Aux délices de la Torah

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La Torah est notre ville de refuge actuelle

+ La Torah est notre ville de refuge actuelle :

"Voici la Torah que Moché a placée devant Bné Israël" (Vaét'hanan 4,44).

-> Rabbénou Bé'hayé cite un midrach (Dévarim rabba - paracha Vaét'hanan) qui dit :
""Voici la Torah" (zot aTorah). C'est un ajout aux aré miklat (les villes refuges).
Tout comme les aré miklat permettent de sauver une personne de la mort, la Torah fait de même.
De plus, la Torah protège encore plus que les aré miklat, car les aré miklat ne protègent que ceux qui tuent par accident, tandis que la Torah protège même ceux qui fautent délibérément.

Le peuple juif dit à Moché : "Si les aré miklat cessent d'exister, où fuirons-nous?"
Il leur dit de se réfugier dans la Torah."

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+ La Torah ne protège que celui qui l'aime :

-> Le 'Hatam Sofer ajoute que les aré miklat ne protègent qu'une personne qui ne hait pas celui qu'elle a tué accidentellement (Choftim 19,4).
De même, la Torah ne protège une personne qui a fauté que si elle ne hait pas la Torah. Il faut aimer la Torah pour qu'elle nous protège.

Adoucir les décrets par la prière

+ Annuler les décrets par la prière :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Guilyon Kol Emouna) explique que dès qu’on prie Hachem, les décrets amers sont adoucis.

Le verset dit : "J’ai imploré Hachem en disant" = dès qu’on prie Hachem, Ses paroles deviennent "en disant" (לֵאמֹר - lémor - peut se décomposer en lo mar = pas amer - לא מר), c’est-à-dire qu’elles deviennent des paroles douces. [le mot "lémor" indique toujours une voix douce].
La preuve en est que la haftara de la paracha Vaét'hanan est "Na'hamou Na'hamou Ami". Cela indique que l’on reçoit du réconfort dès qu’on prie Hachem.

Enseignements sur la prière

+++ Enseignements sur la prière :

+ Prière exaucée sans l'avoir prononcée :

-> Le midrach (Dévarim rabba 2,10) déclare : "Il y a une prière à laquelle Hachem répond avant même de l'avoir prononcée, comme il est dit : "Et elle sera avant que tu n'appelles, et je répondrai" (Yéchayahou 65,24)."

-> Le Chem miChmouel (5676) s’interroge sur l’utilité de cela. Hachem veut entendre nos prières et Il désire entendre nos voix, comme l’indique le Zohar (III, 200b).
Le midrach (Béréchit rabbah 45) précise également que la stérilité de nos Matriarches était due au désir d'Hachem qu'elles prient vers Lui (J'ai envie d'entendre votre voix!).
Si tel est le cas, en quoi répondre aux prières avant qu’elles ne soient prononcées est-il un signe d’amour et quel est l’intérêt de cela ?

Il répond que seul Hachem connaît les pensées d’une personne. Le Zohar affirme que même les anges Tutélaires ne peuvent connaître les pensées d'un homme, et les anges Accusateurs non plus.
Par conséquent, lorsqu'une personne décide de prier pour Hachem, nul autre que Lui n'en a connaissance et aucune force destructrice ne peut l'en empêcher. Cependant, une fois la prière prononcée à voix haute, les anges Accusateurs (persécuteurs) la connaissent et peuvent rappeler ses transgressions passées pour tenter d'empêcher sa prière d'être acceptée.

Hachem juge toujours avec équité, et Il permet aux anges Accusateurs de présenter leurs revendications.
Cependant, par amour pour le peuple d'Israël, Il souhaite que toutes leurs prières soient entendues.
C'est pourquoi Il accepte la prière avant même qu'elle ne soit prononcée, avant que les anges nuisibles n'aient la possibilité de l'en empêcher. Une fois la prière acceptée, elle ne peut être contestée.

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+ La nécessité de prier :

-> Le 'Hovot Halévavot (chaar Avodat Elokim - début du chap.3) s'interroge sur la nécessité même de prier. Hachem connaît nos besoins et pourvoit toujours à nos besoins, alors pourquoi devrions-nous Lui demander quoi que ce soit?

