Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Tov méod = même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur

+ Tov méod = même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur :

"Et Hachem vit tout ce qu'Il avait fait, et voici, c'était très bien. Et ce fut le soir et ce fut le matin, le 6e jour" (Béréchit 1,31)

-> Le récit de la création se termine par la "reconnaissance" par Hachem que tout ce qu'Il a créé est "très bien". Dans un commentaire qui laisse perplexe, le midrach (Béréchit rabba 9,6) explique que ce superlatif "très bien" (tov méod) fait allusion au phénomène du sommeil. En effet, c'est grâce au sommeil que l'on se rafraîchit, ce qui permet de faire des efforts dans l'étude de la Torah.

-> Le Imré Emet (Béréchit 5677) explique que ce n'est pas seulement le repos physique qui est loué ici.
Le sommeil est le symbole de tout échec spirituel. Tout comme le sommeil est un état d'inactivité physique, on est spirituellement "endormi" lorsqu'on ne s'engage pas activement dans notre croissance personnelle ou, pire encore, lorsqu'on s'engage activement dans une régression personnelle.
Cependant, tout comme la passivité temporaire du repos peut être un catalyseur pour un accomplissement physique ultérieur plus énergique, de même, un échec spirituel, s'il est utilisé correctement, peut servir d'incitation pour une plus grande croissance.
Une métaphore à cet égard consisterait à faire un nœud entre les deux extrémités d'une corde cassée. C'est seulement parce que la corde n'a pas réussi à rester entière qu'elle est maintenant plus fermement reliée.

Cette idée trouve sa source dans le concept halakhique de "yérida létsoré'h aliya" (voir Makot 7b), une descente (spirituelle) dans le but d'une remontée. Certaines halakha dépendent du fait qu'un individu monte à une hauteur supérieure ou descend à une hauteur inférieure.
La règle est que si l'on descend dans le but d'une ascension ultérieure, l'acte de descente est légalement considéré non pas tel qu'il apparaît extérieurement, mais comme une ascension en soi.
Comme nous le voyons dans le midrach (ci-dessus), ce qui est vrai dans le domaine halakhique l'est aussi dans le domaine intérieur. L'échec personnel d'une personne peut être valorisé s'il est utilisé comme un moyen de parvenir à un plus grand accomplissement.

C'est ce à quoi fait allusion une strophe de le chant de Shabbath "Ma Yédidout" : "ilou'hakh téé béna'hat ... véanéchama méchouba'hat" (votre marche doit être tranquille ... et le sommeil [le jour du sabbat] est digne de louange), qui peut être interprétée comme affirmant que lorsque la vie d'une personne est orientée vers la spiritualité, même son sommeil, c'est-à-dire ses échecs, est méritoire, car, lorsqu'il est rectifié, il peut nous propulser vers des sommets encore plus élevés.

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-> Nos Sages (comme rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 22:11) parlent de "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [finalement davantage] ).
A postériori, nous devons appréhender positivement une faute qui a déjà été faite (un moment où l'on s'est "endormi" spirituellement, préférant la matérialité, nos désirs), afin de s'encourager le plus possible pour aller de l'avant, encore plus fort, avec plein d'ambitions spirituelles.

-> Cela est à mettre en lien avec le commentaire du Séfer 'Hassidim (155) :
"D. examina tout ce qu'il avait fait c'était très bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "très bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi? Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie."

=> méod méod = notre yétser ara qui est un anesthésiste spirituelle, nous entraînant dans des sommeils, qu'on doit utiliser comme tremplin vers de plus grandes hauteurs, et non pas comme une raison d'être triste, de désespérer, de se démotiver spirituellement parlant.
[à priori, on doit tout faire pour éviter de s'endormir (fauter), mais à postériori, n'étant pas des anges, il faut faire téchouva et aller de l'avant en étant plus fort qu'avant. ]

Nos prières = apporter en sacrifice notre âme à Hachem

+ Nos prières = apporter en sacrifice notre âme à Hachem :

"Et Hével apporta lui aussi des premiers-nés de ses moutons, et des meilleurs. Hachem se tourna vers Hével et vers son offrande" (Béréchit 4,4)

-> Lorsqu'elle décrit comment Hével a suivi l'exemple de son frère Kayin et apporté des korbanot, des offrandes, à Hachem, la Torah utilise la syntaxe inhabituelle de "Et Hével a apporté lui aussi" (véHével évi gam ou). Pourquoi les mots "lui aussi" (gam ou) sont-ils insérés après "et Hevel apporta", au lieu de dire : "et Hével aussi apporta" (végam Hével évi)?

