Aux délices de la Torah

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La période du 17 Tamouz au 9 Av

+ La période du 17 Tamouz au 9 Av (ben hamétsarim) :

-> La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av est appelée : ben amétsarim (entre les barrières étroites, les limitations - בֵּין הַמְּצָרִים), en référence au verset : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude ; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos. Ses persécuteurs, tous ensemble, l'ont atteint entre les étroites barrières." (Eikha 1,3 - כָּל-רֹדְפֶיהָ הִשִּׂיגוּהָ, בֵּין הַמְּצָרִים).
De même qu'un ennemi faible peut dominer son adversaire fort s'il arrive à le piéger dans un étroit passage, de même les 2 jours du 17 Tamouz et du 9 Av forment des barrières qui empêchent ceux pris entre eux de s'échapper.
=> Pourquoi ces 2 jours sont-ils si prédisposés à la tragédie [pour le peuple juif]?

Le Kli Yakar (Dévarim 1,2) explique qu'il y a 2 moyens par lesquels les juifs peuvent échapper aux griffes de leurs ennemis :
1°/ en méritant une aide Divine spéciale du fait de leur lien étroit avec Hachem. [en faisant les mitsvot, on se lie avec D.]
2°/ d'une manière plus naturelle, leur force augmente en raison de leur amour et de leur amitié avec leur prochain. Lorsque les juifs se tiennent unis et s'aident les uns les autres, alors ils peuvent repousser avec succès leurs ennemis qui se dressent contre eux.

Le 17 Tamouz, si l'on peut dire, les juifs ont tourné le dos à Hachem en réalisant le Veau d'or, et rompant ainsi leur relation spéciale avec Hachem.
Le signe du zodiaque du mois de Tamouz est le scorpion, une créature dont la nature est de marcher fréquemment à reculons, d'une manière similaire avec laquelle les juifs ont tourné le dos à Hachem en faisant le Veau d'or.

Le 9 Av a eu lieu la faute des explorateurs, où les juifs dans le désert ont crié car ils sentaient que Hachem les détestait et qu'Il souhaitait les amener dans la terre d'Israël pour qu'ils y disparaissent.
[ "vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : "C'est par haine pour nous que Hachem nous a fait sortir de l'Egypte! C'est pour nous livrer au pouvoir de l'Amorréen [en Israël], pour nous anéantir!"" - Dévarim 1,27]
La raison pour laquelle ils pensaient que Hachem les détestait, était car ils avaient une vision quelque peu mesquine et paranoïaque envers leur prochain.
Le signe du zodiaque du mois de Av est le lion, car car chacun se comportait comme un lion agressif envers son prochain.

=> Ces 2 fautes montent comme des obélisques et réussissent à piéger les juifs lorsqu'ils sont attirés par les vices qu'ils représentent.
[ainsi de notre côté particulièrement durant cette période nous devons nous renforcer pour tendre à supprimer ces fautes qui nous rendent si vulnérables à nos ennemis. ]

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-> Du 17 Tamouz au 9 Av, il y a 22 jours, soit 528 heures.
Le Bné Yissa'har (maamaré ben hamétsarim - ot 7) fait remarquer que ce nombre est significatif car c'est la guématra du mot : "maftéa'h" (clé - מפתח).
Il n'y a pas de coïncidence : cette période détient la clé de notre délivrance.

-> Le midrach (Vayikra rabba 7,3) nous rapporte le secret suivant : "l'exil dans lequel nous sommes ne prendra fin que par le mérite d'apprendre les michnayot" (én kol hagalouyot hallalou miskansot éla bézé'hout michnayot).

-> Le Bné Yissa'har attire notre attention sur le nombre de chapitres (pérakim) qui sont contenus dans les 6 Ordres (sédarim) de la michna, citant le Mégalé Amoukot.
Le Mégalé Amoukot a été méritant d'avoir la révélation de Eliyahou haNavi, comme cela est inscrit sur sa tombe, qui venait lui rendre visite et ils parlaient en face à face.
Le Mégalé Amoukot (paracha Chémot) note qu'il y a 528 chapitres dans la michna.
De même qu'il y a 528 heures pendant Ben haMétsarim, la période qui symbolise la clé de la guéoula, de même il y a 528 chapitres dans la michna, qui est le véhicule par le biais duquel la guéoula peut venir.