Le 'Hatam Sofer (cité dans séfer Téfila LéMoché) répond que nous sommes parfois indignes de recevoir la bonté de Hachem en raison de nos fautes. Cependant, grâce au pouvoir de la prières, nous pouvons obtenir le pardon de nos fautes et recevoir une abondance de sa bonté.
La nécessité de la prière est donc évidente.

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+ Une prière pleine d'émotions pour Hachem :

-> En général, la possibilité pour les forces Accusatrices d'entraver une prière ne s'applique qu'aux personnes ordinaires qui prient d'une manière routinière.
En revanche, si une personne prie avec une réelle émotion et ouvre son cœur à Hachem, elle n'a jamais à craindre ces forces [nuisibles].

Le Beit Avraham (parachat Vayigach) le constate en ces mots : "Et aucun homme ne se tenait là lorsque Yossef se révéla à ses frères" (Vayigach 45,1).
Il y voit une allusion au fait que, lorsqu’un juif ouvre son cœur à Hachem, il est comme un fils de roi parlant à son père en privé. Personne, pas même un ministre de haut rang, n’est autorisé à être présent à un tel moment.
De même, lorsqu’un juif adresse une requête personnelle à Hachem, aucune autre force n'est autorisée à intervenir dans la conversation.

[d'une certaine façon, plus nous prions d'une façon qui témoigne que nous nous exprimons à notre papa Hachem (ex: plein de joie, de sentiments, notre coeur vibrant, pleurant, ...), qu'Il nous aime à la folie, peut tout, qu'Il est très proche de nous, ... alors plus nous permettons à Hachem de se comporter avec nous en tant que Père aimant, nous déversant des bontés sur nous. ]

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+ Une prière chaleureuse :

-> La guémara (Béra'hot 34b) rapporte que Rabbi 'Hanina ben Dossa a dit : "Si mes prières sont fluides dans ma bouche (im chégoura téfilati béfi), je sais qu’elles ont été exaucées."

Le séfer Avné Zikaron cite le 'Hozé de Lublin qui explique que le mot "chégoura" (שְׁגוּרָה) peut signifier allumer un feu (comme dans "chagra tanoura", allumer un four).
Cela indique que la prière doit être chaleureuse pour être acceptée par Hachem.

[si tu mets le feu en toi lors de ta prière, alors elles sera exaucée!]

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+ La prière avec un cœur brisé :

-> Les tsadikim disent que la prière la plus efficace est celle récitée avec un cœur brisé. Même si une personne est très troublée et ne parvient pas à libérer son esprit pour avoir une grande kavana, prier avec un cœur brisé est considéré comme une preuve de concentration et de dévotion adéquates.

-> Le séfer Yocher Divré Emet (ot 42) écrit : "En vérité, la kavana principale consiste à prier avec un cœur brisé, en s'auto-annulant (son égo) et en se dévouant à Hachem."

Il relate un machal du Maguid de Mézéritch :
"Chaque serrure possède une clé qui l’ouvre. La clé est conçue pour s’adapter à la serrure et celle-ci ne s’ouvre que si la bonne clé est insérée. Cependant, certains voleurs ouvrent une serrure sans clé. Ils la brisent tout simplement.
De même, il existe une clé pour ouvrir toutes les portes du Ciel, mais le moyen le plus simple d’y entrer est de briser la serrure. Cela consiste à briser son cœur et à s'annuler devant Hachem. Ainsi, le verrou qui nous sépare de Hachem est brisé et nos prières peuvent s’élever directement vers Lui."

Il conclut :
"Dans ma jeunesse, j’ai appris quelques kavanot, mais je ne les utilise pas du tout, car la kavana principale est d’avoir le cœur brisé ... J’ai donc choisi de me concentrer sur une seule kavana : me connecter à Hachem autant que possible ...
Si je peux me concentrer un instant sur une kavana simple, comme un Nom d'Hachem, je le fais, mais je ne me distrait pas de la kavana principale [briser, retirer son égo, pour mieux laisser de la place pour accueillir et se lier avec Hachem]."

