Aux délices de la Torah

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Kora’h = ne pas mal interpréter le comportement de nos ancêtres

+ Kora'h = ne pas mal interpréter le comportement de nos ancêtres :

-> Certaines personnes peuvent lire des épisodes particuliers de la Torah et penser : "Comment ces gens ont-ils agi de cette manière? Je n’aurais pas fait de telles erreurs". (ex: comment les explorateurs, Kora'h, ... ont-t-ils pu agir de façon si "stupide"? )
Cette pensée erronée est le résultat d’une mauvaise compréhension de ce qui s’est passé.

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav Eliyahou - vol.1) écrit que les fautes racontées par la Torah, commises par les figures bibliques, ne peuvent être vraiment comprises comme de véritables fautes. Elles ne sont considérées comme telles qu’à l’aune de normes extrêmement strictes mais sont en réalité microscopiques.

De même, le Sifté 'Haïm (Introduction au Sifté 'Haïm al haTorah) écrit, au sujet des méfaits de nos justes ancêtres, qu’il est interdit d’avoir une compréhension superficielle et simpliste de ces questions.

-> On peut rapporter les exemples suivants :
1°/ La guémara (Shabbath 55b-56a) nous dit que si nous pensons que le roi David a fauté avec Bat Shéva, nous nous trompons.
La guémara emploie le même pour par exemple : Réouven dans l’incident avec Bilha et les fils de Chmouel sur la corruption et la perversion de la justice. [certes en apparence cela est une faute, mais en réalité Hachem nous assure qu'il n'en est rien! ]

2°/ Quand rav Achi demanda à Menaché pourquoi il adorait l'idolâtrie s’il était si instruit, il répondit : "Si tu vivais à mon époque, tu aurais soulevé le bas de ton vêtement et courut derrière l’idole!"
[Rachi explique : c’était pour que cela ne le ralentisse pas dans sa course vers le lieu d’idolâtrie. ]
[guémara Sanhédrin 102b]

[ainsi, ce qui peut nous sembler une faute, n'en est pas réellement, et si on aurait été à leur place on aurait fauté infiniment davantage. ]

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3°/ L'histoire de Kora'h :

-> Quand nous regardons l’histoire de Kora’h, nous pouvons penser : "Comme il est racha!"

Quand le ‘Hozé de Lublin (1745-1815) débutait son cours sur la paracha Kora’h, il commençait par dire : "Mon saint grand-père Kora’h".

Le Igra dé-Pirka (33) écrit que dans le Zohar et les midrachim la grandeur de Kora’h est magnifiée car il était très grand en sagesse. Il commit une erreur ponctuelle.

Le Arizal (Péri Ets 'Haïm - fin chaar hanhagat haLimoud) dévoile qu’à l’avenir, Kora’h sera élevé (יתעלה קרח למעלה).
Les lettres finales de "tsadik katamar yifra'h" (צדיק כתמר יפרח - un homme juste s’épanouira comme un palmier dattier - Téhilim 91,13), forment ainsi le nom קרח .

L’allusion dans צדיק כתמר יפרח suggère qu’il a agi léchem chamayim (uniquement pour l'honneur d'Hachem), car il voulait arriver au tikoum olam, à la guéoula.
A ce moment-là (après la guéoula), les Lévi'im seront comme les Cohanim, comme il est dit : "les Cohanim, les Lévites, descendants de Tsadok" (והכהנים הלוים בני צדוק - Yé'hezkiel 44,15).
L’affirmation de Kora’h était qu’à l’avenir, nous serons tous égaux, comme il est dit (guémara Taanit 31a) qu’Hachem fera un cercle pour les tsadikim et sera assis au milieu.
Dans un cercle, tout le monde est à équidistance du centre, ici Hachem, puisque chaque rayon d’un cercle a la même mesure. Kora’h voulait que directement advenir à ce temps.
Par conséquent, Kora'h a dit : "Toute la communauté, oui, tous sont des saints, et au milieu d'eux est Hachem" (Kora'h 16,3)
[en absolu il avait raison, mais ce n'était pas le bon moment. ]

-> Le Divrei Yoel nous dit que véritablement Kora’h était un grand et saint homme qui servit Hachem et eut l'inspiration prophétique (roua’h hakodech).
En ce sens, Rachi (v.16,7) dit que Kora’h vit une grande chaîne de descendants émerger de lui, dont Chmouel, qui était aussi important que Moché et Aharon ...
Le Arizal écrit que Kora’h vit que dans le futur, qu'il serait Cohen. Kora'h pensait faire advenir/provoquer ce temps du monde futur par son attitude. Ce fut son erreur.

