Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

=> Quel est le mérite de Yitro pour lequel une paracha entière porte son nom? [qui plus est, celle décrivant le don de la Torah au mont Sinaï ]

-> Il faut dire que D. veut montrer par cela aux enfants d'Israël de cette génération et de toutes celles à venir, qu'il y a toujours parmi elles de grands hommes, intelligents et instruits, comme Yitro par exemple. Les conseils qu'il a donnés à Moché pour choisir les chefs du peuple et suivant quel ordre.

Il y a comme cela, des personnes dotées de valeurs morales, afin de nous faire comprendre que notre privilège d'être le "peuple élu" par D. ne résulte pas de notre intelligence ou pas même de nos connaissances plus vastes que celles d'autres peuples (comme celles d'Yitro), mais simplement par bonté suprême et par amour de nos Patriarches.

Hachem nous le fait comprendre avant le don de la Torah, pour nous dire que, bien qu'il y ait parmi les nations des hommes plus savants que les Bné Israël, c'est nous qu'il a rapprochés de son service et qu'il a choisis parmi toutes les nations. Combien nous devons le louer pour cela.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Yitro 18,19-20]

Avant l’ouverture de la mer Rouge

+ Avant l'ouverture de la mer Rouge (selon le Ohr ha'Haïm) :

-> "Et Pharaon s'approchait, les Bné Israël levèrent les yeux et voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Israélites jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

-> "Et Pharaon s'approchait" :
il semble qu'il faille expliquer le verset en s'inspirant des paroles de nos Sages (midrach Chémot rabba 21,5) : "ils disent, voici l'Egypte qui voyage derrière eux" = le mot "Égypte" étant le nom du prince céleste préposé sur l'Égypte. Et voici que cet ange-là s'est joint à eux à leur poursuite car c'est l'habitude que le prince céleste d'une nation vienne aider son peuple et s'ils viennent à tomber, il tomberai aussi au même moment.

D'une manière générale, ce prince céleste se tient à la droite du roi de la nation, et non pas devant le peuple, et le roi est fondu dans le peuple (guerriers) et non pas devant.
Ici, la Torah précise que le prince se trouvait à la tête du peuple égyptien juste derrière les enfants d'Israël. C'est la raison pour laquelle les enfants d'Israël ont eu très peur.

La raison pour laquelle Hachem n'a pas empêché ce prince céleste d'Egypte de s'associer à cette poursuite, était de le tuer aux yeux de tous les enfants d'Israël, comme dit le verset (14,30) "Israël a vu l'Egypte morte au bord de la mer", et le Zohar dit que "Égypte" ici est le prince céleste surnommé "Égypte".

Une autre raison aussi est que par la peur, les Bné Israël vont se repentir, vont faire téchouva et épancher leur cœur vers D.
Ainsi par le biais de cette téchoua, Il pourra faire tous les grands miracles qu'll a faits au moment où les Bné Israël sont arrivés devant la mer Rouge.
Auparavant, cette chose n'était pas assurée du tout. D'ailleurs, nos Sages ont interprété les mots : "il s'est rapproché" signifiant que le cœur des enfants d'Israël s'est tourné et s'est rapproché d'Hachem. Et ainsi cela s'est passé comme le verset le précise "et ils ont crié envers D."
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

<--->

-> Hachem dit à Moché : "Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux Bné Israël de se mettre en marche" (Béchala'h 14,15)

-> Pourquoi cries-tu envers moi?
Afin de comprendre ce verset, nous allons rapporter un midrash (Chémot Rabba 21) qui dit que lorsque les Bné Israël sont arrivés devant la mer rouge, ils avaient des accusateurs contre eux et la mer a refusé de s'ouvrir devant eux en disant (plaidoyant) que de même que les égyptiens sont un peuple idolâtre, de même les enfants d'Israël ayant vécu parmi eux, avaient aussi goûté à leur idolâtrie.

