Aux délices de la Torah

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La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine

+++ La Soucca = commémoration du dévouement des juifs à la volonté divine :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> Le Zohar (Emor 103a) commente :
" 'Chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot' [enseigne que] quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël 'habitera dans des souccot', étant abrité par la émouna.
Une personne ne provenant pas des racines et du tronc saints d'Israël ne doit pas y habiter et il lui faut quitter l'abri de la émouna."
[d'un point de vue halakhique, il n'est pas interdit à un non-juif de pénétrer dans une Soucca]

Ainsi selon le Zohar, "chaque citoyen d'Israël habitera dans des souccot" enseigne que seul un juif est autorisé à habiter dans la soucca.
[A travers toutes les générations, d'importants Rabbanim ont veillé à empêcher les non-juifs d'entrer dans leur soucca. En effet, le Chakh (dans son commentaire sur la Torah - Emor 23,43) dit : "Il ne faut pas permettre à un non-juif d'entrer (dans la soucca) parce que la soucca est l'abri de la foi ; comme un non-juif n'a pas de foi, la kédoucha est chassée [par sa présence]".]

=> Pourquoi la Torah réserve-t-elle la mitsva de soucca, plus que les autres, à ceux qui possèdent la sainteté du peuple juif?
De plus, pourquoi le Zohar emploie-t-il les termes inhabituels : "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël" et ne dit-il pas simplement "tout descendant d'Israël"?

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-> La guémara (Avoda Zara 3 a-b) raconte que dans le futur, les nations non-juives prétendront que, si on leur avait donné la Torah, elles l'auraient observée et auraient mérité la même récompense que le peuple juif. Hachem leur répondra : "Sots! Celui qui travaille la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat? J'ai cependant une mitsva facile appelée la soucca ; allez l'accomplir".
La guémara poursuit en racontant que les non-juifs construiront des souccot, puis D. fera poindre sur elles les puissants rayons du soleil. Tous les non-juifs donneront un coup de pied à leur soucca et la quitteront, montrant leur mépris pour les mitsvot.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
la guémara (Soucca 11b) explique que : la soucca commémore les Nuées de Gloire entourant le camp juif dans le désert. [d'après Rabbi Eliézer]
[d'après Rabbi Akiva, il s'agit de réelles cabanes (Rachi : en protection chaleur soleil du désert). Selon le Séfer haTodaah, il est possible que les 2 avis soient vraies. Au début, les juifs ont construit des édifices physiques, et en récompense de leur don de soi d'avoir quittés l'Egypte dans des maisons aussi temporaires et sans se plaindre, Hachem les a alors enveloppés dans les Nuées de Gloire. (la Soucca symbolise la confiance totale des juifs en Hachem (au point de tout quitter pour partir sans nourriture/boisson dans le désert chaud, rempli d'animaux mortels, ...), et l'amour réciproque d'Hachem à leur égard.)]

Les Nuées de Gloire ont été le premier miracle survenu dans le désert avant l'ouverture de la Mer Rouge, le Don de la Torah, la manne et le puits de Myriam.
Les Nuées étaient donc les toutes premières manifestations de la Présence Divine parmi les Bné Israël depuis l'alliance établie avec le peuple juif à sa sortie d'Egypte, lien éternel entre le peuple juif et son Père céleste.
Les Nuées de Gloire représentaient donc l'alliance de D. avec les Bné Israël. Les membres d'une même alliance sont, par définition, unis par un but et une volonté communs symbolisés par les Nuées de Gloire.
Hachem nous a ordonné de commémorer ces Nuées chaque année en construisant des souccot afin de renouveler le signe de notre alliance éternelle avec Lui et de nous rappeler notre désir profond d'agir selon la volonté divine.
[...]

Hachem choisira donc la mitsva de soucca pour mettre les nations du monde à l'épreuve parce qu'elle commémore l'alliance éternelle scellée entre D. et les Bné Israël.
Lorsque les nations expriment leur désir d'appartenir, elles aussi, à cette alliance et d'avoir l'occasion d'accomplir les commandements, D. utilisera cette mitsva pour démontrer qu'elles n'en sont pas dignes.
Seules les personnes dont le seul désir est de faire la volonté de leur Créateur sont dignes de contracter une alliance avec D.