Le Divré Yoel poursuit que le Yitav Lev entendit de son grand-père, le Yisma’h Moché (1759-1841), que c’était sa 3e incarnation dans ce monde.
La 1ere fois, c’était dans la génération du désert. Il mentionna que tous les chefs des tribunaux (ראשי סנהדראות) se tenaient du côté de Kora’h et que seuls les gens ordinaires étaient avec Moché.
Le Yitav Lev demanda de quel côté se tenait le Yisma’h Moché. Sa réponse : ni l’un ni l’autre, ni avec Kora’h, ni avec Moché, car il était indécis.
Quand le Yitav Lev demanda alors : "Comment est-il possible d’être contre Moché?"
Il répondit : "Vous ne connaissiez pas Kora’h, sinon vous ne poseriez pas une telle question. Kora’h était un saint homme, un vrai tsadik, mais il a juste fait une erreur."

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-> "Nos pères avaient péché : ils ne sont plus, et nous portons le poids de leurs fautes" (Eikha 5,7)
Selon le rav Yéhochoua Alt, cela se comprend ainsi : ce qui est un péché pour nos grands ancêtres ne l’est pas pour nous, et nous aimerions pouvoir avoir de telles fautes.

Coutume de casser le verre à un mariage

+ Coutume de casser le verre à un mariage :

-> Il n’existe aucune personne qui n’ait pas de raison de remercier Hachem.
Face à cela, l’homme a tendance en général à s’imaginer qu’il lui manque quelque chose et à regarder la moitié vide du verre.
Le sage ('hakham - חכם) considérera toujours la moitié pleine, et se réjouira de son sort, tandis que l’idiot aura toujours la moitié vide devant les yeux. Par conséquent, il ne cessera de se plaindre et d’être amer.
Le חכם est celui qui voit le 'hatsi koss malé (חצי כוס מלאה - la moitié pleine du verre), est celui qui, en toute circonstance, réfléchit aux bontés d’Hachem.

Certains commentateurs expliquent d’après cela l’allusion contenue dans la coutume du verre brisé par le marié sous la 'houppa : c’est comme si on venait le guider au début de sa nouvelle vie en lui suggérant de briser le verre vide et de cesser ainsi de regarder ‘le verre à moitié vide’ et ce qu’il lui manque.
On lui dit : "A partir d’aujourd’hui, place devant tes yeux un verre plein de bénédictions du Ciel. Ainsi, la joie, l’allégresse et la paix seront ton lot quotidien!"
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

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-> b'h, d'autres explications sur le fait de briser le verre à un mariage : https://todahm.com/2014/04/01/1257-2

+ En hébreu, quand une personne demande : "Comment allez-vous?", la réponse est "[ani] bé-seder" (tout est en ordre).
On peut remarquer que le mot "bé-seder" qui veut dire littéralement "en ordre", peut être interprété comme signifiant : "Tout ce qui se passe dans ma vie est en ordre et fait partie d’un plan directeur (ordonné par Hachem)."
[rav Yéhochoua Alt]

Quelques bénéfices de la joie

+++ Quelques bénéfices de la joie :

+ La joie nous protège du yétser ara :

-> "Et si, près de lui, un homme meurt subitement et par surprise, et qu’il se rend ainsi impur pendant son naziréat ... Le Cohen en offrira un, en sacrifice expiatoire, et un, en holocauste" (Nasso 6,9-11)

=> A priori, ce verset nécessite d’être expliqué : quelle est la faute de ce Nazir [pour devoir apporter un sacrifice expiatoire ('hatat)]?
Le fait d’avoir été rendu impur de manière complètement involontaire lui serait-il imputé comme une faute?

-> Le Kli Yakar répond à ce sujet :
"Il nécessite une expiation pour s’être mortifié et pour avoir servi Hachem dans l’affliction et non dans la joie, car la joie traduit la perfection de celui qui agit, comme il est dit : "Vois, si toutefois j’ai été dans le sentier de la tristesse" (Téhilim 139,24).
Car s’il avait été joyeux d’être Nazir, il aurait veillé scrupuleusement à tout risque d’impureté.
Mais comme il n’y prit pas suffisamment garde, cela révèle l’inverse, et à cause de cela, le yétser ara trouva une brèche lui permettant de mettre en œuvre tout ce qu’il avait prémédité d’accomplir."