Il est connu que les bonnes actions que les Bné Israël font renforcent la miséricorde divine sur eux.
Au contraire, les mauvaises actions diminuent cette bonne influence de miséricorde.
Hachem a vu qu'au moment où les enfants d'Israël étaient en danger, la rigueur a accusé les enfants d'Israël et bien que D. soit bon et veut faire le bien, les mauvaises actions d'un homme (celles des Bné Israël) affaiblissent cette miséricorde que D. voudrait influer sur eux, l'empêchant de faire les miracles qui vont leur venir en aide au moment critique.
C'est pour cela qu'Il dit à Moché "pourquoi cries-tu vers moi?" = cela ne dépend pas que de moi, car je veux faire un miracle mais du fait qu'ils ne sont pas aptes à cela alors la vertu de rigueur (qui les accuse) m'empêche de le faire. Alors D. dit à Moché "Parle aux Bné Israël!"

=> Voici le conseil qu'ils doivent appliquer afin d'amener sur eux la bonté et à la miséricorde, dis leur de renforcer leur émouna, de tout cœur, et qu'ils se jettent à l'eau avant même que la mer ne s'ouvre, et, par le mérite de la confiance qu'ils mettront en Moi, je ferai le miracle, et la miséricorde prendra le dessus.
Car grande est la force de la croyance et de la confiance en Moi. Qui feront tout inverser dans le bien. Comme cela s'est réellement passé.

Il me semble pouvoir dire que la raison pour laquelle les accusateurs et la rigueur ont pris le dessus est du fait que leur croyance s'est affaiblie dans leur cœur. Ils ont dit "il vaut mieux retourner en Égypte, être esclave" (v.14,12). Pour cela, Il leur a demandé de faire un geste prouvant leur parfaite émouna (croyance).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

<------->

-> Or, au petit matin, Hachem fit peser sur l'armée égyptienne une colonne de feu et une nuée et jeta la perturbation dans l'armée égyptienne, et il détacha les roues de ses chars, les faisant ainsi avancer pesamment. Alors l'égyptien s'écria : "Fuyons devant Israël, car l'ÉteHachemrnel combat pour eux contre l'Egypte!" (Béchala'h 14,24-25)

-> Voici au petit matin :
Il faut comprendre la raison pour laquelle D. a fait ces grands miracles et ces grands signes "le matin" et non pas la nuit, qui est pourtant le moment où la rigueur se renforce.

Il faut dire que la volonté divine est, que bien que le matin ne soit pas un moment de vengeance, et au contraire un moment de bonté. Moi, j'inverse les lois du monde pour le bien des descendants d'Avraham.
Car bien que la nature d'Avraham soit bonté et miséricorde, lorsque D. lui a demandé de sacrifier son fils sur l'Autel, alors qu'il était son fils unique, il a contenu son instinct naturel et il a accepté de le faire.
Alors D. dit : "Moi aussi je vais me comporter de même, je vais inverser les lois du monde, et bien que le matin soit propice à la bonté, j'inverserai cela et j'amènerai la vengeance sur les Egyptiens".
Il y a aussi un profit pour les Bné Israël, que cet instant leur vienne en mérite.

Ainsi, Je ferai de moi-même cette vengeance, de la même manière qu'Avraham a fait lui-même, en personne, ce que je lui ai ordonné, "et il a attelé son âne", c'est ce que le verset précise en disant "et D. a supervisé, a vu" Lui-même.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

Lorsqu'un homme met tout son désir au service du Maitre du monde, et se livre à cela de toute son âme et tous ses membres. Ce désir atteint son cœur et se réveille le premier, puisqu'il est l'organe vitale et la source de la vitalité; ensuite cette volonté se propage dans tous ses membres et s'annule aux désirs du cœur.
Ainsi il s'éveillera avec amour à servir son Maitre. Il attirera à lui une Lumière Divine, celle de la Chékhina qui résidera avec lui.
[Zohar - vol.2,p.198]

"Tu raconteras alors à ton fils ce jour-là en disant : "C'est pour cela que Hachem a agi en ma faveur, quand je sortis d'Égypte" (Bo 13,8)

-> "Et tu raconteras à ton fils" = il y a lieu de remarquer que la Torah emploie deux langages לֵאמֹר (lémor - en disant) , וְהִגַּדְתָּ (véhigadéta - tu raconteras), l'intention du verset, (en s'inspirant de la parole de nos Sages dans le Traité Pessahim 116), est que la Haggada de Pessa'h, débute par des choses honteuses/malheureuses et se termine par des louanges.

