Aux délices de la Torah

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Notre confiance en D. réveille Sa bonté à notre égard

+ Notre confiance en D. réveille Sa bonté à notre égard :

"Moché et le peuple juif chantèrent (litt. chanteront - "yachir" = verbe au futur) ce chant à Hachem, et ils parlèrent en disant" (Béchala'h 15,1)

-> Le midrach (Chémot rabba 23,1) dit à propos de ce verset :
Il est écrit : "Tu es éternel ; Ton trône est établi depuis toujours [méaz, littéralement, "depuis toujours"].
Rabbi Bérékhia dit au nom de Rabbi Abahou : "Bien que Tu sois éternel, Ton trône n'était pas fermement établi, et Tu n'étais pas connu dans Ton monde avant que Tes enfants ne récitent le chant [à la mer Rouge]." C'est la signification de "Ton trône a été établi à partir de ce moment-là" (na'hon kissé'ha méaz).
[ en d'autres termes, "Ton trône est établi depuis (mé'az)" = depuis le chant entonné lors de l'ouverture de la mer Rouge, qui commence par le mot "alors" (az yachir). ]

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-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) enseigne :

Si une personne est certaine que Hachem pourvoira à tous ses besoins, alors toutes ses demandes seront satisfaites par le Ciel.
Mais si une personne se préoccupe continuellement de ses moyens de subsistance et de la subsistance (parnassa) de sa famille, alors ses moyens de subsistance seront réduits par le Ciel.
Hachem agit alors comme l' "ombre" de la personne, prenant exemple sur son comportement, et lui fournit ses moyens de subsistance. De même que la personne s'en remet à D. pour qu'Il réponde à tous ses besoins, de même D. lui fournit tous ses besoins.

Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, il y a eu un éveil préalable par le bas. Le peuple juif a amélioré son comportement en raison de sa grande foi (émouna) et de sa confiance (bita'hon dans le fait que D. les sauverait, ce qui a suscité la miséricorde d'Hachem à leur égard.
Puisqu'ils avaient la foi que D. les sauverait, il leur vint à l'esprit de chanter ses louanges avant même leur salut effectif.
["Moché et le peuple juif chanteront (az yachir) ce chant à Hachem". Le rabbi de Berditchev explique l'emploi du futur (chanteront, plus que chantèrent ce chant) ainsi : la tribu de Yéhouda (menée par leur nassi Nahchon ben Aminadav) est entrée dans la mer avec la certitude que D. accomplirait un miracle pour le peuple juif et qu'ils allaient ensuite chanter (az yachir) en réponse à ce miracle.
de même, juste avant le chant il est écrit : "ils ont eu confiance en Hachem et en Moché Son serviteur" (vayaaminou b'Hachem ...) = selon le rabbi de Berditchev, cela signifie qu'avant d'être sauvé (à la mer Rouge), les juifs sont parvenus à une certitude que Hachem allait réaliser des miracles et des merveilles.
(on fait au mieux notre hichtalout, avec la certitude que Hachem fait et peut tout!) ]

... lorsqu'il y a un éveil de notre part en bas (ex: par une émouna/bita'hon accrue), notre effusion émotionnelle incite Hachem à traiter le peuple juif avec Ses caractéristiques de bonté, de compassion et d'amour bienveillant.

De même, le mot "alors" (az [yachir]) indique que nous étions convaincus que Dieu séparerait la mer avant qu'elle ne se sépare, et qu'ensuite nous chanterions un chant accompagné de tambourins, comme expliqué plus haut. C'est ce qu'implique le mot "alors" (az).
Cette confiance a servi de "réveil d'en bas", de "Trône" de l'Attribut d'en haut, afin que Hachem accomplisse à son tour le miracle de la séparation de la mer Rouge.
... Cette confiance a servi de "trône", c'est-à-dire de support, sur lequel Hachem a accompli le miracle.