-> Une fois, le ‘Hozé de Lublin était allé réjouir un jeune marié le jour de ses noces.
L’un des convives l’aborda alors et lui demanda : "Est-ce bien une priorité que de réjouir un ‘hatan? Pourtant, il est déjà joyeux puisque le bonheur lui a souri. Ne vaut-il pas mieux aller réjouir les gens démoralisés et ceux qui sont dans l’affliction?

Le 'Hozé de Lublin lui répondit : "Vois-tu, nos Sages enseignent que "toutes les fautes d’un ‘hatan sont pardonnées" (Yérouchalmi Bikourim 3,3). Dès lors, il est plus que probable qu’en ces instants, ce dernier craigne énormément de retourner à sa situation antérieure.
C’est pourquoi il est nécessaire de lui rappeler que grâce à cette vertu qu’est la joie, il méritera de continuer dans la même voie. Car la joie constitue une muraille fortifiée empêchant de fauter."

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+ La joie nous préserve des difficultés :

-> Le "Saraf" de Magalintsa enseigne :
Le Créateur désire que les juifs soient dans la joie. Si l’homme manque de joie, que fait Hachem?
Il lui envoie des épreuves et des souffrances, et les lui enlève ensuite ; le mieux-être qui s’ensuit est alors une raison en soi de le réjouir.

C’est ce que le roi David exprime dans le Téhilim (32,7) :
- "ata sétèr li" (אַתָּה סֵתֶר לִי) = "Maître du monde, sois mon abri et protège-moi" ;
- de tout "mitsar" (מצר) = de toute adversité : "Tu n’as pas besoin de m’infliger des épreuves et des souffrances et de me les enlever ensuite pour que je sois dans la joie"
- car "roné falét téssovévéni" (תסובבני פלט רני) = "je réside constamment dans la joie".

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+ La joie amène la guéoula :

-> "Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47)

Le Sfat Emet (Ki Tavo - 5643) commente :
"On peut apprendre de là, a fortiori dans le bien, que lorsque les Bné Israël servent, même en exil, Hachem dans la joie, alors qu’ils sont démunis de tout, que c’est précisément de cela que germera la délivrance.
C’est pourquoi cette raison de l’exil a été dévoilée dans la Torah, afin que nous puissions la corriger en nous conduisant à l’inverse, à savoir en nous efforçant de servir Hachem dans la joie même au milieu des épreuves."

Une nouvelle Torah (suite à la venue du machia’h)

+ Une nouvelle Torah (suite à la venue du machia'h) :

Au sujet du dévoilement de la Torah dans les temps futurs (révélation qui viendra parachever le don de la Torah), il est écrit : "Ecoutez-Moi, vous qui êtes Mon Peuple, prêtez-Moi l’oreille, vous qui formez Ma Nation! Car l’enseignement (Torah) sortira de Moi, et J’établirai Ma Justice pour éclairer les Nations" (Yéchayahou 51,4).
=> Quel est le sens de cet "enseignement" (תוֹרָה - Torah) des temps messianiques?

On peut citer :
-> Selon le midrach (Vayikra rabba 13,3) : "Une nouvelle Torah (תורה חדשה - Torah ‘Hadacha) sortira de Moi, [c’est-à-dire] une compréhension nouvelle de la Torah sortira de Moi"

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni 429) : "Dans les Temps futurs, D. siégera et expliquera la Torah nouvelle qui sera donnée à travers le machia’h".
[Il enseignera au peuple juif les secrets de la Torah et éclairera les yeux des Peuples pour les amener à suivre les chemins de D. - voir Métsoudat David sur le verset de Yéchayahou).

Concernant cette nouvelle révélation dans la Torah, il y a 2 approches :
1°/ il y aura la révélation du sens profond des Commandements (mitsvot) et des secrets de la Torah qui nous sont totalement inaccessibles à l’heure actuelle ;
2°/ il y aura un changement des Lois de la Torah (la halakha).
Ceci est notamment illustré dans le passage du midrach (Vayikra rabba 13,3) évoquant le festin des temps messianiques lors duquel seront consommés le Léviathan et le Chor HaBar (respectivement, un poisson et un buffle aux dimensions et à la force fabuleuses). Il y est en effet mentionné que le Chor HaBar sera égorgé par la nageoire du Léviathan, et bien qu’une telle mise à mort ne constitue pas aujourd’hui un abattage valable rituellement, l’animal sera néanmoins cachère, car dit le midrach : "Une nouvelle Torah sortira de Moi".

