Aux délices de la Torah

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"Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve" (Yitro 20,17)

-> Lorsque Hachem lui-même nous déclare : "Je suis Hachem, ton D. ... Tu n'en auras pas d'autre", ces paroles Divines ont laissé une empreinte indélébile dans le cœur de chaque juif, de sorte que même le juif le moins méritant fait volontiers preuve d'abnégation pour sanctifier le nom d'Hachem.

C'est ce à quoi font allusion les mots "Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve", ce qui implique que Hachem lui-même a déclaré "Je suis D." afin de nous donner les moyens de résister aux épreuves de la foi.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,17 ]

Pourquoi Moav craignait les juifs?

+ Pourquoi Moav craignait les juifs :

"Moav fut terrifié par le peuple ... et Moav fut dégoûté par les Bné Israël" (Balak 22,3)

=> Pourquoi le verset désigne-t-il d'abord le peuple juif comme "le peuple", puis comme "les enfants d'Israël (Bné Israël)"?

-> Comme on le sait, le midrach (Chémot rabba 42,6) et le Zohar (2,191a) affirment que chaque fois que la Torah emploie le terme "peuple", elle fait allusion au érev rav.
C'est pourquoi il est dit ici que Moav fut très effrayé par le peuple, ce qui signifie qu'il fut effrayé par "le peuple", c'est-à-dire le érev rav. Moav avait peur parce qu'il voyait que partout où le peuple juif séjournait, la population locale se convertissait, comme l'avait fait le érev rav, qui s'était convertie et avait rejoint le peuple juif en Égypte.
C'est pourquoi Moav craignait que, si le peuple juif arrivait à sa frontière, certains de ses habitants se convertissent eux aussi au judaïsme.

Afin que vous ne vous demandiez pas pourquoi Moav s'en soucie, la Torah répond : "Moav a été dégoûté par les Bné Israël", ce qui signifie que Moav haïssait intensément le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 22,3 ]

=> Les Moavites craignaient le peuple juif non pas à cause de ce qu'il pouvait leur faire, mais parce que certains des leurs pouvaient se convertir au judaïsme. La haine intense qu'ils éprouvaient à l'égard des juifs ne leur permettait pas d'envisager une telle éventualité.

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-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Balak 22,4) écrit :
Les âmes des pénitents, qui sont une sorte de "convertis", peuvent plus facilement élever les étincelles qu'une personne qui a été juste depuis sa jeunesse.
[lorsqu'une personne se repent (fait téchouva), elle élève les étincelles divines intégrées dans les aspects matériels de la vie avec lesquels elle a fauté auparavant.
De même, lorsqu'un non-juif se convertit, il élève les étincelles divines qui se trouvent dans les activités auxquelles il participait auparavant et qui sont interdites aux juifs. Une personne qui a été un juif vertueux depuis sa jeunesse n'a pas la possibilité d'élever ces étincelles.
(Néanmoins, cela ne signifie pas qu'une personne devrait délibérément choisir de fauter afin de se repentir par la suite et d'élever ainsi les étincelles qu'elle a rencontrées. Seul Hachem peut déterminer quelles étincelles ont besoin d'être élevées de cette manière, et s'Il détermine que c'est nécessaire, Il "arrangera" les circonstances nécessaires pour que cela se produise.)

Le racha Balak était effrayé par le peuple juif, parce qu'en voyageant, le peuple juif élevait des étincelles divines, et ce malfaiteur haïssait intensément tout ce qui était saint (Zohar 2,157a).
C'est l'allusion au verset "Et Moav fut dégoûté à cause du peuple juif" (v.22,3). Être juif était dégoûtant pour ce racha.

C'est l'allusion à la phrase "Moav fut terrifié par le peuple" car chaque fois que les mots "le peuple" (a'am) sont écrits, il s'agit du érev rav, des convertis au sein du peuple juif.
C'est l'allusion dans la suite de ce verset "car il était 'redoutable' [ki rav ou]" (lien entre érev rav et rav) = cela fait allusion au érev rav, les convertis. Il craignait que le erev rav ne les élève, car il était plus apte à élever les étincelles que les Bné Israël nés naturellement.

[ainsi, Balak craignait que certains membres de son peuple ne se convertissent au judaïsme, élevant ainsi les étincelles divines latentes en eux vers le monde de Beria, tout comme un animal, en mangeant de l'herbe, passe du monde de Yétsira au monde de Beria.
Une fois que ces étincelles se trouvaient dans le monde (plus élevé) de Beria, elles pouvaient alors être élevées par les juifs nés dans le monde de l'Atsilout, tout comme une personne peut élever les étincelles de yétsira dans l'herbe en mangeant l'animal qui l'a mangée.]

=> Il n'y a rien de plus terrifiant pour un dirigeant racha que la perspective de voir son peuple transformé en son antithèse, la bonté et la sainteté.
C'est pourquoi le roi de Moav était pétrifié à l'approche du peuple juif, d'autant plus qu'il était accompagné de la multitude mixte, particulièrement apte à transformer le mal en sainteté.

"Hachem est lent à la colère" (Hachem éré'h apayim - Chéla'h Lé'ha 14,18)

-> Lorsque le peuple juif a fauté en fabriquant le Veau d'or, il a transgressé D.
Ici, lorsque Moché a envoyé les espions, la faute des espions a violé la stature même du peuple juif, car elle a montré un manque de croyance qu'ils avaient le pouvoir de tout renverser, même l'affaire la plus difficile, grâce à leurs prières.

En réalité, l'attribut de compassion/miséricorde d'Hachem est basé sur Son empathie avec les mondes inférieurs, de la même manière qu'une personne riche, lorsqu'elle fait preuve de compassion envers une personne pauvre, doit d'abord compatir à la détresse de la personne pauvre afin de pouvoir ensuite lui témoigner de la compassion. Il en va de même pour l'attribut de compassion de D.

De même, l'attribut de bonté de D. consiste à nous faire trouver la faveur, la grâce, aux yeux de D.

La faute des espions reflétait un manque de croyance en cet attribut de la compassion, selon lequel D. compatit à la situation critique/difficile du peuple juif.
Il exprime également une incroyance à l'égard de Son attribut de bonté, puisque leurs actions ont été motivées par leur non croyance à l'égard du fait que nous trouvons grâce aux yeux d'Hachem.
C'est pourquoi, dans ce verset, Moché n'a pas essayé d'évoquer le trait Divin de la compassion ou celui de la bonté.

Lorsque D. a proclamé ses 13 attributs de miséricorde (Ki Tissa 34,6), il a énuméré les attributs de la compassion et de la bonté avant l'attribut de la lenteur à la colère.
A la place, Moché commença par l'attribut "lent à la colère".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> L'empathie d'Hachem à l'égard de la situation difficile des juifs l'amène à faire preuve de compassion et de grâce à notre égard. Les espions ne croyaient pas à l'empathie d'Hachem.
C'est pourquoi, lorsque Moché plaide pour le pardon de D., il saute ces 2 attributs et commence plutôt par le suivant : "lent à la colère" (éré'h apayim).

Vayakel – L’éclat du Shabbat

+ Vayakel - L'éclat du Shabbat :

-> A la fin de la paracha précédente (Ki Tissa), les bné Israël ont vu le visage radieux de Moché Rabbénou après sa descente du mont Sinaï.
Le Kol Bo (37) note que nous nous référons à cette idée dans la Amida de Shabbath : "klil tiféret bérocho natata" (Tu as placé une couronne de gloire sur la tête [de Moché]).
Le Baal haTourim (Vayakel35,1) explique la juxtaposition de cet épisode avec le début de la paracha Vayakel, qui traite du fait de s'abstenir de travailler le Shabbath. Il cite le midrach (Béréchit rabba 11,2) : "le visage de chaque juif est radieux le Shabbath".

Le Midrach commente le verset "Vayévaré'h Elokim et yom hachévi'i vayékadéch oto" (Et D. bénit le 7e jour et le sanctifia - Béréchit 2,3) en disant que la bénédiction était le don de la manne et que la sanctification ("le sanctifia") était le don d'un visage lumineux.

-> Plusieurs anecdotes ont été rapportées à propos de rabbins des dernières générations dont le visage était visiblement différent le Shabbath.
Par exemple, le rav Isser Zalman Meltzer (1870-1953) a raconté que le visage du Nétsiv (1816-1893) dégageait une aura particulière le Shabbath. Dès qu'il faisait Havdala, cette aura disparaissait.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour II) notait que le visage du machgia'h de la yéchivah Mir, le rav Yérou'ham Lévovitz (1873-1936), était tellement transformé le Shabbath qu'en le voyant entrer dans la yéchiva le vendredi soir, un nouvel étudiant pensait que Mir avait un machgia'h spécial pour le Shabbath.

-> Le Choul'han Aroukh stipule que pour réciter les Shéva Bra'hot pour un marié et une mariée pendant les 7 jours suivant leur mariage, une personne qui n'a pas assisté à la cérémonie de mariage doit être présente. Cette personne est appelée "panim 'hadacho" (littéralement, un "nouveau visage").
Shabbath, cependant, est une exception ; un nouvel invité n'est pas nécessaire.
Le Sfat Emet explique qu'étant donné que le Shabbath, chaque juif reçoit un nouvel éclat, toutes les personnes présentes remplissent l'obligation de panim 'hadachot.

