouté Moharan 282), lorsque nous rencontrons une personne mauvaise et que nous la jugeons favorablement, en nous efforçant de trouver ses points innés de sainteté et de lumière cachés au plus profond de l'obscurité de sa vulgarité, nous pouvons aider cette personne à faire complètement téchouva.

-> Le rav Yaakov Klein enseigne :
Phrase par phrase, conversation par conversation et personne par personne, nous pouvons tous essayer de nous assurer que nous ne parlons que de la grandeur et de la sainteté de nos frères juifs, quelles que soient les grandes et nombreuses différences qui nous séparent.
Lorsque nous ferons cela, un changement se produira, non seulement dans notre attitude générale à l'égard des autres juifs, mais à une échelle beaucoup plus grande, car nos douces paroles de lumière commenceront lentement à affecter l'ensemble de la création, contribuant à la réalisation d'immenses miracles et à notre salut ultime.
Si les mots durs de Moché l'ont empêché d'accéder à la terre d'Israël, peut-être que ce seront nos mots aimables d'amour, de respect et d'encouragement qui annonceront le grand retour de toute notre nation dans la Jérusalem reconstruite, rapidement et de nos jours. Amen!

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+ En résumé :

-> Que nous fassions des reproches ou que nous discutions avec d'autres de notre prochain juif, il est extrêmement important de se concentrer uniquement sur les points forts de chaque individu et sur la sainteté inhérente à chacun des membres de notre nation, sans exception.
Lorsque nous agissons ainsi, la création dans son ensemble se soumet à notre volonté collective, ce qui donne lieu à d'incroyables miracles et au plus grand des sauvetages.

Ils dirent à Moché : "Parle-nous, toi, et nous entendrons ; et que D. ne nous parle pas de peur que nous mourrions" (Yitro 20,16)

-> Ayant vu et entendu la voix d'Hachem énonçant les 2 premiers des 10 Commandements, le peuple juif a craint et a demandé à Moché de leur transmettre lui-même le restant de la Torah.
[ex: lorsque les juifs ont entendu le premier Commandement provenant directement de la bouche d'Hachem, leur âme a quitté leur corps. Hachem les a alors ramenés à la vie avec la rosée qui sera utilisée au moment de la résurrection des morts (té'hiyat amétim) - guémara Shabbath 88b]

-> Nous pouvons dire que les juifs n'étaient pas préoccupés par la mort physique, mais plutôt par la stagnation spirituelle.
S'ils avaient reçu toute la Torah directement d'Hachem, ils auraient eu une obligation beaucoup plus grande de rester au même niveau spirituel que celui qu'ils avaient atteint au mont Sinaï.
Ils ne se sentaient pas capables de répondre à une telle attente. Si la Torah avait été donnée par l'intermédiaire de Moché (l'homme), alors même si, comme ils pouvaient s'y attendre, les générations suivantes s'affaibliraient progressivement dans leur engagement envers la Torah, leurs manquements seraient mieux tolérés.

Dans cette optique, le verset : "La Torah que nous a prescrite Moché est le patrimoine de la communauté de Yaakov" (Torah tsiva lanou Moché, moracha kéhilat Yaakov - Vézot haBéra'ha 33,4), prend une nouvelle signification.
La Torah ne peut être transmise d'une génération à l'autre que parce qu'elle a été donnée à l'origine par l'intermédiaire de Moché. Si elle était venue directement d'Hachem, ses exigences auraient été si grandes que ni nous ni nos enfants n'aurions eu la force d'y répondre.

