Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Hachem est présent partout, entourant et remplissant tous les mondes, et accordant [à chaque instant] la vie à tous.
[Zohar - tikoun 7, 91b ; Raya Méhemna - Pin'has 225a ]

Aucune pensée ne peut saisir Hachem.
[Zohar - Intro 17a ]

La émouna est la tâche principale à laquelle une personne doit s'atteler tout au long de sa vie.
[rav Its'hak de Ziditchov ]

Voler – Personne ne peut toucher à ce qui ne lui est pas destiné

+++ Voler - Personne ne peut toucher à ce qui ne lui est pas destiné :

"Il advint, à l'époque où le menu bétail entre en chaleur, que j'ai levé les yeux et vu dans un songe ; or, voici que les moutons qui fécondaient le bétail étaient cerclés, pointillés et rayés." (Vayétsé 31,10)

-> Selon Rachi : Bien que Lavan eût tous mis à part tous les moutons afin que les brebis ne donnent pas naissance à des petits à leur ressemblance, les anges les amenaient depuis le troupeau confié aux fils de Lavan vers celui détenu par Yaakov.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chaar haTévouna 11) demande comment les anges ont été autorisés à prendre des moutons du troupeau de Lavan et à les amener à Yaakov. Ne s'agit-il pas d'un vol?

Il répond que quiconque essaie d'escroquer son ami est tout simplement stupide. Le montant exact de l'argent que l'on gagnera au cours d'une année est décrété à Roch Hachana, et l'on ne peut pas gagner un centime de plus que ce montant.
Si quelqu'un vole son prochain, il n'en tirera aucun profit, car il ne se retrouvera pas avec plus d'argent que ce qui a été décrété pour lui. Au bout du compte, il aura la même somme d'argent, mais il aura aussi commis une faute terrible.

De plus, le vol lui fera perdre l'argent qui lui était destiné, comme l'indique la guémara (Soucca 29b) : "Il y a quatre raisons pour lesquelles les biens d'une personne peuvent lui être confisqués ...", l'une de ces raisons étant le fait de voler autrui.
C'est également ce qu'affirme la Massékhet Déré'h Eretz (Zouta 3) : "Si vous prenez quelque chose qui ne vous appartient pas, vous perdrez ce qui vous appartient".
C'est pour cette raison que nos Sages (guémara Yoma 38b) disent que l'on ne peut pas toucher à quelque chose qui est destiné à son prochain, même de l'épaisseur d'un cheveu.
Même si vous le prenez, il finira par lui revenir.

Par conséquent, bien que Rachi dise que les anges ont pris les moutons de Lavan et les ont donnés à Yaakov, cela était permis, comme le dit le verset plus loin : "Parce que j'ai vu tout ce que Lavan t'a fait".
Lavan avait trompé Yaakov à de nombreuses reprises, et par conséquent, la propriété légitime de Yaakov lui était simplement rendue.

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-> Le Ben Ich 'Haï (drouchim paracha Noa'h) enseigne : "Il ne faut pas essayer de gagner de l'argent par des moyens malhonnêtes, car il a déjà été décrété que l'on sera riche ou pauvre. Au lieu de cela, il faut faire confiance à Hachem et reconnaître qu'Il nous donnera tout ce qu'on est censé avoir."

Donner plus de tsédaka pour expier nos fautes

+ Donner plus de tsédaka pour expier nos fautes :

"Tout ce que Tu me donneras, je T'en prélèverai le dixième" (Vayétsé 28,22)

-> Nos Sages (guémara Kétoubot 3a) tirent de ce verset qu'une personne ne peut donner plus d'un cinquième (20%) de son argent à la tsédaka.

-> Le rav 'Haïm de Sanz était connu pour avoir donné tout ce qu'il avait à la charité. Il ne s'endormait pas le soir avant d'avoir donné chaque centime qu'il possédait à la tsédaka.
Le séfer Kédouchat Tsion raconte qu'un jour, on lui a demandé comment il pouvait donner tout son argent à la tsédaka alors que nos Sages disent qu'on ne peut pas donner plus d'un cinquième.

