Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La mitsva de la réprimande

+ La mitsva de la réprimande (to'hakha) :

-> "Tu dois sûrement réprimander ton prochain (litt. réprimandez, vous devez réprimander - hokhéa'h tokhia'h), et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Selon la guémara (Arachin 16b) :
D'où savons-nous que celui qui voit son prochain faire quelque chose de déshonorant est tenu de le réprimander?
C'est ce qui est écrit : "Réprimandez, vous devez réprimander." Si on l'a réprimandé et qu'il n'a pas écouté, on en déduit qu'il faut retourner le réprimander à nouveau.

-> Le Rambam (Sefer haMitsvot - commandement positif n°205) écrit :
Il nous a ordonné de réprimander un pécheur ou celui qui voudra pécher, et de l'arrêter verbalement.
[...]
Il ne nous est pas permis de dire : "Je ne pécherai pas ; et si quelqu'un d'autre pèche, c'est entre lui et Hachem". Cette [attitude] est contraire à la Torah.
Au contraire, il nous est commandé de ne pas transgresser, ni de permettre à un autre juif de transgresser.
Si une personne se prépare à transgresser, chaque individu est tenu de l'avertir et de l'empêcher de transgresser.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chaar I,50) enseigne :
Il est écrit : "Tu dois sûrement réprimander ton prochain et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui". Nous voyons que celui qui ne le réprimande pas sera puni à cause de ses péchés.

-> Selon le Chla haKadoch (Vavé Ha'amoudim - chap.27) :
La réprimande est un commandement positif, comme il est écrit : "Tu dois sûrement réprimander ton prochain." Il s'agit d'une mitzvah extrêmement importante (raba bim'od).

-> Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haim - Pirké Avot 2,1) :
Tout le monde pense que la mitsva de la réprimande (to'hakha) n'a été commandée qu'aux orateurs et aux rabbins. La vérité est que [cette attitude] est corrompue, puisque cette mitsva [incombe] à chaque juif. Même une personne simple qui observe un mauvais trait de caractère chez son ami doit le réprimander.

-> Le Pélé Yoets (394) écrit :
Faire des reproches est l'un des 248 commandements positifs, comme il est écrit (Vayikra 19:17) : "Tu réprimanderas ton prochain et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui"
Chaque juif est tenu de respecter cette mitsva.
Ce n'est pas comme le pensent de nombreux ignorants que cette mitsva n'a été donnée qu'aux érudits de la communauté. Au contraire, chaque personne juive est tenue de réprimander son collègue lorsqu'elle le voit pécher ou négliger une mitsva.
Cette obligation pèse davantage sur les gens ordinaires, car leurs paroles peuvent avoir un impact plus important que celles de l'érudit. Lorsque l'érudit corrige les gens, ils peuvent répondre : "Personne d'autre ne peut se montrer à la hauteur de cet érudit vertueux ..."
De plus, le savant n'est généralement pas à proximité des masses pour observer leurs actions. Ce n'est pas le cas de ceux qui font partie des cercles sociaux d'une personne. Lorsqu'un collègue fait un reproche, il doit dire : "Mon frère, ne fais pas le mal. J'ai aussi [très] envie de faire ce que tu fais, mais j'ai peur de pécher et de subir le jugement d'Hachem. Pourquoi ne pas nous préoccuper de l'honneur de notre Créateur ... et de notre propre destruction?"
Quand on s'exprime avec des mots comme ceux-là, ils ont un impact.

<--->

-> La guémara (Shabbath 119b) nous rapporte :
Jérusalem n'a été détruite que parce que [les habitants] ne se sont pas réprimandés les uns les autres.

-> Le Noa'h Weinberg fait remarquer :
Une réprimande révèle l'expression de la réalité qui nous regarde droit dans les yeux.

<--->

-> Il est écrit dans la guémara (Arachine 16b) :
Rabbi Tarfon a dit : "Je serais étonné qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui accepte les réprimandes, car si on lui dit : "Enlève le grain d'entre tes yeux", il répondra : "Enlève la poutre d'entre tes yeux"!"
Rabbi Elazar ben Azaria a dit : "Je serais stupéfait qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache délivrer une réprimande !".

-> Le 'Hazon Ich (Yoré Déa 2:28) enseigne :
[Le Chafetz Chaim] a écrit à la fin du Séfer Ahavat 'Hessed au nom du rav Molin qu'il existe une mitsva d'aimer les réchaïm pour cette raison [qu'ils sont considérés comme irréprochables].
Il cite la réponse du Maharam Lublin selon lequel pour nous [dans le monde d'aujourd'hui, quelqu'un qui a fauté, même s'il a été réprimandé, doit être considéré] comme s'il n'avait pas encore reçu de réprimande, car nous ne savons pas comment réprimander et nous considérons donc [ceux qui ont pu fauter] comme s'ils étaient irréprochables.

-> Il est écrit dans Michlé (10,20) :
La langue du juste est de l'argent de choix ; le cœur du racha vaut peu.

-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 10,20) commente :
Je serais étonné qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache faire une réprimande, car [un fauteur] n'écoutera pas si quelqu'un le châtie durement et le dénigre en disant : "Comment as-tu pu faire cela..." et le dénigre ainsi.
En revanche, le juste qui sait réprimander vient avec des mots positifs et attire les gens vers la Torah lorsqu'ils l'écoutent, car tout le monde attend avec impatience [d'entendre parler d'éthique et de Torah de sa part] comme Aharon qui aimait la paix et la recherchait et les rapprochait de la Torah.
C'est [ce que le verset veut dire lorsqu'il compare la langue des justes à] de l'argent de choix. Tout comme tout le monde court après l'argent de qualité, tout le monde court après la langue réprobatrice du juste, car tout le monde accepte [la réprobation] de sa part et il est agréable aux gens.

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,8) écrit :
Au début, une personne qui fait des reproches à son prochain ne doit pas lui parler durement jusqu'à ce qu'il en soit gêné ... C'est ce que nos Sages ont dit : "Devrais-tu le réprimander au point que son visage change de couleur?" La Torah dit : "Tu ne dois pas supporter un péché à cause de lui" = de cela, nous apprenons qu'il est interdit à une personne d'embarrasser un [autre] juif.

[d'une certaine façon de même que la mitsva de l'étrog faite sur un étrog volé n'a pas de valeur (mitsva faite sur le dos d'une avéra), de même lorsqu'on fait la mitsva de réprimander en faisant du mal intérieur à autrui, cela n'a pas plus vraiment de valeur.
Ainsi, à l'image d'une opération où l'on va prendre de grandes précautions pour ne pas faire mal à une personne, de même nous devons être très délicat, lui dire des paroles d'appréciation, d'encouragement, attendre le bon moment, pas devant tout le monde, ... pendant qu'on l'opère (notre réprimande).
Si autrui est à la moindre blessure à son amour-propre, alors l'opération aura ratée. ]

-> Le Or'hot Tsadikim (chaar aava) enseigne :
Il y a beaucoup à gagner à s'engager auprès des autres avec affection et amitié. Il y a un bénéfice pour ce monde et un bénéfice pour le monde à Venir ...
Le bénéfice pour le monde à Venir est que lorsqu'une personne est aimée de tous, elle acceptera ce qu'elle a à dire et elle aura la capacité de la réprimander pour qu'elle s'amende.

-> Selon le Tiféret Israël (sur Pirké Avot 1,12) :
lorsque vous réprimandez les gens, veillez à protéger leur amour-propre. Il ne doit pas être prononcé avec colère mais avec douceur et encouragement, comme un père qui est miséricordieux avec son fils.
C'est le seul moyen de rapprocher les gens de la Torah, car une personne n'acceptera pas les conseils de quelqu'un qui la déteste. Il n'écoutera qu'une personne [dont il sent] qu'elle l'aime et se soucie de lui.

-> Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Kéter Roch 143) :
La réprimande ne doit pas être prononcée avec dureté, car les mots durs ne sont pas pris en compte.
Elle doit plutôt être exprimée avec douceur. Si une personne est totalement incapable de parler doucement, elle est dispensée de donner une réprimande

-> Le rav El'hanan Grunberger commente :
L'objectif de la réprimande est d'aider les juifs à améliorer leur vie en corrigeant leurs erreurs et en les rapprochant de la Torah et des mitsvot. Puisqu'il existe différentes manières d'y parvenir, il faut évaluer si délivrer la réprimande est, en fait, la manière la plus efficace d'atteindre le résultat souhaité.
Si une personne n'est pas en mesure de remplir les conditions pour délivrer la réprimande, un sourire chaleureux, une conversation agréable ou une invitation pour le Shabbat peuvent également permettre d'atteindre le but ultime du kirouv.
[parfois en faisant une remarque indirecte (ex: je viens d'apprendre qu'il faut mieux ...), en montrant l'exemple, ... peuvent permettre d'éviter de blesser l'autre. ]

-> Il est écrit dans les Chéélot ou Téchouvot du Avné Nézer (Yoré Déa - 127) :
S'il est évident que [le celui qui a fauté] ne tiendra pas compte [de la réprimande] et qu'il transgressera de toute façon, alors il n'y a pas de concept de responsabilité entre juifs. Il est donc interdit de le réprimander car cela ne fera qu'augmenter sa responsabilité en matière de punition.
[avant il fautait sans le savoir, maintenant il faute en sachant que c'est interdit, ce qui est plus grave. Ainsi, il faut mieux ne rien dire si on sait qu'il ne va pas changer. Plutôt prions Hachem pour cela, et laissons la porte ouverte au cas où il soit un jour davantage réceptif. ]

<--->

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 54,3) :
Rabbi Yossi bar 'Hanina a déclaré : "La réprimande mène à l'amour, comme il est dit : 'Réprimande le sage et il t'aimera' (Michlé 98)".
C'est l'approche de Rabbi Yossi bar 'Hanina qui a déclaré : "Tout amour qui n'est pas accompagné de réprimande n'est pas vraiment de l'amour."
Reich Lakich a dit : "La réprimande mène à la paix ... toute paix qui n'est pas accompagnée de réprimande n'est pas la paix."

Le rav El'azar Grunberger explique : Pourquoi selon Rabbi Yossi bar 'Hanina, l'amour dépend-il de la composante de la réprimande? L'explication doit être que le véritable amour que l'on porte à autrui exige de toujours veiller à son bien-être et à son amélioration, ce qui conduirait inévitablement à une réprimande constructive, augmentant ainsi l'amour entre eux.
[on doit faire attention à ce que notre réprimande soit 100% pour le bien d'autrui, et non pas motivé par une envie de supériorité (inconsciemment on peut penser : lui n'agit pas bien, donc moi je suis quelqu'un de bien (car mieux que lui), et en plus je fais des réprimandes! L'être humain aime bien abaisser l'autre, pour mieux se sentir plus relevé. Cela est plus simple que de faire les efforts pour s'améliorer soi-même, et surtout on n'a pas tous les mêmes domaines sur lesquels on doit travailler son caractère. ]

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,7) écrit :
Lorsque quelqu'un fait des reproches à son prochain, que ce soit à cause d'un [tort commis] contre lui ou à cause d'une affaire entre son prochain et D., il doit le réprimander en privé. Il doit lui parler avec patience et douceur, en l'informant qu'il ne fait ces déclarations que pour le bien-être de son collègue, pour lui permettre de mériter la vie du monde à venir.

-> Le rav Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Vayétsé 29,11) enseigne :
Celui qui fait une réprimande doit aimer celui qui a fauté au moment où il le réprouve.
Nous ne pouvons pas réprimander un pécheur lorsque cela l'humilie ... il ne s'agit pas seulement d'une violation de l'embarras des autres, mais une telle réprimande ne constitue même pas un accomplissement de la mitsva de réprimande, puisqu'elle n'a pas été prononcée par amour.
[ainsi la mitsva de réprimande doit être basée sur l'amour, l'attention et la considération pour la personne à laquelle on s'adresse, sinon elle n'en est pas (voir ça peut être une avéra de blesser autrui). ]

-> Selon le 'Hazon Ich (Yoré Déa 2:16)
Dans la situation actuelle (où notre génération à beaucoup baissée spirituellement par rapport aux précédentes), nous sommes obligés de ramener [les non-observants] à la lumière [de la judaïcité] avec des "liens d'amour" au mieux de nos capacités [ce qui est le moyen approprié de réparer le monde à notre époque].

[ainsi, à notre génération à la différence de par le passé, il faut approcher les réprimandes avec beaucoup d'amour, plutôt qu'une remontrance sévère.]

<----------->

-> b'h, également sur le sujet de la réprimande : https://todahm.com/2021/09/10/la-reprimande

La signification de la prière est qu'elle est une connexion et un attachement ; à travers elle, l'homme peut se connecter à Hachem.
L'homme est fini, tandis qu'Hachem est infini. Il en ressort donc que par la prière, l'homme s'élève du niveau du fini au domaine de l'infini.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi]

<--->

Le rabbi de Berditchev commente le verset (Chémot 2,25) ainsi :
-> "vayar Elokim ét Bné Israël" = Hachem a vu qu'ils avaient crié ;
-> "vayéda Elokim" = le terme "vayéda" peut dire " connaître", mais également se connecter/lier, comme dans : "véa'Adam yada ét 'Hava ichto" (Béréchit 4,1). [yada = fait référence à l'intimité dans un couple, où ils sont le plus intimement liés. ]
=> Ainsi, le verset nous enseigne qu'en Egypte le peuple juif a crié d'une manière qui a formé un pont vers l'infini, permettant à Hachem de se connecter à leur douleur et d'être ému pour les aider (vayéda Elokim).

[ainsi, lorsque nous prions de tout notre cœur et de toute notre âme, avec une supplication déchirée et authentique comme un fils devant son père, nos paroles forment un pont entre notre monde fini et l'infini. Par ce portail, Hachem descend dans notre douleur et répond par un salut rapide.]

Faire du ‘hessed & étude de la Torah

+ Faire du 'hessed & étude de la Torah :

-> Le 'Hazon Ich a dit à un talmid 'hakham s'interrogeant s'il valait mieux consacrer son temps de 'hessed à plutôt étudier la Torah :
"Si tu veux de la clarté dans l'apprentissage de la Torah, le moyen d'y parvenir est de faire du 'hessed. Votre 'hessed ... est le meilleur investissement que vous puissiez faire.
La Torah n'est pas un exercice intellectuel ; c'est une question d'âme. Plus l'âme (néchama) d'une personne est élevée et purifiée, plus elle sera capable d'absorber la Torah.
Votre effort [dans le 'hessed] garantira votre succès dans l'apprentissage, et non pas l'inverse."

-> Le 'Hazon Ich enseigne :
"D. préserve de penser que la Torah est une sagesse comme les autres. Elle est la conscience (le néféch) même de chaque juif.
Lorsque ce néfech grandit en chacun, par l'accomplissement d'actes de 'hessed (faire du bien à son prochain) notamment, il est apte à recevoir encore plus de Torah. Et on ne perd rien en retour, bien au contraire."

<--->

-> Une autre fois, le 'Hazon Ich répondit à un étudiant en yéchiva :
La guémara (Shabbath 105a) explique que le mot "Anochi" est un acronyme de "Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah] (Ana nafchi katavit yaavit).
Le Ram'hal explique qu'Hachem s'est, pour ainsi dire, inscrit Lui-même dans les lettres de la Torah.
Le Ramban (intro de son commentaire sur la Torah) établit que la Torah est une longue chaîne de Noms d'Hachem.

Si l'on considère que la Torah est une entité spirituelle, comment une personne faite de chair et de sang peut-elle entrer en relation avec un objet éternel et étranger à ce monde?
Ce type de connexion n'est possible que lorsque l'âme d'une personne a affiné son corps. Cela se produit lorsqu'il ne cède pas à ses désirs matériels et s'engage dans autant d'activités spirituelles que possible. Votre 'hessed est en train de raffiner votre âme.

Par conséquent, votre implication dans le 'hessed n'est pas une contradiction avec l'apprentissage de la Torah. Au contraire, c'est la façon dont tu atteins une acquisition de la Torah. Ce n'est qu'alors que la Torah ne fera plus qu'un avec vous.
Il en va de même pour chacun d'entre nous. Sinon, nous ne sommes que des âmes dans lesquelles on aurait chargé des livres saints.

