Aux délices de la Torah

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Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne que tout celui qui étudie dans l'effort, ses paroles de Torah sont analysées dans les mondes supérieurs et représentées devant Hachem qui les utilisent pour en faire des défenseurs.
[Zohar - Vayichla'h 168a]

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-> La Présence divine ne peut résider sur terre avec le peuple juif que par la force de l'étude de la Torah.
[Zohar - Vaét'hanan 268a]

La téchouva par crainte et la téchouva par amour

+ La téchouva par crainte et la téchouva par amour :

-> "Quiconque accomplit une mitsva en ce monde verra son acte marcher devant lui dans le monde à venir, comme il est écrit : "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche" (Yéchayahou 58,8).
Quiconque commet une avéra (faute) en ce monde verra son méfait collé à lui et l'accompagner au jour du jugement."
[guémara Avoda Zara 5a]

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que par un repentir par crainte (ex: des punitions), les fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires.
La guémara ajoute que par un repentir sincère, motivé par l'amour d'Hachem, on transforme les fautes volontaires en mérites.

=> Comment comprendre la logique sous-jacente à cette transformation de fautes volontaires en fautes involontaires?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni נחום - rémez תקסא) analyse le verset suivant : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures" (Téhilim 145,9). Le midrach explique : "Hachem est bon pour tous". Vraiment pour tous? L'Ecriture poursuit : "Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures".

-> Le Hida interprète ce Midrach en s'appuyant sur la michna suivante : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression acquiert un accusateur" (Pirké Avot 4,11) En d'autres termes, en réalisant une mitsva, nous créons un ange positif qui proclame les vertus de l'homme. À l'inverse, lorsque nous commettons une transgression, nous créons un ange accusateur qui expose nos méfaits.
Lorsqu'une personne se repentit par crainte, Hachem met fin à l'existence des accusateurs nés des transgressions commises. Cependant, puisqu'Hachem est bienveillant envers toutes Ses créatures, n'aurait-Il pas dû prendre en pitié cet ange et l'épargner?
Hachem ne fait preuve de miséricorde qu'envers "Ses créatures", celles qu'Il a lui-même créées. Mais l'accusateur, généré par les fautes de l'homme, n'est pas une de "Ses créatures".
Par conséquent, Hachem n'a pas pitié de lui et le fait disparaître du monde.

-> Le Arougat haBossem explique que cette manière d'agir, le Créateur ne l'accomplit que dans le cas du repentir par crainte car cette forme de repentir n'a pas le pouvoir de transformer les transgressions en mérites. Mais si le repentir est motivé par l'amour du Créateur, les accusateurs [anges de destruction] continuent d'exister car les transgressions sont transformées en mérites et les anges accusateurs en anges de bonté.
Ainsi, il se trouve que lorsqu'une personne se repentit par crainte, c'est comme si elle tuait l'accusateur par inadvertance et c'est précisément la raison pour laquelle nos Sages ont dit qu'à la suite du repentir par crainte, les transgressions volontaires deviennent des fautes par inadvertance, des transgressions involontaires. En effet, un homme qui se repentit par crainte devra apporter une réparation pour avoir mis fin à l'existence des accusateurs alors qu'il aurait pu les transformer en anges de miséricorde

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+ "Bonus" lié à la téchouva :

-> Le Zohar (Tikouké Zohar 62 - daf 94b) enseigne :
"Hachem D. appela l'homme [Adam] et lui dit : où es-tu?" (Béréchit 3,9)
La lettre ה (hé) est la dernière lettre du Nom divin (יהוה) est une allusion à la sainteté de la Présence divine et c'est le sens des paroles d'Hachem à travers l'emploi du terme : "où es-tu?" (ayéka - איכה).
Le mot איכה est composé des mêmes lettres que : איך ה (ékh hé) ce qui signifie : איך = "comment" as-tu pu endommager la lettre ה qui est la Présence divine?".

-> Le Mégalé Amoukot explique d'après ceci un des 3 avis des Sages de la guémara (Béra'hot 40a) sur la source de l'arbre de la connaissance : Rabbi Yéhouda a enseigné qu'il s'agissait du blé ('hita - חטה).
L'allusion se trouve dans le mot même : חטה (blé) est constitué des mêmes lettres que "חט ה" ('hét hé) qui signifie fauter envers la faute ה pour nous révéler que la faute d'Adam endommagea la lettre ה qui est la Présence Divine et qui éclaire constamment au-dessus de la tête de l'homme.