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+ Essayer d'avoir autant de kavana que nous le pouvons :

-> Le Pélé Yoets (séfer Beit Téfila) écrit :
"Il est vrai que nos fautes nous empêchent de recevoir Sa bonté.
Le grand ennemi, le yétser ara, ainsi que le manque de pureté et l’abondance d’impuretés auxquels nous sommes confrontés dans les terres des non juifs, et la dureté de l’exil de nos corps et de nos esprits, nous affectent à un point tel que nous ne pouvons presque pas être blâmés. Nous sommes incapables de nous concentrer pour servir notre Créateur comme il se doit.

Cependant, nous devons nous renforcer chaque jour autant que possible pour nous concentrer au maximum sur nos prières et nos bénédictions, afin d'avoir la kavana sur au moins la moitié, une partie, voire un seul mot.

Chaque mot, et même chaque lettre, représente une somme considérable. L'une des bontés ('hassadim) d'Hachem, révélée par nos maîtres (Emek Hamélé'h - chaar 17,11), est que si l'on se concentre aujourd'hui sur une bénédiction et demain sur une autre, tout cela s'additionne jusqu'à devenir une prière complète, qui s'élève alors et est acceptée comme une couronne pour le Roi des rois.
[...]

Chaque fois que l'on laisse son cœur se vider et que l'on ne se concentre pas sur sa prière avec crainte, amour et joie, son cœur est honteux.
C'est comme si l'entrée du palais du roi lui était refusée. C'est comme si les gardes à l'extérieur du palais l'attrapaient et le frappaient de coups violents, puis l'enchaînaient et le repoussaient au plus profond de son cœur, qui s'écrie : "Sauvez-moi, mon maître le Roi!"

Lorsque cela se produit, il faut se donner les moyens de se concentrer. Il faut se considérer comme un pauvre debout devant le puissant Roi.
On devrait s'approcher de Lui avec honte et Lui parler humblement, en s'auto-annulant, implorant Sa miséricorde. Car l'auto-annulation (de son égo) est la principale manière de prier et est plus efficace que toutes les kavanot et les yi'houdim.
Cela nous a été révélé par nos maîtres et énoncé par le roi David : "Hachem ne méprise pas un cœur brisé et écrasé" (Téhilim 51,19). "

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-> Le Pélé Yoets ajoute le machal d'un roi puissant et sage, expert dans tous les domaines de la sagesse, y compris la préparation des mets les plus raffinés.
Un jour, ses ministres et conseillers lui présentèrent chacun leurs meilleurs plats. Chacun apporta un mets délicieux qu'il avait spécialement préparé pour le roi. Parmi eux se trouvait un homme pauvre qui souhaitait également honorer le roi avec le mets le plus délicieux ; cependant, il n'avait pas les moyens de se payer un mets raffiné.

Désireux d'offrir au roi le meilleur mets possible, il eut une idée.
Il acheta du blé et le moula très finement. Il le lava soigneusement et le plaça dans une assiette propre. Il l'apporta au roi et lui dit en larmes : "Votre Majesté, je voulais vous offrir la meilleure nourriture du monde, mais je n'en ai tout simplement pas les moyens. J'ai fait de mon mieux et je vous ai apporté la meilleure chose possible. Veuillez accepter cette farine pure que j'ai préparée pour vous et utilisez-la pour préparer des mets divins. Et lorsque vous la mangerez, considérez-la comme si je l'avais préparée pour vous."

Voyant les intentions pures de cet homme et tout ce qu'il pouvait faire pour lui, le roi fut rempli d'amour pour lui. Il prit la farine et en fit un mets délicieux, comme si le pauvre homme lui avait donné cette nourriture. Il le récompensa donc généreusement.

De même, si nous faisons de notre mieux pour offrir à Hachem les meilleures prières, Il transformera ces paroles en prières les plus saintes, et Il considérera comme si c'était nous qui les avions prononcées.

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-> Si l’on ne sait pas du tout comment avoir la kavana, il faut au moins prononcer les mots clairement, en énonçant chaque lettre, et garder à l’esprit qu’on fait de son mieux pour servir Hachem par la prière.