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=> On peut se demander quelle est la différence profonde entre "la nouvelle Torah" que révélera le machia'h et les "nouveaux enseignements" ('hidouchim - חדושים) que les Sages révèlent dans chaque génération avant l’ère messianique (dans la mesure où il s’agit dans les deux cas de révélation de ce qui est déjà présent de façon voilée dans la Torah donnée au mont Sinaï)?

La différence entre ces 2 catégories d’enseignements réside dans leur degré de dissimulation au sein de la Torah avant leur révélation. Celui de la "nouvelle Torah" qu'enseignera le machia’h est sans aucune commune mesure avec celui des 'hidouchim de "l’élève initié" (talmid vatik - תלמיד ותיק) [au point que nos Sages enseignent : "La Torah que l’on étudie aujourd’hui est du vent [hével - הבל] comparée à la Torah du machia’h" - midrach Kohélet rabba 11].
En effet, ces derniers peuvent être élucidés et révélés par l’élève érudit, alors que la "nouvelle Torah" ne peut pas se révéler dans l’intellect humain.
Mais, dans la mesure où il faudra bien que ces sujets soient captés par l’esprit humain, car la Torah "n’est pas dans les Cieux" et a vocation à être intégrée intellectuellement, alors après que le machia’h en ait reçu la révélation de façon prophétique, il comprendra ces "‘hidouchim" dans sa grande sagesse et les enseignera de façon intelligible à tout le peuple, dont tous les membres seront alors "de grands sages qui appréhenderont l’esprit de leur Créateur". [Rambam - fin des Hilkhot Méla'him].

Comme l’enseigne le Rambam (Hilkhot téchouva 9,2), le machia’h sera en effet, d’une part, un grand prophète (comparable à Moché) pour pouvoir recevoir la révélation de la nouvelle Torah, chose impossible par l’entremise de l’intellect, et d’autre part, un grand sage (plus grand que Salomon), ce qui lui permettra de comprendre ce qu’il aura reçu prophétiquement, puis de l’enseigner à tout le Peuple. [Likouté Si’hot]

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-> Chaque génération amène au grand jour de nouveaux commentaires/explications de Torah, mais il y a également une notion de : diminution de la Torah suite à la destruction du Temple : https://todahm.com/2022/09/20/diminution-de-la-torah-suite-a-la-destruction-du-temple
[au-delà de ce qu'on a vu précédemment, avec la venue du machia'h et la reconstruction du Temple, la Torah pourra pleinement briller, et c'est pour cela que l'on s'endeuille et aspire ardemment à la guéoula. ]

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-> Hachem et la Torah ne font qu'un (Zohar 3:73a).
Lors de la Délivrance à Venir (guéoula), Hachem accomplira d'innombrables miracles et merveilles, et notre capacité à comprendre D. augmentera. Par conséquent, notre compréhension de la Torah augmentera également.
C'est la signification du verset : "De nouvelles instructions [Torah] sortiront de Moi" (Torah 'hadacha méiti tétsé - Yéchayahou 51,4).
[ le midrach (Vayikra rabba 13,3) interprète cela comme signifiant qu'une nouvelle profondeur de compréhension de la Torah nous sera révélée dans le futur. ]

Il en sera donc de même à l'avenir que lors de la sortie d'Egypte. Au début, Hachem nous délivrera en réalisant des merveilles et des miracles ; par la suite, après avoir été témoins de ces merveilles et de ces miracles, nous serons en mesure de comprendre les niveaux nouvellement révélés de la Torah.

Tel est donc le sens du verset "Je serai ce que je serai" (Chémot 3,14).
[ dans le contexte actuel, ces mots signifient : "Dans l'avenir, la profondeur de la relation du peuple juif avec Moi en tant que son D., résultant de la profondeur de sa compréhension de la Torah, augmentera proportionnellement à sa compréhension de Moi basée sur les miracles que Je ferai, tout comme à la sortie d'Egypte, la profondeur de sa relation avec Moi, résultant de la profondeur de sa compréhension de la Torah, a été déterminée par sa compréhension de Moi basée sur les miracles que J'ai accomplis à l'époque." ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

 "Souviens-toi des jours d'antan, méditez sur les années de génération en génération" (Haazinou 32,7)

-> Chaque génération a ses propres problématiques. En conséquence, ce qui a fonctionné pour l’une peut ne pas automatiquement fonctionner pour l’autre.
Seul quelqu’un en phase avec son temps sera capable de faire face et résoudre les problèmes de sa génération, décidant de la façon la plus juste et la plus appropriée d’agir sur une question donnée.