-> Le Imré Emet (Béréchit 5674) cite son père, le Sfat Emet, qui explique que cette anomalie permet de lire le texte comme s'il disait : "Et Hével s'apporta aussi". En d'autres termes, l'essence des korbanot dans le judaïsme n'est pas le simple fait de tuer un animal devant D., car Il n'a pas besoin de telles choses.
Les korbanot sont plutôt destinés à servir de véhicule pour notre assujettissement intérieur devant Hachem. C'est cette expérience profondément personnelle que Hével a vécue lors de l'offrande, sacrifiant figurativement son ego en même temps que les animaux.
C'est cette distinction entre l'acte creux de Kayin et l'acte significatif de Hével qui a incité Hachem à ne répondre qu'à ce dernier. C'est pourquoi il est dit que Hachem s'est tourné vers Hével et son offrande, l'accent étant mis sur Hével en tant que personne.
[il a offert à Hachem le sacrifice (mouton), ainsi que "gam ou" (lui aussi), son intériorité. ]

Bien que nous n'ayons pas le privilège d'apporter des korbanot aujourd'hui, le même concept s'applique à son substitut, la prière. [on y sacrifie notre cœur à Hachem, en mettant toute notre intention, tous nos espoirs en Lui. ]
Se contenter de prononcer les mots de la prière et d'en faire le tour, c'est passer à côté de l'essentiel. La formalité du service doit servir de cadre à une connexion personnelle avec Hachem, en soumettant notre volonté à la sienne. [ex: nos Sages ont établi le texte de la prière par esprit saint, sachant les mots qui sont les plus à même d'offrir notre coeur avec Hachem, mais c'est à nous de faire l'effort d'y mettre de la vie, de faire que cela n'est pas qu'un simple acte externe (remuer les lèvres), mais plutôt interne (remuer son coeur, son âme). ]
Comme 'Hanna l'a décrit dans sa prière fondatrice : "Et j'ai répandu mon âme devant Hachem" (I Shmouel 1,15).

Se souvenir de ses mérites en cas de danger

+ Se souvenir de ses mérites en cas de danger :

"Je suis trop petit (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

-> Selon le Tana déBé Eliyahou : "Katon'ti, je suis trop petit, se réfère à une petite chose, et une petite chose signifie la tsédaka".

-> Le 'Hida (séfer 'Homat Anakh) cite le mékoubal rav Yéhouda 'Havilaï qui explique cela en citant les mots du Arizal selon lesquels, dans les moments difficiles, il faut se souvenir de ses mérites.
C'est pourquoi, lorsque Yaakov fut confronté à une période difficile, il se souvint qu'il avait donné son argent à la tsédaka. Il a dit qu'il était devenu plus petit, c'est-à-dire que ses biens avaient diminué, "grâce à toute cette bonté", c'est-à-dire grâce à toute la tsédaka qu'il avait donnée.
Il a prié pour que le mérite de la bonté qu'il avait manifestée en donnant son argent à la tsédaka lui permette d'être sauvé du danger.

Le 'Hida ajoute que nous pouvons en tirer la leçon suivante :
bien qu'on doive mentionner ses mérites dans les moments difficiles, on ne doit le faire que de manière cachée. On doit seulement faire allusion aux bonnes choses qu'on a pu faire, mais on ne doit pas en parler ouvertement. En effet, si on parlait explicitement de nos bonnes actions, les anges Accusateurs s'opposeraient à nous et souligneraient les défauts de nos mitsvot, et peut-être les choses inappropriées qu'on a faites.
Par conséquent, on ne doit que faire allusion à nos mitsvot et savoir qu'Hachem est conscient de toutes nos bonnes actions (et de la moindre de nos pensées).

