Aux délices de la Torah

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Il ne faut pas faire honte à ce qui existe, car tout a été formé avec la sagesse divine.
Ainsi, on ne doit pas déraciner une plante sans but, ni tuer une créature vivante sans raison.
[Ramak - Tomer Devorah chap.3]

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-> Il faut respecter toutes les créatures, car on peut discerner en elles la marque du Créateur "qui a formé l'homme avec sagesse", toutes les créations contiennent en elles la sagesse de leur Créateur.
On doit les observer et constater qu'elles sont extrêmement dignes d'éloges.
S'il devait, à D. ne plaise, les critiquer, il insulterait l'honneur de leur Créateur. On peut comparer cela à un orfèvre qui façonne un récipient avec une grande sagesse et qui montre son travail à certaines personnes. Si l'une d'entre elles se mettait à insulter et à critiquer le vase, le sage se mettrait en colère, car elle insulterait sa sagesse en insultant son travail.
De la même manière, c'est un mal aux yeux d'Hachem lorsque nous faisons honte à Ses créations.
[Ramak - Tomer Devorah - chap.2]

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-> La guémara (Taanit 20a) raconte que lorsque Rabbi El'azar ben Rabbi Shimon a réprimandé un homme extrêmement laid (qui, en fait, était Eliyahou haNavi déguisé - Rachi & Tossafot), l'homme a répondu : "Pourquoi ne vas-tu pas voir l'artisan qui m'a fait et ne lui dis-tu pas à quel point sa création est laide?"
Commentant cet incident, le Maharcha écrit que Eliyahou haNavi a réprimandé Rabbi El'azar parce qu'il est interdit de souligner un défaut dans n'importe quelle partie de la création.

-> "Les yeux d'Hachem sont sur les tsadikim" (éné Hachem él tsadikim - Téhilim 34,16)

Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 98) explique que les tsadikim abordent le monde avec des "yeux Divins" = ils abordent toute la création d'une manière totalement différente de celle des autres. Ils sont capables de vivre avec la prise de conscience constante que chaque être humain, chaque animal, et même chaque insecte, regorge de la sagesse d'Hachem.

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Toldot) écrit :
"Les tsadikim ne désirent la destruction d'aucune création, car ils voient la sagesse de leur Créateur en elle."

=> Les tsadikim cherchent à trouver la sagesse divine dans chaque création et ne souhaitent donc que le succès et la bénédiction de tout ce qui existe.
Si nous gardons cette idée à l'esprit, nous serons en mesure de trouver Hachem en toute chose et de réaliser la divinité dont nous sommes complètement entourés.

+ Le roi David demande à D. : "Comment puis-je rendre toute la bonté que Tu m'as témoignée?" (Téhilim 116,12)

-> Rabbi Salomon Breuer ('Hokhma ouMoussar - Lé'h Lé'ha) voit dans le verset suivant : "J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de D.", la réponse à cette question.
Il explique que la seule façon de rendre la pareille à Hachem est de travailler à la diffusion de son message divin dans le monde, en faisant sa part pour aider la lumière d'Hachem à briller dans toute la création.

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[Le rav Salomon Breuer avait pour beau-père le rav Samson Raphael Hirsch. ]

Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov

+ Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov :

-> Trois fois par jour, nous lisons la partie de la Torah du Shéma, dans laquelle il est écrit : "Et de Le servir de tout votre cœur" (bé'hol lévavé'ha - Vaét'hanan 6,5).

La michna (Béra'hot 8:3) insiste sur le fait que le mot "cœur", lévavé'ha" est au pluriel (litt. de tous tes coeurs), et elle commente : "bichné yitsré'ha" = le verset nous indique que nous devons servir D. "avec nos 2 penchants" : le yétser tov et le yétser ara.
La façon de servir Hachem avec notre yétser tov, notre penchant interne pour le bien, est évidente et ne nécessite aucune autre explication. Mais que signifie servir Hachem avec notre yétser ara?

-> Rabbénou Yona (dans son commentaire sur cette michna) explique que la façon d'utiliser le yétser ara pour la avodat Hachem est de canaliser notre colère et nos mauvais sentiments pour les utiliser dans des situations appropriées. Au lieu de piquer une colère et de crier sur nos amis, nous devons diriger notre colère, un trait issu du yetzer hara, vers ceux qui agissent contre la volonté d'Hachem, en les châtiant jusqu'à ce qu'ils fassent téchouva.