-> En ce sens, le mot "téchouva" (תשובה) est constitué des mêmes lettres que : "tachouv hé" (תשוב ה) qui signifie "réinstaure la lettre ה".
[la téchouva permet de restaurer la Présence divine au-dessus, que la faute commise a pu éloigner. ]

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-> Le Beit Efraim (dans introduction au Chéélot Outechouvot) discute longuement de la supériorité du repentir provenant de l'amour (techoura méahava) sur le repentir mû par la crainte.
Le Beit Efraïm remarque que nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,7) désignent le premier jour de Souccot comme "le début du compte des fautes". Il l'explique d'après le commentaire du Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou) sur la Michna (Pirké Avot 3,1) : "Sache devant Qui tu devras rendre "din ve'hèchbon" [littéralement : un jugement et un compte]". Le Gaon de Vilna explique que l'expression "din ve'hèchbon" indique que l'homme est d'abord jugé pour les fautes qu'il a commises, puis puni pour le compte du temps qu'il a passé à commettre ces fautes au lieu de l'utiliser pour accomplir des mitsvot.
Ainsi, même si un homme n'est pas puni pour les fautes qu'il a commises, il peut être considéré comme négligent d'avoir gaspillé du temps qui aurait pu être utilisé pour de bonnes choses.
Souccot est une époque de "techouva provenant de l'amour", et nos Sages disent (guémara Yoma 86a) que lorsqu'un homme fait téchouva de cette manière, même les fautes volontaires qu'il a commises sont excusées en ce qui concerne "le compte des fautes" (soit le jugement divin pour la perte de temps qui aurait pu être convenablement utilisé), car elles ont été transformées en une source de mérite ; il ne sera donc pas tenu coupable pour ce temps-là.

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-> b'h, voir également : 4°/ La téchouva par amour : https://todahm.com/2021/12/21/la-techouva-quelques-beaux-enseignements

-> voir aussi : La grandeur de faire téchouva par amour : https://todahm.com/2019/09/30/la-grandeur-de-faire-techouva-par-amour

Nous remarquons que les 2 mots : "bémidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï - בְּמִדְבַּר סִינַי - Bamidbar 1,1) ont une valeur numérique de 378, équivalente à celle du mot : "béShalom" (dans la paix - בשלום), afin de nous enseigner que pour mériter la Torah, l'homme doit être en paix avec son prochain, dans l'amour et la solidarité.
[Imré Noam]

Le jugement à Roch Hachana – Le saviez-vous?

+ Le jugement à Roch Hachana - Le saviez-vous?

1°/ Un jour de jugement :

-> Le midrach (Vayikra rabba 29,1) écrit :
Le 1er Tichri, le premier homme a été créé. Ce jour-là, il a péché, a été jugé, et a été pardonné.
Hachem dit à Adam : "Ceci est un signe pour ta descendance. De même que tu t'es tenu devant moi en jugement en ce jour et que tu as été pardonné, de même tes descendants se tiendront devant moi en jugement en ce jour, et partiront de devant Moi en étant pardonnés.’’

=> Quel type de pardon Adam a-t-il reçu à Roch Hachana?
En effet au final, Adam a été banni du Gan Eden et il a apporté la mort et de nombreuses malédictions éternelles sur lui-même et sur sa postérité.

-> L'Alter de Slabodka (Ohr haTsafoun vol.3) explique que son pardon était qu'il soit maintenu en vie ; la vie elle-même est le cadeau ultime. Depuis qu'on a accordé à Adam des années supplémentaires, cela lui a donné l'occasion de se repentir et d'être l'ancêtre de tous les grands tsadikim à travers l'histoire de l'humanité.

