Aux délices de la Torah

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La descente en Egypte – Quelques enseignements

+++ La descente en Egypte - Quelques enseignements :

+ Une descente en Egypte

=> Pourquoi Hachem a-t-il décrété que les juifs soient exilés en Egypte?

-> Le Abarbanel donne plusieurs raisons à cela :
1°/ Avraham a été puni que ses enfants (sa descendance) soient esclaves en Egypte car il a enrôlé des sages en Torah pour l'aider dans la guerre contre les 4 rois (guémara Nédarim 32a) ;

2°/ Avraham a été puni pour avoir consenti à laisser les prisonniers de guerre en la possession du roi de Sodome. Avraham a ainsi raté l'opportunité de leur enseigner les voies d'Hachem et de les amener sous les ailes de la Présence Divine. (guémara Nédarim 32a)

3°/ Lorsque Hachem a promis à Avraham que ses enfants hériteront de la terre d'Israël, il a témoigné d'un manque de émouna totale, en demandant ensuite : "Hachem, comment saurai-je que J'en hériterai?" (Lé'h Lé'ha 15,8). Pour cela, il a été puni que ses descendants soient esclaves en Egypte.

Abarbanel demande : pourquoi est-ce que les descendants d'Avraham ont-ils été punis pour une faute que leur ancêtre Avraham a pu commettre?
Il répond que l'exil en Egypte ne doit pas être vu comme une punition mais plutôt comme une conséquence de la minuscule carence spirituelle qu'Avraham possédait et qu'il a transmis à sa descendance dans leur ADN spirituel.
L'exil égyptien était nécessaire pour nettoyer les juifs de ces défauts spirituels et les anoblir afin qu'ils soient des récipients méritants de la Torah et de la terre d'Israël.

[Rabbénou Efraïm (Vayikra 11,42) nous enseigne qu'à l'origine Hachem avait l'intention de faire le don de la Torah à l'époque de Avraham. En conséquence de son minuscule manque de confiance en Hachem (Lé'h Lé'ha 15,8), le don de la Torah a été repoussé jusqu'après la sortie d'Egypte.]

4°/ Avraham a témoigné un manque de émouna lorsqu'il a quitté la terre d'Israël et qu'il est descendu en Egypte au moment de la famine. [Ramban - Lé'h Lé'ha 12,10]
[le Ran conteste cela, puisque la descente d'Avraham en Egypte est comptée parmi les 10 épreuves d'Avraham, dont nos Sages disent que Avraham les a surmontées.]

5°/ L'exil en Egypte n'était pas une punition. Plutôt, c'était des "souffrances d'amour" (yissourim chel aava), afin de rendre les juifs méritants de recevoir la Torah. [rapporté au nom du Ran]
[Abarbanel questionne cette opinion en se basant sur le principe : "il n'y a pas de punition sans faute" (én yissourim bélo avon). Apparemment, Abarbanel souscrit à l'avis du Ramban que les "souffrances d'amour" ne sont amenées sur une personne uniquement à la suite d'une infraction mineure, par exemple une faute qui a été commise involontairement.]

6°/ La sorcellerie jouait un rôle important dans la culture égyptienne, et les juifs n'étaient pas à l'abri de ses charmes. L'exil égyptien était dans le but de démontrer la toute-puissance d'Hachem, le fait qu'il n'existe aucune force/pouvoir autre qu'Hachem.
[d'après le rav 'Hasdaei - un élève du Ran]

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-> Selon Abarbanel, l'exil égyptien était une punition des enfants de Yaakov pour avoir essayés de tuer leur frère Yossef, et pour l'avoir vendu en esclavage.
[Abarbanel ajoute que Yaakov était également coupable d'avoir montré du favoritisme à Yossef et d'avoir placé Yossef en danger en l'envoyant rejoindre ses frères pour surveiller le troupeau, bien qu'il était conscient que ses frères le détestaient.
Yossef était coupable involontairement de se vanter en rapportant ses rêves à ses frères.
Bien que Réouven ne soit pas présent au moment de la vente, il a également eu de la rancune envers Yossef, comme il l'admettra : "En vérité nous sommes punis à cause de notre frère; nous avons vu son désespoir lorsqu’il nous criait de grâce et nous sommes demeurés sourds" (Mikets 42,21).
Binyamin était complétement innocent de la vente de Yossef. Il a été puni avec eux en se basant sur le principe : "une minorité juste est punie parmi une majorité pécheresse".]

Abarbanel développe ensuite :
1°/ Puisque les frères ont vendu Yossef en tant qu'esclave en Egypte, leur descendance a également été esclave en Egypte.
2°/ puisqu'ils ont jeté Yossef dans le puits, il a été décrété que leurs enfants soient jetés dans le Nil.
3°/ la vente de Yossef est provenue en conséquence des frères qui regardaient le bétail de leur père.
De même, la motivation de leur descente en Egypte a été de trouver du pâturage pour le bétail.
["ils dirent à Pharaon : "Nous sommes venus émigrer dans ce pays, parce que le pâturage manque aux troupeaux de tes serviteurs" - Vayigach 47,4]
4°/ les frères ont trempé le vêtement de Yossef dans le sang de la chèvre/bouc, qui appartenait au bétail de la famille.
Comme expiation de cette faute, Hachem a ordonné que les juifs apporte le sacrifice de Pessa'h d'une chèvre/bouc ou d'un mouton.

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-> On a pu voir que lorsque Hachem a promis à Avraham que ses descendants hériteraient de la terre d'Israël, Avraham a demandé : "Hachem, comment saurai-je que J'en hériterai?" (Lé'h Lé'ha 15,8).
Puisque cette question témoignait d'un minuscule défaut dans la émouna quasi parfaite d'Avraham, Hachem a alors décrété que ses descendants allaient subir l'exil en Egypte.
Le Pirké déRabbi Elézer (48) rapporte les mots d'Hachem : "Par ta vie! Tu sauras sûrement que tes enfants seront des étrangers dans un pays qui n'est pas le leur".

=> Comment cette punition va-t-elle rectifier la faute d'Avraham?

Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.9) explique qu'en subissant l'exil égyptien et en étant témoins des énormes miracles de la sortie d'Egypte, les descendants d'Avraham ont atteint un niveau exceptionnel de émouna en Hachem, et une reconnaissance de Sa providence.
Cela a rectifié le subtile manque d'émouna témoigné dans la question d'Avraham, par lequel il a cherché un certain degré de confirmation de la promesse d'Hachem.

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=> Pourquoi Hachem a-t-il choisi l'Egypte, parmi tous les pays, comme terre sur laquelle les Bné Israël subiront leur exil?

-> Le rav Avigdor Miller est d'avis que l'Egypte avec toutes sa dépravation, était quand même la nation la plus spirituellement élevée de cette époque.
En effet, lorsque Avraham a séjourné en Egypte, il a réussi à leur transmettre une compréhension d'Hachem.
Pour cette raison, l'Egypte était le pays le plus adapté pour héberger le peuple juif dans l'exil avec le moins d'impact négatif.

-> D'autres commentateurs ne sont pas d'accord. Selon eux, l'Egypte était en réalité la nation spirituellement la basse de toutes. Hachem les a spécifiquement placé dans le plus sombre de tous les endroits, à la fois matériellement que spirituellement, afin d'affiner leur corps et leur âme, le plus possible.