Les Tossafot (Kétoubot 7b), cité dans Choul'han Aroukh (Even haEzer 62:8), expliquent que les panim 'hadachot augmentent la joie du 'hatan et du kalla, puisque la nouvelle personne n'a pas encore fait la fête avec eux.
Le Shabbath, les jeunes mariés augmentent leur joie grâce à la nourriture supplémentaire servie en l'honneur du jour, de sorte que les Shéva Bra'hot peuvent être récitées même en l'absence d'un nouvel invité.
Pour cette raison, explique le Gaon de Vilna (Biour haGra 24), le Choul'han Aroukh ajoute que les panim 'hadachot ne sont pas requis à Yom Tov non plus.

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+ La lumière de la création

-> A première vue, la juxtaposition notée par le Baal haTourim semble purement technique : le visage de Moché s'est illuminé après avoir parlé à Hachem, et le visage de chaque personne s'illumine [automatiquement] le Shabbath.
Cependant, le rav David Goldberg (Chirat David) décèle un lien plus profond.

Nos Sages ('Haguiga 12a) nous disent qu'Hachem a créé une lumière spéciale le premier jour de la création et l'a ensuite réservée aux tsadikim dans le monde à Venir.
Néanmoins, Moché a reçu une partie de cette lumière lorsqu'il est né, c'est pourquoi toute la maison s'est remplie de lumière à sa naissance (Rachi - Chémot 2,2).
Une fois que Moché est entré dans le palais de Pharaon, l'aura a disparu, ne revenant que lorsqu'il a reçu la Torah au mont Sinaï. Pour dissimuler cette lumière céleste, nous dit le Zohar, Moché portait un masque.

[cette lumière qu'il a reçu, peut provenir de l'étude de Moché directement auprès d'Hachem ou d'un étude très approfondi de la Torah (lorsque Moché était au Ciel il a étudié constamment la Torah).
Le Ramban (fin de Chaar haGemoul), citant le Séfer haBahir, écrit qu'Hachem a mis de côté 6/7e de la lumière originelle, de la création pour le monde à Venir, plaçant le 7e restant dans la Torah.
Comme le dit le verset : "Car une mitsva est une bougie et la Torah est une lumière" (ki ner mitsa véTorah or - Michlé 6,23).
De même, le Baal haTourim (Béréchit 1,4) note que la guématria de "את האור" (ét a'or - la lumière) est égale à celle de "בתורה" (baTorah - dans la Torah), ce qui implique que la lumière réside dans la Torah.
De même, le Zohar 'hadach (Ruth 103b) affirme que la guématrie de "את האור" est de 613, le nombre de mitsvot dans la Torah.
Nous comprenons maintenant pourquoi, le Shabbath, nous disons "Yisma'h Moché bématnat 'helko", en référence à la réception de la Torah par Moché au mont Sinaï, et ensuite nous disons "klil tiféret bérocho natata", en référence à la lumière qu'il a reçue en conséquence. ]

Chaque juif peut accéder à cette même lumière le Chabbath.
[bien qu'Hachem ait réservé cette lumière aux justes (tsadikim) dans le monde à venir, tous les juifs font partie de cette catégorie. Comme nous le dit la michna (Sanhédrin 11:1) : "Tout Israël a une part dans le monde à venir. Comme il est dit : "Ton peuple est composé de justes" (vé'ameé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)." ]
15. Comme le dit la Guemara (Berachos 57b), le Chabbath représente un soixantième du monde à venir.

Puisque Shabbath est mé'én olam haba, un semblant du monde à Venir (Shabbath représente 1/60e du monde à Venir - Béra'hot 57b), alors le rav Goldberg explique que chacun mérite une forme de cette lumière spéciale qui a été désignée pour monde à Venir et que Moshé a méritée au mont Sinaï.

Ainsi, nous voyons une raison encore plus profonde pour la juxtaposition des deux parchiyot (Ki Tissa & Vayakel) : le visage de Moché était illuminé du même éclat que celui que chacun d'entre nous reçoit chaque Chabbath.
Le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du monde à Venir. Le potentiel est là ; il suffit de le saisir.

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-> Le Bné Yissa'har (maamaré haShabbatot 3:7) citent le midrach (Béréchit rabba 11,2) selon lequel Hachem était prêt à "éteindre" la lumière le premier vendredi soir de la création (suite à la faute originelle), mais en l'honneur du Shabbath, Il a attendu jusqu'à la fin du jour.
Comme le dit le verset : Hachem "bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3). Le Bné Yissa'har suggère que cette bénédiction reste ancrée à chaque Shabbath, et que ceux qui observent le jour correctement bénéficient de cette lumière sacrée.

-> L'explication du rav Goldberg (Shirat David) met en lumière une coutume intéressante dans le Temple.
La guémara (Roch Hachanah 31a) indique que tandis que les Lévi'im accompagnaient le korban tamid (sacrifice quotidien) avec des chants tirés des Téhilim, le chant pour l'offrande de Moussaf du Shabbath était tiré de la paracha Haazinou.
Le Maharcha explique qu'étant donné que Shabbath est plus saint que les jours de la semaine, son chant provient de la Torah, qui est plus sainte que les Téhilim.

La guémara ajoute que le chant de Haazinou était divisé en 6 parties, représentées par l'abréviation : הזי"ו ל"ך.
Le Maharcha explique que cette abréviation était un "siman tov" (bon signe), puisqu'elle forme les mots hébreux signifiant "l'éclat est à toi" (aziv la'h). Cette phrase souligne le fait que la chanson chantée le Shabbath a été écrite par Moché, dont le visage rayonnait lorsqu'il est descendu du mont Sinaï.
Au vu de l'explication du Shirat David, nous pouvons ajouter que nous divisons Haazinou spécifiquement de cette manière pour montrer que le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du même "ziv" (l'éclat, rayonnement) que Moché a eu.
[la guémara poursuit en disant que nous devrions diviser les montées (aliyot) de la paracha Haazinou comme elles l'ont été dans le Temple. ]

"Moché rassembla toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "... le 7e jour sera saint pour vous ... le jour du Shabbath".
Moché parla à toute l'assemblée des bné Israël en disant : "... prenez de chez vous un prélèvement pour Hachem, ... [la Torah liste les contributions pour le Michkan, puis sa construction]" (Vayakel 35,1-5)

-> Le Kli Yakar souligne que Moché a donné les instructions aux bné Israël en s'écartant apparemment de l'ordre avec lequel les instructions lui ont été données par Hachem.
Paracha Térouma et paracha Tétsavé, ainsi que la première section de Ki Tissa, détaillent la manière et l'objet de la construction du Michkan. Dans ces chapitres (25-31,11), Hachem a donné à Moché les instructions qu'il devait transmettre aux bné Israël.
Le compte rendu de l'action de Moché de ces instructions d'Hachem, et de leur exécution des par les juifs se trouve dans les parachiyot de Vayakel et Pékoudé (chapitres 35-40).

Cependant, vers la fin du chapitre 31 (versets 12-17), Hachem a donné à Moché une instruction supplémentaire pour les juifs : les lois du Shabbath. Moché avait reçu l'ordre d'Hachem de parler aux juifs d'abord du Michkan, puis du Shabbath.
=> Alors pourquoi Moché a-t-il inversé l'ordre dans Vayakel, en transmettant d'abord les lois du Shabbath (35,1-3), puis en donnant les détails de la construction du Michkan?

Le Kli Yakar (Vayakel 35,2) explique que les objectifs du Shabbath et du Michkan sont très différents.
Le Shabbath n'honore rien d'autre qu'Hachem. Il montre qu'Il a créé le monde. Il ne met pas en valeur ou ne promeut pas la gloire ou l'honneur des bné Israël.
D'un autre côté, l'existence même du Michkan a prouvé qu'Hachem voulait résider parmi les juifs. Il leur a pardonné le faute du Veau d'or et a voulu avoir une maison avec eux ; pour Hachem, les juifs sont importants!

==> Le Michkan montre comment les juifs sont honorés par Hachem, tandis que le Shabbath montre comment Hachem est honoré par eux.

Hachem, dans Son amour pour les juifs, plaça le Michkan en premier. Il ordonna à Moché de parler aux bné Israël d'abord des lois du Michkan, puis de celles du Shabbath.
Moché s'y opposa. Les pensées d'un juif doivent avant tout être tournées vers l'honneur et la gloire d'Hachem. Tout d'abord, il a parlé aux juifs (au début de Vayakel) du Shabbath. Ils doivent toujours être conscients du Créateur. Ce n'est qu'ensuite qu'ils peuvent envisager de se concentrer sur le Michkan, qui reflète l'honneur d'Israël (à quel point tout juif est important et aimé par papa Hachem), avec qui Hachem a choisi de résider.

Le peuple juif possède la sainteté des Patriarches, comme l'indique le verset : "Sa nation est une portion de D., Yaakov une corde de Son héritage" (Haazinou 32,9).
Hachem a choisi le peuple juif en raison de la sainteté que ses pères lui ont léguée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 19,6 ]

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-> Notre statut de peuple choisi par D. est héréditaire.