<--->

-> Le rav 'Haim Kanievsky souligne : "Tous les temps d'apprentissage ne sont pas égaux, et si vous voulez magnifier vos réalisations en matière de Torah, le meilleur moyen d'y parvenir est le 'hessed."
[rapporté par le rav Michel Yéhouda Lefkovitz]

-> Il est écrit : "Alors, tu prendras plaisir en Hachem" (az titanég al Hachem - Yéchayahou 58,13).
Ce verset ne fait pas seulement allusion au monde à venir, mais également à ce monde. Et le plaisir principal est de faire du 'hessed aux autres.
[rav Meir 'Hadach]

-> La santé spirituelle de la nation juive peut être mesurée en évaluant notre compassion pour les autres.
Le véritable perfection (chlémout) comporte 3 aspects : une personne doit être shalem (en paix) avec les autres, avec elle-même et avec son Créateur. [Maharal]
Vivre de manière égoïste nous éloigne de tout ce qui est saint. La Présence Divine ne s'installe sur nous que lorsque nous sommes unis pour prendre soin les uns des autres. À ce moment-là, Il est notre Roi, et nous sommes Son peuple. [rabbanit Feldbrand]

Tout comme une structure solide a besoin d'un soutien fiable, chacun d'entre nous a besoin d'une base solide pour nous aider dans nos voyages à travers la vie. La michna des Pirké Avot nous informe que nous sommes soutenus par la puissance de la Torah, de la avodah (prière) et des guémilout 'hassadim ('hessed). Si l'une de ces fondations est faible, notre structure [personnelle et collective] s'effondrera. Elle n'aura pas la capacité de nous propulser vers le Gan Eden.
[voir aussi : https://todahm.com/2021/04/25/la-torah-une-mitsva-entre-lhomme-et-lui-meme ]

-> La guémara (Avoda Zara 17b) rapporte :
Rav 'Hananya ben Téradiyon, l'un des 10 martyrs tués par les Romains, a dit à Rabbi Elazar ben Prata : "Je n'ai pas été épargné [de devoir mourir] parce que je n'ai fait qu'apprendre la Torah, alors que toi tu as été épargné parce que tu as appris la Torah et que tu t'es consacré aux guémilout 'hassadim ('hessed)".
=> Rav 'Hananya ben Téradiyon était un gabbaï tsédaka, et pourtant cette guémara nous dit qu'il estimait ne pas avoir fait assez de 'hessed pour mériter le salut.

-> Le géant en Torah, le rav Isser Zalman Meltzer a dit : "Qui dit que je gagnerai mon Gan Eden pour mes livres de Torah? Il est fort probable que mon passeport pour le Gan Eden sera de mes actes de 'hessed".

<--->

-> Un étudiant en Torah avait un compagnon d'étude très faible à qui il fallait répéter de nombreuses fois les choses. L'étudiant passait beaucoup de temps à expliquer des connaissances simples à cette personne, et il pensait qu'il aurait pu exceller s'il étudiait avec d'autres compagnons d'étude ('havroutot).

Il fit part de ses interrogations au Steipler, qui lui répondit que ce 'hessed qu'il prodiguait à son compagnon d'étude serait récompensé par une compréhension plus rapide et plus élevée de ce qu'il étudiait avec d'autres 'havroutot.
Il ne fallait donc pas abandonner son faible partenaire.

<--->

-> "Une personne qui étudie la Torah fait un grand acte de bonté aux juifs"
[le 'Hazon Ich]
[voir aussi : https://todahm.com/2021/09/10/etudier-la-torah-faire-du-bien-a-son-prochain ]

-> Quiconque se consacre uniquement à la Torah, sans pratiquer des actions de bonté (guémilout 'hassadim), est semblable à un homme sans D.
[rav Houna - guémara Avoda Zara 17b]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : https://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain

Se réjouir de ce que l’on a

+ Se réjouir de ce que l'on a :

-> "L'homme a été créé pour tirer du plaisir d'Hachem" (Ramh'al - Mesilas Yeshorim, chap.1).
Selon le rav Nathan Tsvi Finkel (Ohr haTsafoun vol.3), roch yéchiva de Slobodka, ce plaisir ne se réfère pas seulement à l'au-delà, mais aussi à ce monde.
Chaque personne est entourée d'un potentiel illimité de plaisir et de jouissance. Le monde, avec tous ses détails, est une source de plaisir. Les expériences d'une personne dans les domaines physique et spirituel lui donnent le potentiel d'un bonheur sans fin.
Ce qui détruit ce potentiel, c'est que nous nous habituons à ce que nous avons déjà et que nous considérons les choses comme acquises. Nous ne tirons pas la grande joie et le plaisir illimité que le monde naturel pourrait nous procurer parce que nous nous habituons à ses vues et à ses expériences.
Afin de nous faire ressentir émotionnellement la bonté d'Hachem, les Sages ont prescrit des bénédictions quotidiennes.
[d'une certaine façon, les bénédiction sont là pour cesser de prendre tout pour acquis, et avoir un regard nouveau où l'on apprend ce que l'on a (ex: on peut boire un bon verre d'eau!)]

-> Lorsque l'on apprend à remercier [Hachem] pour la lumière, le vent, la lune, la nuit, la pluie, le processus d'élimination des déchets, la capacité d'entendre, de sentir et de goûter, le pouvoir de la parole, un logement, un lit, des chaises et une table, l'eau, chaque type de nourriture, la parenté et la paix, ces éléments et d'innombrables autres, contribuent à notre sentiment général de bonheur/joie.
[rav Avigdor Miller]

-> Ailleurs, le rav Nathan Tsvi Finkel (Tnouat haMoussar - vol.3) écrit également :
"Lorsque nous possédons quelque chose depuis longtemps, nous le considérons généralement comme acquis. Depuis le jour de notre naissance, nous avons respiré de l'air et vu la lumière du soleil. et la beauté de la nature. Nous avons la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat et le toucher depuis si longtemps que nous avons perdu l'habitude de les apprécier. Nous prenons nos plaisirs quotidiens et nos réalisations intellectuelles pour acquis."

D'où (Ohr haTsafoun vol.3) son conseil : "Prenez l'habitude de regarder le monde comme si vous aviez été créé aujourd'hui. Imaginez mentalement que vous venez au monde pour la première fois et observez tout avec une certaine fraîcheur. Cet exercice peut transformer la banalité en une expérience passionnante."

-> Le rav Israël Salanter exprimait souvent des sentiments de grande joie à propos du bénéfice qu'il tire du soleil qui brille et qui aide l'humanité de tant de façons.
Le rav Moché Rosenstein demandait : "Pourquoi les autres personnes ne ressentent-elles pas la même joie que le rav Salanter?" La raison principale est que les gens se sentent plus heureux lorsqu'ils possèdent quelque chose qui manque aux autres. Lorsque tout le monde a la même chose, les gens n'ont pas l'impression d'avoir quelque chose de spécial.
Le rav Salanter ressentait un grand amour pour les autres. Par conséquent, le fait que les autres en profitent également augmentait son plaisir. De la même manière qu'une personne ressent plus de plaisir lorsque ses enfants ont également du plaisir, une personne qui aime sincèrement les autres ressent un plaisir accru lorsque les autres en bénéficient également.
[rabi Yaakov Neuman - Darké Moussar]

-> Lorsqu'une personne est malade, elle souhaite vivement guérir. Ellle s'imagine que lorsqu'elle sera guéri, elle ressentira une joie/bonheur constant. Mais peu après sa guérison, elle considère sa bonne santé comme un acquis, une chose due/normale.
[...]
Le principal désir de chaque personne est de vivre une vie de bonheur. C'est la motivation sous-jacente des divertissements tels que les jeux et la musique.
Pourquoi l'art de se réjouir de l'absence de préjudice potentiel serait-il inférieur à l'art d'apprécier la musique? La personne qui peut ressentir de la joie parce qu'elle n'est pas malade ou blessée vit une vie heureuse.
[rabbi Sim'hat Zissel Ziv - 'Hokhma ouMoussar - vol.2]