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-> "Tu as fait sortir de l'Egypte, du milieu de ce creuset de fer" (Méla'him I 8,51)

=> Pourquoi l'exil en Egypte est-il appelé : "kour habarzel" (le creuset de fer)?

-> Rabbi Avigdor Miller explique que dans les temps anciens, le fer était un métal très rare et très coûteux, et ainsi il n'était utilisé qu'en cas d'absolue nécessité.
La plupart des creusets étaient faits en céramique, à l'exception de ceux utilisés pour faire fondre l'or, puisque l'or requiert une température plus élevée pour être bien affiné.
Puisque les juifs sont considérés comme "l'or" d'Hachem, ils ont été mis à l'épreuve du "creuset de fer", afin qu'ils puissent émerger comme de l'or pur.

Rabbi Avigdor Miller énumère quelques avantages de cet intense processus de purification dans le "creuset de fer" de l'Egypte :
1°/ Avant le don de la Torah, aucun être humain n'a atteint le niveau spirituel suffisant pour être capable de participer à un sacrifice (korban).
En conséquence de l'exil en Egypte, le corps physique des juifs a été transformé en un autel pour Hachem, et ils ont pu manger un sacrifice dédié à Hachem (le korban Pessa'h).
C'est pourquoi la première mitsva qui a été donnée aux juifs avant de quitter l'Egypte a été de manger le korban Pessa'h.

2°/ Le "creuset de fer" de l'Egypte a purifié les juifs de toutes les saletés spirituelles.
Parce qu'ils étaient réduits en esclavage, les Bné Israël ont appris à être humbles et miséricordieux. Cela a affiné leur personnalité.
Ce n'est que par le biais de leurs souffrances en Egypte, qu'ils ont pu devenir méritants de devenir la nation choisie par Hachem et être capable de recevoir la Torah.

3°/ En raison de leur peur constante de leurs contremaîtres égyptiens, ils étaient forcés à avoir à tout moment un comportement exemplaire dans tous les aspects de leur conduite.

4°/ Avant de descendre en Egypte, les descendants de Yaakov n'étaient qualifiés qu'en tant que bergers.
Suite au fait d'être esclaves en Egypte, ils ont maîtrisé tous les types de métiers, ce qui leur a permis de construire le Michkan.

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+ Le lien entre Lavan & l'Egypte :

-> Il est écrit dans la Haggada : " L'araméen (Lavan) désira détruire mon père ; et il descendit en Égypte".

=> Quel est le lien entre ces 2 événements?

-> Le 'Hatam Sofer (guémara Guitin 17a) enseigne :
Les enfants de Yaakov auraient pu accomplir la nécessité de l'exil en résidant dans la maison de Lavan pendant 210 années. Cependant, Hachem savait que puisque Lavan était plus mauvais (racha) que Pharaon, il tenterait de détruire la nation toute entière.
C'est pourquoi, dans Sa bonté, Hachem a fait en sorte qu'ils descendent en Egypte, où leur persécution serait moins sévère.

-> Rabbi Eliézer Waldenberg (Tsits Eliézer 17,24) explique :
Nos Sages (Targoum Yonathan ben Ouziel - Mattot 31,8) disent que Bil'am était en réalité Lavan.
Lorsque les efforts de Lavan pour déraciner la maison de Yaakov se sont avérés inutiles, il les a suivis en Egypte et il a conseillé Pharaon de détruire tous les juifs.
C'est pourquoi ce passage de la Haggada se lit ainsi : "L'Araméen [Lavan] désira détruire mon père. [Lorsque cela s'est avéré un échec, ] il [Lavan] descendit en Égypte [pour détruire les juifs].
Lavan a essayé [de persuader Pharaon] de tuer tous les juifs, mais Pharaon [n'a suivi son conseil que dans la mesure où ] il détruit les mâles".

-> Selon le Ritva, c'est pour démontrer à quel point nos Patriarches ont pu éprouver des difficultés sans relâche au cours de leur vie, comme accomplissement du décret de Brit ben haBétarim.

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+ Le territoire de Gochen :

=> Pourquoi Yossef a-t-il choisi la terre de Gochen comme lieu pour établir la famille de Yaakov au moment de leur descente en Egypte?

-> Selon le Ramban (Vayigach 45,10), Yossef savait que Yaakov ne voudrait pas que sa famille vive à proximité du palais royal, ainsi il les a installés dans la banlieue de Gochen.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (26), lorsque Pharaon a enlevé Sarah, il lui a donné la ville de Gochen comme un cadeau pour sa grande affection pour elle.
Les Baalé Zékénim miBaalé haTossafot (Vayigach 46,29) ajoute que c'est pour cela que lorsque les enfants de Yaakov sont arrivés en Egypte, ils ont choisi la ville de Gochen pour leur résidence, sachant que les égyptiens ne protesteraient pas de ce choix de localisation.

-> Le midrach (cité dans Kaftor vaFérach - chap.11) affirme que la terre de Gochen a le statut de la terre d'Israël, et que c'est pour cette raison que Hachem a fait en sorte que les descendants de Yaakov vivent à Gochen pendant leur exil en Egypte.
Si les juifs auraient choisi de ne rester qu'en terre de Gochen, et se consacrer totalement à des activités spirituelles, les égyptiens auraient été incapables de les soumettre à l'esclavage.
Comme la Torah le rapporte, l'esclavage n'a commencé que lorsque les juifs ont quitté les limites de Gochen afin d'être pleinement intégrés dans la société égyptienne.
[ "ils remplissaient la contrée. Un roi nouveau s'éleva sur l'Égypte, lequel n'avait point connu Yossef" - Chémot 1,7-8]

Hachem a dit à Avraham à la Brit ben haBétarim, que : "Sache-le bien, ta descendance sera étrangère sur une terre qui ne sera pas la sienne, où elle sera asservie et opprimée" (Lé'h Lé'ha 15,13).
Les termes : "sur une terre qui ne sera pas la sienne" (béérets lo lahem) en apparence superflus, nous apprennent que la servitude ne commencera qu'à partir du moment où ils quitteront Gochen, qui est en fait leur propre terre d'Israël, et qu'ils empiètent sur le territoire d'Egypte, une terre qui n'est pas leur.
[Maharil Diskin al haTorah - Lé'h Lé'ha 15,13]

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+ L'exemption religieuse :

-> La tribu de Lévi n'était pas soumise à l'esclavage en Egypte (midrach Chémot rabba 5,16 ; Rachi Chémot 5,4).
=> Pourquoi le racha Pharaon a-t-il fait une chose aussi incompréhensible que de libérer totalement une tribu toute entière d'Israël de l'esclavage?

1°/ Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Vayigach 47,27) enseigne :
En tant que vice-roi d'Egypte, Yossef a institué que les prêtes recevraient une allocation de Pharaon et seraient exemptés de payer des impôts. Cela a ancré dans la culture égyptienne que l'on doit accorder des privilèges particuliers aux responsables religieux.
Il en a résulté que Pharaon a reconnu la tribu de Lévi comme une caste de prêtes, et il les a ainsi exemptés de l'esclavage auquel il a soumis les autres tribus.