Le haKtav véhaKabbala (Mikets 44:5) note que les mots 'hochen et na'hach (serpent) ont les mêmes lettres, peut-être pour souligner le contraste entre les deux : le na'hach a été la première créature à donner de mauvais conseils ; purement égoïste (voir Rachi - Béréchit 3,1), le serpent a introduit l'impureté dans le monde.
Le 'hochen, qui abritait les Ourim véToumim, dispensait des conseils purs et désintéressés qui favorisaient la sainteté dans le monde.

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-> Selon le Maharal (Nesiv Lev Tov) pour mériter le roua'h hakodesh nécessaire à l'utilisation des Ourim véToumim, il faut avoir un bon coeur.

L’importance de la prière

+ L'importance de la prière :

-> "Lorsqu'on fait notre prière, on se tient devant le Roi et converse avec lui face à face, pour ainsi dire.
...les midrachim décrivent comment les couronnes divines de gloire sont créées à partir de nos prières.
La mitsva de la prière englobe toutes les mitsvot, de la même manière que la colonne vertébrale soutient l'ensemble du corps d'une personne.
Bien que la colonne vertébrale soit au centre de tous les membres et organes du corps, elle n'est pas incluse dans les 248 membres et les 365 tendons, car elle n'est pas une partie distincte du corps. Il s'agit plutôt de la base du corps tout entier. De même, le concept de prière n'est pas [défini] comme une mitsva distincte parmi les mitzvos (à la différence du Rambam, selon l'avis du Ramban, prier n'est pas une mitsva de la Torah), car la prière est un concept global".
[ Arou'h haChoul'han - Ora'h 'Haïm 59:6]

-> En de nombreux endroits du Zohar, nous constatons que la prière est l'une des formes les plus importantes de avodat Hachem.
En fait, le Zohar (Vayakel 201a) écrit : "La téfila, que l'on est obligé de prier devant Hachem, est l'une des façons les plus grandes et les plus importantes de servir son Maître".

-> "La prière [de tout juif] est très appréciée par Hachem". [midrach rabba Dévarim 8,1]

-> Un vendeur pressé qui court d'un magasin à l'autre pourrait presque oublier qu'il y a un Créateur dans le monde, et ne se souvient qu'il est temps de faire la prière que lorsque min’ha arrive. Il soupire en pensant qu'il a gaspillé toute sa journée en bêtises et se précipite dans un coin du beit midrach/synagogue pour faire la prière.
Bien qu'il ne comprenne pas ce qu'il dit, sa prière est importante et précieuse devant Hachem, et son soupir traverse les cieux!
[Magen Avraham - paracha Balak]

-> "Il s'est tourné vers la prière des malheureux et n'a pas méprisé leur prière" (Téhilim 102,18). Le midrach (Vayikra rabba 30,3) dit : "Rav Its’hak explique que ce verset fait référence aux générations actuelles, où il n'existe ni roi, ni prophète, ni Cohen, ni Ourim véToumim.

Tout ce qui reste, c'est la prière ; le roi David se tourna vers Hachem et dit : "Maître de l'univers, ne méprise pas leur prière".”

-> Lorsque les juifs finissent de prier, les anges rassemblent tous leurs prières, et avec ils couronnent Hachem
... "Israël, par toi Je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3), car Hachem est couronné par les prières de [chaque] juif.
[midrach Chémot rabba 21,4]

-> "Rabbi 'Hama dit : "Venez voir la louange et la sainteté d'Hachem, combien Il chérit le peuple juif.
Bien qu'il y ait des milliers et des dizaines de milliers de groupes d'anges pour Le servir, Il ne désire pas leurs louanges. Tout ce qu'Il désire, c'est la louange du peuple juif.
[midrach Cho'her Tov - Michlé 14]

-> "Même si quelqu'un n'est pas digne de recevoir une réponse pour ses prières, ni digne de recevoir des bontés [d'Hachem] , à partir du moment où il prie et intensifie ses supplications, alors Je [Hachem] lui montrerai de la compassion."
[midrach Tan'houma Vayéra 1]

-> Hachem a dit à Moché : "Il y a des gens qui n'ont ni Torah ni bonnes actions, et qui n'ont même pas le mérite des bonnes actions de leurs ancêtres. Pourtant, lorsque ces mêmes personnes se lèvent, me remercient, me bénissent, m'exaltent et m'implorent, Je me tourne vers elles [et Je les exauce], comme le dit le verset : "Il s'est tourné vers la prière des malheureux et n'a pas dédaigné leur prière" (Téhilim102,18).
[Tana déBé Eliyahou Zouta 6]

-> "Une prière du pauvre" (Téhilim 102,1) ; "Une prière de Moché, un homme de D." (Téhilim 90,1).
Dans le monde, lorsque 2 personnes se présentent devant un tribunal et que l'une est pauvre et l'autre riche, le tribunal fait taire la personne pauvre et écoute la personne riche/renommée.
Pourtant, avec Hachem, il n'en est pas ainsi. Les petits et les grands sont traités de la même manière par Hachem ; le verset décrit la prière de Moché, le plus grand des dirigeants du peuple juif, et la prière du pauvre avec les mêmes termes : "Une prière de ...", ce qui montre qu'Hachem accepte les 2 prières (de Moché et du pauvre [spirituel]) de la même manière.
[Yalkout Chimoni Téhilim - remez 855]

-> Le Rabbi Pin'has de Koritz se tourna vers son disciple et lui dit : "Ne crois-tu pas que le plus grand racha, s'il veut seulement prier avec persistance son Créateur, peut accomplir tout ce qu'il veut?"

-> Le Kouzari (3:5) enseigne :
"Le moment où l'on est censé faire la prière ne doit pas être ressenti comme un fardeau, comme si l'on n'en avait pas le désir. Au contraire, ce moment de la journée devrait être le plus important de son emploi du temps quotidien.
Tous les autres moments devraient pâlir en comparaison du temps qu'on mérite pour prier son Créateur.
Tous les autres moments ont été créés pour qu'on puisse satisfaire ses besoins physiques essentiels, afin de fortifier son corps et de préparer son âme à déverser ses supplications devant son Créateur, avec une profonde kavana dans la prière.
Tout au long de la journée, on doit aspirer au moment où l'on pourra prier et se tenir [en face à face] devant son Créateur ; le moment des 3 prières doit être le fruit de sa journée et de sa nuit".

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-> "Les gens ignorent que la prière d'une personne traverse l'atmosphère et les cieux, ouvrant des portes qui étaient fermées. La prière s'élève alors".
[Zohar - Vayakel 201a]

-> Rabbénou Bé'hayé (Ekev 11,13) écrit : "Vous devez savoir que le pouvoir de la prière est si grand qu'elle change même la nature, sauve d'un danger et annule ce qui a déjà été décrété.
[...]
Nous voyons que la prière annule ce qui a déjà été décrété par 'Hizkiyahou, le roi de Yéhouda. Hachem a prolongé sa vie de 15 ans grâce au pouvoir de la prière, comme le dit le verset : "J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici que je vais ajouter 15 ans à tes jours" (Yéchayahou 38,5).
Le mot "ajouter" implique que le moment de sa mort avait déjà été décrété, et que ses prières ont contribué à annuler le décret.

Grâce au pouvoir de la prière, on peut annuler même ce qui a été décrété directement par Hachem. Comme 'Hizkiyahou l'a dit à Yéchayahou, fils d'Amotz : "Cesse de prophétiser et pars. De la maison du père de mon père, j'ai appris que même si une épée tranchante est placée sur le cou d'une personne, celle-ci ne doit pas désespérer de la miséricorde d'Hachem, comme le dit le verset : "S'Il [était sur le point de] me tuer, je continuerais à espérer en Lui" (Iyov 13,15).
Ce verset nous informe que la prière peut atteindre un endroit qui est plus proche d'Hachem que la source d'où les prophète reçoivent leur prophétie".

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-> Le Rokéa'h (Siddour haRokéa'h II 387) écrit : "Depuis le jour de la destruction du Temple, toute bénédiction qu'Hachem accorde à Israël est uniquement due au mérite de la prière".

-> La guémara (Yébamot 63a) dit : "Tout bien qui entre dans le monde est "bichvil" - en raison des juifs".
Le rav Na'houm de Tchernobyl fait remarquer que le mot "bichvil" a un double sens ; il peut signifier "en raison de", mais aussi "sur le chemin". Ainsi, la guémara peut être expliquée de manière homilétique : les juifs (Israël) tracent un chemin dans le monde pour faire descendre le flot abondant des bénédictions divines, par le biais de leurs prières.