C'est la signification sous-jacente du verset : "Ton Trône a été établi dès lors, Tu es d'éternité" (na'hon kiss'akha mé'az - Téhilim 93,2) = que le trône a été établi depuis "alors" (mé'az), c'est-à-dire depuis l'époque où nous avons eu foi dans le salut de D., comme nous l'avons expliqué.
Nous pouvons maintenant comprendre la signification profonde de la clause qui conclut ce Téhilim : "Tu es d'éternité" (méolam ata). Lorsque Hachem accorde Sa grande bonté aux mondes inférieurs sans être incité à le faire par un éveil préalable venant d'en bas, cette bonté est désignée comme existant "depuis les jours d'autrefois" (mimé kédem - Mikha 7,20).
Mais lorsque le peuple juif, par ses bonnes actions, éveille Sa bonté, Sa compassion et Sa générosité céleste, cette générosité est appelée "bonté du monde" ('hassdé olam - voir téhilim 89,2).
Il s'agit d'une bonté que D. accorde en raison de nos actes accomplis dans ce monde. Les actes des résidents de ce bas monde engendrent cette bonté. [voir Zohar 3:134b].
C'est ce que signifie la phrase "Tu es d'éternité" (méolam ata), qui se lit littéralement : "Tu es du monde". "Tu" = Ta bonté, est "du monde".
Le peuple juif, habitant du monde inférieur, suscite le flux de la bonté de D.

Cela explique mieux le verset "Ton trône fut établi à partir de ce moment-là".
En faisant confiance à Hachem pour qu'il accomplisse un miracle, le peuple juif a engendré cette bonté, qui s'est ensuite répandue dans le monde.
C'est ainsi que le verset continue : "Tu es du monde", ce qui traduit l'idée que la bonté de D. est suscitée par les actes des habitants de ce monde.

Nous, le peuple juif, par nos prières et nos bonnes actions, suscitons l'abondante compassion, la bonté, la générosité et les bénédictions de D., faisant en sorte que tout cela se manifeste dans tous les mondes.
Telle est Sa volonté : par nos bonnes actions, nous attirons Sa bonté dans tous les mondes.

Cela nécessite une explication, car notre capacité à accomplir la volonté de D. vient également de Lui. Comme le disent nos Sages : "Sans l'aide du Tout-Puissant, une personne ne serait pas capable de résister à son mauvais penchant" (guémara Soucca 52b).
Ainsi, tout ce que nous possédons vient de Lui. C'est de lui que dépend notre capacité à réaliser Sa volonté et à tirer parti de Sa bonté.
Si c'est le cas, pourquoi Hachem demande-t-il nos bonnes actions pour attirer Sa générosité et Sa bonté à travers elles? Tout ne dépend-il pas de lui?
Il nous aide à accomplir Sa volonté et à attirer Sa bonté dans tous les mondes ; c'est Lui qui accorde les faveurs, et tout vient de Lui.

Le Maggid de Mézéritch explique que cette situation est analogue à celle d'un père qui met son fils à l'épreuve en lui posant un problème. Bien que le fils ne puisse pas répondre seul à la question et que son père doive l'aider, le père est satisfait de la réponse de son fils, même si le fils lui-même, par sa propre intelligence, n'a pas pu résoudre le problème avant que son père ne l'aide.
Néanmoins, le père est satisfait et considère que son fils a saisi la question tout seul.

Il en va de même pour D., qui est notre Père. Bien que nos actes requièrent Son aide, ... que nous-mêmes serions incapables d'accomplir Sa volonté sans Son assistance, c'est pourtant Sa volonté que nos actes nous soient attribués (comme si tout le mérite nous revenait).
C'est-à-dire que nos actes attirent Son abondance et Sa bonté, et c'est Sa volonté que l'on considère que nous avons accompli cela. Telles sont les paroles de mon maître (le Maguid de Mézéritch).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,2]

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=> Bien que ce soit Hachem qui nous permette de Le servir (on ne peut pas vivre une seconde sans Lui), Il nous attribue néanmoins notre service, le mettant sur le compte de nos mérites.