2°/ Le rav Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan - Vaéra) explique que Pharaon a été informé par les astrologues que le sauveur d'Israël était destiné à provenir de la tribu de Lévi. Pharaon a bien compris que c'est uniquement une personne qui a pu souffrir ensemble avec ses frères juifs qui peut mériter de devenir leur dirigeant.
En dispensant la tribu de Lévi de l'esclavage, Pharaon pensait qu'il pourrait ainsi faire obstacle à la délivrance du peuple juif.
["[Moché] fut témoin de leurs souffrances" (Chémot 2,11), Rachi commente : Il s’appliqua de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux. ]

3°/ Le Maharal (Gour Aryé 5,4) enseigne :
Pharaon était conscient que la prophétie d'Hachem était que les descendants d'Avraham soient esclaves sur une terre étrangère, mais finalement la nation qui les aura persécutés sera elle-même punie.
Il a bêtement pensé qu'il pouvait échapper à la punition Divine s'il dispensait une tribu de l'esclavage.
Il a choisi la tribu de Lévi, puisqu'elle était la plus élevée spirituellement de toutes les tribus.

Le Maharal développe l'idée que Pharaon pensait avoir trouvé un "vide juridique" dans la prophétie Divine prédisant à un malheur final (pour avoir fait du mal à outrance au peuple juif).
Dans la Brit ben Habétarim (l'alliance entre Hachem et Avraham), il est écrit : "Sache-le bien, ta descendance sera étrangère sur une terre qui ne sera pas la sienne, où elle sera asservie et opprimée ... mais à son tour, la nation qu'ils serviront Je la jugerai" (Lé'h Lé'ha 15,13-14).
Ainsi, puisque les égyptiens ne rempliraient pas la première partie de la prophétie Divine, puisqu'ils ne vont pas réduire à l'esclavage l'intégralité de la descendance d'Avraham (Pharaon en ayant épargné la tribu de Lévi), la partie suivante de la prophétie, qui rapporte la punition destinée à la nation qui les asservira, sera également non réalisée.
Pharaon s'est trompé en considérant la tribu de Lévi comme une partie de la descendance d'Avraham, alors qu'en réalité ils étaient considéraient comme "la portion d'Hachem" et ils n'ont jamais été destinés à être soumis à l'esclavage.
[le rav Binyamin Wurzburger explique que "la descendance d'Avraham" renvoie uniquement aux tribus qui partagent le minuscule manquement de émouna d'Avraham (voir guémara Nédarim 32a), et elles devaient subir un processus de purification par l'exil égyptien. ]

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+ Le rôle central de la tribu d'Efraïm :

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.48) rapporte que les Bné Israël vivaient en toute sécurité en Egypte jusqu'à ce que Yagnoum, de la tribu d'Efraïm, a faussement prophétisé que Hachem lui a ordonné de faire sortir les juifs d'Egypte.
Les membres de la tribu d'Efraïm, qui sont des descendants de Yossef, se sont vantés de leur ascendance royale et d'être de bons guerriers, et ils ont quitté de force l'Egypte avec leur famille.
Les égyptiens les ont poursuivit et les ont tués, et c'est après cela qu'ils ont commencé à réduire à l'esclave tous les juifs.

Le Pirké déRabbi Eliézer rapporte ensuite que pendant la période de l'esclavage, les hommes, les femmes et les enfants ont été forcés de piétiner la paille pour en faire des briques, et du sang coulait de leurs pieds se mélangeant avec le ciment.
Il y avait une certaine femme enceinte nommée Ra'hél, de la tribu d'Efraïm, qui a perdu son fœtus à la suite d'avoir piétinée la paille, et il s'est mélangé avec le ciment pour former une brique.
Elle a crié d'angoisse à Hachem, et l'ange Mikhaël a pris cette brique et l'a amenée devant le Trône de Gloire d'Hachem.
Cela s'est produit la nuit du 15 Nissan, et à ce moment Hachem a ordonné que tous les premiers-nés égyptiens soient tués au même moment l'année suivante.

-> Le Radal explique le lien entre ces 2 événements.
De même que les membres de la tribus d'Efraïm ont commencé les persécutions de l'exil égyptien, de même la délivrance a commencé en conséquence d'une femme de la tribu d'Efraïm.

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+ Le "brillant" plan de Pharaon :

-> Pharaon a dit à ses compatriotes : "Agissons avec sagesse contre lui (le peuple juif) afin qu'ils ne deviennent pas nombreux" (Chémot 1,10-11), et il a décidé de les rendre esclaves.
=> Qu'est-ce qui était si brillant à propos du plan de Pharaon ("avec sagesse")? N'y avait-il pas des solutions plus simples pour limiter l'augmentation de la population juive?

Le rav Yonathan Eibschutz (rapporté dans le Maayané ha'Haïm 2) répond que Pharaon avait peur que les égyptiens deviennent si admiratif du comportement exemplaire des juifs, que cela entraînerait une conversion de masse parmi la population égyptienne.
[le rav Binyamin Wurzburger explique qu'ainsi "afin qu'ils ne deviennent pas nombreux" ne fait pas référence à l'augmentation naturelle des juifs, mais plutôt à l'augmentation de leur nombre en conséquence de la conversion de masse.]
Le plan astucieux de Pharaon était de rendre esclaves les juifs, car alors ils seraient une nation méprisable, opprimée, et ils ne seraient plus regardés avec admiration.
[qui aura comme ambition de devenir un "sale" esclave! ]

La veille de Pessa’h – Quelques enseignements

+ La veille de Pessa'h - Quelques enseignements :

1°/ Le jeûne des premiers-nés :

-> Selon le Rama (Ora'h 'Haïm 470,1), il est de coutume que les premiers-nés masculins jeûnent la veille de Pessa'h.

-> Certains commentateurs disent que c'est en souvenir de la nuit de Pessa'h durant laquelle tous les premiers-nés égyptiens ont été tués, tandis que les les premiers-nés juifs ont été épargnés.
Cette raison semble difficile, car non seulement les premiers-nés masculins ont été sauvés, mais également les féminins.
De plus, dans les maisons égyptiennes où il n'y avait pas de premier-né, Hachem a tué le membre le plus âgé de la famille.
=> Si c'est ainsi, pourquoi les premiers-nés féminins et les membres les plus âgés du foyer (peu importe qu'il ou elle soit premier-né) devraient également jeûner?

-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach répond que cette coutume que les premiers-nés masculins jeûnent la veille de Pessa'h, n'est pas liée à leur sauvetage miraculeux, mais elle provient du fait que spécialement en jour, ils sont accablés de chagrin et d'un profond sentiment de perte.

Initialement, les premiers-nés mâles étaient affectés pour accomplir le service dans le Temple.
Ils ont reçu ce rite sacré à la suite de la plaie des premiers-nés. En épargnant leur vie, Hachem les a sanctifiés pour qu'ils deviennent Ses serviteurs.
Cependant, à la suite du péché du Veau d'or, les premiers-nés ont perdu leur statut sanctifié, et le droit de réaliser le service du Temple a été transféré à Aharon et ses descendants.

