Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Toutes les difficultés s'abattent sur une personne parce qu'elle est irrévocablement enfoncée dans le mensonge et que sa bouche et son cœur ne sont pas alignés.
En revanche, lorsqu'une personne s'accroche à la vérité et que sa bouche et son cœur sont alignés, tous les jugements sévères seront adoucis.
[Déguel Ma'hané Efraïm - paracha Bo]

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-> Rabbi Zusya a interprété le verset : "Éloigne-toi du mensonge"(Michpatim 23,7) comme signifiant : "Par le mensonge, tu t'éloignes de D."
[rabbi Pin'has de Koritz - midrach Pin'has]

Toujours regarder la partie d’Hachem qui est en nous

+ Toujours regarder la partie d'Hachem qui est en nous :

-> Le juif est obligé de croire qu'une âme divine repose en lui, que son être entier est une lettre de la Torah, dont chacune est un monde entier qui se développe et s'étend à l'infini ...
Un membre de notre sainte nation doit croire avec une foi lucide et passionnée en sa force vitale.
[ rav Avraham Kook - Orot haTorah 11:2)]

-> En ce sens, lorsque nous nous réveillons d'un moment de sommeil spirituel et que nous contemplons les fautes que nous avons pu faire, notre première question ne devrait jamais être : "Qui suis-je devenu?"
Pour guérir, nous devons plutôt nous demander "Où suis-je?"
En effet, on peut se lamenter sur notre état actuel (processus de téchouva), mais malgré tout nous ne devons jamais perdre de vue notre immense sainteté et la mission globale pour laquelle nous avons été envoyés dans ce monde.
[d'après Rabbi Nathan - Likouté Halakhot - Téfilot vol.2,12]

De même, Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan Tinyana 12) écrit :
Une personne peut tomber dans des endroits spirituellement horrible, en éprouvant des doutes, des pensées négatives et une énorme confusion. Mais si, en s'évaluant et en évaluant la distance qui la sépare d'Hachem, il commence à se demander : "Où est le lieu de Sa gloire" (Ayé mékom kévodo), car il reconnaît qu'il est tombé si bas, c'est le fondement de sa réparation (tikoun), car il reconnaît qu'il est tombé si bas dans de tels endroits, c'est là le fondement de son tikoun et de son ascension spirituelle.

[chaque juif a en lui une âme, une partie d'Hachem, qui reste quoiqu'il arrive présente et pure.
En ce sens, lorsqu'on a pu descendre plus bas que bas, et bien il ne faut pas désespérer (comme nous y incite notre yétser ara), mais au contraire il faut se rattacher et prendre confiance dans la grandeur de notre âme Divine, et grâce à cela on pourra s'élever, se sortir de la boue.

Ainsi :
- "Qui suis-je devenu?" = notre yétser ara nous pousse à nous identifier à nos mauvaises actions, à ainsi diminuer notre valorisation de soi et donc notre ambition spirituelle ;
- on doit plutôt s'interroger : "Où suis-je? Qui suis-je vraiment?" = une faute peut me salir, réduire ma lumière interne, mais cela ne me définit pas (la téchouva peut tout réparer). La réalité est que ma vraie intériorité sera toujours une partie de D.
=> Le roi David dit : "J'ai placé Hachem constamment face à moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid) = cela est vital car souvent notre yétser ara veut nous placer face à nous nos fautes, nos défauts, alors qu'un juif doit garder face à lui la partie d'Hachem qui est en lui, et grâce à cela il pourra se réjouir de son sort et trouver les forces pour aller de l'avant vers Hachem. ]

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-> De même qu'il faut croire en Hachem, il faut ensuite croire en soi, qu'Hachem s'intéresse à nous.
[rabbi Tsadok haCohen - Tsidkat haTsadik 154]

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+ Avoir le cœur brisé :

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 41) établit une distinction essentielle entre un cœur brisé et une tristesse invalidante.
Avec des mots très forts, Rabbi Na'hamn souligne qu'il ne s'agit pas du tout de la même chose : alors qu'un cœur brisé est "aimé d'Hachem et extrêmement précieux à Ses yeux", la tristesse est "du côté de l'impureté et est détestée par Hachem".

=> Comment faire la différence entre ces deux états émotionnels (tristesse et cœur brisé)?

Le rav Kalonymus Kalman Shapira ('Hovat haTalmidim) nous donne la définition suivante :
Une personne riche qui perd soudainement toute sa fortune est inconsolablement triste.
Un pauvre qui sait avec une certitude absolue qu'un trésor est enterré profondément sous la terre à l'endroit exact où il se trouve, mais qui rencontre des obstacles pour le déterrer, a le cœur brisé.
Il ressort de cette définition que la tristesse est la réaction à ce que l'on perçoit comme une situation totalement désespérée.

Dans la parabole du rav Shapira, l'homme anciennement riche désespère de retrouver un jour sa richesse et le prestige qui l'accompagnait, ce qui le rend furieux, amer et rancunier. Voyant que toutes les possibilités de survie financière lui sont fermées, il se renferme sur lui-même et tombe dans une profonde et sombre dépression.
Le cœur brisé, quant à lui, est fondé sur l'espoir, l'aspiration, l'attente positive et la confiance.
Bien que le pauvre puisse être frustré par son incapacité à creuser assez profondément pour révéler son trésor, cette frustration n'obscurcit jamais sa joyeuse confiance et sa profonde certitude qu'il atteindra effectivement, avec le temps, son objectif.