Ainsi, lorsque les juifs disaient : "de peur que nous mourrions", ils faisaient référence à la mort spirituelle qu'entraînent une telle frustration et un tel manque de confiance.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

[Le Sfat Emet y explique qu'ils ont constaté d'Adam que le fait de fauter n'est pas compatible avec le fait d'être à des très hauts niveaux de sainteté, comme en témoigne son exclusion du Gan Eden.
Ainsi, nos ancêtres ont choisi de ne pas recevoir la Torah, qui est comparable à l'arbre de vie, directement d'Hachem, par crainte d'un péché potentiel. ]

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-> Une autre explication de la crainte du peuple d'entendre [les Commandements/la Torah] directement d'Hachem, réside dans leur grande humilité.
Avant que la Torah ne soit donnée, les juifs ne se rendaient pas compte de l'importance du rôle qu'ils devaient jouer pour justifier l'existence du monde, par leur acceptation de la Torah.
Cependant, lorsque Hachem a commencé à leur parler et qu'ils ont vu le lien entre les racines de leur âme et la Torah, ils ont pris conscience de leur importance vitale dans le plan d'Hachem pour le monde.
S'ils venaient à disparaître, le monde n'aurait plus de raison d'être et cesserait d'exister. (voir Rachi - Bérechit 1,31).
[Sfat Emet - Shavouot 5638]

-> Il est également possible que le peuple ait craint que sa mort massive et prématurée ne donne au monde une impression défavorable de la Torah. Si tout le peuple juif était mort immédiatement après avoir reçu la Torah, les nations auraient considéré la Torah comme un poison mortel, plutôt que comme la source de vie qu'elle est en réalité.
[Sfat Emet - Shavouot 5633]

-> Une autre possibilité est que l'inquiétude des juifs concernant le fait de mourir n'était pas liée à une mort physique, ni même à une détérioration spirituelle, comme nous l'avons suggéré plus haut.
Ils craignaient plutôt, à juste titre, que le sentiment enivrant de percevoir Hachem "face à face" n'affecte négativement leur personnalité. Nos Sages ont mis en garde contre ce danger : "celui dont la sagesse excède les [bonnes] actions, sa sagesse ne se maintient pas" (Pirké Avot 3,12).
Ainsi, les juifs craignaient également qu'une trop grande exposition à la parole d'Hachem ne les amène à un niveau de sagesse si élevé que leur caractère en souffrirait.
[Sfat Emet - Shavouot 5651]

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-> "Approche, toi-même, et écoute tout ce que dire Hachem, notre D. ; et c'est toi qui nous diras tout ce que Hachem, notre D. te dira : nous écouterons et nous ferons" (Vaét'hanan 5,24).
Au mont Sinaï, les juifs ont répondu à leur peur de mourir en demandant à Moché d'aller voir Hachem et d'accepter la Torah en leur nom

Comment comprendre les mots : "approche toi-même"? Apparemment, Moché est resté au même endroit sur la montagne, tandis que les juifs se sont tenus éloignés, à distance (Yitro 20,15).
Dans quel sens, alors, disaient-ils à Moché de "s'approcher" ?

On peut dire qu'il s'agit d'une proximité spirituelle et non d'une proximité physique.
Auparavant, Moché n'avait agi qu'en son nom propre, puisque les juifs avaient également entendu les deux premiers commandements directement de la bouche d'Hachem.
En le désignant comme leur émissaire, ils l'élèvent à un statut bien plus élevé. Un dirigeant agissant au nom de son peuple atteint un niveau que personne ne peut atteindre par son seul mérite (voir Pirké Avot 2,2).
[Sfat Emet - Shavouot 5635]

-> Le Yalkout (Yitro 301) suggère que Moché était réticent à s'approcher et que les anges ont dû l'y contraindre.
Il est possible que les juifs aient eu l'impression que tant qu'ils se tenaient debout et entendaient la voix d'Hachem avec en même temps celle de Moché, Hachem ne leur donnerait que le niveau de Torah dont ils étaient dignes et qu'ils étaient capables d'accepter.
Si Moché était seul, Hachem lui donnerait une forme de Torah beaucoup plus élevée.
Ainsi, la raison pour laquelle le peuple ne voulait pas entendre Hachem directement était que Moché pouvait s'approcher encore plus près.
["Approche, toi-même" = va prendre pour nous la Torah sous une forme la plus élevée que tu puisses! ]

