Aux délices de la Torah

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Se préparer pour le machia’h

+ Se préparer pour le machia'h :

-> "Je vous ai séparés d'avec les peuples pour que vous soyez à moi" (Kédochim 20,26)

-> Rachi (citant le Yalkout Chimoni) commente : "Si vous restez séparés d'eux (des autres nations), vous êtes à moi, et sinon vous êtes à Nabuchodonosor et à ses semblables".

-> Le rav Aharon Kotler disait au nom du 'Hafets 'Haïm que lors de la dernière guerre (avant machia'h), uniquement ceux qui seront connectés aux valeurs de la Torah, qui seront totalement déconnectés des [valeurs des] nations du monde seront sauvés.

Le rav Nathan Wachtfogel ajoutait qu'il a une tradition que lui a transmis le rav Yéhochoua Leib Diskin que la dernière bataille avant la venue du machia'h, il sera sauvé tout juif qui se sépare des non-juifs, qui n'a pas de lien avec sa culture, ses intérêts, ses journaux, sa musique et ses livres.
Hachem dit à propos de telles personnes : "vous soyez à moi", et les non-juifs non aucune autorité sur eux.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar) écrit que souvent les gens traite avec légèreté ce que la Torah voit comme fondamental.
Il donne l'exemple que de nombreuses personnes ne pensent pas que le fait d'interagir avec des non-juifs soit si problématique que cela.
Mais en réalité : "lorsqu'on aborde ce sujet, quelle est la préoccupation essentielle de la Torah? Sur quoi Moché nous met-il constamment en garde? Ne pas se mélanger avec les non-juifs et ne pas apprendre de leur manières."

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Au-delà d'agir comme eux, le fait d'avoir les mêmes valeurs et d'idéaliser la société non-juive, est une manifestation du fait "d'être comme les nations".
[...]
La limitation avec les non-juifs va plus loin que des actions de surface.
En apparence on pourrait ne rien avoir à voir avec la culture non-juive, mais cela se manifeste dans ce que nous estimons, dans les choses qui captent note attention et dans les poursuites dans lesquelles nous investissons notre énergie.

Un non-juif valorise ce monde-ci en tant que tel. C'est son objectif final et le centre de son attention.
D'un autre côté, un juif valorise le monde à Venir, et reconnaît ce monde comme une existence secondaire.

Malheureusement, aujourd'hui nos façons de penser sont confuses. L'importance excessive que nous accordons aux plaisirs matériels de ce monde provient du fait qu'on valorise ce monde-ci, d'une façon identique aux non-juifs.
L'attention que nous donnons à ces parties physiques de la vie est complètement en désaccord avec ce que nous sommes en tant que juifs.
La nourriture, les habits, la décoration de la maison, les vacances, ... tout cela peut nous assister dans notre service d'Hachem. Mais si une personne n'est pas assez vigilante, la poursuite de ces commodités/conforts va à la place l'éloigner d'Hachem.
[il existe la notion de : "juif non-juif" : un juif qui se conforme à la loi juive, mais qui dans ce cadre va se comporter et penser d'une manière non-juive.]

Nous luttons tous contre l'attrait de la matérialité.
La très forte attraction pour ce monde-ci est actuellement le piège principal de l'exil.
Hachem nous fait vivre parmi les non-juifs, parmi leurs attitude et leur vision qui nous influencent, et cela constitue une épreuve pour nous. Plutôt que d'être focalisés sur la spiritualité, nous sommes pris par l'aspect matériel de notre vie.
L'importance que l'on accorde à la matérialité et à l'aspect physique des choses [au-delà de ce qui nous est strictement nécessaire], est classifié comme "agir comme un non-juif".

[ dans les bénédictions du matin nous disons : "chélo assani goï" (qui ne m'a pas fait non-juif), et non pas : "qui m'a fait juif". Pourquoi cela?
Hachem nous fait exister en tant que "non non-juif", ensuite c'est à nous d'avoir une comportement, une façon de voir les choses qui soient "juive" (et donc à l'image d'Avraham, à l'encontre de la manière de penser et d'aborder la vie que peut avoir le monde environnant non-juif).

Il est intéressant de se questionner :
- concernant notre vie éphémère dans ce monde : face à une grave épidémie on va prendre conscience de la nécessité de prendre des mesures pour éviter de tomber gravement malades, voir de risquer d'en mourir.
- concernant notre vie éternelle dans le monde à venir : En ce qui concerne notre spiritualité, est-ce qu'on a des sentiments d'une même intensité? Est-ce que nous investissons et protégeons autant notre spiritualité que nous pouvons le faire pour notre matérialité? ]

[au contact de l'environnement non-juif, notre yétser ara nous fait mélanger l'ordre des priorités : la finalité est d'amasser un maximum de spiritualité, et la matérialité n'est qu'un outil au service de cet objectif.
Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer qu'on a tendance à investir tellement d'efforts pour bien vivre dans ce monde (qui n'est que temporaire), mais on pense très peu à investir et préparer notre mort (là où l'on va résider pour l'éternité, surtout qu'après notre mort on ne pourra plus rien embellir!).
En ce sens, le milieu non-juif met tellement l'accent sur la notion de "carpé diem" (profite, kiffes ce que ce monde propose car demain tu n'existeras plus), alors qu'un juif doit voir les choses totalement différemment : "nous sommes éternels, et ce monde très temporaire est consacré pour accumuler un maximum de ressources pour alimenter notre vie éternelle". ]

Le Beit haLévi affirme que la pire forme de réprimande est lorsque l'on montre à une personne à quel point ses actions étaient contradictoires.
[ex: Comment pouvons-nous attendre sincèrement la venue du machia'h à tout moment, et d'un autre côté avoir une vision non-juive en investissant, en donnant de l'importance, plus que nécessaire à la matérialité, au détriment de la spiritualité?]

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-> Il y a plus de 2 500 ans, le prophète Yé'hezkel nous a rapporté que Hachem lui a dit : "si le peuple juif dira : "Devenons comme les nations, comme les familles des [autres] pays!"... Par ma vie, dit Hachem, je jure que d'une main puissante (béyad 'hazaka - בְּיָד חֲזָקָה) et d'un bras étendu (biz'roa nétouya - בִזְרוֹעַ נְטוּיָה) et d'un courroux débordant (bé'héma chéfou'ha - בְחֵמָה שְׁפוּכָה), je me comporterai en roi à votre égard!" (Yé'hezkel 20,32-33).

-> Le rav El'hanan Wasserman (maamar Ikvéta déMechi'ha) a écrit avant la 2e guerre mondiale que nos Sages nous expliquent :
- yad 'hazaka = signifie "déver" = Hachem enverra des maladies (punition du Ciel) ;
- zéroa nétouya = signifie " 'herev" = des pogroms (punition des gens) ;
- 'héma chéfou'ha = cela comprend des choses incroyablement terribles (que D. nous en préserve).

-> Le rav El'hanan Wasserman ajoute que les punitions viendront dans cet ordre.
Si nous pensons que nous pouvons agir comme les non-juifs, d'abord Hachem nous enverra une maladie "du Ciel" (min haChamayim).
Si nous n'écoutons pas ce message, Hachem nous enverra un pogrom "par les gens".
Si cela ne suffit pas à nous réveiller, alors (que D. nous en préserve) cela va continuer jusqu'à " 'héma chéfou'ha" (des choses incroyablement terribles).

[ainsi, plus nous prenons garde à prendre nos distances avec la façon d'aborder la vie des non-juifs, plus nous nous évitons de mauvaises choses que Hachem devra nous envoyer pour nous séparer d'eux.
Soit on le fait de nous même, soit on le fera dans la douleur, par la contrainte.]

[en ce sens également, nos Sages (guémara Sanhédrin 97b) disent que pour mériter la venue du machia'h nous devons faire téchouva. Dans le cas où l'on ne le ferait pas de nous-même, alors Hachem placera sur nous un roi sévère comme Haman et nous serons alors forcés de nous repentir.
(ainsi, plus nous attendons pour revenir vers Hachem, vers une vie davantage selon la Torah, plus nous nous exposons à recevoir sur nous des coups, des difficultés, qui nous réveillerons/forcerons à le faire.
Pourquoi être effrontés et obliger notre papa Hachem à agir ainsi envers nous (encore plus qu'un père chaque coup qu'Il doit nous donner est plus douloureux pour Lui que pour nous!).
De plus, ce n'est pas très respectueux pour le Roi, qui nous attend, que l'on doit utiliser la force pour nous amener à Lui (où est notre amour, notre crainte, à Son égard). ]

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+ L'essence des jours du machia'h :

=> On peut se demander : jamais l'attrait pour ce monde-ci n'a été aussi fort que de nos jours. Comment pouvons-nous s'assurer une place parmi ceux qui accueillerons le machia'h?

-> Le rav Moché Sorotskin enseigne :
la réponse est que nous devons comprendre le mode de vie que les jours du machia'h impliquent, à l'inverse du mode très matériel actuel, et ensuite s'efforcer de s'y lier dès maintenant, avant même que le machia'h n'arrive.
Ceci est l'unique manière de véritablement se séparer des non-juifs et de tout ce qu'ils représentent, et d'alors mériter la guéoula.

[c'est en ce sens qu'on a l'obligation d'attendre constamment la venue du machia'h : nous devons tellement aspirer à sa venue que nous avons déjà la tête à ce que sera notre réalité avec sa venue.
(actuellement, la différence entre juifs et non-juifs n'est à première vue pas flagrante, mais avec la venue du machia'h ce sera le jour et la nuit! Ainsi, on doit avoir cela en tête, et contrairement à eux nous devons nous préparer à cette réalité! )

D'un côté la venue imminente du machia'h implique que l'on ne doit pas remettre à plus tard la possibilité d'accomplir des mitsvot car après sa venue il sera trop tard pour les faire.
Mais également cela doit nous pousser à s'imaginer comment nous vivrons à ce moment. Puisque nous sommes certains que le machia'h peut arriver à tout moment (que ce n'est pas une réalité lointaine, théorique), alors il est évident que nous devons déjà avoir en tête quelles seront les priorités et la façon d'y vivre.
D'une certaine façon, c'est comme si on allait s'installer pour l'éternité dans un endroit très lointain, est-ce qu'on n'essayerait pas un minimum de s'y préparer, d'en apprendre les codes, les règles principales, ...
Comment peut-on sincèrement vouloir la venue imminente du machia'h, si nous n'avons pas clairement dans notre esprit les grandes lignes de ce que cela impliquera au quotidien?
Comment ce monde-ci peut-il est l'essentiel si à nos yeux dans quelques instants le machia'h peut venir, le rendant alors totalement obsolète? Pourquoi accorder autant d'importance à la vision du monde, aux valeurs prônées par les non-juifs (et non la Torah), alors que tout cela disparaîtra dans quelques instants avec la venue du machia'h?
C'est "has been" de penser et de vivre ainsi, car le futur éternel c'est : le 100% Hachem (que le machia'h amènera).]

=> Ainsi, "attendre la venue du machia'h" nécessite un effort permanent de notre part, et signifie travailler à développer une anticipation et un espoir pour le machia'h et pour le mode de vie que les jours du machia'h vont apporter.
[et cela à l'inverse de la naturalité de voir les choses dans le milieu non-juif environnant]

[d'une certaine façon, lorsqu'après notre mort, la 4e question qu'on nous posera sera : "tsipita léyéchoua?" (est-ce que tu as attendu le machia'h?) = cela impliquera : est-ce que durant ta vie tu as fait travailler ton imaginaire pour te projeter concrètement à l'époque du machia'h, avec la manière de vivre que cela implique, ou bien tu t'es laissé porter par une vision unique de ce monde (à l'image des non-juifs)?
Ainsi, pour un juif plutôt que de se demander ce qu'il va faire dans 10 ans, il doit se demander ce qu'il va faire dans 1 minute sachant que le machia'h sera arrivé (ex: est-ce que j'ai fait téchouva, est-ce que je suis dans une voie constante de progression spirituelle, ...)]

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-> Le rav Moché Feinstein (Igrot Moché ח"ד - siman 25) explique que la guéoula ne signifie pas simplement une libération d'une servitude physique et de nos problèmes, nos soucis et malheurs.
En effet, Hachem peut facilement faire en sorte que notre vie soit le plus agréable possible sans envoyer le machia'h pour nous délivrer.
Le principe de la guéoula est une délivrance de la façon de vivre des non-juifs, qui agissent selon leurs désirs et de mauvais traits de caractère (midot raot).

-> Le Rambam (à la fin des Hilkhot Mélakhim) écrit :
"Les Sages et les prophètes n'ont pas aspiré à la venue du machia'h afin que nous puissions diriger le monde ou commander les nations du monde, ou bien pour qu'elles nous respectent, et pas non plus pour profiter d'une vie à manger et à boire [ce qu'il y a de mieux].
Mais plutôt, ils ont aspiré au machia'h afin d'être libres pour étudier la Torah et s'adonner à sa sagesse sans perturbation, ni entrave."

[il existe une véritable dualité dans la vie : d'un côté on se doit d'attendre à chaque seconde la venue du machia'h, mais d'un autre côté on doit d'une certaine façon vivre notre vie avec une hichtadlout comme s'il ne venait pas (on se construit une vie sur le long terme, tout en sachant que la guéoula peut être immédiate).
Cela génère un contexte propice à s'attacher aux valeurs de ce monde, aux influences non-juives.
(ex: d'un côté je m'investis à fond dans ma carrière, mais d'un autre côté à tout moment je l'arrête totalement pour une vie purement spirituelle avec la venue du machia'h!).
Il faut donc être vigilants à ne pas mettre le curseur trop du côté de ce monde, car alors on va s'y attacher plus que nécessaire, et inconsciemment on ne voudra plus trop le machia'h (ma vie va plutôt bien, pourquoi devrait-elle s'arrêter pour une vie pleines d'obligations d'Hachem!).

En ce sens, selon nos Sages, les 4/5e des juifs qui sont mort en Egypte (pendant la 9e plaie) étaient plutôt riches, entretenant de bonnes relations avec les égyptiens, menant une vie confortable, et n'ayant aucune envie de quitter le pays.
Ils ne voulaient pas prendre le risque d'aller dans le désert (lieu sans business, sans boisson, avec des bêtes vénéneuses, ...), et n'étaient pas intéressés par tout quitter afin de recevoir sur elles la Torah.
Or, la guéoula finale sera similaire à celle d'Egypte, et si l'on se sent trop confortable dans la matérialité de ce monde, alors on n'est pas certain de faire partie des juifs qui seront délivrés (que D. nous en préserve tous).
Ainsi, apprenons de nos erreurs en Egypte, et ne soyons pas trop attachés à la société environnante, mais plutôt à la spiritualité (voyons plus loin que les limites de la matérialité).

En ce sens, on peut comprendre l'enseignement du Rambam ci-dessus, que nos Sages n'attendaient pas une richesse pour tous les juifs afin qu'ils soient libres pour étudier la Torah, mais plutôt ils attendaient le machia'h, car c'est uniquement avec sa venue que l'on pourra être à 100% investis pour faire la volonté d'Hachem.
En attendant, notre travail est de faire très attention à ne pas trop s'attacher plus que nécessaire avec ce monde, et au contraire avoir autant que possible la tête déjà dans la réalité du monde telle qu'elle sera avec la venue du machia'h. ]

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-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit :
Selon le Zohar, les juifs qui n'ont pas voulu quitter l'Egypte sont morts durant la plaie des ténèbres.
Lorsque le machia'h viendra, il y aura une obscurité de 15 jours, durant laquelle mourra tout juif qui ne désire pas véritablement la guéoula.
(ex: le machiah' pourquoi pas, mais pour le moment je préfère plutôt continuer à kiffer ma vie dans ce monde ... )

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.
Plus nous nous y préparons (téchouva, bonnes actions, Torah, ...), plus nous témoignons notre désir de les avoir, plus alors nous aurons ces révélations à un niveau spirituel, à une proximité avec Hachem, qui sera importante.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."