[ainsi par moment l'utilisation de notre yétser ara peut nous être nécessaire afin de mieux servir Hachem, alors qu'à d'autres moments se sera notre yétser tov.
Trois fois par jour nous affirmons dans le Shéma que nous servons Hachem avec ces 2 yétser (bé'hol lévavé'ha - de tous tes coeurs), comme dynamique d'une avodat Hachem réussie. ]

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-> "D. considéra que la lumière était bonne ... D. appela la lumière jour, et les ténèbres, il les appela Nuit (Béréchit 1,4-5).
Le midrach (Béréchit rabba 3,8) commente :
"Et D. appela la lumière "jour" " = Cela fait référence aux actions des justes.
"Il appela les ténèbres "nuit" " = Il s'agit des actions des réchaïm.
Qu'est-ce que D. préfère? "Et Dieu vit que la lumière était bonne" ( =ce qui implique qu'Hachem préfère les "actions des justes" qui sont représentées par la lumière).

=> À première vue, ce midrach semble très étrange. Ai-je besoin de ce verset pour savoir ce que D. préfère, les actions des justes ou celles des réchaïm? Bien sûr qu'Il préfère les actions des justes! Pourquoi penserais-je autrement ?

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Béréchit) dit que lorsque le midrach mentionne les "actions des justes", il fait référence aux traits de caractère découlant du yétser tov, les émotions d'amour, de pitié, de miséricorde et de bonté avec lesquelles on peut servir Hachem.
Lorsque le midrach fait référence aux "actions des réchaïm", il désigne les traits de caractère qui découlent du yétser ara, des émotions telles que la colère, la fureur, la haine et le mépris, qui peuvent également être utilisées pour servir Hachem : "de tout ton cœur" = avec les deux inclinations.

C'est ici que le midrach pose ce que nous considérons aujourd'hui comme une question très pertinente : "Qu'est-ce qu'Hachem préfère?" = Préfère-t-il qu'on Le serve avec notre yétser tov (ex: de la douceur, gentillesse) ou bien avec notre yétser ara (ex: une sainte colère, haine qui sont bien canalisées)?

Le midrach répond : "Et D. vit que la lumière" = ce doux service du yétser tov, "était bonne". C'est le type de service, ou de relation avec le monde qui nous entoure (qui lui aussi, est une forme de avodat Hachem) dans lequel Hachem souhaite que nous soyons impliqués.
[lorsqu'on agit avec notre environnement dans un but qu'il serve mieux Hachem (pour leur bien) : le midrach nous dit que Hachem préfère qu'on agisse avec notre yétser tov (douceur, amour, joie), que notre yétser ara (rigueur, colère).]

À propos de ce service, R' Levi Yitzchak écrit :
"Il y a une personne qui châtie avec de bonnes paroles, faisant connaître à chaque juif sa valeur incroyable et l'endroit d'où son âme a été taillée, car en vérité, chaque âme juive est taillée dans le Trône de Gloire.
Cette personne parle à chaque juif de l'immense fierté et de la joie qu'Hachem tire de nos mitsvot et de la joie euphorique qui éclate dans les mondes spirituels d'en haut lorsqu'un juif accomplit une mitsva."

=> Faire preuve d'une passion ardente en châtiant ceux qui agissent à l'encontre des commandements d'Hachem est une sainteté.
Mais, Hachem préfère que nous attirions le monde vers Lui avec des mots gentils et doux, des mots d'amour et de lumière, des mots profonds et saints.

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+ En résumé :

-> Tous nos traits et émotions innés peuvent être canalisés pour être utilisés pour mieux servir Hachem.
La colère face à des inepties peut être canalisée en une sainte colère contre les choses appropriées, ....
Cependant, le midrach révèle que [d'une manière générale] Hachem préfère que nous Le servions en utilisant nos caractéristiques intrinsèquement positives plutôt que celles qui proviennent d'une source négative.

Le commentaire de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est une grande règle de la Torah (zé klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9:4), peut également être traduit d'une manière différente.
Le mot כלל (klal) peut faire référence à : Klal Israël, la nation juive.
Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "Le commandement d'aimer ton prochain comme toi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah".
Inversement, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662]

Le concept de téchouva (littéralement "retour") se réfère non seulement à l'expiation des fautes, mais aussi au processus de retour aux racines de l'âme.
Même une personne qui n'a pas fauté peut être un baal téchouva en s'efforçant de revenir à ses racines spirituelles.
[Sfat Emet - Nitsavim 5650]