C'est à cela que font allusion les 2 verbes employés : "tu raconteras" ce sont des paroles dures (au début nos ancêtres étaient des idolâtres ...) et des choses que le cœur de l'homme a du mal à accepter, et ensuite la Haggada termine par des louanges (et maintenant D. nous a approché de son service) et c'est à cela que le verset fait allusion en disant les mots "en lui disant" (לֵאמֹר - se décompose en deux : lo mar = pas amère) c'est-à-dire raconter à ton fils des choses pleine de louanges, réjouissantes, qui enflamment le cœur et qui vont le renforcer.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[on apprend de là qu'à Pessa'h certes on commence par une part du récit de l'esclavage en Egypte très dure, mais ensuite notre récit doit vécu avec plein de positivisme, de émouna en la grandeur d'Hachem, ...
A l'image de l'afikoman (dernier aliment du repas du Séder), on doit quitter notre Séder de Pessa'h en ayant reçu une bouffée d'optimisme, de joie et de fierté d'être juif et de servir Hachem. ]

<--->

-> "et tu raconteras à ton fils" : si tu fais le récit de la Haggada de Pessah, même si tu n'as pas d'enfants, alors Hachem te donnera le mérite de la réciter à tes enfants (la lecture de la Haggada est une ségoula pour avoir des enfants).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Et ce fut au bout de 430 ans, précisément le même jour, que toutes les milices de D. sortirent du pays d'Égypte. C'était la Nuit prédestinée par Hachem, pour leur sortie du pays d'Égypte; c'est cette même nuit instituée par Hachem, comme prédestinée à toutes les générations des Bné Israël" (Bo 12,41-42)

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch :
C'est une nuit prédestinée [protégée - lél chimourim].
Le verset fait référence à 5 grands miracles extraordinaires qui ont eu lieu la nuit du 15 Nissan à travers l'Histoire du peuple juif :
1°/ à l'époque d'Avraham, lorsqu'il a fait la guerre contre les 4 rois et qu'il les a vaincus.
2°/ la sortie d'Égypte.
3°/ à l'époque du roi 'Hizkiyaou (Méla'him II 19,35). Lorsque l'Ange Gabriel a frappé San'hériv. Il est écrit là-bas "et voici cette nuit". C'était également la nuit du 15 Nissan.
4°/A l'époque de Mordé'haï et Esther.
"Cette nuit le roi a eu une insomnie" (Esther 6,1) = Il s'agit aussi de la nuit du 15 Nissan.
5°/ la délivrance à venir dans les temps futurs qui aussi se déroulera la nuit du 15 Nissan.

En ce qui concerne la victoire d'Avraham sur les 4 rois, la Torah y fait allusion en disant : "Une nuit que D. protège". Par rapport à la sortie d'Égypte, le verset dit "le jour où ils sont sortis d'Egypte", au sujet du miracle du Roi 'Hizkiyaou, le verset dit "cette nuit-là". Au sujet du miracle de l'époque de Mordé'haï et Esther, le verset dit "cette nuit-là est pour D."
Et enfin, pour la délivrance à venir, le verset y fait allusion en mentionnant "une nuit protégée pour les enfants d'Israël" pour toutes leurs générations.
Que D. fasse que se réalise cette promesse très bientôt, de nos jours.

<--->

-> "Sept jours vous mangerez des matsot" (Bo 12,15)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
La raison de cette mitsva est que du fait que la pâte de pain que les Bné Israël avaient préparée [au moment de leur sortie d'Egypte au matin après avoir passés la nuit chez eux] n'avait pas eu le temps de lever (fermenter), D. les a délivrés.
Il y a lieu de se demander pourquoi la Torah ordonne de manger des matsot la nuit de Pessa'h avant même d'être sorti d'Égypte. Effectivement, les Bné Israël n'étaient pas encore sortis d'Egypte donc comment célébrer le souvenir de la sortie d'Egypte avant même d'en être sorti?
De la même manière, l'ordonnance de manger l'agneau de Pessah en signe de remerciement car D. est passé au-dessus des maisons des égyptiens et les a épargnés est étonnant. Hachem n'était pas encore passé sur les maisons.