Ailleurs, le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devons prier explicitement pour cela et pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puissent éveiller le public.

-> Lorsque nous avons quitté l'Egypte, nous avons égorgé l'idolâtrie de l'Egypte : le peuple juif a pris l'agneau et l'a utilisé pour le korban Pessa'h.
Le rav Chatzkel Levenstein (séfer Mofét hador - si'hot 15) dit qu'afin de mériter la guéoula de notre exil, nous devons également se débarrasser nous-même de toutes nos idolâtries.
Il donne comme exemple : l'idolâtrie de nos désirs pour ce monde (taavot olam azé).

Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, cela pourrait être le sens des mots de nos Sages exprimant que le peuple juif a servi des idolâtries (avoda zara) en Egypte = en Egypte, nous avions un point de vue, une vision des choses similaire aux non-juifs, concernant ce monde-ci, et il fallait s'en débarrasser avant d'être délivrés.

[l'homme peut se convaincre de servir Hachem, mais en réalité il est en train de servir la version de D. qu'il s'est lui même fabriquée afin de pouvoir cautionner ses désirs pour ce monde.
Il faut être vigilant, car : sous couvert de servir D., en réalité on voue un culte à notre égo (notre "moi JE").]

Le rav Levenstein donne aussi l'exemple d'un manquement de bita'hon en Hachem à cause du sentiment de : "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (ko'hi véotsem yadi assa li - Ekev 8,17), et nous devons nous débarrasser de ce sentiment avant la venue du machia'h.
[cela peut passer par le fait de constater que nous pouvons mourir par un microbe quasi invisible (épidémie), ou bien par le fait que l'arme nucléaire peut retirer la vie à des millions de personnes sans possibilité de rien y faire. Du coup, il ne reste plus qu'à se tourner vers Hachem, conscient que seul Lui peut tout faire!]

-> Ce concept est tout l'objectif de la période précédent le machia'h ('hevlé machia'h).
Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique que le message d'Hachem avant l'arrivée du machia'h est de nous transmettre que ce monde est sans véritable valeur, que la poursuite de la matérialité est futile.
Notre seule préoccupation doit être notre service d'Hachem.
Si on parvient avec succès à minimiser la matérialité dans nos vies et à se focaliser uniquement sur la spiritualité et le service d'Hachem (avodat Hachem), alors cela en soi va hâter la guéoula, car par essence c'est l'unique objectif de la guéoula.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Nos Sages disent qu'au moment de la sortie d'Egypte, la majorité du peuple d'Israël était immergée dans la culture égyptienne. Uniquement une petite fraction a pris ses distances avec l'Egypte, et c'est ces juifs qui ont mérité d'être libérés.
A la fin de notre exil, nous sommes mis au défi spécifiquement dans ce domaine de ne pas apprendre des voies et des idéaux des non-juifs.
Hachem nous met à l'épreuve, et chaque individu peut choisir d'être parmi ceux qui réussiront le test, en se mettant à distance des influences extérieures.
[Par ce mérite de rester fidèles au judaïsme plutôt qu'aux valeurs environnantes,] nous avons la promesse que nous aurons la protection directe d'Hachem pendant toute la période qui va précéder la venue du machia'h, et que nous serons parmi ceux qui seront capables d'apprécier la guéoula et les jours du machia'h.

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-> Le Ran (drachot haRan drouch aassiri) affirme clairement que l'objectif des difficultés dans la période d'avant l'arrivée du machia'h est pour nous faire perdre notre attachement à la matérialité, et pour nous apprendre à apprécier la spiritualité et notre attachement avec Hachem.
[cela nous permet de redéfinir ce qui est vraiment important.]

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-> Le rav El'hanan Wasserman (Ikeveta déMéchikha) écrit :
"Avant que le machia'h n'arrive, toute "avoda zara" (idolâtrie) doit être prouvée comme sans valeur.
Nous pensons que nous n'avons aucun lien avec la "avoda zara", que ce n'était qu'une épreuve au temps de nos Prophètes (névi'im). Mais en réalité, de nombreux décisionnaires qui parlent des derniers moments de l'exil disent que les juifs suivront différents types "d'avoda zara" qui ne sont pas une "idolâtrie" classique.
En un sens, "avoda zara" peut être compris comme signifiant le fait de placer sa confiance dans une source fausse.
Toute confiance dans le "cause à effet" de la nature doit être annulé avant la venue du machia'h."

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-> Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 1,2) enseigne que l'époque du machia'h est le but même de la création.

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+ Ne pas s'investir plus que nécessaire dans les plaisirs matériels :

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 2,33) et la guémara (Sanhédrin 97a) disent explicitement qu'avant la venue du machia'h, les choses deviendront chères.
Dans la michna à la fin de Sotah, il est écrit qu'avant la venue du machia'h, le vin sera cher. Selon certaines versions de cette michna, tout sera plus cher, et pas uniquement le vin.
Rachi explique que c'est parce que tout le monde sera occupé à faire des fêtes et à déguster du vin.
Le rav Moché Sorotzkin dit que de là, il semble que l'une des faiblesses de la génération avant le machia'h est que les gens poursuivront [plus que nécessaire] les plaisirs [propres à ce monde].

-> Le Gaon de Vilna (:ביאוריו לאגדות ברכות נד) enseigne que chacun des 4 exils est en allusion dans le verset de la paracha Vaét'hanan (4,28).
Les 3 premiers exils correspondent à des carences en spiritualité, et notre exil actuel correspond à un défaut matériel : dans la nourriture.
Le rav Moché Sorotzkin explique : peut-être qu'il veut dire que la suralimentation et la poursuite des plaisirs de ce monde peuvent avoir été la cause de la destruction du Temple.
En effet, il ressort du Gaon de Vilna (ביאוריו לאגדות סבי דבי אתונא בסופו) que lorsque nos Sages ont dit que la cause de notre exil était la haine gratuite (sinat 'hinam), ils faisaient allusion au manque de bita'hon et à une recherche constante de davantage de ce monde-ci, ce qui est égalemnt une cause à la haine gratuite.
[plus on recherche de matérialité, plus on témoigne à Hachem qu'on apprécie ce monde qu'on y est bien et qu'on n'a pas envie de la guéoula si vite. De plus, plus on octroie de l'importance à la matérialité, moins on est lié à la spiritualité, et plus on est dans une vision qui est propice à haine gratuite (orgueil, jalousie, ...).]

-> Selon le Sifri (Haazinou - psika 13), notre génération trébuchera à force de trop manger, boire et courir après des plaisirs mondains excessifs.
[Hachem nous aime et Il nous donne un confort de vie peu atteint par le passé (ex: chauffage, lave linge, voiture, ...). Au lieu d'utiliser le temps disponible et cette réalité pour davantage le remercier et faire Sa volonté, on est tenté par davantage se lier à la matérialité, à trouver agréable l'exil.
Or, si nous voulons la guéoula nous devons déjà avoir la tête dans la réalité d'après la venue du machia'h. Notre travail est de nous détacher de la matérialité (ce qui est non nécessaire), et redonner sa vraie importance à la spiritualité, au manquement pour le Temple, ... ]

-> Le rav Shach (kountras kol dodi dofek) a déclaré qu'avant la 2e guerre mondiale, la bataille était contre le mouvement de la haskala, qui était une lutte dans les esprits. (haskala = courants au nom d'un éveil intellectuel qui a influencé de nombreux juifs en Europe d'abandonner les voies de la Torah)
Depuis la 2e guerre mondiale, l'épreuve principale se trouve dans la problématique des tentations de ce monde.

-> De même, le rav Mottel Progomansky avait prévu qu'après la 2e guerre mondiale, avant la venue du machia'h, il y aurait une abondance de matérialité.
Il a dit que ce serait pour tester notre attitude envers la matérialité par opposition à la spiritualité. [c'est une guerre qui se joue en nous, chacun avec ses propres batailles internes!]

-> Quelqu'un a demandé au machguia'h rav Nathan Wachtfogel si l'abondance que nous connaissons aujourd'hui est une bénédiction ou une malédiction.
Il a répondu que ce n'est ni une bénédiction ni une malédiction, c'est une épreuve. C'est un défi d'être entouré d'une abondance extrême et de ne pas la poursuivre.

[les plaisirs de ce monde peuvent être attirants, et si malgré cela on reste attaché aux valeurs d'Hachem, alors par cela on témoigne concrètement de notre impatience à vouloir être dans la réalité de la guéoula.
N'oublions pas que ce monde n'est qu'un vestibule vers le lieu principal, et non une finalité. ]

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-> De plus, nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) affirment que le machia'h ne viendra qu'au moment où il n'y aura plus d'argent dans nos bourses.
Selon le midrach (Hechalot Rabbati 36,5) : "Au cours de la dernière année (avant l'arrivée du machia'h) ... tout sera cher".

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 21,61a) dit qu'avant la guéoula, il y aura un stress lié à la pauvreté, et ce sera un mérite pour la guéoula.
Le Gaon de Vilna explique que le stress extrême que nous aurons à ce moment-là sera la famine.
Selon le rav Moché Sorotzkin, d'après cela, il semble que la famine elle-même ne sera pas le mérite pour la guéoula, mais plutôt le fait que nous soyons pauvres, selon le verset : "et Je [Hachem] sauverai une nation pauvre" (Chmouël II 22,28).

[au-delà de son sens littéral, on a pu voir que la famine précédent la venue du machia'h, peut être liée une consommation excessive de nourriture et de vin, allusion à un intérêt non nécessaire des plaisirs de la matérialité.]

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-> De plus, nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) affirment que le machia'h ne viendra qu'au moment où il n'y aura plus d'argent dans nos bourses.

-> Le rav El'hanan Wasserman rapporte un enseignement du 'Hafets 'Haïm, citant le Zohar sur le verset (Amos 9,10), qui dit qu'avant que le machia'h ne vienne, il y aura beaucoup de morts, et Hachem dans Sa miséricorde, a échangé la peine de mort avec les difficultés d'être pauvre (la pauvreté étant similaire à la mort), entraînant qu'il y aura de nombreuses personnes souffrant de privations financières avant l'arrivée du machia'h.
Se basant sur ces paroles du Zohar, le 'Hafets 'Haïm exhortait les personnes riches à ne pas se sentir en sécurité avec leurs biens, mais plutôt d'utiliser leur argent à bon escient pendant qu'ils l'ont encore.
Dans ses propres termes : "la personne intelligente profitera de cette opportunité tant qu'elle existe".

[par exemple, nos Sages disent que l'étude de la Torah est un mérite pour la guéoula.
Le Raaya Mihemna (Kora'h - 178b) dit qu'une âme peut retourner dans ce monde plusieurs fois dans différentes réincarnations dans le but d'obtenir le mérite de l'étude de la Torah, pour qu'elle puisse être méritante du monde à Venir.
Le Raaya Mihemna poursuit : c'est parce que la guéoula est dépendante de l'étude de la Torah, que nous n'avons pas encore mérité la Délivrance finale, et que nous avons été renvoyés 3 fois en exil.
Comment ceux qui n'étudient pas peuvent-ils mériter la guéoula?
Hachem leur donne des opportunités d'aider à soutenir les talmidé hakhamim qui sont sinon dans des difficultés financières.
(la guémara Béra'hot 17a) s'interroge sur comment les femmes qui ne sont pas la Torah (n'y étant pas obligées) vont mériter le monde à venir ou la résurrection des morts (les 2 dépendent de l'étude de la Torah)?
C'est par le mérite d'aider et de permettre à leur mari/enfants d'étudier. (cela ressemble à ceux qui ont les moyens qui permettent d'autres à étudier - ex: contrat yissa'har ét zévouloun))

Ailleurs, le Raaya Mihemna (Nasso 125a) écrit : "tout comme au mont Sinaï, Hachem a dit au peuple juif : "Si vous acceptez la Torah tant mieux, sinon vous ne vivrez pas", de même Hachem dit à la fin de l'exil : "si vous acceptez sur vous le joug des talmidé 'hakhamim comme un serviteur se tenant aux pieds du cheval de son maître, tant mieux, sinon vous risquez de rester en exil.""

Le Zohar 'Hadach (Yitro 43b) dit que de même qu'il fallait que Noa'h se rende dans une Arche (téva) au moment du Déluge (maboul) pour se sauver des eaux sévères, de même à la fin de l'exil, il faudra qu'on se cache dans une "téva" pour se sauver des "eaux sévères" qui précéderont le machia'h. (de nos jours, la "téva" est la Torah et les maisons d'étude actuels. [d'où l'importance de le faire par 'procuration' en aidant des talmidé 'hakhamim]).
Le rav Israël Elyah Weintraub enseigne que ceux qui sont incapables d'apprendre la Torah, peuvent au minimun établir un lien avec ceux qui s'y consacrent en les aidant financièrement. Avec des efforts dans ce domaine, ils sont assurés de la forte protection de la "téva" et d'un passage sécurisé vers l'avenir que nous attendons tous.
D'ailleurs, le Gaon de Vilna (Imré Noam) nous explique que lorsque la guémara (Béra'hot 17a) se demande comment les femmes auront le mérite de la Torah, en réalité la question est comment les femmes pourront être protégées constamment. En effet, les femmes n'auront que le mérite des mitsvot et pas celui la Torah ; or une mitsva ne protège qu'au moment où on la fait, alors que l'étude de la Torah protège une personne tout le temps.
(selon nos Sages les femmes auront le mérite de l'étude de leur mari/enfants, de la façon dont ils pourraient la réaliser de la meilleure des façons [ex: s'ils discutent inutilement, alors pour la femme cela sera considéré comme s'ils étudiaient]).
De leur côté, le Yaarot Dvach (vol.1) et le 'Hida (Marit haAyin) expliquent que la question de la guémara est : comment les femmes peuvent-elles surmonter leur yétser ara sans l'étude de la Torah.

Ainsi, dans la période précédent la venue du machia'h, il y aura d'un côté de nombreux gens très riches, et d'un autres de nombreux très pauvres qui dédient leur temps à étudier.
Le gaon rav Mottel Progomansky a dit il y a plus de 70 ans, qu'avant la venue du machia'h, il y aura une richesse énorme dans le peuple juif, et cela servira de test aux riches pour prouver leur volonté de soutenir les talmidé 'hakhamim.]

-> Le Zohar (hakdama tikouné Zohar 12a) dit que la mitsva d'aimer Hachem (aavat Hachem) nécessite que nous soyons prêts à donner à Hachem ce que nous avons de plus cher. (chacun est testé dans son domaine)
En ce sens ceux qui chérissent leur argent sont testés pour savoir s'ils sont prêts à le donner pour Hachem]
Ensuite, le Zohar ajoute que [bien que nous ayons toujours la mitsva d'aimer Hachem,] nous seront tout particulièrement testés dans ce domaine au cours des 70 dernières années d'exil. Pendant cette période, Hachem fera perdre de l'argent à de nombreuses personnes et elles seront toujours tenues d'aimer Hachem.

