Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Seulement dans la joie et la sérénité d’esprit, car grâce à la joie, l’esprit est purifié. Or, l’essentiel de la téchouva s’accomplit à l’aide d’un esprit pur."
[le Beit Aharon - 131b]

Le rav Elimélé'h Biderman explique :
"La joie possède l’effet immense d’adoucir la rigueur des décrets.
Certains en ont vu l’allusion dans le verset :"zamérou Elokénou zamérou" (entonnez un air pour D., entonnez un air - Téhilim 47,7).
Car grâce au chant et à la musique, il est possible de couper et de déraciner la Midat Hadine (la mesure de rigueur) suggérée par le nom Elokim (en hébreu, ‘entonner un air’, se dit לזמר qui signifie également ‘couper’)."
[le terme "zamérou" peut signifier à la fois un air et à la fois "couper". Grâce à la joie (suscitée et symbolisée par les airs, les chants), il est possible de couper la mesure de rigueur (évoquée) par le nom Elokim.]

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-> Nous récitons de nombreuses prières à notre Roi, notre Père au Ciel, mais les anges interceptent nos prières et ne les laissent pas monter jusqu'au Ciel.
C'est pour cela que nous chantons des mélodies (airs traditionnels), car alors les anges ne voit pas d'importance dans nos paroles, et ils les laissent monter jusqu'au Ciel.
Ils ne savent pas que caché dans ces airs se trouvent nos requêtes pour l'année à venir.
Hachem comprend notre message dissimulé, et nous accorde toutes nos demandes.
[rav Elimélé'h Biderman - au sujet de Yom Kippour]

-> Dans les Ta'hanounim (supplications) du lundi et du jeudi, nous disons : "apotéa'h yad bitéchouva lékabél poch'im vé'hola'im niv'ala nafchénou mérov itsvonénou" (Il [Hachem] ouvre Sa main au repentir pour recevoir les pêcheurs et les fauteurs, notre âme est stupéfaite de tant de tristesse).

Le rabbi Moché de Kobrin explique qu'on s'interroge tous : comment pouvons-nous être tristes alors que Hachem a Sa main si grandement ouverte pour accepter tout fauteur, quoiqu'il ait pu faire?
[comment ne sommes-nous pas davantage fou de joie, de reconnaissance envers Hachem, pour cette si belle opportunité d'expier nos fautes, même les plus graves!]

"Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée. Le même jour, elle sera consommée, n’en laissez pas jusqu’au matin, Je suis Hachem" (Emor 22,29-30)

-> Le ‘Hatam Sofer commente ainsi ces versets :
On sait que le but de la émouna est que l’homme prenne conscience que tout ce qui lui arrive est un bienfait divin. Et bien qu’il puisse parfois ne pas le percevoir avec ses sens, il doit savoir que c’est vrai.
De la sorte, il n’attendra pas que sa délivrance se dévoile au grand jour, mais il remerciera Hachem pour tous Ses bienfaits et pour toutes les merveilles qu’Il accomplit dans tous les évènements de son existence, même s’il ne comprend pas pour l’heure le bien qu’ils constituent.
Il veillera à ne pas ressembler au cas rapporté dans la guémara (Nida 31a) de cet homme qui, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un bateau, s’enfonça une épine dans le pied, si bien qu’il en rata le départ. Resté sur le quai, il se mit à se plaindre. Toutefois, lorsqu’il entendit ensuite que ce bateau avait fait naufrage, il se ravisa et se mit à louer Hachem.

Car le but de la émouna est de ne pas se plaindre même quand règne l’obscurité, mais au contraire de louer Hachem précisément à ce moment en sachant que tout ce qu’Il fait est pour notre bien.
C’est à ce sujet qu’il est écrit : "Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem, vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée" = il est, en effet, certain que lorsque la délivrance surviendra, vous offrirez une offrande de reconnaissance et qu’elle vous sera agréée pleinement et avec une joie entière. Cependant, cela n’est pas suffisant pour une personne qui se prétend avoir confiance en D., car celle-ci devra accomplir la suite du verset : "le même jour elle sera consommée", à savoir que, pour le meilleur ou pour le pire, "elle sera consommée", ce qui signifie qu’elle devra être convaincue que c’est un profit pour elle (dans plusieurs endroits de la guémara ‘consommer’ est synonyme de ‘profiter’), et sur le champ, il offrira une offrande de reconnaissance de plein gré.
Le verset précise bien à ce sujet "n’en laissez pas jusqu’au matin", ce qui suggère de ne pas attendre le moment où règnera la lumière et se dévoilera au grand jour le bien dissimulé dans ce qui lui est arrivé, comme cet homme qui s’était enfoncé une épine dans le pied, et qui n’en fut reconnaissant à Hachem qu’après avoir compris que cela l’avait sauvé du naufrage.
Le verset termine en disant "Je suis Hachem" = à savoir, ‘sachez que Je suis le Maître de la miséricorde et qu’il ne sortira rien de mal de tout ce que J’accomplis sur Terre. C’est pour cela qu’il convient que vous Me remerciez pour tout ce qui vous arrive avant même d’en être délivrés!’