Hachem appelle la mitsva de soucca "une mitsva facile" car elle est "facile" pour le peuple juif car il désire accomplir la volonté de D., se rapprocher de Lui et sentir Sa présence, comme il l'a fait dans le désert.
La mitsva de soucca n'entrainant pas une grande dépense ou un effort particulier, la réticence des non-juifs à l'accomplir ne peut pas être attribuée à un manque de force physique ou de ressources financières. Une seule raison justifie leur échec : ils n'ont pas de désir à accomplir la mitsva. S'ils le voulaient vraiment, ils en auraient été tout à fait capables.
Comme l'explique le Birké Yossef (Ora'h 'Haïm 640,4), il fait parfois chaud à Souccot, mais l'amour du peuple juif pour cette mitsva est si grand qu'il ne tient absolument pas compte de l'inconfort physique et reste donc tenu de l'accomplir.

Les non-juifs, étant dérangés par la chaleur, leur inconfort les dispense de cette obligation.
Leur manque d'intérêt se manifeste par la façon dont ils quittent la soucca : au lieu d'éprouver de la peine d'être incapables d'accomplir la mitsva, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la soucca.
La guémara dit de plus : "Chacun d'eux donnera un coup de pied à sa soucca et la quittera, comme dit le verset : 'Déchirons les courroies de son joug et débarrassons-nous de ses cordes!' (Téhillim 2,3)".
Les non-juifs chercheront à se débarrasser de cette obligation, comme l'explique Rachi : "En d'autres termes : 'Débarrassons-nous de la mitsva de soucca qui nous a été imposée'".
Là, les nations sont nettement différentes du peuple juif, qui lui, éprouve un désir intense d'accomplir les commandements de D. et une grande tristesse de devoir quitter la soucca si les conditions climatiques lui sont difficiles à supporter.

Il est à présent facile de comprendre pourquoi la différence entre juifs et non-juifs est mise en évidence par la mitsva de soucca.
Le désir inné et l'empressement de faire la volonté divine est un trait spécifiquement juif. Lors de l'alliance avec D., la volonté du peuple juif était tout à fait en harmonie avec la volonté divine.
Seule une personne capable de cette soumission acquiert le privilège de séjourner dans la soucca. Sans désir sincère de faire la volonté de D. un non-juif est incapable d'accomplir la mitsva convenablement.

Cette distinction nous donne une perspective supplémentaire pour comprendre la réponse de D. aux non-juifs : "Sots! Celui qui s'efforce la veille de Shabbat aura à manger le Shabbat. Celui qui ne travaille pas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le Shabbat?".
Dans son sens littéral, elle signifie ceci : de même qu'une personne qui n'a rien préparé pour Shabbat n'aura rien à manger le Shabbat, les nations non-juives n'auront ni mérite ni récompense en accomplissant les mitsvot après la venue du Machia'h.
Il existe peut-être une autre dimension : les juifs sont capables de rester dans la soucca sans éprouver d'inconfort malgré la chaleur, ce que les non-juifs ne peuvent pas faire. Pourquoi?
Parce que le peuple juif s'y est "préparé" au cours des générations. Les juifs ont connu de nombreuses périodes pénibles depuis le début de leur histoire (ex: à l'époque de nos Patriarches et des tribus et pendant l'exil d'Egypte). En résistant à ces épreuves et en gardant sa foi en D., le peuple s'est rendu digne de Son alliance.
A la suite de cette alliance, la volonté du peuple juif et celle de D. sont éternellement et inextricablement entrelacées. Le désir le plus profond du Juif sera toujours d'accomplir la volonté de D. au point qu'il n'est pas dérangé par la difficulté physique que l'accomplissement d'une mitsva peut exiger de lui.

Les nations du monde n'ont jamais connu les mêmes époques éprouvantes que le peuple juif. Ainsi, même lorsque les nations expriment leur désir de faire la volonté de D. ce désir provient non pas d'une aspiration authentique à Le servir, mais parce qu'elles ont tout à gagner à le faire.
Et un désir semblable de servir D. ne deviendra pas chez elles une seconde nature. Leur manque de motivation authentique sera suffisant pour les décourager d'accomplir une mitsva. Confrontés au plus petit obstacle, à la plus petite difficulté, ils iront jusqu'à donner un coup de pied à la mitsva.
Lorsque D. blâmera les nations de ne rien avoir "préparé la veille de Shabbat", il sera trop tard pour qu'elles cultivent la capacité du peuple juif à accomplir les commandements divins en toutes circonstances, capacité qui découle de leur désir pur de servir Hachem et de se soumettre à Sa volonté.