=> Il faut dire que par le mérite de la mitsva de manger le sacrifice de Pessah, les Bné Israël vont être délivrés. Et de la même manière, par le mérite de la mitsva de manger la matsa, D. délivrera rapidement les Bné Israël, comme cela s'est effectivement passé.

<--->

-> b'h, également sur ce sujet : le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h : https://todahm.com/2022/03/18/pessah-un-accelerateur-du-machiah

Les mitsvot = faire résider Hachem en nous

"Hachem parla à Moise et à Aharon ... au 10e jour de ce mois, qu'ils prennent pour eux un agneau pour sa famille paternelle, un agneau par maison" (Bo 12,3)

-> On peut voir une allusion à :"ils prennent pour eux", sur l'enseignement de nos Sages (midrach Tan'houma) sur le verset : "et ils prendront pour moi une offrande (Terouma)" = Hachem dit aux Bné Israël "et ils prendront pour moi" c'est-à-dire : prenez-moi aussi avec eux!" (Ki Tavo 28,10).

Du fait que c'est la première mitsva que Hachem a ordonné aux Bné Israël (en tant que peuple), alors il vient leur dire qu'en réalisant cet ordre divin, va résider sur eux le nom de D. et sa Chékhina.
Comme il est dit : "que tous les peuples des nations verront que le nom de D. est posé sur vous" (Ki Tavo 28,10).

Et, ainsi nos Sages ont écrit dans le Zohar que le mot mitsva (מצוה) se compose des lettres du nom de D. (יהוה), en appliquant le système At-Bach.
[ le système de guématria At-Bach (א"ת ב"ש) permet d'échanger les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alef) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), … ]
Ainsi en l'appliquant au 2 premières lettres de mitsva (מצוה) : le mém se transforme en youd (י), et le tsadik en hé (ה). En l'ajoutant à l'autre moitié des lettres (וה), on obtient : יהוה.
Car lorsque nous réalisons une mitsva ... alors nous prenons sur nous quelque chose de très grand et de très puissant : Hachem notre D., notre Roi.
[à chaque mitsva nous nous attachons, nous recevons davantage de liens avec Hachem. ]
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

<----------->

-> Mes lois vous appliquerez, mes statuts vous préserverez, d'aller avec eux [dans le chemin des mitsvot], Je suis Hachem votre D." (ét michpataï taassou, véét 'houkotaï tichmérou, lalé'hét baém, ani Hachem Eloké'hem - Kédochim 18,4)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
En faisant une mitsva, l'homme devient porteur de la Ch"khina et Hachem réside en lui.
C'est ce qu'écrit le verset "aller en (avec) eux" (lalé'hét baém). Et, la Torah complète et dit "Je suis Hachem" c'est-à-dire qu'elle précise que c'est Hachem qui circule en eux.

C'est aussi ce qu'écrit le verset : "et je résiderai parmi eux" (vécha'hanti béto'ham - Térouma 25,8) = en eux, et tout cela par le biais des mitsvot qu'un homme réalise.

"Et alors périra tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis le premier né de Pharaon qui devait occuper son trône, jusqu'au premier-né de l'esclave qui fait tourner la meule; de même tous les premiers-nés des animaux" (Bo 11,4)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Il faut comprendre que dans toutes choses qui est dans ce monde, bonne ou mauvaise, se trouve une partie vitale, une nuance de bien qui lui donne vie.

Tout ce qui appartient au mauvais côté [au mal] s'appelle la mort.
Comment donc cette chose peut-elle exister? Comment a-t-elle encore de la vie?
On est obligé de répondre et de dire qu'il existe même dans les mauvaises choses une infime partie de bien, de vitalité, qui lui donne vie.

Ainsi on peut comprendre ce que nos sages (Soucca 52) ont dit que dans les temps futurs D. va amener l'ange du mal et va l'égorger en présence des tsadikim. D'après ce que l'on vient d'expliquer, cela veut dire qu'Il va enlever au mal cette partie de bon qui lui donne la vie, cela s'appelle "l'égorger".