-> "La prière d'une personne apporte la perfection aux mondes d'en haut et d'en bas.
Grâce à la bénédiction que l'on prononce pour Hachem, les mondes d'en haut et d'en bas sont bénis. Ainsi, grâce à la prière du peuple juif, tous les mondes sont bénis."
[Zohar Vayé'hi 250a]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem IV,5) écrit :
"Hachem a organisé le monde de telle sorte que pour recevoir un "chéfa", un flux de bonté d'Hachem à une personne, elle doit d'abord se motiver et faire un pas pour se rapprocher d'Hachem et Lui demander [pour ses besoins].
Le flux de bonté Divine qui lui sera accordé sera proportionnel à sa motivation et à son rapprochement d'Hachem. S'ils ne font pas le premier pas vers Hachem, ils ne recevront aucun flux divin.
Hachem veut constamment faire bénéficier ses créatures de ses bienfaits. Il a donc organisé ce service Divin sur une base quotidienne, afin que le flux (chéfa) de succès et de bénédiction soit attiré vers eux pour répondre à leurs besoins, en fonction de leur situation dans le monde."

-> "Chaque mot de la prière ou d'une bénédiction monte vers le haut, porté par des anges, où il accomplit l'objectif de ce mot particulier ; il s'élève jusqu'à son lieu d'origine et s'enracine dans le monde supérieur.
C'est ainsi que l'on participe avec le Créateur de l'univers à la construction et à la plantation de nombreux mondes."
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm 2:10]

-> Le rav de Volozhin cite le Tikouné Zohar (18:35b) :
"Lorsqu'une personne émet des vocalisations et des mots pendant la prière, de nombreux oiseaux (c'est-à-dire différents types d'anges) ouvrent leurs ailes et leurs bouches pour les recevoir.
Comme le dit le verset : "les oiseaux des cieux transmettent des sons, et ce qui a des ailes transmet des paroles" (Kohélet 10,20).
Hachem prend ces mots et construit des mondes à partir d'eux."

-> Dès qu'un juif commence à étudier ou à prier, dans le monde d'en haut, on fait taire les anges et on leur dit de s'abstenir de leur avoda, afin qu'ils puissent entendre le chant et la prière du peuple juif.
[cité par le rabbi Binyamin Chicha]

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-> La prière change l'ordre naturel de la création. En ce sens, le Méïri (Beit haBé'hora Baba Kama 80b) écrit :

"Les tendances et les inclinations innées d'une personne ont un grand effet sur ses affaires, ses succès et ses entreprises, dans la mesure où les portes qui sont scellées ne s'ouvriront pas rapidement.

Néanmoins, il ne s'agit pas d'une limitation totale. Au contraire, cela dépend de la prière et des bonnes actions ; les portes de la prière et/ou des bonnes actions ne sont jamais fermées.

Au contraire, elles nous protègent des maux naturels qui auraient pu nous être destinés et nous font sortir de notre nature et de nos limites.

Il s'agit là d'une composante propre et nécessaire de la croyance en Hachem et des principes fondamentaux du judaïsme".

-> La guémara (Moed Katan 28a) dit : "La vie, les enfants et la subsistance ne dépendent pas des mérites que l'on a acquis ; ils dépendent plutôt du mazal".

Cependant, en priant pour la miséricorde [d'Hachem], on peut changer son mazal.

[Maharcha - 'Hidouché Aggadot Shabbath 151b]

-> On peut se demander comment un décret peut être changé de mauvais en bon par la prière, peut-on changer la volonté d'Hachem?

Cependant, chaque décret dépend du niveau spirituel de l'individu et de sa capacité à recevoir la bonté d'Hachem. Celui qui se change pour être digne de recevoir la bonté d'Hachem peut changer les décrets qui sont dirigés vers lui.

Les Bné Yissa'har (Kétonet Passim 47b) ajoutent qu'en priant, on se transforme en une personne différente (la prière étant une dose de émouna) ; ainsi, le mauvais décret ne s'applique plus à nous, puisqu'on est une personne différente.

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-> Le Zohar (Vaét'hanan 260b) écrit que la Chekhina se tient en présence de celui qui fait une prière.

-> De même, nos Sages (guémara Sanhédrin 22a) disent : "Celui qui fait la prière doit se percevoir comme si la Chékhina était devant lui."

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) enseigne :
"Plus on s'empêtre dans les affaires de ce monde, plus on s'éloigne d'Hachem et de Sa lumière de sainteté, et plus on descend dans les ténèbres spirituelles [dépourvues de la présence d'Hachem].
Hachem a préparé un moyen de remédier à cette situation, qui consiste à faire précéder toutes ses activités quotidiennes d'une [prière] consistant à se rapprocher de la présence d'Hachem, à Lui adresser une requête pour tous ses besoins et à se rendre totalement dépendant d'Hachem.
Hachem, dans Sa bonté, a permis à l'homme de s'approcher de Lui, même si l'état naturel de l'homme est loin de la lumière (la Présence de D.) et est plongé dans l'obscurité (c'est-à-dire là où la Présence de D. n'est pas ressentie).
[au cours de chacune des prières,] Hachem a permis à l'homme de se tenir devant Lui et de l'appeler. De cette manière, il peut temporairement s'élever de sa bassesse naturelle et se rapprocher de D., et placer sa dépendance totale sur Hachem".

-> "Tu t'es fait une barrière avec des nuages, pour que la prière ne puisse pas passer" (Eika 10,20).
Selon le rav Mordé'haï de Tchernobyl, cela doit être compris ainsi : lorsqu'une personne est dissimulée par les nuages de ses fautes, qui créent une barrière entre elle et Hachem, alors, grâce à sa prière, tous les jugements sévères et toutes les barrières sont dépassés et supprimés.
[notre yétser ara essaye de nous persuader qu'au regard de notre comportement nos prières n'auront pas d'impact (Hachem veut pas nous entendre, nous voir ...). Cela est faux : tout juif (même le plus fauteur) garde intact le pouvoir énorme de sa prière! ]

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+ La prière = plus grand que d'offrir des korbanot au Temple :

-> "Rabbi Elazar dit : "La prière est plus grande que les sacrifices, comme le dit le verset : "Pourquoi ai-je besoin d'une multitude de vos sacrifices, dit Hachem" (Yéchayahou 1,11)."
[guémara - Béra'hot 32b]

-> "Hachem dit à Israël : "Soyez très méticuleux avec la prière, car il n'y a pas de mérite plus grand que celui-ci ; elle est même plus grande que tous les sacrifices (korbanot)".
[midrach Tan'houma - Vayéra 1]

-> Moché a vu par le esprit saint (roua'h hakodech) que le Temple serait détruit et que le peuple juif n'apporterait plus de sacrifices au Temple. Il a donc établi que le peuple juif devait prier 3 fois par jour, car la prière est plus chère à Hachem que toutes les mitsvot et tous les korbanot.
[midrach Tan'houma - Ki Tavo 1]

[imaginons si on nous donnait la possibilité d'apporter un sacrifice au Temple, on trouverait cela incroyable. Et bien à chacune de nos prières on fait un acte plus important que cela aux yeux d'Hachem! ]

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-> Le principal moyen de maîtriser le yétser ara est par notre prière. [Yicher Divré Emet 35]

-> En quoi la prière est-elle semblable aux sacrifices (korbanot)?
Lorsque quelqu'un apporte un sacrifice, il se sacrifie pour Hachem. Lorsqu'un sacrifice est brûlé sur le Mizbéa'h, le sang rouge et les graisses du sacrifice se transforment en fumée blanche qui monte vers le ciel. Les passions des transgressions, représentées par le sang rouge, atteignent l'expiation, symbolisée par la fumée blanche.
Le sacrifice expie et blanchit les fautes, comme le dit le verset : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s'ils sont devenus rouges comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la laine" (Yéchayahou 1,18).
Cela n'est vrai que si l'on fait téchouva au moment où l'on apporte le sacrifice. On se perçoit alors à la place du sacrifice et les feux de la téchouva, qui brûlent en nous, nous purifient de la faute et transforment la passion du péché en un désir de se rapprocher d'Hachem.

De même, lorsqu'une personne fait la prière avec une kavana intense, sa ferveur consume le désir de fauter et les mots qui sortent de sa bouche s'élèvent comme la fumée blanche des korbanot.
[Maor vaChémech]

-> Grâce à la prière, nous pouvons expier nos fautes ; comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 26b), la prière remplace les sacrifices [qu'on apportait pour expier nos fautes].

"Le monde repose sur 3 piliers : l'étude de la Torah, le service divin et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).

Rabbénou Yona commente :

"A cause de nos fautes, le Temple a été détruit et la avoda a cessé. La prière prend sa place, comme le disent nos Sages à propos du verset : "Et de Le servir de tout votre coeur" (Ekev 11,13). Quel est le service du cœur? C'est la prière (guémara Taanit 2a)".

Cependant, les sacrifices (korbanot) ne sont pas apportés pour expier des transgressions intentionnelles, comme le dit le verset : "Car Tu ne veux pas de sacrifice, sinon je le donnerais ; un holocauste Tu ne veux pas" (Téhilim 51,18).

Lorsque le roi David a fauté avec Batchéva, il s'agissait d'une faute intentionnelle, pour lequel un sacrifice n'est pas apporté. Le roi David dit : "Si je pouvais apporter un sacrifice pour expier, je le ferais. Puisque je ne le peux pas, [parce que ma faute est un faute intentionnelle,] 'Hachem, ouvre mes lèvres, et ma bouche proclamera Ta louange' (Téhilim 51,17) = accepte ma prière au lieu d'un sacrifice, et pardonne-moi pour mon péché."