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2°/ Se préparer à la guerre :

Selon rabbi Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot), Roch Hachana est assimilé à un temps de guerre.
La Torah ordonne de sonner la trompette en partant en guerre (Béaaloté'ha 10,9).
Roch Hachana est appelé "zikhron téroua" (un souvenir de sonneries), afin que nous soyons conscients que ce jour est également une période de guerre. [Nétsiv (Haémek Davar - Emor 23,24)]
[Le Nétsiv explique aussi que : Roch Hachana est un "souvenir de téroua" puisque le souffle prédominant du Shofar de Roch Hachana est des sons alarmants de téroua pour éveiller la population à se préparer à la guerre spirituelle imminente.
A l'inverse, l'explosion de tékia qui l'accompagne a une connotation festive et réconfortante, et elle a pour objectif d'encourager les gens à ne pas perdre espoir de gagner la guerre.
(d'un côté on doit se dresser un tableau très noir (Roch Hachana tout est jugé dans les moindres détails), mais en parallèle à cela nous devons avoir une confiance rassurante qu'avec papa Hachem, qui peut tout, on sortira vainqueur.)]

-> Lorsque la nation juive partait en guerre, elle sonnait du Shofar et des trompettes.
Le Séfer 'Hassidim (1,160) écrit que ces sons déclenchaient des éclairs jaillissant de l'Aron, et que les sons et les éclairs montaient vers les cieux et brisaient les représentants célestes des nations ennemies, détruisant ainsi ces nations sur terre.
De la même manière, notre Shofar que l'on souffle à Roch Hachana monte aux cieux pour déchirer les anges accusateurs, et cela est suggéré dans l'acrostiche des versets récités avant de sonner le Shofar : "kara Satan" (déchirer le Satan - קרע שטן).

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-> Le Zohar (vol.2 32b) expose le verset : "Et ce fût ce jour-là ... que le Satan vint se tenir devant (על - litt. sur) Hachem" (Iyov 2,1), comme faisant référence au jour de Roch Hachana.
Lorsque le Satan et ses légions portent des accusations contre les enfants d'Hachem (les juifs), cela équivaut à se battre contre Hachem Lui-même. [le mot על (al - sur) est aussi une expression de se lever au combat]

[d'une certaine façon à Roch Hachana nous ne demandons pas de choses directement pour nous, mais plutôt nous souhaitons, combattons pour que la Royauté d'Hachem soit la plus manifeste possible.]

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3°/ Faire taire les anges :

-> Quand Adam a été créé le jour de Roch Hachana : "il n'a trouvé personne pour lui venir en aide" (Béréchit 2,20).
Le Zohar (1:28a) explique cela comme signifiant qu'aucune des créations célestes n'était intéressée à l'aider.
Au contraire, tous les anges ont soulevé des arguments devant Hachem à savoir pourquoi l'homme ne doit pas être créé.
A partir de ce moment, c'est particulièrement à Roch Hachana que les anges suscitent des plaintes contre les actions de l'homme, et spécifiquement contre le peuple juif. [voir Zohar 2:32b]

Hachem souhaite faire preuve de favoritisme envers le peuple juif à l'occasion de Roch Hachana, en tant que telles, les accusations portées contre Israël sont en fait une attaque contre Hachem Lui-même, mais les anges célestes (qui représentent les nations du monde) incitent jalousement à des condamnations contre nous.
=> Comment pouvons-nous l'emporter contre l'assaut de ces anges accusateurs?

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 5) explique :
C'est précisément pour cette raison qu'Hachem nous ordonne de sonner le Shofar à Roch Hachana. L'appel du Shofar pousse le tribunal céleste à convoquer le jugement.
Lorsque nous soufflons le Shofar sur terre, cela provoque que le son du Shofar soit également entendu en-Haut dans les cieux.
Lorsque les anges entendent le Shofar, ils sont saisis de peur, comme il est dit dans la prière de Roch Hachana de Ounétané Tokéf : "le grand Shofar sonnera ... les anges se hâteront, un tremblement et la terreur les saisiront, et ils diront : 'Voici, c'est le jour du jugement pour rassembler les armées célestes pour le jugement!'"
Puisque les anges se trouvent maintenant jugés, ils oublient de porter des accusations contre Israël.

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=> Pourquoi les anges devraient-ils trembler devant leur jugement s'ils n'ont aucun libre arbitre pour pécher?