=> Nous pouvons à présent comprendre aussi pourquoi le Zohar emploie des termes si inhabituels lorsqu'il dit que la mitsva de soucca est limitée à "quiconque provient des racines et du tronc saints d'Israël". Les "racines" et le "tronc" du peuple juif sont les Avot, les Chévatim (tribus) et leurs descendants immédiats qui ont connu l'exil et l'asservissement en Egypte.
Ces générations ont posé les fondements permettant au peuple juif de forger une alliance éternelle avec D. et l'ont à jamais imprégné du désir d'accomplir la volonté divine.
Puisque la soucca commémore cette expression de notre dévouement à la volonté divine, il est compréhensible que le Zohar explique l'observance de cette mitsva par l'appartenance du peuple juif aux "racines" et "au tronc" de la sainteté.

Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour

+ Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour :

-> Le Sfat Emet explique que le repas de la veille de Yom Kippour vient célébrer la joie incomparable occasionnée par le don des 2e tables de la loi qui eut lieu en ce jour. Ne pouvant manger à Yom Kippour, on anticipe donc ce repas la veille.

Le Sfat Emet écrit :
"Il semble que le mérite d’avoir reçu les 2e tables provienne essentiellement du repentir des Bné Israël la veille de Yom Kippour. Car pour les 1eres tables, le Satan les fit fauter la veille du jour où Moché devait descendre et les leur remettre, afin qu’ils ne puissent les mériter.
Il est certain que le Satan tenta de toutes ses forces d’empêcher les Bné Israël de recevoir les 2emes tables en les poussant à la faute. Mais nos pères surmontèrent alors cette épreuve.
L’essentiel du repentir consista à vaincre la tentation survenue la 1ere fois, dans les mêmes circonstances qu’alors. Et puisqu’ils veillèrent à ne pas trébucher une nouvelle fois, ils méritèrent de recevoir les 2e tables.
C’est pourquoi on rapporte que le Satan se renforce la veille de Yom Kippour, à cause de la rancune qu’il porte aux Bné Israël de l’avoir vaincu jadis en ce jour."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Satan tente tout particulièrement, lorsqu’arrive Yom Kippour, d’inciter les juifs à la colère qui est assimilée à de l’idolâtrie, comme l’enseignent nos Sages (guémara Shabbat 105b) : "Celui qui se met en colère est comme un idolâtre".
Il faudra donc veiller spécialement à fuir la colère en ce jour.
On mettra également une attention particulière à ne pas être de mauvaise humeur et à ne pas montrer un visage triste ou énervé.

-> Le rav Israël Salanter rencontra, une année, la veille de Yom Kippour, un homme qui marchait dans la rue le visage abattu à cause de ses fautes. Il faisait ainsi régner autour de lui une ambiance morose et décourageante. Le rav Salanter lui fit remarquer alors : "En quoi les passants sont-ils coupables de tes fautes?"

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-> "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance" (guémara Yoma 86b)

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement" (Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5)

-> La guémara (Yoma 20a) enseigne que le Satan n'a pas la permission d'accuser à Yom Kippour.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
le jour de Kippour étant une aubaine messianique, où le Satan perd son pouvoir de séduction, à l'instar des jours du monde futur, cela fait que la veille de Kippour un moment particulièrement propice aux attaques du Satan.

La paracha de Noa'h est lue habituellement au début du mois de ‘Hechvan, mois où commença le Déluge (voir Rachi sur Noa'h 7,11).
Le mois de ‘Hechvan présente la particularité de ne comporter aucune solennité, laissant ainsi apparaitre un certain de vide de lumière en comparaison avec le mois de Tichri qui le précède, un mois "rassasié de fêtes joyeuses".
Le "Déluge" allégorique (les préoccupations de la vie quotidienne) commence donc lui aussi en ‘Hechvan. Au cours du mois de Tichri, nous passons la plupart de notre temps dans «l’arche» des fêtes solennelles (Roch HaChana et Yom Kippour) et des fêtes joyeuses (Souccot et Sim’hat Thora). C’est seulement le mois suivant, ‘Hechvan, que nous retournons à la vie ordinaire.
Bien que cette transition apparaisse comme une régression spirituelle, la vie ordinaire que nous reprenons en 'Hechvan comporte en fait un avantage en ce que nous répandons toutes les lumières de Tichri dans les différentes composantes du monde profane, bâtissant ainsi une Demeure au divin.
C’est ainsi que nous pouvons comprendre l’enseignement du midrache (Yalkout Chimoni Méla'him 184) selon lequel, le 3e Temple (la résidence de D. sur terre) sera inauguré au mois de 'Hechvan.