-> Le rav Yéchaya Berlin (1719-1799) à la fin de son commentaire sur massékhet Bikourim, écrit qu'il y a en réalité seulement 253 chapitres dans la michna, 5 de moins que les calculs du Mégalé Amoukot.
Le Bné Yissa'har explique qu'en fait il y a 5 chapitres (pérakim) qui ne sont pas vraiment de la michna, mais plutôt ils sont des braïtot ou de la Tossefta. Ils ont été ajoutés dans le corpus de la michna mais ils ne sont pas de la michna à proprement parler.
Il s'agit : le 4e chapitre de Bikourim, du 6e chapitre (pérek) de Pirké Avot, et de la Tossefta sur Pessa'him, sur Kidouchin, et sur Sota.
Avec ces chapitres, nous arrivons à un total de 528 chapitres.

Les 5 dernières heures de Ben haMétsarim, après 'hatsot du 9 Av, sont celles où nous pouvons nous lever du sol et les rigueurs du deuil (avélout) commencent à être levées.
Ces 5 dernières heures de la période du 17 Tamouz au 9 Av correspondent au moment où le roi David est né.

Symboliquement, il y a 523 heures du début de Ben haMétsarim jusqu'à la naissance du machia'h ben David, après le midi juif ('hatsot) du 9 Av.
Il y a un nombre équivalent de "véritables" chapitres dans la michna.
Il y a ensuite 5 heures dans l'après-midi du 9 Av qui ont un niveau inférieur de deuil, qui commence à être levé, et qui correspondent aux 5 chapitres, qui sont dans le corpus de la michna mais non vraiment sur le fond proprement dit.

=> Ainsi, les heures de Ben haMétsarim correspondent précisément aux chapitres (pérakim) contenus dans la michna.

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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - ot 217) écrit que les lettres du mot : Tamouz (תמז) lorsqu'elles sont réarrangées sont l'acronyme de : "zi'hrou Torat Moché" (souvenez-vous de la Torah de Moché - זכרו תורת משה).
Nous avons pour instruction de se rappeler de la Torah particulièrement à ce moment de l'année, pendant ce mois de Tamouz, en raison du fait que les Tables de la Loi (Lou'hot) ont été brisées, ce qui a entraîné l'oubli de la Torah.
[ nos Sages (guémara Erouvin 54a) enseignent : "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée."]
A l'approche de la date anniversaire de cet événement tragique, nous devons être vigilants à se souvenir de la Torah, [par ces efforts à intensifier et à se rappeler de notre étude, nous allons à l'encontre du processus qui à mener à la destruction du Temple et à notre exil. ]

Rabbi Na'hman de Breslev poursuit en expliquant pourquoi le mois de Tamouz (תמז) s'écrit sans un "vav"(entre le mém et le zaïn) qui généralement aurait été présent.
Les dimensions des Lou'hot que Moché a brisée était de 6 téfa'him au carré.
Le "vav", qui a une guématria de 6, a été retiré du nom תמז comme geste symbolique commémorant le fait que les Lou'hot, avec ces dimensions de 6 par 6, ont été brisées.

Rabbi Na'hman de Breslev souligne qu'un autre acronyme de תמז est : "zman matan Toraténou" (זמן מתן תורתנו - le moment du don de notre Torah).
Cependant, cette allusion semble déplacée puisque la Torah a été donnée au peuple juif au mois de Sivan, et non en Tamouz.
Rabbi Na'hman explique que la Torah nous a été donnée à Shavouot, au mois de Sivan, mais les Lou'hot n'ont été apportées physiquement [du Ciel] par Moché pour être transmises au peuple juif que le 17 Tamouz.
Par conséquent, le véritable don de la Torah physiquement a eu lieu en Tamouz.

