Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Se réveiller avec comme première pensée l’amour d’Hachem pour nous

+ Se réveiller avec comme première pensée l'amour d'Hachem pour nous :

-> Nos maîtres 'hassidiques disent que la façon dont nous commençons notre journée représente sa conception spirituelle. Chaque jour, un nouveau jour naît. Mes premières pensées m'accompagnent tout au long de la journée. J'ouvre la porte pour les laisser entrer, puis ils m'escortent toute la journée, même et souvent contre mon gré.
L'humeur et l'énergie de la journée sont déterminées dès le premier instant. Les premières pensées de la journée en conçoivent l'ADN, qui façonnera et influencera sa progression.

Il y a des centaines d'années, nos Sages de Tsaf ont institué que tout juif commence sa journée par 12 mots : "modé (moda) ani léfané'ha, mélé'h 'haï végayam ..." (Je suis reconnaissant pour Ta proximité, ton Roi vivant et soutenant).

On remarque que le mot "modé" (merci) vient avant le "ani" (je, moi), car le matin un juif doit commencer sa journée par de la gratitude, plutôt que de se focaliser sur son égo "moi".
[c'est voir tout ce que j'ai dans ce monde, plutôt que tout ce que j'aimerai avoir (surtout de nos jours avec les réseaux sociaux où chacun montre ce qu'il a (sous un bel aspect), et on peut facilement être jaloux, jamais satisfait de ce que nous avons déjà). ]

Cette gratitude comporte de nombreuses facettes, mais il est important de noter qu'il ne s'agit pas simplement d'une gratitude pour le don d'une vie renouvelée (retour de l'âme toute pure chaque matin), pour ma conscience éveillée. L'accent est plutôt mis sur le Donateur de ce cadeau suprême qu'est la vie.

En réalité, la principale gratitude le matin est la celle en tant que juif(ve) d'avoir pour une relation de proximité privilégiée avec Hachem.
Le rav Kook décompose ces trois mots : "modé (moda) ani léfané'ha" (Je suis reconnaissant de Ta proximité) [le terme "léfané'ha" renvoie au fait qu'Hachem aime constamment chaque juif, au point que nous sommes toujours "léfané'ha", en face de Lui, car Il n'arrive pas à se détacher de nous tellement nous Lui sommes précieux (peu importe nos actions). ]

Le rav Kook (dans son commentaire sur le livre de la prière) écrit :
"La première manifestation de l'exaltation de la vie, apporte avec elle l'extase transcendante la plus élevée, qui est exprimée par le remerciement.
Avec le premier rayon de sainteté (à notre réveil) ... l'être humain se trouve en présence d'Hachem et dans un amour profond, avec la douceur de l'amitié sacrée et l'audace d'entrer dans le Saint des Saints, en prononçant avec audace le mot : "léfané'ha" (Ta proximité)."

Même si nous le faisons tous les jours, le moment du réveil ne devrait jamais devenir une routine. C'est comme si nous assistions à notre propre naissance physique ; c'est comme si nous revivions l'expérience d'Hachem insufflant une âme dans notre corps. C'est un moment digne d'extase.
Selon le rav Kook, nous ne sommes pas seulement reconnaissants d'être en présence d'Hachem (nous redonnant la vie pour une nouvelle journée), nous sommes en fait très proches d'Hachem : "léfané'ha" (en face à toi, c'est une réalité palpable!).
Le rav Kook décrit cette proximité comme la "douceur de l'amitié sacrée".

<--->

-> Le 10e mot du modé ani est "bé'hemla" (avec compassion, miséricorde), renforce cette amitié sacrée avec Hachem, qui ne me rend pas seulement mon âme, Il me rend mon âme "avec compassion".

Le rav Kook (commentaire sur la prière) commente :
"La qualité de la compassion divine s'accorde à l'âme, comme elle confère de la compassion au corps dévitalisé, dépourvu de vie ou de lumière.
Et avec cette compassion divine, elle (l'âme) continue à donner de la lumière au corps, à lui redonner une vie fluide."