Corps & âme – matérialité/spiritualité

+ Corps & âme - matérialité/spiritualité :

-> Hachem a placé dans le corps de l'homme une âme sublime et sainte, qui est une portion de la divinité d'en haut. L'âme est comme une princesse habituée à vivre dans un palais royal, mais qui a été envoyée vivre parmi de vulgaires paysans. Elle est habituée aux mets délicats qu'elle mangeait dans le palais, et elle est dégoûtée par les aliments grossiers que mangent les paysans. Elle n'en tire aucun plaisir et n'aspire qu'aux plaisirs plus raffinés dont elle jouissait au palais.

-> De même, l'âme est dégoûtée par les plaisirs matériels de ce monde. Elle n'aspire qu'aux délices sublimes des mitsvot et des bonnes actions.
C'est ce qu'écrit le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.1) :
"Nos Sages (Pirké Avot 4,22) nous enseignent : "C'est contre ton gré que tu as été formé, et c'est contre ton gré que tu es né". L'âme n'apprécie pas son séjour dans ce monde. Au contraire, elle en est dégoûtée."

-> La source de cette affirmation se trouve dans le midrach (Kohélet rabba 6,7) qui stipule :
"L'âme n'est jamais satisfaite". On peut comparer cette situation à celle d'un homme du peuple qui épouse une princesse. Peu importe ce qu'il peut lui offrir, elle ne sera jamais satisfaite, car elle est une princesse et est habituée à des choses beaucoup plus raffinées.
Il en va de même pour l'âme. Même si on lui offre les plus beaux plaisirs de ce monde, elle n'en sera jamais satisfaite, puisqu'elle vient du Ciel.

-> Le 'Hida (Ahavat David - drouch 13) explique le verset : "Ne pas labourer avec un bœuf et un âne ensemble" (Ki Tétsé 22,10) :
"Nos Sages explique que le bœuf rumine, mais que l'âne ne rumine pas. Lorsque l'âne voit la vache ruminer, il pense que la vache a été nourrie alors qu'il ne l'a pas été, et il est contrarié et jaloux.

Le Séfer ha'Hinoukh (550) commente qu'à partir de là, nous apprenons à ne pas nommer deux personnes différentes pour travailler ensemble sur le même projet si elles ont des tempéraments ou des comportements très différents. Si la Torah exige que nous soyons sensibles aux incompatibilités entre différents animaux, nous devrions certainement être sensibles aux incompatibilités entre différentes personnes.

Combien plus grande devrait être notre sensibilité à la douleur de l'âme, qui ne jouit pas de tous les plaisirs de ce monde. Au contraire, elle en souffre.
Si nous devons être sensibles aux sentiments des animaux, alors nous devons certainement être sensibles à l'âme, qui est une portion de la divinité d'en haut."

-> De même, le Toldot Yaakov Yosef (Béhar) écrit que le corps et l'âme sont deux opposés. Lorsque l'un monte, l'autre descend. Les plaisirs du corps sont une douleur pour l'âme, et les plaisirs de l'âme sont une douleur pour le corps.

-> Le Beit Yossef, rabbi Yosef Karo, écrit dans le Maggid Mécharim (Michpatim) que les plaisirs dont une personne jouit dans ce monde n'apportent aucun bénéfice réel. Au contraire, ils nuisent à son développement spirituel.
C'est pourquoi une personne doit veiller à ne pas prendre part aux plaisirs de ce monde, sauf de la manière dont la Torah nous conseille. [chacun ayant des besoins nécessaires différents]
Si une personne suit les conseils de son âme, elle méritera de jouir des plaisirs infinis et éternels du monde à Venir, lorsque le corps et l'âme se réuniront pour la résurrection des morts. En revanche, si elle ignore les conseils de son âme et poursuit ses désirs physiques/matériels, son âme l'abandonnera avec dégoût.