Il a répondu : "Ce montant a été décrété pour ceux qui veulent accomplir la mitsva de donner la tsédaka. Cependant, si une personne a fauté et veut expier ses fautes en faisant la charité (tsédaka), il n'y a pas de limite à la quantité qu'elle peut donner, car il est dit que 'tout ce qu'un homme possède, il le donne pour sauver son âme' (kol acher la'ich, yiten béad nafcho - Iyov 2,4)".
[chacun à son niveau, doit être vigilant à ne pas se trouver dans une situation, où il devra recourir à la tsédaka. ]

-> Il est également relaté (séfer Shama Shlomo) que le rav Shlomo de Karlin avait un 'hassid qui donnait beaucoup d'argent à la tsédaka. Le gendre de cet homme vint voir le rav de Karlin pour se plaindre qu'il donnait plus qu'il ne pouvait se permettre.
Le rabbi de Karlin demanda à l'homme pourquoi il n'était pas préoccupé par la déclaration de nos Sages selon laquelle il ne faut pas donner plus d'un cinquième et il répondit : "Si quelqu'un donne pour réaliser la mitsva de donner de la tsédaka, il ne doit pas donner plus d'un cinquième. Mais je donne pour racheter mon âme de mes fautes, comme le dit le verset ("Rachète tes fautes par la charité" - Daniel 4,24) qui dit que cela peut se faire en donnant de la tsédaka. Il n'y a pas de limite à cela."

Le rabbi de Karlin répondit que l'homme avait répondu avec sagesse.

"Il le toucha au creux de sa hanche, et la cuisse de Yaakov se luxa tandis qu'il luttait avec lui" (Vayichla'h 32,26)

-> Le Chem miChmouel (5673) dit que ce verset fait allusion à des événements qui se produiront dans le futur.
À la fin des jours (avant la guéoula), il y aura un moment où les descendants de Yaakov seront à un niveau très bas (spirituellement parlant).
Le verset fait allusion à cette époque en disant : "Il a touché la hanche de Yaakov".

Mais même à ce moment-là, les juifs affaiblis seront encore capables de vaincre l'influence d'Essav, tout comme Yaakov a réussi à trouver un moyen de vaincre l'ange d'Essav.

Le Chem miChmouel conclut en disant : "Cela devrait être une source d'encouragement pour nous en ce moment. Le peuple juif vit actuellement une période très étrange, tant en termes de spiritualité que de matérialité. Mais nous ne devons pas tomber dans le désespoir. Au contraire, nous devons nous renforcer, et avec l'aide d'Hachem, nous serons capables de vaincre."

"Its'hak a prié Hachem en face de sa femme" (Toldot 25,21)

-> Le Zéra Kodech (Toldot) explique que Its'hak a constamment prié au sujet de la femme d'Hachem, c'est-à-dire le peuple juif, afin que nous soyons toujours conscients qu'Hachem se tient juste en face de nous, et que nous reconnaissions que tout ce qui arrive vient de Lui.

[ selon le Zohar (Mikets 196b) : "la femme que tu aimes " (Kohélet 9,9) = il s'agit de la Knesset Israël (tous les juifs passés, actuels et à venir), dont il est écrit : " Je t'ai aimée d'un amour éternel" (Yirmiyahou 31,2). ]

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-> Le mot émouna (אמונה) a la même guématria que 'hassadékha (Ta bonté - חסדיך), ce qui nous enseigne que le simple fait d'être capable d'avoir de la émouna est en soi une bonté de D.
C'est pourquoi nous devons prier pour obtenir l'aide d'Hachem dans ce domaine, afin de mériter de placer notre confiance en Lui dans tout ce qui nous arrive.
Telle est la prière du roi David lorsqu'il a dit : "Hachem est mon berger, je ne manquerai de rien" (Téhilim 23,1).
Le rabbi de Linsk explique cette prière comme étant celle de David pour qu'il ne manque jamais de émouna qu'Hachem est son berger et qu'Il prend soin de tous ses besoins.
[Zéra Kodech - Toldot]

Garder ses pensées équivaut à garder les 613 mitsvot

+ Garder ses pensées équivaut à garder les 613 mitsvot :

"Ainsi a dit ton serviteur Yaakov : j'ai résidé auprès de Lavan et je m'y suis attardé jusqu'à présent" (Vayichla'h 32,5)

-> Selon Rachi : "garti" (j'ai résidé) a une valeur numérique de 613. Yaakov disait : j'ai vécu auprès de Lavan et j'ai gardé les 613 mitsvot. Je n'ai pas appris de ses mauvaises voies.