Ma journée est conçue avec "la douceur de l'amitié sacrée". Je me réveille en me sentant imbibé de la compassion d'Hachem. Je me réveille "dans un amour profond".
[on termine le "modé ani" par "raba émounaté'ha" = peu importe ce qu'on a pu faire, Hachem a confiance en nous, nous redonnant forces et vie (sachant que tout juif par ses actions impacte en bien ou mal les mondes Supérieurs, et donc inférieurs par ricohcet). ]

Imaginez ce que vous ressentiriez si vous vous réveilliez chaque matin avec notre premier regard sensoriel sur le monde : "Je suis aimé. Hachem croit suffisamment en moi pour me rendre mon âme. Je suis le bénéficiaire de la compassion d'Hachem. Je suis aimé".

Le "modé ani" est un moment où l'on renforce cette "expression douce et aimante de la compassion divine sacrée", qui est en fait une caresse céleste, un baiser spirituel.
C'est comme si la première chose que doit faire un juif(ve), c'est avoir un moment d'intimité, d'affection spirituelle (caresse, baiser) avec papa Hachem, et proclamer : "Je Te suis reconnaissant Hachem (Maître du monde) d'avoir autant de proximité avec Toi, d'être aussi aimer et important à Tes yeux".

La première chose d'un juif est de transmettre à son intériorité l'amour d'Hachem, pour ressentir et vivre la "douceur de l'amitié sacrée" d'Hachem.
Canaliser en soi (en devenant un concept réel, et non théorique), internaliser cette compassion, cette caresse céleste, cet amour divin, et ensuite l'apporter au monde.
Se réveiller continuellement, encore et encore, en se sentant aimé, tout au long de la journée. [même si je me comporte mal, même si je ne fais pas assez de choses spirituels, cela ne change rien à l'amour d'Hachem pour moi, pour chaque juif (Son enfant adoré). ]

[rav Arié Ben David]

L’importance de mettre de la vie dans notre étude de la Torah

+ L'importance de mettre de la vie dans notre étude de la Torah :

1°/ Avant d'étudier :

-> Le rav Avraham Kook (Shemoné Kvatsim 6,107) écrit :
"La réussite de l'étude [de la Torah] dépend de notre lien avec l'étincelle naturelle et vivante de l'âme."

Ainsi, pour le rav Kook, étudier la Torah, il ne s'agit pas seulement de la quantité de connaissances absorbées. L'étude est plus qu'un effort intellectuel.
Pour le rav Kook, l'étude est une expérience de l'âme, un moyen de grandir spirituellement et de clarifier notre chemin de vie. Une préparation spirituelle spéciale est une condition préalable afin d'éviter de transformer l'expérience en un processus exclusivement intellectuel. [où notre cerveau est impliqué, mais notre âme (notre intériorité) très peu. ]

<--->

-> Le rav Kook (Orot haTorah 6,2) enseigne :
"Selon la qualité et la clarté de notre désir de grandir spirituellement et de nous améliorer avant d'étudier [la Torah], la profondeur et la clarté de l'apprentissage seront [ensuite]."

Le désir ardent d'être affecté par notre étude ne garantit pas seulement que le contenu sera intégré dans notre vie, il approfondit également la qualité de l'étude elle-même.
Avant de commencer à étudier, le rav Kook demandait à son "étincelle intérieure naturelle et vivante" de se manifester.
Tout comme la prière nécessite une concentration et une kavana (kivoun - direction) adéquates, l'étude de la Torah requiert une préparation de l'âme.
[on doit inviter notre âme à notre étude (lui souhaitant de s'y régaler!), et on peut aussi demander à Hachem de nous aider à ce que ce moment d'étude soit le plus agréable pour notre âme, cette partie de Divinité en nous. ]

<--->

2°/ Après l'étude :

-> Le moment le plus important de toute étude de Torah se situe après la fin de notre étude.
En ce sens, le rav Kook (Shemoné Kvatsim 8,171) dit :
"Mon âme me demande, après chaque période d'étude ... de me libérer des chaînes spirituelles qui emprisonnent mon âme, et d'errer librement dans tous les mondes, guidé par l'étincelle cachée des sujets que je viens d'étudier."

Le rav Kook nous invite à faire une pause et à réfléchir après "chaque période d'étude". Ce processus n'est pas seulement une option louable, il est "exigé" par nos âmes.