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+ La tsédaka mène à l'humilité :

-> Le rav Mordé'hele de Nadvorna (séfer Maamar Mordé'haï) explique que la tsédaka et la bonté ('hessed) conduisent à l'humilité. Si quelqu'un fait beaucoup de charité et accomplit de nombreux actes de bonté, il en viendra à être modeste et humble.
On peut donc en déduire que Yaakov disait qu'il était devenu petit (dans le sens de humble) grâce à tout le 'hessed qu'il avait fait.

"Hachem planta un jardin dans l'Eden, à l'est, et y plaça l'homme qu'Il avait formé" (Béréchit 2,8)

-> Après la création d'Adam et du Gan Eden (jardin d'Eden), Hachem a "placé" Adam dans le jardin.
Le midrach (Béréchit rabba 15,4) discerne dans ce langage qu'il fallait convaincre Adam d'entrer dans le jardin.
Pourquoi en est-il ainsi? Ne pouvait-on pas faire confiance à Hachem qu'il était dans l'intérêt d'Adam d'être dans le jardin?
Le Sifté Tsaddik répond qu'Adam a senti que son séjour dans le jardin serait de courte durée et se terminerait par une expulsion désastreuse et déshonorante. C'est pourquoi il avait besoin d'être encouragé à y entrer.

Si le séjour d'Adam au gan Eden devait lui être préjudiciable, pourquoi un D. bienveillant l'y a-t-il envoyé en premier lieu?

Bien que ce premier séjour au gan Eden ait été temporaire, il a fourni le potentiel pour un futur retour permanent de l'homme. Maintenant que l'homme a fait l'expérience de la spiritualité supérieure qui lui est destinée, il possède la capacité de la gagner à nouveau par ses propres efforts. En effet, son existence dans ce monde n'est qu'une longue tentative pour gagner sa réintégration (au gan Eden, par nos efforts de notre vivant dans ce monde).
Ce concept est similaire à celui d'un fœtus à qui un ange enseigne l'intégralité de la Torah dans le ventre de sa mère, mais qui l'oublie à la naissance. Cela est stocké dans l'âme, ce qui lui permet d'y accéder par sa propre étude intensive au cours de sa vie.

=> Bien que l'homme ait été chassé du gan Eden, il y reste attaché, tirant de son expérience sa capacité à y retourner. C'est pourquoi, dans les moments de grand accomplissement spirituel, une personne peut faire l'expérience d'une conscience supérieure. Son âme puise dans le "parfum" restant du gan Eden, vestige du temps qu'il y a passé il y a des millénaires.
[Sifté Tsaddik - ot 37]

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-> D'autres manifestations du lien latent de l'homme avec le gan Eden peuvent être le fait que quelques êtres humains privilégiés ont réussi à y entrer vivants (par exemple, Kétoubot 77b) et les cas occasionnels d'un arôme céleste (réa'h gan Eden) mentionnés par nos Sages (ex: midrach Béréchit rabba 65,22).

Le machia'h ne viendra pas avant la disparition de la jalousie.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

La tristesse perturbe l'accomplissement des commandements, l'étude de la Torah et la ferveur dans la prière. Elle annihile toute bonne volonté dans le service divin et ouvre la porte au mauvais penchant, qui pourra alors s'en prendre même à un Juste (tsadik), en lui montrant que sa fidélité à Hachem ne le préserve pas des malheurs ou en profitant de sa grande humilité pour le persuader qu'il n'est pas digne de servir le Très-Haut (Hachem).

La pratique dans la joie resserre au contraire les sentiments d'amour et stimule l'envie de s'attacher à Lui.