-> Le séfer Tséma'h David demande comment Yaakov a-t-il pu observer les 613 mitsvot.
Certaines ne peuvent être accomplies qu'en terre d'Israël, d'autres que par certaines personnes en particulier (ex: Cohen). Comment Yaakov aurait-il pu garder les 613 dans la maison de Lavan?

Il répond en citant son père, le Bné Yissa'har qui raconte que le Baal Shem Tov se trouvait un jour dans la maison d'un non-juif, et qu'il y avait une idole dans la maison. Après avoir quitté la maison, il dit à ses élèves qu'il était très heureux parce qu'il venait d'accomplir toute la Torah d'un seul coup.
Il a expliqué qu'il est interdit de penser à la Torah en présence d'avoda zara (idoles) [Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 58,20].
Par conséquent, en gardant ses pensées et en s'assurant de ne pas penser à la Torah, c'est comme s'il avait réalisé toute la Torah.

De même, la maison de Lavan était remplie d'idoles. Cela signifie que chaque fois que Yaakov entrait dans la maison, il n'était pas autorisé à penser à la Torah. Il devait faire très attention à ses pensées afin de s'assurer qu'il ne pensait qu'à d'autres choses (que la Torah, ce qui n'est pas évident pour Yaakov).
En faisant cela, il était considéré comme s'il avait gardé toute la Torah.

Tov méod = même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur

+ Tov méod = même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur :

"Et Hachem vit tout ce qu'Il avait fait, et voici, c'était très bien. Et ce fut le soir et ce fut le matin, le 6e jour" (Béréchit 1,31)

-> Le récit de la création se termine par la "reconnaissance" par Hachem que tout ce qu'Il a créé est "très bien". Dans un commentaire qui laisse perplexe, le midrach (Béréchit rabba 9,6) explique que ce superlatif "très bien" (tov méod) fait allusion au phénomène du sommeil. En effet, c'est grâce au sommeil que l'on se rafraîchit, ce qui permet de faire des efforts dans l'étude de la Torah.

-> Le Imré Emet (Béréchit 5677) explique que ce n'est pas seulement le repos physique qui est loué ici.
Le sommeil est le symbole de tout échec spirituel. Tout comme le sommeil est un état d'inactivité physique, on est spirituellement "endormi" lorsqu'on ne s'engage pas activement dans notre croissance personnelle ou, pire encore, lorsqu'on s'engage activement dans une régression personnelle.
Cependant, tout comme la passivité temporaire du repos peut être un catalyseur pour un accomplissement physique ultérieur plus énergique, de même, un échec spirituel, s'il est utilisé correctement, peut servir d'incitation pour une plus grande croissance.
Une métaphore à cet égard consisterait à faire un nœud entre les deux extrémités d'une corde cassée. C'est seulement parce que la corde n'a pas réussi à rester entière qu'elle est maintenant plus fermement reliée.

Cette idée trouve sa source dans le concept halakhique de "yérida létsoré'h aliya" (voir Makot 7b), une descente (spirituelle) dans le but d'une remontée. Certaines halakha dépendent du fait qu'un individu monte à une hauteur supérieure ou descend à une hauteur inférieure.
La règle est que si l'on descend dans le but d'une ascension ultérieure, l'acte de descente est légalement considéré non pas tel qu'il apparaît extérieurement, mais comme une ascension en soi.
Comme nous le voyons dans le midrach (ci-dessus), ce qui est vrai dans le domaine halakhique l'est aussi dans le domaine intérieur. L'échec personnel d'une personne peut être valorisé s'il est utilisé comme un moyen de parvenir à un plus grand accomplissement.