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-> Le Bné Yissa'har ('hidouché Tamouz Av maamar 2) divise les jours de ben hamétsarim en deux :
- les 13 jours du mois de Tamouz (du 17 au 29) ;
- les 9 jours d'Av (1 au 9).

Les lettres du Nom d'Hachem sont : יהוה.
Dans l'alphabet hébreu, les lettres venant immédiatement avant sont : טדהד, dont la valeur numérique est : 22.
Le ט et ד (de valeur 13) font allusion aux 13 jours de Tamouz, tandis que ה et le ד (de valeur 9) font référence aux 9 jours de Av.

[on voit que actuellement cette période de ben hamétsarim ressemble au fait que Hachem a fait un pas en arrière (lettres précédentes du Nom Divin), et que nous sommes exilés de notre situation de grande proximité avec Hachem au Temple.]

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-> Lorsque Moché a brisé les Lou'hot, il a invoqué les 13 Attributs de miséricorde, lorsqu'il a demandé à Hachem de pardonner le peuple juif pour la faute du Veau d'or :
"Hachem passa devant lui et proclama : Hachem, Hachem, D., compatissant et bienveillant, lent à la colère, et abondant de grâce et de vérité ; préservant la bonté pour des milliers de générations, pardonnant l'iniquité, le péché délibéré et l'erreur, et Qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, Se souvenant de la faute des pères sur les enfants et les petits-enfants, à la 3e et à la 4e génération" (Ki Tissa 34,6-7)

-> La faute des explorateurs dans le désert a précipité le fait que les juifs sont restés 40 années de plus dans le désert [avant de pouvoir entrer en Israël].
Dans ce verset, Moché a prié à Hachem, L'implorant de pardonner les espions qui ont fauté, de pardonner au peuple juif pour avoir cru à leur rapport négatif sur la terre d’Israël.
Cependant, les prières de Moché diffèrent de celles qu'il a pu faire au moment du Veau d'or.
Après la faute des explorateurs, il n'a utilisé que 9 des 13 Attributs de miséricorde :
"Hachem lent à la colère, prodigue de bonté, qui pardonne l'iniquité et la faute délibérée, et qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, qui se souvient de l'iniquité des parents contre les enfants jusqu'à la 3e génération et la 4e génération" (Chéla'h Lé'ha 14,18).
[Moché ne mentionne que ceux des Attributs qu'il juge de circonstance]

-> Le Bné Yissa'har explique cette divergence dans les prières de Moché, dans ses demandes pour le peuple juif.
Cette période de l'année de ben hamétsarim, est une période où Hachem est caché de nous. En conséquence de nos fautes collectives, nous n'avons pas le Nom יהוה, mais nous devons nous contenter du טדהד. Hachem est caché de nous, et nous employons les lettres précédentes lorsque nous faisons référence au Nom d'Hachem.
Les prières de Moché font allusion à la guématria du ט - ד et du ה - ד, soit le 13 et le 9.

La faute du Veau d'or a eu lieu le 17 Tamouz.
Tamouz contient 13 jours de ben hamétsarim, et les prières de Moché ont ainsi compris tous les 13 Attributs de miséricorde.

La faute des explorateurs a eu lieu le 9 Av.
Il y a 9 jours de ben hamétsarim en Av, et ainsi les prières de Moché ont invoqué seulement 9 Attributs de miséricorde.

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-> b'h, voir également la partie sur ben hamétsarim au sein de : https://todahm.com/2016/08/22/le-mois-de-av

+ L'essence d'un juif est de reconnaître tout le bien dont il est comblé, et de louer et remercier Hachem pour cela.
Cette notion qu'un juif doit constamment remercier Hachem pour Ses bontés, suit le verset : "Remerciez Hachem car Il est bon, car Sa bonté est éternelle" (odou l'Hachem ki tov, ki léolam 'hasdo - הוֹדוּ לַיהוָה כִּי טוֹב כִּי לְעוֹלָם חַסְדּוֹ - Téhilim 136,1).