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-> b'h, voir également : Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré : https://todahm.com/2021/04/25/31400

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-> On trouve une illustration de cela dans la paracha A'haré Mot à porpos des 2 boucs que l'on amenait au Temple pour le service de Yom Kippour.
Au moment où l’on sacrifiait le bouc destiné à Hachem, le 2e bouc était encore vivant (A'haré Mot 16,8), et il n’était ‘envoyé’ à Azazel qu’après l’achèvement de tout le service des Kétorète (les encens) dans le Saint des Saints, de l’aspersion du sang du taureau et du bouc.
Dès lors, il pouvait lui sembler que son sort était bien meilleur que celui de son compagnon qui avait été sacrifié, tandis que lui était demeuré en vie, la preuve est qu’on le faisait même sortir du Temple vivant!
Mais en réalité, que s’avérait-il finalement?
Son compagnon qu’il considérait comme si malchanceux avait mérité d’être sacrifié en l’honneur d’Hachem et son sang d’être introduit dans le Saint des Saints. Alors que lui, était envoyé à Azazel (il était alors jeté dans un précipice et tous ses membres se brisaient avant qu’il finisse par s’écraser au sol).

Cela constitue une parabole de ce qui se déroule dans le monde : tout ce qui semble mauvais à une personne ne l’est pas forcément et tout ce qui lui semble bien ne se révèle pas l’être réellement.
[rav Chimchon Raphaël Hirsch]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute à cela :
Celui qui parvient à remercier Hachem alors qu’il se trouve encore dans l’épreuve méritera grâce à cela d’en être délivré.
[...]
Le chemin le plus court pour parvenir à remercier Hachem au temps de l’épreuve consiste à se renforcer dans la conviction que tout est dirigé par le Ciel. Un homme ne peut rien gagner ni perdre si cela n’a pas été décrété En-Haut auparavant. Et même ce qui lui apparaît comme une perte d’argent ou un préjudice physique ou moral n’est en fait que bonté et bénédiction. Dès lors, il est inutile d’attendre
que la lumière arrive, car il peut déjà la percevoir de l’endroit obscur où il se trouve. Et, au contraire, dans l’obscurité, la lumière est perçue bien plus forte.

Nos Sages rapportent (Yérouchalmi Chevi'it 9,1) qu’au terme des 13 ans que Rabbi Chimon Bar Yo’haï et son fils Rabbi Elazar demeurèrent dans leur grotte (par crainte du roi qui cherchait à les tuer), Rabbi Chimon se tint à l’entrée de la grotte et vit soudain un chasseur occupé à chasser des oiseaux. Comme il est fréquent, une partie des oiseaux se firent capturer tandis que d’autres parvinrent à s’échapper et à s’enfuir.
Rabbi Chimon entendit alors que, lorsqu’arrivait le tour d’un oiseau d’être chassé, une voix céleste proclamait ce qu’allait être son sort : si la voix disait ‘libre’, le chasseur ne parvenait pas à le capturer mais si elle disait ‘pris’, il y arrivait. Rabbi Chimon s’écria alors : "Si une Providence particulière s’exerce sur une petit oiseau avec une telle précision et qu’il n’est pris que si le Ciel le désire et l’a ordonné, à plus forte raison s’exerce-t-elle sur nous.
Dès lors, nous pouvons sortir de cette grotte de refuge, car s’il n’a pas été décrété que nous devons être tués, le roi n’y parviendra pas. A quoi cela sert-il d’y rester cachés?"
Forts de cette réflexion, Rabbi Chimon et son fils sortirent de la grotte pour aller apporter la lumière au monde entier.