Le don de la Torah

+++ Le don de la Torah (par le Sfat Emet) :

+ "Tout le peuple a vu le tonnerre [les voix] et les flammes, le son du shofar et la montagne fumante ; le peuple a vu et a tremblé et s'est tenu de loin" (Yitro 20,15)

-> Ce verset décrit le tremblement du peuple après avoir vu les voix du mont Sinaï.
Chaque mot de ce verset a une signification. Tout d'abord, la Torah souligne que le peuple tout entier a vu la voix, ce qui implique que chaque membre et chaque nerf de chaque individu a vu la lumière de la Torah. Il est bien connu que chaque membre du corps correspond à l'un des 248 commandements positifs, qui sont comparés à des étincelles émanant d'une source de lumière, la Torah.
Ainsi, à l'époque où la Torah a été donnée, chaque membre et chaque nerf du corps juif dans son ensemble a non seulement ressenti l'aura des mitsvot, mais a également été imprégné de la lumière de la Torah.

L'expression "les voix" (ét akolot), fait également allusion au même phénomène. Le mot "ét" (את) indique généralement la présence d'une dimension supplémentaire au-delà de la signification superficielle des mots. Ici aussi, nous pouvons déduire que l'expression "ét akolot" (אֶת הַקּוֹלֹת - les voix), fait allusion à la pénétration de la lumière de la Torah et des mitsvot dans chaque fibre de la personnalité juive.
[Sfat Emet - Shavouot 5640]

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-> Il est intéressant de noter que, malgré l'élément supplémentaire de l'audition, notre verset décrit cette expérience comme une expérience de la vue. Cela peut s'expliquer par le fait que, lorsque la Torah a été donnée, le peuple tout entier a atteint le même niveau de communication avec Hachem que celui dont les Patriarches avaient bénéficié, comme le dit Hachem (Vaéra 6,3) : "Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Un autre objectif du miracle de la double perception (entendre, voir) peut avoir été de souligner le fait que la Torah est bien au-delà de tout un phénomène physique, y compris les sens.
Dans le cours normal de la nature, les sons sont perçus par les oreilles et la vue par les yeux ; dans le domaine de la Torah, cependant, cela peut être inversé.
[Sfat Emet - Shavouot 5631]

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-> Lorsque Hachem a commencé à prononcer les 10 Commandements. Les mots : "Je suis Hachem, ton D.", que le peuple a non seulement entendus mais aussi ressentis avec tous ses sens, pénétrant dans chaque fibre de son corps, ont laissé une marque indélébile dans la psyché juive.
... cette impression éternelle que Son nom a laissée sur le peuple dans son ensemble [ne pourra jamais être effacé].

Ainsi, l'expression "voir les sons" (ro'im ét akolot), fait référence à ce moment où un lien émotionnel inséparable a été forgé avec le Créateur, un lien qui ne permettra jamais à l'une des parties d'abandonner l'autre.
À ce moment-là, les juifs ont compris qu'Hachem était la source de leur âme, et donc de leur existence même.
La plupart du temps, la nature matérielle de notre existence obscurcit ce fait, mais ceux qui ont eu le privilège de se tenir au mont Sinaï ont pu voir que leur âme était enracinée dans Hachem.

Le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux en Ma présence" (lo yiyé lé'ha élokim a'hérim al panaï), n'est pas seulement une interdiction, mais aussi une promesse que rien ne mettra jamais en péril cette relation unique entre Hachem et Son peuple.
[...]

L'ambiance dramatique (éclairs, tonnerres, ...) entourant le don de la Torah était plus nécessaire au reste de l'humanité qu'aux juifs. C'est eux qui avaient besoin d'une preuve irréfutable qu'Hachem dominait le monde. Les juifs, cependant, ont une propension innée à voir la présence d'Hachem dans le monde, et une fois que D. leur a annoncé Sa volonté, ils l'ont acceptée immédiatement.