Le rav Kook utilise souvent l'expression "exigé par mon âme".
Le terme "exigé" est très fort. Il dénote un élan intérieur irrépressible en nous, inapaisable et puissant. L'âme nous demande d'être attentifs. L'âme exige que nous l'écoutions.

Lorsque le rav Kook dit que son âme lui a demandé de se libérer de ses chaînes spirituelles, il exprime le désir ardent de son âme. L'âme ne peut rester statique ; elle a horreur du statu quo. Elle l'implore de continuer à lutter, à évoluer, à grandir et à voyager, pour accomplir sa destiné dans ce monde.
Paradoxalement, toutes les percées antérieures dans l'étude, toutes les étapes antérieures de croissance réalisées grâce à l'étude, peuvent par la suite nous emprisonner dans des "chaînes spirituelles", nous retenant en arrière.
L'idée est que les "chaînes spirituelles" nous empêchent de continuer à changer et à grandir (s'améliorer concrètement dans nos actes). Le succès d'hier peut devenir l'obstacle d'aujourd'hui.

Le rav Kook s'efforce de ne jamais devenir complaisant dans son étude, de ne jamais être trop satisfait des étapes de son développement personnel. Il exige de lui-même qu'il grandisse. Il a besoin de "se promener librement dans tous les mondes".

[rav Arié Ben David]

Injecter de l’âme dans notre nourriture lors de nos repas

+ Injecter de l'âme dans notre nourriture lors de nos repas :

"Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau" (Michpatim 23,25)

-> Lorsque nous prononçons des paroles de Torah au cours de nos repas, ces paroles deviennent l'âme de l'aspect physique (de la nourriture) qui se trouve sur la table.
Nous devons toujours parler beaucoup de Torah pendant nos repas, pendant la semaine, et d'autant plus, le Shabbath.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov - partie 2, p.4b]

[Alors que d'un côté, il y a l'armée égyptiennes les pourchassant, et de l'autre une mer agitée,] Moché dit au peuple : "N'ayez crainte! Tenez bon et voyez la délivrance d'Hachem ... car comme vous avez vu l'Egypte aujourd'hui, vous ne les reverrez plus jamais!" (Béchala'h 14,13)

-> Le Baal Shem Tov enseigne que toute la création contient des étincelles de sainteté qui doivent être élevées et rendues à Hachem (rien ne peut exister sans une part de divinité). Les étincelles peuvent être délivrées en mangeant de la nourriture cachère, en utilisant un objet dans un contexte religieux, ou même en voyant une chose.

Sur notre verset, le rav Tsadok HaCohen de Lublin (Tsidkat HaTsadik 105) explique que chaque fois que Moché a vu Pharaon, avant chacune des 10 plaies, il a retiré une étincelle de sainteté qui était emprisonnée en lui.
Au moment où les égyptiens ont poursuivi les Bné Israël au bord de la mer Rouge, lorsque l'ensemble de la nation juive a vu les égyptiens, les Bné Israël ont éliminé toutes les étincelles de sainteté qui restaient en eux, sans lesquelles les égyptiens ne pouvaient pas survivre ; par conséquent, il ne reste plus rien d'eux à voir à l'avenir.

Utiliser nos désirs matériels pour renforcer notre spiritualité

+ Utiliser nos désirs matériels pour renforcer notre spiritualité :

"Que tu es belle, que tu es attrayante, mon amour, dans l'enivrement des caresses!" (Chir haChirim 7,7)

-> Dans tous les plaisirs (de ce monde matériel), il y a l'amour Surnaturel. Car lorsque les désirs innés sont évoqués, il devient plus facile d'aimer Hachem. Autrement, il est difficile de développer ces émotions et de commencer à L'aimer.
Comprenez bien cela.

De plus, chaque fois qu'une personne ressent une attirance spontanée vers un certain plaisir, qui est un amour "tombé" de sa source surnaturelle, elle doit se rendre compte que Hachem l'aide et lui facilite le fait de L'amour.
Hachem sait que la personne ne ressentirait jamais cette émotion autrement. Mais si la personne ne se rend pas compte de cela, et est attirée par le plaisir lui-même, elle fait tomber l'[Amour surnaturel] encore plus bas.