Dans le même ordre d'idées, Rabbi Na'hman (Si'hot haRan 42 & 231) enseigne qu'alors qu'une personne déprimée est en colère et agressif à cause de ses échecs spirituels, un juif au cœur brisé est une personne qui voit toujours l'intérêt de lever les yeux vers le ciel et d'implorer Hachem de l'aide divine.

-> Pour Rabbi Na'hman de Breslev, un cœur brisé représente les aspirations saines d'une âme honnête qui souffre. Bien que le désir intense de se rapprocher d'Hachem puisse susciter des larmes de culpabilité et de frustration, il est, dans son essence même, fondé sur la certitude que le grand trésor de yirat Shamyaim est toujours à portée de main, qu'il y a encore de l'espoir.
Comme le pauvre qui croit parfaitement au trésor qui se trouve sous ses pieds et qui n'a besoin que de renforcer sa conviction qu'il l'atteindra, nous sommes capables de lever nos mains douloureuses vers le Maître du monde et de crier du plus profond de notre être.
[rav Yaakov Klein]

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-> Le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya - chap.26) écrit :
Il y a un principe général que vous devez connaître.
Comparons cela à la victoire d'une compétition dans le domaine physique, comme un match entre deux lutteurs. Chacun tente de jeter l'autre à terre. Si l'un d'eux est paresseux, il sera facilement battu, même s'il est plus fort que l'autre.
Il en va de même lorsqu'il s'agit de gagner contre le yétser ara : On ne peut vaincre le yétser ara dans un état de paresse et de léthargie, qui sont des symptômes de dépression et de fossilisation du cœur.
La seule façon d'en sortir victorieux, c'est avec l'ardeur qui découle de la joie et d'un cœur grand ouvert, libre de toute trace d'inquiétude ou d'anxiété.

[notre yétser ara a conscience que son meilleur arme est de nous rendre triste, d'avoir des doutes sur notre valeur, ... car alors nous sommes faibles et il peut facilement faire ce qu'il veut de nous. ]

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=> Il est important de se rappeler que même lorsque l'on tombe très bas dans la faute, notre essence reste pure et liée au royaume de la sainteté. L'endroit où l'on se trouve ne définit pas qui l'on est.
Après une descente spirituelle, un juif doit faire preuve d'Azout diKedoucha, d'une sainte obstination, en rassemblant le courage nécessaire pour se relever de cet endroit et chercher les moyens de redresser la situation.

Chaque effort en spiritualité est précieux pour Hachem

Sachez que chaque fois que vous vous séparez, ne serait-ce qu'un peu, de votre matérialité et que vous vous tournez vers Hachem, [tous ses efforts, mouvements] sont tous rassemblés et liés ensemble, et ils vous viennent en aide en cas de besoin"
[Rabbi Na'ham de Breslev - Likouté Moharan Tinyana 48]

-> En ce qui concerne les personnes qui grandissent dans leur avodat Hachem pour ensuite s'éloigner à nouveau, Rabbi Na'hman a déclaré : "Même ainsi, cette proximité éphémère reste précieuse pour Hachem".
[Si'hot haRan 123]

=> L'échec actuel n'efface pas les progrès passés. Chaque pas vers les bras tendus d'Hachem reste à jamais gravé dans le rouleau de l'éternité, quel que soit le nombre de pas que l'on fait par la suite dans la direction opposée. [rien n'est perdu, et au contraire cela restera précieux aux yeux d'Hachem et nous viendra en aide si nécessaire. ]
Quelle que soit la force de notre sentiment d'échec, tant que le Maître du monde continue à nous insuffler la vie, notre mission est en cours (vivre = Hachem te dit qu'il a confiance et croit en toi!). Il n'y a pas de désespoir dans le monde!

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-> Chaque effort positif vers la sainteté est précieux pour Hachem et représente un progrès qui ne pourra jamais être effacé.

Lorsqu'il a été contraint d'arrêter l'impression d'un de ses séfarim en raison d'une pénurie de papier, Rabbi Nathan (Sia'h Sarfé kodech) a écrit :
La différence entre une chose sainte et une chose qui ne l'est pas est la suivante : lorsque l'on construit une maison, si elle n'est pas terminée, tous les efforts ont été gaspillés.
Mais dans un projet sacré, tout ce qui est fait est déjà un accomplissement.
Je suis satisfait de ce que j'ai accompli. Tout ce que j'ai imprimé jusqu'à présent n'est pas gaspillé.

-> Selon rabbi Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 58) : quelqu'un qui, malgré un échec massif dans d'autres domaines de avodat Hachem, a perfectionné un élément spécifique de sa personnalité, il peut donc être considéré comme un tsadik en ce qui concerne cette avoda particulière.

=> Servir Hachem n'est pas tout ou rien. L'échec (la chute) actuel n'efface pas les progrès/efforts passés.
Chaque pas dans la direction d'une proximité avec le Maître du monde est précieux en soi et son effet positif survit à toute chute ultérieure.