Le rav Its'hak Sorotzkin dit que cela signifie qu'il y aura d'un côté ceux qui sont pauvres et qui devront garder leur amour pour Hachem malgré la situation difficile, et d'un autre côte il y aura ceux qui sont riches et qui mériteront la guéoula en témoignant concrètement leur amour d'Hachem en donnant leur argent et en soutenant les pauvres.
[toutes ces attitudes attestent que même dans l'épreuve (de la pauvreté, richesse), nous avons la notion des priorités : faire la volonté d'Hachem, pour qu'Il puisse se révéler à nous très rapidement. ]

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-> Selon nos Sages la pauvreté et l'humilité sont des mérites pour avoir la guéoula.
Le Kli Yakar (Béréchit 28,14) explique qu'avec ces qualités nous réaliserons que nous ne sommes pas autosuffisants et qu'il n'y a rien sur quoi nous appuyer autrement que sur Hachem.
[un pauvre n'a que Hachem vers qui se tourner (il n'a rien pour vivre), tandis qu'un riche se tourne vers Hachem, mais il sait qu'il a aussi de l'argent de côté, des revenus réguliers, ... donc ça va je me débrouillerai sans Toi Hachem ... il s'attribue une partie de sa réussite, de ses capacités, ... plutôt que de reconnaître que tout vient d'Hachem ... ]

-> Rabbi 'Hanina enseigne : "Le fils de David (machia'h) ne viendra pas tant que les arrogants cessent d'exister parmi les juifs, comme il est écrit : "car alors je retirerai du milieu de toi ceux qui exultent fièrement" (Tséfania 3,11) et il est écrit après : "Et je laisserai au milieu de toi des pauvres et des humbles, et ils se réfugieront au nom d'Hachem" (Tséfania 3,12)". [guémara Sanhédrin 98a]

-> "Garde-toi d'oublier Hachem, ton D., de négliger ses préceptes, ses institutions et ses lois, que je t'impose en ce jour. Peut-être, jouissant d'une nourriture abondante, bâtissant de belles maisons où tu vivras tranquille, voyant prospérer ton gros et ton menu bétail, croître ton argent et ton or, se multiplier tous tes biens, peut-être ton cœur s'enorgueillira-t-il, et tu oublieras Hachem, ton D., qui t'a tiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude" (Ekev 8,11-14).
=> Le 'Hafets 'Haïm disait que c'est pourquoi avant que le machia'h ne vienne, il nous faudra perdre ces choses (trop manger, de grandes maisons/appartements, de la richesse) afin que le sentiment d'orgueil (gaava) soit totalement retiré de nous.
[nous voyons du verset que si nous faisons l'effort de "Garde-toi d'oublier Hachem" alors on se dispense du "que je t'impose". En effet, si la finalité est qu'on n'oublie pas Hachem, alors Hachem n'a plus besoin de nous retirer des choses pour qu'on en arrive à cela. Plus encore, nous sommes alors prêtes pour la guéoula, ce moment où la Présence de papa Hachem sera pleinement éclatante.]

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-> Eliyahou haNavi a révélé que les talmidé 'hakhamim qui continuent à étudier malgré leurs difficultés, seront doublement récompensés après la venue du machia'h. [Tana déBé Eliyahou rabba 19,5 ; 21,14]

Pessa’h = un accélérateur du machia’h

+ Le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h :

-> Chaque nuit du Séder de Pessa'h rapproche l'arrivée du machia'h.
La venue du machia'h est un processus. L'exil (galout) a plusieurs épaisses "couches d'impureté" qui ont besoin d'être "coupées" afin que la guéoula puisse arriver.
Cela est semblable au fait de découper un morceau de viande. Il ne peut pas l'être en un seul mouvement, on doit faire plusieurs fois des allers-retours avec le couteau afin de pour le couper complètement.

Chaque année, pendant la nuit du Séder de Pessa'h, c'est comme si on faisait une autre entaille dans la viande et la coupure devient plus profonde.
Au final, nous couperons tout et le machia'h viendra.
C'est pour cela que chaque année, le Séder de Pessa'h se termine par les mots : "léShana aba'a béYérouchalayim" (à l'année prochaine à Jérusalem [avec le Temple reconstruit]) : nous affirmons qu'avec l'entaille de cette année dans la gualout, nous sommes pratiquement arrivés à obtenir le machia'h.
[d'après le Ram'hal - maamar haa'Hokhma - Inyan Séder lél Pessa'h]

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-> Le midrach (Téhilim 18) dit que le machia'h et Eliyahou "grandissent" pendant la nuit du Séder de Pessa'h.
Cela signifie que la réelle "venue du machia'h" est une réalité en constante évolution qui se développe par étapes, dans le temps.

-> Dans la Amida, nous disons : "oumévi go'él livné vénéhem" (Il amène le sauveur aux enfants de leurs enfants [des Patriarches]).
Pourquoi le terme "Il amène" (oumévi) est-il au présent? N'aurait-il pas été plus approprié d'employer : "Il amènera le sauveur"?
Selon de nombreux commentateurs, cela témoigne du fait que la guéoula est un processus permanent, qu'elle se développe par étapes.

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-> Le rav Moché David Valle cite le Ram'hal ci-dessus, affirmant qu'à chaque Pessa'h, Hachem rapproche le machia'h encore davantage.
C'est un processus sur plusieurs années, faisant que chaque Pessa'h rapproche automatiquement la guéoula.

Le rav Valle ajoute : les préparations pour la guéoula se passent principalement au Ciel. Ainsi, nous ne pouvons pas voir ce que nous sommes en train d'accomplir dans le processus de la guéoula.
Ce n'est qu'à la fin, une fois que la guéoula sera apparue, qu'on pourra prendre conscience de tout ce qui a pu être fait.
Il est possible qu'au Ciel les préparations pour la venue du machia'h se terminent en Nissan ou Tichri, mais ensuite que le machia'h ne se révèlera à nous qu'ensuite. Et c'est pour cela qu'on doit l'attendre à tout moment (a'haké lo bé'hol yom chéyavo), il peut arriver d'une façon soudaine (pitom), inattendue pour notre intellect.

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-> En se basant sur le Gaon de Vilna, le 'Hafets 'Haïm explique que l'exil (galout) est comparé à une grossesse, et la guéoula à une naissance.
Le moment fixé pour que l'exil se termine est comme la date prévue pour une naissance.
De même qu'un bébé peut naître quelques semaines avant ou après la date prévue, l'exil peut se terminer à n'importe quel moment dans un délai raisonnable autour de son moment de fin fixé.
Ainsi, la guéoula qui est comparée à une naissance, est un processus d'une durée indéterminée.

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-> Selon la guémara (Sanhédrin 97a) : "Le monde a une duré de 6 000 ans : 2 000 années de tohou (de vide, de chaos), [ensuite] 2 000 années de Torah, et [enfin] 2 000 années qui sont la période [de l'arrivée] du machia'h (yémot hamachia'h)."

=> Il en découle que depuis 1 782 ans nous sommes engagés dans cette période de l'arrivée du machia'h.

[plus on avance dans le temps, plus nos Sages disent que la guéoula devient une réalité encore plus tangible.
Le 'Hafets 'Haïm a écrit qu'à son époque on était déjà entré dans l'ère de : "ikvéta déMechikha" (on entend les pas du machia'h qui arrive).
Le rav 'Haïm Kanievsky enseigne qu'on est actuellement arrivé à une partie bien plus avancée de cette ère (ikvéta déMechikha), on est déjà dans le : "keits mégoulé" (ex: les signes annoncées il y a des milliers d'années, se sont accomplis).

Un exemple de cela est dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Abba a dit : Il n’y a pas de signe de la fin des Temps plus évident ('Kéts Mégoulé' - קץ מגולה) que ce verset : ‘Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour Mon Peuple Israël, car ils sont près de revenir’ (Yé'hezkiel 36,8)."
Rachi commente : Lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité alors la fin des temps sera proche". ]

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-> Le temps de la guéoula :
La Torah raconte qu'Avraham et Lot ont tous deux mangé des matzot à Pessa'h (voir Bereishis
19:3 avec Rachi, et Rabbeinu Bachya sur Bereishis 18:8). Cela semble étrange.
La Torah nous dit que nous mangeons des matsot pour commémorer les événements qui se sont produits lors de la sortie d'Égypte, quelques centaines d'années plus tard (Bo 13,8 avec Rachi).
Pourquoi mangeaient-ils des matsot? Que commémoraient-ils?

En réalité, le pouvoir de la rédemption a été imprégné dans les jours de Pessah depuis le temps de la création et n'a porté ses fruits d'une manière si immensément reconnaissable que lors de la rédemption du peuple juif d'Égypte.
Avraham et Lot ont ressenti l'énergie intrinsèque de la libération au cours de ces journées. Ils savaient que la force intrinsèque de l'époque était la liberté et que manger de la matsa en était l'expression.
Il convient de noter que le 15 Nissan est une période de libération et que c'est pour cette raison que la sortie d'Egypte a eu lieu ce jour-là, et non l'inverse.

Cela ne se limite pas à ce qui s'est passé à Pessa'h, explique rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1), mais chaque fête a son propre pouvoir spirituel. En fait, le rav Dessler explique qu'il n'est pas exact de dire que le temps passe à côté de nous, mais plutôt que c'est nous qui passons à côté du temps.
Cela signifie que le temps fonctionne comme une bobine qui se déplace vers le haut, chaque année formant une nouvelle courbe dans la bobine. La force spirituelle intégrée à chaque période est la même que celle dont nous faisons l'expérience chaque année.
Par conséquent, lorsque nous vivons Pessah, nous faisons l'expérience de la même force de liberté que le peuple juif a connue à l'époque.

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-> Le mot matsa (מצה) avec les lettres écrites pleinement (bémilouï) : מם צדי הא , a pour valeur numérique 190, celle du mot : "kéts" (קץ - la "fin" de l’exil).
[si l'on réalise les mitsvot liées à la matsa, comme il faut, alors on peut être méritant de voir la guéoula. ]
[Ora'h 'Haïm ]

L’importance d’attendre constamment le machia’h

+ Lorsqu'une âme quitte ce monde pour celui de Vérité, elle se tient devant le Tribunal d'en haut, et on va lui poser 6 questions qui vont définir à quel point elle aura réussi sa mission sur terre.
La guémara (Shabbath 31a) rapporte que la 4e question est : "tsipita léyéchoua?" (est-ce que tu as attendu le machia'h?).

=> Ainsi, indépendamment de ce qui se passe dans le monde, nous devons avoir conscience de l'importance vitale d'attendre à chaque instant la venue du machia'h.

-> Le rav Eliyahou Dessler illustre à quel point nous devons attendre le machia'h :
Imaginez la scène d'une maison d'il y a 100 ans, dont l'enfant est très sérieusement malade.
Les parents ont appelé le médecin de famille et attendent avec impatience son arrivée.
Au début, chaque coup sur la porte et chaque bruit dehors dans la rue, va précipiter les membres de la famille et les amis à la porte d'entrée pour voir si le médecin est en train d'arriver.
Au fur et à mesure que le temps passe sans que le médecin n'arrive, tout le monde abandonne l'idée que le médecin arrivera à temps pour aider l'enfant. Tout le monde, à l'exception de ses parents ...
Ils sont prêts à tout pour sauver leur enfant, et ainsi ils ne perdent jamais espoir. Ils continuent à courir à la porte, pleins d'espoir que le médecin puissent arriver à tout moment.

[plus nous avons conscience de ce qu'il nous manque en étant en exil, plus nous réalisons à quel point notre situation est mauvaise par rapport à ce qu'elle serait avec la venue du machia'h, alors plus nous l'attendons avec impatience.
Dans Sa bonté infinie, Hachem fait en sorte que notre exil soit agréable, au point où l'on peut penser que l'on est pas si mal. Mais la réalité est que sans le machia'h c'est le jour et la nuit.]

-> Dans le "Ani Maamim", nous disons : "véaf al pi chéyitmaméa'h im kol zé akhaké lo" (et même s'il tarde, attende-le!).
Selon le Rambam, la partie de notre émouna dans la venue du machia'h, réside dans le fait d'attendre le machia'h.

[si quelqu'un attend avec une émouna complète la venue du machia'h, si on y croit à 100%, alors on y aspire de tout notre être, on s'y prépare.
Si à nos yeux le machia'h est tellement proche, alors on doit dès maintenant tendre à vivre selon la réalité spirituelle qui sera celle lors de la venue du machia'h.
Ainsi, la question n'est pas : est-ce qu'on attend le machia'h (comme un concept théorique), mais plutôt est-ce qu'on croit réellement au machia'h? (avec ce que cela implique concrètement). ]

[à chaque fois où nous attendons le machia'h, même s'il ne vient pas, nous réalisons un nouvelle mitsva avec les récompenses qui vont avec, et donc cela active la venue du machia'h grâce au mérite de cette émouna de toujours espérer en sa venue imminente.]

-> Le 'Hafets 'Haïm (se basant sur un Yalkout) écrit qu'attendre le machia'h n'est pas uniquement une obligation, mais c'est également un moyen de mériter le machia'h.

[attendre la guéoula, ce n'est pas qu'une mitsva, c'est également de devenir méritant et d'ainsi l'amener encore plus vite!]

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-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Bien que les douleurs et les limitations physiques vont disparaître lorsque le machia'h arrivera, il est certain que le changement ne se limitera pas à la matérialité.
L'époque du machia'h, nous offrira la capacité d'attendre des niveaux spirituels extrêmement élevés.
Nous aurons la possibilité de vivre avec une approche centrée sur la Vérité à chaque instant.
Nous atteindrons la proximité ultime de l'esprit et du cœur avec Hachem, Sa précieuse Torah et les mitsvot.

=> Ainsi, c'est pourquoi notre attente du machia'h est un moyen de mesurer notre aspiration pour le service d'Hachem. (et donc notre amour pour Hachem)
Si quelqu'un apprécie vraiment de servir Hachem, alors c'est impossible qu'il n'aspire pas ardemment au machia'h, car sa venue nous offrira des opportunités spirituelles si incroyables pour agir au mieux et au plus près d'Hachem.

-> En ce sens, la guémara (Taanit 30b) affirme : "Quiconque s'endeuille pour la destruction de Jérusalem méritera de vivre la joie de sa restauration" (et l'inverse est également vrai, que D. nous en préserve).
Pourquoi est-ce si important de prendre le deuil?

Le rav Aharon Kotler explique qu'en s'endeuillant de l'absence du Temple, c'est un signe qu'on apprécie de servir Hachem.
Si l'on se languit vraiment d'être connecté à la spiritualité, alors on va certainement prendre le deuil de la perte du Temple et aspirer à la venue du machia'h, le moment où il nous sera alors pleinement possible de le servir et être proche d'Hachem, sans en être entravé par le yétser ara, par ceux qui cherchent à nous détruire, ...

[ => Le fait d'attendre le machia'h n'est pas un concept théorique, un échappatoire aux difficultés matérielles de notre vie, mais c'est quelque chose qui doit être à nos yeux palpable, vécu, avec une émouna à 100%.
Il s'agit d'un thermomètre de notre désir de servir Hachem de la meilleure façon possible, d'être au plus proches de papa Hachem, sans avoir les limitations propres à notre monde matériel.
(c'est d'une certaine façon un thermomètre de notre amour pour Hachem, d'à quel point on aspire à une réalité où l'on pourra encore mieux faire sa volonté, mieux le connaître, être beaucoup plus être proches de Lui, ...)

Cela est important au point que c'est une des 6 questions qu'on nous posera après notre mort, et cela témoigne que nous devons constamment nous travailler sur ce sujet pour muscler et entretenir cette aspiration au machia'h. (si cela aurait été naturel on aurait pas à en rendre des comptes!)

Plus que de passer son temps à rechercher des signes annonciateurs de la venue du machia'h, on doit plutôt investir son temps et son énergie à être prêt à l'accueillir, à avoir un état d'esprit où sincèrement on aspire à être à l'époque du machia'h avec ce que cela implique spirituellement parlant.

Et nous : pourquoi souhaitons-nous la venue du machia'h? Est-ce que c'est quelque chose qu'on marmonne par habitude ou bien parce qu'on le désire du plus profond de notre être?
Est-ce qu'on souhaite le machia'h comme une sorte de "père noël" qui va améliorer notre vie, pour avoir en finir avec les galères financières, les soucis du quotidien, les guerres, ... ou bien est-ce pour un but plus élevé, moins égoïste et matérielle?
(est-ce qu'on attend le machia'h pour mieux rendre un culte à notre "égo matériel" (moi je veux) ou bien pour avoir une existence purement spirituelle centrée sur la volonté d'Hachem?)
Est-ce qu'on attend un machia'h qu'on s'est imaginé dans notre tête, ou bien on attend le vrai machia'h comme décrit par nos Sages? ]

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+ Le niveau le plus élevé d'attente du machia'h :

-> "Hachem dit aux tsadikim : "Vous avez aimé la Torah [et attendu le machia'h pour être capable d'apprendre la Torah au plus haut niveau], mais vous n'avez pas attendu [le machia'h au nom de] Ma Malkhout (Royauté)". [Pessikta Rabbati - maamar גילי]

En effet, en exil la Royauté d'Hachem est compromise. Il y a tellement de 'hilloul Hachem.
Il est vrai que Hachem règne sur le monde, mais est-ce que le monde Le reconnaît comme Roi?