[issu d'un dvar Torah du Collel de Sarcelles (Noa'h 5783)]

"Haran, père de Milka et père de Yiska" (Noa'h 11,29)

Rachi explique que Yiska, c'est un autre nom que portait Sarah. En effet, Yiska signifie "voir", on l'appelait ainsi, car elle avait un regard inspiré par l'esprit prophétique. La seule fois que la Torah appelle Sarah par ce nom de Yiska c'est dans ce verset. C'est que c'était par ce nom qu'on l'appelait dans sa maison paternelle, avant de partir pour Canaan.
Ainsi pourquoi la Torah a-t-elle autant tenu à mentionner ce nom?

-> Le rav Zeidel Epstein explique que la Torah veut nous montrer une différence notoire entre la vision de la Torah et la vision profane, celle des autres nations. Dans la maison de son père, Sarah était appelée Yiska, celle qui a un regard prophétique et inspiré. Car c'est cela qui les a impressionné. Un non-Juif est souvent impressionné par les forces surnaturelles qu'un homme peut avoir. S'il connaît le futur ou réalise des miracles, les gens le considéreront d'emblée comme un être supérieur, impressionnant, qu'il convient d'aduler.
Mais en réalité, cela n'impressionne absolument pas la Torah, qui préfère appeler notre matriarche par le nom de Sarah, "celle qui règne", qui domine son penchant, qui maîtrise ses envies, et sait être reine sur elle-même. La seule chose qui compte pour la Torah, c'est combien un homme est maître de lui-même pour diriger sa vie en conformité avec la Volonté Divine, même s'il doit pour cela maîtriser son coeur et aller à l'encontre de ses tendances naturelles.
En revanche, le fait qu'une personne ait des dons particuliers, hors du commun et surnaturels, cela n'a pas en soi de la valeur d'après la Torah, qui a un regard profond et authentique sur les choses. Seules les personnes plutôt superficielles en sont subjuguées.

"Noa'h était un homme Juste intègre dans ses générations" (Noa'h 6,9)

Rachi rapporte 2 explications. La première fait l'éloge de Noa'h qui a su rester Juste (tsadik) parmi des hommes
impies (réchaïm). Encore plus aurait-il été grand parmi des hommes Justes. La seconde explication dit au contraire que toute sa grandeur n'est que relative à sa génération qui étaie impie. Mais, s'il avait vécu dans la génération d'Avraham, il n'aurait eu aucune valeur.
=> Comment comprendre que le même verset appelle des commentaires aussi opposés? Et surtout, puisqu'il est possible de voir les choses positivement, pourquoi chercher à interpréter négativement?

-> Le rav Its'hak Blazer explique qu'en réalité les 2 explications se complètent et n'en forment qu'une seule. En effet, Hachem ne considère pas la valeur des bonnes actions en fonction de leur quantité, mais en fonction des efforts et de la difficulté pour les réaliser.
Ainsi, un homme qui accomplit peu de mitsvot mais en surmontant de grandes difficultés, pourra surpasser un autre qui en accomplit énormément, mais sans difficultés. Certes, dans l'absolu, Noa'h n'était pas si grand que cela et effectivement, il faisait bien moins de bonnes actions qu'Avraham. Il était insignifiant devant lui.
Comme il était freiné par une génération de fauteurs, aussi il est clair que s'il avait vécu parmi des hommes Justes, qui l'auraient encouragé, il aurait été encore plus grand et aurait accompli bien plus de bonnes actions. Mais à présent, où il ne vivait pas dans la génération d'Avraham, mais avec des impies, dans ces conditions, sa grandeur fut extraordinaire, et même par comparaison à Avraham. En effet, le fait que Noa'h fut entouré d'impies, il lui fut donc extrêmement difficile de ne pas se laisser influencer, au point que même le niveau limité qu'il a atteint avait une valeur extraordinaire. Car il a dû lutter et résister à sa génération pour rester Juste.
Et cela a une valeur inimaginable, même par comparaison avec Avraham. Mais s'il avait vécu avec Avraham qui l'aurait encouragé et aurait eu une grande influence sur lui, alors cela aurait rendu son travail bien plus facile et alors sa grandeur aurait était insignifiante.

