Le commentaire de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est une grande règle de la Torah (zé klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9:4), peut également être traduit d'une manière différente.
Le mot כלל (klal) peut faire référence à : Klal Israël, la nation juive.
Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "Le commandement d'aimer ton prochain comme toi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah".
Inversement, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662]
Le concept de téchouva (littéralement "retour") se réfère non seulement à l'expiation des fautes, mais aussi au processus de retour aux racines de l'âme.
Même une personne qui n'a pas fauté peut être un baal téchouva en s'efforçant de revenir à ses racines spirituelles.
[Sfat Emet - Nitsavim 5650]
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-> Un tsadik complet, quelqu'un qui n'a jamais fauté, a une crainte si forte d'Hachem gravée dans son cœur qu'il peut fonctionner dans le monde matériel sans fauter.
En revanche, le baal téchouva, qui a déjà fauté, doit "se tenir" devant Hachem, conscient à chaque instant de qui le regarde, ce qui n'est pas nécessaire pour le tsadik complet.
C'est ce qui explique la phrase des Sages (Béra'hot 34b) : "Dans un endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Afin de maintenir cette perception constante d'Hachem, un baal téchouva doit recevoir une aide spéciale du Ciel, une aide dont le tsadik complet n'a pas besoin.
[Sfat Emet - Nitsavim 5633]
-> Le Zohar note qu'un baal téchouva peut accomplir en une minute ce que quelqu'un d'autre met souvent des années à maîtriser.
La grandeur d'un baal téchouva vient du fait qu'il réoriente la passion qu'il utilisait auparavant pour fauter et l'applique désormais à l'accomplissement des mitsvot.
[Sfat Emet - Souccot 5636 ; Vayakel 5635]
Hachem a choisi le peuple juif en raison de l'étincelle de spiritualité qui réside dans chaque âme juive.
Chaque juif a l'obligation d'augmenter la force de cette étincelle et de la nourrir par des mitsvot et de bonnes actions.
Cette étincelle intérieure, qui provient d'Avraham, est présente chez tous les juifs, même ceux qui s'éloignent du judaïsme. Hachem la protège pour qu'elle ne s'éteigne jamais ; c'est la signification du nom : "Maguen Avraham" (le bouclier d'Avraham).
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5635]
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-> Le 3e des 10 Commandements stipule : "Tu ne prendras pas le Nom d'Hachem, ton D., en vain".
Le nom d'Hachem est ancré dans l'âme de chaque juif et il est de notre devoir de l'éveiller plutôt que de gaspiller notre potentiel de grandeur spirituelle.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]
L'amour de D. pour le peuple juif a le pouvoir d'ôter tous les doutes de son cœur. Il leur a donné le Shabbat, qui est un moment où chaque juif ressent une influence Divine qui le remplit de joie.
Il n'a même pas besoin de se préparer ; dès l'entrée du Shabbat, un profond bonheur l'envahit.
[rav 'Haïm - le frère du Maharal de Prague - dans son Séfer ha'Haïm]
Moments de joie liés à une mitsva
Il est dit, au nom de rabbi Shlomo de Karlin, qu'une personne à qui D. a donné l'occasion d'organiser une fête associée à une mitsva, par exemple une brit mila ou le mariage d'un de ses enfants, il se voit accorder de grands privilèges.
Toutes les chambres du ciel lui sont ouvertes, tous ses désirs sont exaucés et il a la possibilité de comprendre de nombreux sujets.
Si quelqu'un lui cause de la souffrance en ce jour et interfère avec son bonheur ne serait-ce qu'un instant, cette personne est coupable d'un grave péché.
[rabbi Ouri de Strelisk - Imré Kodech]
Lorsqu'une personne est honorée, qu'on lui témoigne de l'estime ou qu'elle est servie par d'autres, elle doit se retirer complètement de l'image.
Elle doit se rendre compte que les gens l'honorent parce qu'ils pensent qu'il s'agit d'une mitsva et qu'il n'est rien de plus qu'un loulav ou un etrog, un objet que d'autres utilisent pour accomplir une mitsva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]
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-> Si l'on vous témoigne des honneurs, n'en tirez pas de satisfaction. Au contraire, dirigez-les vers Hachem, comme il est écrit : "Rendez gloire à D., votre Seigneur" (Yirmiyahou 13,16) .
[rabbi Tsvi de Nadvorna - Alfa Beta déRabbi Tsvi]
-> Lorsqu'une personne est honorée par une autre, elle doit se rendre compte que la personne qui l'honore se considère comme inférieure à elle. Or, si cette personne est vraiment inférieure à lui, pourquoi devrait-on s'enorgueillir de l'honneur qu'elle lui fait?