[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

Recevoir la Torah grâce à l’unité

+ Recevoir la Torah grâce à l'unité :

 "Il dit : "Je cherche mes frères" (et a'haï ano'hi mévakech) " (Vayéchev 37,16)

-> Le rabbin de Radomsk (séfer 'Hessed lé'Avraham) explique que ce verset nous enseigne l'importance de l'unité.
La Torah nous a été donnée pour que le peuple juif soit une nation unie, comme un seul homme avec un seul cœur.
C'est ce que suggèrent les mots "et a'haï ano'hi mévakech" (je cherche mes frères).
Le mot "ét" est utilisé pour signifier "im" (avec). Ainsi, le verset dit que l'on doit être "avec ses frères".
Lorsque des frères (tous les juifs étant 'frères' d'un Père, Hachem) sont ainsi réunis, ils peuvent "chercher Ano'hi". Ils peuvent recevoir la Torah, qui commence par le mot "Ano'hi".
[ainsi, plus il y a d'unité entre nous, plus nous méritons du Ciel de davantage connaître et être liés avec la Torah. ]

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-> Le séfer Kitvé RaMam cite le Divré Shmouel de Slonim, comme disant au nom du Yessod ha'Avoda de Slonim.
"Lorsque des frères sont ensemble, il est facile de trouver le 'Ano'hi Hachem Eloké'ha'.
Si des juifs s'assoient ensemble, ils peuvent facilement mériter de recevoir la Torah et de reconnaître la présence d'Hachem."

Yossef – la force de mettre Hachem au centre de notre vie

+ Yossef - la force de mettre Hachem au centre de notre vie :

 "Hachem était avec lui et tout ce qu'il faisait, Hachem le faisait réussir avec sa main" (Vayéchev 39,3)

-> Le midrach Tan'houma déclare : "Potiphar était un racha. Comment a-t-il pu voir qu'Hachem était avec Yossef? Cela signifie plutôt que le nom d'Hachem était constamment sur les lèvres de Yossef.
Il entrait pour le servir et murmurait : "Ribono Shel Olam. Je place ma confiance en Toi. Tu es mon soutien. Accorde-moi la grâce, la bonté et la compassion à Tes yeux, aux yeux de tous ceux qui me voient et aux yeux de mon maître Potiphar".
Potiphar lui dit : 'Qu'est-ce que tu chuchotes? Est-ce que tu me jettes des sorts?"
Yossef lui répondit : "Non. Je prie pour trouver grâce à tes yeux". C'est ainsi qu'il vit que le nom d'Hachem était avec lui."

-> Le Shomer Emounim (maamar Hachga'ha Pratit - chap.23) écrit que puisque Yossef a fait cela, Hachem lui a accordé le succès dans tout ce qu'il faisait.
Puisqu'il a demandé l'aide d'Hachem dans tout ce qu'il a fait et qu'il l'a remercié pour tout, Hachem lui a accordé le succès dans tout ce qu'il a faisait.

Le Shomer Emounim poursuit en disant que cette idée s'applique à chaque individu. Lorsque l'on parle constamment d'Hachem et qu'on Le remercie, on réussit dans tout ce qu'on entreprend.
Lorsqu'une personne se connecte à Hachem de cette manière, elle fait l'expérience d'un niveau plus élevé de hachga'ha pratit (voir l'intervention d'Hachem dans le monde).
Hachem lui rendra mesure pour mesure : puisqu'il fait d'Hachem une présence constante dans sa vie, Hachem sera constamment là pour lui.

Le Shomer Emounim ajoute qu'une telle personne peut même faire l'expérience d'une plus grande Providence Divine qu'un tsadik.
Le verset compare Hachem à une ombre (Téhilim 121,5). Tout comme une ombre fait toujours ce que fait la personne qui la projette, Hachem agit toujours envers une personne de la manière dont cette personne agit envers Lui. Si une personne se souvient toujours d'Hachem, Hachem se souviendra toujours d'elle.

C'est ce qui ressort également du verset (Téhilim 33,18), qui dit : "L'œil d'Hachem se porte sur ceux qui Le craignent et qui espèrent Sa bonté". Il n'est pas dit qu'Il regarde toujours les tsadikim, mais plutôt qu'Il observe toujours ceux qui placent leur espoir en Lui.
Le verset (Tehillim 14,2) dit également qu'Hachem regarde vers le bas pour voir qui Le cherche. Cela fait référence à ceux qui recherchent Sa présence dans tout ce qu'ils font.