Le Pélé Yoets écrit qu’une telle personne devrait dire :
"De même que Toi, Hachem, tu es extrêmement élevé, je suis extrêmement bas. Mais Tu me permets de m’approcher de Toi et de T’offrir mon présent. Je désire sincèrement que Tu acceptes mon humble présent. Si je savais comment avoir la kavana, je consacrerais toute mon énergie à avoir les pensées appropriées en Te priant, mais je n’en suis tout simplement pas capable.

C’est pourquoi je présenterai mon présent tel qu’il est et je Te supplie de l’accepter, de lui donner la forme appropriée et de le considérer comme si j’avais une kavana appropriée."

Lorsque Hachem entend cela et constate que l'individu fait réellement de son mieux et s'annule à Lui, Il accepte la prière et la considère comme parfaite.
C'est ce que disent nos Sages (guémara Ména'hot 13a) : "Celui qui fait beaucoup comme celui qui en fait peu", car il ne sait pas faire beaucoup, est accepté par Hachem, à condition que ses intentions soient léchem chamayim.

-> Le Pélé Yoets rapporte ensuite le récit d'un homme qui souffrait de ne pas savoir prier. Le jour de Kippour, il récita les lettres de l'alef beit à plusieurs reprises, puis il implora Hachem de les remettre dans le bon ordre. Il fut révélé par le Ciel à un tsadik que cette prière avait plus de valeur que toutes les autres prières récitées ce jour-là.

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+ La prière est plus efficace que la Hichtadlout :

-> Le 'Hazon Ich (Kovetz Igrot - 'helek 2,132) écrit :
"A chaque événement, je me suis habitué à renforcer ma foi, pensant que rien n’arrive par hasard dans ce monde et que tout est orchestré par Hachem.
Je me suis efforcé par la prière d'écarter les mauvais décrets. C’est pourquoi je considère la Hichtadlout (efforts à faire pour obtenir sa parnassa nécessaire) avec indifférence, car, la plupart du temps, l'efficacité de nos propres efforts est incertaine".

-> Il est également dit dans le séfer Dinim Véhanhagot miMaran 'Hazon Ich (p.124) :
"Il faut se rappeler que l'on n'a aucun pouvoir. Au contraire, par nos actions, nous éveillons Sa miséricorde .... et si l’on prie et augmente notre prière ... on accomplit davantage que ce qu’on pourrait faire par la Hichtadlout."

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+ Règle naturelle de ce monde = la prière va créer un Shéfa (l'abondance de bienfaits) :

-> Le Ram'hal (dans son Déré'h Hachem 4,5) écrit :
"Le concept de la prière est que, selon la manière dont Hachem a établi le monde avec Sa connaissance suprême, pour que les créatures reçoivent de Lui un Shéfa (flux) de bonté, nous devons pour cela le Lui demander.
Plus l'éveil que l'on suscite avec nos prières est grand, plus le Shéfa sera grand.
Mais si l'on ne suscite pas cette éveil, on ne recevra rien.
Hachem désire pourvoir à Ses créatures de la bonté tout le temps. C'est pourquoi Il a établi cette avoda (de la prière) pour que nous la pratiquions chaque jour, et par elle, Il nous accorde une abondance de succès et de bénédictions."

[ainsi, il y a sûrement plein de belles choses qui nous sont destinées au Ciel, mais elles sont en attente que nous les demandions à Hachem. Le plus nous prions de tout notre cœur, le plus nous provoquons qu'un flux de bontés important se déverse sur nous. ]

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-> "Si un être humain a un parent riche, il l’avoue. [il est fier d’être le parent d’un homme riche].
Si son parent est pauvre, il le nie. [il a honte de lui et fait semblant de ne pas lui être apparenté].
Mais Hachem n'est pas ainsi. Même si le peuple juif est au plus bas de l’échelle, Il les appelle Ses amis et Ses frères."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 9a ]

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-> La guémara (Yérouchalmi Béra'hot 9a) affirme également que "bien qu'Hachem soit si élevé et si élevé au-dessus de ce monde, si quelqu'un entre dans une synagogue, se tient au fond et prie en silence, Hachem entend sa prière."
Le Yérouchalmi l'apprend de l'histoire de 'Hanna (I Shmouel 1), qui pria en silence, mais fut néanmoins entendue par Hachem.