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-> "Ne pensez pas qu'après avoir chuté [plusieurs] fois et déserté la Ché'hina, celle-ci ne vous reconnaisse plus en haut.
Au contraire, la Ché'hina descend vers vous et vous reconnaît, ils sont toujours extrêmement fiers de vous là-haut"
[rabbi Na'hman de Breslev - cité dans le Ora'h Moshor p.49]

[nous devons savoir que papa Hachem nous aimera toujours infiniment, et cela indépendamment de notre comportement. ]

La nature de l'âme d'un enfant dépend de la pensée du couple au moment de la conception.
Des intentions impropres attireront sur cette semence une "âme impure".
Par contre, des pensées pures donneront naissance à une âme sainte et pure.
[ Zohar - vol.3,p.80 ]

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-> Le Ohr ha'Haïm (Tazria 12,2) commente :
D'après cela, le principal de l'enfantement, c'est-à-dire la nature de l'âme qui va être enfantée se fait au moment de la conception. La pensée a devancé l'acte c'est elle qui est à l'origine de la semence.

"Parle aux Bné Israël, et dis leur : une femme qui a un flux (icha ki tazria) et a enfanté un mâle" = suivant la semence une femme enfante. La Torah veut nous apprendre que le principal de l'enfantement est au moment de la conception.
Sitôt qu'il sème, il enfante. Tout se passe à ce moment-là, à savoir donner naissance à une âme pure ou non. Après, il ne faut pas espérer pouvoir changer sa nature.
Donc, un homme qui désire un "bon enfantement" doit s'efforcer de purifier ses pensées au moment de la conception (du rapport conjugal). Bien qu'étant invisible, c'est cela qui s'appelle l'enfantement.

D'après notre explication, nous pouvons maintenant comprendre le sens du verset : "Avraham a pris avec lui ... les âmes qu'ils avaient créées lors du séjour à Haran" (Lé'h lé'ha 12,5) = il s'agit des âmes qu'ils ont conçues au moment de leur accouplement. Bien que Sarah n'ait jamais enfanté, à chaque relation qu'ils avaient des âmes naissaient. Et bien qu'elles ne donnent pas naissance à des corps, cela ne contredit pas la vérité (réalité).

"... et a enfanté un mâle"" = pour faire suite à l'explication précédente, le couple a ce pouvoir, au moment de la conception, de donner naissance à "un garçon". Et ce, suivant la pensée qu'il aura d'amener une âme du "monde masculin".

L’ahavat Israël

+ L'ahavat Israël :

-> Chaque juif a une lettre individuelle dans la Torah, et la Torah et D. ne font qu'un.
Ainsi, la lettre d'un juif dans la Torah représente la source de son âme et son lien individuel avec Hachem. Cette lettre attire un flux de sainteté vers l'âme de cette personne.

Chaque lettre de la Torah est liée à toutes les autres lettres. Par conséquent, lorsqu'une lettre de la Torah n'est pas valide, c'est tout le rouleau qui est disqualifié (à l'usage, car non-casher).
C'est sur cette base que nos Sages (Sanhédrin 4:5) ont déclaré que celui qui fait périr une âme juive est considéré comme s'il faisait périr le monde entier.
De même, c'est pour cette raison qu'avant de commencer nos prières, il convient de dire : "Voici que j'accepte sur moi le commandement positif : "Aime ton prochain comme toi-même" (aréni mékabel alaï mitsvat assé chél : véaavta léréa'ha ...).

Si quelqu'un voit le mal chez son prochain, il doit haïr cette mauvaise dimension, mais il doit aimer la dimension sainte que possède l'autre personne comme il aime son propre être.
En effet, le Baal Chem Tov disait qu'un homme parfaitement juste, qui n'a aucune trace de mal dans son âme, ne verra jamais le mal chez une autre personne. En revanche, lorsqu'une personne voit le mal chez son prochain, elle doit se rendre compte que ce dernier n'est qu'un miroir qui lui renvoie l'image du mal qu'elle possède elle-même.
Telle est la signification de la phrase "Aime ton prochain comme toi-même". De même qu'une personne sait qu'elle possède certaines caractéristiques négatives, qu'elle les déteste pour leur dimension indésirable, mais qu'elle les ignore et continue à s'aimer, de même elle doit considérer les caractéristiques négatives de son prochain.
Car, en vérité, tout comme lui, son prochain fait partie de D. et possède une lettre dans la Torah.
[Méor Enayim - 'Houkat]

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-> Chaque juif, qu'il soit tsadik, bénoni ou racha, même au niveau le plus bas, possède une étincelle de divinité qui constitue son énergie vitale fondamentale. Chacun a l'obligation de croire que son prochain veut sincèrement faire la volonté de D., c'est juste que temporairement, il s'est écarté du chemin de la sagesse. En fin de compte, il reviendra.
Aimer son prochain juif comme soi-même, c'est croire qu'il est comme soi, car sa judéité s'affirmera d'elle-même.
[rabbi Moché de Koznitz - Béer Moché - Vayigach]

