Aux délices de la Torah

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"Il fit les planches pour le tabernacle (michkan), 20 planches du côté sud ... Et pour le 2e côté du tabernacle au côté nord, il fit 20 planches ... Et au fond du tabernacle vers l'ouest, il fit 6 planches.
Et il fit 2 planches pour les angles" (Vayakel 36, 23&25&27&28)

-> Dans le Yalkout Chimoni (365), nos maîtres rapportent que lorsque Hachem ordonna à Moché de construire le michkan (le sanctuaire), celui-ci s'étonna :
"L'honneur de Hachem remplit les mondes supérieurs et inférieurs : comment peut-Il m'ordonner de construire un michkan pour y faire résider Sa présence?"
Hachem lui dit : "Cela n'est pas comme tu le penses ; mais tu le feras en plaçant 20 poutres au nord, le même nombre au sud et 8 à l'ouest. De plus, Je descendrai et Je ferai régner Ma présence dans un autel d'une coudée de côté".

Rav Aharon Yéhouda Leib Steinman explique que nos maîtres nous dévoilent ici comment l'homme peut faire résider la présence divine dans le monde : c'est en exécutant tous les commandements de Hachem. En effet, si D. n'avait pas précisé comment construire le michkan, et qu'il avait laissé Moché le faire selon sa compréhension et sa volonté, la présence divine et la sainteté n'auraient pas été aussi grandes.
C'est pourquoi Hachem fit savoir à Moché qu'il suffisait d'exécuter de manière précise tous Ses commandements : 20 poutres au nord, 20 au sud, 6 à l'ouest et 2 aux angles pour qu'Il puisse résider le michkan.
Ainsi, conclut Rav Steinman, même sans le michkan, nous pouvons aujourd'hui bénéficier de la présence de Hachem parmi nous, en accomplissant précisément toutes les mitsvot qu'Il nous a ordonnées.

"Ils vinrent, tout homme que portait son cœur, à l'esprit généreux, qui apportèrent le tribut de Hachem pour la construction de la tente d'assignation et pour tout son service, ainsi que pour les vêtements sacrés" (Vayakel 35,21)

-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que, pour la construction du michkan, en plus de bonne volonté, les Bné Israël devaient faire preuve de "sentiments élevés".
C'est ce que signifie l'expression "tout homme que portait son cour" = il s'agissait effectivement de participer avec joie à cette construction.
Dans notre verset, la Torah tient à nous avertir que lorsque l'homme veut donner la tsédaka (la charité), le mauvais penchant s'efforce, par différents arguments, de le convaincre qu'il lui est difficile d'accomplir cette mitsva. Ainsi, ce don sera fait, sinon avec tristesse, du moins avec peine, et altérera sa valeur.

Rav Haïm Vittal écrit que, concernant la mitsva de tsédaka, il faut veiller particulièrement à la réaliser avec joie.

Le Ben Ich 'Haï ajoute que la tristesse est symbolisée par la terre, le plus inférieur des 4 éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu.
En revanche, pour susciter la joie, il faut porter son regard vers le haut, vers Hachem, et de cette façon élever son cœur vers la spiritualité. On pourra alors réaliser la mitsva de tsédaka, ainsi que toutes les mitsvot, dans la joie.

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"Tout homme dont le cœur est inspiré viendra" (Vayakel 35,21)

-> Le Ramban écrit que la Torah se réfère à ceux qui vinrent tisser, coudre et construire. Où ces personnes avaient-elles appris à effectuer des tâches si habiles?
Le Ramban répond qu’elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises.

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Hachem accorde à chacun des talents uniques qui doivent l’aider à atteindre son objectif sur terre. Connaissant nos forces et nos faiblesses, nous risquons de limiter nos activités aux secteurs dans lesquels nous excellons et d’ignorer ceux dans lesquels nous nous sentons moins doués.
Si quelqu’un s’estime, par exemple, incapable de parler en public, il sera intimidé, même quand il sera nécessaire de discourir, parce qu’il s’est "étiqueté" comme incompétent dans ce domaine. Le Ramban nous prouve que cette attitude est erronée ; les hommes qui se sont lancés dans la construction du Michkan n’étaient pas conscients de leur savoir-faire. Mais leur dévouement leur fit découvrir des talents jusqu’alors cachés, qui purent être utilisés pour accomplir la volonté Divine.

Plusieurs personnes décidèrent de dévoiler des dons insoupçonnés et accomplirent, par conséquent, de grandes choses. L’un des exemples les plus remarquables est celui du Nétsiv. Ce dernier raconta que dans son enfance, il manquait de sérieux dans son étude de la Torah. Ses parents déployèrent tous les efforts possibles pour l’aider à changer, mais en vain. Un soir, il surprit l’une de leurs discussions à propos de ses échecs, ils conclurent qu’il n’avait aucune chance de devenir un Talmid ’Hakham (érudit en Torah) et qu’il valait donc mieux qu’il devienne cordonnier. Ils espéraient toutefois qu’il resterait pratiquant, honnête et dévoué.
En entendant cela, le Nétsiv, choqué, décida de prendre ses études de Torah au sérieux ; cet incident lui fit un tel effet qu’il changea complètement d’attitude et il devint un Gadol (littéralement, un "Grand" ; dirigeant spirituel). Comment réussit-il à atteindre un si haut niveau? Grâce à son désir de persévérer dans l’étude, c’est ce qui lui fit découvrir ce potentiel exceptionnel ...