Il n'y a pas de coïncidence que ce verset contient 7 mots et 24 lettres, car le privilège de pouvoir remercier Hachem est une responsabilité qui tient 24h/24 et 7j/7.

[d'après le Sfat Emet - Vayigach 5671]

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-> "Hachem a créé le monde pour que nous Le connaissions et que nous Le remercions de nous avoir créés".
[Ramban - fin paracha Bo]

"Ecoutez, vous qui êtes loin, ce que j'ai fait, et vous qui êtes près, connaissez mes exploits" (Yéchayahou 33,13)

Rachi commente :
- "vous qui êtes loin" = il s'agit de ceux qui croient en Hachem et qui font Sa volonté depuis leur jeunesse ;
- "vous qui êtes près" = il s'agit des baalé téchouva, ceux qui se sont rapprochés d'Hachem maintenant.

[ => Il en découle que si l'on fait constamment des efforts, de notre mieux, pour se rapprocher d'Hachem nous sommes alors considérés comme plus proches de Lui que ceux qui font toute leur vie durant Sa volonté uniquement par routine.

En effet, un des outils les plus puissants du yétser ara est l'habitude, afin par exemple d'affaiblir notre intention (kavana) dans nos bénédictions et prières.
Nous devons toujours être des baalé téchouva, considérant ce qu'on a fait comme pouvant être encore améliorer. Même si c'est une avancée de centimètre par centimètre, cela a une valeur infinie aux yeux d'Hachem.
L'essentiel étant d'entretenir ce feu interne d'amour pour Hachem, cette fraîcheur de vouloir faire Sa volonté, ... (le "et maintenant" de la téchouva!) ]

+ Après avoir perdu ma femme et mes 11 enfants dans la Shoa, "Je préfère être en bas avec mes questions plutôt qu'en-Haut avec les réponses".
[rabbi de Klausenbourg]

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-> Selon nos Sages : les personnes qui sont pressées pour comprendre tout ce qui se passe dans ce monde peuvent alors être exaucée et on les prend dans le monde à venir, où tout est alors clair (il n'y a plus de question).
Ainsi, en ne remettant pas en question ce qui se passe dans notre vie, on s'assure de rester vivant dans ce monde plus longtemps, puisqu'il n'est pas nécessaire de nous prendre plus tôt pour avoir nos réponses en-Haut.

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-> Nous ne sommes pas les premiers à poser des questions, Moché a demandé à Hachem : "daigne me révéler tes voies, afin que je Te connaisse" (Ki Tissa 33,13).
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) explique que Moché demandait à Hachem pourquoi les tsadikim souffrent et les réchaïm réussissent.

[en tant qu'être humain, on ne peut même pas penser comprendre la sagesse d'Hachem, mais néanmoins nous devons être certains que : "Lui, notre rocher, Son œuvre est parfaite" (Haazinou 32,4)]

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-> En hébreu le hasard, la coïncidence, se traduit par : mikré (מקרה ).
Si on retourne les lettres de ce mot, cela donne : rak méHachem (seulement d'Hachem - רק מה׳).
Ainsi, rien ne vient par hasard. Tout est 100% made in Hachem, et est ce qu'il y a de mieux pour nous!
[toute la difficulté est qu'on pourra pleinement en avoir conscience qu'après notre mort, libre arbitre oblige]

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-> Dans le Yalkout Chimoni (Choftim 81), on trouve le récit suivant :
Un élève du Ramban était tombé gravement malade.
Lorsque son maître vint lui rendre visite, il comprit que ses jours étaient désormais comptés et qu'il ne tarderait pas à rejoindre le monde de Vérité.
Le Ramban lui dit alors : "Ecoute-moi bien, mon fils. Sache que dans le monde Céleste, le jugement a lieu dans une immense salle, dotée de nombreuses chaises, et c'est là que siège la présence divine. Voici une amulette, grâce à laquelle toutes les portes célestes s'ouvriront devant toi, et te conduiront tout droit dans ce lieu suprême.
Arrivé la-bas, je te demande de poser une série de questions qui me taraude profondément, et qui ont trait à l'existence du peuple juif."