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-> Une personne ne devrait pas dire : Pourquoi devrais-je me préoccuper de la communauté dans son ensemble? Je me développerai spirituellement.
Il s'agit d'une approche inappropriée, car le peuple juif tout entier est une entité unique, bien que l'on puisse comparer l'un au corps et l'autre à l'âme. Néanmoins, tout comme le corps et l'âme ont besoin l'un de l'autre et se complètent, le peuple juif tout entier a besoin l'un de l'autre et se complète.
Par conséquent, quel que soit le degré de développement spirituel d'une personne, elle ne doit pas se séparer du reste du monde. Au contraire, elle doit se joindre à eux, les regarder d'un œil compatissant et essayer de les influencer pour qu'ils corrigent leur conduite.
[Toldot Yaakov Yossef - Kédochim]

-> L'amour avec son prochain juif, leur attachement l'un à l'autre et leurs discussions de cœur à cœur reflètent d'importantes qualités spirituelles.
Aimer son prochain comme on s'aime soi-même conduit à une véritable téchouva, à l'humilité, au bonheur, à la capacité de faire un bilan spirituel honnête et à la capacité de vaincre le yétser ara.
Grâce à une telle conduite, on mérite le succès dans ce monde et une part dans le Monde à venir.
[rabbi Avraham de Slonim - Yessod haAvoda]

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-> La véritable fraternité et l'amour sont dans le cœur. Néanmoins, ils doivent également être exprimés verbalement, c'est-à-dire qu'il faut parler à son prochain juif d'une manière fraternelle.
[rabbi Ména'hem de Kossov - Ahavat Shalom - Kédochim]

-> Si vous n'aimez pas votre prochain juif fidèlement, vous n'avez pas goûté à la véritable crainte de D.
Si vous croyez que votre âme est une partie de D., le corollaire logique est que tout Israël est un.
Il convient de susciter les miséricordes de D. sur Israël à tout moment.
[rabbi Moché Leib de Sassov]

-> Si notre prochain a besoin qu'on prie pour lui, nous devons prier pour lui et ne pas s'excuser en disant : "Mes prières ne sont pas dignes d'être exaucées." Car si nous possédions nous-même un tel manque, nous prierions certainement.
Ainsi, en priant pour une autre personne, nous accomplissons la mitsva d'aimer notre prochain comme nous-même.
[rabbi Zé'haria de Yarislav - Darchei Tsédek]

-> Lorsqu'une personne vous met dans l'embarras et vous fait souffrir, vous devez renforcer votre amour pour elle, l'augmenter encore plus qu'auparavant, car : a) à ce moment-là, il y a un puissant yétser ara pour la haïr, et b) en l'aimant, il est possible de la motiver à se repentir.
Il faut aimer même les réchaïm, même si l'on doit détester leurs mauvaises actions.
[rabbi Pinchas de Koritz - midrach Pin'hat]

L’importance d’avoir des désirs pour la sainteté

+ L'importance d'avoir des désirs pour la sainteté :

-> Influencés par la manière de penser du monde environnant, on considère souvent qu'un désir dans la avodat Hachem n'a de valeur que s'il parvient à être concrétisé.
A nos yeux, les désirs qui ne mènent pas directement à l'action sont inutiles et gaspillés.

Cependant, Rabbi Na'hman de Breslev révèle à plusieurs reprise que le désir et l'aspiration à la sainteté constituent une avoda précieuse en soi.
[voir par exemple : Si'hot haRan 12,259 ; Likouté Moharan 31 et 109 ; Sia'h Sarfé Kodech 91]

Hachem tire un plaisir immense du juif qui lutte pour élever sa tête au-dessus de la surface de la saleté [spirituelle] dans laquelle il se noie et qui dans un moment de clarté, laisse échapper un profond soupir et exprime à quel point il désire se débarrasser de ces actions et revenir à une vie de Torah et de mitsvot.
Aux yeux de notre Père céleste, cela valait la peine de créer le monde entier juste pour que ce seul soupir s'élève vers les cieux.
Nous n'avons pas la moindre idée de l'impact que cette petite expression d'un désir saint a dans tous les mondes spirituels.

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-> Rabbi Nathan pousse cette idée un peu plus loin.
Dans le Likouté Halakhot (Hilkhot Areiv 3:4), Rabbi Nathan explique que, d'une certaine manière, la création du monde n'avait pour but que de créer une barrière qui mettrait une distance entre l'âme juive et le Maître du monde, et ce afin de créer une situation dans laquelle il serait possible d'aspirer à Sa proximité.

=> Il s'agit là d'une idée incroyablement puissante. Le fait de désirer de la sainteté n'est pas simplement "toléré" par Hachem, mais il représente le but même de la création!

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-> Dans le même ordre d'idées, le Zohar haKadoch (Térouma 150b) enseigne qu'aucun bon désir n'est jamais ignoré par Hachem, même ceux qui ne semblent pas se matérialiser par une action concrète.
Qu'il mérite ou non d'être concrétisé par des actions de sainteté, le sentiment même d'aspiration et de désir de changer sa vie et de se rapprocher d'Hachem est extrêmement précieux à Ses yeux.

-> Selon Rabbi Nathan :
Une fois, Rabbi Na'hman [de Breslev] m'a parlé en termes élogieux de la grandeur du désir, du languissement et de l'aspiration à des activités saintes, même si l'on ne mérite pas de les accomplir.