"Plusieurs efforts ont parfois été fournis sans porter de fruits et c’est peut-être la preuve que nous sommes dispensés de trop en faire", pourrait-on ajouter.
Le 'Hafets 'Haïm répond à cet argument ; il montre tous les efforts que nous sommes prêts à fournir pour nos intérêts personnels. Par exemple, si les affaires déclinent, on ne va pas abandonner rapidement ; on va réfléchir sans cesse à tous les moyens possibles pour améliorer la situation (ex: on prendra même conseil chez d’autres hommes d’affaires) jusqu’à ce que celle-ci se stabilise. Si la volonté d'Hachem avait la même valeur à nos yeux, on chercherait toutes sortes de stratégies, on prendrait conseil, on demanderait de l’aide, etc. pour soutenir la Torah afin que son étude ou son observance ne soit affaiblie. Et Hachem nous aiderait certainement à mener à bien cette tâche. Mais nos motivations ne sont pas si nobles. On a tendance, quand on ne voit pas de solution, à esquiver immédiatement toute initiative ...
[on abandonne trop vite, et on s'investit pas de toutes nos capacités, au point où peut s'accomplir les paroles ci-dessus du Ramban : "elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises".
A cause de cela on se prive de réaliser tellement de belles et grandes choses dans notre vie, tout cela parce qu'on écoute notre yétser ara qui endort notre aspiration intérieure à faire la volonté de D., au mieux.]

=> Ainsi, les gens dont le cœur fut inspiré pour accomplir la volonté d’Hachem et construire le Michkan découvrirent des forces et des talents complètement insoupçonnés. Nous avons tous également la capacité de dépasser nos limites et de réaliser ce qui nous parait impossible!

Les festins d’A’hachvéroch

+ Les festins d'A'hachvéroch :

-> A'hachvéroch n'ayant pas bien compté, il était rassuré que les juifs n'aient pas été délivrés et ramenés de Babylonie en terre d'Israël au bout de 70 ans, en accord avec la promesse d'Hachem.
Cependant, A'hachvéroch se rendait bien compte qu'il n'y aurait aucune garantie que la promesse de D. ne fût pas exécutée un jour ou l'autre. Ce n'était pas D. qui l'empêchait mais les juifs eux-mêmes. S'ils se repentaient, ils seraient délivrés aussitôt.

Haman conseilla au roi de donner un grand festin, d'utiliser les ustensiles du Temple et d'inviter tous les juifs à boire et à manger.
Ce festin d'A'hachvéroch allait célébrer un laps de 70 ans sans délivrance des juifs. Même s'ils ne mangeraient et ne buvaient pas, leur place n'était pas à ce festin. Leur participation indiquait qu'ils avaient abandonné tout espoir, ce qui, en soi allait empêcher leur délivrance.
Haman donna ce conseil à A'hachvéroch dans le but de dissiper ses craintes. [Zéra Béra'h - Tétsavé]

Selon midrach (Yalkout Chimoni), au cours des 3 premières années de son règne, A'hachvéroch ne mit pas la couronne sur sa tête ni ne s'assit sur son trône royal. Il ne se sentait pas en sécurité et appréhendait sans cesse une révolution (des juifs, voulant retourner en Israël).

Le verset (Esther 1,3) nous apprend que pendant la 3e année de son règne (soit en -366 avant l'ère vulgaire), il fit un grand festin qui durera 180 jours (Esther 1,4).

Parmi les autres raisons de ce festin, on peut citer : la fabrication de son trône à Chouchan fut achevée, la marine d'A'hachvéroch a vaincue et capturée une armée navale qui avait attaqué ses frontières, il a épousé Vachti en cette année, il voulait montrer sa richesse.

-> "Il (A'hachvéroch) leur montra la glorieuse richesse de son royaume et la majesté de son faste royal, pendant 180 jours" (ESther 1,4)
Chaque jour, A'hachvéroch apparaissait au festin revêtu des vêtements du Cohen Gadol que Névou'hadnezar avait rapportés de Jérusalem.
Telle était "la gloire" (kavod) et la "majesté" (tiféret) dont parle verset.
En effet, à propos des vêtements du Cohen Gadol, D. avait dit à Moché : "Tu feras des vêtements sacrés pour son frère Aharon en tant que gloire et que majesté" (Tétsavé 28,2).
[rabbi Elicha ben Gavriel Gallico - pérouch al Méguilat Esther]

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-> Le festin commença au mois de Nissan lorsque les journées commencent à s'allonger.
A'hachvéroch profita de la lumière du jour pour montrer ses richesses à loisir. Les longues journées d'été furent passées à festoyer.
Aucun jour ne ressemblait à l'autre. Les trésors exhibés étaient changés quotidiennement et aucun ne fut exposé plus d'une fois. Le menu du festin était chaque jour différent lui aussi ; le même plat ne fut jamais servi 2 fois.
Pour que cela dure pendant 6 mois, d'immenses ressources étaient nécessaires, ce qui mit au grand jour la puissance d'A'hachvéroch. [Maamar Mordé'haï]

A'hachvéroch était si riche que les 180 jours de festin ne lui furent pas plus difficiles à organiser qu'un festin d'un jour.
Les repas d'un seul jour de ce banquet auraient suffi pour 180 jours d'un autre festin. Son banquet entier de 180 jours équivalait donc à un festin habituel de180 fois 180 jours, c'est-à-dire 32 400 jours (soit plus de 88 ans). [Dena Pichra]

Certains commentateurs disent qu'A'hachvéroch divisa son banquet en 18 sessions de 10 jours (soit 180 jours) destinées, chacune, à différentes catégories d'invités. Au cours des 7 premiers jours de chaque session de 10 jours, il offrait à boire et à manger à ses hôtes et pendant les 3 derniers jours, il déployait sa fortune.
A chacune de ces 18 sessions, il invita les gouverneurs de 7 pays différents, si bien qu'au total, 126 pays participèrent à ce festin.
Le seul pays à ne pas y être représenté était la ville-état de Chouchan, sa capitale.