-> Certaines personnes ont fait part de leurs hésitations au 'Hafets 'Haïm : "Nous avons peur. Qui peut dire que nous serons méritants [une fois le machia'h arrivé]?"
Le 'Hafets 'Haïm leur a répondu : "Il peut sembler que ce n'est pas avantageux pour vous [que le machia'h vienne maintenant], mais vous devez espérer le machia'h en l'honneur de l'honneur d'Hachem (kévod chamayim)".

[en effet, qui dit venue du machia'h, implique de devoir rendre des comptes, d'être jugé, et également la notion qu'ensuite il n'est plus possible de faire téchouva, ni de véritablement pouvoir acquérir de mérites (car le yétser ara, le libre arbitre, n'existe plus vraiment, Hachem étant tellement clairement perceptible, il n'y a alors plus de récompense puisque cela est tellement évident).]

=> Ceci est le plus haut niveau de l'attente du machia'h, auquel nous devons tenter d'atteindre.
D'ailleurs, la majorité de nos prières pendant les Yamim Noraïm sont pour l'honneur de la Royauté d'Hachem (Malkhout Chamayim).
[plus on va développer de l'amour pour Hachem, plus on va développer en parallèle le désir que son honneur soit le plus manifeste, et le 'hilloul Hachem qu'implique notre exil, nous est de plus en plus dur à accepter : nous voulons le machia'h afin que la grandeur d'Hachem puisse pleinement être révélée. ]

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Ochéa 519) :
"Les juifs n'ont été sauvés d'Egypte que par le mérite de leur émouna en Hachem" (biz'hout aémouna nigalou avoténou miMitsrayim)

-> Le 'Hatam Sofer nous enseigne :
Pendant la 9e plaie, celle de l'obscurité, nos Sages nous rapportent que les 4/5e des juifs sont morts en raison d'un manque de croyance totale en la délivrance imminente, promise par Hachem.

-> Pourquoi les 2 réchaïm Datan et Aviram ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Roch répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.

=> On voit donc que le fait de constamment espérer en la venue imminente du machia'h, est une garantie qui va nous permettre de mériter de vivre cet incroyable moment qu'est la guéoula.

-> Une seule personne faisant téchouva avec sincérité peut amener la guéoula [pour tout le monde].
[Pélé Yoets - ערך ציוי]

-> Une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula [pour tout le monde].
[Targoum - Yéchayahou 59,16 ; 63,5]

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[Hachem demande la sincérité, les profondeurs de notre cœur.
Ainsi, chaque juif doit se dire : ma téchouva, ma prière, a le pouvoir d'amener la guéoula pour tout le monde! ]

L’aspect spirituel de la guerre de gog et magog

+ L'aspect spirituel de la guerre de gog et magog :

-> Au-delà de l'aspect d'une bataille physique, Gog et Magog sera un combat spirituel royal entre l'impureté et la pureté.
[ à l'image d'une flamme qui fait un dernier sursaut de lumière avant de s'éteindre, les forces d'impureté vont se déchaîner juste avant leur fin avec la venue du machia'h.
Nos Sages enseignent que lorsqu'il y a une bataille, bien qu'elle a lieu dans ce monde terrestre, en réalité l'essentiel se déroule au Ciel. En ce sens, lors de Gog et Magog, Hachem va détruire au Ciel l'ange responsable de chaque nation, et cela va permettre qu'elles soient détruites dans ce monde.]

-> Le rav Chatzkel Levenstein a répété une fois les paroles du 'Hafets 'Haïm au sujet d'à quel point sera terrifiante la 3e partie de la guerre de Gog et Magog : elle sera bien pire que les horreurs de l'holocauste, car selon le 'Hafets 'Haïm : la 2e partie sera comme un jeu d'enfant en comparaison de la 3e partie.
[selon le midrach (Téhilim 118), il y a 3 parties dans la guerre de Gog et Magog. Le Hafets 'Haïm les met en lien avec les guerres mondiales)]

Le rabbi Shalom Schwadron était là à ce moment, et il a remarqué que les auditeurs étaient vraiment terrifiés. Il a alors demandé au rav Levenstein : quel est le but de révéler cela? Quel avantage pouvait-il y avoir à effrayer si terriblement les auditeurs?

Le rav Chatzkel Levenstein a répondu qu'il a été mal compris :
le 'Hafets 'Haïm voulait signifier que la 3e guerre allait être très largement pire dans un sens spirituel.
[parmi toutes les batailles spirituelles, il donna l'exemple de celles liées à la émouna.
(en ce sens le rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.]

Le rav Chatzkel Levenstein explique que la raison pour laquelle il (ainsi que le 'Hafets 'Haïm) mentionne cela n'est pas pour semer la peur, mais plutôt pour nous faire prendre conscience des grands combats spirituels dont les juifs serons confrontés, afin que nous nous protégeons autant que possible.
[ex: à l'image du capitaine de l'avion de l'avion qui avertit de quelques turbulences avant l'arrivée à destination.
Cela doit nous faire dédramatiser les secousses, et toujours nous permettre de garder à l'esprit que c'est notre papa Hachem qui est aux commandes pour notre bien ultime.]

Le rav Levenstein concluait que cette seule connaissance doit nous motiver à faire téchouva, et à supplier pour une arriver rapide du machia'h.

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-> Nos Sages rapportent qu'il y aura 2 machia'h : machia'h ben Yossef et machia'h ben David, et que le machia'h ben Yossef pourra être tué.
[en ce sens, le Arizal dit que lorsque nous disons dans le "véliYérouchalayim Irkha", les mots "vékissé David avdékha mééra létokha takhin", nous sommes supposés avoir à l'esprit que le machia'h ben Yossef ne se fasse pas tuer.]

=> Pourquoi Hachem va-t-il faire qu'un machia'h se fasse tuer?

-> Le rav 'Haï Gaon et le rav Saadia Gaon répondent :
"Hachem veut nous donner une épreuve de émouna à l'époque du machia'h. Si le machia'h ben Yossef est tué, alors les gens se diront : "Vous voyez, le machia'h, que nous attendons depuis si longtemps a été tué!", et alors de nombreuses personnes ne surmonteront pas ce challenge."

=> Ceci est un exemple des épreuves que Hachem peut nous donner sur notre émouna à la venue du machia'h. Ainsi, lorsque nous avons des périodes de déception, où nous perdons espoir sur une guéoula proche, cela peut être un des tous derniers tests avant que le machia'h arrive.

Tout ne se passe que pour le peuple d’Israël

+ Tout ne se passe que pour le peuple d'Israël :

-> "Tout malheur qui arrive sur le monde n'arrive qu'en raison du peuple juif [afin qu'il ouvre les yeux et fasse téchouva], comme il est écrit : "J'ai anéanti des nations, leurs tours fortifiées sont en ruines ; j'ai dévasté leurs campagnes, qui ne voient plus de passants, leurs villes sont ravagées, abandonnées de tous, dépeuplées. Je disais : "Si seulement tu me craignais et acceptais une leçon!"" (Tséfania 3,6-7)"
[cela indique que les autres nations sont punies afin que les juifs en viennent à s'améliorer, à faire téchouva.]
[guémara Yébamot 63a]

[Selon Tséfania, Hachem amène des destructions et désolations sur les non-juifs comme une leçon de moussar d'Hachem pour Ses enfants adorés. En étant témoins de cela, les juifs renforcent leur conscience de la force infinie d'Hachem, ainsi qu'une crainte de la punition Divine et des comptes que nous aurons à rendre (si l'on ne fait pas téchouva).]

-> La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.

-> "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (véaElokim assa, chéyir'ou milfanav - Kohélét 3,14).
Rachi commente que cela signifie que Hachem amène des catastrophes sur le monde ou effectue des changements inhabituels de la nature afin d'accroître la crainte du Ciel (yirat chamayim) chez les êtres humains.

-> Nos Sages expliquent cela par l'analogie d'un père qui punit son esclave devant son fils afin que son fils en vienne à se comporter comme il le faut.
Le père aime son fils intensément et ne souhaite pas le frapper [directement]. C'est pourquoi, il inflige une punition sévère en présence de son fils, mais sans frapper son fils.
De la même façon, Hachem amène une punition sur les nations du monde, afin que le peuple juif en prête attention et les pousse à s'améliorer.

-> "Des vents tu fais tes messagers; des flammes ardentes, tes ministres" (Téhilim 104,4)
Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque nous avions des prophètes, Hachem nous envoyait des messages de faire téchouva par leur biais, mais de nos jours, Hachem envoie des messages par "des vents et des flammes ardentes".

-> Le rav El'hanan Wasserman (maamar Daat Torah - ot zaïn) écrit :
Tant que nous avions des prophètes (névi'im), Hachem nous frappait et les prophètes nous en expliquaient qui se cachait derrière et le but de ce qu'Il nous fait. [à l'image d'un père qui ne frappe son enfant que si celui-ci sait qu'il le frappe et le pourquoi]
Actuellement, nous devons essayer de comprendre les messages d'Hachem par d'autres moyens.

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-> Le Smak (Séfer Mitsvot katan - mitsva 9) définit le verset : "Vous circoncirez l'excroissance de votre coeur" (oumaltem ét orlat lévav'hem - Ekev 10,16), comme étant une obligation positive de la Torah : celle d'aimer le moussar.
Cela inclut à la fois l'apprentissage réel du moussar et l'attention portée au moussar qui nous est dirigé : soit par d'autres personnes, soit par Hachem lui-même, comme par le biais d'événements mondiaux, ce que le rav Israël Salanter appelle : le "moussar chamayimi" (la réprimande céleste).
[ainsi, nous avons une mitsva de la Torah de prendre à cœur le 'moussar chamayimi' qu'Hachem nous transmet! ]

-> La guéoula est un processus à atteindre, et par exemple le midrach dit que la "voix d'Eliyahou haNavi" (kolo chel Eliyahou) qui arrivera avant le machia'h sera des circonstances effrayantes ou douloureuses (ex: tsunami, tremblement de terre, ...) dans un but de nous réveiller à Hachem (sortir du sommeil du train train de notre vie) pour que l'on soit prêt à cette nouvelle période du machia'h.
Le rav Moché Sorotzkin dit que nous sommes au courant de l'existence d'une "voix d'Eliyahou" (kolo chel Eliyahou), mais nous ne la percevons pas clairement, car sinon on n'aurait plus la possibilité de choisir (libre arbitre).

-> En ce sens, le rav Yéhochoua Leib Diskin expliquait que malgré l'évidence qu'Hachem a créé le monde et qu'Il s'en occupe en permanence, il se doit d'exister une possibilité d'hérésie. [chacun ayant un degré plus ou moins important]
En effet, de même que Hachem a créé la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, Il a créé un yétser ara spécial pour l'hérésie, afin qu'il puisse y avoir une récompense pour ceux qui restent forts dans leur émouna.

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein enseignait à ses élèves la nécessité vitale d'utiliser le temps à bon escient et d'éviter de lire les journaux, même lorsqu'ils ne contiennent aucun matériel ou publicité inapproprié.
Il a ensuite ajouté que la seule raison pour laquelle il s'intéressait parfois aux informations était de voir s'il y avait des signes dans l'évolution du monde indiquant que le machia'h était en route.

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-> Le Gaon de Vilna décrit les événements de ce monde comme étant un "échantillon" de la vraie réalité dans le royaume d'en-Haut (méén dougma chél maala).

-> Comme machal (parabole) pour expliquer les paroles du Gaon de Vilna, le rav El'hanan Wasserman dépeint l'image d'un magasin de fruits qui a un étalage de fruits en plastique dans la vitrine pour attirer les clients dans le magasin.
Le fruit en plastique n'a pas la sensation d'être un fruit, ne sent pas le fruit et n'a pas le goût du fruit.
Cependant, l'affichage ressemble à la réalité et informe les gens dans la rue de ce qui est vendu à l'intérieur du magasin.
De même, bien que nous ressentions que nous vivons ce monde comme une réalité absolue, en vérité, ce que nous voyons se produire dans notre monde en est une représentation symbolique.
Ce qu'il se passe dans la "devanture" de ce monde n'est que pour nous permettre de comprendre ce qu'il se passe au Ciel.

-> S'adressant à ses élèves à la fin des années 1930, le rav El'hanan Wasserman a transmis cet enseignement du Gaon de Vilna et l'a appliqué aux événements de l'époque : la montée au pouvoir d'Hitler.
Le rav Wasserman a explique que la menace dangereuse que représentait Hitler n'était que la façade ; la vraie menace était évidemment une accusation qui se produisait contre le peuple juif au Ciel.

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-> "Prenez-moi et jetez-moi à la mer, vous la verrez s'apaiser, car je reconnais que c'est par mon fait que vous essuyez cette violente tempête" (Yona 1,12)

=> Comment Yona savait-il que la tempête était à cause de lui?
De plus, sur ce bateau il y avait 70 prêtes idolâtres qui faisaient les pires avérot. Peut-être que la tempête était une punition pour leurs mauvais comportements (à l'inverse de la sainte conduite de Yona)?

Le rav de Brisk explique que Yona comprenait que, si l'on peut dire, Hachem ne "perd pas Son temps".
Une tempête ne serait provoquée que pour que quelqu'un reconnaisse et comprenne cet appel à changer.
Puisqu'il était le seul juif à bord du bateau, Yona était conscient qu'il était le seul auquel le message était destiné, le seul qui devait ressentir un éveil à se rapprocher d'Hachem.
Ainsi, il comprenait que la tempête lui était destinée.

[on apprend là que lorsqu'il se passe des choses inhabituelles, des malheurs, dans le monde, on ne doit pas perdre émouna, au contraire on doit avoir conscience que c'est notre papa Hachem, qui nous aime infiniment, qui nous appel à revenir plus proche de Lui.]

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-> Au Maroc, un terrible tremblement de terre a frappé une grande zone, tuant plusieurs milliers de personnes.
Cette même semaine, en Israël dans la yéchiva de Kfar 'Hassidim, le rav Eliyahou Lopian a expliqué dans un cours que bien que ce tremblement de terre a eu lieu dans un endroit très éloigné, il s'est déroulé afin que nous, le peuple d'Israël, nous puissions renforcer notre crainte d'Hachem et nous améliorer.
Si nous ne réagissons pas et que nous classifions simplement cela comme un événement fruit du hasard, de la naturalité des choses, alors il est probable que la catastrophe va s'élargir et des choses plus terribles vont se produire.
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou - Yitro]

-> Le Ran écrit que les choses se passent tout d'abord dans des lieux éloignés, nous donnant l'opportunité de faire téchouva.
Si nous ne tenons pas compte du message, alors Hachem amène la punition plus proche, et encore plus proche si cela est nécessaire.
Tout cela afin que nous nous réveillons et réalisons que Hachem est en train de communiquer avec nous, nous demandant de rectifier nos fautes.

-> Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim - maamar Daat Torah - ot vav) enseigne que lorsque Hachem juge bon de punir les juifs, d'abord il va amener une calamité sur la population générale et les juifs vont souffrir dans ce groupe.
Si nous écartons cet évènement et disons : "ce n'est qu'une simple coïncidence, c'est des choses qui arrivent", alors les difficultés vont reposer spécifiquement sur les juifs, et cela afin qu'ils n'en viennent plus à se tromper sur le fait que Hachem est en train de leur parler [dans les habits de la nature de ce monde].