Le niveau spirituel de notre génération est certes insignifiant par rapport aux premières générations. Malgré tout, nous ne devons pas nous en attrister, car le petit niveau que nous atteignons est obtenu par des efforts, du fait de l'environnement profane, empli de tentations et d'obscurité. Aussi, nos petites mitsvot et nos faibles mérites sont considérés par Hachem comme grandioses.
Comme le disait le Arizal, une toute petite Mitsva que nous accomplissons dans de telles générations d'obscurité, valent largement de très grandes mitsvot réalisées par les Justes des anciennes générations, quand la lumière spirituelle était bien plus claire et que le Service d'Hachem était plus simple.

-> b'h, voir à ce sujet : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : https://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation

"Leur face était retournée et la nudité de leur père, ils n'ont pas vu" (Noa'h 9,23)

=> Apparemment, il semble y avoir là une certaine redondance. Quand la Torah dit que Chem et Yafet s'approchèrent de leur père en tournant leur face, cela implique donc déjà qu'ils ne virent pas sa nudité!

-> Le rabbi de Loubavitch explique qu'en fait, la Torah ne vient pas seulement dire qu'ils n'ont pas vu la nudité de Noa'h, physiquement parlant. Car cela est effectivement suggéré par le fait qu'ils tournèrent leur visage. Mais la Torah vient ajouter par là que même dans leur coeur et en leur for intérieur, ils n'ont pas vu sa nudité.
Cela signifie qu'ils n'ont eu aucun jugement négatif ni aucune pensée de mépris ou de manque de respect vis-à-vis de leur père qui s'était dénudé. A l'intérieur de leur coeur non plus ils n'ont pas vu sa nudité. Et c'est pourquoi, ils étaient à même de corriger la situation et couvrir leur père, rétablissant de cette façon son honneur.

Parfois, il peut arriver que se présente à nous une situation où un juif commet une certaine faute. Et là, il peut nous arriver d'en ressentir une certaine colère ou encore un certain mépris en son encontre. En tout cas, on ne peut souvent s'empêcher de concevoir un quelconque jugement négatif. Et, rempli de cette émotion, on tente de rétablir la situation en réprimandant la personne en question ou encore en réagissant pour l'empêcher de continuer. On a alors le sentiment d'avoir fait son devoir.
La Torah nous apprend ici que lorsque l'on doit corriger quelqu'un, il ne faut pas "voir" sa faute. On doit avoir des sentiments d'amour et de peine pour ce juif qui est dans la faute et ressentir le besoin de l'écarter de ce mauvais comportement qui lui est néfaste, en vue de lui faire du bien.
L'essentiel de la démarche doit être de l'aider à réparer, et non pas de le juger d'une quelconque façon que ce soit. C'est uniquement de cette façon que notre acte sera réellement valable et efficace.
Nos Sages nous apprennent que si on a un certain jugement négatif face à un juif qui commet une faute, cela indique que dans le fond, on a soi-même quelque part cette même faille. Hachem nous présente donc cette scène pour que l'on identifie cette faiblesse qui est en nous et que l'on tente de la corriger, plus que pour corriger son prochain.
Mais si on ne voit pas l'homme qui transgresse avec un regard négatif, mais que l'on ne voit que son bien et son intérêt, mû uniquement par le désir de l'aider à rectifier et s'améliorer, alors cela indique qu'effectivement, Hachem nous présente cette situation pour aider ce juif à réparer et à corriger.

L'aveu [des fautes] te fera réussir.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - atsla'ha]

[al yédé vidouï tatslia'h]

Notre monde est bâti sur la bonté

+++ Notre monde est bâti sur la bonté :

"Au commencement, Elokim créa les cieux et la terre" (Béréchit 1,1)

-> Selon Rachi : "Il n'est pas dit "Hachem créa" (ce qui suggérerait l'attribut Divin de bonté), car Hachem pensa d'abord créer le monde selon l'attribut de rigueur (et c'est pourquoi c'est le Nom Elokim, Nom Divin suggérant la rigueur, qui est utilisé). Il vit alors que le monde ne pourrait subsister, et il fit précéder l'attribut de miséricorde qu'Il associa à la mesure de rigueur. Et c'est ce qui est écrit : "Le jour où Hachem Elokim fit les cieux et la terre." (Béréchit 2,4)"