-> Le Arizal (chaar maamaré Rachbi 58) explique que l'âme du racha est chassée de son corps et descend au Guéhinam même de son vivant. C'est pourquoi nos Sages (guémara Béra'hot 18b) nous disent que les réchaïm sont considérés comme morts même de leur vivant.
[le Arizal fait une distinction entre les différents aspects de l'âme, dont certains restent avec lui malgré qu'il soit racha, tandis que d'autres sont chassés de lui. ]

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-> "C'est la Torah d'un homme qui meurt dans une tente" ('Houkat 19,14).
Nos Sages expliquent ce verset : "La Torah ne peut être maintenue que par une personne qui se tue pour elle".
Lorsqu'une personne se regarde avec la vision qu'elle aura lorsqu'elle sera déjà morte, elle réalise à quel point les plaisirs de ce monde sont insignifiants et à quel point les prétentions du yétser ara sont vides.
De ce point de vue plus élevé, ces intérêts (envies de ce monde) perdent tout leur attrait.

C'est pour cette raison que nous disons à la fin de la Amida : "Que mon âme soit comme la poussière pour tous" (vénafchi kéafar lakol).
Nous prions pour mériter de voir la vie avec ce point de vue, comme si nous étions déjà morts et que nos corps s'étaient déjà décomposés dans la terre. L'âme aspire à ce que le corps voie la vie dans ce sens ultime, afin qu'il se consacre uniquement à la Torah et aux bonnes actions.

Nos Sages (Béra'hot 18b) nous disent que les réchaïm sont considérés comme des morts même s'ils sont vivants.
Cela s'explique par le fait que l'âme repose sur ceux dont les aspirations sont axées sur la vie dans le monde à Venir et qui considèrent les plaisirs de ce monde avec le même intérêt que ceux qui sont morts et enterrés.
Les réchaïm ne s'intéressent pas au monde à Venir. Au contraire, ils recherchent les plaisirs de ce monde [éphémère], assouvissant leurs désirs corporels sans but supérieur. Comme l'âme ne s'intéresse pas à un tel mode de vie, elle fuit leur corps, les laissant comme morts alors même qu'ils marchent encore sur la terre. [morts vivants]

Nous voyons donc qu'il y a 2 sortes de mort. Il y a ceux qui meurent à l'expiration de leur vie, et ceux qui sont morts au sens spirituel du terme alors même qu'ils sont encore en vie.

L'âme ne trouve la paix et la joie que lorsque le corps suit ses conseils et se considère comme mort aux plaisirs de ce monde (prêt à tuer ses envies de matérialité non nécessaires), pour se consacrer entièrement au service d'Hachem.
[la joie est donc ce sentiment de plénitude où notre corps et âme sont à leur place, où nos actions extérieurs sont en phase avec notre vraie intériorité. ]
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra]

-> Telle est la stratégie du yetzer hara lorsqu'il incite l'homme à fauter. Tout d'abord, il le séduit par les attraits autorisés de ce monde. Une fois que son cœur se laisse prendre par ces plaisirs, il est déjà sous l'emprise du yétser ara.
Le yétser ara le pousse à satisfaire ses désirs, même au détriment des mitsvot et de la prière. "Pourquoi perdre son temps avec les mitsvot, alors que l'on pourrait s'amuser avec les plaisirs de ce monde?"
Ayant commencé sa descente dans le péché, il ne reculera devant rien pour satisfaire ses désirs.

Comme les démons qui font naître la peur dans le cœur des hommes, le yétser ara nous effraie en pensant à ce que nous pourrions perdre si nous ne tenions pas compte de ses conseils.
Les gens deviennent les fils du yétser ara lorsqu'ils concentrent tous leurs intérêts sur la poursuite des plaisirs de ce monde, et en ne pensant pas à se préparer pour le Monde à Venir.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra]

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-> La Torah nous dit que les Bné Israël ont mangé les cailles jusqu'à ce qu'elles leur "sortent du nez" (Béaaloté'ha 11,20).

Rabbénou Bé'hayé écrit à ce sujet ce qui suit :
"Tel est le sort de tous ceux qui sont attirés par les désirs de ce monde. Ils pleurent et se plaignent de ne pas avoir assez pour satisfaire leurs désirs. Ils méprisent et dégradent les recherches spirituelles.
En fin de compte, leurs désirs leur sortent par le nez, jusqu'à ce qu'ils descendent dans l'abîme.
Les plaisirs de ce monde semblent doux au premier abord. Le roi Shlomo les compare au miel et dit d'eux : " les lèvres de l'étrangère distillent du miel, et son palais est plus onctueux que l'huile" (Michlé 5,3)."