D'autres fois, une personne peut avoir un désir négatif, à D. ne plaise, comme celui de commettre une faute, mais un obstacle l'empêche de le faire. Ici aussi, Hachem l'aide.
En effet, lorsque Hachem voit que la personne n'a pas la conscience nécessaire pour faire remonter l'amour déchu à sa source, l'amour de d'Hachem, et qu'elle choisit plutôt de suivre le mal, Hachem se "contracte" encore plus pour lui mettre des bâtons dans les roues. Au moins, la personne restera passive et évitera de s'abîmer davantage.
[l'idée est que Hachem se revêt de désirs physiques/matériels afin de permettre aux gens de les transcender et de les transformer en un désir de Lui. Cependant, si la personne ne peut pas trouver Hachem à cet endroit et qu'elle est sur le point de fauter, Hachem s'abaisse encore plus pour se revêtir de la force même qui l'empêche à présent de passer à l'acte. ]
[Méor Enayim - Vaét'hanan ]

<--->

-> J'ai appris de mon maître [le Baal Shem Tov], au nom de rabbi Saadia Gaon, qu'il est approprié de désirer toutes sortes de choses matérielles, et à travers cela, d'arriver à un désir de Torah et de servir Hachem.
[Ben Porat Yossef - Vayé'hi - p.85b ]

-> Une personne doit chercher à transformer ses désirs liés à ce monde, tout ce que "son cœur l'incite à faire", en bonnes qualités. Et à partir de nos mauvais traits habituels, on doit apprendre à servir le Créateur avec la même passion et le même désir, même plus intensément.
[Tiféret Shlomo - Toldot]
[désirs liés à ce monde (taavot 'hitsonim = selon le Baal Chem Tov dans chaque désir de ce monde l'amour d'Hachem peut être trouvé)]

"Hachem prononça toutes ces paroles en disant : 'Je suis Hachem ton D.' (anokhi Hachem Eloké'ha)" (Yitro 20,1-2)

-> Nos Sages (guémara Shabbath 105a) notent que le premier mot des 10 Commandements : אנכי (Anokhi) est l'acronyme de : "ana nafcha katvit yéavit" (J'ai écris et Je me suis donné).
Tout comme un être humain a 258 membres et 365 tendons, la Torah compte 248 commandements positifs et 365 commandements négatifs.
[nos Sages du Talmud décrivent le corps humain comme étant composé de tant de membres et de tendons, bien que leur division anatomique exacte nous soit inconnue. ]

Chaque commandement correspond à un organe particulier, lui donnant vie à partir de la source de ce commandement.
Ainsi, la vie d'une personne découle de l'ensemble de la Torah.
De même qu'il existe 5 aspects de l'âme : le néfech, le roua'h, la néchama, le 'haya et le yé'hida, la sainte Torah a un corps (il s'agit des aspects révélés de la Torah : la Torah Ecrite et Orale, et les Codes de Loi) et une âme, qui est sa dimension cachée. Ensemble, ils forment le PaRDeS (Pchat, Rémez, Drouch et Sod).
Ainsi, le mot Anokhi signifie " J'ai remis Mon âme par écrit". "Mon âme" se réfère à la Torah.
[le Baal Shem Tov laisse entendre que l'essence même de D. est dissimulée dans la sainte Torah, comme le dit le Zohar : "La Torah et Hachem ne font qu'un" (Zohar 3,73a). ]
[Déguel Ma'hané Efraïm - Haazinou ]

<--->

-> J'ai entendu au nom de mon maître (le Baal Shem Tov) que tout comme les dix Commandements contiennent la Torah entière, comme l'a écrit rav Saadiah Gaon, la Torah entière est incluse dans chacun de ses mots.
[selon le Baal Chem Tov, il y a une unité absolue dans la Torah, impliquant que même la plus petite unité contient tout le reste. ]
[Ben Porat Yossef - p.23d]

<--->

-> "La Torah n'est en réalité qu'un seul Nom d'Hachem. Heureux est le sort de celui qui le mérite.
Celui qui mérite la Torah, mérite le saint Nom".
[Zohar 2,90b]