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+ Considérer notre avodat Hachem comme l'essentiel :

-> Le séfer Divré Israël s'interroge sur la raison pour laquelle il est écrit : "Hachem le faisait réussir avec sa main (béyado)". Pourquoi ne dit-on pas simplement qu'Hachem lui a donné la réussite?

Il répond en citant la michna (Pirké Avot 2,2) qui dit : "Il est bon d'avoir de la Torah en même temps qu'un travail pour gagner sa vie".
Il faut utiliser ses mains pour travailler et sa bouche pour étudier la Torah. Si l'on agit ainsi, on verra le succès dans le travail de ses mains, comme il est dit : "Si tu manges le travail de tes mains, tu es digne d'éloges, et c'est bon pour toi" (Téhilim 128,2).
On doit travailler avec ses mains, mais sa bouche doit être utilisée pour la Torah et la prière, et cela doit être notre occupation principale.

Lorsqu'il est dit que Potiphar a vu que Yossef a réussi "avec sa main", cela signifie que tout le travail qu'il a effectué pour gagner sa vie a été fait uniquement avec ses mains, et non avec sa bouche.
Sa bouche était consacrée uniquement à la Torah et à la prière. Sa bouche était utilisée pour prononcer constamment le nom d'Hachem. Lorsqu'il vit cela, il sut qu'Hachem était avec lui.

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+ Plus on court après la matérialité, plus elle nous fuit :

-> "Hachem le faisait réussir avec sa main" = certes il faut faire la hichtadlout qui est nécessaire, mais on doit agir simplement avec ses mains (notre parnassa est définie par Hachem, par nos actions nous ne faisons que payer notre taxe [tu travailleras à la sueur de ton front], dissimulant le miracle que tout vient de D.).
En précisant que les mains y sont impliquées, la Torah insiste qu'on doit laisser notre tête hors de l'eau, pour ne pas développer des idées que c'est grâce à nous qu'on a réussi, pour ne pas 'couler' dans la matérialité (en s'y investissant plus que nécessaire), ...

-> Outre le fait qu’une course effrénée après la subsistance ne sert à rien, elle est également mensongère, car cette hichtadlout superflue diminue l’abondance qui devait se déverser sur un homme.
Le Gaon de Vilna rapporte à ce sujet l’enseignement de la guemara (Erouvin 13b) : "Quiconque recherche la grandeur, la grandeur le fuit", et explique que la grandeur dont il s’agit ne se réfère pas seulement aux honneurs et à la gloire.
Mais, elle inclut également toute chose matérielle après laquelle l’homme court pour l’obtenir ; cette chose le fuira.
L’argent et les biens matériels, par exemple, lorsqu’il les poursuivra sans relâche, se déroberont à lui.

Une allusion à ce phénomène se trouve dans le mot כסף (kessef - l’argent) : si l’on considère les lettres qui, suivant l’ordre alphabétique, précèdent celles de ce mot (à savoir avant le כ le י ,avant le ף le ע ,et avant le ס le נ ,on obtient le mot : עני - ani - un pauvre).
Cela suggère que celui qui court après l’argent, l’argent le fuira et il restera "en arrière", c'est-à-dire pauvre.

La mesure du bien étant toujours supérieure à celle du mal, celui qui s’abstient de poursuivre la richesse (et on y parvient en étant convaincu que tout est décrété d’En-Haut et que rien ne sert de courir), alors, au contraire, l’argent le poursuivra et le rejoindra.

=> "Hachem le faisait réussir avec sa main" = Yossef n'a fait que le strict nécessaire (ex: sans utiliser sa tête pour élaborer des plans pour avoir un maximum de richesses de son maître très riche Potiphar), et c'est pour cela qu'Hachem la fait réussir.