-> Le Zéra Chimchon pose la question suivante : si Hachem avait créé le monde avec l'attribut de rigueur uniquement, sans lui associer la miséricorde, dès qu'un homme aurait fauté, il aurait été puni immédiatement avec toute la sévérité requise (puisque D. n’aurait pas du tout usé de Son attribut de miséricorde). Dès lors, toutes les autres créatures du monde auraient craint de fauter voyant comment Hachem punit une transgression de Sa volonté, et par crainte de la Justice Divine, tous auraient accompli Sa volonté.
D'après cela, il est très étonnant que nos Sages affirment que le monde ne peut pas subsister uniquement avec l'attribut de rigueur. Car au contraire, c’est cet attribut qui, en faisant craindre à l’homme de fauter et en le poussant à accomplir la volonté Divine, maintient l’existence du monde.
Et, pour reprendre l'expression du Zéra Chimchon : "Si tous avaient été des tsadikim, pourquoi le monde n'aurait-il pas pu subsister?"

Pour y répondre, celui-ci rapporte la première michna des Pirké Avot : "Le monde repose sur 3 choses : sur la Torah, sur le Service, et sur la bienfaisance."
Or, la meilleure façon de prodiguer la bienfaisance est de prendre modèle sur le comportement Divin, comme nos Sages (guémara Shabbat 133b) nous l'enseignent : "Tout comme Il est miséricordieux et fait grâce, toi aussi sois miséricordieux et fais grâce".
Dès lors, en y réfléchissant bien, si Hachem avait dirigé le monde selon la stricte justice, tous auraient pris pour exemple la conduite Divine et se seraient comportés également suivant la mesure de rigueur. Personne n'aurait fait preuve de bienfaisance, personne n'aurait été prêt à renoncer à son droit légitime.
Par conséquent, tous auraient semblé être de grands tsadikim par rapport à Hachem et de grands fauteurs envers autrui. Un tel monde ne mérite pas de subsister, car le monde se maintient grâce à la bienfaisance.
C'est pourquoi Hachem associa à la Création l'attribut de miséricorde afin que chacun apprenne de Lui à se comporter avec miséricorde envers son prochain.

Il est ainsi tout à fait édifiant de constater à quel point Hachem désire que l'homme se comporte avec mansuétude. En effet, Il renonça (si l'on peut dire) à son propre honneur puisqu’en associant la miséricorde à la création, il savait parfaitement que la crainte à Son égard s’en verrait diminuée et le nombre de fauteurs accru.
Malgré tout, cela valait la peine à Ses yeux afin que l'homme apprenne à être bon envers son prochain. Car sans bonté, le monde ne pourrait subsister.
Même si tous se comportaient comme de grands tsadikim concernant leurs devoirs envers Hachem, puisque "le monde est bâti sur la bonté" (olam 'hessed yibané - עולם חסד יבנה - Téhilim 89,3), seul l'attribut de bonté est garant du maintien du monde à l'échelle collective comme au niveau de l'individu.

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-> Le rav Yé'hezkel Abramsky aperçut, une fois, alors qu'il marchait dans la rue, une petite fille qui se tenait au bord du trottoir et se lamentait amèrement en pleurant à chaudes larmes. Il s'approcha d'elle et lui demanda : "Quels sont ces pleurs que j'entends?
Elle répondit : "Ma copine m'a fait honte en disant que ma robe n'était pas belle!"
Le rav Abramsky ajusta ses lunettes et fit semblant de l'observer. Il lui dit : "Cours vite chez ta maman et dis-lui de ma part que ta robe est très jolie!"
Sur le champ, toute trace de tristesse disparut du visage de l'enfant. Elle courut annoncer à sa mère ce que le rav avait dit et tout rentra dans l'ordre.

Par la suite, Rav Yé'hézkel relata l'épisode à ses proches en leur disant : « J'ai eu le mérite d'accomplir le commandement de ''s'attacher aux vertus d'Hachem" : de même que Hachem "essuie les larmes de tous les visages" (Yéchayahou 25,8), toi aussi, essuie les larmes de tous les visages d'Israël!"