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+ Le festin de Chouchan :

-> "A la fin de cette période, le roi fit un festin pour tous les habitants de la capitale Chouchan, grands comme petits, pendant 7 jours, dans la cour du jardin du palais royal" (Esther 1,5)

A'hachvéroch dépensa autant d'argent pour ce festin de 7 jours qu'il en avait dépensé pour le banquet de 180 jours.
Ce festin pour les citoyens de Chouchan coïncidait avec les 10 jours de téchouva, et il allait prendre fin le jour de Yom Kippour. [Yaarot Dvach]
Durant ces jours, les juifs devaient particulièrement éviter de participer à un banquet de non-juifs.
Par conséquent, lorsque le roi lança ses invitations à ce banquet, aucun des dirigeants juifs n'étaient présents. Les menaçant de peines très sévères, le roi contraignit les juifs à revenir à Chouchan pour assister au banquet.
En tout 18 500 personnes s'y rendirent, et une fois présentes y prirent part. [midrach Yalkout Chimoni ; midrach Esther rabba 7,13]

Etant donné qu'A'hachvéroch voulait montrer aux citoyens de la capitale une considération particulière, il ne les fit pas asseoir là où il avait fait son festin de 180 jours. Il préféra les installer dans la cour du jardin du palais. C'était un jardin splendide, planté d'arbres rares et de fleurs parfumées, et décoré des plus beaux joyaux. [midrach Yalkout Chimoni]

-> A'hachvéroch fit un banquet qui flattait 4 des 5 sens : celui du goût, par la nourriture et la boisson ; le sens de la vue, par les belles tentures et les décorations (il y en avait tout autour attachées à des colonnes de marbre pour protéger les invités des éléments naturels extérieur - cf. Esther 1,6) ; le sens de l'odorat, par le parfum des arbres en fleur; le sens du toucher, par les belles couches mises à la disposition de chaque invité.

Le seul sens non éveillé était celui de l'ouïe.
Bien que le roi eût à sa disposition les musiciens les plus habiles, il ne fit pas jouer de musique à son banquet. En effet, les gens ont des goûts différents et ceux qui n'apprécient pas la musique ne peuvent éviter de l'entendre.
De plus, la musique peut conduire l'homme à un état spirituel très élevé. Elle peut même amener l'homme à un niveau où l'âme est prête à quitter son corps ; elle le fait pénétrer dans un monde mystique transcendant.
A'hachvéroch ayant précisément préparé le banquet pour faire transgresser aux juifs la Torah, cette élévation spirituelle était la dernière chose qu'il souhaitait. [Manot haLévi ; Alchikh haKadoch]

Dans le verset (Esther 1,6) décrivant cela, le mot 'hour, signifiant "blanc", la lettre 'het est écrite en grand. Sa guématria est de 8, allusion au fait qu'A'hachvéroch portait les 8 vêtements du Grand-Prêtre à son banquet. Pour cette faute, il fut puni par la rébellion de Vachti qui transforma son festin en cauchemar. [Manot haLévi]

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-> "On servait la boisson dans des verres d'or et chaque verre était différent, avec beaucoup de vin royal comme il est digne d'un roi" (Esther 1,7)

Selon Rachi : l'homme le plus simple se voyait servir du vin dans une coupe d'or. Chaque verre utilisé au banquet était de forme différente : nul n'était semblable à l'autre.
Selon le midrach : chaque fois qu'un homme buvait dans un verre, il avait le droit de le garder. A chaque fois qu'il était servi, il recevait un verre neuf.
On pourrait penser que, puisque les verres étaient offerts, les serveurs auraient ordre de ne pas les donner sans compter. Mais non, le verset affirme : "avec beaucoup de vin royal, comme cela est digne d'un roi".

Le Pirké déRabbi Eliézer (49) enseigne que les verres et les plats utilisés au festin venaient du Saint Temple. Comparé à ces magnifiques ustensiles, l'or le plus fin d'A'hachvéroch était semblable à du cuivre ou du plomb.
Pour avoir utilisé des ustensiles du Temple, A'hachvéroch méritait la mort comme son beau-père Belchazzar. Il fut sauvé parce qu'il était destiné à épouser Esther et à engendrer Darius II qui reconstruisit le Temple et en restituerait les ustensiles, mais son festin fut quand même gâché par l'incident de Vachti.

-> Selon le Imré Shéfer (Tétsavé), A'hachvéroch et Haman tentèrent, mais en vain, de faire boire aux juifs du vin non-juif. Le vin servi aux juifs avait été fabriqué par des juifs et leur était servi dans des pichets scellés. Etant donné que les verres étaient constamment changés, le risque qu'un juif bût du vin laissé par un non-juif était nul. Ce vin est appelé le "vin royal" ou "vin du royaume" parce que les juifs l'avaient donné en impôt au gouvernement.