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 49,6) rapporte que Hachem a envoyé des tremblements de terre et des inondations (des "catastrophes naturelles") à Sodome, comme avertissements pour amener les citoyens de la vielle vers le changement pour aider à éviter la catastrophe, et cela pendant une durée de 25 années avant la destruction de Sodome (selon d'autres midrachim, c'était 52 ans avant!).
Mais les habitants de Sodome n'ont pas tenu compte des avertissements.

[cela doit nous faire réfléchir : est-ce que nous sommes si différents aujourd'hui?
Nous avons tendance à avoir la même vision que les non-juifs, alors qu'en réalité Hachem cherche à nous réveiller spirituellement de nombreuses année avant la venue du machia'h. ]

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-> Rabbénou 'Hananel (commentaire sur la guémara Béra'hot 59) écrit sur la cause des tremblements de terre et des tsunamis :
"Lorsque Hachem voit les horreurs que le peuple juif est forcé d'endurer aux mains des nations du monde, Il doit se contrôler (si l'on peut dire) pour ne pas détruire le monde.
Il pleure sur la douleur du peuple juif, et 2 "larmes" tombent du Ciel, créant un bruit assourdissant et des ravages lors de leur chute.
Au final, elles éclaboussent dans la Yom haGadol (la mer méditerranée).

Hachem fait cela uniquement pour montrer au peuple juif qu'Il ne les a pas délaissés, qu'Il ne les a pas oubliés, qu'Il ne les a pas abandonnés, et qu'Il va les ramener à la maison.
Le but de cela est afin de renforcer leurs coeurs afin qu'ils ne désespèrent pas de la guéoula ; mais plutôt, qu'ils se renforcent à endurer les peines de l'exil ...

Hachem montre des signes merveilleux (les catastrophes naturelles) dans le monde afin de faire savoir que cela lui est difficile pour Lui de supporter de voir le peuple juif qui est asservi et errant dans l'exil ...

Lorsque le peuple juif voit tout cela, les juifs se disent : "Regardez! Hachem est nôtre! Sa miséricorde est sur nous, et notre souvenir est devant Lui!"
Avec cette reconnaissance, le peuple juif renforce sa crainte du Ciel (yir'at chamayim) et s'attache à la Torah et aux mitsvot d'Hachem."

[ainsi bien que les désastres naturels peuvent être classés comme des "punitions", ils sont simultanément des signes de la part d'Hachem de Sa proximité et de Son amour à notre égard.
Si nous utilisons ces événements pour nous réveiller spirituellement et pour faire téchouva, alors ces punitions apparentes peuvent être des catalyseurs pour d'énormes bénédictions (en mérite d'avoir exploité cet appel d'Hachem).]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 4,6) dit que les désastres naturels comme les tremblements de terre, et ainsi que toute cruauté peuvent être attribués aux conséquences des actions des juifs.

-> Une fois, un juif venant de très loin se rendit chez le ‘Hafets ‘Haïm et lui raconta qu’un ‘Tsunami’ avait eu lieu en Amérique. Le tsadik se mit subitement à trembler de tous ses membres.
Le voyageur s’étonna : "Eh bien, Rav, que se passe-t-il? Cela ne concerne que des milliers de non-juifs? Pourquoi le Rav se tourmente-t-il?
- Si un juif, répondit le ‘Hafets ‘Haïm, voyageait en Chine et se mettait à parler en Yiddich devant des milliers de non-juifs, il est clair qu'il ne s'adresserait qu'au juif unique qui se trouverait parmi eux.
Il en est de même ici : est-ce pour des centaines de milliers de non-juifs qu'Hachem fait trembler la Terre alors qu'ils ne comprennent rien à ce qui se déroule devant leurs yeux?
Tout cela n'est destiné qu'aux Bné Israël que D. a choisis parmi tous les peuples et à qui Il a donné un coeur pour écouter et l'intelligence pour comprendre. Du Ciel, on nous parle et on nous demande de modifier notre conduite pour être meilleurs et plus saints!"

-> Après avoir rapporté ces paroles, le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Ces paroles du ‘Hafets ‘Haïm restent valables même à notre époque et il est certain qu’Hachem est en train de nous parler.

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (Réfoua vé'Haïm - sof chap.5) écrit au sujet d'une épidémie à son époque (au 19e siècle). Lorsque les gens ont essayé de l'arrêter, Hachem a juste envoyé quelque chose de pire et de plus contagieux.
Un fléau survient à la suite de fautes et sert un but bien précis. En tant que tel, ce n'est terminé qu'une fois qu'Hachem juge que c'est le bon moment, lorsque nous faisons téchouva et revenons à faire Sa volonté.
[de même que le 'Hafets 'Haïm disait que chaque balle d'une arme à son destinataire précis, de même Hachem décrète avec une précision totale quelle maladie, à qui, combien de temps elle va durée et avec quelle intensité, ... ]

-> A l'époque du 'Hatam Sofer (1762-1839), il y a également eu un épidémie importante.
Lorsqu'elle s'est finalement arrêtée, le 'Hatam Sofer a déclaré : "Nous devons réaliser que ce monde n'est pas libre pour tous et que nous ne pouvons tout simplement pas revenir à notre ancien mode de vie. Il serait impensable que nous agissions comme Pharaon, qui immédiatement après avoir vu l'apaisement de chaque plaie, endurcissait son coeur."
Il disait aussi : "Nous ne pouvons absolument pas revenir à la normale! Si nous ne tirons pas une leçon de ce qui s'est passé, les conséquences peuvent être très dures, que D. nous en préserve."

-> Le Ran (Drachot haRan - drouch aachiri) écrit au sujet de la peste noire à son époque, qui a durée 13 ans.
Le Ran explique que le but des difficultés est de nous amener à la reconnaissance de ce qui est important dans ce monde (c'est-à-dire les réalisations de spiritualité et le développement d'un lien de proximité avec Hachem).
Par le biais des difficultés, on en vient à faire téchouva, à se recentrer sur ce qui est émet (vrai).

-> De même, après la production du vaccin contre la polio en 1954, le rav Eliyahou Dessler a déclaré :
"Maintenant, tout le monde respirera facilement, mais ils ne se rendent pas compte que Hachem joue avec nous, pour ainsi dire. Tout au long de l'exil, Il apporte à plusieurs reprises des maladies sans remède, puis l'homme découvre un remède et tout le monde s'excite, mais par la suite Il apporte quelque chose de nouveau.
C'est l'un des moyens d'Hachem pour nous punir et nous tester. Nous ne serons pas méritants d'être exemptés de problèmes de santé tant que nous n'arrivons pas à notre plein tikoun (réparation), le moment de "véhassiroti ma'hala mikirbé'ha" (et j'enlèverai la maladie du milieu de vous)."

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-> "La guerre est un présage de la rédemption" (guémara Méguila 17b).
Le midrach (rabba 42,4) affirme : "Si tu vois des royaumes se quereller, attends-toi aux pas du machia'h. D'où l'apprenons-nous? D'Avraham, car lorsqu'une guerre opposa des rois, Avraham connut une délivrance".

-> En 1809, en temps de guerre, le 'Hatam Sofer a écrit que puisque nos Sages nous ont dit que que les guerres font partie du processus de la guéoula, ce serait à la fois faux et contre-productif pour les juifs de prier pour que la guerre se termine, à la place ils devraient demander la guéoula.

Le rav 'Haïm Kanievsky dit que les souffrances qui précèdent la guéoula ont pour objectif de nous motiver à prier pour la guéoula.
[ainsi, notre réflexe principal en temps de guerre dans le monde est d'y voir un appel d'Hachem pour que l'on prie davantage de tout notre cœur pour une guéoula au plus vite.]

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-> voir également les paroles du Rambam : https://todahm.com/2016/08/22/le-regard-juif-face-a-une-catastrophe-dans-le-monde

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+ Nécessité d'appéhrender les choses avec les lunettes de la Torah :

-> Selon le rav Moché Sorotzkin : De même que la Création initiale du monde n'a été faite que pour le peuple juif, de même depuis, sa "maintenance" continue est également pour nous. Ainsi, en tant que tel tout ce qui se passe dans ce monde arrive pour le peuple juif. Même lorsqu'il y a une guerre à l'autre bout du monde, c'est tout pour le peuple juif.

Le Ram'hal (Daat Tvounot - sima 146) souligne que de nos jours nous avons une avantage majeur sur ceux qui ont connu la sortie d'Egypte. Ils n'avaient pas la Torah, et ils leur étaient ainsi très difficile de reconnaître l'implication d'Hachem dans tout ce qui se passait.
De nos jours, bien que nous soyons en exil et que nous n'ayons pas de prophète ou de miracle dévoilé, nous avons la Torah à travers laquelle la présence et l'implication d'Hachem nous sont connues.

Le rav 'Yé'hezkel Abramsky ('Hazon Yé'hezkel) dit que bien que les miracles avec les plaies et l'ouverture de la mer Rouge étaient sans précédent, où moment où le peuple juif l'a vécu, ils n'avaient pas la "lentille" parfaite pour voir (au plus haut niveau) ce qui se passait devant leurs yeux.
[Malgré la grandeur des événements,] le peuple juif n'a pas pu comprendre pleinement ce qui s'est passé, et la révélation ultime d'Hachem n'a été qu'une fois qu'ils ont reçu la Torah et la capacité de voir les choses avec "les yeux de la Torah".

-> Le rav El'hanan Wasserman a écrit dans une lettre à ses disciples, pendant les années tumultueuses de l'avant 2e guerre mondiale :
"tu tomberas en démence, au spectacle que verront tes yeux" (véayita méchouga, mimar'é éné'ha acher tir'é - Ki Tavo 28,34).
"tu tomberas en démence" = cela sera notre réaction si la façon dont nous traitons ce que nous voyons est basée sur notre propre intelligence. Mais si nous regardons les événements dont nous sommes témoins et les situations qui se déroulent à travers le prisme de la Torah, alors tout est clair et compréhensible.
Tout ce qui arrive au peuple juif a été prédit dans la Torah Ecrite et Torah Orale.

-> Le rav El'hanan Wasserman écrit ailleurs :
Nous vivons une époque chaotique. Les gens sont confus ; les choses se passent si vite qu'il est difficile de comprendre ce qui se passe. Même si nous pouvions trouver les solutions les plus appropriées aux problèmes d'aujourd'hui, demain elles ne valent rien ...
Il n'y a qu'un seul moyen : regarder dans la Torah et essayer de comprendre pourquoi Hachem nous fait cela.
Car c'est seulement alors que nous trouverons des explications et des éclaircissements pour tout ce qui se passe.

Il ajoute ensuite :
Si nous avions la possibilité de demander à Hachem Lui-même pourquoi Il fait ce qu'Il fait, Il répondrait : "Allez apprendre! Cherchez dans la Torah et vous trouverez les réponses à toutes vos questions!"

-> Ces paroles prennent racines dans celles du Gaon de Vilna :
"Tout ce qui arrive dans le monde, au peuple juif dans son ensemble et à chaque individu, depuis le début des temps jusqu'à la fin des temps, tout est suggéré dans la Torah."

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-> Nos Sages expliquent que chaque événement dans le monde est planifié en pensant aux juifs.
La guémara (Avoda Zara 2b) nous dit qu'après la venue du machia'h, les nations du monde essaierons de réclamer une récompense pour avoir tout fait. Elles diront : "Nous avons créé des infrastructures au profit du peuple juif!"
Hachem répondra : "Imbéciles, vous l'avez fait pour vous-mêmes".

=> S'il s'agit d'une retranscription d'une conversation qui aura lieu après la venue du machia'h, lorsque la Vérité sera absolue, comment sera-t-il possible pour les nations du monde de faire une telle affirmation?
Et pourquoi Hachem traite-t-il les nations d'imbéciles/fous? Ne serait-ce pas plus judicieux de les traiter de menteurs?

Le rav de Brisk (paracha 'Hayé Sarah) explique que les nations du monde dans ce cas ne mentiront pas. En vérité, tout dans le monde est pour le peuple juif. Tout ce qui est fait pour la civilisation et son développement est pour notre bénéfice. A ce moment-là, après la venue du machia'h, il sera démontré que les non-juifs étaient des imbéciles, pas des menteurs, car bien qu'ils aient fait le travail pour le peuple juif, ils ne l'ont pas reconnu à l'époque, et ils n'avaient pas non plus l'intention de nous faire du bien. Pour cette raison, il sera inapproprié pour eux d'attendre une récompense.

De son côté, le rav Moché Sorotzkin commente : bien que cette prise de conscience ne se produise pour les non-juifs qu'après la venue du machia'h, à un niveau subconscient, le monde entier connaît cette vérité. C'est pourquoi ils nous blâment constamment pour tout ce qui se passe dans le monde, même s'ils ne peuvent articuler aucune raison logique pour le faire.

[ on a pu voir précédemment que :
La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.]

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Il est intéressant de préciser que
-> Selon les Richonim (Rachba - 'Houlin 91a ; Akédat Its'hak chaar 56), l'exil est un décret d'Hachem, et une partie de l'essence de ce décret est que nous sommes placés sous la juridiction des nations du monde.
Si nous essayons de combattre cela, les répercussions peuvent être terribles.
-> De pus, la guémara (fin de Kétoubot), sur le verset : "hichbati ét'hèm bnot Yérouchalayim" (Chir haChirim 2,7), enseigne que nous avons reçu l'ordre avec un serment de ne pas nous rebeller contre les nations du monde.
Si nous annulons ce serment et nous rebellons contre elles, les répercussions pourraient être terribles.
[d'où l'importance de plutôt supplier Hachem pour la Délivrance. ]

-> "Aux temps pré-messianiques, la face de la génération sera comme la face du chien." [guémara Sota 49b]
Le rav Itzele de Volozhin explique que le chien avec sa compréhension limitée, réagit en mordant le bâton, ne comprenant pas que la cause de sa souffrance est vraiment l'homme qui utilise le bâton pour le frapper.

Le rav El'hanan Wasserman (Ikvéta déMessikha) apporte cela en référence à ceux qui ont choisi de blâmer les nations du monde sur ce qui se passait en Europe juste avant la seconde guerre mondiale, et en particulier Hitler (c'est à cause lui! S'il n'avait pas été là alors ...). A cette époque, il y avait une partie des juifs qui voulait tenter de combattre l'antisémitisme par des démonstrations de force physique et d'autres en soumettant des articles dans les journaux non-juifs dénonçant la discrimination et l'injustice raciste.

Le rav Wasserman a expliqué que tenter de riposter, que ce soit physiquement ou en s'en prenant à une tribune publique était une erreur, car nous devons réaliser que tout vient d'Hachem, et que la seule façon de rectifier la situation est par la Torah et la prière.

[et même lorsque nous sommes dans une situation où une hichtadlout est nécessaire, néanmoins cela ne doit pas être l'attention principale de nos efforts, mais plutôt de se tourner vers Hachem en prière et téchouva.
L'essentiel est de toujours maintenir en nous une clarté dans le contrôle absolu d'Hachem. ]

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+ L'exemple du tonnerre :

-> Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Cela est déduit du verset : "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (Kohélet 3,14).

-> Le rav Israël Moché Sorotskin dit que c'est de cette façon que nous devons aborder toutes les choses qui nous font peurs.
Nous devons réaliser qu'elles viennent d'Hachem, et qu'il n'y a pas de place pour la crainte de la chose elle-même ; nous devons lui permettre d'éveiller notre crainte d'Hachem (yirat chamayim).

-> Le rav Eliyahou Lopian fait remarquer que les tonnerres sont pratiquement toujours suivis par de la pluie. Pourquoi cela?

Il donne la réponse suivante :
La pluie n'est pas une chose naturelle. C'est une bénédiction d'Hachem, et nous avons toujours besoin de quelques mérites pour recevoir une pluie abondante.
Parfois, nous n'avons pas assez de mérites pour cela, et alors Hachem va produire tout d'abord des tonnerres qui vont conduire à agiter la crainte d'Hachem (yirat chamayim) chez quelques personnes.
Grâce à ces mérites supplémentaires, le monde est alors capable de recevoir la bénédiction de la pluie.