De cette histoire, nous apprenons ce que sont la émouna et la confiance en Hachem et le fait que personne ne peut lever la main sur quiconque sans décret Divin préalable.
De plus, on peut également voir ici en approfondissant quelque peu notre réflexion que la réussite dans le travail ou dans quelque entreprise que ce soit ne devra jamais être imputée aux capacités de l’homme. D’un autre côté, celui qui subit une perte ne devra pas la mettre sur le compte de son incapacité. Ce chasseur, occupé à sa tâche, n’entendit pas la voix céleste que Rabbi Chimon entendait, et il est très plausible qu’à chaque fois qu’il parvenait à capturer un oiseau, il s’en arrogeait le mérite, en pensant que grâce à sa promptitude, il avait réussi à devancer l’oiseau et à le prendre dans son filet. Et lorsque celui-ci au contraire lui échappait, il devait certainement s’imaginer que cela était dû à sa maladresse et que, s’il s’était tenu ailleurs, il l’aurait probablement capturé.
En bref, dans son ignorance, il était persuadé que tout dépendait de sa force et de son ingéniosité à chasser les oiseaux, pour le meilleur ou pour le pire. Mais en réalité, il n’en n’était rien, car seule la décision du Ciel déterminait quel oiseau serait pris et lequel lui échapperait, et même s’il s’était tenu à ses côtés mille autres chasseurs aussi expérimentés que lui, ils n’auraient pas réussi à prendre le moindre petit oiseau que la voix céleste destinait à la liberté.
[…] Car même si l’effort personnel de l’homme en vue de subvenir à sa subsistance est permis et même conseillé, celui-ci doit cependant demeurer limité et mesuré.

"Il m'est apparu comme une plaie dans la maison" (Métsora 14,35)

=> Le rav 'Haïm Vittal demande pourquoi le verset utilise l’expression "comme une plaie" (kénéga - כְּנֶגַע) et non pas seulement "une plaie".

Il répond en expliquant que si homme voit apparaître une plaie de lèpre sur les murs de sa maison, il doit savoir qu’elle n'est pas la véritable plaie mais seulement "comme la plaie", car la plaie elle-même est la terrible faute de la médisance qui reste gravée dans les tréfonds de son âme.
En effet, cette âme est abimée par les propos dénigrants qui ont été proférés, au point qu'elle en demeure profondément entachée.

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-> Le Or Ha'haïm écrit à propos de notre paracha : "Rien n'éloigne plus l'homme de son Créateur que la médisance".

-> Nos Sages (Tossefta Péa 1,20) enseignent qu'il existe 3 fautes dont le châtiment parvient dans ce monde à celui qui les transgresse, mais qui l'empêchent cependant d'avoir droit au monde futur : il s’agit de l'idolâtrie, du meurtre et de la débauche. Et, malgré tout, la médisance est équivalente aux 3 réunies.

"Voici la Loi de l'homme qui meurt dans la tente" ('Houkat 19,14)

-> Le Avodat Israël commente :
"Il semble que l'on peut expliquer [ce verset] grâce à l'enseignement (guémara Béra'hot 63b) qui affirme que : "La Torah ne se maintient que chez celui qui se tue lui-même pour elle'', à savoir chez celui qui tue son ''soi-même'', et qui est convaincu dès lors, que tout provient d'Hachem, et que c'est Lui qui donne la force de réussir, l’intelligence et la compréhension nécessaires pour Le servir.
C'est ce que le verset vient suggérer par les termes "l’homme qui meurt dans la tente" = l'homme qui n'attribue rien de ce qui arrive dans ce monde à la force humaine, mais qui sait que tout vient d'Hachem, un tel homme se trouve dans la tente d'Hachem".
[plus on tue de notre égo, plus on laisse de la place en nous pour que Hachien vienne y résider! ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Entre parenthèses, on peut voir dans les termes de la guémara rapportée plus haut ("qui se tue lui-même") une autre allusion : c'est seulement lui-même qu'il doit tuer, en s'abstenant de penser à lui-même ; en revanche, son cœur doit toujours être en éveil pour prodiguer du bien à autrui de toutes les manières possibles.

Le livre de Dévarim

=> Quel est la particularité du ‘Houmach Dévarim?