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-> Le Raavad (Baalé Néfech - chaar hakédoucha) écrit à ce sujet :
"Telle est la voie du yetzer hara. Il incite une personne à satisfaire ses besoins par des plaisirs autorisés.
Une fois qu'il s'est habitué à satisfaire tous ses désirs, elle est incapable de se contrôler lorsque les désirs autorisés ne sont pas disponibles. Il commencera par des interdictions mineures, puis continuera avec des interdictions de plus en plus sévères, jusqu'à ce que finalement rien ne s'oppose à lui.
Le yétser ara le convaincra de servir des idoles, de nier l'existence de D., de croire qu'il n'y a pas de Juge et pas de jugement, pas de Gan Eden, pas de Guéhinam et pas de vie après la mort ...
Nos Sages nous avertissent qu'une personne qui brise ses biens sous l'effet de la colère doit être considérée comme si elle avait adoré des idoles. Telle est la méthode du yétser ara : commencer par de petites choses pour finalement aboutir à l'idolâtrie."

"Si ton yétser ara vient à t'inciter à fauter, rends le heureux avec des paroles de Torah (sam'héou bédivré Torah)"
[midrach Béréchit rabba 4,7]

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-> Le yétser ara n'est qu'un messager d'Hachem. Son but ultime est également d'accroître et de répandre le nom d'Hachem dans le monde, comme tout ce qui existe dans la Création.
Sa méthode pour y parvenir consiste à nous attirer jusqu'aux limites absolues de nos capacités, jusqu'au point où nous sommes confrontés à un désastre spirituel et où il nous est presque impossible de résister.
Pourtant, à ce moment-là, si nous nous renforçons et résistons de toutes nos forces, nous recevons l'aide qu'Hachem nous garantit et, miraculeusement, nous sommes capables de vaincre le yétser ara.
Il en résulte une formidable révélation d'Hachem dans le monde (malgré la tentation/piège on reste fidèle à la volonté divine), et le yétser ara s'en va "heureux" d'avoir contribué à répandre le nom d'Hachem dans le monde.

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-> La Torah écrit (Béréchit 1,31) qu'à l'issue des 6 jours de création, Hachem a observé tout ce qu'Il avait fait et a constaté que c'était "très bon" (tov méod). Fait remarquable, le midrach (Béréchit rabba 9,7) rapporte qu'il s'agit d'une référence au yétser ara.
En effet, le yétser ara est l'outil qu'Hachem utilise pour s'assurer que l'homme remplit effectivement le but de la création. Sans lui, nous serions incapables d'apporter la reconnaissance et la révélation d'Hachem dans le monde. En effet, nous pouvons vraiment dire : "Voici, c'est très bon".

Les mitsvot d'une personne créent des anges qui défendent ses intérêts et chassent les forces du mal. [voir Pirké Avot 4,11 - et à l'inverse, nos fautes créent des anges accusateurs. ]

L'âme est considérée comme le père de ces anges, car sa sainteté surnaturelle leur donne du pouvoir. [voir Séfer haLikoutim - véZot haBéra'ha - chap.2 ]

Ces anges [défenseur] abattent les forces du mal.
Lorsqu'une personne accomplit une mitsva, la sainteté de son âme repose sur l'ange défenseur et repousse les forces du mal.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Noa'h]

Autrui & se lier pour l’éternité avec Hachem

+ Autrui & se lier pour l'éternité avec Hachem :