La guémara (Méguila 7b) enseigne : "A pourim, un homme doit s'enivrer jusqu'à ce qu'il ne sache plus la différence entre 'maudit est Haman' et 'béni est Mordé'haï'".
=> Pourquoi un homme ivre devrait-il maudire Mordé'haï ou bénir Hamna?
Le Méam Loez explique que la principale excuse des juifs était d'avoir été ivres lorsqu'ils fautèrent au festin d'A'hachvéroch. C'est donc le vin qui leur valut d'être délivrés. Et pourtant, ils durent jeûner et se repentir pour s'être laissés aller à s'enivrer.
Après la délivrance des juifs, Mordé'haï et Esther firent statuer par le Sanhédrin que le jour de Pourim, les juifs se souviennent qu'ils avaient été sauvés en raison de leur ivresse. Ils devraient boire jusqu'à ne plus reconnaître la différence entre le motif d'Haman et celui de Mordé'haï pour ne pas vouloir que les juifs soient forcés à boire au festin d'A'hachvéroch. Lorsque l'on est à peine ivre, on oublie facilement ce point.

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-> Ni le Sanhédrin ni les autres sages juifs de Chouchan ne mangèrent au banquet, ils s'y dérobèrent en quittant la ville.
Toutefois, Mordé'haï ne put s'y soustraire car en tant que représentant juif, il était responsable du festin avec Haman. Bien qu'il fût présent durant tout le festin il ne mangea rien. [Pirké déRabbi Eliézer 49]

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+ Le festin de Vachti :

-> "La reine Vachti fit également un festin pour les femmes dansle palais royal du roi A'hachvéroch" (Esther 1,9)

-> A'hachvéroch fit son festin notamment pour célébrer son mariage avec Vachti.
Cette dernière fit également un festin semblable pour les épouses des gouverneurs et leurs dames de compagnie. Son festin était en tous points égal à celui d'A'hachvéroch.
A'hachvéroch espérait que les juifs fauteraient en consommant le repas et en compromettant leur vertu. Vachti tenta de faire commettre aux femmes juives les mêmes fautes.
[comme A'hachvéroch, Vachti déploya sa richesse devant les femmes rassemblées. Elle alla jusqu'à pénétrer dans la salle du festin en portant les vêtements du Cohen Gaol, comme son mari l'avait fait. [midrach Yalkout Chimoni]

Selon le Achikh haKadoch, Vachti agit ainsi par fierté. Elle estimait qu'A'hachvéroch n'était devenu roi que grâce à son mariage avec elle, la fille du célèbre Belchazzar, et qu'il était semblable à Cyrus qui hérita le royaume de son beau-père Darius I. Elle pensait qu'elle aurait dû être couronnée en tant que régente mais que, puisque ce rang n'était pas accordé aux femmes, A'hachvéroch avait été nommé roi à sa place. Elle n'accordait pas plus de respect à A'hachvéroch que s'il avait été le concierge de son père.
La réalité était bien différente. A'hachvéroch hérita du trône de son père Cyrus, roi de Médie et de Perse. Après l'assassinat de Belchazzar,Vachti n'était plus qu'une simple orpheline. Si Darius n'avait pas eu pitié d'elle, elle aurait été tuée avec le reste de sa famille. C'était une étrangère qui ne devint reine que par son mariage avec A'hachvéroch.

Vachti désirait donc que son festin soit en tous points semblable à celui de son mari. Elle ne voulait pas lui être redevable en quoi que ce soit. Elle désirait montrer que c'était elle qui était réellement de sang royal.

Pour préserver les apparences, certains commentaires (ex: Manot haLévi) pensent que les femmes étaient assises sur un patio ouvert à l'intérieur d'un du palais de façon à ce que les hommes puissent les voir et les désirer. Vachti souhaitait effectivement montrer ses charmes aux hommes présents mais en fut empêchée pour les raisons que nous verrons bientôt.

Selon le Michkénot Yaakov, l'un des principaux motifs de Vachti était de faire fauter les juifs afin qu'ils ne soient plus dignes de reconstruire le Temple que son grand-père, Nevou'hadnezar, avait détruit.
D. la punit pour cela et la fit faire exécuter. Après sa mort, ce fut justement Esther qui prit sa place et son fils, Darius II, qui fit reconstruire le Temple (voir Ezra 5).

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-> Le premier jour du festin, Modé'haï et le Sanhédrin se rassemblèrent. Ils jeûnèrent pendant 6 jours, de dimanche à vendredi. Toute cette semaine, ils prièrent que D. n'anéantisse pas Israël.
Le 7e jour, Shabbath, leur prière fut agréée.
Hachem fit en sorte que cet épisode (Esther 1,11), où A'hachvéroch convoqua Vachti, se produisit un jour de Shabbath pour montrer que le Shabbath protège les juifs.
L'exécution de Vachti, qui marqua le début de leur délivrance, eut lieu un Shabbath.

Le Manot haLévi rapporte que bien que les juifs eussent participé au festin toute la semaine, ils restèrent tous chez eux le Shabbath de peur de profaner par inadvertance ce jour saint. C'est par ce mérite qu'ils furent sauvés.