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Likoutim) demande pourquoi nous disons : "Tékou" (תיקו), qui est l'acronyme de : "le Tichbit (Eliyahou haNavi) répondra à nos difficultés et nos doutes" (Téchbi yétaréts kouch'yot véiba'éyot - תשבי יתרץ קושיות ואבעיות), que la guémara [par exemple : Témoura 3a] utilise pour laisser en suspens une question sans réponse ) : à l’époque du machia’h, Eliyahou répondra à toutes les questions non résolues.

=> Puisque Moché ressuscitera et qu’il fut le tout premier maillon ayant reçu et transmis la Torah, pourquoi ne fournira-t-il pas lui-même les réponses?

Le Kédouchat Levi explique que seul celui qui vit dans ce bas-monde sait quelle est la situation et comment la halakha doit être décidée. Ce n’est pas le cas de celui qui est décédé et qui a donc perdu sa connexion avec le monde terrestre.
Cela explique pourquoi Eliyahou haNavi fournira lui-même les réponses, car il n’est jamais mort et a toujours fait partie du monde. [voir Targoum Yonathan Bamidbar 25,12 ; Zohar 3:214a]
Par conséquent, contrairement à Moché, Eliyahou est celui qui est le plus "qualifié" pour trancher des questions qui nous concernent.

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On peut aborder 2 sujets importants liés :

-> nous avons les meilleurs responsables spirituels, car les plus adaptés, en phase, avec les besoins de l'époque. Même un géant du passé comme Rabbi Akiva, ne nous serait pas mieux.
b'h, voir : https://todahm.com/2017/07/25/5464-2

-> Nous serons tous jugés par les Sages de notre génération.
Le ‘Hafets ‘Haïm rapporte que lors d’une assemblée rabbinique, Rabbi Zeev de Vilna a déclaré :
"De même qu’ici-bas un accusé comparaît devant les juges de son temps, les Sages de chaque génération sont chargés de juger leurs contemporains dans le monde futur, car la valeur d’une mitsva et la perte causée par une transgression varient selon le lieu et l’époque."

[d'une certaine façon lorsque nous pleurons la perte d'un géant de notre génération, on pleure aussi le fait que nous sommes mortels et qu'un jour on se présentera devant ce même sage (qui vient de décéder), pour être jugés. Serons-nous à la hauteur?
Pleurons maintenant d'une manière constructive, pour par la suite mieux rigoler de joie d'avoir réussi notre vie. ]

La base de la bénédiction et de la réussite = savoir que tout provient d’Hachem

+ La base de la bénédiction et de la réussite = savoir que tout provient d’Hachem :

-> "Parle à Aharon et à ses fils en leur disant : "Voici comment vous bénirez les Bné Israël, en leur disant : Hachem te bénira et te protégera ; Hachem t’éclairera de Sa face et te fera grâce ; Hachem tournera Sa face vers toi et te donnera la paix". " (Nasso 6,23-26)

=> Quelle est l'utilité de cette mitsva de "Birkat Cohanim", car en fin de compte, c’est Hachem qui bénit le peuple. En quoi la bénédiction des Cohanim ajoute-t-elle quelque chose?
Hachem aurait-il besoin qu’on L’aide à bénir les Bné Israël?

-> Le Akédat Its'hak (chaar 74) répond :
"C’est qu’en fait, la réussite d’un homme et le bien qui lui est imparti dépendent essentiellement de sa vision des choses et de sa conviction dans le fait que tous les bienfaits, les réussites matérielles ou spirituelles proviennent de la même source : Hachem (à savoir que tout provient d’Hachem qui est la source de tout et qui dirige le monde à Sa guise).
Rien n’est le fruit du hasard, ni celui de sa propre force et de ses capacités, et rien ne tombe sous l’influence de telle étoile ou constellation."

C’est la raison pour laquelle nos Sages instituèrent des bénédictions sur les jouissances matérielles et les autres sortes de bénédictions, bien qu’Hachem n’ait, en réalité, nul besoin des bénédictions de Ses créatures. Elles sont là pour guider les gens vers la réussite spirituelle, qui serait impossible sans cela.
Ils établirent, dans ce but, la nécessité de mentionner le Nom d’Hachem pour chaque bienfait dont nous bénéficions, afin que nous nous rappelions son origine Divine."