Nous aussi, qui manquons de sacrifices pour expier nos fautes intentionnelles et non intentionnelles, demandons à "Hachem d'ouvrir mes lèvres" et d'accepter nos prières à la place des sacrifices."

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-> "Hachem dit : 'Quiconque s'engage dans l'étude de la Torah et les actes de bonté et prie avec le tsibour (communauté), Je le considérerai comme s'il nous avait délivrés, Moi et Mes enfants, d'entre les nations du monde". [guémara Béra'hot 8a]

-> Le Maharcha ('Hidouché Aggadot) commente que les 3 principes mentionnés dans cette guémara sont à mettre en parallèle aux 3 piliers sur lesquels tiens le monde : "l'étude de la Torah, le service divin [dans le Temple] et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).
Cette michna d'Avot fait référence à l'époque où le Temple existait. Cependant, aujourd'hui, alors qu'il n'y a pas de Temple, la prière bétsibbour prend la place de l'avoda (service dans le Temple), c'est l'équivalent du Korban Tamid qui était apporté 2 fois par jour dans le Temple.
[prier n'est pas que bouger les lèvres, c'est réaliser une action sur laquelle repose le monde entier, et a donc le pouvoir d'amener des délivrances personnelles et collectives. ]

-> Le Bné Yissa'har (Maggid Taalouma Béra'hot 8a) expliquent que le but de la création de l'humanité est pour le peuple juif ; lorsque le peuple juif a été envoyé en exil, c'est comme si le monde entier avait été détruit, puisque le peuple juif est la base de toute l'existence.
L'affaiblissement des "trois piliers" dont dépend le monde menace la continuité de son existence. C'est pourquoi, en étudiant la Torah, en priant et en faisant de la bonté ('hessed), on renforce les trois piliers qui soutiennent le monde, c'est comme si le peuple juif avait été délivré et c'est comme si on reconstruisait le monde (même en exil).

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit :
"Une personne peut se demander : "Qui suis-je et quelle importance ai-je à prier au sujet de l'exil et de Jérusalem, mes prières amèneront-elles le rassemblement des exilés et le début de la guéoula?
La réponse est à portée de main, comme cela a été enseigné,
La réponse est toute proche, comme on l'enseigne : "C'est pourquoi Adam a été créé seul, afin que chacun puisse se dire : "C'est pour moi que le monde a été créé".
Il est agréable à Hachem que Ses enfants l'implorent et prient pour [la guéoula]. Et même si leur demande n'est pas exaucée parce que le temps n'est pas mûr (ou pour toute autre raison), ils auront néanmoins fait leur part et Hachem s'en réjouit."

-> Le Divré Yoël dit que toutes nos prières sont recueillies par Hachem, et que le moment venu, nous comprendrons comment chaque prière a contribué à l'avènement de la Géoula.

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-> La guémara (Béra'hot 32b) dit que celui dont les prières ne sont pas exaucées doit prier encore et encore, comme le dit le verset : "Place ton espoir en Hachem, fortifie-toi et Il insufflera du courage dans ton cœur ; et place ton espoir en Hachem" (Téhilim 27,14)

Le Sfat Emet explique cette guémara que parfois, les prières d'une personne ne sont pas exaucés afin qu'elle soit plus humble et qu'elle prie avec encore plus de kavana.
En conséquence, il explique le verset ci-dessus : Lorsque vous vous tournez vers Hachem et que vous constatez que vos prières n'ont pas été exaucés, cela signifie que vous devez renforcer et intensifier vos prières. Ce n'est qu'alors que vous pourrez espérer que vos prières soient exaucées.

-> Le Méïri (Beit haBé'hira 21a) commente que même si l'on peut avoir l'impression que nos prières ne sont pas pris en compte, il ne faut pas désespérer, car avec le temps, elles seront exaucées.

L’importance de la lecture du Shéma (kriat Shéma)

+ L'importance de la lecture du Shéma (kriat Shéma) :

-> Le Eliyahou rabba (Ora'h 'Haïm 61:1) rapporte au nom du Baal haRokéa'h que lorsque le peuple juif a fauté avec le Veau d'or, ils ont perdu le mérite de "naassé" (nous ferons).
Hachem a dit : "Avec ce qui reste en leur possession, le mérite du "nichma" (nous écouterons), qu'ils proclament Mon Unicité".
C'est pourquoi Hachem leur a donné le "Shéma Yisrael", qui commence par "Shéma" (écoute).

-> Par la mitsva de la lectuer du Shéma, un juif devient lié et uni à Hachem et à Sa Torah.
Le Zohar (A'haré Mot 73a) écrit : "Hachem, la Torah et Israel (les juifs) ne font qu'un".
Nos Sages expliquent que le premier verset de la lecture du Shéma fait allusion à cela.
Shéma = Le mot "Shema" (écoute) fait référence à la Torah que le peuple juif a entendue au mont Sinaï avec le tonnerre et les éclairs.
Israël = Le peuple juif a ensuite accepté la Torah en disant : "Naassé vénichma" (nous ferons et nous écouterons). Après le mot "Shema", nous disons "Israël", Israël est Son peuple élu, car D. nous a choisis au-dessus des autres nations du monde.
Hachem = lorsque vous combinez "Shéma" et "Israël" avec "Hachem qui est notre D. (Hachem Elokénou), Hachem", alors ils deviennent "Un" = tous liés et unis ensemble.

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 20,20) dit que la lecture du Shéma du matin protège la personne tout au long de la journée, et que la lecture du Shéma du soir protège la personne tout au long de la nuit.

-> De plus, le midrach (Béréchit rabba 65,21) nous dit que "lorsque les juifs disent 'Shéma Israël', les anges se taisent, et ensuite, 'ils arrêtent leurs ailes' (Yé'hezkiel 1,24).
Que disent-ils alors? 'Béni soit la gloire d'Hachem de Sa place' (Yé'hezkiel 3,1), et 'Béni soit le nom de la gloire de son royaume pour les siècles des siècles'."

-> Le Imré Noam (Likoutim - Nasso) écrit qu'en récitant la lecture du Shéma, on peut atteindre les mêmes niveaux spirituels qu'à Shavouot, lorsque le peuple juif a reçu la Torah au mont Sinaï.

-> Le Gaon de Vilna (Shnot Eliyahou) écrit que lorsqu'une personne récite la lecture du Shéma, Hachem récite la lecture du Shéma avec elle, tout comme Il s'assiérait et étudierait avec quelqu'un qui étudie la Torah.

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+ La grandeur de la kriat Shéma :

-> Cela nous sauve de la destruction :
Le Yalkout Chimoni (Dévarim - remez 836) dit : "Eliyahou, za'hour latov, dit à Rabbi Néhoraï :
Lorsque Hachem regarde Son monde, Il voit des théâtres et des cirques où le public est assis paisiblement, alors que Son Temple est en ruines, et Il ... veut détruire [le monde]. Pourtant, lorsque les juifs entre dans les synagogues et les maisons d'étude (baté midrach) le matin et proclame son unité en disant le Shéma Israël ... tous les anges gardiens se rassemblent alors devant Hachem et disent : "Tu existais avant la création du monde, Tu existes après la création du monde, Tu es dans ce monde et Tu es dans le monde à Venir. Sanctifie Ton Nom par l'intermédiaire de ceux qui sanctifient Ton Nom.
Immédiatement, Hachem retient Sa colère et ne désire plus détruire Son monde par le mérite du peuple juif. Comme le dit le verset : "Et Tu es le Saint, trônant sur les louanges d'Israël" (Téhilim 22,4)" = car Il retient sa colère en raison des louanges des juifs".

-> Neutralise nos ennemis :
Le midrach explique que lorsque la femme de Haman, Zérech, lui dit : "... et le matin, raconte au roi [ce qui s'est passé], et ils pendront Mordé'haï [à la potence]", elle faisait référence à la récitation du Shéma le matin.
Comme le dit le verset : "La maison d'Essav sera [comme] de la paille" (Ovadia 1,18) ; quand les juifs
lisent le Shéma avec kavana (intention), Essav sera consumé comme de la paille.
C'est pourquoi la femme d'Haman leur a demandé d'empêcher les juifs de dire la kriat Shéma le matin, ce qui leur permettrait de régner sur les juifs.
[rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I , drouch 17 ]

-> Protection de nos ennemis :
Le verset (Choftim 20,3) nous dit que lorsque les Bné Israël partaient en guerre, le Cohen leur disait : "Écoute Israël (Shéma Israël)! Vous allez, en ce moment, livrer bataille à vos ennemis"
La guémara (Sota 42a) demande : "Pourquoi le Cohen doit-il dire "Shéma" (écoutez)? Rabbi Yo'hanan dit, au nom de Rabbi Shimon bar Yo'haï, que Hachem a dit à Israël : "Même si vous aviez seulement accompli la mitsva de la lecture du Shéma matin et soir, vous ne seriez pas vaincus par eux."