-> Hachem provoqua la chute de Vachti le jour de Shabbath pour lui donner une punition appropriée.
Vachti avait l'habitude de convoquer des jeunes filles juives qu'elle faisait travailler nues à son service le Shabbath.
Vachti voulait que les juifs transgressent ce jour saint car son observance donne au peuple juif beaucoup de bienfaits. [Yaarot Dvach]
De plus, le Shabbath rapproche leur délivrance. Vachti tenta donc de toutes ses forces de faire oublier le Shabbath aux Juifs afin qu'ils n'aient plus espoir en la guéoula et la reconstruction du Temple.
Elle savait très bien que, lorsque les juifs l'observent, aucune nation du monde n'a de pouvoir sur eux. En le leur faisant transgresser, elle espérait consolider leur soumission envers elle et son mari.

Vachti fit un effort particulier pour inciter les femmes juives à fauter car elle savait qu'une femme peut exercer une grande influence sur son mari. Si les femmes devenaient immorales, les hommes ne tarderaient pas à les suivre.

Il y avait une raison supplémentaire à la chute de Vachti ce jour-là.
Comme le 7e jour du festin coïncidait avec Yom Kippour, ce jour où selon nos Sages (Yoma 20a) le Satan n'a pas le pouvoir d'accuser les juifs.
C'est un jour que le juif passe à jeûner et à prier à la synagogue. Par conséquent, en ce jour-là, la délivrance des juifs commença par la chute de Vachti.
Par le 2e festin (après celui de 180 jours), A'hachvéroch espérait faire fauter les Juifs en neutralisant leur sens moral. Il passa chaque jour de longs moments à élaborer des plans dans ce but.
Le 7e jour, Yom Kippour, les juifs quittèrent le festin pour prier dans les synagogues. N'ayant rien faire, A'hachvéroch conçut une nouvelle idée. Il fit appeler Vachti et lui dit : "Toute cette semaine, nous avons usé la résistance des juifs. A présent, ils sont prêts à renoncer à leur vertu mais ils ont honte. A nous de faire tomber leurs inhibitions! Je veux que tu te promènes dénudée parmi les invités.
Lorsque les courtisans te verront, ils feront de même et leurs femmes les suivront. Quoi que nous fassions, les femmes juives se promèneront nues aves hommes. Ensuite, nous pourrons laisser les choses suivre leur cours. Ils fauteront tant que que nous pourrons dormir tranquilles.
Le Temple ne sera jamais reconstruit et ils ne seront jamais délivrés de l'exil." [Michkénot Yaakov]

-> Vachti sur le point d'aller rejoindre le festin des hommes pour se présenter nue, elle jeta un dernier coup d'œil à son miroir, et elle vit qu'une éruption répugnante lui couvrait le corps. Sur son dos avait poussé une grande excroissance de sa peau qui ressemblait presque à une queue.
C'était là une punition divine pour sa fierté. [Manot haLévi]

-> Vachti fut brûlée vive. [Ibn Ezra]
Le roi A'hachvéroch ne haïssait pas Vachti pour ce qu'elle avait fait ; il la fit mettre à mort impulsivement sur le conseil d'Haman. Désormais, A'hachvéroch garda à l'extérieur de lui une haine profonde envers Haman pour lui avoir conseillé de tuer sa femme.
Au lieu de punir Haman ouvertement, le roi le traita comme son meilleur ami et l'éleva au plus haut rang du royaume, dans l'intention de l'élever suffisamment pour que sa chute fût d'autant plus rude.

[source : compilations personnelles issues du Méam Loez - Méguilat Esther]

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[ -> Plus nous prenons conscience de la grandeur du royaume d'A'hachvéroch, qui s'illustre par son incroyable richesse comme en témoigne ces festins totalement fous, alors plus nous pouvons prendre conscience de la grandeur du miracle de Pourim.
Et donc d'à quel point Hachem peut tout, à quel point Il veille sur nous et nous aime! En ce rappelant cela, la fête ne peut être que totale à Pourim! ]

"Pendant 6 jours sera fait le travail, et le 7e jour sera saint pour vous, un repos absolu en l'honneur de Hachem ; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort" (Vayakel 35,2)

-> Rachi précise au nom de nos Maîtres (Mékhilta Vayakel), l'interdiction du travail pendant le Shabbath a été placée avant la construction du michkan, pour signifier que cette dernière ne repoussera pas le Shabbath.

-> Le rav Yé'hiel Mikhel Feinstein écrit qu'on peut déduire de là le principe suivant :
même pour l'accomplissement d'une grande mitsva, il n'est pas permis de transgresser certains interdits.
Bien que la construction du michkan soit une grande œuvre (celle de faire résider Hachem dans ce monde), il est malgré tout interdit de transgresser le Shabbath pour le réaliser.

Nous remarquons également dans la paracha Chémot (2,4) que Moché fut puni pour n'avoir pas circoncis son fils le moment venu, bien qu'il fût envoyé par Hachem pour délivrer les Bné Israël (qui souffraient atrocement de l'esclavage) et leur faire recevoir la Torah.
En effet, on ne doit pas prendre uniquement en considération l'objectif fixé : du début jusqu'à la fin, notre travail doit être accompli dans les règles, selon la volonté de Hachem.
Dans le cas contraire, l'homme n'aura pas seulement commis un manque à son devoir, mais il en aura entaché le but.

Le Gaon de Vilna disait que celui qui étudie dans une maison dans laquelle se trouve un clou volé ne pourra pas réussir dans son étude.