Le Yérouchalmi compare cela à une personne qui murmure à l'oreille de son ami et est entendue. De même, il suffit de murmurer pour que Hachem "tende l'oreille" pour écouter.

[puisque même si nous sommes personnellement au plus, Hachem continue de nous appeler "Ses amis et Ses frères", alors Il est certain qu'Il désire et écoute nos prières. Seul le yétser ara nous fait croire le contraire. ]

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+ Hachem fait ce qui est bien à Tes yeux :

-> Le séfer Ha'Ikarim (maamid 4, pérek 24) écrit :
"Souvent, les gens prient correctement, au bon moment et de la bonne manière, mais la prière n'est pas acceptée. Cela peut être dû à une punition, au fait que la personne ne mérite pas que ses prières soient exaucées avant qu'il ne prie à nouveau, ou encore parce qu'Hachem sait que ce qu'elle demande n'est pas bon pour elle.
Parce qu'Il se soucie d'elle, Il n'accepte pas sa prière. Par exemple, quelqu'un qui prie pour des enfants peut ne pas être exaucé, car Hachem sait que ces enfants seront mauvais, ou quelqu'un qui prie pour de l'argent peut ne pas être exaucé, car Hachem sait que l'argent entraînera sa mort (physique, spirituelle).
Il est donc préférable de prier en disant : "Maitre du monde, fais Ta volonté en-Haut et accorde de la satisfaction (na'hat roua'h ) à ceux qui Te craignent en bas, et aide-moi dans la voie qui Te plaît."

Les fautes pardonnées par le mérite de la tsédaka

+ Les fautes pardonnées par le mérite de la tsédaka :

-> La guémara (Pessa'him 118a) déclare : "Rav 'Hisda dit : Que signifie ce qui est écrit : "Rendez grâce à Hachem car Il est bon" (Téhilim 136,1)? Cela signifie rendre grâce à Hachem qui recouvre la dette (le châtiment qu'il mérite pour ses fautes) selon la bonté de chacun. Il punit le riche en lui prenant son bœuf, et le pauvre en lui prenant son mouton. Il punit l'orphelin en lui prenant son œuf, et la veuve en lui prenant sa poule".

Rachi explique qu'Hachem punit une personne en lui prenant son argent, expiant ainsi ses fautes, de sorte qu'aucune punition physique/matérielle ne soit nécessaire.
Dans Sa grande miséricorde, Hachem ne punit pas une personne en la faisant souffrir physiquement. Il lui prend plutôt une partie de ses biens, en prenant un grand bien pour un homme riche et un petit bien pour un homme pauvre.

Cependant, il existe un moyen encore plus simple d'obtenir l'expiation. Le verset dit : "Les fautes par la tsédaka seront rachetés" (Daniel 4,24)".
Cela signifie qu'il est possible de donner de l'argent à une œuvre caritative et d'obtenir ainsi l'expiation. Non seulement cette personne recevra le pardon de ses fautes, mais elle sera également récompensée pour sa mitsva de donner la tsédaka, ici-bas et dans l'au-delà.

-> De plus, la tsédaka expie la faute de quelqu'un sans qu'il perde quoi que ce soit. C'est ce que le Baal Hatourim discerne dans le verset : "Et chacun donnera à Hachem l'expiation pour son âme" (Ki Tissa 30,12).
Le Baal Hatourim note que le mot "vénatnou" (וְנָתְנוּ) est un palindrome, ce qui signifie qu'il se lit de la même manière. Cela nous enseigne que lorsqu'on donne de l'argent à la tsédaka, cet argent finira par nous revenir et qu'on ne perdra rien en donnant.

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+ Sauvé des anges malfaisants grâce à la tsédaka :

-> A l’époque de rav Shmelke de Nikolsberg, vivait dans sa ville une pauvre fiancée, mais la cérémonie de la 'houpa n’avait pu avoir lieu, faute de moyens pour acheter un talith pour son 'hatan, comme le voulait la coutume. Un simple juif a financé le talith et, grâce à lui, la cérémonie a pu avoir lieu à la date prévue.