Le Ramban remit à son élève la liste de ses questions, et le pria de lui apparaître en rêve pour lui donner les réponses qu'il aura reçues du Ciel.

Quelques temps plus tard, l'élève décéda.
Un jour, alors que le Ramban étudiait la Torah près d'une fenêtre, il aperçut soudain de l'autre côté l'image de son défunt disciple.
Celui-ci lui dit : "Sache, maître, que dans tous lieux où je suis arrivé, j'ai présenté votre amulette et l'on m'a laissé franchir une porte après l'autre, jusqu'à ce que j'atteigne la grande salle dont vous m'aviez parlé.
Mais lorsque j'ai voulu poser vos questions, j'ai compris aussitôt qu'elles n'avaient aucun sens dans le monde de Vérité, car là-bas, tout est droiture et justice!"

"La Torah d'Hachem est complète" (Torat Hachem témima - Téhilim 19,8)

-> Le 'Hafets 'Haïm souligne que malgré des millions de juifs qui ont fait des efforts pour étudier la Torah jour et nuit, depuis 3 000 ans, ils n'ont même pas commencé à comprendre la sagesse infinie qui est cachée dans les saints mots de la Torah.
Ainsi, la Torah est "témima", entière et complète, comme si on n'avait pas commencé à l'étudier [au regard de l'infinité qu'il reste à y découvrir].

"Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël en leur disant" (Nasso 6,23)

-> On déduit de ce verset que les Cohanim doivent se tourner vers le peuple pour les bénir. Mais apparemment, il aurait peut-être été plus logique qu'ils se tournent vers Hachem pour Lui demander qu'Il bénisse le peuple.
Le Maguid de Douvno propose le récit d'un père, qui voit son fils se dévoyer et décide de le sortir de sa maison sans ressource, pour le pousser à réfléchir et se ranger. Un jour, un proche se mit à sensibiliser le père et lui dit : "Ton fils est en train de tourner dans les rues, sans même un pull malgré le froid de l'hiver. Puis-je te demander au moins de lui faire parvenir un habit chaud?"
Le père lui répondit : "J'entends ta requête, mais moi je souhaiterai te demander de me permettre de lui faire parvenir ce pull".
Voyant qu'il ne comprenait pas, le père expliqua : "J'aime mon fils et je ne souhaite que l'aider. Mais je suis contraint de sévir pour le pousser à changer. Si tu l'aides à s'arranger, je ne demanderai pas mieux que de le rapprocher!"

=> De même, Hachem n'attend que de pouvoir accorder Ses Bénédictions à Israël. C'est leurs mauvais comportements qui bloquent.
Ainsi Hachem dit aux Cohanim : ""Dites leur!" Je vous en prie, adressez-vous à Mon peuple pour les diriger sur la bonne voie. Parlez-leur! Et Moi, Je les bénirai sans attendre".

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+ "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël en leur disant (amor laèm)"

=> Les mots "en leur disant" semblent superflus, le message aurait était compris sans. Si les Cohanim bénissent les juifs c'est forcément qu'ils vont dire ces mots.
Ainsi qu'est-ce que la Torah souhaite nous enseigner par cela?

-> Le Maguid de Koznitz explique que les juifs sont appelés : "les enfants d'Hachem" (Réé 14,1), et ainsi envers Ses enfants Hachem ne désire que pouvoir les combler de Son amour et de toutes Ses bénédictions, car le monde n'a été créé que pour les juifs (voir midrach Vayikra rabba 36,4).
Qu'est-ce qui empêche de recevoir de telles bénédictions et de vivre tout le bien que Hachem désire nous donner?
C'est notre mauvais penchant, nos sentiments et pensées négatifs.
Le roi David écrit : "Je suis avec lui dans le malheur" (Téhilim 91,15) = pour ainsi dire, Hachem est peiné lorsque nous ne sommes pas capables de recevoir les bénédictions qu'Il désire nous donner.