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-> "Hachem Elokim l'envoya du Gan Eden afin de travailler la terre de laquelle il avait été tiré. Il chassa l'homme et posta des chérubins à l'Est du gan Eden" (Béréchit 3,23-24)

-> Le 'Hatam Sofer demande à propos de ces versets pourquoi il est écrit au début "Il l'envoya" et ensuite "Il le chassa".
Il y répond en expliquant, qu'après la faute, Hachem voulut chasser l’homme "de peur qu'il étende sa main et cueille le fruit de l'arbre de vie et qu'il vive à tout jamais" (Béréchit 3,22).
Néanmoins, Hachem ne voulut pas l'humilier. C'est pourquoi Il l'envoya en premier lieu à l'extérieur du Gan Eden afin de travailler la terre, et lorsqu'il en sortit, les portes se refermèrent derrière lui, et Hachem plaça des chérubins pour en garder l'accès.
De cette manière, l'humiliation ne fut pas autant dévoilée (puisqu'Hachem ne lui a jamais dit : ''Sors!'', mais seulement, après qu'il fut sorti, il ne put plus y retourner).

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-> "et le petit luminaire pour régner la nuit, et aussi les étoiles" (Béréchit 1,16)

-> Rachi expliquer : "Puisqu'Il (Hachem) réduisit la lune [après qu'elle eut protesté que 2 rois (elle et le soleil) ne peuvent régner avec la même couronne], Il lui agrandit son armée (en lui associant les étoiles) afin de la consoler."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela vient nous enseigner un principe fondamental : même lorsqu'il est nécessaire de ''remettre quelqu'un en place'', en lui faisant un reproche ou en le punissant, il incombe en même temps de le consoler et de le rassurer.
Cela nous permet de comprendre pourquoi les juifs sont comparés aux étoiles (midrach Esther Rabba 7,11) : en effet, de même que les étoiles ne furent créées que pour consoler la lune, le rôle essentiel du peuple d’Israël est de prodiguer du bien à autrui en le consolant et en le rassurant.

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 8,8) rapporte que les anges de vérité étaient contre la création de l’homme car il ment [il est koulo chéker]. Les anges du Shalom (paix) étaient contre la création de l’homme car il se dispute, [il est koulo Ktata].
Mais les anges de bonté (mala'hé 'hessed) ont plaidé en faveur de l’homme. [ils doivent être créés car ils vont faire des actes de bonté!]
Ils ont donc su percevoir que la création de l’homme le prédispose à se tourner vers les autres.
En d’autres termes, l’homme n’a été créé que pour l’autre : que ce soit pour Hachem ou pour son prochain et la chose est ancrée dans sa nature.
[le monde n'existe que pour que nous puissions témoigner de la bonté!]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : https://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain

L’importance de sanctifier le début d’une chose

+ "Tout va d'après le commencement" = l'importance de sanctifier le début d'une chose :

"Noa'h, homme de la terre, commença par planter une vigne" (Noa'h 9,20)

-> Le Sforno commente :
"Il commença par une action inconvenable, et c'est pour cela qu'il en découla des actes répréhensibles. Car une petite déviation au début en entraîne une grande à la fin, comme cela se produit dans les sciences lorsqu'elles partent d'une erreur au commencement."

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+ "Et Caïn travaillait la terre. Ce fut au terme des jours, Caïn apporta du produit de la terre en offrande à Hachem. Et Evel, lui aussi, apporta les premiers-nés de son menu bétail et de leurs graisses. Hachem se montra favorable à Evel et à son offrande, mais à Caïn et à son offrande, Il ne fut pas favorable.
Caïn en fut très affligé et son visage fut abattu. Hachem lui dit : "Pourquoi es-tu affligé et pourquoi ton visage est-il abattu? Si tu t'améliores, tu pourras te relever, sinon, le péché est tapi à ta porte ; il aspire à t'atteindre, mais toi, sache le dominer!"" (Béréchit 4,2-7)

-> Le Divré Chmouël enseigne :
Nos tsadikim expliquent allusivement le verset : "Sanctifie-Moi tout premier-né" (Bo 13,2), en disant que l'essentiel du travail de l'homme consiste à sanctifier les "prémices" [c'est en cela que réside d'ailleurs, tout le thème du premier-né qui constitue les prémices de toutes les naissances].
Et cela inclut également les prémices de la journée, car selon la manière dont celle-ci débute, elle se poursuivra. C'est pour cette raison que nos Sages ont institué de réciter la louange "Modé Ani", dès le moment où l'on se réveille, avant même de poser le pied par terre, afin que la première occupation de l'homme au début de la journée, soit la sainteté.
[autre exemple : en ce sens, certains sages actuels disent qu'une ségoula pour avoir une bonne journée est de ne pas regarder son téléphone avant notre prière du matin à Hachem (même si naturellement nous avons très envie de le faire). (grâce à cela nous ancrons pour le restant de la journée que l'essentiel de notre vie est de servir Hachem (et pas les pulsions de notre égo (c'est bon Hachem, moi je gère tout seul ma vie!), la curiosité de voir les derniers messages, dernières nouvelles, ... ]
C'est pour cela qu'il est écrit : "Le péché est tapi à ta porte", car ce que le yétser ara recherche est "la porte", à savoir faire trébucher l'homme au seuil de sa journée, de même qu’au début de toute chose sainte, car grâce à cela, il a son emprise sur tout le reste de la journée.
C'est donc précisément à ce niveau que : "toi, sache le dominer!", car si tu t'efforces de bien commencer, tu seras en mesure de dominer ton yétser ara.