-> La kriat Shéma est vraiment efficace avec kavana :
Le verset dit : ""Le Philistin s'approchait (du camp) tôt le matin et le soir" (Chmouël I 17,16).
Nos Sages (guémara Sotah 42b) commentent que Goliath le Plichti se tenait devant peuple juif afin de les empêcher de dire la lecture du Shéma le matin et le soir.
Comment pouvait-il les empêcher de dire kriat Shéma?
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que Goliath avait l'intention de les effrayer et de perturber ainsi leur kavana pendant la lecture du Shéma. Il savait que sans une kavana appropriée, leur Kriat Shéma ne les protégerait pas de la guerre.
Comme le dit le verset : "les louanges élevées d'Hachem sont dans leur gorge, et une épée à double tranchant est dans leurs mains" (Téhilim 149,6). Lorsque le peuple juif loue Hachem avec des louanges élevées, ce qui signifie que une kriat Shéma avec kavana, alors une épée à double tranchant est dans leurs mains et ils sont sauvés de leurs ennemis.

-> Aide à combattre le yétser ara :
Nos Sages écrivent que, tout comme la lecture du Shéma protégeait les juifs lorsqu'ils partaient à la guerre, la kriat Shéma nous aide également à lutter contre notre propre yétzer ara.
C'est ce que l'on appelle la guerre de toutes les guerres, comme le mentionne le 'Hovot halévavot (chaar Yi'houd hamaassé 5). Lorsque quelqu'un lutte contre son yétser ara et qu'il est sur le point de fauter, s'il possède le mérite de la lecture du Shéma, il reçoit l'aide Divine pour surmonter son yétser ara.

Comme le disent nos Sages (Béra'hot 5a) : "Rabbi Lévi bar 'Hama dit au nom de Rabbi Shimon ben Lakich : 'Une personne doit constamment agiter son yétser tov [pour lutter contre son yétzer ara ... s'il le vainc, c'est très bien. Mais si ce n'est pas le cas, il doit étudier la Torah... Si cela ne suffit pas, il faut réciter la lecture du Shéma".

-> En ayant de la kavana, nous diminuons l'influence d'Essav :
Nous sommes en exil parmi les enfants d'Essav, qui ont le mérite de "ציד בפיו", qu'Essav "a placé sa chasse dans la bouche de Its'hak", qu'il a servi de la nourriture à Its'hak. Leur seul mérite est celui de la bouche. Nous, en revanche, avons le mérite de servir Hachem avec notre cœur, ce qui est supérieur au mérite de la bouche seule, et surpasse donc le mérite d'Essav.
Ainsi, lorsque nous avons la kavana et que nous servons Hachem avec notre cœur, le mérite d'Essav est insignifiant.
Cependant, lorsque nous n'avons pas de kavana et que nous servons Hachem uniquement avec notre bouche, mais pas avec notre cœur, notre mérite ne peut pas surpasser celui d'Essav.
Comme le dit le verse : "La voix est la voix de Yaakov" (Toldot 27,22), lorsqu'il s'agit uniquement de la voix de Yaakov, sans kavana intérieure et sans émotion, alors leurs mérites les soutiennent et ils triomphent de nous.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I - drouch 3]

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-> Hachem se délecte notre lecture :
Hachem dit à Israël : "O [mon amie], qui te tiens dans les jardins, les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix : Laisse-moi l'entendre" (Chir haChirim 8,13 & 14).
Le midrach (Chir haChirim rabba 8,8) dit : "Lorsque Israël entre dans les synagogue et récite la kriat Shéma avec kavana (ferveur), d'une seule voix, d'un seul esprit et d'une seule compréhension, Hachem leur dit : 'Vous qui vous tenez dans les jardins' ; lorsque vous récitez en tant que 'amis', Moi et tout Mon entourage, 'sont tout oreilles pour écouter ta voix : Laisse-moi l'entendre'.
Cependant, lorsque Israël récite la kriat Shéma de manière désordonnée, [chacun commençant à un moment différent], et qu'ils ne concentrent pas leurs pensées ensemble sur la lecture du Shéma, alors l'esprit Saint (roua'h hakodech) crie et dit : "Fuis, Mon bien-aimé, et compare-toi à un tsvi". Fuis vers les tsava haShamayim (armées célestes) qui te ressemblent, qui récitent les louanges à l'unisson."

-> Etre entendu dans le caveau des Patriarches & Matriarches :
Lorsque quelqu'un dit la lecture du Shéma et proclame l'Unicité d'Hachem avec la kavana appropriée, cela se répercute chaque jour à travers Méarat Hamachpéla ('Hébron), et est entendu par nos Patriarches et par Adam harishon.
[Tiféret Shlomo - Bamidbar]

-> Faire fuir les démons :
Le Baal Hatourim (Vaét'hanan 6,4) commente que le verset de Shéma Israël commence par la lettre ש et se termine par un ד, qui ensemble forment le mot שד (chéd - un démon).
Cela nous enseigne que les Chédim (démons) fuient lorsqu'ils entendent la lecture du Shéma récité avec kavana.

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-> Un remède pour tout le corps :
Rabbi Néhoraï dit au nom de Rabbi Né'hémia : "La lecture du Shéma se compose de 248 mots, ce qui correspond au nombre de membres et d'organes dans le corps. Lorsque l'on récite le Shéma de manière appropriée, chaque membre et chaque organe est guéri par un autre mot ...
Cependant, la kriat Shéma comporte 245 mots, y compris Barou'h Shem. Par conséquent, l'officiant répète 3 mots : "Hachem Eloké'hem émet", afin de compléter les 248 mots.
[michna Broura - au nom du Beit Yossef, Zohar 'hadach Vayéra]

-> Celui qui lit la kriar Shéma en prononçant chaque mot correctement affecte chaque membre et organe de son corps.
Cependant, s'il dit la lecture du Shéma sans prêter attention à ce qu'il dit, il peut, que D. préserve, se causer des maladies et des douleurs.
[Ka haYachar - 51 ; Zohar 'hadach A'haré Mot]

-> En prononçant les 248 mots de la Kriat Shéma, nous renforçons et rectifions les 248 membres et organes de votre corps ; en ayant de la kavana, nous renforçons et rectifions les 248 dimensions spirituelles qui se reflètent dans les membres et organes de votre corps.
[Séfer 'Harédim 66:72]

-> Sauve de pensées pécheresses :
Le verser dit "Et il (Pin'has) prit une lance dans sa main" (vayika'h roma'h béyada - וַיִּקַּח רֹמַח בְּיָדוֹ - Balak 25,7).
Cela signifie peut-être que Pin'has avait peur de tomber en proie à des pensées pécheresses en entrant dans la tente de Zimri, qui était avec la femme midianite.
C'est pourquoi il prononça la lecture du Shéma, composé de 248 mots (correspondant aux 248 membres et organes du corps), qui le protègent des pensées pécheresses.
C'est ce qu'indique le verset susmentionné, puisque le mot רמח (roma'h - lance) a une guématria de 248 (רמ"ח). Cela implique que les 248 mots du Kriat Shéma l'ont protégé.
[Zikhron Zot - Pin'has]

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-> Protection contre le Guéhinam :
Selon le Déré'h Erets Zouta (9) : "Soyez méticuleux lorsque vous dites la lecture du Shéma et la Amida afin de vous protéger du jugement de Guéhinam".

-> Refroidir le Guéhinam :
La récompense pour celui qui est méticuleux lorsqu'il récite la kriat Shéma est mentionnée dans la guémara (Béra'hot 15b).
Rabbi 'Hama, fils de Rabbi 'Hanina, a dit : "Quiconque récite la kriat Shéma et en énonce méticuleusement les lettres, le Guéhinam est refroidi pour lui."

Le Beit Yossef (Tour 62) cite le Mahari Abouhav selon lequel la raison de cette récompense est que, puisqu'il se remue et éveille la chaleur naturelle de ses sentiments pour énoncer les lettres de la lecture du Shéma, il est récompensé par le refroidissement d'une "chaleur" différente, la chaleur de Guéhinam.

Le Iyoun Yaakov (dans Ein Yaakov Béra'hot 15b) explique que l'on est récompensé mesure pour mesure, de la façon suivante : quelqu'un qui prend son temps pour énoncer la différence entre un mot et le suivant, et qui ne se précipite pas dans la lecture du Shéma, alors il est récompensé par le fait que le Tribunal céleste attendra jusqu'à ce que Guéhinam se refroidisse pour lui.

-> Avoir la kavana est grandement récompensé :
Le Matté Moché (I,95) écrit que quiconque a de la kavana pendant la lecture du Shéma et proclame l'unicité d'Hachem avec une concentration totale de son cœur, sera certainement grandement récompensé.
Comme le dit Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 6,4) : "Sachez que le Gan Eden et tous ses attributs n'ont été créés que pour ceux qui proclament l'Unicité d'Hachem avec kavana."

-> Mériter le Gan Eden & être protégé du Guéhinam
Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 6,4) poursuit : C'est pourquoi, dans la parcha Béréchit, le mot "gan" est mentionné 13 fois, et tout au long de la parcha Vaét'hanan, le mot "éch" (le feu) est mentionné 13 fois.
Cela nous enseigne que quiconque a de la kavana dans אחד (é'had) [du Shéma Israël], qui a la valeur numérique de 13, faisant allusion aux 13 Attributs Divins, sera protégé des feux de Guéhinam. Il méritera également le Gan Eden et ses 13 qualités spéciales.