-> La guémara (Béra'hot 7a) enseigne que Rabbi Ichmaël Ben Elicha (qui était Cohen Gadol) pénétra un jour dans le Saint des Saints afin de brûler les Kétorètes (les encens). Et il vit alors Hachem assis sur un Trône très élevé, qui lui dit : "Ichmaël, mon fils, bénis- Moi!"
Rabbi Ichmaël lui dit : "Que Ta volonté soit que la miséricorde retienne Ta colère, que Ta miséricorde surpasse tous Tes autres attributs, que Tu te conduises avec Tes enfants selon l’attribut de miséricorde, et que Tu les juges avec indulgence."
Et Hachem acquiesça.
Et la guémara de conclure : "Cela afin de nous apprendre à ne pas déprécier la bénédiction d’une personne ordinaire [puisqu’Hachem Lui- même demanda qu'Ichmaël le bénisse]".

-> Ainsi, le Akédat Its'hak dit que nous ne devons pas déprécier les bénédictions que nous prononçons en l’honneur d’Hachem sous prétexte qu’elles proviennent d’un homme et que Lui n’en a aucun besoin. Car en réalité, celles-ci sont d’une grande utilité puisque, grâce à elles, l’homme reconnaît l’existence d’Hachem, accepte le joug de Sa royauté et mérite ainsi que se déverse l’abondance d’En-Haut et la bonté Divine nécessaire à la pérennité de la nation juive.

D’après cela, on peut expliquer la "raison" de la Mitsva de Birkat Cohanim et sa signification.
En bénissant les Bné Israël par les formules Hachem te bénira et te protégera ; Hachem t’éclairera de Sa face et te fera grâce ; Hachem tournera Sa face vers toi et te donnera la paix, les Cohanim leur inculquent ainsi que toutes les bénédictions n’émanent que d’Hachem, et que tous les bienfaits que nous recevons ne découlent que de Lui.
Et cette reconnaissance constitue en elle-même la source de toute bénédiction, car lorsque l’homme prend clairement conscience que la réussite de toutes ses entreprises n’est que le fait du Ciel, Hachem déverse sur lui tous les bienfaits.
L’homme vit alors littéralement grâce à sa émouna et jouit grâce à elle de tous les bienfaits.

[ainsi : réciter une bénédiction (avec intention) = renforcer notre émouna = grâce à cela on mérite de recevoir les bénédictions/bontés d'Hachem. ]

"Chaque homme selon son drapeau" (Bamidbar 2,2)

-> La répartition des tribus par drapeau relevait d'un ordre d'une grande sainteté. Il ne s'agissait pas d'une simple organisation.
Le midrach nous apprend que les nations du monde ont proposé aux juifs de les rejoindre : "Venez faire partie de notre peuple et nous vous nommerons Chefs, Ducs, et Seigneurs!"
Les juifs répondirent : "Hachem nous a fait placer sous les drapeaux dans le désert. Que pourriez-vous nous donner de plus que ce Cadeau Divin?"
=> Comment comprendre cette réponse?

En fait, le drapeau est l’emblème d'un groupement, pour servir de signe de ralliement.
Au niveau spirituel, chaque homme a une mission que Hachem lui a assignée dans ce monde. Dans sa vie, l'homme peut s'écarter plus ou moins de sa mission. Mais quoi qu'il en soit, il s'identifiera à cette mission qui le représentera. C'est cela le sens du drapeau.

Symbole du travail que chaque homme doit réaliser dans ce monde. Certes, l'homme peut se voir attribuer des honneurs, de la richesse, des privilèges. Cela pourra lui donner un sentiment d'importance et de grandeur. Mais la plus grande valeur qu'un homme peut avoir, c'est de réaliser sur terre sa mission pour laquelle Hachem l'a envoyé. Si l'homme est riche, respecté, mais que sa vie n'a pas de sens profond, il restera avec un vide intérieur béant.
En revanche, s'il a une vie modeste, mais doté d'un sentiment de plénitude intérieure, avec la conscience qu'il est venu sur terre pour réaliser une mission et qu'il s'attèle à l'accomplir, alors ce sentiment de réalisation intérieur dépassera tous les privilèges qui lui auraient été attribués.