Il en a apporté la preuve par une halakha du Shoul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 62:4) qui stipule que si l'on se trouve dans un endroit impur où l'on ne peut pas réciter la lecture du Shéma, on doit penser les mots dans son cœur.
Les autorités halakhiques (Magen Araham 62:2) expliquent que lorsqu'une personne pense dans son cœur qu'elle doit réciter la lecture du Shéma maintenant mais qu'elle ne le peut pas, et qu'elle en ressent de la peine, elle reçoit une récompense,
Cela démontre que le désir et l'envie que l'on ressent à l'égard d'une mitsva, même si l'on n'est pas en mesure d'accomplir la mitsva, sont extrêmement précieux et que l'on reçoit une récompense pour cela.
[Si'hot haRan 260 ; voir aussi Si'hot haRan 27]

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-> Le rav Avraham Kook (Orot haTéchouva 17:3) écrit :
"au moment où l'esprit pur et saint de la téchouva repose sur [quelqu'un] ... il avance et s'élève dans des pensées qui brûlent du feu d'un regret total concernant tous ses fautes ; au moment où son âme embrasse avec amour la gloire [d'Hachem] , au moment où il désire de tout son cœur et de toute son âme, avec les profondeurs les plus impressionnantes d'un désir ardent de suivre une voie simple et droite, de devenir un tsadik et d'accomplir la justice, d'être droit et de marcher dans le bon sentier.
Alors même s'il n'est pas encore décidé comment il va retirer ses pieds de la saleté de ses fautes, même s'il n'est pas encore tout à fait clair comment il va réussir à rectifier le passé, même si les chemins pratiques ne sont pas encore dégagés devant lui et sont encombrés de grosses pierres, le désir d'être bon = c'est l'esprit du Gan Eden qui est soufflé dans l'âme et la remplit d'une joie sans fin, jusqu'à ce que même le Guéhinam ardent de sa profonde douleur soit transformé en un courant d'agréments."

[ainsi selon le rav Kook, un désir à la sainteté est "un esprit du gan Eden". ]

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+ Un juif peut toujours désirer à davantage de sainteté :

-> Les tsadikim enseignent que si le yétser ara a le droit de voler la sainteté et la pureté de la vie d'une personne, il y a un élément qu'il n'est jamais autorisé à toucher : le désir de sainteté d'un juif.
[Likouté Halakhot - Hilkhot Areiv 3:5 ; voir aussi le Néfech ha'Haïm 1:18]

Si, à un niveau simple, le dicton : "Rien ne s'oppose au désir" (ein davar ha'omed bifné haratson - cité au nom du 'Hida), est l'équivalent hébreu de "Quand on veut on peut", Rabbi Nathan enseigne qu'il y a une signification plus profonde : rien ne peut jamais empêcher un juif de désirer la sainteté.
"Même lorsqu'il n'y a en fait aucun moyen, il y a toujours un potentiel de volonté "(Likouté Halakhot - Hilkhot Areiv 3:5).

-> Le rav Yaakov Klein dit :
Même dans le gouffre le plus sombre et le plus sale de la pourriture spirituelle et de l'éloignement d'Hachem, le juif a la capacité de désirer d'être de nouveau proche de Lui.
Piégé par les liens de la dépendance, possédé par une force maléfique déterminée à détruire jusqu'au dernier vestige de son lien avec la spiritualité, le juif conserve néanmoins sa capacité à aspirer à la sainteté dont il est si éloigné ...
Par conséquent, même si un juif est dans un tel état qu'il ne peut pas exprimer clairement un désir de proximité avec Hachem, il peut toujours pénétrer plus profondément dans son cœur et exprimer un désir de désirer.
Et si ce désir fait également défaut, il peut désirer de désirer de désirer, et ainsi de suite, à l'infini. [] Quelle que soit l'éloignement spirituel d'un juif : "ein davar ha'oméd bifné haratso" = rien ne peut l'empêcher d'aspirer à rentrer chez lui.

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-> Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hilkhot Areiv 3:5) écrit :
"L'essentiel est : qu'il n'y a pas de désespoir dans le monde!
Même si quelqu'un est tel qu'il est (très bas spirituellement parlant et souillée par de [nombreuses] fautes) ... il devra s'encourager à aspirer et à désirer Hachem constamment, à tout moment.
En faisant cela, il méritera sans aucun doute de se libérer de sa folie et fera certainement téchouva.

Ce chemin est un bon conseil pour chaque personne [juive] dans le monde, quelle que soit sa taille [spirituelle] ; du grand tsadik ... [au très grand racha] ; même ainsi, grâce à l'aspect du désir, tous peuvent mériter de s'élever du niveau le plus bas possible jusqu'au sommet de tous les sommets.

Il est impossible d'expliquer l'immense bénéfice de l'aspiration et du désir à la sainteté, ... parce qu'il est impossible de décrire par écrit ne serait-ce qu'un tout petit peu, ne serait-ce qu'un millième de millième de millimètre ...

