Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Six jours, le travail sera fait" (Vayakél 35,2)

=> La première loi que Moché a transmise au peuple, après être descendu de la montagne avec les 2e Tables, c'est le respect du Shabbat. Pour quelle raison?

-> En fait, après la faute du veau d'or, les Hébreux eurent peur que cette faute eut pour conséquence qu'ils perdent le mérite d'avoir le statut particulier de "fils d'Israël". Ils redoutèrent que Hachem les considère désormais uniquement comme "fils de Noa'h", à l'image de tous les autres peuples.
Ainsi, pour apaiser leurs craintes et leur faire savoir qu'ils n'ont pas perdu leur grandeur, Moché leur enseigna particulièrement la loi du respect du Chabbat. En effet, seul un fils d'Israël a le droit et le devoir de respecter Shabbat.
Le respect du Shabbat est interdit à un fils de Noa'h. En leur enseignant le respect du Shabbat, Moché leur fit savoir qu'ils continuent à bénéficier de rester des "fils d'Israël", lesquels toujours concernés par le Chabbat.
La faute du veau d'or leur a donc été pardonnée et ne leur a pas fait perdre cette dimension.
[rav Yossef Zonenfeld]

"Ils firent ... le Michkan" (Vayakél 36,8)

-> Dans toute la Torah, il est répété à 7 reprises les éléments de la fabrication du Michkan.
En effet, nos Sages enseignent qu'il existe 7 cieux. Le 7e ciel est le Lieu de la demeure de la Chékhina (Présence Divine). L'objectif de la fabrication du Michkan est de faire descendre la Chékhina pour qu'Elle réside au sein du peuple juif.
Pour cela, la Torah répète et réitère la fabrication du Michkan à 7 reprises. Chaque répétition permet à la Chékhina de descendre d'un niveau : du 7e ciel au 6e, du 6e au 5e ... Par la 7e reprise, la Chékhina put descendre du 1er ciel jusqu'à la terre. C'est ainsi que la Chékhina a pu résider dans le Michkan sur terre, parmi les juifs.
[Gaon de Vilna]

Celui qui rend les autres saints en les rapprochant d'Hachem (mézaké arabim), grâce à cela (mesure pour mesure), Hachem lui donne de la sainteté d'en-Haut.
[Zéra Kodech - sur Nasso 5,10]

-> Le Cohen prendra du bois de cèdre [ou : un arbre, un cèdre], de l'hysope et de l'écarlate [chéni tola'at ; signifiant aussi : le second d'un ver]. ('Houkat 19,6)

Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) commente :
Notre verset s'adresse au Cohen, l'érudit qui sert D. par l'étude de la Torah, qui en l'absence du Temple, remplace les sacrifices (voir Vayikra 3,37 ; Ména'hot 110a).
C'est ce qu'elle lui dit : Pour motiver un jeune à étudier la Torah ("un arbre de vie" - Michlé 3,18), traitez-le avec honneur comme s'il était un cèdre grand et puissant.
Après qu'il ait développé un amour pour la Torah, apprenez-lui progressivement à être humble comme l'hysope. Continuez à lui enseigner l'humilité jusqu'à ce qu'il se considère comme le second d'un ver de terre.

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-> issu de citations du Ben Ich 'Haï sur l'orgueil : https://todahm.com/2023/04/14/lorgueil-selon-le-ben-ich-hai
Ainsi, nous voyons que l'éducation consiste d'abord à installer une base de fierté/orgueil d'être juif, de faire la volonté d'Hachem, ... et ensuite, petit à petit, en arriver à avoir une humilité, qui vient nous responsabiliser à faire honneur à Hachem, aux capacités qu'Il nous octroie.
Cela permet d'être armé face à notre yétser ara qui tente de nous dévaloriser, de réduire nos ambitions spirituelles (faisant que nous allons moins agir), que nous aurons moins de joie et de plaisir à faire les mitsot, ...
(n'oublions pas que s'enorgueillir de n'être rien de rien, n'est pas de l'humilité, mais de l'orgueil. Etre humble, c'est être soi-même, c'est être juif(ve)! )