"On fit 2 kerouvim en or" (Vayakél 37,7)

=> Il y a de quoi s’étonner : Pourquoi les kérouvim avaient-ils le visage d’enfants, et non le visage d’un tsadik ou bien d’un ange?

-> Le livre "Maskil el dal" l’explique d’après l’enseignement des Sages selon lequel "cher est l’homme qui a été créé à Son image".
Le Rav ‘Haïm Vital a écrit au nom du Arizal que même un non-juif qui vient de naître est à l’image de D., mais quand il grandit et faute cette image le quitte, et il en va de même pour un juif que l’image de D. quitte quand il faute.
Comme l’image d’un jeune enfant, avant qu’il grandisse et pèche, est à l’image de D., c’est elle qui a été choisie pour se trouver sur l’Arche d’Alliance.
C’est une image sainte et pure, qui a été gravée sous le Trône de gloire.
Le Zohar donne une ségoula pour quelqu’un de coléreux : qu’il regarde un jeune enfant, alors sa colère s’apaisera. Tout cela parce que l’image d’un jeune enfant a la sainteté de l’image de D., et elle a sur l’homme l’influence de le ramener vers le bien et de le calmer.

"Les enfants d'Israël sortirent de devant Moché" (Vayakel 35,20)

-> Le début de la paracha commence par les mots : "Moché rassembla toute l'assemblée". Ainsi nous savons déjà que le peuple se trouvait devant Moché. Ainsi, pourquoi, au moment de partir, il est dit qu'ils "sortirent de devant Moché", alors qu'on le sait déjà?

En fait, la Torah veut nous signifier que quand les Juifs se trouvaient devant Moché et écoutaient ses propos, cela leur permit de se raffiner et de devenir meilleur par le simple fait de sa proximité. Et ce, au point que quand ils le quittèrent, ils étaient différents et bonifiés par rapport à leur état d'avant.
Ainsi, quand ils sortirent, n'importe qui aurait pu deviner qu'ils étaient en présence d'un grand tsadik.
"Ils sortirent de devant Moché" = chacun pouvait ressentir et attester que c'était bien Moché qu'ils quittèrent. Car un homme grand ne laisse pas indifférent. Quiconque le fréquente ne peut que grandir de par sa prestance et son influence.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

Nous pouvons observer que le mot "nourriture" (mazon - מזון) a la même guématria que le mot "émouna" (אמונה - avec le kolel), car lorsque l'homme éprouve une confiance absolue dans son Créateur, cela entraîne automatiquement un déversement de bénédictions et d'abondance, sa subsistance est élargie.

L'abondance de la nourriture descend depuis le Temple céleste vers le Temple terrestre qui sont placés "face à face".
Des portes du ciel, descend la subsistance dans le monde directement sur Jérusalem.
Puis, Jérusalem déverse cette abondance sur toute la terre d'Israël qui la déversera à son tour sur toute la terre.
[Tsror ha'Haïm - Vayakel]

Shabbath – un jour de paix incroyable

+ Shabbath - un jour de paix incroyable :

=> Pourquoi dans la prière du vendredi soir nous mentionnons dans la bénédiction : "qui étend la tente de paix sur nous" (aporéch Souccat Shalom alénou), tandis que les soirs de la semaine, nous terminons cette bénédiction par : "qui protège Son peuple Israël pour toujours" (chomer ét amo Israël la'ad)?

-> Le Zohar (Béréchit 48a) nous enseigne :
"Viens et constate que lorsque nous procédons à la sanctification le soir du Shabbath, une tente de paix s'étend sur le monde ...
il n'y a pas besoin de prier pour la protection comme nous le mentionnons [en semaine] : "qui protège Son peuple Israël pour toujours" : car c'est seulement durant les jours de la semaine que le monde est protégé par le mérite de nos prières.
Par contre, durant le Shabbath, une tente de paix s'étend sur le monde et le protège de toute part, même les réchaïm sont protégés du guéhinam.
Ainsi, la paix s'étend sur les créatures des mondes supérieurs et inférieurs.
Lorsque nous sanctifions le jour du Shabbath, nous prononçons : "qui étend la tente de paix sur nous, sur Ton peuple Israël et sur Jérusalem"."

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-> Un autre Zohar (Kora'h 176a) rapporte :
"Viens et constate que le monde se maintient uniquement par la paix. Lorsque Hachem a créé le monde, ce dernier ne pouvait se maintenir tant que la paix ne vint se poser sur lui. De quoi s'agit-il?
Il s'agit du Shabbath qui est la paix des mondes supérieurs et inférieurs, ce qui permet au monde de se maintenir".

Le jour du Shabbath est le secret sur lequel repose toute la foi.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - Zohar - Yitro 92a]

"Six jours, le travail sera accompli, et le septième sera pour vous, un Shabbat consacré à Hachem ... N'allumez pas le feu dans toutes vos demeures le jour du Shabbat" (Vayakel 35,2-3)

-> Dans l'introduction du Noam Elimélé'h, il est écrit :
L'homme a le devoir d'unir constamment les jours de la semaine au jour du Shabbath.
Le service divin réalisé durant les jours profanes doit être empreint de crainte tandis que le service divin réalisé durant le Shabbath doit être empreint de miséricorde et d'amour.
Ainsi, en nous souvenant du jour du Shabbath chaque jour de la semaine, nous attirons son influence d'amour et de miséricorde sur les jours profanes.
C'est la raison pour laquelle nous comptons les jours de la semaine uniquement en fonction du jour du Shabbath : 1er jour, 2e jour, 3e jour, ...