Egalement il faut savoir que toute chose est attirée par sa racine. [ le bien est attiré par le source du bien et le mal est attiré par celle du mal].
C'est ici le secret du tri des étincelles de Sainteté, qui grâce aux âmes pures des Bné Israël, et particulièrement grâce à leur étude de Torah, elles sont attirés vers eux.

Et ainsi des grands tsadikim qui nous ont précédés pouvaient en regardant un homme racha, trier et avec son sage regard retirer de lui cette infime nuance de bien qui lui donne vie.
L'âme du tsadik attire à elle cette nuance de bien comme un aimant attire à lui le fer.
Hachem a créé dans le monde de tels éléments afin que l'homme affermisse sa croyance de la Torah du sage.
[exemple: la guémara (Shabbath 34) rapporte que rabbi Shimon bar Yo'haï posa ses yeux sur quelqu'un (il s'agit de Yéhouda ben Guérim qui avait rapporté aux romains ce que Rabbi Shimon Bar Yo'haï avait dit contre les autorités de l'époque et à cause de cela ils avaient chercher à le tuer, alors il s'enfuit avec son fils Rabbi Elazar et se cachait dans une grotte durant 14 ans), et par son regard il l'a tué. Il est écrit qu'il est devenu un tas d'ossements. ]

D'après cela, lorsque le verset écrit : "et il mourra tout premier-né" = l'explication est que par le fait que D. va passer au-dessus des maisons des égyptiens, chaque premier-né mourra de lui-même, car cette vitalité qui était en eux [cette nuance de bien] va sortir en étant attirée par la source du bien, Hachem. Comprends bien toutes ces choses-là.

Le verset précise "tout premier-né" ce qui veut dire que non seulement l'âme a quitté leur corps, mais symboliquement leur âme aussi est morte avec leur corps, c'est-à-dire que cette impureté qui est symbolisée par les premiers nés a été anéantie à tout jamais.

D. (Elokim - אֱלֹהִים) adressa la parole à Moché, en disant : "Je suis Hachem (יְהוָה)!" (Vaéra 6,2)

-> Moché demandant à D. pourquoi m'as-tu envoyé?
D. lui a répondu je suis D. (de miséricorde), cela veut dire que je suis Miséricorde, Je ne pouvais plus supporter le mal enduré par les Bné Israël, et c'est pour cela que Je t'ai envoyé avant le temps de la délivrance afin de soulager les Bné Israël de leurs souffrances endurées dans cet exil.
[...]
En ce qui concerne le jugement des égyptiens (les 10 plaies amenées sur eux), D. [de justice] s'adresse à Moché. Par contre, par rapport au bien que D. a décrété pour les Bné Israël, Il s'est adressé en disant "je suis le D. [de miséricorde]", le D. de rigueur [Elokim] qui va frapper les égyptiens, et qui s'inversera en miséricorde pour faire le bien aux Bné Israël.

Ainsi, en accord avec ce que disent nos sages, les réchaïm inversent la miséricorde en rigueur. C'est-à-dire que même la vertu de miséricorde de D. s'est transformée en rigueur et en justice envers les égyptiens.
Ou encore de même pour ce qui concerne les Bné d'Israël, les tsadikim inversent la rigueur divine en miséricorde, la justice que tu crois voir, devient miséricorde celle-ci dévoilée dans le nom de Dieu Avaya [יהוה].
Par cela, D. veut renforcer et encourager Moché afin d'accomplir sa mission.

Par rapport à l'étonnement de Moché envers D. : pourquoi ne venge-t-il pas Son honneur?
D. lui répond, qu'Il est Hachem, D. de justice, et tout sera pris en compte le jour du jugement, et Pharaon sera jugé pour chaque parole prononcée.
La raison pour laquelle il ne l'a pas puni tout de suite pour son arrogance et son mépris, est que D. ne s'empresse jamais de faire payer aux réchaïm leurs mauvaises actions.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

L’orgueil (suite – selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'orgueil (suite - selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le fils de David (le machia'h) ne viendra pas tant que les orgueilleux n'auront pas disparu du peuple juif.
[guémara Sanhédrin 98a]

<--->

+ L'orgueil est interdit même pour les non-juifs :