C'est ce à quoi font allusion les mots du Shéma : La lettre ש de שמע et la lettre א de אחד forment ensemble le mot אש.
Il reste donc le מ et le ע de שמע et le ח et le ד de אחד. Il s'agit de l'acronyme de :מישאל חנניה דניאל עזריה.
Celui qui dit la lecture du Shéma avec kavana est sauvé des feux de Guéhinam, tout comme 'Hananya, Michael, Azarya et Daniel ont été sauvés du feu.

[le Matté Moché (I,95) rapporte un midrach qui inclus également Daniel comme étant sauvé du feu. ]

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-> Le mot é'had :
"Celui qui étend le mot é'had (Hachem é'had) verra ses jours et ses années s'allonger.
Le but de "l'extension" du mot é'had dans le premier veret de la kriat Shéma est d'avoir le temps de contempler et d'accepter la domination d'Hachem sur les cieux et la terre et Son règne sur les 4 coins du monde.
[voir Choul'han Aroukh 61:6]

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-> La guéoula devient possible :
Nos Sages (Shabbath 119b) nous disent que "Jérusalem a été détruite uniquement parce que les juifs ont cessé de réciter le Shéma le matin et le soir".
Cela implique que la récitation correcte du Shéma a le pouvoir de provoquer la guéoula.
[Avkat Ra'hél 1:6]

-> "Le Zohar (Tétsavé 121a) dit : "Le Temple a été détruit uniquement parce qu'il n'y a personne qui sache proclamer correctement l'Unicité d'Hachem.
Nos Sages (Shabbath 119b) disent que le peuple d'Israël n'a été exilé que lorsqu'il a cessé d'accomplir la mitsva de la lecture du Shéma le matin et le soir.
Ainsi, en conséquence de la non réalisation de la mitsva de kriat Shéma, c'est-à-dire la non proclamation l'unicité d'Hachem, que le peuple juif a été envoyé en exil et que le Temple a été détruit.
b'h, lorsque nous accomplissons la mitsva de la lecture du Shéma avec kavana, Hashem apportera rapidement la guéoula'."

-> Hachem a compassion du peuple juif :
Lorsque le machia'h arrivera, il détruira les non-juifs. Ils prétendront qu'ils ne méritent pas plus d'être détruits que le peuple d'Israël, puisque le peuple d'Israël est également fauteur.
Le machia'h ne saura pas comment réagir, et l'ange Michaël ne saura pas non plus comment réagir.
Immédiatement, Hachem aura pitié du machia'h et répondra : "Imbéciles que vous êtes (les non(juifs), vous interrogez mes enfants! Est-ce que l'un d'entre vous récite la kriat Shéma le matin comme le font Mes enfants?"
[rapporté par rabbi Binyamin Zev Chicha]

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-> Impact sur la kavana de la Amida :
La kavana qu'une personne aura pendant la Amida est affectée par sa kavana lors de la lecture du Shéma. [Pélé Yoets - Erekh Kriat Shéma]
Comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "Quiconque récite la kriat Shéma, les mazikim (créatures spirituelles malfaisantes) se tiendront à distance de lui".
Le principal dommage causé par les mazikim est de nuire à une personne et de perturber ses pensées pendant la prière. Lorsqu'une personne récite la kriat Shéma correctement, ces mazikim la laissent tranquille.
Le Maggid Mécharim (paracha Emor) a dit au Beit Yosef : "Concentrez vos pensées pendant la Kriat Shéma. De cette façon, vous vous purifierez de toutes les mauvaises pensées qui vous perturbent pendant la prière".

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-> La guémara (Béra'hot 10) dit : "Rabbi Mani a dit : "Réciter la lecture du Shéma au moment opportun est plus grand que de s'impliquer dans l'étude de la Torah".

-> Le midrach rabba (Kohélet rabba 4,12) écrit : "Rabbi Houna bar Geniva a dit : "La lecture du Shéma en son temps est plus aimé que 1000 sacrifices offerts par l'insensé".
Le 'Hida (Pné David 7:9 1) en se basant sur le verset (Choftim 20,3) explique : "lorsque vous dites Shéma Israël, c'est comme si vous en train d'apporter des sacrifices [à Hachem]".

-> La guémara (Ména'hot 99b) dit : "Même si quelqu'un ne lit que la kriat Shéma que le matin et le soir, il a accompli la mitsva de '[les mots de] ce rouleau de la Torah ne doivent jamais quitter ta bouche".

-> Rabbi Eliezer dit : "Comment réalisez-vous le verset : '... et il médite la Torah (d'Hachem) jour et nuit' (Téhilim 1,2)?
Rabbi Yéhochoua répondit : "Cela se réfère à la lecture du Shéma ; celui qui récite la kriat Shéma le jour et la nuit, Hachem considère comme s'il avait peiné dans la Torah jour et nuit."

-> Le Baal haTanya (Likouté Amarim 49) commente que lorsqu'un individu contemple le grand amour d'Hachem pour nous, cela l'amène à une plus grande kavana pendant la lecture du Shéma.

Juste avant la lecture du Shéma nous disons le passage de "aavat olam", qui exprime l'amour d'Hachem pour nous ; comment Il quitte toutes les armées célestes pour être parmi nous et être reconnu par nous ; comment Il nous a choisis au-dessus de toutes les nations du monde.
Si nous contemplons le grand amour d'Hachem pour nous, nous serons incités à lui rendre la pareille, à l'aimer de tout notre cœur et de tout notre être, comme nous le disons dans le premier paragraphe du Shéma (véaavta ét Hachem Eloké'ha).

[selon le rav Akiva Eiger, réfléchir à l'amour d'Hachem pour nous éveille un amour récirpoque. (on passe de "aavat olam" à "véaavta". )]

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 61) cite le rav Amram Gaon selon lequel la lecture du Shéma ne doit pas être considéré comme un vieux décret du roi (en cours depuis des lustres), mais plutôt comme un nouveau décret [du Rois des rois] que nous venons de recevoir.
La kriat Shéma doit être récitée comme une nouveauté, chaque jour.

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-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 61) cite le midrach selon lequel il faut réciter la lecture du Shéma "avec trépidation et crainte".
Le Ba'h explique que "trépidation et crainte" signifie qu'en disant le Sh2ma et en acceptant le joug du Royaume d'Hachem, on doit avoir à l'esprit qu'on est prêt à sacrifier sa vie pour sanctifier le Nom d'Hachem, comme il est dit : "Avec toute ton âme", et la guémara (Béra'hot 61b) explique : "même s'Il prend ta vie".

-> Le Zohar ('Hayé Sarah 124b) écrit que celui qui a la kavana de sacrifier sa vie pour la sanctification du Nom d'Hachem, est considéré comme s'il sacrifiait réellement sa vie [pour sanctifier le Nom d'Hachem] chaque jour, comme le roi David dit : "pour Toi nous subissons chaque jour la mort" (Téhilim 44,23).

Le rav Hillel Lichtenstein de Kalamé dit que le Maggid Mécharim a révélé au Beit Yosef (rabbi Yossef Karo) qu'il mériterait de donner sa vie pour sanctifier le Nom d'Hachem. En réalité, le Beit Yossef est mort d'une mort naturelle, dans son lit. Le Maggid a expliqué qu'étant donné qu'il avait prononcé la mitsva de kriat Shéma (bé'hol nafché'ha) de tout son cœur, Hachem, qui peut voir dans le cœur d'une personne, le considère comme s'il avait réellement sacrifié sa vie.

-> Lorsqu'une personne possède cette kavana, elle est sauvée de toute faute, comme l'écrit le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach I, drouch 5) : lorsque l'on récite la lecture du Shéma, on doit avoir la l'intention d'être prêt à sacrifier sa vie pour Hachem et d'être tué pour sanctifier Son Nom.
On ne doit pas se préoccuper de soi-même et de ses enfants ; nos pensées doivent plutôt être de sanctifier le Nom d'Hachem. Lorsqu'il fait cela constamment et qu'on intériorise cette pensée, le yétser hara n'aura plus la force de le dominer et de le tenter de violer la volonté de notre Maître pour quelque raison que ce soit. Une fois qu'on a pleinement intériorisé son désir de sacrifier sa vie, son bien-être physique et ses biens pour Hachem et Sa Torah, on ne peut plus agir contre la volonté d'Hachem.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 120) écrit que l'homme étant un être physique, il est attiré par les vanités de ce monde et par ses désirs innés. C'est pourquoi il a besoin d'un rappel constant de la domination d'Hachem sur le monde pour se protéger dé la faute.
C'est ainsi qu'Hachem, dans Sa compassion, nous a accordé cette mitsva de la lecture du Shéma et nous a ordonné de nous souvenir de Lui matin et soir, quotidiennement, nous donnant ainsi le privilège d'accepter Sa domination et Son unicité, chaque jour et chaque nuit, tout au long de notre vie.
En reconnaissant verbalement l'Unicité d'Hachem et Sa domination sur nous, et en réfléchissant à ces vérités avec une concentration totale, une personne sera protégée tout au long de la journée.
Lorsque l'on dit le kriat Shéma le matin, on se souvient de la providence et de l'omnipotence d'Hachem sur tout, et l'on prend à cœur le fait qu'Hachem observe toutes les voies de l'homme, qu'Il compte chacun de ses pas, que rien n'est caché à Hachem et que l'homme est incapable de cacher ne serait-ce qu'une seule de ses pensées à Hachem.
Ce processus de pensée et son expression par les mots de la lecture du Shéma constituent en effet une formidable protection pour toute la journée.
La mitsva de répéter le kriat Shéma le soir le protégera des fautes pendant toute la nuit.