Lorsque cet homme simple est décédé, le rav Shmelke a assisté à la lévaya. Ce fut une source d’étonnement pour les gens, car il assistait rarement aux funérailles, et presque jamais à celles de personnes simples comme cet homme. Ils ont soudain remarqué que le rav Shmelke avait sorti une clé de sa poche et l’avait agitée de tous côtés.
Il a alors expliqué que de nombreux anges malfaisants s’étaient rassemblés pour tenter de nuire à cet homme, mais qu’en raison de la grande mitsva qu’il avait accomplie, je leur ai dit : "Éloignez-vous d’ici! Si tu ne le fais pas, je te jetterai sous les montagnes sombres. Et ils m'ont obéi."

Moché a demandé à Hachem la capacité de parler

+ Moché a demandé à Hachem la capacité de parler :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique la signification du mot "lémor" (en disant - לֵאמֹר) en citant la guémara (Béra'hot 9b) qui précise que les mots que nous disons en introduction à la Amida : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres) ne sont pas considérés comme une interruption entre la "guéoula et la téfila" (la bénédiction de "gaal Israël" et la 1ere bénédiction de la Amida).
La guémara explique que, puisque nos Sages ont instauré la récitation de ces mots, il s’agit d’une "téfila ari'hta" (une extension de la prière - תְפִלָּה אֲרִיכְתָּא).

Le rabbi de Berditchev explique que ces mots ne faisaient pas initialement partie de la Amida, qui a été composée par les Anché Knesset Haguédola (Sages de la Grande Assemblée).
Cependant, nos Sages ont plus tard recommandé de les réciter comme une extension de la prières.
Ces paroles étaient inutiles à l'époque des Tanaïm et des Amoraïm, car au regard de leur très haut niveau spirituel, leurs prières étaient certainement acceptables. Ils n'avaient donc pas besoin de prier pour que Hachem leur ouvre les lèvres et les aide à prier.
Cependant, les générations suivantes, n'étaient pas à ce niveau et devaient commencer leurs prières par cette introduction.

On voit ainsi qu'il y a 2 parties dans la prière : 1°/ La prière en elle-même ; 2°/ Une prière d'introduction, dans laquelle nous demandons d'avoir l'aide et la capacité de prier correctement. [Hachem, ouvre mes lèvres!]

Bien sûr, toutes les prières de Moché étaient du plus haut niveau, et cette introduction n'était pas nécessaire. Cependant, à ce moment, il constata que ses prières n'étaient pas acceptées. Il lui fallait donc que cette prière d'introduction, pour que ses prières pour lui permettre d'entrer en terre d'Israël, soit dite correctement afin qu'elles soient acceptées.

Par conséquent, le verset dit qu'il priait Hachem "pour dire" (lémor), c'est-à-dire qu'il priait pour pouvoir prier correctement. Bien qu'il n'en ait pas habituellement besoin, il a compris que c'était nécessaire cette fois-ci.

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-> Le 'Hatam Sofer (Drashot 'Hatam Sofer - p.224) écrit également que les mots "Hachem chéfataï tifta'h" sont une prière que nous récitons avant la Amida (moment phare de la prière quotidienne), par laquelle nous demandons à Hachem de nous aider à prier correctement.
Il explique cette nécessité en expliquant qu'avant de parler au Roi des Rois, on peut être effrayé et confus, et donc incapable de s'exprimer. On peut être si effrayé qu'on ne peut même plus parler. [en réalisant la grandeur de ce moment, d'être en entretien privé juste en face du Roi des Rois, on en vient à perdre nos mots. ]
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'ouvrir nos lèvres afin de pouvoir nous exprimer, malgré la grande crainte et la terreur que nous ressentons.

Il cite la Haflaah qui dit que c'est le sens du mot "lémor". Le verset rapporte que Moché a demandé à Hachem de pouvoir formuler sa requête, malgré la grande peur qu'il ressentait.