Il était normal que les juifs soient choisis pour témoigner de l'existence d'Hachem, comme le dit le prophète Yéchayahou : "vous êtes Mes témoins, dit Hachem" (atèm édaï néoum Hachem - v.43,10).
En tant que nation, nous avons une conviction innée de l'existence d'Hachem qui nous rend dignes d'en témoigner.
Une croyance qui repose sur des miracles spectaculaires peut être facilement érodée par les doutes et les épreuves ; chaque miracle a ses détracteurs. La croyance intuitive en Hachem, en revanche, ne peut jamais être réfutée.

Cette conviction innée, bien qu'elle existe en permanence, est particulièrement convaincante le Shabbath. La néchama yétéra (le "supplément d'âme" donné à tout juif à Shabbath) perçoit la Présence d'Hachem avec plus d'acuité que pendant la semaine.

Il convient de noter que la Torah dit que le peuple voit (kol a'am ro'im), au présent, plutôt qu'ils ont vu, au passé. Cela suggère que non seulement ceux qui étaient présents à ce moment-là, mais aussi toutes les générations futures ont cette capacité de "voir" une partie de la lumière du Sinaï.
En particulier, les prophètes de toutes les générations tirent leur inspiration des sources de la Torah qui ont jailli pour la première fois à ce moment spectaculaire.

L'utilisation au présent de 'voir' (ro'im), fait également allusion à la néchama (l'âme), une "partie" d'Hachem qui réside en chaque juif.
De la même manière qu'Hachem perçoit le passé et l'avenir aussi clairement que le présent, nos âmes résident à un niveau spirituel si élevé qu'elles peuvent "voir" des choses qui, normalement, ne sont qu'entendues.

Que voient donc nos âmes au quotidien?
Elles voient la même chose que ce qu'elles ont vu au mont Sinaï, les mots "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D.), aussi clairement qu'elles les ont vus la première fois.
Nous disons chaque jour dans le Shéma : "que je vous ordonne aujourd'hui" (achèr ano'hi métsavé'ha ayom), chaque jour Hachem nous ordonne de croire en Lui aussi clairement qu'Il l'a fait au mont Sinaï.
[et de cela notre âme en a clairement conscience au quotidien! ]
[Sfat Emet - Shavouot 5661 ; paracha Yitro 5661]

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-> "Tout le peuple a vu le tonnerre [les voix] et les flammes, le son du shofar et la montagne fumante ; le peuple a vu et a tremblé et s'est tenu de loin" (Yitro 20,14)

-> Pourquoi ce verset nous dit-il 2 fois que le peuple a vu ?
Peut-être que la 2e utilisation du mot "voir" indique une autre vision ; ils ont vu les générations futures qui seraient également censées accepter et observer la Torah.
Si c'est le cas, leur tremblement peut être dû à la crainte pour leurs descendants, qui devraient respecter la Torah sans avoir reçu le même esprit que celui qu'ils avaient reçu au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Shavouot 5640]

-> Il est également possible qu'ils aient vu leur propre potentiel de croissance dans la Torah et qu'ils aient tremblé de peur de ne pas être assez forts pour réaliser leur potentiel.
Le début de notre verset fait également allusion à cette reconnaissance du potentiel : le peuple tout entier a vu les voix (kolot signifie voix et son, c'est-à-dire ici le tonnerre).
Le peuple ne s'est pas contenté de croire, il a vu la voix d'Hachem qui disait "Je suis Hachem, ton D." (ano'hi Hachem Eloké'ha) ; à ce moment-là, comme nous l'avons dit plus haut, il a pu voir et sentir les racines de son âme, c'est-à-dire son potentiel à servir Hachem.