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-> "Toutes les bénédictions des mondes supérieurs et du monde inférieur dépendent du 7e jour ... parce que c'est par ce même jour que sont bénis les 6 jours de la semaine" (Zohar - Yitro 88a).
Le 'Hatam Sofer écrit : Néanmoins, un réceptacle est nécessaire afin de recevoir cette bénédiction. Or, il est écrit : "Hachem n'a pas trouvé de meilleur réceptacle pour contenir la bénédiction pour Israël, que la paix" (fin du traité de la Michna de Ouktsine)".

C'est pourquoi le Satan s’applique autant à susciter la discorde durant le Shabbat, jour prédisposé à la bénédiction, afin qu'aucun réceptacle ne soit prêt à la recevoir et que tous les jours de la semaine en soient entachés.
C’est d’après cela qu'il explique le verset : "Six jours, le travail sera accompli, et le septième sera pour vous" = le travail des six jours de la semaine sera accompli (de lui-même) pour vous, par le mérite de la sainteté du septième jour.
Ainsi : "N'allumez pas le feu (de la discorde) le jour du Shabbat", afin que la bénédiction puisse trouver un endroit où résider.
Le Zohar (Tikouné haZohar 48) rapporte que, dans le verset "N'allumez pas le feu", la Torah fait référence au feu de la dispute, pour nous mettre en garde : N'allumez pas le feu de la dispute dans toutes vos demeures le jour du Shabbat".

-> Le Baal haTourim écrit aussi à propos de ce verset : "Hachem dit : Mon feu (le feu du Guéhinam) s'arrête pour vous le jour du Shabbat, que votre feu aussi s'arrête."

-> Le Ben Ich 'Haï écrit au nom du 'Hida (Moré Baétsba 140) : "La veille de Shabbat, à l'approche de min'ha, est une heure dangereuse, prédisposée à la dispute d’un mari avec sa femme et des serviteurs entre eux.
Le Satan investit alors beaucoup d'efforts à semer la discorde. L'homme craignant D. soumettra son mauvais penchant et ne réveillera aucune dissension ni reproche, mais au contraire, il recherchera la paix."

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne ailleurs sur ce sujet :
"Sache que celui qui se dispute avec sa femme, ses enfants ou ses serviteurs est convaincu d’avoir raison et de devoir reprocher les erreurs commises par ces derniers dans la conduite de la maison. Mais en réalité, s'il possède un peu de bon sens, il comprendra que l'erreur commise n'est pas de leur fait, et n'est pas l'œuvre de leurs mains, mais celle du Satan, afin de susciter la discorde à ce moment-là ...
C'est pourquoi chacun veillera, lorsqu'il verra une quelconque bévue ou un préjudice se produire dans la bonne marche de la maison, à ne pas en imputer la faute à son épouse ni à ses serviteurs, et à ne pas se disputer avec eux. Mais, il se rappellera la raison que nous avons mentionnée plus haut, car elle est vraie, et il gardera alors le silence sans se disputer ni se mettre en colère.
En agissant de la sorte, il sera heureux dans ce monde et dans le monde futur".

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-> "Le Satan provoqua l'homme et la femme avant l'entrée du Shabbath ce qui entraîna des disputes entre eux.
Rabbi Méïr entra là-bas et les empêcha de se disputer durant 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à ce qu'il fasse la paix entre eux" (guémara Guittin 52a).

Ainsi, nous apprenons de ce passage : chaque veille de Shabbath, le mauvais penchant vient créer des disputes pour chasser la paix et faire entrer les querelles dans les maisons.

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=> Pourquoi le mauvais penchant provoque-t-il des disputes précisément avant l'entrée du Shabbath?

-> Le Maharam Shick répond en citant la guémara (Shabbath 119b) :
"Deux anges de service accompagnent l'homme le soir de Shabbath depuis la synagogue jusqu'à sa maison : un ange bienfaisait et un ange accusateur. Lorsque l'homme arrive dans sa demeure et trouve les bougies de Shabbath allumées, une table préparée et le lit prêt, l'ange bienfaisant dit : qu'il soit ainsi Shabbath prochain! Et l'ange accusateur répond : "amen" malgré lui.
A l'inverse, si la maison n'est pas prête pour Shabbath, l'ange accusateur dit : qu'il en soit ainsi Shabbath prochain! Et l'ange bienfaisant répond malgré lui : "amen!"."

-> Le Maté Yéhouda rapporte que l'ange accusateur en question qui raccompagne l'homme de la synagogue jusqu'à sa maison est Samaël.
Il est rapporté dans de nombreux ouvrages qu'il s'agit du Satan, comme l'a écrit le Chla haKadoch : "Sache que Samaël c'est le mauvais penchant".
Il provoque des querelles et des disputes juste avant l'entrée de Shabbath afin d'empêcher que la maison soit prête en l'honneur du Shabbath car cela lui permettra, que D. nous en préserve, de maudire cette famille et l'ange bénéfique devra répondre "amen" malgré lui.
Dans le cas contraire, s'il en réussit pas à semer la zizanie avant Shabbath, c'est l'ange bienfaisant qui réussira à bénir toute la famille et l'ange accusateur devra répondre malgré lui "amen".

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-> "Vous n’allumerez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Shabbath" (lo Tévaérou éch bé'hol mochvoté'hem béYom haShabbath - Vayakel 35,3).