-> "Toute la Torah est un seul Nom (d'Hachem), et tous les mots sont des Noms qui peuvent produire des effets".
[Brit Ménou'ha - Introduction - p.3c]

En surveillant ses paroles, on acquiert la force de combattre le Yétser Hara

+ En surveillant ses paroles, on acquiert la force de combattre le Yétser Hara :

-> Le principal pouvoir dont on dispose pour être victorieux dans la guerre contre le yétser ara est de surveiller ses paroles.
Si l'on s'abstient de toute parole interdite, on sera protégé dans sa bataille contre le yétser ara.
[rav Henoch d'Alesk - sidour Lev Saméa'h - sur Tétsavé 28,32 ]

Chaque parole peut éclairer ou assombrir le monde

+ Chaque parole peut éclairer ou assombrir le monde :

-> Le Maguid de Dubno décrit l'importance de surveiller ses paroles en racontant l'histoire d'un roi qui voyageait avec son entourage pour rendre visite au roi d'un pays voisin. Il vit le palais de l'autre roi et fut très impressionné par sa splendeur et sa beauté. Il demanda à l'un de ses assistants, qui était un artiste talentueux, de faire un croquis du palais afin qu'il puisse en construire un identique à leur retour.
L'assistant fit de son mieux pour dessiner le palais sur une feuille de papier. Il apporta son dessin au roi, qui le regarda et désigna immédiatement l'une des tours en disant : "Il n'y a pas de fenêtres là-bas?"
L'assistant dit : "Je vais voir". Il est sorti en courant pour jeter un coup d'œil à la tour. Lorsqu'il revint à l'intérieur, il dit : "Vous avez raison. Il y a bien une fenêtre. Mais c'est un détail mineur qui ne prendra qu'une seconde à ajouter". Il prend un stylo et dessine la fenêtre sur place.
Le roi lui dit : "Oui, sur la photo, ce n'est qu'un petit détail. Mais lorsqu'ils construiront le bâtiment, ce sera un élément important de la tour. C'est pourquoi il est important de le faire figurer sur le plan".

L'allusion (nimchal) est qu'Hachem a construit de nombreux mondes magnifiques dans le Ciel. En relation avec eux, il a créé ce monde et une nature dans laquelle chaque acte de l'homme a un impact considérable sur les mondes Supérieurs.
Par conséquent, chaque mot que nous prononçons est important. Même si un mot ne nous semble pas important, il a un impact considérable sur les "vrais mondes" (au Ciel, impactant ensuite notre monde) et peut y provoquer la lumière ou l'obscurité.

<-------------------->

+ Obtenir le roua'h hakodech en gardant ses mots :

-> "Ainsi grandissait Samuel, et Hachem était avec lui, et il ne laissait tomber à terre aucune de ses prophéties" (I Shmouël 3,19).
Le rabbi d'Ozherov (séfer Bé'er Moché - paracha Matot) explique ce verset en citant le Zohar ('helek 3, 183b) sur le verset : "Et Esther se revêtit de la royauté" (Esther 5,1).
Le Zohar dit qu'elle s'est revêtue de la sainte royauté d'Hachem, ce qui signifie qu'elle a mérité le roua'h hakodech.
Comment a-t-elle mérité cela? En tant que récompense pour avoir gardé sa bouche et n'avoir pas révélé son secret, comme il est dit : "Esther n'a pas révélé son lieu de naissance".

Nous apprenons ainsi que celui qui garde ses paroles peut mériter le roua'h hakodech.
En conséquence, le verset dit que Shmouel a apprécié chacune de ses paroles et ne les a pas utilisées à mauvais escient. Par conséquent, il a mérité d'avoir Hachem avec lui, ce qui signifie qu'il a mérité le roua'h hakodech.

Térouma et Tétsavé = une seule paracha?

+ Térouma et Tétsavé = une seule paracha? :

-> Le Zohar souligne que le nom de Moché n'est mentionné nulle part dans cette paracha. La raison en est qu'il a dit à Hachem après la faute du Veau d'or (Ki Tissa 32,32) : "S'il te plaît, efface-moi de Ton livre". Ces paroles ont été exaucées en effaçant son nom d'une paracha.