Aucun autre jour de l'année ne souligne davantage la perte des premiers-nés que la veille de Pessa'h.
A l'époque du Temple, tous les juifs se rassemblaient à Jérusalem en ce jour afin d'apporter leur sacrifice Pessa'h au Temple, et ainsi pas moins de 600 000 offrandes étaient apportées en ce seul jour.
Tandis que les Cohanim s'immergeaient totalement dans le saint service de ce jour, les premiers-nés regardaient d'un air découragé, témoins de leurs propres yeux de l'étendue de leur perte.
A chaque offrande/sacrifice supplémentaire, leur angoisse et leur sentiment de perte s'intensifiaient davantage, puisqu'ils se rappelleraient comment le service du Temple pourrait être le leur s'ils n'avaient pas participé à la faute du Veau d'or.
=> Leur douleur était si importante la veille de Pessa'h, qu'ils n'arrivaient pas à manger ou à boire.
C'est comme cela qu'il arrivait que les premiers-nés jeûnaient la veille de Pessa'h.

[ainsi en l'absence du Temple les premiers-nés ne ressentent pas cette douleur, mais le jeûne la veille de Pessa'h doit nous relier à cela, et à espérer en la venue du machia'h avec laquelle les premiers-nés auront de nouveau une part dans le service du Temple.]

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-> Le Yaavets (Siddour Yaavets, Inyané Erev Pessa'h) écrit que pendant le jeûne des premiers-nés, les personnes pieuses jeûnent également.

=> Avant Pourim, il y a le jeûne d'Esther, et avant Pessa'h, il y a le jeûne des premiers-nés. Pourquoi jeûne-t-on tout particulièrement avant ces 2 fêtes?

-> Le Maguid Mécharim (p.74) explique :
il existe un ange céleste du "côté du mal", qui encourage les gens à boire et à s'amuser.
Ensuite, cet ange monte au Ciel et accuse ces personnes pour leur imprudence.
A Pourim et à Pessa'h, nous avons l'obligation de boire une quantité considérable de vin.
Le fait de jeûner avant Pourim et Pessa'h va affaiblir cet adversaire céleste, l'empêchant d'émettre des accusations contre nous.
Le fait de jeûner en ces jours, démontre que notre consommation de boissons pendant la fête n'est pas pour satisfaire nos désirs corporels, mais uniquement afin de servir notre Créateur.

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=> Il en résulte : on peut se poser la question suivante : est-ce qu'on doit faire un effort délibéré pour éviter de susciter la colère des anges et des démons lorsque l'on accomplit une mitsva?

-> Il y a plusieurs sources qui indiquent que c'est effectivement le cas :
1°/ nos Sages ont institué que la déclaration avec laquelle nous annulons le 'hamets avant Pessa'h (le Kol 'Hamira), doit être faite en araméen.
Le Séder Hayom (séder biour 'hamets) dit que la raison pour cela est que cette déclaration éveille les accusations d'anges contre les juifs pour avoir parlé de manière désobligeante du pain ("soient considérés comme inexistants et sans valeur, comme la poussière de la terre").
Puisque les créatures célestes ne comprennent pas l'araméen (cf. guémara Béra'hot 12b), ils ne peuvent pas comprendre ce qui est dit pendant l'annulation du 'hamets.

2°/ Le Shibolé haLéket (Pessa'h 218) dit que la raison pour laquelle "Ha La'hma anya" (l'ouverture de Maguid de la Haggada, où l'on convit à notre Séder tout celui qui a faim), est récité en araméen afin que les démons (mazikim) ne puissent pas comprendre notre invitation. En effet, sinon, ils viendraient et feraient des ravages à notre repas.

3°/ Le Ritva (Haggada Chel Pessa'h) rapporte une autre raison pour laquelle nous lisons le passage "Ha La'hma anya" en araméen, c'est afin d'empêcher les anges d'élever des accusations contre les juifs.
En effet, dans cette déclaration de "Ha La'hma anya", nous nous enorgueillissons de notre stricte observance des mitsvot, au point que nous affirmons plein de confiance que "l'année prochaine à Jérusalem".
Si les anges avaient la possibilité de comprendre notre déclaration, ils rappelleraient nos péchés et affirmeraient en retour que nous ne sommes pas méritants de la délivrance.
[ à ce sujet, voir également : https://todahm.com/2018/04/22/a-lahma-anya ]

-> Cependant, d'après d'autres opinions, on ne doit pas se préoccuper du mécontentement des créatures célestes lorsque l'on accomplit une mitsva.
Le principe directeur dans ce domaine est : "Celui qui observe les mitsvot ne connaîtra pas de mal" (chomer mitsva, lo yéda davar ra - Kohélét 8,5).
D'ailleurs, le midrach (Kohélet rabba chap.8) applique ce verset spécifiquement à la mitsva de se débarrasser du 'hamets avant Pessa'h.
Cela s'applique d'autant plus pendant la nuit de Pessa'h qui est appelée : "lél chimourim" (une nuit de protection), que la guémara interprète comme signifiant : "une nuit qui est gardée des esprits nuisibles".
[rabbi Binyamin - le frère du Shibolét haLéket ]

C'est pourquoi ces autorités apportent d'autres explications sur la nécessité de réciter ces textes en araméen :
1°/ puisque l'araméen était le dialecte parlé à Bavél, les Sages babyloniens ont institué que ces déclarations soient récitées dans la langue que tout le monde comprend. [Shibolé haLéket]
Les Sages qui vivaient en Israël ont en effet formulé une version en hébreu de l'annulation du 'hamets, puisque c'était la langue couramment parlée à cet endroit.
[voir la guémara Yérouchalmi Pessa'him 2,2, qui rapporte une version en hébreu de l'annulation du 'hamets.
Le Shibolé haLéket dit qu'en réalité même les résidents de Jérusalem récitaient une version araméenne, puisque l'araméen est "une langue joyeuse".]

2°/ La matsa n'est pas seulement un signe de délivrance, mais elle rappelle également ce qui se passe lorsqu'on ne se débarrasse pas du 'hamets.
Il est écrit : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère (mé'oni - מֵעֹנִי)" (Eikha 1,3), et nos Sages (midrach Eikha rabba 1,28) commentent : ils sont allés en exil à cause du fait d'avoir mangés du 'hamets à Pessa'h ("oni" [misère] fait référence à "lé'hem oni", l'autre nom de la matsa).
Le "Ha La'hma anya" commence par la phrase : "voici le pain de misère" (ha la'hma anya). Nous lisons ce passage dans une langue étrangère (l'araméen) pour se rappeler que la raison de l'exil a été leur non vigilance à manger de la matsa et à avoir consommé du 'hamets à la place.

Rabbi Binyamin (dans le Shibolé haLéket - Pessa'h 218) donne cette explication, et ajoute que le restant du "Ha La'hma anya" continue sur ce même thème :
- "quiconque a faim qu'il vienne et mange" = nous assurons aux invités qu'ils peuvent se sentir à l'aise de manger chez nous, car nous mangeons uniquement de la matsa, et aucunement du 'hamets.
- "aujourd'hui nous sommes ici" = nous réalisons que la raison pour laquelle nous sommes en exil est parce que nous avons transgressé l'interdiction de manger du 'hamets à Pessa'h ;
- mais "l'année prochaine nous serons en terre d'Israël" = puisque nous ne transgressons plus la faute de manger du 'hamets à Pessa'h, nous sommes confiants que notre délivrance est imminente.