-> Le Rambam (Yessodé haTorah 2,2) écrit que la façon d'atteindre l'amour d'Hachem est de se concentrer sur Ses actes et Sa création, en prenant conscience de Son infinie Sagesse.
Plus nous apprécions la complexité et la beauté du monde, plus nous apprécierons Hachem.
[on prend tellement tout pour acquis, pour naturel, qu'on passe à côté d'une vie où l'on a de la gratitude et de l'appréciation pour toutes les petites choses du quotidien que Hachem met en place pour nous.
Si on attend que les miracles extraordinaires, que tout soit parfaitement comme je veux, ... alors on se prive d'une vie joyeuse.
Un exemple frappant est que lorsqu'un a un enfant après des années d'attente on est fou de joie, on fête cela beaucoup, mais par contre quelqu'un qui a un enfant rapidement se dit que c'est la normalité (c'est rien d'extraordinaire, c'est la vie!), et ne va pas remercier davantage Hachem, de lui avoir évité des années d'angoisse et des moments sans le plaisir d'avoir un enfant. Or, cela devrait être l'inverse : je devrais être fou de joie, encore bien plus lorsque tout se passe comme il faut!
Cela est transposable dans beaucoup de domaine de la vie. (ex: je suis en bonne santé, et bien d'une certaine façon je devrais être encore plus heureux que quelqu'un qui s'en sort d'une grave maladie, car Hachem me l'a évité!) ]

-> Toute personne vivant aujourd'hui bénéficie de conforts et de plaisirs qui n'existaient pas dans le passé. Toutes les dernières inventions et découvertes technologiques nous servent à un degré remarquable. Pour tout cela, nous devrions être pleins d'appréciation et de gratitude.
[Na'hlat Yossef - Torah]

<--->

-> Chaque fois que votre esprit est libre, faites un effort conscient pour vous concentrer sur le bien que Hachem vous a accordé.
['Hovot haLévavot 10,7]

-> Profitez de chaque occasion pour prendre conscience de la bonté d'Hachem. Cette prise de conscience vous motivera à imiter Hachem et à faire de l'attribut de la bonté une partie intégrante de votre personnalité.
[rabbi Mordechai Gifter - Pirké Torah - vol.2]

-> Le point de vue de la Torah est que Hachem crée constamment le monde entier et tout ce qu'il contient pour chaque individu. Ce concept a le potentiel de donner à une personne un immense plaisir. Réfléchissez-y un instant.
Hachem, Créateur et soutien de l'univers, crée constamment pour nous le soleil, la lune et tous les autres phénomènes du monde. Il nous accorde constamment la vie et, à chaque seconde, il répond à vos besoins. [rabbi Nathan Tsvi Finkel - Tnouat haMussar - vol.3]

-> Chaque fois que vous avez un plaisir, même minime, comme un petit profit, soyez reconnaissant à Hachem. Chaque jour, nous avons de nombreuses occasions de ce genre qui sont facilement négligées.
Ce sont des leçons pour enseigner la conscience de la Divine Providence d'Hachem.
[rabbi Shlomo Finesilver - Hachlamat haMidot - chap.9]

-> Le rav Moché Schwab avait de nombreuses photos de ses enfants et petits-enfants sur les murs de sa maison. Lorsqu'on l'interrogeait à ce sujet, il répondait : "Je veux me souvenir constamment de la grande bonté dont Hachem m'a comblé".

<--->

-> Si vous maîtrisez la capacité d'imaginer votre vie sans tout ce que vous avez actuellement, vous apprécierez ce que vous avez à un tel point que vous vivrez une vie de joie constante.
Si vous étiez perdu dans un désert sans eau ni nourriture et que vous trouviez ensuite du pain, vous apprécieriez ce pain plus que vous n'apprécieriez habituellement le plus somptueux des repas.
Le rav Simcha Zissel ('Hokhma ouMoussar - vol.2) écrit qu'il a personnellement vécu une telle expérience, et c'était comme vivre au paradis. Vous serez toujours en mesure de ressentir cette joie si vous vous entraînez à utiliser votre esprit avec sagesse.

Passez quelques minutes à imaginer ce que ce serait si vous n'aviez absolument rien : pas de famille, pas d'amis, pas de possessions, pas d'argent du tout, pas de connaissances, pas d'yeux, d'oreilles, de mains, de pieds - absolument rien. Continuez ainsi jusqu'à ce que vous le ressentiez réellement. Puis imaginez-vous en train d'obtenir ce que vous avez actuellement, un objet à la fois.
[d'après le rav Mordé'haï Gifter - Pirké Emouna]

-> Chaque jour, nous éprouvons des centaines de petits plaisirs dans les aspects matériels et spirituels de notre vie. Nous pouvons apprendre à nous concentrer sur tous ces événements courants et à reconnaître la bonté d'Hachem.
[Steïpler - Birkat Peretz]

[si notre joie dépend des petites choses/attentions d'Hachem alors nous nous octroyons le fait d'être constamment heureux, mais si nous la faisons dépendre uniquement de grandes réalisations, alors cela ne sera qu'occasionnel.
Le problème c'est que naturellement nous percevons des choses comme n'allant pas "comme je le veux" ce qui génère une certaine tristesse, et pour contrebalancer cela, il nous faut alors pleins de choses qui vont clairement bien pour nous. On y arrive en prenant le temps d'apprécier toutes les petites choses que Hachem fait pour nous au quotidien. ]

<---->

-> Peu importe ce que vous avez, vous pouvez toujours éprouver un plaisir durable qui ne dépend que de vous et de personne d'autre.
[rabbi Sim'hat Zissel Ziv - 'Hokhma ouMoussar - vol.2]
[on garde toujours une maîtrise sur la façon (positive ou négative) dont nous abordons les choses que Hachem nous envoie dans la vie. ]

-> Celui qui profite de ce qu'il a, qu'il ait beaucoup ou peu, sera comme s'il assistait constamment à des fêtes. Il sera toujours de bonne humeur.
À l'inverse, une personne qui se concentre sans cesse sur ce que les autres ont et sur ce qui lui manque souffre constamment.
[Métsoudat David ; Michle 15,15]

-> Les personnes qui se concentrent sur ce qui leur manque sont aveuglées par ce qu'elles ont. Alors qu'elles pourraient et devraient être extrêmement heureuses grâce aux éléments positifs de leur vie, elles continuent à penser à ce qui leur manque.
['Hovot haLévavot -Section 2 ; rabbi Yossef Leib Bloch -Shiouré Daat]
[Il vous manquera toujours des choses que nous aimerions avoir. C'est inévitable. Si nous pensons sans cesse à ce que nous n'avons pas, nous n'apprécions pas ce que nous avons déjà.
Or, la vie est si courte pour la gâcher en attendant constamment une nouvelle chose qui nous rendra alors heureux. Si nous avons confiance en Hachem, alors nous pouvons être heureux avec ce qu'on a (puisque s'Il nous ordonne d'être joyeux, c'est que nous pouvons l'être!). ]

-> Soyons heureux de ce que Hachem nous a donné et ne concentrons pas nos pensées sur ce qu'Il ne nous a pas donné. Imaginez un instant ce que nous ressentirons si nous offrions un cadeau à quelqu'un, bien que nous n'ayons aucune obligation de le faire, et qu'il se plaignait immédiatement que nous ne lui ayez pas donné le double. Nous regretterions certainement de lui avoir donné quoi que ce soit.
Ne pas apprécier ce que Hachem nous donne, c'est se comporter de la même manière.
[Maguid Doubno ; Sefer haMidos]
[nos Sages disent que lorsque nous apprécions ce que nous avons, que nous sommes joyeux, alors Hachem va nous donner d'autres occasions de l'être. ]

-> Le plaisir que nous ressentons avec ce que nous avons ne vient pas seulement de la chose elle-même, mais aussi de celui qui nous l'a donné. C'est la leçon des bénédictions que nous faisons. Elles nous aident à apprécier que le Tout-Puissant est celui qui nous a accordé les plaisirs de ce monde - cette prise de conscience augmente considérablement la valeur de ces plaisirs.
[rav Nathan Tsvi Finkel - Ohr haTsafoun vol.3]

-> Le Saraf de Magalintsa explique que lorsque Hachem voit une personne qui est triste, Il lui envoie de la souffrance, puis lui enlève cette souffrance.
Lorsque la personne est libérée de sa douleur, elle devient pleine de joie. Bien qu'elle ne soit pas mieux qu'avant, elle est heureuse car il ne souffre plus.