Même si quelqu'un atteint un niveau spirituel très élevé, presque le niveau d'un prophète, ses mérites ne sont pas comparables aux mérites de ceux qui enseignent aux gens le bon chemin et redressent ceux qui fautent dans leur service d'Hachem.
Les mérites d'une telle personne continuent de croître en fonction des bonnes actions de ceux qu'elle a améliorées.
[que ce soit sur la personne en elle-même, sur autrui qu'elle va influencer positivement grâce à cela (ex: ses proches), sa descendance, ...]
['Hovot haLévavot - chaar Ahavat Hachem - chap.6 ]

[non seulement après notre mort on verra les mitsva/avérot que l'on a pu générer directement/indirectement, mais cela sera également actualiser ensuite à Yom Kippour (qui est un jour de jugement des vivants et des morts) en fonction de ce qui a pu être accompli par notre influence durant l'année passée (ex: sur les descendants de très nombreuses années après).
Ainsi, on ne peut pas imaginer l'impact d'un mot positif, d'un sourire, de paroles de Torah, ... ]

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-> En plus de l'avantage mathématique dont bénéficie celui qui enseigne aux multitudes, le rav Eliyahou Dessler explique que les mérites que l'on reçoit pour avoir amené les autres à la droiture ne sont pas seulement multipliés en fonction du nombre quantitatif de mitsvot accomplies par et à travers ceux qu'il a améliorés, mais que ses propres mitsvot d'amener les autres à la droiture sont également multipliées qualitativement.

-> La Torah ne parle pas de la récompense que nous recevrons dans le monde à venir pour avoir accompli la volonté d'Hachem. Le 'Hovot haLévavot (chaar Ahavat Hachem - chap.4) explique que la raison en est que nous ne méritons pas de récompense pour avoir accompli les mitsvot seules.
Ce n'est qu'en enseignant la avodat Hachem aux autres et en les guidant vers la vertu, en plus de sa propre avoda, qu'une personne mérite de recevoir une récompense.
Certes, celui qui accomplit des mitsvot reçoit une récompense, mais le 'Hovot haLévavot explique que cette récompense est un 'hessed (bonté) d'Hachem. On ne mérite une récompense pour ses actions que si l'on travaille pour améliorer la productivité [spirituelle] des autres.

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Mikhtavim) a déclaré que ce 'Hovot haLévavot nous enseigne que le fait d'amener les autres à la droiture n'est pas seulement quelque chose de vertueux ; c'est plutôt une nécessité. On doit être un mézaké et arabim dans le cadre de sa propre avodah.

[Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

Celui qui se moque des paroles des Sages [en Torah] est jugé avec des excréments bouillants.
[guémara Guitin 57a]

-> Le feu du Guéhinam brûle chaque personne selon l'étendue de sa méchanceté. Mais si l'un d'entre eux est jugé dans des excréments bouillants, les autres souffriront également de l'odeur. Tous insulteront et maudiront cette personne qui s'est moquée des paroles des Sages et qui leur a causé une souffrance supplémentaire. Cette injure sera plus douloureuse pour lui que sa souffrance physique.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Téchouva 4]

"Ils ont eu une envie et ils dirent : qui pourrait nous donner à manger de la viande?" (Béha'aloté'ha 11,4)

=> Littéralement, la Torah dit : "Ils eurent envie d'une envie". Que signifie cette expression?
D'autre part, que leur manquait-il? La Manne avait tous les goûts que les hommes souhaitaient consommer. Ils y trouvaient aussi le goût de la viande!

-> Le Sfat Emet explique :
En fait, les juifs dans le désert ont consommé de la Manne, un pain venant du Ciel, qui contenait une part infime de matérialité. C'était une nourriture spirituelle. Ce pain les raffinait et chassait de leur coeur tout désir matériel pour assouvir les plaisirs du monde.
Ces juifs, voyant qu'ils n'avaient plus de désirs physiques (du fait de la consommation de la Manne), en étaient venus à "avoir envie d'une envie". Ils avaient 'envie' de ressentir à nouveau des 'envies' matérielles.
C'est pourquoi, ils demandèrent à manger de la viande. Non pas pour avoir le goût de la viande en bouche. Ils l'avaient déjà trouvé dans la Manne. Mais pour consommer un aliment physique en vue de reconnecter leur âme aux envies matérielles.