Bien qu'il soit possible que le yétser ara prenne le dessus sur une personne et l'empêche d'accomplir tous les autres conseils, il est impossible [au yétser ara] d'annuler la volonté positive [d'un juif], car quel que soit l'état dans lequel on se trouve, même ainsi, [on peut toujours dire] : "Je veux retourner à Hachem avec un désir puissant".
En effet, qui est le fou ou le détraqué qui ne désire pas le bien véritable et éternel?
Certes, il peut être difficile pour quelqu'un de surmonter ce qu'il doit surmonter. Mais il est certain que tout juif qui croit en Hachem a un désir extrêmement fort de retourner à Lui.

Malheureusement, il ne connaît pas la valeur du désir et n'apprécie pas le fait que le désir est, en soi, une chose très précieuse.
Par conséquent, lorsqu'il voit combien de fois il a désiré s'approcher d'Hachem et que pourtant il n'a toujours pas mérité de réussir, ou même qu'il s'est davantage souillé [par des fautes], il s'abandonne et oublie de continuer à désirer, jusqu'à ce que son saint désir devienne caché.

En vérité, ce défaut [de cesser d'aspirer à davantage de spiritualité, de proximité avec D.] est pire que tous les autres, car quoi qu'il arrive, il ne faut pas se relâcher ou abandonner son désir à la sainteté.
Au contraire, il faut s'habituer à désirer continuellement et avec de plus en plus d'intensité.
Ce désir est en soi très bon [même si rien de concret ne change], et c'est grâce à lui que l'on méritera une téchouva complète et tous les niveaux de sainteté."

=> On voit que le pire défaut d'un juif, c'est son manque d'ambition, d'aspiration, à la sainteté.

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-> Ailleurs, Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hilkhot Nétillat Yadayim léSéouda 6:51) écrit :
"Car l'encouragement principal découle du désir, c'est-à-dire que peu importe ce qu'une personne traverse, peu importe ce qui se passe, elle doit néanmoins se renforcer avec un désir extrêmement puissant envers Hachem, et désirer ardemment retourner à Hachem, quel que soit l'endroit où elle se trouve. Car en fin de compte, que restera-t-il d'elle (de nous)?
Surtout après que les véritables tsadikim nous ont révélé que le désir positif est lui-même extrêmement précieux [aux yeux d'Hachem] et [pour chacun de nos désirs à la sainteté nous serons éternellement récompensés de choses] de grande valeur".

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-> Paradoxalement, alors qu'il est si facile d'exprimer notre puissant désir de nous rapprocher d'Hachem, nous nous engageons rarement dans cette voie.
D'une manière ou d'une autre, cet aspect si important de l'avodat Hachem souffre d'une négligence continuelle, tant sur le plan personnel que communautaire.
La raison principale de cette abstention est notre manque de foi dans la valeur inhérente de l'aspiration à la sainteté.
Au plus profond de nos cœurs, une voix intérieure se moque de cette avoda comme d'une perte de temps et d'énergie. "Le désir de sainteté ne vaut rien", dit-elle. "Quelque chose d'aussi simple que de seulement exprimer un désir est bien trop facile pour avoir un véritable effet sur votre position spirituelle".

-> Selon le 'Hayé Moharan (492) :
"Il y a des moments où une personne se dérobe à accomplir une tâche sacrée en raison de sa difficulté et des obstacles qui se dressent sur son chemin. Il ne fait tout simplement pas assez d'efforts pour les briser.
D'autres fois, c'est l'inverse. Il s'éloigne de la tâche parce qu'elle est trop facile, il la considère comme quelque chose de si simple qu'il ne peut pas croire que la vie même de son âme puisse dépendre de quelque chose d'aussi insignifiant."

[cela donne un éclairage sur le fait que nous ne pouvons pas savoir la récompense de notre avodat Hachem : parfois c'est dur et l'on doit faire les efforts pour se surpasser, et parfois c'est tellement insignifiant à nos yeux qu'on doit faire des efforts pour l'accomplir avec joie et motivation (car Hachem le veut).
Désirer Hachem, désirer à davantage de spiritualité, cela nous semble d'aucun intérêt (arrête de délirer/rêvasser dans tes pensées!), et pourtant cela est extrêmement précieux pour Hachem. ]

=> Ne nous y trompons pas : c'est la voix du yetser ara. Sa grande conscience de la valeur du désir sacré d'un juif pour le Maître du monde l'oblige à faire tout ce qui est en son pouvoir pour s'assurer qu'il ne soit jamais exprimé.
La voix du yétser ara nous convainc de laisser de côté notre désir de sainteté, que notre temps est bien mieux employé dans les domaines plus distingués de la avodat Hachem, tels que l'accumulation de connaissances en Torah, qui peuvent être mesurées et donc respectées.

Désirer à la sainteté n'est pas une perte de temps et d'énergie, mais représente le but même de la création, la quintessence de l'être.
Bien qu'il soit difficile à évaluer avec nos mesures d'êtres humains, le désir représente l'ingrédient central de la vie, l'esprit qui donne un sens et une vitalité à toutes nos entreprises.