-> "L'homme a été créé uniquement pour se réjouir d'Hachem et pour se réjouir de l'éclat de la Chékhina, car il s'agit là du plaisir le plus vrai et le plus grand qui puisse exister.
Le lieu de ce plaisir, en vérité, est le monde à Venir car il a été créé exclusivement dans ce but.
Mais le chemin pour arriver à cette "destination choisie" se trouve dans ce monde."
[Ram'hal - Messilat Yécharim chap.1]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hesed - partie 2, chap.2) précise la condition pour que cela puisse se réaliser :
"Le fait que l'homme mérite ou non de se prélasser de la Gloire d'Hachem dans le monde à Venir dépend de son attachement à Hachem de toutes ses forces pendant qu'il est encore en vie, ce qui signifie qu'il doit s'attacher à Ses Attributs.
Tout au long de sa vie, l'homme doit s'efforcer d'acquérir les Attributs Divins, qui sont uniquement orientés vers la bonté et la bienveillance. Il méritera alors de rester pour l'éternité devant Hachem et d'assouvir le désir de son âme.
Cela n'arrivera pas à quelqu'un qui n'a pas vécu sa vie en essayant d'aider les autres. S'il agit à l'encontre des voies d'Hachem, comment est-il possible qu'il puisse enfin s'attacher à Hachem dans le monde à Venir?"

Yitro – A partir de quand a-t-il été possible de se convertir au judaïsme?

+++ Yitro - A partir de quand a-t-il été possible de se convertir au judaïsme?

"Yitro, chef de Midiyan, beau-père de Moché, avait appris tout ce qu'Hachem avait fait pour Moché et pour Israël, son peuple, qu'Hachem avait fait sortir Israël d'Égypte" (Yitro 18,1)

-> Rachi commente : "Yitro a entendu parler de l'ouverture de la mer Rouge et de la guerre contre Amalek".

Ces miracles ont incité Yitro à se convertir et à rejoindre le peuple juif.
Yitro n'a rejoint les Bné Israël qu'après l'ouverture de la mer Rouge, car le peuple juif n'acceptait pas de conversions jusqu'à cette époque.
Israël est devenu une nation lors de la sortie d'Egypte, mais la conversion n'était pas possible tant qu'ils n'étaient pas devenus la "nation sainte" d'Hachem.

Il est impossible pour un juif de devenir un non-juif. [même si un juif adoptait les croyances et les coutumes des non-juifs, il resterait toujours un juif]
Cependant, il est possible d'élever son statut et de devenir une personne "sainte". Lorsqu'ils ont reçu la Torah, les Israéliens ont acquis le statut de "nation sainte" d'Hachem. À ce stade, ils étaient plus qu'une simple nation, ils étaient désormais élevés au-dessus de toutes les autres nations, transformés en une espèce distincte et supérieure.
Ce nouveau niveau permettait aux non-juifs de se convertir au judaïsme, en raison du concept de "on peut s'élever en sainteté, mais on n'en descend pas" (ma'alin bakodech véén moridin).
Lorsqu'un non-juif devient juif, il s'élève en sainteté, mais un juif ne peut pas devenir un non-juif, car il descendrait en sainteté.

Le commentaire de Rachi selon lequel Yitro a entendu parler de l'ouverture de la mer Rouge et de la guerre avec Amalek avant de rejoindre les Bné Israel peut être expliqué par un midrach.
Selon une opinion du midrach (guémara Zéva'him 116a), le peuple juif est devenu la nation sainte d'Hachem après l'ouverture de la mer Rouge, et après ce miracle, il était désormais possible pour un non-juif de se convertir au judaïsme.
Jusqu'alors, le peuple juif avait toujours eu peur des égyptiens. Cette crainte les rattachait, au moins à un certain niveau, à l'impureté des égyptiens. Cependant, lorsque la mer Rouge s'est séparée, le peuple juif a été définitivement libéré de tout lien avec les égyptiens. Il acquiert à partir de ce moment une sainteté particulière, permettant à Yitro de se convertir au judaïsme et de s'élever en sainteté.

Cependant, le midrach apporte une autre opinion : Même après l'ouverture de la mer Rouge, le peuple juif n'a atteint cette sainteté spéciale qu'après la guerre contre Amalek.
En effet, l'existence de leur ennemi spirituel, Amalek, les a empêchés d'atteindre la sainteté. Ce n'est qu'après avoir vaincu Amalek que le peuple juif a atteint son statut spécial de nation sainte d'Hachem, ce qui a permis à Yitro de se joindre à lui en tant que converti.