=> Mais, étaient-ils lassés de nourriture spirituelle pour demander de ressentir à nouveau des envies physiques? Pourtant, un homme qui est épuré des désirs matériels, ressent le plaisir spirituel. Il atteint un niveau de satisfaction totale! Logiquement, il ne devrait plus rechercher de plaisirs physiques qui le ferait régresser!

En fait, les juifs trouvaient que leur Service Divin était trop simple. Sans plaisirs matériels, il n'y avait plus d'efforts à fournir pour Servir Hachem. Ils demandaient à se reconnecter aux plaisirs physiques pour fournir plus d'efforts et Servir Hachem. Ils voulaient ainsi se retrouver dans la situation de lutte contre des envies matérielles! Leur Service Divin serait plus élevé!

=> Mais alors, pourquoi ont-ils été punis? Leur intention n'était-elle pas louable?
Car Hachem attend que l'homme Le serve selon ce qu'Il attend de lui, et non selon ce qu'il souhaite faire de plus louable.
Hachem a donné de la Manne. Il attendait qu'ils Le serve en conséquence. L'erreur a consisté à imaginer ce qui serait mieux pour Servir Hachem.
L'homme doit s'habituer à accepter les situations que Hachem lui envoie et Le servir en fonction, sans chercher à y échapper, même par bonne volonté de servir Hachem encore mieux.

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"Et la foule qui était parmi eux exprima un désir ... Qui nous donnera à manger de la viande?" (Béaaloté'ha 11,4)

-> Le 'Hatam Sofer rapporte au nom du Arizal que les âmes des personnes qui sont mortes sans avoir accompli leur réparation seront réincarnées dans des animaux. Leur consommation par des juifs qui respectent les lois de la cacherout achèvera leur réparation. Durant la plaie des ténèbres, quatre cinquièmes du peuple juif mourut, comme le rapporte Rachi dans la paracha Béchala'h (v.13,18).

-> Moché voulut trouver un mérite au peuple qui désirait manger de la viande. Par cette consommation, le peuple pouvait apporter une réparation à tous ces hommes qui avaient péris durant la plaie de l'obscurité.
Cependant, Hachem qui sonde le cœur et les reins savait parfaitement que l'intention qui les animait était uniquement d'assouvir leurs envies et c'est la raison pour laquelle il est écrit ensuite : "La colère d'Hachem s'enflamma grandement, et cela se révéla mauvais aux yeux de Moché" (Béaaloté'ha 11,10), c'est-à-dire que Hachem se mit en colère contre eux tandis que Moché voulait leur trouver un mérite.

-> A ce sujet, le Chem miChmouël explique la raison pour laquelle nous ne consommons pas de poisson avec de la viande. En effet, il est écrit que les justes se réincarnent dans des poissons tandis que les réchaïm se réincarnent dans de la viande et il ne convient donc pas de les consommer ensemble.
[Tsor ha'Haïm]

La joie amène la guéoula

+ La joie amène la guéoula :

"Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47)

-> Le Sfat Emet (Ki Tavo - 5643) commente :
"On peut apprendre de là, a fortiori dans le bien, que lorsque les Bné Israël servent, même en exil, Hachem dans la joie, alors qu’ils sont démunis de tout, que c’est précisément de cela que germera la délivrance.
C’est pourquoi cette raison de l’exil a été dévoilée dans la Torah, afin que nous puissions la corriger en nous conduisant à l’inverse, à savoir en nous efforçant de servir Hachem dans la joie même au milieu des épreuves."

"Racheter, tu rachèteras le premier-né de l'homme ... et ceux qui doivent être rachetés à partir de l'âge d'un mois, tu rachèteras selon la valeur de 5 shekels d'argent" (Kora'h 18,15-16)

=> Quel est le sens profond de ce commandement?
De plus, pour quelles raisons Hachem nous a-t-il ordonné de procéder au rachat précisément avec 5 shekels d'argent?

-> Selon le Zohar (Bo 42a) :
"Le premier-né sera racheté par un montant d'une valeur de cinq sélaïm d'argent qui a la même valeur que la lettre hé (ה) du nom d'Avraham (אברהם)".