C'est ce à quoi fait allusion une strophe de le chant de Shabbath "Ma Yédidout" : "ilou'hakh téé béna'hat ... véanéchama méchouba'hat" (votre marche doit être tranquille ... et le sommeil [le jour du sabbat] est digne de louange), qui peut être interprétée comme affirmant que lorsque la vie d'une personne est orientée vers la spiritualité, même son sommeil, c'est-à-dire ses échecs, est méritoire, car, lorsqu'il est rectifié, il peut nous propulser vers des sommets encore plus élevés.

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-> Nos Sages (comme rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 22:11) parlent de "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [finalement davantage] ).
A postériori, nous devons appréhender positivement une faute qui a déjà été faite (un moment où l'on s'est "endormi" spirituellement, préférant la matérialité, nos désirs), afin de s'encourager le plus possible pour aller de l'avant, encore plus fort, avec plein d'ambitions spirituelles.

-> Cela est à mettre en lien avec le commentaire du Séfer 'Hassidim (155) :
"D. examina tout ce qu'il avait fait c'était très bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "très bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi? Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie."

=> méod méod = notre yétser ara qui est un anesthésiste spirituelle, nous entraînant dans des sommeils, qu'on doit utiliser comme tremplin vers de plus grandes hauteurs, et non pas comme une raison d'être triste, de désespérer, de se démotiver spirituellement parlant.
[à priori, on doit tout faire pour éviter de s'endormir (fauter), mais à postériori, n'étant pas des anges, il faut faire téchouva et aller de l'avant en étant plus fort qu'avant. ]

Nos prières = apporter en sacrifice notre âme à Hachem

+ Nos prières = apporter en sacrifice notre âme à Hachem :

"Et Hével apporta lui aussi des premiers-nés de ses moutons, et des meilleurs. Hachem se tourna vers Hével et vers son offrande" (Béréchit 4,4)

-> Lorsqu'elle décrit comment Hével a suivi l'exemple de son frère Kayin et apporté des korbanot, des offrandes, à Hachem, la Torah utilise la syntaxe inhabituelle de "Et Hével a apporté lui aussi" (véHével évi gam ou). Pourquoi les mots "lui aussi" (gam ou) sont-ils insérés après "et Hevel apporta", au lieu de dire : "et Hével aussi apporta" (végam Hével évi)?

-> Le Imré Emet (Béréchit 5674) cite son père, le Sfat Emet, qui explique que cette anomalie permet de lire le texte comme s'il disait : "Et Hével s'apporta aussi". En d'autres termes, l'essence des korbanot dans le judaïsme n'est pas le simple fait de tuer un animal devant D., car Il n'a pas besoin de telles choses.
Les korbanot sont plutôt destinés à servir de véhicule pour notre assujettissement intérieur devant Hachem. C'est cette expérience profondément personnelle que Hével a vécue lors de l'offrande, sacrifiant figurativement son ego en même temps que les animaux.
C'est cette distinction entre l'acte creux de Kayin et l'acte significatif de Hével qui a incité Hachem à ne répondre qu'à ce dernier. C'est pourquoi il est dit que Hachem s'est tourné vers Hével et son offrande, l'accent étant mis sur Hével en tant que personne.
[il a offert à Hachem le sacrifice (mouton), ainsi que "gam ou" (lui aussi), son intériorité. ]

Bien que nous n'ayons pas le privilège d'apporter des korbanot aujourd'hui, le même concept s'applique à son substitut, la prière. [on y sacrifie notre cœur à Hachem, en mettant toute notre intention, tous nos espoirs en Lui. ]
Se contenter de prononcer les mots de la prière et d'en faire le tour, c'est passer à côté de l'essentiel. La formalité du service doit servir de cadre à une connexion personnelle avec Hachem, en soumettant notre volonté à la sienne. [ex: nos Sages ont établi le texte de la prière par esprit saint, sachant les mots qui sont les plus à même d'offrir notre coeur avec Hachem, mais c'est à nous de faire l'effort d'y mettre de la vie, de faire que cela n'est pas qu'un simple acte externe (remuer les lèvres), mais plutôt interne (remuer son coeur, son âme). ]
Comme 'Hanna l'a décrit dans sa prière fondatrice : "Et j'ai répandu mon âme devant Hachem" (I Shmouel 1,15).