-> La défense d’allumer est considérée par le Talmud comme devant servir de prototype pour l’ensemble des 39 travaux interdits le Shabbath [guémara Shabbath 70a].
(Les Cohanim avaient le droit d’allumer du feu dans le Michkan pour offrir les Korbanot de Shabbath. Mais ils n’avaient pas le droit
d’exécuter ce même travail à des fins privées).

-> La guémara (Shabbath 119a) enseigne que la sainteté du Shabbath est juxtaposée avec l’interdiction d’y allumer le feu, afin de nous enseigner que le feu (un incendie) ne peut se trouver que dans une maison où l’on transgresse le Shabbath.

-> Les dernières lettres de : "tévaérou éch béhol mochvoté'hem" (תְבַעֲרוּ אֵשׁ בְּכלֹ משְֹׁבתֵֹיכֶם) forment le mot "Shalom" (שלום), or nous nous saluons le Shabbath en disant "Shabbath Shalom".
L'objet de cet injonction est que comme le jour du Shabbath les gens sont libres de tout travail, ils se rencontrent et se mettent à parler de toutes sortes de choses, si bien qu’ils risquent d’en venir à faire du lachon ara, en "allumant" le feu de la discorde, ce qui est une interdiction absolue un jour de semaine et à plus forte raison le
Shabbath. C’est pourquoi on nous met en garde : "Vous n’allumerez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Shabbath".
Au contraire, si un feu s’est allumé un jour de semaine, le Shabbath on fera la paix (Shalom), on pardonnera et on reviendra vers Hachem [Méchiv Dévarim].

[à Shabbath on dit de nombreuses fois : "Shabbath Shalom", pour avoir bien en tête que le jour du Shabbath = Shalom (le reste, on verra plus tard!).]

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-> "Vous n'allumerez pas de feu (éch) dans toutes vos demeures le jour du Shabbath" (Vayakel 35,3)

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 48 daf 85a) dit que la colère allume le feu du guéhinam ce qui crée un dommage incommensurable le jour du Shabbath, car comme nous le feu du guéhinam s'arrête ce jour-là.

-> On peut voir une allusion à cela dans notre verset : le mot "colère" (kaas - כעס) a une valeur numérique de 150.
En général, la colère fait rage entre 2 personnes ce qui équivaut à une valeur numérique de 300.
Le Satan se trouvant parmi eux, la guématria alors obtenue est de 301, qui est celle du mot : feu (éch - אש).

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-> De même, le Alchikh haKadoch enseigne qu’une faute commise le Shabbath est plus grave qu’une faute commise les autres jours de la semaine. En effet, si le feu du Guéhinam s’éteint à l’arrivée du Shabbath, il se rallume si on commet une faute le Shabbath.
La Torah nous met en garde : le Shabbath, n’allumez pas par vos fautes, le feu du Guéhinam! Soyez particulièrement vigilants à ne pas commettre de faute le jour du Shabbath.

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-> Le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha) enseigne :
Il est évident que cet avertissement de ne pas se mettre en colère est valable tout le temps. Cependant, la colère durant le Shabbath engendre un dommage sans limite.
La colère étant "le feu du guéhinam" qui est annulé le jour du Shabbath, la colère allumerait ce feu durant ce jour sacré et la punition serait immense.
Le jour du Shabbath, l'homme doit impérativement être dans l'humilité et apprendre de la façon d'agir du Créateur qui est patient et magnanime avec les réchaïm le jour du Shabbath car Il éteint le feu du guéhinam.
Celui qui acquiert l'humilité le jour du Shabbath en tirera profit durant les 6 jours de la semaine car le jour du Shabbath est la source de toutes les saintetés.

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-> "Vous n'allumerez pas le feu dans toutes vos demeures, le jour du Shabbat" (Vayakél 35,3)

=> En tant que travail interdit le Shabbat, pourquoi la Torah n'explicite que le fait d'allumer le feu?

-> En fait, pendant le Shabbat, le Guéhinam (l'enfer) ne fonctionne pas. Hachem ne laisse pas le feu du Guéhinam avoir de prise en ce jour saint. Mais la condition pour cela est qu'Israël respecte le Shabbat. Par contre, lorsque les juifs ne respectent pas le Shabbat et réalisent des travaux interdits, par cela ils allument eux-même le feu du Guéhinam.
Hachem dit alors : "Moi, J'ai éteint le feu du Guéhinam, et vous, vous l'avez allumé!" C'est pourquoi, la Torah dit clairement : "Vous n'allumerez pas le feu dans toutes vos demeures, le jour du Shabbat", il s'agit du feu du Guéhinam que le juif allume quand il profane le Shabbat et y réalise un travail interdit.
De même, pendant Shabbat, chaque Juif doit veiller à préserver son coeur pour ne pas laisser la contrariété et la colère y pénétrer. Car le feu de la colère qui brûle dans le coeur, c'est le feu du Guéhinam lui-même. C'est pourquoi, le jour du Shabbat, où le feu du Guéhinam est éteint, il faut encore plus être vigilant à ne pas s'énerver, ne pas se contrarier ni éveiller de la colère, car celui qui se met en colère pendant Shabbat, y allume le feu du Guéhinam.
Et c'est à ce propos qu'il est dit : "Vous n'allumerez pas le feu dans toutes vos demeures, le jour du Shabbat".
[Tikounim]