-> Toute charité ... que font les nations idolâtres est pour elles une faute, parce qu'elles ne la font que pour se glorifier. Et quiconque se vante tombe dans le Guéhinam, comme il est écrit : "L'orgueilleux et le hautain, le méprisant est son nom, agit avec une colère orgueilleuse" (Michlé 21,24)". Et la "colère" se réfère au Guéhinam. [Baba Batra 10b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou)
Nous pourrions penser que l'orgueil n'est interdite qu'aux juifs, puisque les 7 commandements Noa'hiques donnés aux non-juifs ne la mentionnent pas.
Notre guémara enseigne que "quiconque", même un non-juif, qui se vante tombe dans le Guéhinam.
En effet, le verset dit qu'un "zéd" orgueilleux tombe au Guéhinam, et "zéd" fait référence aux non-juifs (guémara Méguila 17b).
=> Mais pourquoi l'arrogance/l'orgueil est-elle interdite aux non-juifs?

L'orgueil est un accessoire de l'idolâtrie ; "toute personne qui fait preuve d'orgueil, c'est comme si elle adorait des idoles" (guémara Sotah 4b).
Et l'idolâtrie est interdite par les 7 commandements Noa'hiques.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

<--->

-> Nous ne sommes pas susceptibles de commettre l'idolâtrie ; pour nous, le danger réside dans les fautes qui s'y apparentent : la colère (Zohar - Toldot 27,2), ignorer les appels à la charité (Baba Batra 10a), revenir sur sa parole (Sanhedrin 92a), nommer un juge indigne (Sanhedrin 7b), et l'orgueil (Pessikta Zoutreta - Béaaloté'ha 12,2).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

<--->

-> Quand il n'y aura plus d'orgueilleux, il n'y aura plus d'idolâtrie. [guémara Sanhédrin ; Rachi]

-> Quel est le lien entre les personnes orgueilleuses et l'idolâtrie?

Les idolâtres prétendent qu'ils ne font qu'honorer les serviteurs de D., et c'est à partir de la grandeur du serviteur que l'on vient à reconnaît la grandeur du maître.
Nous leur répondons : On n'honore pas un serviteur en présence de son maître. Puisque la Présence divine réside dans ce monde, tout ce qui se trouve dans ce monde est un serviteur en présence de son maître.

L'orgueilleux, cependant, fait partir la Présence divine, et notre réfutation de la défense des idolâtres tombe alors à l'eau. Mais "Quand il n'y aura plus de gens orgueilleux", il n'y aura plus d'idolâtrie.
[Ben Yéhoyada]

<--->

-> Une personne qui fait preuve d'orgueil, il convient de l'abattre comme un Achéra.
[guémara Sotah 5a]

-> Quel est le rapport entre un arbre utilisé pour l'idolâtrie et l'orgueil?
Le mot אשירה (Achéra), est composé de אש (éch - feu), et de ירה (abattre).
L'orgueil provient de l'élément spirituel qu'est le feu, et une personne orgueilleuse doit être renversée.

Parmi les différents noms du peuple juif, le plus exalté est ישראל (Israël). Il se termine par le grand ל, qui domine les autres lettres de l'alphabet hébraïque, ce qui indique qu'en fin de compte, "Hachem ton Dieu t'élèvera au-dessus de toutes les nations de la terre" (Ki Tavo 28,1).

Chaque juif est également appelé ישראל. Mais s'il est hautain, la ligne verticale supérieure du ל quittera sa place et descendra, transformant ainsi ל en ה et ישראל en אשירה (Achéra).
C'est pourquoi "une personne qui fait preuve d'orgueil, il convient de l'abattre comme un Achéra".
[Ben Yéhoyada]

Le silence

+ Le silence :

-> Le silence est louable.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> L'homme a été créé avec 2 oreilles et une bouche pour enseigner qu'il doit écouter plus qu'il ne parle.
La parole est comme le sel. Lorsqu'elle est utilisée avec parcimonie, elle rehausse la qualité de la vie, mais une trop grande quantité laisse un mauvais goût.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> Rabbi Shimon ben Gamliel dit : J'ai grandi parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence. [Pirké Avot 1,17]