-> Le 'Hatam Sofer se demande ensuite pourquoi Moché n'a eu besoin de formuler une telle requête qu'une seule fois. Il répond que Moché ne priait pas pour pouvoir entrer en terre d'Israël, qui possède une sainteté inimaginable. Moché sentait que cette sainteté dépassait même la sainteté qu'il avait ressentie lors de son ascension au Ciel pendant 40 jours, car la terre d'Israël est encore plus sainte que le Ciel en dehors d'Israël.
Par conséquent, il se sentait incapable d'ouvrir les lèvres pour prononcer sa prière et il devait implorer l'aide d'Hachem.

[l'idée est incroyable : on croit en apparence que la terre d'Israël est une terre comme une autre. Mais en réalité, lorsqu'on est en terre d'Israël, on est dans un lieu qui est plus saint que le Ciel en dehors d'Israël.
Moché, qui a été au Ciel pendant 40 jours, malgré cela lorsqu'il voyait vraiment la sainteté de la terre d'Israël, il en était si impressionné qu'il en perdait ses mots, et devait prier Hachem : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem, ouvre mes lèvres!). ]

Seul celui qui croit ne rien mériter peut recevoir un don gratuit d’Hachem

+ Seul celui qui croit ne rien mériter peut recevoir un don gratuit d'Hachem :

"Et j'ai imploré (Vaét'hanan - וָאֶתְחַנַּן) Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Rachi dit que le mot : 'hinoun (חִנּוּן) implique toujours l'idée de "matnat 'hinam" (un don gratuit).

-> Le séfer Sifté Tsadik cite son grand-père, le 'Hidouché Harim :
Il affirme qu'il existe un "otsar" (salle de trésor) au Ciel pour chaque entité de ce monde, et que le plus grand otsar est celui du "matnat 'hinam".
La question qui se pose est la suivante : si tout ce qui se trouve dans cet otsar est un "don gratuit", pourquoi chacun ne peut-il pas en tirer ce qu'il veut?

Il répond que seuls ceux qui reconnaissent ne rien mériter d'Hachem sont autorisés à en tirer quelque chose, et que tout ce qu'Il leur donne est, en réalité, un "don gratuit".
Quiconque pense mériter quelque chose en raison de ses mitsvot ne peut rien recevoir comme "matnat 'hinam".

Le but de la souffrance est de susciter la téchouva

+ Le but de la souffrance est de susciter la téchouva :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le midrach rabbah (2,6) déclare : "Que signifie le mot "lémor" (en disant)? Rav Azaria explique que cela signifie dire aux générations futures qu'elles doivent prier en temps de détresse, car même si Moché avait été averti qu'il ne traverserait pas le Yarden, il s'est mis à prier."

-> Le Tiféret Shmouel explique que lorsqu'une personne est confrontée à une difficulté, elle doit reconnaître qu'elle a été envoyée par Hachem pour son propre bien. Puisque tout est orchestré par Lui et qu'Il est entièrement bon, cela aussi doit être bon.
Par conséquent, il faut croire que l'épreuve que l'on traverse est pour notre bien ultime, comme le dit le verset : "C'est un temps de souffrance pour Yaakov, et de là viendra le sauvetage" (ét tsara hi léYaakov, oumiména yivachéa - Yirmiyahou 30,7).
Autrement dit, la souffrance elle-même mènera à notre délivrance personnelle, au fait d'être sauvé.
C'est ce que disent nos Sages (midrach Tan'houma - parachat Nitsavim 10) : "Tout comme la lumière du jour jaillit des ténèbres de la nuit, Hachem fera jaillir la lumière des ténèbres".

La souffrance est bénéfique en nous incitant à faire téchouva et à retourner vers Hachem.
C'est ce que dit le roi David : "Je me dis: "C’est là ma souffrance, que la main du Très-Haut ait changé [à mon égard ]."" (vayomar 'haloti hi, chénot yémin El'yon - Téhilim 77,11).
Rachi explique : "Mes pensées me disent que c'est seulement pour me terrifier et m'effrayer afin que je retourne à Lui".
Autrement dit, Hachem nous envoie la souffrance pour nous effrayer et nous inciter à faire téchouva.