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2°/ La matsa la veille de Pessa'h :

-> On ne doit pas manger de matsa la veille de Pessa'h afin de pouvoir la manger avec appétit pendant le Séder.
Nos Sages (guémara Yérouchalmi Pessa'him 10,1) disent que celui qui mange de la matsa la veille de Pessa'h est comme celui qui se lie avec sa fiancée alors qu'elle est toujours dans la maison de son père.

=> Quelle est la comparaison entre ces 2 actions en apparence si différentes?

-> à un niveau simple, cette analogie a pour but de montrer comment une même action peut être un grande mitsva, mais peut aussi avoir des conséquences dévastatrices si en raison de notre désir effréné nous la réalisons prématurément.

-> Le Shibolé haLéket (208) ajoute une facette plus profonde à cette analogie.
Il doit y avoir 7 bénédictions (shéva bra'hot) que l'on récite avant qu'un mari et sa femme ne puissent vivre ensemble. D'une façon similaire, nous devons réciter 7 bénédictions au Séder avant d'avoir la permission de manger la matsa.
Il s'agit de :
1°/ haguéfen ;
2°/ mékadech Israël vé'azémanim (également dans le kidouch) ;
3°/ ché'hékhiyanou ;
4°/ haadama (pour Karpass) ;
5°/ acher guéalanou (à la fin de Maguid) ;
6°/ hamotsi ;
7°/ al akhilat matsa.
[la bénédiction de nédilat yadaïm n'est pas comptée car ce n'est pas une mitsva spécifique au Séder.
Le Lévouch (Ora'h 'Haïm 471) donne une autre façon de compter les 7 bénédictions avant de manger la matsa, mais l'idée reste la même.]

-> Selon le Ritva (guémara Pessa'him 50a), la matsa est comparable à une fiancée, puisque la matsa a été la première mitsva qui a été donnée à la fiancée d'Hachem, qui est le peuple juif, et ce à leur sortie d'Egypte.

"Le Cohen sortira en dehors du camp et verra que la plaie de la lèpre a guéri chez le lépreux" (Métsora 14,3)

-> Etant donné que tout dépend de ce que dit le Cohen, la Torah a ajouté une mise en garde particulière : "Observe avec un soin extrême et exécute les prescriptions relatives à la lèpre : tout ce que les Cohanim, descendants de Lévi, vous enseigneront d’après ce que Je leur ai prescrit, vous vous appliquerez à le faire" (Devarim 24, 8).
On tire de là une halakha : un lépreux qui enlève les signes de l’impureté devient pur, mais il transgresse l’interdiction de "observe ... les prescriptions relatives à la lèpre".

-> Le gaon Rabbi Mordekhaï Epstein dit : on peut en apprendre la gravité de la faute. D’après les lois concernant le lépreux, il doit être à l’écart en dehors du camp. C’est un décret très difficile à supporter, car on est séparé de sa famille et de ses proches, éloigné de ses amis et connaissances, isolé et solitaire. Cela en plus de la souffrance due aux plaies elles-mêmes.
Or il existe un moyen de sortir de cette solitude et de cette souffrance : il suffit d’arracher simplement les signes de l’impureté et de se purifier immédiatement!
C’est là son épreuve : va-t-il résister à la tentation et préférer souffrir dans une terrible solitude, pour une période indéterminée, peut-être même pour le restant de ses jours, pour ne pas enfreindre une interdiction de la Torah?
Car toutes les terribles souffrances qu’il endure à cause des plaies et de la solitude n’approchent pas de ce qu’il devrait souffrir dans le monde à venir s’il transgressait une interdiction.

"Voici ce qui est impur pour vous parmi les reptiles" (Chémini 11,29)

-> Certains commentateurs (comme le Maguid de Koznitz ) voient dans ce verset une allusion à un phénomène persistant jusqu'à nos jours : l'impureté des 8 reptiles recensés par la Torah se dit en hébreu : "toumat chmoné chératsim". Le mot "chératsim" (les reptiles) peut être décomposé en l'expression : "ché ratsim" (qui courent), évoquant ainsi la course effrénée de ceux qui investissent des efforts démesurés dans toutes leurs entreprises, que ce soit dans la recherche de leur subsistance, dans la poursuite d'une personne bien placée ou du Chadkhan (entremetteur matrimonial) tant prisé, ...

Cette attitude traduit en réalité un manque de foi et de confiance en D.
Lorsqu'un homme est convaincu que Hachem subvient aux besoins de chacun, il devient serein.
De toute façon, Hachem dirige tout selon Sa Volonté. Ainsi est-il inutile de courir puisqu'il n'obtiendra pas ce qui ne lui a pas été octroyé par le Ciel. A quoi bon, dès lors, s'évertuer en vain?
En plaçant sa confiance en Hachem, il retrouvera sa tranquillité d'esprit. La joie l'envahira en permanence, pour son plus grand bien et celui de ceux qui l'entourent.

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[ certes il faut faire le strict nécessaire selon la hichtadlout, mais toute poursuite excessive provient d'un manque de confiance en D., car rien ne pourra modifier le décret Divin.
Ainsi, plutôt s'investir davantage dans la prière, les bonnes actions, la Torah, qui génèrent des flux de bénédictions sur nous et sur tous les juifs! ]

"Et le Cohen verra la lèpre sur la peau et un poil aura blanchi ... Le Cohen le verra et le déclarera impur" (Tazria 13, 3)

-> A priori, on est en droit de s’interroger : dans toute la Torah, le blanc vient toujours faire allusion à ce qu’il y a de plus pur, comme il est écrit : "Si vos fautes sont écarlates, elles blanchiront comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
[A Yom Kippour, on attachait même un morceau de laine rouge sur les cornes du bouc expiatoire et sur le coin de l’autel et tous attendaient avec impatience qu’il blanchisse car tel était le signe que toutes leurs fautes étaient pardonnées.]

=> Dès lors, pour quelle raison un cheveu blanc constitue-t-il ici un signe d’impureté de la lèpre?

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
En fait, la Torah nous enseigne ici une notion de morale primordiale : même si toutes les actions d’un homme sont ‘blanches’, saintes et pures et qu’il accomplit la Volonté Divine, mais qu’en s’abstenant de tenir sa langue et en prononçant des propos médisants, il en vient à causer un préjudice à autrui et à lui faire de la peine, alors tout ce ‘blanc’ qu’il possède se transforme en signe d’impureté.
Car le propre de l’homme est justement de reconnaître qu’Hachem a créé une multitude d’âmes ayant chacune des besoins particuliers et qu’il incombe à chacun de se préoccuper également des autres.

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-> On raconte que le Imré Emet était une fois assis à un repas de noces et qu’un des convives lui posa la question suivante :
Nos Sages (guémara Moèd Katan 7b) enseignent : "Certains jours, on vérifie la lèpre et certains jours, on ne la vérifie pas."
De là, on apprend qu’on laisse 7 jours à un jeune marié qui se verrait frappé de la lèpre pendant la période de ses noces ainsi qu’à ses vêtements (on ne statue pas sur la tache de lèpre qui serait apparue sur lui et sur ses vêtements afin de ne pas les déclarer impurs).
=> Comment peut-il se produire qu’une tâche de lèpre apparaisse chez un jeune marié pendant les 7 jours de noces? Nos Sages n’ont-ils pas enseigné (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3) : "On pardonne toutes ses fautes au jeune marié" ?
Par conséquent, comment pourrait-il être encore coupable de médisance (qui provoque la lèpre)?"