Le 'Hida (séfer 'Homat Anach) dit que c'est la raison pour laquelle cette paracha commence par le mot "vé'ata" (et vous), avec un "vav" qui la relie à la paracha précédente. Hachem ne voulait pas qu'il y ait une paracha entière sans le nom de Moché, il l'a donc reliée à la paracha précédente, la parachat Térouma, où le nom de Moché est mentionné à de nombreuses reprises.
Ainsi, la parachat Tétsavé est en quelque sorte la suite de paracha Térouma, et c'est donc comme si le nom de Moché y était mentionné.

Cela explique également l'affirmation du Zohar ('helek 1, 104b) selon laquelle il y a 53 parachiot dans la Torah. Les commentateurs affirment que si l'on compte les parachiot, on s'aperçoit qu'il y en a 54.
Cependant, si la parachat Térouma est une continuation de la parachat Térouma et n'est pas vraiment une paracha à part entière, nous pouvons comprendre pourquoi le Zohar dit qu'il n'y a que 53 parachiot.

La Torah

"Ils prendront pour toi de l'huile d'olive pure, pressée pour l'éclairage, afin d'allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

+ Le bénéfice de la Torah lichma :

-> Rachi déclare : "pressée pour l'éclairage, et non pas pressée pour les [sacrifices] Ména'hot".

-> La guémara (Ména'hot 86a) apprend de ce verset que l'huile doit être pure et "écrasée pour l'allumage" (de la Ménora), mais qu'il n'est pas nécessaire qu'elle soit aussi pure pour être utilisée dans un Korban Min'ha (le sacrifice Min'ha).

-> Le Avné Nézer (cité dans Sia'h Sarfé Kodech) explique en citant la guémara (Yoma 72b) qui dit à propos de la Torah : "Si l'homme est méritant (zo'hé), la Torah sera pour lui un élixir de vie et s'il ne l'est pas, elle sera pour lui un élixir de mort".
Il explique que si sa Torah est pure (le terme "zo'hé" peut signifier soit mériter, soit purifier) et qu'elle est étudiée léchem chamayim, il peut atteindre de grands niveaux grâce à elle. Mais si la Torah est impure, c'est-à-dire qu'elle est apprise avec des arrière-pensées, elle n'apportera pas autant de bénéfices.
Cependant, elle sera toujours "un élixir de mort" (sam mita), ce qui signifie qu'elle sera efficace pour sauver la personne du mal. [lorsque nous fautons nous amenons de la mort spirituelle sur nous, dont l'extrême sont les réchaïm qui sont appelés morts de leur vivant. ]

Le Avné Nézer explique que si une personne mérite d'étudier la Torah lichmah (la Torah pour elle-même), c'est comme un médicament qui lui donne la vie (sam 'haïm). Elle lui accordera de nombreuses bonnes choses et l'élèvera à un niveau élevé.
Mais si l'on ne mérite pas d'étudier la Torah lichma, elle devient comme un poison (sam mita). Cependant, il explique que ce poison ne nuit pas à la personne. Il tue plutôt le yétser ara et les traits négatifs qui existent dans la personne.

Bien que la Torah lichma soit bien meilleure que la Torah qui n'est pas lichma, même la Torah qui n'est pas aussi pure et qui contient des arrière-pensées a un effet positif sur une personne et lui procure une abondance de bonté.

Il utilise ce concept pour expliquer la guémara. L'huile doit être "écrasée/pressée pour l'allumage".
Cela indique que si la Torah d'une personne est propre et exempte de toute impureté, ce qui signifie qu'elle est complètement lichma, elle peut apporter à une personne tous les bienfaits.
Cependant, même si elle n'est pas complètement pure, l'huile peut toujours être utilisée pour un Korban Min'ha, qui expie une faute.
Cela montre que même la Torah qui n'est pas pure à 100 % peut encore éliminer des forces destructrices et apporter de grands bienfaits à une personne.