Ceci est conforme à l'explication du verset par le rabbi Bounim de Peschi'ha : "C'est du Ciel qu'il a été jugé, le pays a eu peur et s'est tu" (michamayim hichmaéta din, érets véchakata - Téhilim 76,9).
Il explique que lorsqu'il y a un jugement au Ciel, qu'un terrible décret doit être émis contre le peuple juif, le seul but est d'inciter le peuple juif à faire téchouva.
Les habitants de la Terre sont censés prendre peur et se repentir de leurs fautes. S'ils le font, le "silence" régnera et le décret ne nous affectera pas.

En conséquence, le midrach affirme que le mot "lémor" (לֵאמֹר) signifie dire aux générations futures que, face aux difficultés, elles ne doivent pas sombrer dans le désespoir. Elles doivent plutôt accepter le fait que la souffrance est bénéfique pour elles et vise à les inciter à faire téchouva.
Et il faut savoir que si l'on a la émouna que la difficulté mènera à une grande bénédiction, on méritera de la voir rapidement.

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-> La prière est plus importante que les bonnes actions. En effet, lorsqu'un homme prie, il montre qu'il croit de tout son cœur que tout ce qui arrive à l'homme, bon ou mauvais, provient de D.
Il reconnaît qu'Il est le Maître de tout. Il se tourne en prière vers son Créateur car il sait parfaitement que personne d'autre que Lui ne peut l'aider.
Il montre ainsi sa foi que Hachem est Un et que Son Nom est Un.
[...]
La prière que l'homme adresse à D. en période de malheur, est plus agréée que celle d'un homme qui possède de nombreux mérites (celle d'un grand tsadik).
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,23]

=> ainsi, lorsque nous traversons une période sombre dans notre vie, plutôt que de s'effondrer on doit savoir que dans cette apparente rigueur permet à la lumière, à la bonté d'Hachem de fortement en sortir.
Mais nous devons garder notre confiance en Hachem, comme par exemple par le biais de nos disussions et prières avec Lui.

Il semblerait exagéré de dire que les actions du baal téchouva atteignent le Trône d'Hachem. Même après s'être repenti, le fauteur reste très éloigné du Trône d'Hachem.
Cependant, lors de la création de l'univers, Hachem a délibérément laissé un vide dans la stratosphère céleste, un vide qui ne peut être comblé que par la téchouva. En se repentant, le baal téchouva met en mouvement un processus grâce auquel non seulement sa vie personnelle, mais aussi la sphère céleste, le monde spirituel, atteignent une certaine perfection.
C'est un processus qui commence sur terre mais qui s'élève niveau après niveau pour culminer dans la réalisation de la strate la plus élevée de spiritualité, adjacente au Trône céleste.
[Sfat Emet - Nitsavim 5635 ]

La libération de notre âme

+ La libération de notre âme :

-> Le Shofar est appelé aussi : "yovel" (cf. Yéhochoua 6,5 : véaya bimcho'h békéren ayovel), rappelant l'année du Yovel au cours de laquelle les esclaves étaient libérés de leur servitude.
[en fait, de nombreux détails concernant le son du shofar proviennent du son du shofar pendant le Yovel. ]
De même, chaque Roch Hachana, inspirée par le shofar, l'âme juive est libérée de son emprisonnement dans les limites du corps.
Tout comme le son du shofar lors du Yom Kippour de l'année du Yovel marquait la libération des esclaves juifs, de même, en entendant le shofar, nous décidons de nous libérer du yétser ara et de commencer une nouvelle vie à Roch Hachana.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5656 ]

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-> A Roch Hachana, les prières et le shofar suppriment tous les obstacles à notre croissance spirituelle et morale ... permettant à la lumière intérieure inhérente à chaque juif de rayonner.
[Sfat Emet - Likoutim 5663]

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-> Hachem se réjouit du regain de vitalité [spirituelle] d'Israël à Roch Hachana.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5654 ]

Pendant les Yamim Noraïm, les portes de la bénédiction s'ouvrent grâce à notre crainte révérencielle.
A Souccot, elles s'ouvrent grâce à notre joie.
[ Beit Aharon ]