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - vol.1 drouch 2) répond que le péché d'un ange, c'est quand dans son grand désir de percevoir la gloire d'Hachem, il ose se précipiter pour contempler des perceptions spirituelles qui sont au-dessus de son niveau.
Ce fut aussi la faute de certains des grands de l'histoire juive, tels qu'Adam et 'Hava, Nadav et Avihou, qui mangèrent dans la hâte "des raisins pas mûres" (אכלו בוסר) de révélations spirituelles, au lieu d'attendre patiemment l'occasion apropriée.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.3) suggère une approche opposée.
Le péché ne réside que dans les sphères physique inférieures.
Les anges craignent de tomber de leur niveau spirituel élevé et de devenir ainsi susceptible de fauter. (voir Pirké déRabbi Eliézer - chap.22).
De même, même une personne spirituellement élevée devrait également craindre que le mauvais penchant ne réussisse à le faire tomber de son niveau élevé.

"Toute la Torah, depuis ses règles générales jusqu'à ses règles particulières, et dans ses moindres petits détails, se prononce par la bouche. Même lorsqu'un petit enfant questionne son Maître sur un sujet de Torah, tout provient à l'origine de la bouche d'Hachem qui transmit la Torah à Moché sur le Mont Sinaï, comme l'ont enseigné nos Maîtres.
Non seulement cela, mais il faut savoir que lorsque l'homme se consacre à l'étude de la Torah dans ce monde-ci, chaque mot qu'il prononce sort pour ainsi dire de la Bouche du Créateur au même instant."
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - chaar 4, pérek 6]

-> Il faut abonder en repentir, en prière et en charité pendant tout le mois [d'Elloul].
['Hayé Adam 138,1]

-> "3 choses annulent des décrets défavorables, et les voici : la prière, la charité et le repentir"
[midrach Béréchit rabba 44,12]

-> "3 choses annulent un [mauvais] décret : la téfila, la tsédaka et la téchouva. Toutes trois sont mentionnées dans la Torah, les Névi'im et les Kétouvim" (michnat Rabbi Eliézer - chap.16).

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+ La charité :

-> "Accomplir un acte de tsédaka vaut plus que tous les sacrifices, comme il est écrit : 'Accomplir la charité et la justice est plus grand devant D. qu'(offrir) un sacrifice' (Michlé 21,3)" (guémara Soucca 49b).
Donner la tsédaka représente une forme de sacrifice, car par nature, l'homme est attaché à ses biens. Ainsi, lorsqu'un homme donne de son argent pour accomplir la volonté de D., il cède une partie de lui-même ; c'est pour cette raison que la Torah dit : "Aime D. ... de tous tes moyens" = si une personne est prête à livrer à D. une partie d'elle-même, en juste mesure de retour, D. sauve l'homme de la mort et lui accorde une longue vie.

-> "Lorsqu'un homme donne une pièce à un pauvre, il accueille la Che'bina ...
Rabbi Elazar donna une pièce à un pauvre puis pria et dit [pour expliquer son acte] qu'il est écrit : 'Je contemplerai Ta Face avec tsédèk' (Téhilim 17,15)" (guémara Baba Batra 10a).
C'est pour cette raison que le mérite de la tsédaka peut protéger l'homme de la mort. En imitant la bonté de D., l'homme s'attache à Lui, la Source de toute vie.

-> "La charité sauve de la mort, [et] pas seulement d'une mort violente" (guémara Shabbat 156a).
C'est parce que la personne qui donne convenablement la tsédaka se lie à D., la Source de vie. Selon Rabbénou Be'hayé (Vayé'hi 49,33) : "Telle est l'explication du verset : 'La charité sauve de la mort' et tel est le sens des mots : 'Il Se souvient de Ses créations pour (leur donner] la vie avec miséricorde' = cela veut dire que la vie elle-même vient de la miséricorde."

"(toutes les malédictions t’arriveront) parce que tu n’auras pas servi Hachem ton D. avec joie et contentement de coeur" (Ki Tavo 28,47)

-> Le rav ‘Haïm de Volozhin explique la raison de la juxtaposition de ce verset avec le suivant : "Tu serviras ton ennemi" :
"Hachem affirme : un tel service d’Hachem qui ne provient pas de la joie et du contentement est décrit comme "tu serviras ton ennemi" (le yétser ara), et non ton Créateur.
Car, il ne faut servir Hachem que dans la joie et le contentement du coeur (ainsi, une telle personne serait châtiée, mesure pour mesure, de devoir servir ses ennemis)."