[de même lorsqu'une personne est triste et cherche trop à comprendre tout ce qui lui arrive dans la vie plutôt que d'avoir confiance en Hachem, alors on peut la faire monter plus tôt que prévu au Ciel (mourir) pour lui permettre d'avoir les réponses à ses questions (dans le monde de Vérité).]

-> Une personne qui est sincèrement humble sera constamment heureuse.
Une personne humble se rend compte que rien ne lui est dû, et se sent donc satisfaite de ce qu'elle possède. Elle ne lève pas les yeux au ciel pour recevoir ce qui est au-dessus d'elle. Il a constamment la paix de l'esprit et ressent toujours la joie de vivre.
[rabbi 'Haïm Meir Hagar]

<-------->

+ Appréciez le fait d'être en vie :

-> La plupart des gens ne comprennent pas que nous devrions nous sentir chanceux et heureux simplement parce que nous sommes en vie.
[rabbi Moché Rosenstein - Ahavat Méchorim]

-> Tant que nous sommes en vie, nous devrions nous dire : "Combien je serais heureux si j'obtenais une grosse somme d'argent. Cependant, aucune somme d'argent ne peut être comparée à la valeur supérieure de la vie elle-même."
[Pélé Yoetz - sim'ha]

[le rav Pliskin disait à ce sujet : Asseyez-vous pendant quelques minutes et imaginez trouver une grande quantité de richesse. Imaginez le plaisir que vous auriez. Essayez d'éprouver ce plaisir. Essayez maintenant de transférer ce plaisir sur le plaisir de vivre.]

-> Au moins une fois par jour, essayez de ressentir la joie d'être en vie. Appréciez le don de la vie. Tous ceux qui sont déjà morts ne peuvent plus s'élever [spirituellement], mais vous êtes toujours en vie et vous pouvez continuer à grandir spirituellement.
['Hinoukh véedoun Hahergechim]

[selon le rav Pliskin : Imaginez-vous dans une situation où vous êtes sur le point de mourir. Ressentez-le réellement. Puis imaginez que l'on vous donne une autre chance. Plus votre imagination sera vive, plus vous serez en mesure de ressentir la joie de vivre.]

-> Pour chaque bouffée d'air inspirée, nous devrions exprimer notre gratitude envers D., Qui accorde la vie. (midrach Béréchit rabba 14,11)

Le Kédouchat Levi (sur Yom Tov de Roch Hachana) explique qu’à chaque expiration, notre néchama cherche à quitter le corps pour retourner à sa Source. Mais Hachem, dans sa miséricorde, l’empêche.

Le Maguid of Mézérich écrit que lorsqu’on expire, la néchama s’attache à sa Source et lorsque l'on inspire, Hachem nous la restitue. Quelque part, nous renaissons donc à chacune de nos respirations!
Cela doit nous emplir d’un sentiment de renouveau et de ferveur.

Le rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1,15) écrit :
"La raison pour laquelle l'âme est appelée néchama est qu'elle provient du mot néchima, qui signifie la respiration. Ne viens pas croire qu'il s'agisse de la respiration de l'homme, mais si l'on peut s'exprimer ainsi, de l'expiration de la Bouche d'Hachem, comme il est écrit : "Il insuffla dans Ses narines une âme de vie" (Béréchit 2,7).

Selon nos Sages : "l'épouse d'un érudit en Torah est comme un érudit en Torah" (Shevouot 30b ; Avoda Zara 39a)
Selon le rav Moché Feinstein, cela signifie qu'une telle épouse doit recevoir le même honneur que l'érudit lui-même.

Shalom bayit – étude d’une lettre du ‘Hazon Ich

+ Shalom bayit - étude d'une lettre du 'Hazon Ich :

-> Le 'Hazon Ich écrit dans une lettre à un avrékh dans sa première année de mariage :
[La Torah ordonne à un mari nouvellement marié : ] "Il sera dispensé [des obligations militaires] pendant un an pour être à la maison et il apportera de la joie à la femme qu'il a épousée" (Ki Tétsé 24,5).
[Il s'agit] d'une obligation. Comment peut-il lui apporter de la joie?
C'est dans la nature de la femme de se réjouir de trouver grâce aux yeux de son mari, et ses yeux sont levés vers lui. Il doit s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité par une conversation abondante et des paroles gratifiantes.
(Bien que nos Sages nous mettent en garde : "Ne conversez pas excessivement [avec les femmes, y compris avec votre épouse]", cela ne concerne que les cas où l'épouse n'a pas besoin d'entendre des paroles gratifiantes, et cela ne fait pas référence à la première année (chana richona), un moment qui nécessite un effort pour s'unir. Cette unité/union est le but de leur création, comme le dit la Torah : "Ils deviendront un seul être," et [quand il y a une véritable "unité" entre eux] nos Sages disent que la Présence Divine (Chékhina) est présente entre un homme et sa femme]. [guémara Sotah 17]).

Parfois, le fait de se témoigner d'un honneur formel et d'une politesse révérencieuse indique un manque de proximité. Il faut être plus proche [de son épouse], sans laisser de place à l'interaction formelle.
L'humour et la légèreté sont plus souhaitables que le sérieux et l'honneur révérencieux. Il faut s'efforcer de se comporter de manière intime, comme la relation entre la main droite et la main gauche d'une personne, qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre, mais plutôt font parties de nous.
Ne parlez pas en utilisant un langage formel ; conversez de manière informelle. En partant, dites où vous allez, et en revenant, partagez avec elle ce que vous avez fait, et faites de même avec d'autres petites choses.
Vous devez également exprimer des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur.
Il est essentiel de prier Hachem pour la miséricorde, comme le disent nos Sages (Béra'hot 63a) à propos du verset : "Dans tous tes chemins, tu Le connaîtras, et Il redressera tes chemins" (Michlei 3,6).

<---->

-> Ci-dessous une compilation personnelle de commentaires du rav 'Haïm Friedlander sur cette lettre du 'Hazon Ich (ainsi que des ajouts de conseils du rav Wolbe) :

La Torah nous enseigne l'importance de l'obligation énoncée dans les mots : "Il sera exempté [des devoirs de l'armée] pendant un an pour être chez lui, et il apportera de la joie à sa femme qu'il a épousée" = en le dispensant de toute responsabilité envers l'effort de guerre, la Torah démontre qu'il a une obligation qui n'est pas moins importante pour l'existence du peuple juif, celle de poser les fondations de son propre foyer!
Cette obligation n'est pas moins importante que l'obligation d'aller à la guerre et de se sacrifier pour le peuple juif ...
C'est le point sur lequel insiste le 'Hazon Ich : "[c'est] une obligation" qu'il ne soit pas encombré par des responsabilités communautaires afin qu'il consacre sa première année à son mariage.

<--->

+ Réjouir sa femme :

-> La tâche du 'hatan pour la première année de mariage est "d'apporter de la joie à sa femme". C'est ainsi qu'il pose les fondations de son foyer et le construit.
[...]
Les mots du 'Hazon Ich "ses yeux sont levés vers lui" englobent 2 points importants.
Premièrement, le regard de la femme sur ses propres actions est entièrement centré sur son mari : être son ézer (aide).
Deuxièmement, elle cherche également à trouver reconnaissance et approbation dans les expressions de son visage et dans ses paroles. Elle ne ressent de la satisfaction et du plaisir que lorsqu'il reconnaît qu'elle a trouvé grâce à ses yeux. Par conséquent, un mari doit aider sa femme à atteindre cet objectif de lui plaire et de lui servir d'ézer kénegdo.

Il a l'obligation de "s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité". L'accent est mis sur "montrer" ; il ne suffit pas qu'elle trouve grâce à ses yeux et qu'il l'aime dans son cœur. Il ne suffit pas non plus qu'il exprime ces sentiments une fois ou en quelques occasions isolées. Il doit lui témoigner son affection et sa proximité au quotidien ; c'est le réconfort qu'elle mérite pour son aspiration constante à être un ézer kénegdo.

Pour expliquer ce point, le rav Yaakov Israël Kanievsky (le Steïpler) écrit, dans une lettre à un avreich :
"... Il est bien connu que le principal espoir d'une femme est d'avoir un mari qui l'aime. Si elle voit que ce n'est pas le cas, elle est presque en danger de mort à cause de l'énorme douleur et du chagrin de sa solitude, elle est [alors] comme une veuve vivante."