La même chose est vraie pour chaque bénédiction que Hachem désire nous donner.
Nous devons être méritants pour la recevoir, et si ce n'est malheureusement pas le cas, alors Hachem nous envoie différentes choses pour nous réveiller.
A la suite de cet éveil spirituel en nous, cela va générer le mérite nécessaire pour recevoir la bénédiction d'Hachem.

Shabbat Shékalim – un jour d’abondance

+ Shabbath Shékalim - un jour d'abondance :

-> Le midrach (Tan'houma Ki Tissa 3) rapporte que Moché dit à Hachem : "Maître du monde, lorsque je mourrai, je ne serai plus rappelé en souvenir", et Hachem lui répondit alors : "Par ta vie, tel que tu te tiens à présent pour leur transmettre (aux Bné Israël) la paracha Shékalim, et que tu fais le relevé de leur compte (litt. de leur tête), il en sera ainsi chaque année lorsqu'ils la liront devant Moi : ce sera comme si tu te tenais là-bas au même moment et que tu faisais le relevé de leur compte".

-> Le 'Hidouché haRim (Séfer haZékhout) écrit : "Ce midrach constitue la promesse que dans chaque génération, au moment de la lecture de paracha Shékalim, Moché ''relève la tête'' des Bné Israël".

Néanmoins, afin de mériter ce "relèvement", l'homme doit entamer le processus et vouloir sortir de la fange et de la boue dans laquelle il est plongé, comme le dit le 'Hidouché haRim lui-même : "Ce Shabbat, l'homme doit soumettre tout son corps (ses tendances animales) à sa tête (à son esprit), car si ses membres ne suivent pas sa tête, il demeurera "sans tête"."

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce "relèvement'' a été défini par nos Sages (guémara 'Haguiga 16a) : "Six choses ont été dites au sujet de l'homme, enseigne la guémara, trois dans lesquelles il ressemble aux anges, et trois dans lesquelles il ressemble à l'animal".
Une des choses par lesquelles il ressemble aux anges est qu'il se tient debout comme eux, alors que les animaux vont la tête dirigée vers le sol. Car ce membre est constamment occupé à rechercher les choses terrestres.
Et c'est précisément cet aspect que l’homme doit travailler : soumettre son mauvais penchant, s'habituer à "se tenir debout", à diriger son regard vers le haut.

Et durant le Shabbat Shékalim, il jouit d'une aide du Ciel particulière pour y parvenir, car Moché s'occupe de "relever les têtes d'Israël".
Dès lors, la possibilité nous est offerte de nous élever au-dessus des contingences matérielles et des actes purement bestiaux, de nous tenir debout devant Hachem, comme les anges célestes.

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-> Paracha Shékalim : Lue le Chabbat qui précède le début du mois d’Adar (ou à Roch ‘Hodech Adar, s’il tombe un Shabbat).
Passage = les versets de Ki Tissa 30,11-16.

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-> Le Rama miPano (Assara Maamarot) enseigne que le Temple qui se tenait à Jérusalem correspond à un Temple qui se tient au Ciel.
Tout comme Aharon haCohen est le Cohen Gadol d'en bas, l'ange Michael est le Cohen Gadol d'en-Haut. [Pérouch haRoch Al haTorah - trouvant une allusion à cela dans le verset Chémini 9,4 ]
Tout comme les korbanot sont offerts en bas, les korbanot sont offerts en haut.

-> Alors que le Temple inférieur (en-bas) est absent et que nous ne pouvons plus apporter de pièces d'argent pour les korbanot physiques, dans le Temple céleste (en-Haut), les korbanot sont offerts comme à l'accoutumée.
=> Comment ces korbanot célestes sont-ils "achetés"?
D'après les shékalim spirituels générés par notre lecture de la paracha Shékalim.
[rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik Shékalim 2]

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+ Moché élève chaque juif :

-> Moché dit à Hachem : "Quand je mourrai, serai-je oublié ?"
Hachem lui répondit : "Par ta vie, comme tu te lèves pour leur donner la paracha de Shékalim, et "ki tissa ét roch" (tu les comptes - littéralement = tu lèves leur tête - Ki Tissa 30,11), ainsi chaque année quand ils lisent [la paracha de Shékalim] devant Moi, ce sera comme si tu te tenais là à ce moment-là et que tu levais leur tête.
[midrach Tan'houma - Ki Tissa 3]

-> Lever la tête de quelqu'un signifie le transformer d'un animal terrestre, ayant la tête tournée/regardant vers le bas, en un être humain, qui peut regarder vers le ciel. ['Hidouché haRim - début Ki Tissa]
Même dans l'obscurité matérielle et la profondeur de notre génération, lorsque la paracha Shékalim arrive, notre fidèle berger, Moché Rabbénou, nous remonte le moral.

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-> Le rav Pin'has de Koretz zy'a (séfer Imré Pin'has) attendait avec impatience les "Quatre Parachiot" (Shékalim, Za'hor, Para, ha'hodech).
Il disait : "J'ai hâte que la Arba Parachiot arrive pour pouvoir me réunir avec Hachem!"

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-> Le midrach Tan'houma (Ki Tissa 3) rapporte que Moché Rabénou dit à Hachem : "Maître du monde, après ma mort, on ne se souviendra plus de moi."
Hachem répondit : "Je promets que, tout comme tu es avec eux maintenant et que tu leur as donné la paracha Shékalim et relevé leur tête, tu seras avec eux chaque année lorsqu’ils liront cette paracha, comme si tu te tenais devant eux et leur relevais la tête."

-> Le Sfat Emet explique la déclaration du midrach selon laquelle la puissance des Chekalim relève la tête d’une personne en citant le verset de Michlé (14,34) : "La tsédaka élève".
Il cite le Zohar ('helek 4, 142b) qui dit que les actions faites dans ce monde inférieur influencent les choses dans le monde supérieur et affirme qu'après la faute du Veau d'or, un grand tikoun était nécessaire pour les deux mondes. Ce tikoun (réparation) a été réalisé grâce au pouvoir de la tsédaka, qui a été accompli par les Shékalim.
Ainsi, les Shékalim ont relevé les têtes du peuple juif en leur accordant une expiation pour leur faute.

-> Le Sar Shalom de Belz explique qu’à notre époque, lorsque nous n’avons pas de Temple et que nous ne pouvons pas apporter les Shékalim au sens littéral, nous accomplissons cette mitsva en lisant la paracha des Shékalim.

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+ Shékalim = prise en compte de nos mitsvot futures :

-> La guémara (Méguila 13b) déclare : "Il était connu et révélé à Hachem qu’Haman rassemblerait un jour des shékalim pour les utiliser contre le peuple juif. C’est pourquoi Il a placé nos shékalim avant les siens. C’est ainsi qu’il est dit que le premier jour d’Adar, ils annoncent les shékalim."

Le Sefer Tiferet Shmouel demande comment les shékalim protégeaient les juifs à l’époque de Mordé'haî et d’Esther si le Beth Hamikdosh n’existait pas alors et que personne ne donnait de shekalim.

Il répond en citant ce qui est écrit dans nos séfarim Hakédochim concernant la place importante qu'occupe le peuple juif auprès d'Hachem. Chaque fois qu'une nation est en guerre avec une autre et a besoin d'aide, Hachem consulte son registre pour voir si elle possède un mérite qui la rende digne d'être sauvée. S'il ne trouve pas de mérite, Il ne l'aide pas.
En revanche, si le peuple juif a besoin d'aide, même s'il ne possède aucun mérite qui le rendrait digne d'un miracle, Il compte les mérites de mitsvot qu'ils accompliront à l'avenir et noud sauve grâce à ce mérite, car nous avons un historique de mitsvot et Il sait que nous les accomplirons.

Cela s'est même produit à la Création du monde. Bien que le peuple juif n'ait encore accompli aucune mitsvot, Hachem lui a tout de même attribué les mitsvot qu'il accomplirait à l'avenir.
Nos Sages disent qu'Hachem a créé le monde grâce au mérite de ces mitsvot futures.
[Beréchit bara = Au commencement, Il a créé, par le mérite d'Israël, ceux qu'on appelle "les premiers"" (Rachi - Béréchit 1,1).

On retrouve la même idée lors de la sortie d'Égypte (voir Rachi - Bo 13,11-12). Moché demanda à Hachem par quel mérite le peuple juif était sorti d'Égypte et Hachem répondit qu'Il les sauvait par la mérite des mitsvot qu'ils accompliraient à l'avenir, après avoir reçu la Torah.

Nous pouvons maintenant expliquer le midrach selon lequel Hachem a placé les shékalim du peuple juif avant ceux d'Haman. Cela signifie qu'Hachem a placé le mérite de nos shékalim que nous donnerions à l'avenir afin de contrebalancer les shékalim d'Haman, même si ces shékalim ne seraient pas donnés avant la reconstruction du Temple.

C'est également le sens de la guémara : 'Le premier Adar, ils annoncèrent les shékalim". Cela signifie qu'Hachem annonce dans le Ciel que le mérite des shékalim à venir est déjà suffisant pour aider peuple juif.

Il en va de même aujourd'hui. Lorsque nous avons besoin de l'aide d'Hachem, nous Lui demandons d'avoir pitié de nous par le mérite des mitsvot que nous accomplirons après qu'Il nous aura sauvés de nos ennemis.

Nous récitons également ceci dans le piyout : "Que la lumière de la géoula générale et personnelle brille sur nous par le mérite des shékalim que nous donnerons lors du Temple à l'avenir."

[ainsi en ce Shabbath Shékalim, c'est un moment propice pour réaliser qu'on est sublime et aimé par Hachem, car peu importe ce que l'on actuellement, Il en compte les mitsvot que nous désirons faire (mais que nous ne pouvons pas faire) et celles que nous ferons ultérieurement.
Cet amour d'Hachem, qu'on compte à Ses yeux, doit nous motiver à faire de notre mieux pour lui témoigner concrètement de notre amour.]

 Le livre d'Esther contient 166 versets. Cela représente le nombre de mots des sections de la Torah traitant d'Amalek (Chémot 17,8-16 ; Dévarim 25,17-19).
Le "Grand Hallel" (Téhilim 136), louange à D. pour nous avoir sauvés de tous nos ennemis, contient également 166 mots.

Le Livre d'Esther commence par le terme Vayéhi et se termine par : zar'o. La valeur numérique de ces deux mots est 314, la même que le nom de D. "Sha-daï".
La méguilat Esther est une prière que D. mette fin à tous les problèmes des juifs.
[Méam Loez - Méguilat Esther 10,3 ]

Quelques éléments sur le récit de Pourim (1ere partie)

+ Quelques éléments sur le récit de Pourim (1ere partie) :

-> A'hachvéroch haïssait les juifs plus encore qu'Haman ...
Bien que les juifs fussent de bons citoyens, A'hachvéroch pensait avoir une bonne raison de les haïr. Ses astrologues lui avaient prédit qu'un juif s'emparerait de sa couronne et régnerait à saplace.
Leur prédiction concernait Darius II, fils d'Esther (et d'A'hachvéroch, qui est né 1 an après qu'Esther devienne reine.).
[La mère de Darius étant juive, il était juif lui aussi.] Toutefois, A'hachvéroch ne le savait pas. Il était encore marié (à ce moment) avec Vachti et n'aurait jamais pu imaginer engendrer un héritier juif.
[ Darius II va succéder à son père A'hachvéroch, et il va ordonner la consturction du 2e Temple, 70 ans après la destruction du 2e.]

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-> Suite la mort de Vachti, on organisa un "concours de beauté" pour trouver la nouvelle reine.
Chaque jolie jeune fille ne pouvait pas se présenter à Chouchan. Il fallut envoyer des administrateurs dans chacun des 127 états chargés de choisir la jeune fille la plus belle et la plus convenable de chaque état. Elles seraient jugées à la fois sur la beauté physique et sur leur personnalité.
La meilleure de chaque état serait ensuite amenée à Chouchan pour que le roi choisisse celle qu'il préférait.
127 jeunes filles seraient rassemblées : une pour chaque état.
Elles seraient toutes placées sous la direction de Hégaï, le maître du harem royal.

Bien entendu, Haman savait ce qu'il se passait et il s'arrangea pour pousser sa fille devant l'émissaire du roi.
Hachem fit qu'elle eut soudain une forte diarrhée et se souilla ; l'odeur répugnante la fit rejeter immédiatement par l'émissaire royal.

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+ L'élévation sociale d'Haman :

-> "Après ces événements (du complot de Bigtan et Térech), le roi A'hachvéroch promut Haman, fils d'Amdata, l'agaguéen, et l'éleva. Il plaça son siège au-dessus de tous ceux des princes qui étaient avec lui" (Esther 3,1)

-> Haman va être promu à une faute fonction afin d'inciter les juifs au repentir ; ensuite, il fut très rapidement détruit et les juifs sauvés.
D'ailleurs, 'Harbona va raconter au roi qu'Haman avait fait partie du complot de Bigtan et Téréch pour tuer le roi (Eshter 7,9), et le roi le fit pendre immédiatement.

Haman ne demeura au zénith de son pouvoir que pendant 70 jours.
De son envoi des lettres demandant l'extermination des juifs (le 13 Nissan 3404 - Esther 3,12) au jour où Mordé'haï envoya des missives pour abolir ce décret (le 23 Sivan - Esyher 8,9).

Les Méam Loez fait remarquer que du verset : "Après ces événements, le roi A'hachvéroch promut Haman" (Esther 3,1) jusqu'au verset : "on pendit Haman" (Esther 7,10), on compte exactement 70 versets, qui correspondent aux 70 jours durant lesquels Haman reçut les pleins pouvoirs.

Le Alchikh haKadoch dit que chaque jour, A'hachvéroch accordait à Haman de nouveaux pouvoirs, et ce ne fut que lorsque Haman atteignit le sommet de sa puissance qu'il s'effondra.

Selon le midrach, Haman reçut également un char spécial. Lorsqu'il circulait dans les rues, un crieur annonçait qu'il était le favori du roi.
A ce moment-là, l'Attribut de Justice prit la parole devant D. : "Maître de l'univers! Haman a fait le voyage de Chouchan à Jérusalem dans le but de faire cesser la construction du Saint Temple. C'est un descendant du racha Amalek. Comment supportes-Tu de le voir accéder à une si haute position?"
D. répondit : "Jusqu'à présent, personne ne connaissait Haman. Je vais l'élever et le rendre si célèbre que, lorsqu'il tombera, le monde entier connaîtra Ma vengeance".[midrach Esther rabba 3,1]

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Esther 1053) à propos du verset : "Il
plaça son trône au-dessus de celui de tous les princes qui étaient avec lui" = il se fit une estrade plus haute (que celle d'A'hachvéroch), et il fut ainsi placé au-dessus de tous les princes qui étaient avec lui. De ce fait, il fut en mesure d'ordonner au roi de pendre Mordé'haï.
[v.6,4 : "Haman se rendit au palais royal pour dire au roi de pendre Haman sur la potence" ]

La guémara (Méguila 15a) enseigne explicitement : "Hamane s'éleva au-dessus d'A'hachvéroch".

[Hachem fit en sorte qu'Haman s'élève très haut du fait de son opposition aux juifs, pour mieux tomber d'encore plus haut lorsque les juifs ont fait téchouva. ]

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+ La relation Mordé'haï & Haman :

-> Après la promotion d'Haman, les gens lui témoignèrent du respect (dans l'Orient d'autrefois, il était accepté de s'agenouiller et de se prosterner devant les ministres).
Cependant, tout le monde connaissait les modestes origines d'Haman, qui avant de devenir politicien, avait été un employé dans un établissement de bains et coiffeur.
Certains à Chouchan, s'étaient fait coiffer par lui.
Pour que tout le monde se soumette au premier ministre du roi (Haman), le roi A'hachvéroch ordonna qu'on fasse à Haman le même signe de soumission qu'envers le roi lui-même.