-> Rabbi Shimon a grandi parmi les Sages de la Michna, et sa position parmi eux était "élevée".
Fils brillant du principal ancien du Sanhédrin, il jouissait d'un statut considérable parmi les Sages et participait activement à leurs discussions sur la Torah. Dès l'enfance, il était perpétuellement en train de parler.
Pourtant, "pour le corps", dans les affaires physiques ou mondaines, il ne trouvait rien de mieux que le silence.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot ; Birkat Avot]

<--->

-> Quelle est la profession d'une personne dans ce monde? Se rendre muet.
Et pour les paroles de la Torah? Le verset dit : "Dites la justice" (Téhilim 58,2).
[guémara 'Houlin 89a]

-> Pratiquer la profession du silence, mais lorsque cela interfère avec l'accomplissement d'une mitsva, "parler de justice" = s'exprimer pour l'amour de la l'intérêt de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> On dit en Terre d'Israël : Si une parole vaut une [pièce d'un] séla, le silence en vaut deux.
[guémara Méguila 18a]

<--->

-> Le silence est bon pour les sages, certainement pour les insensés.
"Même l'insensé qui se tait est considéré comme sage" (Michlé 17,28) = certainement un sage qui se tait.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> Le silence est "certainement" bon pour les fous et "certainement" bon pour les sages.
[Bénayahou]

<--->

[nos moments de silence, peuvent permettre à notre âme de davantage s'exprimer... ]

<-------->

-> "Lorsque vous ouvrez la bouche, faites très attention à votre langue. Tout comme vous surveillez l'or, l'argent et les pierres précieuses dans un coffre-fort à double serrure dans votre chambre, vous devez surveiller vos paroles.
Si quelqu'un fait cela, il fera beaucoup pour être capable de prier avec kavana. La raison principale pour laquelle les gens ne peuvent pas avoir de kavana est à cause des mots inutiles qu'ils ont instillés dans leurs cœurs.
Et le silence est également une grande "barrière" à garder dans yirat chamayim parce qu'il est impossible de craindre d'Hachem si l'on a un cœur rempli de mots vides.
Cela est d'autant plus vrai si l'on prononce beaucoup de paroles inutiles avant la prière. Celui qui agit ainsi se fait du tort à lui-même. Lorsqu'il fera la prière, il aura dans la tête beaucoup de pensées frivoles qui l'empêcheront de se concentrer".
[séfer Or'hot Tsadikim - chaar Hachtika ]

<-------->

-> Si quelqu'un prive sa bouche de parole en s'abstenant de parler inutilement et en ne prononçant que des paroles saintes, il sera vraiment heureux.
[Noam Elimélé'h - Likouté Shoshana ]

=> le silence créé la joie!

<---------->

+ Le bienfait du silence :

-> Le Pélé Yoets (Eré'h Si'ha) écrit :
"Les mots sont intrinsèquement saints parce qu'ils viennent du cœur, qui est le Kodech Hakodachim (saint des saints), et sortent par la bouche, qui est le Heikhal.
Lorsque les premiers hommes priaient, leurs prières traversaient les cieux et s'élevaient de plus en plus haut pour susciter la miséricorde divine. C'est par elles que s'accomplissent les paroles : "Vous direz un décret, et il s'accomplira pour vous" (Iyov 22,28), parce qu'ils faisaient attention aux 22 lettres que l'on prononce avec la bouche, pour s'assurer de ne pas les souiller par des paroles insensées.

Il faut beaucoup de travail pour acquérir le sens du silence. En effet, les gens peuvent parler vite et dire beaucoup sans réfléchir. En fait, une personne peut dire plus de 200 mots en une seule minute. Les mots peuvent sortir de la bouche très facilement.

Si quelqu'un est capable de rester silencieux, il obtient la clé pour acquérir toutes les autres bonnes midot, et il est garanti qu'il sera capable d'étudier et d'accomplir ce qu'il étudie.
Une personne qui a l'habitude de se taire sera en mesure d'avoir une kavana lorsqu'elle fera sa prière. Elle pourra se concentrer sur ses prières et celles-ci parviendront à Hachem.
Elle sera également humble et craindra Hachem, car elle sera capable de sentir Sa présence.
Elle reconnaîtra qu'Hachem est proche d'elle, et par conséquent, elle restera silencieuse afin de ne rien dire qui puisse Le mettre en colère.
Il est dit : "Le silence est un moyen d'acquérir la sagesse" (Pirké Avot 3,13). Et c'est ainsi que l'on acquiert la perfection."