Le Imré Emet répondit :
"Néanmoins, le jour du mariage ne peut être supérieur à Yom Kippour.
Et si au sujet de ce saint et grand jour, on enseigne (guémara Yoma 85b) : "Yom Kippour n’efface pas les fautes commises envers autrui tant que l’on n’a pas obtenu le pardon de l’offensé", alors, à plus forte raison, le jour des noces n’efface-t-il que les fautes commises envers D.
Et si le jeune marié a prononcé des paroles médisantes sur quelqu’un, Hachem lui en impute la faute et celle-ci ne lui sera pardonnée qu’après avoir obtenu le pardon de la personne qu’il a dénigrée".

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La mesure de bien est toujours plus grande que celle de mal, et si nous constatons que parler en mal d’un juif est si grave, combien davantage est louable celui qui met un frein à sa langue.
Chaque instant où il se retient de parler en mal de son prochain, de lui répondre par des paroles acerbes alors qu’il a subi un affront, qui lui pardonne facilement et s’abstient de l’humilier en retour lui fait mériter des bénédictions sans limites.

-> Le Beit Aharon fait remarquer que l’on dit dans la prière : "qui ressuscite les morts par sa parole" (dans le rituel ashkénaze).
Cette expression concerne également l’homme qui possède la force ressusciter les morts par ce qu’il dit.
En effet, il arrive qu’une personne se sente comme morte spirituellement et rongée par l’amertume, jusqu’à ce qu’un ami vienne et lui dise un mot gentil qui lui redonne littéralement goût à la vie.

La proximité d’Hachem au temps de notre éloignement

+ La proximité d'Hachem au temps de notre éloignement :

-> "Si je monte au Ciel Tu es là-bas et si je descends dans le Chéol (partie basse de l'enfer) Te voici" (Téhilim 139,8)

-> Selon le 'Hibat haAvoda, ce verset nous enseigne à quel point la Providence Divine réside sur ceux qui se trouvent dans les situations les plus misérables, que ce soit dans le domaine spirituel ou matériel.
Le terme "là-bas" employé dans le verset évoque en effet l’éloignement (lorsque l’on veut exprimer qu’une chose se trouve loin de soi, on dit qu’elle est là-bas).
A l’inverse, l’expression "Te voici" suggère la proximité (comme une personne qui désigne du doigt en disant ‘le voici’).

Le roi David déclare :
- "Si je monte au Ciel" = lorsque je me trouve au sommet de la réussite, que tout me sourit ; à cet instant : "Tu es là-bas" = Tu veilles sur moi par pitié sans proximité particulière.
Par contre, lorsque "je descends dans le Chéol" (à D. ne plaise), "Te voici", car Hachem est proche des cœurs contrits et Il se trouve tout près d’eux comme un Père est proche de son fils.
[d'une certaine façon, c'est semblable à un parent qui a beau aimer autant ses enfants, mais lorsque l'un d'entre eux traverse un moment difficile, il va davantage penser à lui, être plus proche de lui ... ]

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-> "Mizmor Lé David, Hachem est mon berger, sur la belle verdure, Il me fera paître, sur les eaux tranquilles, Il me conduira ; Il me mènera tranquillement sur les droits sentiers. Même lorsque je vais dans la vallée à l'ombre de la mort, Tu es avec moi" (Téhilim 23,1-4)

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Ces versets débutent en désignant Hachem à la 3e personne et se terminent en Le désignant à la 2e (Tu es avec moi) afin d'exprimer que lorsque tout se déroule dans la tranquillité, du mieux possible, la Providence Divine se manifeste de manière cachée (suggérée par la 3e personne). Il est alors difficile de ressentir Sa Présence proche de soi.
Lorsqu'en revanche, "je vais dans la vallée à l'ombre de la mort", (à D. ne plaise) = lorsque les fondements du monde s'affaissent et que les épreuves surviennent, au même moment, Hachem se tient au-dessus de l'homme au point que ce dernier peut Lui parler à la 2e personne et Lui dire : "Tu es avec moi".

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-> b'h, voir également : Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

-> ainsi que : Etre malade = est-ce être abandonné par Hachem? : https://todahm.com/2020/09/21/etre-malade-est-ce-etre-abandonne-par-hachem

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-> "Lorsque vous viendrez dans la Terre de Canaan que Je vous donne en héritage et que J'enverrai une tache de lèpre dans une maison de la terre de votre héritage" (Métsora 14,34)

-> Rachi explique qu'il s'agit d'une promesse que la lèpre s'abattra sur eux, 'parce que les Emoréens dissimulèrent de l'or dans les murs de leurs maisons durant les 40 ans où les Bné Israël étaient dans le désert et grâce à la lèpre (sur les murs de la maison), ceux-ci les démontèrent maisons et le trouvèrent'.

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
La Torah est éternelle et cette promesse a été écrite pour toutes les générations. Elle vient nous apprendre qu’à chaque moment où il
semble à un homme "qu'une lèpre apparaît dans sa maison", sous la forme de problèmes de santé, d'argent (dommages ou difficultés financières), d’éducation des enfants, de préjudices entre voisins ou entre amis, de recherche d’un conjoint, de l’attente d'une naissance, ... chacun selon son appréciation personnelle, il ne s’agit que de marques de l'amour d'Hachem à son égard afin de l'amener à ce qui est réellement et pleinement bien pour lui.
Cette épreuve recèle un trésor constitué d'or et d'argent qui est pour le moment camouflé et invisible.
[...]

Tant que nous nous renforçons dans cette conviction profonde que notre Père Céleste se trouve réellement avec nous et qu'Il veille à notre bien-être. Il est certain que tout ce qu'Il fait est pour le bien.
Certes, notre compréhension est trop limitée pour en saisir les nuances. Néanmoins, nous devons savoir que l'épaisseur des ténèbres est un signe tangible du bien immense qui doit germer exclusivement des difficultés et des mauvaises périodes.

+ L'événement de la libération d'Egypte pendant le mois de Nissan n'est pas une coïncidence.
Selon Rabbi Yéhochoua (guémara Roch Hachana 11a), de même qu'en Nissan s'est déroulée la guéoula d'Egypte, de même dans le futur c'est en Nissan qu'aura lieu la guéoula finale.
Ainsi, le mois de Nissan est le mois de la guéoula.

Cependant, la notion de guéoula ne fait pas uniquement allusion au fait d'acquérir une liberté physique, mais également à une guéoula juive spirituelle et à la capacité de se libérer de l'emprise du yétser ara.
Puisque Nissan est le 1er mois de l'année, cela donne à chacun l'opportunité de se renforcer et de renouveler sa relation avec Hachem et la Torah.
[Rabbi 'Haïm Stein - roch yéchiva de Telshe]

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-> Le midrach (Chémot rabba 15) enseigne : "Lorsque Hachem a choisi Son monde, Il y fixa des raché ‘hodachim (têtes de mois) et des années ; et lorsqu’Il choisit Yaakov et ses enfants, Il y fixa le roch ‘hodech de la Délivrance dans lequel (au cours du mois) Israël a été délivré d’Egypte et dans laquelle plus tard il sera délivré, comme il est dit : ‘Comme aux jours où tu sortis d’Egypte, Je lui ferai voir des merveilles’ (Mi'ha 7,15)".