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-> Nos Sages se sont efforcés de souligner l'importance de réciter la lecture du Shéma en temps voulu (par la halakha).
La guémara (Béra'hot 15a) raconte que rabbi 'Hisda a maudit une personne qui a commencé à chercher de l'eau pour se laver les mains alors que c'était l'heure de la kriat Shéma.

-> Le Zohar (Dévarim 186a) cite l'histoire suivante :
Rabbi Its'hak et rabbi Yéhouda marchaient sur la route lorsqu'ils atteignirent un endroit appelé Kfar Sichnin, où vivait rabbi Hamnouna Saba.
La femme de rabbi Hamnouna Saba accueillit les deux saints hommes. Elle suggéra à son fils de demander une bénédiction aux 2 saints hommes avant de partir à l'école.
Il s'approcha d'eux mais fit rapidement demi-tour, disant à sa mère : "Je ne veux pas m'approcher d'eux, ils n'ont pas encore dit la lecture du Shéma, et on nous a enseigné que quiconque ne lit pas la kriat Shéma à temps est excommunié pour toute la journée".
(Ils n'avaient pas dit la kriat Shéma parce qu'ils étaient occupés à la mitsva de pidyon shévouyim (libérer les prisonniers), et celui qui est occupé à une mitsva n'est pas obligé d'en accomplir une autre).
Ils demandèrent à l'enfant : "Comment as-tu su que nous n'avions pas encore dit la kriat Shéma?" et il répondit : "Je l'ai senti à l'odeur de tes vêtements!".
Cela nous enseigne que celui qui tarde à réciter la kriat Shéma (que D. préserve) est frappé d'excommunication.

Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort

+ Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort :

-> L'une des ruses du yétser hara consiste à priver une personne de la tranquillité d'esprit et de la clarté dont elle a besoin pour réfléchir à sa vie.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.2) écrit à ce sujet:
"Il s'agit d'un stratagème astucieux du yétser ara, qui consiste à accabler une personne de tâches incessantes afin qu'elle n'ait pas le temps de s'arrêter et de réfléchir au chemin qu'elle emprunte.
Le yétser ara est un soldat expérimenté, rompu aux stratégies de guerre. Pour échapper à ses griffes, il faut faire preuve d'une grande sagesse et d'une planification minutieuse."

-> Au début, le yétser ara peut sembler être notre ami, nous offrant de merveilleux plaisirs, mais en fin de compte, il se transformera en notre pire ennemi.
Nos Sages (Baba Batra 16a) disent à ce sujet : "Le Satan, le yétser ara et l'ange de la mort sont une seule et même chose". Il descend dans ce monde pour tromper l'homme, monte au Ciel pour susciter la colère d'Hachem contre lui, puis reçoit la permission et réclame l'âme de l'homme".

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-> La voie du yétser ara est de séduire chaque personne avec les arguments qui lui conviennent le mieux. Jeunes et vieux sont attirés par des intérêts différents, et le yétser ara connaît l'appât qui attirera le mieux sa proie.
"Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne" (guémara Kidouchin 30b) = de même que nous évoluons, grandissons, de même notre yétser ara s'adapte chaque jour en nous proposant ce qui nous parle le plus à ce moment (notre point faible, d'envie).
Le fait que nous l'ayons vaincu hier, ne garantit pas que cela sera le cas aujourd'hui. [d'ailleurs, nos Sages concluent que sans Hachem qui viendrait nous aider, nous ne pourrions le vaincre. ]

-> Si une personne suit son yétser ara, que ce soit dans sa jeunesse ou dans sa vieillesse, le yétser ara continuera à la poursuivre lorsqu'elle passera dans le monde à Venir.
À chaque niveau du Ciel qu'elle essaiera de gravir, le yétser ara se mettra en travers de son chemin. Il la poursuivra pour ses fautes et exigera sa punition.

Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit à ce sujet :
"Lorsqu'un tsadik quitte ce monde, il est prêt à monter aux plus hauts niveaux du paradis, mais pas d'un seul coup. Immédiatement après son décès, il est puni afin de le purifier de ses fautes les plus graves. Il peut alors monter au premier niveau du Gan Eden.
Lorsque son tour est venu de monter à un niveau encore plus élevé, il est ramené (au Guéhinam) pour être puni pour ses fautes les plus légères, après quoi il peut passer au niveau suivant du Gan Eden.
Ce processus se poursuit jusqu'à ce qu'il soit finalement puni même pour les fautes si mineures qu'elles sont comparés à [l'épaisseur] des mèches de cheveux ...
Ensuite, lorsqu'il est purifié même de ces fautes, il peut entrer dans le niveau du Gan Eden qui lui est vraiment destiné."

[ si le yétser ara poursuit même les tsadikim au Gan Eden, il poursuit d'autant plus les réchaïm qui ont été pris dans ses filets. ]

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-> Nos Sages (Baba Batra 16a) nous avertissent que le yétser ara "descend dans ce monde pour tenter [l'homme], monte au Ciel pour le poursuivre, reçoit la permission, puis réclame l'âme [pour l'amener au Guéhinam, où elle va souffrir de terribles souffrances pour ses fautes]."
Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) rapportent que nous recevons notre yétser ara au moment de notre naissance, et notre yétser tov à notre bar/bat mitsva.
Ainsi, le yétser ara a de l'avance, et à chaque étape de notre vie (de l'enfance à la vieillesse), il va nous charmer et nous attirer pour notre "bien" dans ses filets (se faisant passer pour notre ami de confiance qui nous veut du bien). Et ensuite après notre mort, il se transforme en notre pire accusateur en faisant que payons au maximum de souffrances cette faute.

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit qu'il y a plusieurs niveaux de récompense pour les justes au Ciel. Après le décès d'une personne, son âme monte à un certain niveau du Paradis.
Des années plus tard, elle aspirera à s'élever à un niveau encore plus élevé, ce qui exige un plus grand degré de mérite. Elle peut avoir commis des fautes mineures qui sont pardonnables aux niveaux inférieurs du Paradis, mais qui l'empêchent d'accéder aux niveaux supérieurs qui exigent une plus grande pureté. Chaque fois que l'âme tente de s'élever, elle est à nouveau jugée pour ses actes.
À chacune de ces étapes de jugement supplémentaire, le yétser ara revient pour la poursuivre à nouveau, afin de l'empêcher de s'élever à un niveau supérieur.
Ce fut le cas de Yéhochoua, le Cohen Gadol, que le yétser ara a continué à poursuivre alors qu'il était déjà au Ciel (Zohar III,214a).

[ainsi, plus nous fautons (sans faire téchouva dessus) en écoutant dans ce monde notre yétser ara, plus nous donnons à notre yétser ara la possibilité de nous mettre des coups de couteau dans notre dos après notre mort.
Dans ce monde, il est tout mignon comme notre meilleur défenseur pour kiffer la vie, et après il sera là comme notre pire accusateur possible. ]

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b'h, nous allons voir quelques réflexions plus générales sur le yétser ara :

-> Lorsque le yétser ara tente de nous séduire et nous propose des choses qu'il prétend nous allons apprécier, nous ne devons pas imaginer un seul instant que le yétser ara a nos meilleurs intérêts à l'esprit. C'est tout le contraire.

Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot - chaar yi'houd hamaassé - chap.5) explique :
"Réalisez que votre pire ennemi dans le monde est le yétser ara. Il est tissé dans les forces de notre âme, mélangé à notre esprit, et s'associe à nous dans tous nos sens physiques et spirituels.
Il domine les éléments de notre être et se cache dans notre poitrine. Il est votre conseiller dans chacune de nos actions, qu'elles soient cachées ou révélées.
Il se cache pour nous surprendre à chacun de nos pas. Pendant que nous dormons, il est éveillé. Nous pouvons l'ignorer, mais il ne nous ignore jamais.
[...]

Il était une fois un homme pieux qui voyait des soldats revenir d'une bataille féroce et difficile, chargés du butin de guerre. Il leur dit : "Vous revenez d'une petite guerre, au cours de laquelle vous avez gagné des trésors. Préparez-vous maintenant à une guerre beaucoup plus importante."
Ils lui demandèrent : "De quelle guerre s'agit-il?"
"La guerre contre le yetzer hara", répondit-il.

-> Le Pélé Yoetz (tachboulot) écrit :
"Menez votre guerre avec des stratégies" (Michlé 24,6)
Combien de plans et de stratégies une personne élabore-t-elle pour gagner de l'argent?
Combien plus doit-il élaborer des plans et des stratégies pour faire la guerre à son plus grand ennemi, le "roi vieux et fou" (référence au yétser ara, voir Zohar I,179a).
On doit se réveiller pour combattre le yétser ara en poussant un puissant cri de guerre.