Le monde d'une femme, c'est son mari qui l'aime ; c'est tout ce qu'elle espère et désire ardemment. Si son mari ne valide pas cela, son monde devient obscur.
Nos guédolim n'exagèrent pas. Si le Steïpler écrit "presque à la limite du danger de mort", il faut le prendre au pied de la lettre, et il le savait grâce aux cas réels qui lui ont été présentés. Si une femme est émotionnellement brisée, elle tombe dans la dépression et devient susceptible de contracter toutes sortes de maladies ...

Un mari peut rentrer à la maison de temps en temps, préoccupé par une certaine affaire, et donc (involontairement) ne pas donner à sa femme l'attention dont elle a besoin. En conséquence, sa femme est déçue et blessée, et se demande :pourquoi n'est-il pas heureux de rentrer à la maison?
Elle travaille si dur pour lui, pour faire de la maison un endroit agréable pour lui ; pour elle, c'est une offense personnelle. Le monde d'une femme est son foyer, et elle veut s'y épanouir.
(Même si elle travaille à l'extérieur du foyer, elle veut que son foyer soit sa principale source de satisfaction).
Sa satisfaction au foyer dépend entièrement de son mari. Dans la mesure où il lui consacre son attention et exprime son amour pour elle, il lui fait comprendre qu'elle remplit effectivement son rôle d'ézer kénegdo à son entière satisfaction et qu'il est content d'elle et du foyer.

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.6) écrit :
Le fait de respecter sa femme est fondamental, par cela le mari détermine le statut de son épouse au sein du foyer.
La femme s'occupe volontiers des tâches ménagères, même les plus insignifiantes.
Cependant, elle veut se sentir comme une reine dans son foyer et avoir une place de choix aux yeux de son mari et de ses enfants. Si son mari apprécie le bien qu'elle fait et prête attention à son dévouement, elle se sentira honorée.

<--->

+ La proximité par la discussion :

-> Il est écrit : "10 mesures de parole sont des descendues dans le monde ; les femmes en ont pris 9" (guémara Kidouchin 49b) ...

Nos Sages nous révèlent les différentes facettes de la nature de la femme que Hachem a implanté en elle pour la préparer à remplir correctement son rôle.
D'une part, la femme est orientée vers l'extérieur, vers le monde qui l'entoure. Elle est impliquée dans le monde physique, le monde matériel des sens, afin de pouvoir répondre à tous les besoins de son foyer et de sa famille. (Les hommes, en revanche, sont généralement plus tournés vers l'intérieur, vers le monde de la Torah, qui est un monde interne, spirituel).
Pour contrebalancer cette implication dans le monde extérieur, Hachem a créé la femme à partir d'un endroit caché (elle ne vient pas de la tête, des yeux ... d'Adam, mais d'un lieu caché) et a intégré la vertu de la modestie dans chacun de ses membres, comme il est dit : "kol kévoda bat mélé'h" (toute la gloire de la fille du roi est à l'intérieur [c'est-à-dire dans la modestie]" - Téhilim 45,14).
Ainsi, il existe au sein d'une femme 2 forces contradictoires [d'une part, un désir de faire partie du monde extérieur, et d'autre part, un ordre d'Hachem de rester modeste].

Les femmes ont besoin de parler parce qu'elles ont besoin de faire sortir ce qu'elles ont dans le cœur et de l'exprimer aux autres.
Le verset dit : "Le souci abat le cœur de l'homme; mais une bonne parole y ramène la joie" (Michlé 12,25). Ce qui signifie que lorsqu'une personne est accablée par ses problèmes, elle doit les raconter aux autres, et elle se sentira soulagée (guémara Yoma 75a).
Cependant, comme il est dans la nature de la femme de se tourner vers l'extérieur, elle a un besoin émotionnel intrinsèque de transmettre aux autres non seulement ses soucis, mais aussi tout ce qui l'occupe, toutes ses expériences et tout ce qui lui arrive.
Une femme attend avec impatience le retour de son mari pour pouvoir partager avec lui tout ce qui s'est passé dans la journée, que ce soit important ou anodin.
Avant de se marier, elle avait plusieurs personnes à qui elle pouvait s'adresser pour se décharger de ses soucis : sa mère, ses sœurs, ses amis. Mais dès qu'elle se marie, elle considère son mari comme son adresse principale pour partager ses expériences.

[Dans la lettre du 'Hazon Ich, il écrit qu'un mari "doit s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité à travers une conversation abondante et de mots gratifiants".
quand une conversation abondante et des mots gratifiants."]
"Une conversation abondante" est une voie à double sens, qui implique à la fois de parler et d'écouter. Cependant, lorsqu'il converse avec sa femme, le mari doit écouter plus qu'il ne parle. Il doit également écouter les paroles de sa femme avec intérêt.
Si la femme voit que ses paroles sont un fardeau pour lui, elle se sentira étouffée, et donc déçue et dégradée, par le désintérêt de son mari. Par conséquent, un mari doit accorder à sa femme de l'attention pour les longues conversations et lui donner l'occasion de parler dans une atmosphère détendue.
Un moment propice à cela est le repas, lorsque sa femme n'est pas sous pression. Cela peut aussi être à un autre moment de la journée ou de la soirée.

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.24-25) rapporte :
Qui se considère comme une personne plus sérieuse et sainte que le gaon rav Akiva Eiger, dont on dit qu'il avait 36 cours de Torah chaque jour, et malgré cela il trouvait le temps d'avoir des discussions profondes aves sa femme, comme il l'écrit lui-même : "débattant de questions de yirat chamayim jusqu'à minuit!".

-> Lé 'Hazon Ich affirme clairement que toute conversation nécessaire pour mettre sa femme à l'aise n'est pas incluse dans l'interdiction de "Ne pas converser excessivement avec une femme" (Pirké Avot 1,5).
En particulier pendant la première année après le mariage, on devra passer beaucoup de temps à parler avec sa femme et à lui dire qu'on est heureux avec elle. La tâche principale que la Torah assigne à un mari pendant la première année est de créer une union/unité entre lui et sa femme.
La Torah nous demande : "ils deviendront un seul être" à travers la mitsva de "d'apporter de la joie à sa femme" (véchama'h ét ichto). Cette union n'est pas un résultat naturel de la 'houpa et des kidouchin.

Évidemment, il faut continuer à entretenir cette relation même après la première année, car cette union n'est pas quelque chose qui, une fois réalisée, est fixe et immuable. C'est un état qui est sujet au changement et à la fluctuation, et il n'y a pas de limite au niveau d'unité/union qu'ils peuvent atteindre.
[le rav Wolbe rapporte que lorsque les anges ont dit à Avraham que "elle est dans la tente", le but était d'apporter un compliment de Sarah à Avraham. En effet, même s'agissant de nos Patriarche et Matriarche, d'un couple centenaire, et bien il y a toujours besoin d'augmenter le niveau d'unité entre eux. ]

<--->

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.27-28) écrit:
Il n'y a rien de plus dangereux pour la relation d'un couple que la routine. Grâce aux lois strictes des jours de niddah, la Torah nous aide à nous assurer que la routine ne prenne pas le dessus [et ne sape pas l'intensité de la relation] ...
[en ce sens, selon la guémara (Nidda 31b) : "Pourquoi la Torah sépare-t-elle une niddah de son mari pendant 7 jours? Parce que son mari peut devenir trop habitué à elle et perdre tout intérêt, la Torah a déclaré qu'elle sera rituellement impure pendant 7 jours, et après sa purification, elle deviendra aussi chère à son mari que le jour de leur 'houppa." ]

Tout au long de leur vie, le mariage sera renouvelé : une union plus profonde, un amour plus grand et une appréciation plus forte ...
Un homme doit faire de son mieux pour approfondir sa relation et son appréciation de sa femme, en toute circonstance et à chaque étape de la vie. Pour y parvenir, il doit prêter attention à ce point : au cours des premières années de mariage, un homme a tendance à se laisser tromper par la proximité physique et à penser que leur relation est déjà parfaite, avec une proximité impressionnante, que lui faut-il de plus?
Les femmes, en revanche, ne sont pas influencées par la proximité physique ... Une proximité physique dépourvue de proximité émotionnelle est une insulte pour une femme.
Une femme qui se respecte attend une proximité émotionnelle. Elle attend de son mari qu'il lui porte une attention affectueuse. Si une telle relation est en place, elle désirera aussi une proximité physique.