[Hachem désire le coeur, notre coeur plein de joie et d'aspirations à avoir un maximum de proximité avec papa Hachem.
Evidemment que les actions sont indispensables, mais elles sont limitées (ex: par nos capacités, par le temps, ...), et en exprimant des aspirations/désirs, on peut laisser libre place pour tendre vers une élévation infinie, et donc s'élancer vers Hachem. C'est permettre à notre coeur, à notre âme, de pouvoir s'exprimer sans limite d'amour et d'envie spirituels! ]

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-> "Chaque juif a le devoir de dire : Quand mes actes atteindront ceux de mes ancêtres?" (Tana déBé Eliyahou rabba 25).

Le rav Its'hak Blazer (Kokhvé Ohr hé'Hadach 32) explique la raison de ce midrach :
"Pour progresser spirituellement, il faut aspirer à la grandeur.
Si on éprouve ce désir, on trouvera la façon de surmonter les obstacles sur le chemin ; sans ce désir, on restera toujours à la même place.
L'homme doit lutter sur son chemin en aspirant toujours à atteindre le sommet de la montagne, avec l'espoir que ses actes atteignent ceux d'Avraham, Its'hak et Yaakov. Ce désir le conduira sur des routes et à des stratégies qui l'élèveront aux plus hauts sommets."

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-> Hachem a créé l'homme dans le but d'en faire un être élevé et spirituel, s'élevant au-dessus des animaux et de tout comportement basique.
Hachem a fait de l'homme un être droit, unique parmi toute la création, pour lui montrer qu'il a la possibilité de s'élever et de devenir le sommet de toute vie. L'échec de l'homme dans cette noble mission exigeait la justice ; c'est pourquoi Hachem a provoqué le Déluge.
[Ramban - Noa'h 6,4]
ainsi selon le Ramban, l'effondrement moral qui s'est produit au moment du Déluge a commencé par un manque d'aspiration à la sainteté.

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/12/27/noah-la-reelle-raison-du-deluge-le-manque-dambition-spirituelle ]

"L'un des fondements de la téchouva dans l'esprit d'une personne est la reconnaissance de la culpabilité de ses actes, qui est une extension de sa foi en sa capacité à choisir librement.
C'est le contenu de la composition du vidouï (confession) qui est tellement liée à la mitsva de la téchouva, une personne admet qu'il n'y a rien ni personne d'autre à blâmer pour ses fautes et leurs effets que lui seul"
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2]

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-> Lorsqu'une personne arrive à un stade de sa vie où elle sent qu'elle n'a plus la capacité de choisir librement et de prendre ses propres décisions, elle perd le contrôle et sa "place" dans le monde.
Une telle personne ne peut jouir d'un sentiment de stabilité et d'identité parce qu'elle est redevable aux forces qui la dominent. Au lieu de choisir sa voie et de s'en tenir à ses principes, elle est ce que ces puissances lui dictent d'être.
Mais, en vérité, ce n'est qu'une illusion. En tant qu'une des définitions fondamentales de notre humanité, la liberté de choix reste toujours présente et indéniable.

-> Le rabbi Nathan de Nemirov écrit :
J'ai entendu dire que quelqu'un avait un jour demandé (à rabbi Na'hman de Breslev) : "Comment comprendre le fait qu'on soit libre de nos choix?
Le Rabbi lui a répondu avec simplicité : "Le choix est dans la main de l'homme. S'il veut, il agit. S'il ne veut pas, il n'agit pas".
J'ai noté cela, car c'est très nécessaire. En effet, de nombreuses personnes sont extrêmement confuses à ce sujet, car elles sont habituées à agir d'une certaine manière depuis leur plus jeune âge et il leur semble donc qu'elles ont perdu la capacité de choisir et qu'elles ne peuvent plus changer leur façon de faire. Mais en vérité, il n'en est rien, car chaque personne a toujours le libre choix, dans tous les domaines de la vie, et "s'il veut, il agit". Comprenez bien ces mots.
[Likouté Moharan Tinyana 111 ]

+ "Ceux qui agissent avec foi sont son désir" (ossé émouna rétsono - Michlé 12,22)

-> Rabbénu Yona note que le verset ne mentionne pas ceux qui "parlent" avec foi, mais plutôt ceux qui "agissent" avec foi.
Il ne suffit pas de dire qu'on a de la émouna et du bita'hon. On doit plutôt agir d'une manière qui reflète notre croyance et notre confiance en Hachem.

Fauter = une mauvaise canalisation de nos désirs internes à la spiritualité

+ Fauter = une mauvaise canalisation de nos désirs internes à la spiritualité :

-> Le rav 'Haïm Cohen, (le 'Halban - dans son Tallelé 'Haïm - Ana béKoa'h) enseigne :
C'est à ce sujet que rav Né'hounia ben Hakana a écrit sa prière que l'on dit après avoir quitté le beit midrach (suite à avoir étudié de la Torah) et où l'on voit le monde entier courir autour des aspects extérieurs de la vie, et parfois, de l'impureté et de la corruption.
Il est venu et a dit : "Anou ratsim vé'hém ratsim" (nous courons et ils courent).
La grande différence réside uniquement dans la direction de la course ; entre se déplacer d'une manière qui nous mènera à l'accomplissement personnel ou se déplacer d'une manière qui nous mènera à un puits vide qui plombe l'étincelle de la divinité à l'intérieur et augmente le sentiment d'éloignement [de nos sources, d'Hachem].