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+ Elloul : joie & crainte d'Hachem

-> Au mois d'Elloul, nous avons un devoir de nous renforcer dans la crainte de D. (ex: en s'imaginant réellement notre jugement à Roch Hachana où rien ne pourra être caché [aucune pensée, aucune vision, acte, ...], à quel point nous devrons rendre des comptes et à quel point toute notre vie à venir dépendra de ce jugement!).
Par contre, il est absolument hors de question de céder pour autant à la tristesse et on doit la bannir de notre coeur.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Un verset nous enseigne d’ailleurs explicitement ce devoir d’être joyeux pendant le mois d’Elloul.
En effet, il est écrit : "Que les cieux se réjouissent, que la terre soit remplie d’allégresse, que la mer gronde avec son contenu! Que les champs exultent avec tout ce qu’ils contiennent, que les arbres de la forêt résonnent joyeusement à l’approche d’Hachem. Car Il vient, Il vient pour juger la terre" (Téhilim 96,11-13).
Cela montre bien qu’avant le moment du jugement, le monde entier réside dans la joie, ce qui pour nous est une leçon : combien devons-nous être joyeux durant le mois d’Elloul qui est situé avant celui de Tichri.

Lorsque l’on demanda à rav Yaakov Kazlik quel était le devoir d’un juif pendant le mois d’Elloul, il répondit : "Nous devons nous réjouir immensément d’avoir piégé le ‘voleur’ (à savoir le yétser ara)! "
Ajoutons nous aussi à ses paroles : "Même si nous ne l’avons pas encore piégé et qu’il n’a pas encore été livré dans nos mains, cependant, grâce à la joie, nous parviendrons à le vaincre!"

Le fait qu’il nous faille veiller à ne pas gaspiller un seul instant de cette période ne s’oppose en rien à la joie que nous devons ressentir. Cela ressemble à une mère qui, remplie de compassion à chaque instant pour son fils bien-aimé, s’inquiète de tout ce qui pourrait lui arriver (chutes, blessures, ...).
Il est évident qu’elle n’en serait pas triste pour autant. Au contraire, c’est précisément l’amour qu’elle porte à son fils qui la pousse à s’inquiéter de son bien-être et à veiller sur lui par-dessus tout.
Il en est de même de ces jours-ci : c’est justement parce qu’ils sont si importants que nous sommes tenus d’en utiliser chaque instant à bon escient. Mais loin de nous d’être triste pour autant!

L’unité & la venue du machia’h

"Vous vous tenez debout aujourd’hui tous ensembles, devant Hachem votre D. : vos chefs de Tribus, vos anciens, vos agents, chaque citoyen d’Israël" (Nitsavim 29,9)

-> Le Midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 940) commente :
"‘Vous vous tenez debout’. Quand? Lorsque vous formez ‘aujourd’hui tous ensembles’ un seul groupe (agouda a'hat ). Ainsi, trouvons-nous qu’Israël n’est délivré que lorsqu’il ne forme qu’un seul groupe ...
Même si J’ai placé pour vous des chefs [de Tribu], des juges et des agents, tous sont identiques devant Moi, comme il est dit : ‘chaque citoyen d’Israël’...
Autre explication: Vous tous êtes garants l’un envers l’autre."

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+ L'unité & la venue du machia'h :

-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]

-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.

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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795

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-> b'h, l'importance de l'unité : https://todahm.com/2021/05/23/limportance-de-lunite

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+ Les juifs sont garants les uns les autres :
-> ce verset aborde également ce thème, qui est développé par exemple : https://todahm.com/2022/08/07/36423

Pour chaque louange que le peuple juif donne à Hachem, Hachem fait reposer Sa présence Divine avec eux.
[midrach Béréchit rabba 48,7]

[c'est une des raisons faisant que nos louanges et remerciements à Hachem peuvent changer les décrets et apporter des délivrances (personnelles et collectives)]