<--->

+ Une atmosphère positive et agréable :

-> Le 'Hazon Ich poursuit : "Parfois, une relation avec un honneur formel et une politesse révérencielle indique un manque de proximité."
Peut-être l'intention du 'Hazon Ich est-elle d'expliquer les paroles de nos Sages : "[Un mari] doit aime sa femme comme lui-même et l'honore plus que lui-même" (guémara Yébamot 62b) = il ne s'agit pas de l'honorer avec l'étiquette et la politesse ; il s'agit de prendre en considération ses désirs et sa nature.

Le 'Hazon Ich ajoute : "Il faut être plus proche [de son épouse], sans laisser de place à l'interaction formelle. L'humour et la légèreté sont plus souhaitables que le sérieux et l'honneur révérencieux."
[Le 'Hazon Ich souligne l'importance de maintenir] un environnement léger et agréable, par opposition à une atmosphère lourde, tendue et trop sérieuse. Il faut s'assurer qu'une atmosphère joyeuse règne dans la maison.

L'un des bénédictions des shéva bra'hot commence par : "qui a créé la joie et le le bonheur, le 'hatan et la kalla, les réjouissances et les chants d'allégresse, la gaieté et la joie, l'amour et la fraternité, la paix et la camaraderie" (acher bara chasson vésim'ha ...).
Cela signifie que pour créer l'amour, la fraternité, la paix et la camaraderie entre un 'hatan et une kalla, Hachem a créé un esprit de "joie et de bonheur", ... qui repose entre eux.
Il faut s'efforcer de faire en sorte que cette atmosphère imprègne constamment la relation, en particulier pendant la première année, car c'est ce qui crée l'amitié et l'unité/l'union.
Ce n'est pas toujours facile ; il arrive que des événements et des humeurs résistent à une atmosphère heureuse et légère. Néanmoins, il est de la responsabilité du mari de toujours veiller à ce qu'il y ait une atmosphère positive et qu'il présente une attitude agréable.

<--->

+ Le couple - comme la relation entre la main droite et la main gauche :

-> Le 'Hazon Ich écrit : "Il faut s'efforcer de se comporter de manière intime, comme la relation entre la main droite et la main gauche d'une personne, qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre, mais plutôt sont nous-même. "

[La relation entre un homme et son ami est extérieure.] Le Ramban et le In Ezra expliquent tous deux que la mitsva de "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), n'est pas une mitsva consistant à aimer littéralement un autre juif autant que vous vous aimez vous-même. Il s'agit plutôt de vouloir qu'il ait également tout le bien que vous désirez pour vous-même.
C'est pourquoi le verset utilise le mot "vers ton prochain" (léréé'ha), et non "ton prochain" (ét réé'ha).
Cependant, on doit aimer sa femme littéralement comme on s'aime soi-même car ils sont une unité (véayou lébassar é'had), une main droite et une main gauche du même corps.

Cette unité ne se produit pas d'elle-même comme un résultat naturel du mariage ; c'est une tâche qui exige du travail et des efforts. La clé est la mitsva "d'apporter de la joie à sa femme" (vésama'h ét ichto), prendre soin d'elle et lui donner abondamment de bon cœur.
Le Rav Dessler (Mikhtav Me'Eliyahou) explique que l'amour est le résultat du don. En donnant à une personne des actes de 'hessed, on se lie à son bénéficiaire par des liens d'amour. Plus on donne, plus l'amour qui en découle est grand. [plus on s'investie pour autrui, plus on y met une partie de soi-même, et alors plus on est aime cette personne, car inconsciemment il y a davantage de "nous" en elle. D'une certaine façon c'est cela aimer autrui comme soi-même, et qui ne peut être pleinement réalisé qu'avec sa femme, ses enfants] (cette idée fondamentale du rav Dessler doit être le fil conducteur d'un mariage).

Les choses qui occupent l'épouse doivent également être importantes pour le mari, et vice versa, comme l'explique plus loin le 'Hazon Ich. Lorsqu'une femme partage tous les événements de sa journée, qu'ils soient importants ou non, son mari doit l'écouter avec une oreille attentive.
Les sujets qui sont stressants pour elle doivent également le préoccuper. Il se peut que le mari ne voie pas cela de la même manière, qu'il ne les prenne pas aussi au sérieux qu'elle.
Peut-être prend-elle cela plus à cœur parce que ses émotions sont dominantes, alors que son point de vue intellectuel ne leur accorde pas autant d'importance. [majoritairement, les femmes sont de nature plus émotionnelles, les hommes rationnalisant plus avec l'intellect. ]
Néanmoins, le simple fait que sa femme soit troublée doit peser sur lui aussi, tout comme la main droite ressent automatiquement la douleur de la gauche. Par conséquent, il lui incombe de l'encourager et de la renforcer en compatissant sincèrement à sa douleur.

En raison de sa nature sensible, la femme est susceptible d'avoir des humeurs fluctuantes. Il est du devoir du mari d'accepter cela avec patience et tolérance et de la rassurer dans toutes les situations.
Comme l'écrit le 'Hazon Ich, "exprime des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur".

Une femme est particulièrement sensible pendant sa période menstruelle. Les maux de tête et les douleurs corporelles sont courants ; il est compréhensible que cela affecte son humeur et qu'elle ait besoin d'être rassurée et soutenue. Bien que Chazal ait institué des protections et des barrières autour des interdictions imposées par la Torah pendant cette période, le mari doit réaliser que, spécifiquement pendant ces jours, il doit faire un effort pour lui accorder une attention supplémentaire et se préoccuper de son bien-être.
Il ne doit certainement pas minimiser les conversations autorisées. [Ces éléments] contribueront à alléger son fardeau émotionnelle.

<--->

+ Partager sa vie avec sa femme :

-> Le 'Hazon Ich poursuit : "En partant, dites où vous allez, et en revenant, ce que vous avez fait ; faites de même avec les autres petites choses."

Ici, le azon Ish nous donne un autre principe important pour créer l'unité. Il faut impliquer sa femme dans toutes ses affaires, petites et grandes.
Lorsqu'un mari quitte la maison pour s'occuper de quelque chose, il ne doit pas penser : "Qu'est-ce que cela a à voir avec ma femme?" Au contraire, à partir de maintenant, toutes leurs préoccupations sont mutuelles.
Le 'Hazon Ich nous enseigne qu'il faut constamment exprimer ce partenariat en disant à sa femme où il va quand il part et en partageant avec elle ce qu'il a fait quand il revient.

Le 'Hazon Ich ajoute un autre principe : "faites de même avec les autres petites choses". C'est-à-dire que les relations humaines en général, et la relation entre un mari et sa femme en particulier, se construisent à partir de petites choses.
Ce ne sont pas seulement les cadeaux qu'un mari offre à sa femme de temps en temps, à diverses occasions, qui traduisent l'intérêt et l'appréciation qu'il lui porte ; ce sont surtout les petites choses, telles que ses paroles et son visage qu'il a en partant et en revenant, et avec quels mots et quelle expression d'amour il se tourne vers elle ici et là tout au long de la journée.

Le 'Hazon Ich poursuit : ".....exprime des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur."
Cela doit également se faire de manière constante, parsemée tout au long de la journée. Quelques mots ici et là sont plus efficaces que de longues conversations occasionnelles.

Le 'Hazon Ich conclut : "Il est essentiel de prier Hachem de faire preuve de miséricorde, comme le disent nos Sages ... 'Dans tous tes chemins, tu Le connaîtras et Il redressera tes voies'".
À chaque action, une personne doit réaliser que tout est entre les mains d'Hachem et qu'il faut se tourner vers Lui dans la prière pour obtenir l'aide céleste.
Encore plus lorsqu'il s'agit de construire les fondations d'une maison, une tâche qui dépend de la coopération d'une autre personne, sa femme. Par conséquent, il doit se tourner vers Hachem pour obtenir sa miséricorde et lui demander de lui accorder la bonne compréhension dans chaque situation et de couronner ses efforts de succès.