<--------->

-> Le rav Pin'has de Koretz explique que lorsqu'une personne veut dire quelque chose, mais qu'elle se retient (restant silencieuse) parce qu'elle sait que c'est interdit, elle a accompli une grande chose. Elle a servi Hachem "en secret", car personne ne sait ce qu'elle a fait en dehors d'elle-même et d'Hachem.
Par conséquent, aucun ange nuisible (accusateur) ne peut essayer de parler contre lui et de minimiser son action, car ils n'en sont pas conscients (mesure pour mesure).

Le rabbi de Kotzk dit que cela s'appelle "matan besseter" (donner à Hachem en secret), et cela adoucit notre jugement, comme le dit le verset dans Michlé : "Matan besseter couvre Sa colère".

<--->

+ La récompense du silence :

-> Le 'Hida (séfer Dévach léFi) écrit que si quelqu'un a la mida du silence, ses "pécha” (fautes) se transforment en "chéfa" (une abondance de bonté).
Il utilise cette idée pour expliquer le verset : "Dans une multitude de mots, la transgression ne sera pas évitée" (Michlé 10,19).
Le 'Hida explique que lorsqu'une personne prononce une multitude de mots, la transgression ne peut être évitée. Mais lorsqu'une personne ne parle pas beaucoup, elle peut éviter la faute.
Une telle personne a obtenu la mida du silence et mérite une chéfa d'aide divine pour rester à l'écart des paroles pécheresses.

-> Dans le même ordre d'idées, il est dit au nom du 'Hozé de Lublin que le silence est une ségoula pour la richesse et la chéfa.
Il dit qu'une allusion à cela se trouve dans les mots de la guémara (Ména'hot 86a) : "Achirim mékamtzim (les riches sont avares)".
Il demande comment cette affirmation peut être faite alors que nous voyons beaucoup d'hommes riches qui sont très généreux. Le 'Hozé de Lublin répond que la guémara parle de personnes qui sont avares de leurs paroles. C'est parce qu'ils ne parlent pas beaucoup qu'ils deviennent riches (car chéfa!).

<--->

-> Si l'on surveille ses paroles, ses prières sont acceptées :
Le séfer Réchit 'Hokhma (chaar Hakédoucha) traite des avantages qu'il y a à faire attention à ses paroles.
Il explique la grandeur des générations précédentes, dont les prières étaient acceptés immédiatement parce qu'elles veillaient à ne pas abuser de leur pouvoir de parole en prononçant des mots insensés ou interdits. [en sachant être silencieuse quand il fallait]
Comme ils gardaient leur bouche pure, leurs prières ont pu traverser les Cieux et s'élever de plus en plus haut afin de susciter la miséricorde divine d'Hachem.

-> Surveiller ses paroles est une ségoula efficace :
Le rav Pin'has de Koritz dit que les personnes qui ont besoin du salut et de la miséricorde divine cherchent partout des ségoulot, mais la meilleure ségoula est de s'abstenir de prononcer des paroles inutiles pendant 3 ou 4 jours. Si quelqu'un fait cela, ses prières seront acceptées immédiatement et il recevra le salut dont il a besoin.

<--->

+ Le silence protège :

-> Le Chla Hakadoch (chaar ha'Otiyot - ot taf) écrit que le silence est un attribut merveilleux qui inclut toutes les autres bonnes qualités.

Il explique que le silence se fait avec la bouche et le cœur. On se tait évidemment avec la bouche, ce qui évite de commettre de nombreuses interdictions de la Torah, telles que le lachon ara, l'insulte, la dispute, le mensonge, ...
Lorsque l'on se tait avec sa bouche, cela affecte positivement son cœur et fait de nous une personne humble, ce qui nous permet d'atteindre de grands sommets.

<---------->

-> Le silence conduit à la modestie, qui est la source première de la crainte du Ciel.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,5]