<--->

+ La lumière du labeur dans la Torah :

-> Le rav Shalom Schwadron explique les mots "écrasés pour la lumière" en citant la guémara (Béra'hot 63b) qui dit "ils se sont écrasés pour des mots de Torah".
Il explique que si l'on veut mériter la lumière de la Torah, le moyen d'y parvenir est d'écraser son corps en s'acharnant dans son étude de la Torah.

Pour illustrer cette idée, il raconte l'histoire d'un homme qui a approché le rabbi de Kotzk et lui a demandé : "Pourquoi ne voyagez-vous pas à travers le monde pour sauver des gens en difficulté? Pourquoi restez-vous assis dans votre chambre toute la journée? Vous enseignez la Torah à vos 'hassidim, mais vous ne sortez pas et ne voyagez pas pour inspirer les autres."

Le rabbi lui répondit par le machal suivant : 3 hommes riches furent un jour emprisonnés. Ils furent descendus dans une petite fosse sombre, où on les laissa pourrir. Deux d'entre eux étaient des hommes intelligents, tandis que le troisième n'était pas très intelligent.
Lorsque les gardiens descendirent de la nourriture dans la fosse, l'homme inintelligent chercha la cuillère à tâtons, mais ne la trouva pas. En la cherchant, il a fait tomber toute la nourriture sur le sol. L'un des autres hommes se sentit malheureux pour lui. Il ramassa la cuillère et l'aida à mettre la nourriture dans sa bouche. Cela se répétait tous les jours.
L'homme intelligent devait aider l'homme stupide dans toutes ses tâches. Pendant ce temps, le troisième homme restait assis tout seul et n'aidait pas du tout l'homme inintelligent.

Un jour, le deuxième homme demanda au troisième : "Nous souffrons tous ensemble ici. Tu vois bien que j'essaie d'aider notre ami stupide. Pourquoi ne me donnes-tu pas un coup de main? "

Le troisième homme répondit : "Nous sommes assis ici dans l'obscurité et souvent nous ne voyons rien. Vous vous efforcez d'apprendre à cet homme à se nourrir et à se déplacer, mais cela ne sert à rien. Cela fait des semaines que vous essayez et il n'a rien appris. Je ne pense pas que vous y parviendrez un jour.
Mais pendant que vous passiez tout votre temps à cette entreprise inutile, j'étais occupé à creuser un trou dans le mur. J'ai déjà réussi à faire un trou assez grand pour que la lumière du soleil entre. Bientôt, il pourra voir tout seul et il n'aura plus besoin de notre aide pour manger et boire."

Le Rabbi de Kotzker conclut : "C'est pourquoi je ne voyage pas pour enseigner aux gens comment vivre correctement. Je crée une lumière de Torah ici, et elle éclaire tous les autres endroits."

Cette idée est illustrée par le verset : "Les juifs avaient de la lumière, de la joie, du bonheur et du prestige" (Esther 8,15). Les Chazal disent que le mot "lumière" fait référence à la lumière de la Torah. Il est cité en premier dans ce verset pour indiquer que la chose la plus importante est de créer une lumière de Torah, et qu'une fois que l'on a cela, on a tout le reste.

C'est ce que suggèrent les mots "écrasé pour éclairer". Si quelqu'un s'efforce d'étudier la Torah, il créera de la lumière pour le monde.

<--->

+ Les avantages d'accepter le joug de la Torah :

-> Rachi dit que les olives doivent être écrasées, pressées, avec un mortier (ma'htéchét), et non dans une meule, un moulin (ré'hayim). [pour pas qu'il y ait de dépôt, l'huile devant être ultra pure. ]

-> Le séfer Divré Israel explique ces mots en citant le Ohr Ha'haim Hakadoch, qui dit que la lumière de la Ménora symbolise la lumière de la Torah. Les olives doivent être broyées pour symboliser le fait que l'on doit "broyer" son corps et utiliser toutes ses forces pour étudier la Torah.
Cela signifie que l'on doit accepter "le joug" de la Torah et étudier sous ce fardeau afin de mériter ses bienfaits.

Comment peut-on faire cela si l'on est occupé toute la journée à travailler pour gagner sa vie?
En fait, nos Sages (Kidouchin 29b) demandent : comment peut-on étudier la Torah si l'on a un "ré'hayim" (le fardeau de la parnassa) autour du cou?