Le Maguid de Koznitz dit que c'est pour cela que Hachem a répété à la fin du verset : "amor laèm" (lit. dites-leur!).
Au premier abord, il semble que ces mots font référence à la mitsva de birkat Cohanim, mais cependant ces mots introduisent une autre mitsva. Hachem ordonne à Aharon le Cohen Gadol et à ses enfants de "dites-leur!" = rappeler aux Bné Israël à quel point Hachem peut et désire leur donner tellement de belles choses. Ils devaient les renforcer et les inspirer à continuer d'observer Ses mitsvot et à étudier la Torah, car grâce à cela les juifs se rapprochent de Lui. [encore plus qu'un parent, Hachem est peiné de nous voir éloignés de Lui par cause de nos avérot]
Ce n'est qu'une fois que les juifs comprennent et reconnaissent à quel point ils sont précieux aux yeux d'Hachem, que Aharon et ses enfants [les Cohanim] peuvent les bénir. En effet, c'est l'état de nos récipients et des conduits qui va nous permettre de recevoir les infinies bénédictions dont Hachem désire nous combler.

[plus nous reconnaissons que tout ne vient que d'Hachem (émouna en Lui), plus nous faisons téchouva (forte aspiration à vouloir être meilleur), et plus nous faisons de notre mieux pour agir selon Sa volonté, alors le plus nous sommes aptes à provoquer et réceptionner les flux Divins de bénédiction dont papa Hachem souhaite tellement nous donner.
A l'inverse, en fautant, nous causons de la peine à Hachem qui nous voit s'éloigner de Lui, et qui pourra alors moins nous donner de bonnes choses, et si l'on peut dire, c'est une chose terrible pour Lui! ]

Ainsi, la birkat Cohanim doit nous rappeler à quel point Hachem nous aime, à quel point nous sommes précieux à Ses yeux.
Lui qui a tout et peut tout, ne désire que nous combler du meilleur (matériellement et spirituellement). A nous de jouer!

+ Lorsqu’Israël est attaché à la Torah, la bénédiction Divine fait en sorte que son "dénombrement" devient illimité dans le sens qu’il n’est plus celui de "ce monde ci" (olam azé), un nombre qui décrit la quantité du corps, mais celui du "monde à venir" (olam aba), un nombre qui décrit la qualité de l’âme.
C’est le sens du verset : "Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n’est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous" (Vaét'hanan 7,7).
[Chla haKadoch]

"Est-ce qu'il existe vraiment une Jérusalem Céleste [qui correspond à la ville de Jérusalem sur terre et à son Temple]?
Oui c'est le cas.
Comme il est écrit : "Jérusalem qui est bâtie comme une ville unie ensemble" (Téhilim 122,3).
[le terme "unie" indique qu'il y a 2 villes de Jérusalem : une au Ciel et une sur terre, qui sont liées l'une à l'autre.]
[...]
Hachem a dit : Je n'entrerai pas dans la Jérusalem céleste, jusqu'à ce que J'entre dans la Jérusalem terrestre [au moment de la guéoula]."
[guémara Taanit 5a]

"Lorsqu’un homme n’aura personne pour le racheter, et qu’il trouve de quoi se racheter" (Béhar 25,26)

-> Le 'Hatam Sofer commente :
"Cela signifie que celui qui s’imagine réellement qu’aucun homme ne peut le racheter et qui s’en remet entièrement à Hachem peut être certain qu’il trouvera finalement la délivrance".

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Sachons que c’est précisément le fait de se sentir dépendant d'Hachem et de penser que ‘sans Ton aide aucune délivrance n’est possible’ qui apporte la bénédiction.
Lorsqu’un homme ressent réellement que personne n’est en mesure de l’aider, Hachem le délivre de toutes ses épreuves.