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-> b'h, voir également : le mois de Nissan - fêter l'inauguration du 3e Temple : https://todahm.com/2022/05/18/le-mois-de-nissan-feter-linauguration-du-3e-temple

Les bénédictions

Rav 'Hana dit : de la même manière dont nous Le bénissons, Hachem nous bénit.
[midrach Yélamdénou - Yalkout Talmud Torah - Pin'has]

[plus nous prononçons une bénédictions avec kavana, plus nous permettons à Hachem de nous bénir fortement.
En Le bénissant, nous déterminons l'intensité des flux de bénédictions que nous recevrons.]

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+ Les bénédictions :

-> Celui qui bénit Hachem avec joie et bienveillance, alors les bénédictions lui seront accordées avec joie et bienveillance.
C'est pourquoi, lorsque nous récitons une bénédiction, nous ne devons pas du tout être tristes, mais uniquement joyeux.
[Zohar - vol.2,18a]

-> Hachem prend énormément de plaisir de tout celui qui Le bénit.
Il désire la bénédiction de ceux qui réside dans le monde d'en-bas, car leurs bénédictions s'élèvent et illuminent la sainte Présence Divine (chékhina).
[Zohar - vol.3,271a]

-> Les bénédictions qu'on récite à Hachem, éveille un flux de bénédictions dans tous les mondes.
[Zohar - vol.3,271b]

-> Si quelqu'un est vigilant pour réciter les bénédictions, sa richesse et ses possessions seront préservées, et elles prospéreront.
[Maté Moché - vol.2,351]

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-> "La plus grande des mitsvot et le plus puissant de tous les types de service Divin (avoda) sont les bénédictions"
[rav Yossef haYisraëli - Séfer mitsvot zmaniyot - p.504]

-> Les aliments et les boissons nourrissent le corps. En récitant les bénédictions, nous entraînons un flux de sainteté sur notre nourriture et sur notre boisson.
[Pélé Yoets - Béra'hot]

-> On doit manger et boire des aliments qui nous rendent joyeux, afin qu'il bénisse ensuite Hachem avec joie. Le fait de réciter les bénédiction avec joie et à haute voix est une ségoula pour la richesse, comme il est fait allusion dans le verset : "c'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit, et nos efforts n'y ajoutent rien" (Michlé 10,22).
['Hida - Nitsotsé Orot]

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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...

"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]

-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]

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-> Lorsqu'on prononce : "barou'h", nous devons avoir à l'esprit que Hachem est la source des bénédictions, et que la bonté et la bénédiction se répandent [uniquement] à partir d'Hachem dans tous les mondes, et dans notre propre âme (néfech, roua'h et néchama).
C'est pourquoi nos Sages affirment que celui qui récite une bénédiction est lui-même béni.
['Hessed laAlafim 5,3]

-> Chaque bénédiction commence par le mot : "barou'h" (ברך), dont la spécificité est d'avoir chaque lettre qui exprime la pluralité, puisqu'étant le double d'une unité. Le bét de valeur 2, est le double de 1 ; le réch de valeur 200 est le double de 100 ; et le kaf de valeur 20 est le double de 10. [chiffre, dizaine, centaine]
Ainsi ce doublement est l'essence de chaque bénédiction. En effet, une bénédiction va permettre d'augmenter dans ce monde la bonté que Hachem a créé.
Ce doublement révèle également que tout ce qu'il se passe dans ce monde physique n'est qu'une manifestation de son essence spirituelle qui est cachée. Ainsi, en prononçant une bénédiction on a la capacité d'impacter positivement toute chose de ce monde en apparence limitée.
[rav Nathan Weisz]

-> Lorsque l'on dit : "barou'h ata" (Béni sois-tu), nous devons avoir à l'esprit que nous nous tenons devant Hachem, et que nous Lui parlons directement, et ainsi nous serons saisis par la crainte.
['Hessed laAlafim 114]

-> "barou'h ata" est dit à la 2e personne car au moment où l'on récite la bénédiction on est obligé de se visualiser comme étant directement en face d'Hachem.
[Choul'han Mélakhim 6]

-> Nous savons que bien que vivant au sein de la création d'Hachem, nous ne pouvons pas l'appréhender (tellement Il est infini).
C'est pour cela que nos Sages ont spécifiquement employé dans les bénédictions le terme : "ata" (Tu).
Le message est : malgré le gouffre qu'il semble y avoir entre le Ciel et la terre, nous sommes en réalité directement connectés/liés à Hachem.
Le terme "ata" (toi = chaque juif) nous dit qu'à chaque fois que nous récitons une bénédiction nous déclenchons une action qui a des conséquences tangibles entre nous et Hachem.
Le terme "ata" (tutoiement avec le Maître du monde = proximité = papa Hachem) des bénédictions, nous rappelle que malgré les apparences, le verre d'eau dans notre main n'est pas le résultat des activités anciennes de la création, mais plutôt c'est notre Père qui l'a placé avec amour dans notre main.
[rav Nathan Weisz]

-> La guémara (Béra'hot 7a) nous informe que nous sommes véritablement en train de bénir Hachem lorsque nous commençons une bénédiction par "barou'h ata", et Il accepte et apprécie cela.
Ainsi, nous avons la capacité de bénir Hachem.
On peut ajouter que "barou'h" est une description d'Hachem : cela L'identifie en tant que la Source de toutes les bénédictions qui se déversent sur nous.
Ainsi "barou'h" a un double sens : l'expression de notre bénédiction à Hachem, et également notre reconnaissance du fait que D. est la source de toutes les bénédictions.
En réalité, ces 2 significations se mélangent : par le fait de bénir Hachem, nous mettons en mouvement Son rôle en tant que Source de toutes les bénédictions.
[rav Nathan Weisz]

[on a pu voir que : "de la même manière dont nous Le bénissons, Hachem nous bénit" = plus nous bénissons, plus nous louons Hachem pour le bien qu'il nous a fait, alors plus nous témoignons d'une émouna forte en Hachem, et alors par ce mérite nous donnons de la force à Hachem pour qu'Il puisse davantage nous donner de bonnes choses, soit davantage d'occasions de pouvoir Le bénir, Le remercier. ]

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-> Pratiquement toutes les bénédictions récitées avant de réaliser une mitsva commencent par une expression brève mais significative : "Qui nous a sanctifié par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Ces mots impliquent qu'en conséquence d'accomplir les mitsvot les juifs bénéficient de la capacité unique d'apporter la sainteté du Ciel en bas sur terre.
[Sfat Emet - Bo 5662]

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-> Une exigence essentielle pour tout le monde au sujet des prières, des louanges et des expressions de gratitude [à Hachem], est qu'aucun mot ne sorte de la bouche dans le service du Créateur de la manière de quelqu'un qui le fait par habitude, machinalement.
Mais plutôt, on doit être pleinement conscient que nous faisons face au Créateur, dont la Gloire remplit le monde entier.
[...]
Celui qui récite une bénédiction sans y faire attention est puni pour avoir récité le nom d'Hachem en vain ... car il prononce le saint et terrifiant nom d'Hachem avec sa bouche, mais son esprit n'est pas engagé.
[...]
Lorsque l'on récite la bénédiction comme il le faut, on acquiert la nourriture du Créateur en vertu de cette gratitude.
[Yessod véChorech haAvoda - chaar ha'Achmorét - chap.2]