-> Lorsqu'il paradait dans la ville, Haman portait son idole sur sa poitrine. (Pirké déRabbi Eliézer 50)
Il avait foi en ce fétiche, auquel il attribuait sa victoire sur Vachti et son ascension à une haute fonction.
Haman ayant fait en sorte que tout signe de soumission envers lui s'adressât également à son idole, Mordé'haï n'eut pas le droit de s'incliner devant Haman, fût-ce au prix de sa vie.
Le Yossef Lékéa'h rapporte que Mordé'haï ne prétendait pas ne pas le voir, au contraire il regardait Haman bien en face à son passage et publiquement refusait de faire le moindre geste. Ainsi, il sanctifiait le nom de D. et servait d'exemple à tout son peuple.

-> Mordé'haï avait une autre raison de ne pas respecter Haman.
En l'an 3393 (soit -368 avant l'ère vulgaire) [pendant la 2e année du règne d'A'hachvéroch], une province d'Inde se rebella contre l'empire perse. Le roi envoya 12 000 soldats pour écraser la révolte.
Les 2 généraux à la tête de l'armée étaient Mordé'haï et Haman. Chacun d'eux, responsable de 6 000 soldats, reçut des provisions pour 3 ans. Mordé'haï et ses soldats firent demi-tour et attaquèrent par l'est tandis qu'Haman attaqua directement de l'ouest.
Haman gaspilla ses provisions, et après une année de campagne, il les avait déjà épuisées. Il vint trouver Morde'haï pour lui demander son aide. Morde'haï lui expliqua que, s'il donnait de ses vivres, lui et ses soldats viendraient à manquer.
Lorsque les soldats d'Haman commencèrent à souffrir de la faim et menacèrent de se mutiner, Haman retourna chez Mordé'haï et le supplia de l'aider.
Finalement, Morde'haï accepta, à condition qu'Haman devienne son esclave un jour par semaine. N'ayant pas le choix, Haman accepta. Etant donné qu'il n'y avait pas de papier sur le champ de bataille, Mordé'haï écrivit sur sa jambière le contrat scellant leur accord.

Dès lors, Mordé'haï ne se sentit nullement contraint de se prosterner devant Haman. Il faisait exprès de porter sa jambière, qu'il observait d'un air significatif lorsqu'Haman passait devant lui.
Haman comprenait son allusion et bouillonnait de frustration.
[Pessikta Rabbati]

-> Haman savait aussi que Mordé'haï ne se prosternait pas devant lui parce qu'il était amalécite.
En tant que juif, Mordé'haï considérait tout amalécite comme maudit.
La colère d'Haman était donc dirigée contre Mordé'haï précisément parce qu'il était juif.
[Alchikh haKadoch]

-> Haman demanda à des agents de suivre Mordé'haï et d'établir un rapport sur lui.
Il apprit ainsi que Mordé'haï était un homme amical qui saluait chaque homme qu'il rencontrait et inclinait la tête devant l'homme le plus ordinaire.
Lorsqu'Haman se rendit compte que Mordé'haï refusait de s'incliner devant lui seul, sa fureur ne connut plus de bornes.
[Yad haMélé'h]

-> Mordé'haï avait une raison importante de refuser obstinément de s'agenouiller, quitte à mettre tout le peuple juif en danger. Ils avait que les juifs avaient commis un péché très grave en se prosternant devant la statue de Névou'hadnezar. Par son abnégation, Mordé'haï tentait d'expier cette faute.
Mordé'haï était un descendant de Benjamin, le plus jeune fils de Ra'hél. Il connaissait la tradition selon laquelle les descendants d'Essav seraient vaincus par ceux de Ra'hél.
S'il sanctifiait le nom de D. en public, il pouvait être assuré de l'intervention divine.
[Ibn Ezra]

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+ Le tirage au sort :

-> "Le 1er mois (Nissan), durant la 12e année du roi A'hachvéroch, le "pour" (loterie, tirage au sort) fut tiré devant Haman, pour examiner chaque jour et chaque mois. Il tomba sur le 12e mois, le mois d'Adar" (Esther 3,7)

-> Déterminé à exterminer les juifs, Haman chercha le moment propice. Utilisant la méthode du tirage au sort, Haman tenta de déterminer quel serait le jour le plus favorable.
Il fit ce tirage le 1er Nissan [3404] ; qui est le mois de la sortie d'Egypte, représente une période où les juifs sont capables de vaincre leurs ennemis. [Alchikh haKadoch]

-> Le premier tirage au sort ressemblait à des dés. Sur ces cubes, des chiffres de 1 à 6 étaient inscrits sur les 6 faces de façon à ce que les chiffres opposés fassent un total de 7.
Ainsi, les faces opposées portaient respectivement les paires : 1-6, 2-5 et 3-4.
Les dès qu'Haman choisit utilisaient pour chiffres des lettres hébraïques si bien que les paires ainsi formées étaient : aléf-vav, bét-hé et guimel-dalét.

Haman utilisa 3 dès.
La première fois, les chiffres tirés furent : 1-3-3. c'est-à-dire : aleph-guimel-guimel. Ces lettres formaient, à coup sûr "Agag" (אגג), nom de l'ancêtre d'Haman. Quel mauvais augure!
Puis Haman retourna les dés pour voir quelles lettres se trouvaient au-dessous. En face du aleph se trouvait un vav alors que sous chaque guimel se trouvait un dalet.
Les 3 lettres du dessous étaient dalet-dalet-vav qui, réarrangées, formaient le nom "David" (דוד).
Haman pensa qu'il s'agissait d'un signe évident qu'Agag terminerait en haut et le peuple de David, en bas.
Hachem dirigea le tirage au sort de façon a induire Haman en erreur et le conduire dans le piège. Haman, quant a lui, était ravi de ce résultat. [midrach Talpiot]

Ensuite, Haman tira au sort les jours et les mois. La façon habituelle de tirer au sort est, par exemple, d'inscrire les 12 mois de l'année sur 12 morceaux de papier puis d'en lier un. Cependant, cela ne pouvait lui garantir la réussite car, quelque soit le papier tiré, un mois serait inévitablement choisi.
Haman voulait une preuve supplémentaire que la chance lui souriait, Il prépare donc une série de papiers contenant les noms des 12 mois lunaires. Dans une autre série, les papiers portaient les numéros de 1 à 354, soit un pour chaque jour de l'année lunaire
Puis Haman fit 2 tirages indépendants, 1 un pour les mois et l'un pour les jours. Si tous 2 coïncidaient c'était que le tirage était vraiment de bon augure. Sinon, il saurait qu'il était peu propice.
Ainsi par exemple, si le tirage des mois désignait Adar et celui des jours, le chiffre 100, il serait clair que le tirage était peu propice. En effet, le 100e jour de l'année tombe en Tamouz. non en Adar.

Finalement, le tirage des mois désigna le mois d'Adar et celui des jours donna le chiffre 337, dix-sept jours avant la fin de l'année. Mais, plus important, puisque Adar était le dernier mois de l'année, le 337e jour coïncidait exactement avec Adar.
Le jour choisi fut donc le 13 Adar. [Yaarot Dvach]

Selon le midrach, celui qui procéda au tirage au sort, sur l'ordre d'Haman et en sa présence, était le scribe Chimchi, fils d'Haman.
Ils leur sembla que le mois d'Adar était parfait, car le 7 Adar correspondant à la mort de Moché, ce mois était donc de fort mauvais augure pour Israël.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que Moché était né également en cette date d'Adar (car cachée 3 mois, il fut découvert par la fille de Pharaon en Sivan, mois où sera donné la Torah).

[source : compilations personnelles issues du Méam Loez - Méguilat Esther ]

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+ Le trône d'A'hachvéroch :

-> "Lorsque le roi A'hachvéroch se fut établi sur son trône royal, à Chouchan la capitale, la 3e année de son règne, il donna un festin" (Esther 1,2-3)

-> Le Gaon de Vilna rapporte, dans son commentaire de la Méguila, les paroles du Targoum Chéni selon lesquelles le roi Chlomo possédait un trône à l'instar du Trône Céleste.
Lorsque Pharaon et Nabukodonosor voulurent s'y asseoir, ils reçurent un châtiment corporel (d’où le fait que Pharaon fut surnommé Nékho, "l’estropié", car lorsqu’il voulut monter sur ce trône, l’une des formes de lion qui y était gravée le mordit et il se retrouva alors boiteux pour le restant de ses jours).

[Le Méam Loez (1,2) écrit que :
A une époque, A'hachvéroch prit place sur le trône du roi Salomon. C'était un trône très rare, décoré de toutes sortes de pierres précieuses ainsi que d'animaux mécaniques mobiles. Lorsque Nevou'hadnezzar s'empara de Jérusalem, il fit emporter ce trône à Babylone. Lorsqu'il en monta les marches pour s'y asseoir, un des lions se désarticula, lui cassant le pied.]

Lorsque A’hachvéroch devint roi, brûla en lui le désir de s'asseoir sur un tel trône, mais il fut, en même temps, saisi de crainte à l'idée d'être puni comme ses prédécesseurs. Que fit-il?
Il se mit à la recherche d'artisans capables de lui en construire un semblable, et il n'en trouva que dans la ville de Chouchan ; c’étaient les seuls qui seraient en mesure de s'atteler à une tâche aussi difficile.
De fait, ils construisirent le trône tant convoité durant 3 années.
Lorsqu'ils eurent terminé, ils ne parvinrent pas à le déplacer pour le ramener chez le roi, et on fut obligé de le laisser à Chouchan.
Le roi y fixa donc son lieu de résidence et Suse devint alors la capitale de son royaume (puisqu'il convient au roi de ne résider que dans la capitale).
C'est ce qui est écrit : "Lorsque le roi A'hachvéroch se fut établi sur son trône royal, à Chouchan la capitale ; la 3e année de son règne", car c'est à ce moment que cette ville devint la capitale.
Et tout cela parce qu' : "Il y avait un homme juif, à Chouchan la capitale, du nom de Mordé'haï", et comme on voulait (dans le Ciel) élever son rang dans le royaume, afin qu'il siège à la porte du palais, toute la maison royale se déplaça ainsi à Chouchan, la ville de Mordé'haï.

=> Si l’on y réfléchit, cette histoire peut sembler très étonnante : pourquoi toutes ces tribulations? N'était-il pas plus logique, pour parvenir à ce but, que Mordé'haï déménage vers la capitale existante?

Selon le rav Elimélé'h Biderman, la réponse est que même ce désagrément, Hachem désirait l'éviter à Mordékhaï. C'est pour cela qu'il suscita chez A'hachvéroch le désir de se faire construire un trône à l'image de celui du roi Chlomo, et que faute d'artisans suffisamment expérimentés, ce dernier fut contraint de le bâtir à
Chouchan, pour découvrir finalement ... qu'il était impossible de déplacer un trône aussi imposant, et que Chouchan fut ainsi transformée en capitale du royaume.
Et tout cela afin qu'un seul juif ne soit pas tourmenté par le déménagement d'une ville à l'autre et par les désagréments du voyage.

==> Le rav Elimélé'h Biderman conclut :
Il en ressort que le monde entier n'a été créé que pour le peuple d'Israël, et est dirigé selon une providence minutieuse et calculée dans les moindres détails, en vue de prodiguer des bienfaits au peuple juif.
Et chacun peut également en retirer une leçon personnelle : lorsque l’on sera contraint de s'exiler d'un endroit à un autre, loin de s'en irriter, on devra penser que cela a fait assurément l'objet d'un grand "calcul" céleste, en considérant combien Hachem a bouleversé le cours des évènements afin d'éviter l'indisposition d'un déménagement à Mordé'haï.

-> Le Rambam (dans l'introduction à son commentaire des
michnayiotes) écrit : il se pourrait qu'un jour, Hachem mette dans l'esprit de quelqu'un l'idée de construire un véritable chef-d'œuvre de palais, "il se pourrait alors que ce magnifique palais soit, en fait, destiné à un homme attaché à D. à la seule fin qu'il vienne, une fois dans l'avenir, s'abriter à l'ombre de l'un de ses murs et échapper ainsi à la mort".
Plusieurs années auparavant, le Hachem aurait ainsi préparé la délivrance de cet homme.

[ cela doit nous renforcer dans notre fierté d'être juifs (à quel point Hachem fait en sorte que tout soit à notre avantage!), et nous pousser à agir de notre mieux en tant que juifs (rendre Hachem fier de nous!). ]

Quelques éléments sur le récit de Pourim (2e partie)

+ Quelques éléments sur le récit de Pourim (2e partie) :

-> "Dans chaque pays, partout où la parole et le décret du roi arrivaient, il y avait un grand deuil parmi les juifs avec jeûne, pleurs et lamentations. Toile de sac et cendres étaient portés par beaucoup" (Esther 4,3)

-> Bien que les Juifs de Chouchan aient appris qu'un décret de mort était issu contre eux, ils savaient au moins qu'il ne prendrait effet que le 13 Adar. Dans sa capitale, le roi pouvait préserver l'ordre.
Mais dans les provinces plus lointaines, l'antisémitisme montait et l'on craignait que les non-juifs ne tuent les juifs bien avant le moment prévu. Les persécutions croissaient. Dans plusieurs villes, des Juifs étaient déjà assassinés. De nombreux Juifs prenaient déjà le deuil de leurs proches parents.
[Yad haMélé'h]

-> D. les punissait mesure pour mesure : ils s'étaient réjouis au festin d'A'hachvéroch pendant 6 jours (et ne restèrent chez eux que le Shabbat). A présent, ils étaient accablés de 6 tourments : deuil, jeûne, pleurs, lamentations, toile de sac et cendres.
Généralement, une tragédie est plus facile à supporter lorsqu'on la partage ; une personne peut consoler l'autre. Mais là, toile de sac et cendres étaient portés par tous. Puisque personne n'allait survivre, il ne pouvait y avoir de consolation.

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+ Le sort de Daniel :

-> "Esther convoqua Hatakh, l'un des domestiques du roi désigné pour se tenir devant elle, et lui ordonna [d'aller interroger] Mordé'haï. Que se passait-il? Et pour quelle raison?" (Esther 4,5)

-> Hatakh n'était nul autre que Daniel. (guémara Méguila 15a)
La valeur numérique du nom Daniel étant de 95, la même que celle d'Haman, Daniel changea de nom. [Manot haLévi]

Selon la guémara (Méguila 15a), il fut appelé Hatakh parce qu'il avait été retranché ('hatakh) de sa haute fonction. [En tant que l'un des principaux conseillers de Belchazar, Darius et Cyrus] il avait accédé au pouvoir suprême dans le gouvernement.
Le Maamar Mordé'haï ajoute que sachant qu'il était juif et non indifférent au décret issu contre son peuple, le roi l'avait démis de sa fonction et l'avait mis à la disposition d'Esther.

-> "Ils dirent à Mordé'haï ce qu'Esther avait dit" (Esther 4,12)
[Le pluriel montre que d'autres que Hatakh transmirent le message d'Esther.]
Certains commentateurs disent qu'Haman remarque les fréquentes rencontres entre Haman et Mordé'haï. Il les soupçonna de conspirer pour l'abrogation du décret contre les juifs.
Haman ignorait qu'Esther était juive mais il savait qu'elle avait grandi dans la maison de Mordé'haï et qu'elle était probablement favorable aux juifs.
Même si elle ne pouvait tous les sauver, elle pourrait tenter d'épargner Mordé'haï, le pire ennemi d'Haman. [midrach Yalkout Chimoni]
Afin d'empêcher toute communication entre Esther et Mordé'haï, Haman fit exécuter Hatakh.

[Ceci ne dissuada pas Esther, qui trouva d'autres messagers de confiance.]
La mort de Daniel aux mains d'Haman constitua une expiation pour Israël. Quand un saint meurt et que le peuple prend convenablement le deuil, D. pardonne Son peuple.