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-> Le Séfer Ki Ata Imadi cite Rachi (guémara Béra'hot 4b), qui rapporte une guémara du Yérouchalmi.
La guémara dit que tous les jours nous sommes censés lier la bénédiction de "gaal Israël" avec la Amida, ce qui signifie que nous sommes censés parler d'abord d'Hachem nous faisant sortir d'Egypte, et tout de suite après commencer la Amida.
Le Yérouchalmi dit que lorsqu'une personne fait des louanges à Hachem, c'est comme si elle frappait à la porte du Roi, et que le Roi sortait pour le saluer. Ainsi [après avoir loué/remercié D. de nous avoir fait sortir d'Egypte] c'est le moment idéal pour commencer la Amida.
=> Nous voyons d'ici que lorsqu'une personne apprécie et loue Hachem pour ce qu'Il fait pour nous (les grandes et les petites choses de la vie), alors Hachem se rapproche. Et lorsque que Hachem est proche, nous vivons Sa miséricorde révélée.

-> "Guéris-moi, Hachem, et je serai guéri ; sauve-moi et je serai sauvé, car tu es l'objet de mes louanges" (Yirmiyahou 17,14)
Le Séfer Machmia Shalom explique ainsi ce verset : si quelqu'un est malade et a un grand besoin de miséricorde, il devra dire : "S'il te plaît Hachem, guéris-moi, car alors je pourrai Te louer et Te remercier".
Le fait que même une personne dise qu'elle va louer Hachem est déjà un mérite suffisant pour être sauvée.

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-> Certaines personnes pensent (plus ou moins consciemment) : "Je sais qu'Hachem peut m'aider, mais je ne pense pas qu'il le fera parce que je ne mérite pas d'être aidé! (qui suis-je pour que Hachem se "dérange" pour moi? je ne suis pas un tsadik! ; combien de fautes? .. )".
La guémara (Béra'hot 4b) nous dit que quelqu'un qui prie la Amida tous les jours, après avoir récité la bénédiction de "gaal Israël", est considérée comme un "ben olam aba" (quelqu'un qui mérite le monde à Venir).
Rabbénou Yona (Béra'hot 4b) demande : pourquoi une si grande récompense pour une tâche aussi facile?

Il explique qu'une réponse est que lorsqu'une personne mentionne les miracles qu'Hachem a fait pour nos ancêtres en Egypte, et qu'elle croit qu'Hachem continue de faire des miracles pour Son peuple, puis demande immédiatement de l'aide à Hachem pour ses propres problèmes et sa propre vie, cela démontre d'un vrai bita'hon. Cette personne croit que Hachem l'aidera et le bita'hon est fortement récompensé.

[c'est d'ailleurs tout le schéma de nos prières : remercier Hachem sur le passé, puis faire nos demandes sur le futur. Par cela on renforce d'abord notre bita'hon, ce qui devient alors un énorme mérite pour l'accomplissement de nos demandes. ]

Plus une personne croit que tout ce qui lui arrive vient d'Hachem pour son bien, plus le niveau qu'elle atteindra sera élevé, et plus elle aura de plaisir dans le monde à venir.
['Hafets 'Haïm - al haTorah Vaét'hanan 6,5]

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-> "Ne placez pas votre confiance dans les grands, dans le fils d’Adam, impuissant à secourir. Que son souffle se retire de lui, il rentre dans sa poussière : le jour même ses projets sont anéantis. Heureux qui a pour appui le D. de Yaakov, et met son espoir en Hachem, son D." (Téhilim 146,3-5)

=> Pourquoi le fait que l'homme finira par mourir vient-il expliquer le fait que nous ne devrions pas compter sur lui maintenant? Peut-être que de son vivant, il peut aider?

Le Ménorat haMaor explique : le Téhilim nous dit que : "Ne placez pas votre confiance [en l'homme] ... son souffle se retire de lui, il rentre dans sa poussière" = on ne doit pas compter sur l'homme qui ne peut vivre que grâce à l'oxygène qui circule dans tout son corps. Mais plutôt il faut compter sur Celui qui injecte la vie en lui, car Il est le Seul qui compte.

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-> "Hachem a beaucoup de messagers"
[guémara Kiddouchin 62a - arbé chlou'him lamakom]

[autrui ne sera au mieux qu'un intermédiaire pour nous soigner, pour nous conseiller, pour nous rendre service, ... mais la source première est Hachem, qui peut tout, qui contrôle tout.]