-> Il est interdit de profiter de ce monde sans tout d'abord réciter une bénédiction, car on doit exprimer notre gratitude et notre louange à celui qui a créé cette même nourriture dont nous nous apprêtons à profiter.
[Ri'az - Béra'hot 35,3]

-> Hachem dit : "Accomplissez toutes les mitsvot que Je vous ai donné dans la Torah. Si vous mangez des fruits et ne récitez pas une bénédiction dessus, vous avez volé le fruit, l'arbre, la terre, et celui qui les a cultivés".
Mais si quelqu'un mange et récite une bénédiction, il couronne le Créateur.
[Yalkout Chimoni - Téhilim 34]

-> Il est interdit balancer une bénédiction de notre bouche, de la réciter à la hâte.
Mais plutôt, on doit se focaliser sur le sens des mots et reciter les bénédictions lentement.
['Hayé Adam 5,26]

-> Au moment de réciter une bénédiction, il est interdit d'être occupé autrement, même dans une petite chose, comme de mettre un vêtement, ou bien marcher ici ou là, ou bien se sécher les mains, ...
Car il est intolérable que l'on bénisse Hachem d'une manière hasardeuse.
['Hessed léAvraham]

-> Le birkat hamazon est la seule bénédiction provenant directement de la Torah.
Le Ben Ich 'Haï ('Houkat) rapporte que dans la ville de Bagdad, il faisait extrêmement chaud pendant les mois d'été. Afin de se rafraîchir, les gens faisaient une sorte d'éventail et le bougeaient en faisant des va-et-vient.
Cependant, il les a mis en garde contre le fait d'agiter l'éventail pendant le birkat hamazon, car la moindre distraction doit être évitée pendant le moment où l'on dirige notre gratitude à Hachem.

-> On doit être encore plus méticuleux avec le birkat hamazon qu'avec les prières, car l'obligation de prier est de nos Sages, tandis que le birkat hamazon est d'origine de la Torah.
[Taamé haMinhaguim - p.174]

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-> On doit être vigilant dans les mots, les lettres et le sens des mots, comme il est fait allusion dans le verset : "Hachem est proche de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’appellent avec sincérité (littéralement : émét - vérité)" (Téhilim 145,18).
Les lettres du mot : אמת (émet) sont l'acronyme de : "otiyot milot tévot" (lettres, mots - אותיות מלות תיבות). [Sidour Arizal]
Donc les gens doivent faire attention à s'habituer à dire les bénédictions et les sujets saints à haute voix.
[YécHouot 'Hokhma 6]

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-> Amen signifie : "c'est véridique". Ainsi, lorsque nous disons "Amen", nous devons penser que : la bénédiction qui vient d'être récitée est véridique et j'y crois personnellement".
[Kitsour Choul'han Aroukh 6,8]

-> La guémara (Béra'hot 53b) enseigne : "Plus grand est celui qui répond Amen à une bénédiction que celui qui a fait la bénédiction" (gadol a'oné Amen yotèr min amévarekh).

-> Celui qui récite une bénédiction en silence est en train de voler les autres de mitsvot, car ils ne pourront pas y répondre Amen.
On doit donc faire attention à prononcer tout à voix haute, afin qu'ils puissent répondre conformément à la halakha.
[Yéchouot 'Hokhma 6 - au nom du Séder 'Hassidim 254]

-> "Celui qui répond Amen est même plus grand que celui qui a récité la bénédiction" (guémara Nazir 66b).
Le Maharcha commente : car il y a de nombreux "Accusateurs" interférant avec la capacité d'une personne de se procurer de la nourriture, mais les bénédictions qu'une personne peut faire servent de défenseurs et de supporteurs contre ces adversaires.
Ainsi, les bénédictions sont de simples soldats qui commencent la bataille, et les "Amen" [prononcés à leur sujet] sont les guerriers qui sortent victorieux en ayant battu les anges de destructions.

-> Le Toldot Aharon (un élève du rabbi de Berditchev - Ki Tavo) enseigne que les anges au Ciel peuvent répondre Amen à nos bénédictions [dites à haute voix], et ainsi offrir une louange au Créateur, provoquant que Son Nom soit sanctifié dans les mondes d'en-bas et d'en-haut.
En conséquence de cela, les anges deviennent des avocats pour le compte des juifs, car ils ont pu s'élever à de hauts niveaux par le biais des bénédictions des juifs.
[Selon le Zohar (vol.3,271b) : les bénédictions qu'on récite à Hachem, éveille un flux de bénédictions dans tous les mondes.]

[ainsi, on a pu voir la grandeur de réciter une bénédiction comme il le faut, on voit à plus forte raison l'importance d'y répondre Amen, et de permettre à autrui de le faire.]

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-> voir un enseignement du Ben Ich 'Haï (chana aleph - hakdama) : https://todahm.com/2020/05/05/35491

-> des enseignements magnifiques sur les bénédictions : lorsque nous bénissons Hachem, Il nous bénit nous en retour ainsi que le monde entier : https://todahm.com/2014/04/01/1228-2

-> https://todahm.com/2020/12/27/les-benedictions-2

Le judaïsme consiste avant tout à suivre la voie de l'innocence et de la simplicité, sans aucune sagesse, et veiller à ce que dans toute action entreprise, Hachem s'y trouve présent, sans se soucier nullement de son propre honneur, mais seulement si dans telle action, il y a en cela l'honneur d'Hachem, il l'accomplira et sinon non, et alors il ne fait aucun doute qu'il en trébuchera jamais.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 12]

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-> La réception du joug de la royauté du Ciel s'obtient principalement grâce au fait qu'on rejette et qu'on annule toutes les sagesses, en ne suivant que la voie de l'innocence et de la simplicité ; car la sainte Torah est la seule sagesse authentique, toutes les autres sagesses étant comme nulles par rapport à elle.
[Likouté Moharan - Torah 123]

-> Les sagesses nuisent beaucoup à l'homme ; et les sages sont pris au piège de leurs propres sagesses.
Il faut s'éloigner beaucoup de toutes sortes de sagesses que possèdent quelques personnes, qui sont sages à leurs propres yeux, et qui ont l'impression qu'elles détiennent de grandes connaissances dans le service de D., car toutes ces sagesses sont de grandes sottises, et on n'a pas du tout besoin de ces sagesses pour le service du Créateur béni soit-Il, car l'essentiel est uniquement l'innocence et la simplicité, ainsi que la émouna parfaite.
[...]
La plus grande de toutes les sagesses, c'est de ne pas être sage du tout, mais d'être seulement innocent et droit, en toute simplicité (témimout).
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 44 ; Si'hot haRan 51]

-> Le principe de la sagesse, c'est d'avoir l'intelligence de reconnaître qu'on en est loin.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 83]

Hachem est très honoré par le fait que des gens éloignés se rapprochent du service de D., car il s'agit là de l'essentiel de la gloire de D., quand ceux qui sont très éloignés se rapprochent de Lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 59,1]