[rabbi Pin'has de Koritz - Midrach Pin'has]
Lorsqu'une personne a une véritable confiance en Hachem, l'Aattribut de Rigueur ne pourra pas lui nuire, même si plusieurs décrets sévères étaient émis à son encontre.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov]
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-> Lorsqu'une personne est destinée à recevoir un bien véritable, elle est d'abord confrontée à une situation douloureuse, à un test ou à une souffrance.
S'il les accepte avec amour et résiste à l'épreuve, il sera digne de recevoir le bien qui lui est destiné.
Parfois, Hachem est généreux avec une personne, et au lieu de la soumettre à une épreuve ou à une souffrance, il l'échange contre la honte à subir à travers les insultes d'un autre.
S'il supporte ces insultes sans réagir, en réalisant que tout vient de D., il sera jugé digne de recevoir cette bonté.
[Yéchouat Israël - Sidour]
Lorsque l'on se sent tellement accablé que l'on ne peut même pas faire le plus petit pas vers la croissance [spirituelle], il est nécessaire de s'élever grâce au trait d'un orgueil de sainteté.
Il faut se regarder de manière entièrement positive et trouver les bonnes qualités dans tous ses défauts.
[rav Avraham Kook - Midot haRayah - gaava 26]
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-> Tout comme le regret dans le cœur de l'homme est une chose positive, l'encouragement est également absolument essentiel, afin de lui permettre de servir Hachem dans la Torah et la avoda avec un esprit clair.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14:13]
Dans une situation [où un juif est submergé par le doute, en crise de émouna], il faut crier à notre Père qui est aux cieux, en poussant un cri puissant du plus profond de son cœur.
Hachem entendra alors sa voix et se tournera vers son cri. Il est possible que cela entraîne l'échec et l'annulation de toutes ses questions et de tous ses obstacles.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan]
-> Par ces mots, rabbi Na'hman nous enseigne une chose étonnante.
Lorsqu'une personne est confrontée à des questions et à des doutes qui rongent sa foi, au lieu de chercher à y répondre directement par une clarification philosophique ou en se renforçant dans la religion, elle doit simplement crier du plus profond de son cœur.
Lorsqu'un juif crie vers le D. même auquel il a du mal à croire, cette expression active l'amour caché et la foi dissimulée latents au cœur même de l'âme juive de la manière la plus merveilleuse qui soit.
C'est peut-être ce que nos Sages (guémara Béra'hot 5a) veulent dire en nous enseignant dans le feu d'une bataille avec le yétser ara, un juif doit réciter la lecture du Shéma.
À ce moment-là, le juif doit s'éloigner des calculs philosophiques et exprimer simplement sa foi en Hachem et en l'importance primordiale d'adhérer à Sa volonté. Le fait de permettre à la foi simple de s'épanouir est la seule façon pour l'intellect de sortir victorieux.
Face au défi de la foi, la réponse juive consiste à fermer nos yeux physiques à l'écran de fumée extérieur et à ouvrir nos yeux intérieurs, spirituels. [à l'image de la main devant les yeux du Shéma]
Cela nous permet de percevoir la conscience intuitive de la lumière d'Hachem qui brille à travers les prismes de nos nombreux souvenirs conscients et subconscients de contact avec Sa présence, tous enracinés dans le baiser constant entre la création et le Créateur qui fait naître toute l'existence, à chaque instant.
[rav Yaakov Klein]
+ "Ta fidélité (émouna) rayonne autour de toi" (vé'émounaté'ha shévivoté'ha - וֶאֱמוּנָתְךָ, סְבִיבוֹתֶיךָ - Téhilim 89,9).
Selon le rabbi Moché de Kobrin :
Cela peut se traduire par : "Lorsque l'on a de la émouna, Hachem nous enlace."
Mais également par : "Avoir de la émouna, c'est enlacer Hachem".
[Rabbi Moché de Kobrin]
-> On doit toujours être heureux.
On doit croire et être conscient que la présence divine est avec nous et nous protège.
[Par notre émouna] nous regardons en quelque sorte le Créateur et le Créateur nous regarde.
[Baal Chem Tov - Tavaat haRivach]
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-> "La foi est le canal de toutes les bontés et de toutes les bénédictions [d'Hachem]"
[rabbi Na'hman de Breslev - Si'hot haRan 261]
[Hachem veut tant nous donner, mais pour cela nous devons agir (ex: prier, avoir de la émouna).]