Cependant, une 3e opinion dans le midrach affirme que Yitro n'a rejoint le peuple juif qu'après avoir entendu parler de la révélation au mont Sinaï. [Rachi ne cite pas cette opinion, car il est d'avis que Yitro est venu avant le don de la Torah.]
Cette opinion estime que le peuple juif n'a atteint son statut de nation sainte d'Hachem qu'en recevant la Torah sur le mont Sinaï, et que ce n'est qu'après cela qu'il a été en mesure d'accepter des convertis.

[Maharal - Gour Aryé - voir aussi Guévourot Hachem 43]

Les juifs surpassent les anges

+++ Les juifs surpassent les anges :

"L'ange de D. qui allait devant le camp se déplaça et alla derrière eux" (Béchala'h 14,19)

-> En raison de leur sainteté, les anges sont plus élevés que le peuple juif. Mais lorsque Hachem montre Son amour à la nation juive, celle-ci est plus élevée que les anges.

[ le Chla haKadoch (dans son Chné Lou'hot haBrit - Eter maamarot 2) écrit que d'une part, les anges sont plus raffinés et plus proches des royaumes supérieurs. En ce sens, ils sont plus saints.
Cependant, l'âme de l'homme est plus élevée que celle d'un ange, et en ce sens, l'homme est plus élevé.
Lorsque Hachem montre son amour au peuple juif malgré ses défauts, il se concentre sur la pureté de son âme. ]

Lors de l'ouverture de la mer Rouge, Hachem a exprimé son amour pour le peuple juif malgré ses défauts, et en ce sens, le peuple juif a surpassé les anges.

C'est le sens profond du verset "L'ange de D. qui allait devant le camp se déplaça et alla derrière eux".
Cela fait allusion au fait que les anges, qui se trouvaient normalement sur un échelon spirituel plus élevé que le peuple juif, se sont trouvés plus bas que lui lors de l'ouverture de la mer Rouge, car c'est là que D. a manifesté Son amour pour le peuple juif.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Dans ce monde, les anges sont normalement à un niveau spirituel plus élevé que le peuple juif, mais lorsque D. nous montre Son amour, notre niveau spirituel dépasse celui des anges.

Guéoula : Tichri ou Nissan

+ Guéoula : Tichri ou Nissan :

-> Le guémara (Roch Hachana 10b) rapporte un désaccord entre Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua concernant le mois au cours duquel le peuple juif sera délivré à l'avenir.
Un sage (Rabbi Yéhochoua) soutient que la guéoula aura lieu en Nissan, tandis que l'autre (Rabbi Eliezer) est d'avis qu'elle se produira en Tichri.

Tichri (תשרי) est un mois de jugement, comme l'indique le fait qu'il est épelé en commençant par la dernière lettre du alef-beit (ת), puis l'avant-dernière lettre (ש), et ainsi de suite, dans l'ordre inverse (décroissant) du alef-beit.
En revanche, la séquence normale (croissance) du alef-beit fait allusion à la bonté et à la miséricorde. Nissan est également appelé "le mois du printemps", et le mot pour "printemps" (אביב) commence par les lettres de l'alef-beit dans son ordre normal.
Nissan est donc un mois de miséricorde, comme le montre le fait que D. a utilisé Son attribut susmentionné de bonté abondante pour délivré le peuple juif [en Egypte] au cours de ce mois.

C'est là le cœur de l'argument susmentionné dans le Talmud. Le sage qui affirme que le peuple juif sera délivré à Tichri soutient que même à Tichri, mois de jugement, le peuple juif sera jugé digne d'être délivré, puisque tous le servent. Cela implique toutefois que si, à D. ne plaise, ils sont jugés insuffisants, ils ne seront pas délivrés.