Relier notre réussite à Hachem

+ Relier notre réussite à Hachem :

"Son maître vit que Hachem était avec lui et que tout ce qu'il faisait, Hachem le faisait réussir dans sa main" (Vayéchev 39,3)

-> Rachi dit qu'il a vu qu'Hachem était avec lui parce que "le nom d'Hachem était constamment dans sa bouche".

-> Le séfer Divré Israël se demande ce que Rachi ajoute avec ces mots. Le verset dit clairement que Potiphar a vu qu'Hachem était avec Yossef parce qu'Il lui a accordé le succès dans tout ce qu'il a fait. Pourquoi Rachi doit-il ajouter une autre explication?

Il répond en notant que la raison donnée dans le verset est difficile à comprendre. En quoi le fait que Yossef ait réussi prouve-t-il qu'Hachem était avec lui?
On peut constater que les réchaïm ont souvent du succès, comme l'indique : "Quand les réchaïm fleurissent comme l'herbe" (Téhilim 92,8).

Il répond à cette question en disant que Potiphar savait qu'Hachem était avec Yossef en observant sa réaction face à ses succès. Lorsque les choses allaient bien pour lui, il ne s'en attribuait pas le mérite. Il ne prétendait pas avoir réussi grâce à ses propres capacités et talents. Au contraire, il attribuait tout le mérite à Hachem.
Nous voyons qu'il a toujours agi de la sorte dans les paroles qu'il a dites à Pharaon : "La sagesse ne m'appartient pas, mais c'est Hachem qui répondra. Il mettra dans ma bouche une réponse qui apportera la paix à Pharaon" (cf. Mikets 41,16)

Ainsi, on peut comprendre les propos de Rachi ainsi : Potiphar a vu qu'Hachem était avec Yossef parce que chaque fois qu'il réussissait, le nom d'Hachem était constamment dans sa bouche. Il disait constamment que tous ses succès lui étaient envoyés par Hachem.

Quoiqu’il nous arrive dans la vie = tout est pour le bien

+ Quoiqu'il nous arrive dans la vie = tout est pour le bien :

"Le maître de Yossef le prit et le mit en prison... et il était là dans la prison" (Vayéchev 39,20)

-> Le séfer Beit Its'hak cite le rav Ména'hem Mendel de Vork qui demande pourquoi le verset se termine par "il était là dans la prison" (vayéhi cham bévét acho'ar). Qu'est-ce qui est ajouté par ces mots?

Il répond que lorsqu'il est dit "il était là" (vayéhi cham), l'intention est qu'il a accepté le fait qu'il était là avec amour et joie. Yossef a dit : "Si Hachem m'a mis ici, c'est que c'est bien!".
"Il était là" dans le sens où il a accepté que c'était l'endroit où il devait être.

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[combien de fois nous avons tendance à penser que si nous étions dans une autre situation, avec d'autres ressources, notre vie serait tellement meilleure. Mais il faut accepter la position actuelle, la mission et les outils, que nous donne Hachem, et agir joyeusement de notre mieux (conscient que tout vient de D.). ]

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+ Tout est pour le bien :

-> "Le maître de Yossef le prit et le mit dans la prison ... et il était là-bas dans la prison" (Vayéchev 39,20)

-> Le verset dit que Yossef a été jeté en prison. Il dit ensuite qu' "il était là-bas dans la prison".
Cette deuxième affirmation semble superflu, car nous savons déjà qu'il a été mis en prison.

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique que lorsque Hachem place une personne dans une situation qu'elle juge mauvaise, elle ne doit pas faire d'effort physique pour changer sa situation. Elle doit plutôt faire confiance à Hachem pour l'aider.
Si l'on a pleinement confiance en Lui, on est certain qu'Il nous aidera. Nous retrouvons ce concept chez Na'houm Ich Gamzou (Sanhedrin 109a). Peu importe ce qui lui arrivait, il disait : "Cela aussi est pour le mieux".

Lorsque le verset dit que Yossef "était là dans la prison", cela signifie qu'il est resté assis et n'a rien fait pour essayer de se libérer. Au contraire, il avait entièrement confiance en Hachem et acceptait que si Hachem l'avait placé là, c'était forcément pour son bien.