Moché décrivit plus tard le don de la Torah par la phrase : "face à face, Hachem t'a parlé" (panim bépanim dibér Hachem ima'hem - Vaét'hnan 5,4).
Cette image (face à face) fait également allusion à la capacité de la Torah à montrer à chaque individu son potentiel. Cela repose sur l'idée que [la Torah est comme] un miroir dans lequel chaque personne se voit.
De la même manière qu'une personne regarde la Torah, la Torah lui renvoie son image. Plus une personne est disposée à exposer son moi intérieur à la Torah et à se laisser emporter par le désir de comprendre les profondeurs de la Torah, plus elle méritera de comprendre sa part unique dans la Torah, cette partie de la Torah qui parle à la racine de son âme.

Comme on le sait, nos Sages Sages ont souvent comparé la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a). [de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]
Peut-être nos Sages font référence à ces qualités de miroir de la Torah, à sa capacité à montrer à quelqu'un son véritable potentiel.
En outre, plus on s'efforce d'atteindre ses capacités en matière de Torah, plus la Torah reflète sa lumière sur ceux qui l'étudient.
[Sfat Emet - Shavouot 5639]

-> Notre verset se conclut par : "vayaamédou méra'hok" (ils se sont tenus [debout] à distance).
Dans son sens simple, ce verset suggère que le peuple s'est éloigné de la montagne, peut-être par crainte de l'obligation que sa proximité imposait sur eux ou imposera sur les générations futures.
D'un point de vue homilétique, cette phrase peut également être interprétée à la lumière du dicton de nos Sages (guémara Béra'hot 26b) : "én amida éla téfila" = le mot "debout" dans la Torah fait toujours référence à la prière.
Peut-être étaient-ils "debout" pour prier afin que leurs générations futures (évoquées dans le mot "ra'hot" - loin) soient dignes de la Torah donnée au mont Sinaï.
[Sfat Emet]

"Souviens-toi du Shabbat pour le sanctifier" (Yitro 20,8)

-> Ce verset [qui est le 4e Commandement] peut être interprété littéralement.
Lorsqu'un juif observe le Shabbath, il renforce la sainteté de ce jour très saint. En même temps, le Shabbath nourrit et renforce la sainteté inhérente à chaque juif.
Ainsi, il existe une interdépendance entre la sainteté du Shabbath et celle de la nation juive : lorsqu'ils observent le Shabbath "pour le rendre saint", ils font à leur tour fleurir l'aura de sainteté qui leur est inhérente.
[Sfat Emet - Shavouot 5637, 5638]

Mois d’Av – La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l’énorme amour d’Hachem pour chaque juif

+++ Mois d'Av - La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l'énorme amour d'Hachem pour chaque juif :

-> La Torah (Massé 33,38) nous dit qu'Aharon haCohen est mort le premier jour du 5e mois, qui est Roch 'Hodech Av.
Les séfarim hakédochim expliquent que tout ce qui se produit à Rosh 'Hodech a un effet sur le mois entier. Par conséquent, les forces (ko'hot) d'Aharon haCohen influencent tout le mois d'Av.

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+ Ressentir l'amour d'Hachem :

-> La Michna (Pirké Avot 1,12) enseigne que la force d'Aharon haCohen consistait à rapprocher les gens de la Torah.
Il aidait les gens à ressentir l'amour d'Hachem pour eux, ce qui les ramenait à la Torah. Lorsque Aharon voyait un juif qui ne se sentait pas aimé par Hachem, il lui parlait, l'enseignait et l'influençait jusqu'à ce qu'un sentiment d'amour brûle en lui.

Le midrach raconte qu'Hachem a promis à Aharon une mitsva spéciale qui durerait toujours. Cette mitsva est l'allumage de la Ménorah. Comment cette mitsva peut-elle durer éternellement?
Parce qu'elle contient l'âme d'Aharon haCohen, qui continue d'allumer un feu dans l'âme de toutes les générations futures lorsqu'elles ressentent le grand amour qu'Hachem, notre Père, a pour nous.
Cette lumière d'Aharon brûle le plus fort pendant le mois d'Av.
Le nom du mois, Av, signifie "père", ce qui nous rappelle que l'une des principales avodot de ce mois est de se concentrer sur le sentiment du grand amour que notre Père céleste a pour nous, comme un père aime son enfant.