En revanche, le sage qui affirme que le peuple juif sera délivré en Nissan, mois de la miséricorde, soutient que même si le peuple juif se trouve au niveau le plus bas et n'est pas digne d'être délivré, Hachem le délivrera grâce à Son abondante miséricorde et à Sa bonté.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 13,4]

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-> Le rabbi de Berditchev fait un commentaire similaire (Kédouchat Lévi - Tazria 12,2) :
Si la guéoula finale arrive, rapidement de nos jours, par un réveil d'en bas (par nos mérites, bonnes actions), alors la guéoula aura lieu au mois de Tichri. Bien que ce mois soit dominé par le jugement (voir Tikouné Zohar 35), nous n'avons pas à craindre que l'ange Accusateur, l'Attribut de la justice/Rigueur, nous accuse d'être indignes de la guéoula puisqu'elle viendra, si D. le veut, à la suite du réveil d'en bas et que nous l'aurons donc méritée.
Mais si la guéoula se produit à la suite de l'abondante compassion d'Hachem, elle aura lieu spécifiquement au mois de Nissan, lorsque les jugements sévères ne prévalent pas du tout et nous n'avons donc pas à craindre que l'ange poursuivant nous accuse d'être indignes.

Cette qualité de Nissan est en allusion dans son l'autre nom de ce mois qui est "le mois du printemps" ('hodech aviv - Bo 13,4). Le mot pour "printemps" (אָבִיב - aviv) commence par les deux premières lettres de l'alef-beit, dans l'ordre.
En revanche, les trois premières lettres du mot "Tichri" (תשרי) contiennent les lettres de l'alef-beit dans l'ordre inverse.
En effet, Nissan est une période où la lumière directe (croissante), correspondant au 'hessed (bonté) prédomine, tandis que Tichri est un mois où la lumière de retour (inverse/décroissant), indiquant le jugement, prédomine.

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+ Il y a des jours propices où D. accorde Sa bonté à la nation juive et révèle Son amour pour elle.
Le jour le plus propice est celui de Pessa'h (au mois de Nissan).
C'est pourquoi la Torah dit spécifiquement : "Ce jour-là" (bayom aou - Béchala'h 14,30), c'est-à-dire "en ce jour propice, précisément, Il a sauvé le peuple juif [en Egypte] et lui a révélé Son amour".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 14,30]

=> Pessa'h (au mois de Nissan) est une période propice à la manifestation de l'amour de D. à notre égard (peu importe que nous soyons méritants ou pas).

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-> b'h, autres divré Torah sur ce sujet de guéoula propice en Tichri et Nissan : https://todahm.com/2017/08/01/la-gueoula-plus-propice-en-tichri-ou-en-nissan

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-> Le jour de Souccot, nous lisons la Haftarah de la guerre de Gog et Magog, et le Tour (Ora'h (Haïm - siman 490) cite le rav 'Haï Gaon qui explique que c'est parce que la guerre commencera à Souccot, et que la résurrection des morts, lorsque les morts reviendront à la vie, aura lieu à Pessa'h.

La lumière des chaloch régalim

+ La lumière des chaloch régalim :

-> Les 3 fêtes (chaloch régalim) : Pessa'h, Shavouot et Souccot sont le moyen par lequel la lumière de D. illumine l'année entière dans les trois dimensions de l'espace, du temps et de l'âme. [voir Séfer Yétsira 3,5]
Pessa'h accomplit cela dans la dimension du temps, puisque la distinction entre le levain ('hamets) et la matsa dépend du bref temps qu'il faut pour parcourir l'unité de distance connue sous le nom de mil.
Shavouot réalise cela dans la dimension de l'âme, puisque Shavouot commémore notre réception de la Torah.
Souccot accomplit cette transmission dans la dimension de l'espace grâce à la mitsva d'habiter dans la soucca.
Ces fêtes influencent toute l'année entière.

Il est possible d'attirer l'éclat divin qui brille pendant ces fêtes dans les jours de semaine ordinaires de l'année. Comment?
- en renforçant notre foi dans les miracles, nous étendons l'influence de Pessa'h ;
- en acceptant la Torah, nous attirons la luminosité de Shavouot ;
- et lorsque nous nous repentons et que nos fautes sont pardonnées, nous répandons la lumière de Souccot, qui est le point culminant des jours de crainte, lorsque nous recevons l'expiation de nos fautes.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 13,10]