C'est en cela que se distinguent Caïn et Evel :
- Evel apporta en offrande les prémices, ce qui suggère qu'il consacrait le début de sa journée et partant, la suite de sa journée, au service d'Hachem. Dès lors, sa prière était intègre, pure et la meilleure qui soit, et c'est pourquoi : "Hachem se montra favorable à Evel et à son offrande", et accepta son sacrifice.
- En revanche, Caïn travaillait la terre : sa première préoccupation de la journée était le travail de la terre, et seulement au terme des jours, à savoir à la fin de ses journées, il allait prier. Cependant, comme sa journée commençait par le produit de la terre, sa prière également était mêlée du "produit de la terre", et c'est pour cela qu'Hachem ne fut pas favorable à son offrande.

Le Divré Chmouël conclut :
"Il en est ainsi dans toutes les générations : il existe 2 perspectives de l'existence, celle de Caïn et celle de Evel. Si l'homme consacre les "prémices" de sa journée, c'est-à-dire le début du jour, aux choses matérielles, il en sera de même pour tout le reste de sa journée. Et même lorsqu'il ira ensuite prier, sa prière sera empreinte du "produit de la terre", et troublée par des pensées matérielles, comme l'expérience le prouve.
Mais, lorsqu'il réserve le meilleur et le début de sa journée au service d'Hachem, par l'étude de la Torah et par la prière
(chacun suivant ses possibilités), même lorsqu'il ira ensuite vaquer à ses affaires avec intégrité, il ne s'y plongera pas corps et âme, et elles seront aussi considérées comme de la Torah."

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+ "Chem et Yéfét prirent la couverture, la déployèrent sur leurs épaules, et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père, mais ne la virent point, leur visage étant retourné" (Noa'h 9,23)

-> Rachi commente : "Chem a accomplit la mitswa avec plus d’empressement que Yéfét. C’est pourquoi ses descendants mériteront un jour de porter [comme "couverture"] le talith avec ses tsitsit. Quant à ceux de Yéfét, ils mériteront de recevoir une sépulture digne."

-> Le rav Yéhochoua Alt commente :
Chem a donc reçu cela [la mitsva des tsitsit] parce que c’est l’une des 1ères mitsvot avec laquelle un père éduque son enfant. De plus, c’est aussi l’une des 1ères mitsvot faites le matin.
Cela contraste avec Yéfét, qui a attendu, recevant ainsi la mitsva de l’enterrement, la dernière mitsva.
Nous voyons à partir de là combien il est important de mettre l’accent sur le début d’une chose, que ce soit le début de la journée, le Séder, la téfila ou tout autre commencement.
De même, la 1ère bénédiction de la Amida exige la kavana.

+ "A 4 périodes de l’année le monde est jugé : A Pessa'h sur les céréales, à Shavouot sur les fruits de l’arbre, à Roch Hachana tous ceux qui viennent au monde défilent devant Lui comme les agneaux du troupeau que l’on fait passer un à un pour les recenser.
A la fête de Souccot, ils sont jugés sur l'eau."
[michna Roch Hachana 1,2]

-> Le Sfat Emet (5663) enseigne :
Ce jugement sur l'attribution des précipitations de pluie dont bénéficieront les terres durant l'année à venir, peut également être compris comme faisant référence à la Torah, la source ultime de notre nourriture et notre croissance spirituelle.
La part de chaque juif dans la Torah, sa capacité de croissance et de développement personnel est déterminée à Souccot.

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["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah
ainsi, le jugement de l'eau à Souccot, va impacter nos précipitations à venir d'eau matérielle et spirituelle.]