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-> Le Créateur peut faire tout ce qu'il désire. S'il le désire, il peut détruire tous les mondes et les recréer en un instant. C'est en lui que s'enracinent tous les bienfaits et tous les maux du monde.
Par conséquent, c'est en Lui seul que nous devons avoir confiance et c'est Lui seul que nous devons craindre.
[Baal Chem Tov - Tavaat haRivach]
-> Les doutes sur la foi en D. sont dus à l'orgueil.
Néanmoins, lorsqu'une personne contemple que son orgueil l'a conduite à l'hérésie, qui est pire que tout, elle devient humble et sa foi est rétablie.
[rabbi Moché Leib de Sassov]
-> Une personne doit croire en la providence Divine. On ne se pique pas le doigt, l'herbe ne sèche pas, une pierre n'est pas propulsée sans qu'il y ait une volonté divine spécifique pour que cela se produise à ce moment et à cet endroit.
Tout émane de Dieu, béni soit-Il.
[rabbi Ména'hem de Vitebsk - Pri haAretz]
-> La perfection de la foi consiste à être fort dans sa foi grâce à l'héritage spirituel que l'on a reçu de ses ancêtres.
Avec une telle foi, même si on nous présente toutes sortes d'arguments logiques contraires, notre foi ne sera pas ébranlée.
Néanmoins, il faut également s'efforcer de compléter notre foi par des arguments logiques, afin qu'elle ne soit pas une simple tradition sèche, mais quelque chose à laquelle on s'engage de tout son cœur et de tout son esprit.
[rabbi Yé'hiel de Yampola - Likouté Yékarim]
-> Le Baal Chem Tov enseigne : Si l'on ne croit pas que Hachem, renouvelle la création à chaque instant, nos prières et nos mitsvot deviendront des choses apprises par cœur, les mêmes actes d'un autre temps que l'on répète encore et encore.
C'est dans cet esprit que mon vénéré grand-père [le Baal Chem Tov] a interprété le verset : "Ne me rejette pas dans la vieillesse" (Téhilim 71,9), comme signifiant "Ne traite pas les mitsvot comme une affaire de vieillesse".
De même que la vieillesse affaiblit tous les membres du corps, de même, dans le domaine spirituel, lorsque l'on considère quelque chose comme vieux, cela n'inspire ni énergie ni plaisir.
C'est ce que signifie l'accusation (Béra'hot 63b) : Chaque jour, [les paroles] de la Torah doivent être nouvelles à vos yeux.
[Déguel Ma'hané Efraïm]
[ainsi la émouna que Hachem est constamment impliqué dans le monde en général, et à chaque indstant dans notre vie en particulier, doit nous rappeler que les mitsvot ne sont pas une contrainte dépassée, mais au contraire puisque le Maître du monde le demande par amour, c'est ce que nous avons de mieux à faire dans notre vie. Quelle joie!]
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-> En vérité, la force du mal (sitra a'hra) n'a pas de substance. C'est pourquoi elle est décrite par l'analogie des ténèbres qui n'ont pas de substance, et qui sont repoussées par la lumière.
Par conséquent, si des doutes concernant la foi surgissent dans l'esprit d'une personne, elle doit savoir qu'il s'agit des paroles de l'esprit de folie du sitra a'hra, qui s'élève contre son âme.
Ces doutes sont un facteur ajouté, et non le cœur de notre identité. Car les juifs sont "des croyants, des fils de croyants"!
En effet, la sitra a'hra elle-même ne doute pas de l'existence d'Hachem. C'est seulement qu'elle a été autorisé à troubler une personne et à susciter des doutes dans son esprit concernant sa foi, afin d'augmenter sa récompense.
Comme l'explique le Zohar (vol.2,p.163a) : la sitra a'hra est comme une séductrice engagée par un roi pour tester les vertus de son fils. Non seulement le roi, mais aussi la séductrice elle-même espèrent qu'elle ne parviendra pas à l'attirer.
Puisque la sitra a'hra n'a pas de substance, la façon de répondre à ses attraits est de la repousser, en lui disant : "Jusqu'à quand cacherez-vous la lumière de l'infinité de D.?"
[rabbi Shnéour de Liadi - Tanya - Likouté Amarim chap.29]
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-> Lorsqu'une personne a des doutes et accepte des idées étrangères à sa foi, la sitra a'hra prend le dessus sur elle, et elle entre dans une spirale spirituelle descendante.
La sitra a'hra la rend impur par des pensées inappropriées. Ensuite, elle le plonge dans la tristesse.
[Guinzé Yosef]