La réponse est que nos Sages (Pirké Avot 3,5) disent que celui qui accepte sur lui le joug de la Torah se voit retirer le joug du gouvernement et le joug de gagner sa vie.
Si quelqu'un accepte le joug de la Torah, il peut enlever le "ré'hayim" de son cou, car Hachem lui fournira ses moyens de subsistance.

En conséquence, lorsque Rachi dit que les olives doivent être écrasées pour être allumées, il dit que l'on doit écraser son corps en étudiant la Torah. Lorsqu'une personne accepte le joug de la Torah de cette manière, elle ne sera pas écrasée par un "ré'hayim", c'est-à-dire par le joug de la parnassa, car Hachem lui accordera ses moyens de subsistance.

<-------------->

+ Une avoda pure est éternelle :

-> "Quant à toi, ordonne aux Bné Israël et ils prendront pour toi de l'huile d'olive pure, pressée pour l'éclairage, afin d'allumer la lampe perpétuellement (nér tamid)" (Tétsavé 27,20)

-> Le gaon de Kozheglov (séfer Erets Tsvi) explique que "prendront pour toi de l'huile d'olive pure" (vayik'hou élé'ha chémen zayit za'h) signifie prendre de l'huile d'olive pure sans sédiments.
Il s'agit d'une allusion au fait que la Torah et la avoda d'une personne doivent être pures, sans distractions ni pensées inappropriées.
Le verset se termine par "allumer la lampe perpétuellement". Si la Torah et la avoda d'une personne sont aussi pures, elles dureront éternellement.

-> Le Sfat Emet explique le verset en citant le midrach rabba (36,1) : "Un olivier feuillu aux beaux fruits" (Yirmiyahou 11,16). Pourquoi Yirmiyahou a-t-il comparé nos ancêtres à des olives? Parce que tous les liquides se mélangent les uns aux autres, mais l'huile ne se mélange jamais et ne fait que monter au sommet. De même, les juifs ne se mélangent pas avec les adorateurs d'idoles.
Autre explication : Tous les autres liquides se mélangent et on ne peut pas savoir lequel est en haut et lequel est en bas. Mais quel que soit le liquide avec lequel l'huile est mélangée, elle flotte à la surface. De même, lorsque les juifs accomplissent la volonté d'Hachem, ils restent au-dessus de tous les adorateurs d'idoles (les non juifs)."

Le verset dans lequel Hachem nous ordonne de "prendre de l'huile d'olive pure" peut être compris comme signifiant qu'Hachem dit au peuple juif de protéger notre essence intérieure, la nature inhérente de chaque juif de rester séparé de la matérialité.
Il nous est ordonné de flotter vers le haut et de rester au-dessus des absurdités de ce monde.

<--->

+ Faire souffrir autrui pour leur montrer les voies de la Torah :

-> La guémara (Ména'hot 86a) apprend de ce verset que l'huile doit être pure et "écrasée pour l'allumage" (de la Ménora), mais qu'il n'est pas nécessaire qu'elle soit aussi pure pour être utilisée dans un Korban Min'ha (le sacrifice Min'ha).

-> Le séfer Sia'h Sarfé Kodech cite le rav Ména'hem Mendel de Vork qui explique la Guemara dans Menachos comme suit :
Il n'est permis d' "écraser" (presser) ou de blesser un autre juif que si cela est fait avec des intentions "pour la lumière".
En d'autres termes, il n'est permis de parler durement à un autre juif que si on le fait dans le but de l'éclairer sur la voie à suivre. [allumage de la Ménora, symbole de la Torah, spiritualité]
[en entourant cela avec beaucoup de mots positifs et d'amour sincère d'autrui. ]
En revanche, il est interdit de blesser un autre juif dans l'intention de le "faire tomber" (le mot "Min'ha" peut également signifier "s'allonger").

Nous apprenons ainsi qu'il est interdit de causer de la douleur à une autre personne, à moins que notre intention ne soit de l'aider à revenir à un mode de vie correct.

[l'huile pressée des olive doit être pure (pour le bien), sans résidus (sans la moindre honte, souffrance non nécessaire, ... sur autrui dans le processus). ]