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-> Un tsadik complet, quelqu'un qui n'a jamais fauté, a une crainte si forte d'Hachem gravée dans son cœur qu'il peut fonctionner dans le monde matériel sans fauter.
En revanche, le baal téchouva, qui a déjà fauté, doit "se tenir" devant Hachem, conscient à chaque instant de qui le regarde, ce qui n'est pas nécessaire pour le tsadik complet.
C'est ce qui explique la phrase des Sages (Béra'hot 34b) : "Dans un endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Afin de maintenir cette perception constante d'Hachem, un baal téchouva doit recevoir une aide spéciale du Ciel, une aide dont le tsadik complet n'a pas besoin.
[Sfat Emet - Nitsavim 5633]

-> Le Zohar note qu'un baal téchouva peut accomplir en une minute ce que quelqu'un d'autre met souvent des années à maîtriser.
La grandeur d'un baal téchouva vient du fait qu'il réoriente la passion qu'il utilisait auparavant pour fauter et l'applique désormais à l'accomplissement des mitsvot.
[Sfat Emet - Souccot 5636 ; Vayakel 5635]

Hachem a choisi le peuple juif en raison de l'étincelle de spiritualité qui réside dans chaque âme juive.
Chaque juif a l'obligation d'augmenter la force de cette étincelle et de la nourrir par des mitsvot et de bonnes actions.
Cette étincelle intérieure, qui provient d'Avraham, est présente chez tous les juifs, même ceux qui s'éloignent du judaïsme. Hachem la protège pour qu'elle ne s'éteigne jamais ; c'est la signification du nom : "Maguen Avraham" (le bouclier d'Avraham).
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5635]

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-> Le 3e des 10 Commandements stipule : "Tu ne prendras pas le Nom d'Hachem, ton D., en vain".
Le nom d'Hachem est ancré dans l'âme de chaque juif et il est de notre devoir de l'éveiller plutôt que de gaspiller notre potentiel de grandeur spirituelle.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

L'amour de D. pour le peuple juif a le pouvoir d'ôter tous les doutes de son cœur. Il leur a donné le Shabbat, qui est un moment où chaque juif ressent une influence Divine qui le remplit de joie.
Il n'a même pas besoin de se préparer ; dès l'entrée du Shabbat, un profond bonheur l'envahit.
[rav 'Haïm - le frère du Maharal de Prague - dans son Séfer ha'Haïm]

Moments de joie liés à une mitsva

Il est dit, au nom de rabbi Shlomo de Karlin, qu'une personne à qui D. a donné l'occasion d'organiser une fête associée à une mitsva, par exemple une brit mila ou le mariage d'un de ses enfants, il se voit accorder de grands privilèges.
Toutes les chambres du ciel lui sont ouvertes, tous ses désirs sont exaucés et il a la possibilité de comprendre de nombreux sujets.
Si quelqu'un lui cause de la souffrance en ce jour et interfère avec son bonheur ne serait-ce qu'un instant, cette personne est coupable d'un grave péché.
[rabbi Ouri de Strelisk - Imré Kodech]

Lorsqu'une personne est honorée, qu'on lui témoigne de l'estime ou qu'elle est servie par d'autres, elle doit se retirer complètement de l'image.
Elle doit se rendre compte que les gens l'honorent parce qu'ils pensent qu'il s'agit d'une mitsva et qu'il n'est rien de plus qu'un loulav ou un etrog, un objet que d'autres utilisent pour accomplir une mitsva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

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-> Si l'on vous témoigne des honneurs, n'en tirez pas de satisfaction. Au contraire, dirigez-les vers Hachem, comme il est écrit : "Rendez gloire à D., votre Seigneur" (Yirmiyahou 13,16) .
[rabbi Tsvi de Nadvorna - Alfa Beta déRabbi Tsvi]

-> Lorsqu'une personne est honorée par une autre, elle doit se rendre compte que la personne qui l'honore se considère comme inférieure à elle. Or, si cette personne est vraiment inférieure à lui, pourquoi devrait-on s'enorgueillir de l'honneur qu'elle lui fait?
[rabbi Pin'has de Koritz - Midrach Pin'has]

Lorsqu'une personne a une véritable confiance en Hachem, l'Aattribut de Rigueur ne pourra pas lui nuire, même si plusieurs décrets sévères étaient émis à son encontre.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov]

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-> Lorsqu'une personne est destinée à recevoir un bien véritable, elle est d'abord confrontée à une situation douloureuse, à un test ou à une souffrance.
S'il les accepte avec amour et résiste à l'épreuve, il sera digne de recevoir le bien qui lui est destiné.
Parfois, Hachem est généreux avec une personne, et au lieu de la soumettre à une épreuve ou à une souffrance, il l'échange contre la honte à subir à travers les insultes d'un autre.
S'il supporte ces insultes sans réagir, en réalisant que tout vient de D., il sera jugé digne de recevoir cette bonté.
[Yéchouat Israël - Sidour]