"Que pouvez -vous nous donner de plus que ces drapeaux dont Hachem nous a gratifiés?" = quoi de plus satisfaisant que de pouvoir s'identifier à ce drapeau, à cette mission que Hachem nous a assignée.
Il n'y a pas de plus grand épanouissement personnel que d'être véritablement ce que l'on est. Bien plus que d'imaginer être ce que l'on n'est pas en réalité.
[nous devons ainsi évoluer dans notre vie parmi les non-juifs avec ce drapeaux spirituel (unique pour chaque tribu = respectant mon unicité, ma façon personnelle de servir D.), et avoir ce sentiment de fierté que même si c'est pas facile, au fond je fais ce qu'il y a de mieux dans la vie = servir Hachem, je mise sur de l'éternel et j'épanouie mon intériorité (âme) pour qu'elle se lie avec Sa source (D.).
Combien paraît alors vide ce que les autres nations ont à nous proposer. Merci Hachem! ]
[Chem miChmouel]

Ra’hel et Roch ‘Hodech

+ Ra'hel et Roch 'Hodech :

=> Saviez-vous que c’est Ra’hel qui a institué le Moussaf de Roch ‘Hodech?

-> Lorsque le peuple juif a perdu la foi face à l’apparent retard de Moché en bas de la montagne, ce sont les femmes qui sont restées fidèles et ont refusé de s’impliquer dans le Veau d’or. [Pirké déRabbi Eliezer 44,4)
De plus alors qu’elles donnèrent volontiers leurs bijoux pour être utilisés pour la construction du Michkan, lorsque les hommes leur demandèrent leurs bijoux pour le Veau d’or, elles refusèrent de coopérer. [midrach Bamidbar rabba 21,10]
Dans les ténèbres suivant le retard de Moché, ce sont donc les femmes qui demeurèrent fidèles.

En reconnaissance de leur fidélité, les femmes furent récompensées par Roch ‘Hodech, un jour qui reflète le concept selon lequel la foi est gage de renouveau.
Les femmes incarnent à la fois la résilience et le renouveau, la capacité de rester fidèles même dans les ténèbres.
[ la lune (à laquelle les femmes sont comparées) reste fidèle à la lumière du soleil dans les ténèbres de la nuit, tout comme le juif reste fidèle à la lumière d’Hachem à travers les ténèbres de l’exil. La femme, elle aussi, reste fidèle à l’étincelle de vie en elle à travers le long processus de naissance. En fait, le mot אם (ém - mère), est lié à אמונה (émouna - la foi, la fidélité). ]

Le 'Hida (Midbar Kedmot - Maarekhet Rech, 5) écrit que Ra’hel a établi le Moussaf de Roch 'Hodech.
Ceci est mentionné dans les premiers mots du Moussaf de ce jour (après les 3 premières bénédictions qui sont dans chaque Amida) : ראשי חדשים לעמך (raché 'hodachim léam'ha) dont les initiales forment le nom : רחל (Ra'hel).
[elle a institué ce Moussaf car elle a vu par inspiration divine (roua’h hakodech) que les femmes ne trébucheraient pas dans le péché du Veau d’or.]
Ceci est également indiqué dans les mots de la Torah qui introduisent cette mitsva : les initiales des 3 mots לָכֶם רֹאשׁ חֳדָשִׁים (la'hém roch 'hodachim - Bo 12,2).

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Le lieu de sépulture de Ra’hel à Beit Lé'hem se trouve sur la route que le peuple juif a pris pour s'exiler [suite à la perte de leur lumière spirituelle : le Temple].
Opprimé et découragé, entrant dans un tunnel de ténèbres, il passa devant le lieu de sépulture de Ra’hel. Cela lui transmit le message de la lune, le message de la femme : savoir rester fidèle dans l’obscurité.
Or des ténèbres sortiront la lumière, "et les enfants (c’est-à-dire le peuple juif) retourneront dans leurs frontières" (voir Yirmiyahou 31,14).
[rav Yéhochoua Alt]

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+ Roch 'Hodech : Un jour spécial pour les femmes :

-> Il est nécessaire de comprendre : Pourquoi la fête de Rosh Hodesh a-t-elle été donnée spécifiquement aux femmes comme un jour où il leur est interdit de travailler? Les femmes ne sont-elles pas exemptées des mitsvot positives et limitées dans le temps [et il est donc étrange qu'elles aient une coutume aussi spécifiquement limitée dans le temps] ?
Il y a de nombreuses raisons à cela ... Dans le Pirké de Rabbi Eliezer, il y a une raison à cela : Lorsque le érev rav a fait s'égarer Israël et leur dit : "Enlevez les anneaux d'or" (Exode 32:2), les femmes n'ont pas contribué : "Retirez les anneaux d'or" (Ki Tissa 32,2), les femmes n'ont pas contribué, et c'est pourquoi elles ont reçu une récompense, la fête de Roch 'Hodech.