[rav Né'hounia ben Hakana s'est rendu compte que sa course vers le beit midrach et la poursuite des plaisirs de ce monde avaient toutes deux pour origine le même sentiment d'obligation de courir (présent en toute personne), le désir passionné d'une connexion avec Hachem. ]

-> Le Maggid de Kozhnitz (Avodat Israël - Bamidbar) écrit :
Il n'y a pas un juif qui n'éprouve pas, à un moment ou à un autre, un désir ardent, de l'amour et de l'inspiration pour Hachem.
La partie Divine de l'âme juive ressent la douceur et la vérité d'Hachem. Cependant, à cause de ses fautes et de l'expérience des bas plaisirs qui demeure dans son cœur, ses saintes pensées de proximité et d'amour envers Hachem s'éteignent parce que l'amour impur qu'il a goûté dans le passé a été réveillé.

-> On raconte qu'une année, la veille de Yom Kippour, rabbi Lévi Its'hak de Berditchev s'éleva dans les royaumes célestes. Lorsque son âme revint dans son corps, il raconta ce qu'il avait vécu aux 'hassidim : "Au ciel, j'ai vu de nombreux anges blancs issus de nos actions saintes et de nos bonnes décisions.
Certains de ces anges étaient en bonne santé et d'autres étaient malades. J'ai vu aussi des anges noirs, créés par nos actions et décisions négatives, mais ces anges étaient tous malades. Beaucoup d'entre eux souffraient d'insuffisance cardiaque ou étaient en état de mort cérébrale totale. Ils étaient tous léthargiques ou estropiés".

Le rabbi de Berditchev s'arrêta un instant, plongé dans ses pensées, puis poursuivit :
"L'explication de cette vision est qu'un juif peut accomplir une mitsva de tout son cœur et de tout son esprit, de tout son être. Mais un juif ne peut jamais faire une faute de tout son cœur.
Au fond de lui, au-delà des habits négatifs d'une action malencontreuse, son cœur et son esprit sont ailleurs, là où ils veulent vraiment être, avec le yétser hatov.
Les forces créées par nos erreurs ne sont jamais entières. Ces erreurs sont en réalité l'expression d'un désir erroné de connexion spirituelle, d'un désir incroyablement saint qui continue de briller au cœur du cœur juif."

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=> Au lieu d'indiquer une pourriture morale et une impureté essentielle, la passion pour la faute et l'indulgence physique représentent souvent un désir mal canalisé d'un véritable assouvissement spirituel.
"Ce n'est pas une faim de pain et ce n'est pas une soif d'eau, mais d'entendre la parole d'Hachem" (Amos 8,11).
[ainsi un juif a naturellement besoin de bouger/courir car il a faim de spiritualité, de revenir vers sa source : Hachem. ]

Lorsque l'énergie et l'enthousiasme pour les questions de sainteté se perdent, alors ils réapparaissent sous le déguisement de la passion pour le plaisir physique et les activités mondaines.
Bien qu'il puisse sembler que nous perdions notre enthousiasme pour la sainteté à cause d'une passion distincte pour la faute et les traits négatifs, il s'agit en fait de la même passion déguisée.

-> Au lieu de voir nos pulsions négatives comme une corruption d'une énergie intrinsèquement sainte, nous nous dégoûtons de nous-mêmes et pensons que nous ne pourrons jamais changer.
N'ayant jamais reçu d'enseignement sur la véritable nature de nos désirs impurs, la canalisation de ses énergies vers le palais de l'impureté nous plongent dans un terrible état de confusion et de désespoir.
Ainsi, il est crucial que nous reconnaissions le potentiel saint de notre passion derrière l'apparence de l'impureté.
Ce n'est que lorsque nous affirmons la vertus essentielle de ces énergies et que nous voyons qu'elles peuvent être rachetées que nous pouvons les canaliser à nouveau vers un usage positif.

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-> Chaque personne doit savoir que dans le domaine spécifique où son yétser ara est particulièrement fort, elle a la capacité d'être particulièrement pure et raffinée.
[rabbi Tsadok haCohen - Tsidkat haTsadik 49]

-> Le désir puissant et destructeur qui a causé la faute elle-même, devient une force vibrante qui peut accomplir de grandes et hautes choses dans les voies de la bonté et de la bénédiction.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva]

"Une personne qui est constamment plongée dans ses propres préoccupations ne voit même pas l'autre.
Cette personne doit faire l'effort de quitter son espace personnel et abandonner ses préoccupations de temps en temps.
Nous ne devons pas donner l'impression que cela n'a pas d'importance, car comment un ben Torah peut-il rester égoïste? Qu'Hachem nous en préserve!

Même celui qui n'est pas un égoïste au sens propre du terme, mais quelqu'un qui est constamment préoccupé par la construction de son monde intérieur, contemplant des pensées profondes de Torah et de crainte [d'Hachem], il sera également difficile pour une telle personne d'être consciente des choses qui se passent autour d'elle"
[rav Wolbe - Alé Shour, Vol.2]

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[la routine, la vie qui va à 100%, ... tout cela peut nous empêcher de remarquer qu'autrui a besoin de nous.
Etre juif, c'est maintenir ouvert ses capteurs de 'hessed et d'amour envers son prochain juif. ]