"On pourrait se demander : pourquoi le monde a-t-il été créé avec des couleurs si vives et une telle variété de fruits et d'aliments? Il est certain qu'un monde en noir et blanc, avec du pain et de l'eau pour nous nourrir, aurait été suffisant.
La réponse est qu'Hachem a créé le monde en couleur avec toute une variété d'aliments simplement pour le rendre agréable pour l'humanité.
Et puisque le peuple juif est obligé de suivre les voies d'Hachem, il a la responsabilité de rendre la vie des autres plus agréable par tous les moyens possibles."
[rav Yaakov Naiman - Darké Moussar]

<--->

[ainsi, à Tou biChevat nous multiplions les beaux fruits (avec des couleurs, des formes, des odeurs, des goûts ... différents). Cela doit nous générer une gratitude envers Hachem qui nous chouchoute tellement, et cela doit également nous pousser à vouloir prendre davantage soin d'autrui.
Tous les juifs ne sont qu'un sur l'arbre généalogique remontant à Avraham, et nous devons donc désirer et se réjouir du bonheur d'un autre juif (qui est comme nous un fruit de cet arbre). ]

"La guémara (Roch Hachana 8a) détaille les 4 différents Roch Hachana (nouvelle année) que le peuple juif célèbre tout au long de l'année : 1) la nouvelle année civile (en Tichri), 2) les arbres (en Chevat), 3) le décompte des Yamim Tovim et des royaumes (en Nissan), 4) la dîme du bétail (en Elloul).
Le fait même qu'ils s'appellent tous Roch Hachana doit nous rappeler que chacun d'entre eux est une nouvelle occasion de prendre un nouveau départ."
[Gaon de Vilna]

Le message du récit de la sortie d’Egypte = tout ce qu’Hachem accomplit est pour le bien!

+++ Le message du récit de la sortie d'Egypte = tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien!

"Hachem dit à Moché : ''Va chez Pharaon, car j'ai appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin d'opérer tous ces prodiges en son sein. Et afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils ce que J'ai comploté contre l'Egypte"." (Bo 10,1-2)

-> Rachi commente : "J'ai comploté" = Je me suis ri (de l'Egypte)."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) explique longuement en quoi consista cet ''amusement'' par lequel le Hachem se rit des égyptiens :
Lorsque nos pères se trouvaient en Egypte, esclaves du cruel Pharaon, toutes sortes de questions et de contradictions auraient pu leur venir à l’esprit, telles que :
"Comment le peuple d'Israël, qualifié par Hachem Lui-même de Mon fils premier-né, peut-il être ainsi asservi totalement par les égyptiens, d'une manière qui donne tout à penser qu'ils demeureront, eux et leurs descendants jusqu'à la fin de toutes les générations, esclaves de Pharaon en Egypte? (En particulier, quand on se rappelle que Pharaon est un descendant de Canaan qui fut ainsi maudit pour son péché : "Que Canaan soit maudit (...) et que Canaan soit leur esclave." (Noa'h 9,25-26) Et comment se peut-il que ses descendants asservissent les descendants de Chem?)
De plus, comment se fait-il que tout l'argent et l'or du monde entier soit parvenu en Egypte durant les années de famine, lorsque, des 4 coins du monde, les gens vinrent alors y acheter de quoi subsister? Tout cela suggère que "la servante aurait hérité de sa Maîtresse"!"

Néanmoins, lorsque les Bné Israël sortirent d'Egypte, il s'avéra à quel point Hachem s'était ri des Egyptiens : en effet, Il leur avait donné, durant toutes ces années, l'impression d'amasser pour eux-mêmes, des biens et une richesse incommensurable.
Alors qu'en vérité, tout cela n'avait pour seul et unique but de remettre cette fortune entre les mains des Bné Israël, pour que s'accomplisse ainsi la promesse du Créateur selon laquelle : "Et après cela, ils sortiront avec de grands biens" (Lé'h Lé'ha 15,14).
Ce fut, d'ailleurs, la raison pour laquelle les Bné Israël descendirent en Egypte et y furent asservis par les égyptiens, pour qu'au terme de cet exil, ils sortent avec de grandes richesses et dépouillent l'Egypte pour la rendre "comme un filet vide de poisson" (Béra'hot 9b). Il s'avéra donc finalement que tout ce voilement apparent de la présence Divine et cet esclavage avaient uniquement un but bénéfique.

Et c'est la visée du récit de la sortie d'Egypte : montrer comment Hachem s'est ri des Egyptiens. Car toute cette histoire (la famine et l’abondance qu’elle permit d’amasser, l'asservissement des Hébreux) s'étala sur une durée d'environ 320 ans, pendant lesquels, nombre de Bné Israël naquirent et moururent sans jamais voir son dénouement bénéfique.
Et pourtant, le véritable croyant est convaincu que le Créateur ''a toujours existé, existe, et existera à tout jamais'', et que tout est soigneusement calculé.
=> C'est pour cela qu'il nous incombe de faire le récit de la sortie d'Egypte : afin d'enraciner dans le cœur des Bné Israël, dans toutes les générations, que lors de chaque épreuve ou voilement de la face Divine, ils soient convaincus que Hachem met tout en œuvre pour leur bien. Et même si, à ce moment là l’homme n’est pas en mesure de comprendre les voies d'Hachem, son travail consiste à garder confiance que tout est pour le bien et à attendre que Sa bonté se manifeste.

<---->

+ Toute souffrance dans ses moindres détails provient d'Hachem, et nous est bénéfique :

-> L'esclavage en Egypte a été extrêmement éprouvant, avec des souffrances énormes.
En faisant le récit de la sortie D'Egypte et en essayant de le vivre, nous devons développer en nous l'idée que chaque souffrance, aussi minime soit-elle, est bénéfique, et que tout est minutieusement calculé, pas même une goutte de souffrance n'est perdue. [rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem en ce sens]

-> Le Saba de Kelm explique que les premiers-nés méritèrent d'être dotés d'une sainteté particulière car lorsque Hachem frappa ceux des égyptiens, les premiers-nés des Hébreux eurent très peur de périr également, et la souffrance morale que cela leur causa leur fit mériter ensuite cette sainteté particulière. Et en y réfléchissant bien, on comprendra aisément que ce ne furent pas seulement les premiers-nés qui furent dans la crainte, mais chacun des Bné Israël lors des autres plaies et ils méritèrent aussi grâce à cela une certaine sainteté, comme il est dit : "Israël est consacré pour Hachem" (Yirmiyahou 2,3).
Néanmoins, puisque les premiers-nés subirent un supplément de souffrance, ils méritèrent également un supplément de sainteté.

-> "Et le sang sera, pour vous, un signe sur les maisons où vous vous trouverez, Je verrai le sang, Je passerai sur elles, et le fléau n'aura pas prise sur vous lorsque Je frapperai la terre d'Egypte" (Béchala'h 12,13).
Rabbi Zalman Sorotskin (Oznaïm La Torah) explique : Car ce sang constituait un signe et un rappel qu'ici, dans cette maison, le sang juif fut versé lors de l'esclavage d'Egypte, et ce furent ces mêmes coups et ces mêmes souffrances qu'ils endurèrent alors qui les protégèrent du fléau destructeur.

-> "Et sous Ses pieds se trouvait comme une brique faite de Saphir" (Michpatim 24,10)
Rachi commente : "(Cette brique) était devant Lui au moment de la servitude afin de se souvenir de la souffrance des Hébreux [en Egypte] qui étaient asservis à faire des briques.''
Le rav Chlomo Kluger écrit : A priori, cela peut paraître surprenant : quel rapport existe-t-il entre le Saphir, qui est une pierre précieuse, et ces briques, qui suggèrent la dureté de leurs souffrances?
C'est que chaque peine et chaque souffrance que subit Israël possède une valeur énorme dans le Ciel. C'est pourquoi ces ''briques'' y rayonnent d'un éclat splendide comme celui du Saphir.

Pourquoi le peuple juif est-il compté dans la Torah? Ne sont-ils pas sans nombre?
La Torah nous enseigne que chacun d'entre eux (chaque juif) est un numéro [unique], il est spécial [aux yeux d'Hachem], et qu'il n'y en a pas deux qui peuvent accomplir la même tâche.
[Sfat Emet]