Les femmes n'ont pas accepté cette pensée [à l'origine de la faute du Veau d'or], parce que les femmes appartiennent au domaine féminin, dont la source est [la Séfira de] Malkhout ... et Malkhout est la source de toutes les choses qui ont été créées, et une révélation de sa part peut être ressentie dans l'âme d'une personne.
Les femmes ont ressenti cette [révélation de la providence divine], et n'ont pas accepté cette pensée du érev rav, et n'ont pas enlevé leurs anneaux d'or (elles ont accepté de les donner pour faire le Michkan, mais pas pour le Veau d'or).

En effet, à Roch 'Hodech, la lune reçoit la lumière réfléchie du soleil, et sa lumière provient essentiellement du soleil.
La lune représente Malkhout, qui est le nom de D. Elokim [symbolisant la révélation de D. dans le monde], qui reçoit toute sa puissance du Tétragramme [symbolisant la maîtrise de D. sur le monde], ce qui renvoie à l'unité des noms Divin Tétragramme (יהוה) et d'Elohim (אלהים). C'est pourquoi les femmes, dont la source est Malkhout, le nom Elohim, et qui n'ont pas mis leur foi dans le Veau d'or, ont été récompensées par la cessation du travail à Roch 'Hodech, ce qui concerne l'unité du Tétragramme et d'Elohim.
[rabbi Shmouel Schneersohn - Torat Shmouel 5640 - vol.1 - Noa'h ]

=> La coutume veut que les femmes s'abstiennent de travail le jour de Roch 'Hodech parce qu'elles n'ont pas fauté devant le Veau d'or. La foi profonde des femmes est liée à leur source spirituelle, la Séfira de Malkhout, symbolisée par la lune. La lune reçoit sa lumière du soleil, et sa lumière ne dépend que du soleil. Les femmes perçoivent leur relation au Créateur de la même manière.

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+ Roch 'Hodech :

-> Ces douze jours (de Roch 'Hodech), le premier jour de chaque mois, sont douze canaux, ou portes, permettant d'apporter le renouveau dans le monde.
Le peuple juif est à l'origine de ce renouveau, car il a mérité d'ouvrir ces voies.
[Sfat Emet - Bo ]

-> "Ce mois [Nisan] est ... le commencement des mois" (Bo 12,2), car il est le début de tous les renouvellements [de la lune]. En effet, chaque renouvellement (de la lune) se fait en recevant la lumière que le soleil émet en fonction de son orbite. Comme le soleil émet de la lumière au cours de ce mois, c'est-à-dire à ce moment de l'année, avec les changements de sa course dans les différentes périodes de l'année, il en est de même pour le renouvellement de la lune, qui reçoit du [soleil].
De même, le renouvellement du peuple juif se fait en recevant la lumière d'Hachem, qui l'illumine par l'émanation de Sa lumière, émanant une lumière conceptuelle sur le monde inférieur.
Il s'agit de la lumière de Sa Chékhina, qui repose dans les âmes du peuple juif, de sorte qu'il est capable d'atteindre cette lumière.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin - Makchavot 'Haroutz 7 ]

=> La lune se renouvelle chaque fois qu'elle est à nouveau éclairée par le soleil. De même, le peuple juif est renouvelé parce qu'il reçoit à nouveau la lumière d'Hachem.

"Je serai sanctifié au sein des enfants d'Israël" (Emor 22,32)

Cette mitsva consiste à être prêt à donner sa vie pour ne pas renier sa foi en Hachem. C'est le "Kidouch Hachem".
=> Comment accomplir cette mitsva tous les jours? C'est impossible! Elle ne se présente pas à tout le monde, et même si elle se présentait, ce n'est qu'une fois dans la vie!

Cependant, il existe un moyen d'accomplir cette grande mitsva à chaque instant de sa vie, sans trop de difficulté. A chaque fois qu'un homme a du temps de libre, s'il imagine et se représente dans son coeur, un grand feu qui brûle devant lui, et que pour rester fidèle à sa foi, il brise son instinct de vie et accepte de se jeter dans ce feu pour sanctifier le Nom de Hachem.
Et bien comme Hachem comptabilise une bonne pensée comme une action de mitsva, à chaque fois que le Juif va penser à cette scène, elle lui sera comptée comme cette grande mitsva de Kidouch Hachem.
Il est d'ailleurs recommandé d'avoir aussi cette image à l'esprit, au moment où l'on récite le verset du Shéma Israël dans la prière. Cela permettrait d'accomplir la mitsva du Shéma avec plus de force.
[Noam Elimélé'h]