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[Il est écrit : "Donnez de la force à Hachem" (ténou oz lélokim - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon, plus nous donnons de la force, de l'importance à Hachem à nos yeux (au point que rien d'autre peut nous aider/sauver que Lui), alors plus nous donnons de la force à Hachem, qui pourra ainsi nous sortir de toute difficulté et nous combler de bénédictions. ]

"Et qu'un homme n'offense pas son prochain, et tu craindras ton D. car Je suis Hachem ton D." (Béhar 25,17)

A partir de ce verset, la guémara (Baba Métsia 58b-59a) nous enseigne :

-> "Et qu'un homme n'offense pas son prochain" = "il s'agit ici de l'offense causée par la parole" ;

-> Rabbi Yo'hanan (au nom de Rabbi Chimon Bar Yo'haï) dit : "L'offense causée à autrui par la parole est plus grave qu'un dommage occasionné dans ses biens". En effet, il est écrit à son sujet [dans le même verset] : "Tu craindras ton D." ;

-> Rabbi El'azar enseigne : "Pour toutes (les fautes), Hachem se fait payer par l'intermédiaire d'un émissaire, à l'exception de l'offense". La Chita Mékoubetset nous explique cette guémara : "Car parfois l'ange (chargé d'appliquer la sentence) se trouve au loin, comme il est enseigné (guémara Béra'hot 4b) : 'Mikhaël en une (enjambée), Gavriel en deux, Eliyahou en quatre', et il ne peut pas voler en une seule fois. En revanche, en ce qui concerne l'offense [à autrui], Hachem se fait payer Lui-même, et le châtiment se hâte d'arriver".

-> Rav 'Hisda enseigne : "toutes les portes (de la prière sont fermées) sauf celles de l'offense", celui qui est blessé et humilié, au point de crier sa souffrance vers le Ciel, voit sa plainte atteindre le trône Céleste.
Selon Rachi : "Celui qui crie parce qu’il a été offensée, la porte ne se ferme pas devant lui"
Rabbénou Bé'hayé explique que du fait que la personne offensée éprouve beaucoup de peine et de désespoir, cette détresse le pousse à se soumettre au Créateur, et sa prière, qui jaillit d’un cœur chagriné, est prononcée avec ferveur et exaucée.

-> Rav Abbaou dit : il existe 3 choses devant lesquelles le rideau (la séparation entre Hachem et l'armée céleste - Rachi) n'est pas fermé : l’offense, le vol et l'idolâtrie.
Rachi explique : "(le rideau de séparation avec Hachem n'est pas fermé) pour faire disparaître les preuves (de leur bien-fondé) devant D., mais Hachem les voit constamment pour se faire payer".

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-> "Ne vous lésez point l’un l’autre" (Béhar 25,17)
Rachi commente : "Ici, on interdit le préjudice par des paroles : qu’il ne blesse pas son prochain".

-> Rabbi Eliézer de Metz (Séfer Yiréïm - 51) écrit : "Tel qu'il existe l'offense par la parole, il existe aussi l'offense par une mauvaise conduite, lorsqu'il montre à autrui un mauvais visage".

-> "Tu ne monteras pas sur mon autel avec des marches afin de ne pas dévoiler ta nudité" (Yitro 20,23)
Rachi commente : "(si tu montes avec des marches) il s'avère que tu te conduits avec dédain ; et un raisonnement a fortiori s'impose : si envers ces pierres, qui n'ont aucune intelligence pour ressentir l'affront qui leur est fait, la Torah a ordonné, parce qu’elles ont une utilité, de ne pas se conduire avec dédain, à plus forte raison
envers ton prochain qui est à l'image de ton Créateur, et qui ressent l'affront".

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 348) écrit :
"Combien nos Sages nous ont-ils mis en garde et incités à ne causer, sous aucun prétexte, de la peine aux créatures, ni à les humilier ... Et il est juste également, de veiller à ne pas insinuer un quelconque dédain (même par des gestes) envers elles.
Car la Torah est très sévère en ce qui concerne l'offense, du fait que celle-ci leur cause beaucoup de peine. Et nombre d'entre elles en seront plus blessées qu'à cause de l'argent, comme ils ont enseigné (guémara Baba Métsia 58b) : "L'offense due à la parole est plus grave que celle due à l'argent, car il est écrit à son sujet : "Tu craindras Hachem ton D."."