=> Ce passage nécessite une explication : quel est le rapport entre la mitsva du rachat du premier-né et la lettre hé (ה) qui fut ajoutée à Avraham (passant de Avram à Avraham)?

-> Le Zohar (hakdama 14a) explique le commandement du rachat du premier-né.
Lorsque naît un fils premier-né dans le peuple d'Israël, immédiatement 2 anges se tiennent devant lui : l'ange de la vie et l'ange de la mort, qui combattent l'un contre l'autre.
L'ange de la vie fait tout ce qui est en son pouvoir pour transmettre la vie au nourrisson tandis que l'ange de la mort se bat pour le faire mourir, que D. nous en préserve.
Ainsi, lorsque l'homme accomplit la misva du rachat du premier-né, il le rachète concrètement des mains de l'ange de la mort pour qu'il ne puisse pas le dominer.
Et c'est le secret du verset : "D. vit tout ce qu'Il avait fait, et voici que c'était très bien (tov méod)" (Béréchit 1,31), le mot "tov" (bien - טוב) se rapporte à l'ange de la vie tandis que le terme "méod" (très - מאד) se rapporte à l'ange de la mort.
Ainsi, le rachat permet de renforcer l'ange de la vie et d'affaiblir l'ange de la mort. Par ce rachat, il lui
rachète la vie et l'ange du mal abandonne le combat.

[Les 2 anges cités ici sont les mêmes qui vont le surveiller dans ses actions durant toute sa vie, comme il est écrit : "Car à ces anges, Il a ordonné de te protéger dans toutes tes voies" (Téhilim 91,11). Le Arizal (Ets 'Haïm) écrit que les 2 anges qui accompagnent l'homme durant toute sa vie sont le bon et le mauvais penchant depuis qu'Adam le premier homme a mangé de l'arbre de la connaissance.

Ce passage du Zohar est le fondement de l'enseignement du Séfer 'Hassidim (siman 234) à propos d'un jeune homme qui était sur le point de mourir et criait dans l'agonie : "Rachetez-moi". Ceci fut rapporté à un sage qui leur a répondu : peut-être est-il un premier-né? Ils confirmèrent.
Il leur demanda de le racheter immédiatement pour qu'il puisse vivre. Ils donnèrent immédiatement le montant de cinq sélaim au Cohen et le jeune homme survécut.
Le 'Hida (Midbar Kedmot) écrit : "Nous avons reçu par transmission de nos Anciens, qui eux-mêmes l'ont reçu des premières générations, que lorsqu'un homme accomplit la mitsva de racheter son fils qui est premier-né selon la loi en donnant 5 sélaim au Cohen dans la joie, il peut être assuré que l'enfant vivra et sera préservé de tout dommage et des maladies infantiles. Il grandira pour devenir un homme." ]

-> Nous comprenons mieux pourquoi Hachem nous a ordonné de racheter le premier-né contre 5 pièces d'argent qui correspondent à la lettre hé (ה) que le Créateur a ajouté au nom d'Avraham (אברהם).
Le Zohar (Nasso 123a) nous explique qu'Hachem créa le monde avec la lettre hé (ה) qui est la source de toute la création, et sans qui le monde serait détruit.
La lettre hé (ה) est inscrite sur le corps et ne le quitte jamais afin qu'il puisse subsister.
Selon ce Zohar, lorsque celle-ci s'en va, le "parfum de la mort" arrive et réside sur le corps de l'homme et c'est à ce moment précis que le fils de l'homme est considéré comme mort.

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-> La mitsva du rachat du premier-né apparaît déjà explicitement dans la paracha Bo, comme il est écrit : "Tu rachèteras tout premier-né de l'homme parmi tes fils" (Bo 13,13). Cependant, la Torah n'explique pas comment s'effectue le rachat tandis qu'ici, il est expliqué que le rachat s'accomplit contre 5 shekels d'argent et c'est la raison pour laquelle nous expliquons également cette mitsva dans cette paracha.

-> b'h, rachat des premiers-nés -> les divré Torah sur Bo : https://todahm.com/2020/03/23/12860-2