Lorsque les juifs étaient dans le désert, ils étaient protégés par les Nuées de Gloire. Ces Nuées leur ont été donnés par le mérite d'Aharon haCohen. À la mort d'Aharon, les juifs ont perdu la protection de ces Nuées, car sans le mérite d'Aharon, ils n'en étaient plus dignes.
Les Nuées de Gloire (Anané haKavod), qui nous entourent de la protection d'Hachem, représentent Hachem qui nous étreint.
Ce signe d'amour a été donné par le mérite d'Aharon, car c'est lui qui a inculqué cet amour au peuple juif.

Les saints séfarim enseignent que les 22 jours de bein hamétsarim (du 17 tamouz au 9 av compris) correspondent aux 22 jours qui s'écoulent entre Roch Hachana et Chémini Atséret.
Sur la base de ce parallèle, les 8 derniers jours des 3 semaines, du 2 Av au 9 Av, correspondent aux 8 jours de Souccot.
Souccot est la fête des Nuées de Gloire (une raison d'être dans une Soucca) et c'est la fête qui représente le mieux le grand amour d'Hachem pour le peuple juif (nos Sages disent que dans la Soucca on est dans les bras d'Hachem, comme on l'était avec les Nuées de Gloire dans le désert).
De même, pendant le mois d'Av, à l'heure la plus difficile, Son amour rayonne sur nous.
Pendant le mois d'Av, tout comme pendant Souccot, il nous incombe de nous de faire des efforts pour apprécier et ressentir l'amour qu'Hachem a pour nous.

Nous savons que les explorateurs (méraglim) ont causé des larmes de désolation au peuple juif la nuit du 9 Av en semant dans le cœur des juifs un sentiment d'abandon de la part d'Hachem.
Les méraglim ont péché parce qu'ils n'ont pas ressenti l'amour d'Hachem.
Ils ont dit : "C'est en nous haïssant qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Devarim 1,27) = ce manque de sentiment était la cause première de leur faute, ce qui a poussé Hachem à faire le vœu qu'ils aient une véritable raison de pleurer à l'avenir. Cela fait référence à la destruction du Temple le jour du 9 Av.

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+ La clé de la Délivrance :

-> C'est pourquoi le Baal Chem Tov a enseigné que si l'on se concentre intensément, matin et soir, en prononçant les bénédictions de Ahava Rabbah et Ahavat Olam, qui traitent de l'amour d'Hachem pour le peuple juif, on contribue à apporter le géoula (Délivrance), à la fois une guéoula personnelle et la guéoula du peuple juif.
La clé de la Délivrance se trouve dans ces bénédictions.
Dans la prière du matin nous disons :
- "aavat olam aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour éternel) ou une autre version est : "aava rabba aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour puissant) ;
- " 'hemla guédola vitéra 'hamlta alénou" (Tu es extrêmement bienveillant à notre égard) ;
- "avinou av ara'haman" (Notre Père, le Père compatissant) ...
- la bénédiction se termine par : "abo'her béamo Israël béaava" (Qui choisit Sa nation Israël avec amour).
Il est écrit au présent "abo'her (Qui choisit Sa nation Israël), parce que ce n'est pas un choix qui a été fait il y a seulement des milliers d'années ; c'est un choix constant qu'Hachem continue de faire.

Dans la prière du soir nous disons :
- "véaavaté'ha al tassir miménou léolamim" (et ne détourne pas Ton amour de nous pour toujours), ce qui est un appel qui signifie que non seulement Hachem devra toujours nous aimer, mais que nous devrions également ressentir Son amour.
- "ohév amo Israël" (Qui aime Sa nation Israël).