Selon le Manot haLévi, lorsque Esther demanda aux juifs de jeûner pendant 3 jours pour expier les 3 fautes qu'elle aura à commettre : premièrement, lorsqu'elle entrera chez le roi, elle devra consommer volontairement sa nourriture non-cashère. Deuxièmement, elle devra se soumettre à lui de son plein gré, quoi qu'il lui demande. Auparavant elle était sa femme malgré elle, mais là elle devait s'y rendre de son plein gré.
Enfin, elle demanda aux juifs de prier principalement pour que D. pardonne sa responsabilité dans la mort de Hatakh.

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-> Esther jeûna et pria également de son côté pour que D. pardonne au peuple d'avoir mangé et bu au festin d'A'hachvéroch.
Elle retira ses robes royales et se revêtit de toile de sac et de cendres. Pendant 3 jours, elle jeûna et pria, se couchant à terre et supplia Hachem : "D. d'Israël! Tu as créé le monde et Tu le gouvernes. Aide-moi, je T'en prie! Je n'ai personne d'autre que Toi. Aide-nous, mon peuple et moi, à venir à bout de notre redoutable ennemi. Pardonne nos fautes et écoute-nous lorsque nous T'implorons dans le malheur. Fais que le roi me considère avec bienveillance lorsque j'irai à lui. Fais que j'entre en paix et que je sorte en paix".

Les 3 jours de jeûne, de prière et de méditation avaient amené Esther à un niveau très élevé de perception spirituelle (roua'h hakodech).

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-> "Mordé'haï partit et fit tout ce qu'Esther lui avait ordonné" (Esther 4,17)

-> Mordé'haï fut d'accord avec Esther et décréta un jeûne bien que ce fût Pessa'h.
Puisque des vies étaient en jeu ; même un jour de délai pouvait s'avérer dangereux.

Mordé'haï rassembla tous les juifs de Chouchan, parmi lesquels 12 000 Cohanim. Chacun prit un Shofar dans la main droite et un rouleau de la Torah dans la gauche.
Ils pleurèrent et prièrent : "Maître de l'univers! Tu nous as donné une Torah pour que nous l'étudiions et que nous l'accomplissions et que nous l'accomplissions. Si Ton peuple est annihilé, qui l'observera? Qui prononcera Ton Nom? Même le soleil et la lune cesseront de briller".

Mordé'haï envoya également des lettres disant aux juifs des provinces éloignées de jeûner pendant 3 jours.
Selon une opinion (Téchouvot Rivach), les juifs ne devaient pas jeûner 3 jours de suite car cela est pratiquement impossible. Ils reçurent pour instruction de jeûner 3 jours, le lundi, le jeudi et le lundi suivant, comme certaines personnes le font encore aujourd'hui.
Comme pour les jeûnes importants, ils jeûnèrent pendant 24h, nuit et jour.

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-> "Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé. Il demanda qu'on lui apporte les Archives, les chroniques, qui furent lues en présence du roi" (Esther 6,1)

[contexte : Haman avait participé au 1er festin de la reine Esther avec le roi A'hachvéroch, puis il a construit la potence avec la volonté le lendemain matin de demander une petite faveur : se débarrasser de Mordé'haï. (la potence étant si haute qu'on la voyait du palais)]

-> Après avoir construit la potence, Haman alla voir Mordé'haï une dernière fois. Il le trouva vêtu de toile de sac en train de donner un cours à une foule d'enfants.
Haman ordonna à ses hommes d'enchaîner les enfants et de les jeter en prison afin de les tuer avant de s'occuper de Mordé'haï.
Apprenant que leurs enfants étaient en prison, les mères s'empressèrent de leur apporter à boire et à manger. Elles sanglotaient : "Mangez au moins avant de mourir!".
Les enfants fermèrent leurs livres, les placèrent sur leur cœur et jurèrent sur la vie de Mordé'haï qu'ils mourraient en gardant le jeûne.
Restés en prison, ils prièrent de tout cœur. Leurs prières sincères secouèrent les cieux.
[c'est la signification du verset : "Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé" = ces enfants ont troublé le Roi de l'univers (Hachem)]

Ce furent ces prières qui annulèrent le décret divin contre les juifs.
Hachem perturba le sommeil d'A'hachvéroch. Dans ses rêves étranges, il vit Haman se diriger vers lui et lui enlever sa couronne et ses vêtements d'apparat avec, en main, une épée brandie pour le tuer. Le roi s'éveilla en sursaut et se rendit compte qu'il ne s'agissait pas là d'un rêve anodin. C'était le signe qu'Haman complotait contre lui.
La potence qu'Haman avait construite devait lui être destinée autant qu'à Mordé'haï. [Yaarot Dvach]

Cette nuit-là était le soir de Pessa'h, jour propice aux prodiges et aux miracles. Les juifs célébrèrent le Sédèr et louèrent D. pour le miracle de la sortie d'Egypte. Hachem se souvint de la foi avec laquelle les Bné Israël Le suivirent dans le désert lorsqu'ils quittèrent l'Egypte et décida d'intervenir en leur faveur,

Après son festin avec Esther, le roi, ivre et épuisé, tituba jusqu'à son lit, à peine capable de garder les yeux ouverts. Cependant, dès qu'il fut allongé, il se trouva brusquement tout à fait éveillé, comme si quelqu'un essayait de le tirer de son sommeil. [Alchikh haKadoch]
C'était comme si quelqu'un le secouait d'avant en arrière, puis le soulevait et le laissait tomber plusieurs fois de suite. Il entendit une voix lui dire : "Ingrat! Ingrat! Lève-toi et dédommage ton bienfaiteur!"
Le roi, ne comprenant pas à quoi il était fait allusion, en fut fort troublé.

Le roi A'hachvéroch demanda donc à voir les archives, un livre citant toutes les dettes d'honneur du roi.
Lorsque la dette était payée, on faisait une marque dans ce livre et le paiement était enregistré dans els chroniques du palais. Tous le faits devraient donc être passés en revue avant qu'Esther ne fasse sa requête (dans la journée lors du 2e festin). [Yossef Léka'h]
[il a alors pu voir que Mordé'haï avait sauvé la vie du roi, en rapportant à Esther le complot de Bigtan et Térech qui étaient en train de vouloir tuer le roi par empoisonnement. Or, Mordé'haï n'a reçu aucune récompense cela.]

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-> "Le roi dit à Haman : Hâte-toi! Prends les vêtements et le cheval comme tu l'as dit et accomplis cela pour Mordé'haï, le juif" (Esther 6,10)

-> Le roi A'hachvéroch était prêt à accorder tous les honneurs à Mordé'haï en dépit de sa haine contre les juifs car celle-ci n'était pas le résultat d'un préjugé mais de la crainte de les voir se rebeller et lui prendre la couronne. Les astrologues royaux avaient prédit qu'un juif porterait la couronne royale ; A'hachvéroch ne savait pas que leur prédiction portait sur Darius, le fils né de son mariage avec Esther.

A présent, A'hachvéroch entrevoyait à ce moment une solution simple : que Mordé'haï porte sa couronne durant le défilé. Cela sera suffisant que soit réalisée la prophétie et il n'aurait désormais plus rien à craindre à ce sujet (ses astrologues lui ayant prédit qu'un juif porterait la couronne royale).
Par conséquent, lorsqu'Haman fit tout son possible pour empêcher le roi d'accorder cet honneur à Mordé'haï, le roi insista sans relâche.
[Yaarot Dvach]

-> "Haman prit les vêtements et le cheval et habilla Mordé'haï. Il le fit chevaucher dans la rue principale de la ville et annonça devant lui : "Ainsi sera fait à l'homme que le roi désire honorer"" (Esther 6,11)

-> Esther avait appris que Mordé'haï allait être conduit à travers la ville de Chouchan et honoré pour avoir sauvé la vie du roi. Elle donna l'ordre que tous les magasins soient fermés afin que le peuple puisse assister au défilé.
Lorsqu'Haman tenta de trouver un établissement de bain et un coiffeur, il n'en trouva pas d'ouverts.
En fin de compte, Haman n'eut pas d'autre choix que de faire chauffer de l'eau et de faire couler un bain pour Mordé'haï. [guémara Méguila 16a]
Selon le Maharacha, comme cela n'étant pas inclus dans l'ordre du roi, Haman peina encore davantage en le faisant. Mais il avait vu la colère du roi et craignait que le roi ne le soupçonne de désobéissance. Il dut donc donner un bain à Mordé'haï de ses propres mains.

Haman alla ensuite chercher un coiffeur pour lui faire couper les cheveux mais n'en trouva guère. Tous avaient fermé leur échoppe en attente du grand défilé. [guémara Méguila 16a]
Haman voulut appeler l'un de ses esclaves pour le faire mais Mordé'haï s'y opposa. Un autre qu'Haman pourrait lui faire du mal et dire que c'était un accident. Haman, lui, savait que le roi le surveillait.
Sans autre alternative, Haman rentra chez lui prendre ses ciseaux et son équipement. Il soupirait et gémissait en coupant les cheveux de Mordé'haï.
Mordé'haï demanda : "Pourquoi gémis-tu?"
Haman lui répondit : "Te rends-tu compte? Un homme comme moi! L'homme que le roi a promu au-dessus de tous les gouverneurs et qui dirige le royaume entier. Et je suis réduit à faire office de coiffeur! Est-ce cela qui arrive à l'homme que le roi désire honorer?"
Mordé'haï dit : "Tu parles comme si cela était une chose que tu n'as jamais faite. Je sais très bien que toi et ton père étiez coiffeurs et employés dans un établissement de bain à Circésium (dans le Talmud : Kartzoum). C'est pour cela que tu possèdes ces ciseaux et cet équipement".
Lorsqu'il eut terminé de raser Mordé'haï, Haman l'habilla des somptueux vêtements de cérémonie et plaça la couronne sur sa tête.

Mordé'haï enfourcha le cheval du roi et se mit à louer Hachem : « Je te louerai, D., car Tu m'as élevé et que Tu n'as pas laissé mes ennemis se réjouir à mes dépens" (Téhilim 30,2).
Il y avait 27 000 hommes portant des verres en or et des coussins qui défilèrent devant Mordé'haï en chantant : "Ainsi sera fait à l'homme que le roi désire honorer".
Tous les hommes juifs suivirent Mordé'haï, débordants de joie. Les femmes juives qui ne pouvaient quitter leur demeure regardaient le défilé par la fenêtre et chantaient aussi : "Ainsi sera fait à l'homme que le roi désire honorer".

Esther s'avança pour saluer Mordé'haï. Le voyant chevaucher le cheval du roi et porter ses vêtements, elle offrit des remerciements à Hachem. Elle dit à Mordé'haï : "C'est la réalisation du verset : '[D.] relève les indigents de la poussière ; des ordures Il élève les désespérés" (Téhilim 113,7). Grâce à ta toile de sac et à tes cendres, Dieu t'a élevé". [Targoum ; Manot haLévi]

Le défilé passa bientôt devant la maison d'Haman. La fille d'Haman regardait, elle aussi, par la fenêtre. Elle vit un homme mener le cheval, totalement humilié et brisé. L'homme assis sur le cheval doit être père tandis que Mordé'haï conduit son cheval. Quelle occasion rêvée d'humilier Mordé'haï!
Elle attendit que l'homme à pied se trouvât juste sous sa fenêtre. Accompagnant son geste d'une insulte, elle vida son pot de chambre sur sa tête, pensant qu'il s'agissait de Mordé'haï.
Le contenu répugnant du pot atterrit sur la tête d'Haman. Il leva les yeux pour voir qui avait osé lui faire pareille offense. A ce moment-là, la jeune fille reconnut son père. Pris de panique, elle tomba de la fenêtre et mourut sous l'effet de sa chute. [guémara Méduila 16a ; Yéfé Enayim]

-> "Haman fut poussé chez lui, désespéré et le visage couvert" (Esther 6,12)
Une odeur repoussante émanait d'Haman à cause des saletés qui le couraient et les gens le repoussaient loin d'eux.
Au-delà de son humiliation personnelle, Haman perdait sa fille préférée, celle qu'il aurait tant voulu qu'elle devînt reine et voilà le résultat.
Il avait si honte qu'il ne voulait être reconnu par personne.
En une matinée, il était tombé des plus hauts sommets aux plus profonds abîmes. [Yad haMélé'h]

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-> "Mordé'haï retourna à la Porte du Roi" (Esther 6,12)

-> Mordé'haï retourna au Sanhédrin qui s'était rassemblé à la Porte du Roi. Il ôta ses vêtements royaux et poursuivi son jeûne. Il revêtit une toile de sac, répandit des cendres sur sa tête et pria jusqu'au soir.
II demanda aussi à tous les juifs d'aller à la synagogue et de prier pour une intervention divine. [Maamar Mordé'haï]

En fait, Mordé'haï était très inquiet de l'honneur qui lui avait été accordé.
Il dit aux juifs assemblés : "J'espérais obtenir une audience avec le roi et lui demander de rétracter le décret. Mais à présent qu'il m'a récompensé pour lui avoir sauvé la vie, j'ai perdu toute possibilité d'action. Notre seul espoir est en D., à présent".
[ensuite dans la journée va se tenir le 2e festin d'Esther, avec une issue positive pour le juif b'h.]

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-> "Le roi A'hachvéroch donna à la rein Esther la maison d'Hamn ...le roi ôta sa bague, qu'il avait reprise à Haman, et la remit à Mordé'haï. Esther mit Mordé'haï à la tête de la maison d'Haman" (Esther 8,2)

-> Le premier ministre détenait la chevalière du roi. Jusqu'alors, D. fit qu'elle se trouvât dans la main d'Haman afin que les juifs aient peur et se repentent. Dès qu'ils se furent repentis, D. les prit en pitié. [Manot haLévi]
Le roi A'hachvéroch décida de nommer Mordé'haï premier ministre et lui donna la bague royale.
La reine Esther, en nomma Mordé'haï comme exécuteur de la propriété d'Haman.
Esther recommanda à Mordé'haï de distribuer la richesse d'Haman aux juifs en compensation du tort qu'il leur avait causé par ses décrets.
Dès lors que le roi avait donné à Mordé'haï sa chevalière, il se rangea à toutes les décisions de Mordé'haï vis-à-vis des biens d'Haman.

[en donnant une énorme richesse à Haman, nous seulement Hachem lui assurait une chute de plus haut, mais également Il préparait de grandes richesses à venir pour les juifs.]

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-> "Dans chaque pays et chaque ville où la parole et la loi du roi arrivait, il y avait joie et bonheur pour les juifs, un festin et un jour de fête. Un grand nombre des gens du peuple acceptèrent le judaïsme car la crainte des juifs était tombée sur eux" (Esther 8,17)

-> Le roi envoya des copies de l'édit de Mordekhaï à toutes les provinces reculées. Partout où le décret était lu, joie et bonheur régnaient chez les juifs. Ils comprirent que c'étaient eux qui devaient être prêts pour le jour fatidique et ils se réjouirent comme pour un jour de fête. [guémara Méguila 16b]

-> Les membres de l'aristocratie prirent si fortement le parti des juifs que c'était comme s'ils s'étaient convertis. [Manot haLévi]
Selon le Yad haMélé'h, de nombreux ennemis des juifs se déguisèrent en juifs tant leur crainte était grande.

De nombreux juifs ignorants avaient abandonné les commandements, pensant que, lorsque leur vie était en danger, ils pouvaient renoncer totalement à l'observance de la Torah. Cependant, lorsqu'ils virent Mordé'haï et ses disciples pratiquer ouvertement leur judaïsme aux plus hauts échelons du gouvernement, ils renouèrent leur lien au judaïsme. Pour beaucoup, c'était presque comme s'ils apprenaient une nouvelle religion.

[source : compilations personnelles issues du Méam Loez - Méguilat Esther ]