Ces bénédictions saintes et pures ont le pouvoir d'allumer un feu en nous.
Mais cela demande un effort de notre part. Nous devons y consacrer la réflexion et la concentration nécessaires, jusqu'à ce que la flamme qu'elles cachent prenne feu dans nos âmes.

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+ Aimer Hachem et ressentir Sa douleur :

-> Le fait de ressentir cet amour d'Hachem suscite un aspect supplémentaire.
Lorsque l'on ressent véritablement l'amour d'Hachem, on commence à lui rendre ce sentiment. Et lorsque l'on ressent de l'amour pour Hachem, on est capable d'accomplir ces paroles de nos Sages : il est du devoir de chaque juif de ressentir la douleur de la Ché'hina en exil.
L'idée qu'Hachem a rejoint Son peuple en exil et qu'il erre avec nous est une raison suffisante pour pleurer et se lamenter.

Dans les générations précédentes, même les soi-disant "juifs simples" ressentaient cela fortement et pleuraient et souffraient beaucoup parce qu'ils ressentaient la douleur d'Hachem.
Mais notre génération a beaucoup de mal à ressentir cette douleur.
Les saints séfarim nous disent que les personnes de la génération précédant l'arrivée de Machia'h auront un "cœur de pierre". Ils ne sauront pas comment ressentir spirituellement avec leur cœur.

Ces sentiments de tristesse face à la douleur de la Ché'hina dans l'exil semblent être au-delà de notre génération. Nous sommes comme un petit enfant qui ne comprend pas les difficultés que traversent ses parents.
Néanmoins, nos grands maîtres ont révélé que la volonté d'Hachem est que nous essayions d'atteindre au moins un niveau minimum de sentiments de tristesse, une certaine appréciation de la douleur que la Ché'hina subit en exil. En particulier en ces jours de Bein haMétsarim, Hachem souhaite que nous nous efforcions de développer ces sentiments.

Nous devons essayer de reconnaître qu'Hachem nous aime d'un amour tout-puissant et que son souhait est que nous n'ayons que ce qu'il y a de mieux, tant sur le plan physique que spirituel.
C'est ainsi que nous pouvons commencer, à un petit niveau, à ressentir la même chose pour Hachem.
Nous pourrons alors vraiment ressentir la tristesse qu'Hachem ne réalise pas Son désir ultime, qui est de voir le peuple juif devenir digne de voir machia'h nous ramener tous en terre d'Israël, et de reconstruire le Temple, afin que la Ché'hina puisse à nouveau habiter parmi nous.
[rav Tsvi Méïr Zilberberg]

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+ Miracle au Temple = Hachem m'aime! :

-> Pendant la prière, le Beis Temple était tellement bondé que certaines personnes ne touchaient même pas le sol ; c'était comme si elles flottaient dans l'air.
Malgré la foule immense, au moment de prier la Amida, miracle des miracles, chaque personne avait son propre ses propres quatre coudées (environ 2 mètres).
Chaque personne était seule avec Hachem.

Les gens se demandaient : "Pour moi! Hachem fait un miracle pour moi! Je n'ai rien de spécial. Les grandes personnes de la génération méritent des miracles. Mais en ce qui me concerne? Je ne suis qu'un simple juif qui vient d'une petite ferme. Est-ce qu'Hachem ferait un miracle pour moi?"

Oui, Hachem fait un miracle pour chaque juif! Il y avait un miracle pour chaque juif dans le Temple.
Le verset dit : "édout Israël" (témoin d'Israël - Téhilim 122,4).
Le Malbim explique cela par le fait que se tenir dans le Temple était un témoignage de l'importance individuelle de chaque personne.
Cela aidait chaque juif à réaliser ce qu'il était capable d'accomplir [, toute l'importance et l'amour qu'il a aux yeux d'Hachem].
[rav Yaakov Landau]

[ainsi prendre le deuil de la disparition du Temple, c'est réaliser qu'il était un lieu témoignant concrétement de l'amour infini d'Hachem pour chaque juif. ]