-> Le Séfer Dévarim, appelé aussi Michné Torah (répétition de la Torah), est une révision de ce qui a été déjà enseigné dans les 4 premiers 'Houmachim [guémara Guitin 2a - Tossefot].
Moché a répété les Commandements des Livres précédents de la Torah afin d’avertir Israël de les accomplir. Il les a également expliqués, et en a ajouté quelques autres. [Ramban]

La majorité du Séfer Dévarim est dévouée à l’élaboration et à l’explication des Commandements qui ont été donnés précédemment. Donc, le Livre de Dévarim exige de la Nation de peiner dans l’étude de la Tohra afin de comprendre les nuances de la Torah Écrite et d’élucider les leçons implicites. Ce niveau d’analyse est appelé Talmud. [Netsiv]

-> Sur plusieurs points, le ‘Houmach Dévarim se distingue des quatre autres ‘Houmachim, parmi lesquels :
1°/ Concernant le Séfer Dévarim, "Moché le prononça de lui-même" [Comme l’enseigne la guémara à propos des Malédictions de Ki Tavo - guémara Méguila 31b], "en étant inspiré par D." [Tossefot].
Quant aux quatre premiers Livres, Moché les a prononcés de la "Bouche de la Puissance [divine]", c’est-à-dire qu’il ne fut que l’émissaire de D. [Rachi].

2°/ En ce sens, pouvons-nous comprendre cet enseignement : La différence entre le Séfer Dévarim et les 4 autres ‘Houmachim est comparable à la différence qui existe entre la Torah Orale et la Torah Écrite (le Séfer Dévarim - Paroles - est la Source de la Torah Orale - selon abbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik). [Zohar II 261a]
Ainsi le Sfat Emet (Dévarim 5661, 5662, 5663) nous explique pourquoi nos Sages se réfèrent à ce Livre de Dévarim sous le nom de "Michné Torah" : "Comme son nom l’indique, il incorpore une double Torah : la Torah Ecrite et la Torah Orale. Tandis que les 4 autres Livres ne sont que la Thora Ecrite".

3°/ Les 4 premiers ‘Houmachim : Béréchit, Chémot, Vayikra et Bamidbar, font allusion, respectivement, aux 4 Exils : Babylone, la Perse, la Grèce et Rome.
Le Séfer Dévarim fait allusion à la Délivrance finale. Ainsi, le Maharal de Prague (Guévourot Hachem 23) nous explique que le chiffre "quatre" symbolise l’Exil puisqu’il fait référence aux 4 coins cardinaux, auxquels ont été dispersés les juifs au cours de leur histoire (c’est pourquoi, nous dénombrons également 4 Exils d’Israël : Babel, Perse, Grèce et Rome).
A contrario, le chiffre "cinq" symbolise la Délivrance : le point situé au centre des 4 coins cardinaux, rassemblant autour de lui, et faisant ainsi référence au rassemblement des Exilés sur leur terre.

4°/ Les quatre premiers ‘Houmachim correspondent aux Téfilin de la tête (4 parachiyot sur 4 parchemins), tandis que le Séfer Dévarim correspond aux Téfilin du bras (les 4 Parachiyot sur un seul parchemin, à l’instar du Michné Torah qui récapitule les 4 ‘Houmachim).
Ainsi, le Séfer Dévarim comporte des reproches, car ceux-ci rapprochent le coeur des hommes vers D. ; le coeur étant la partie du corps vers laquelle sont dirigées les Téfilin du bras. [Sfat Emet]

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+ Dévarim = LE livre de moussar :

-> Selon le rabbi Bounim de Pschisha : "Il n'y a pas de meilleur livre de moussar [que le livre de Dévarim] !".
[Chem miChmuel - Devarim ; Pri Tadik - Devarim]

-> Le rabbi de Satmar Rebbe dit : "En été, les gens voyagent vers leurs maisons d'été, et il est difficile d'emporter beaucoup de livres de moussar. Mais ils emportent un 'houmach Dévarim, et c'est suffisant parce que le 'houmach Dévarim est le meilleur livre de moussar".

-> Le Chla haKadoch (Vaé'hanan) écrit : "Pourquoi devons-nous chercher du moussar? Tout le livre de Dévarim est rempli de moussar".
C'est le moussar que Moché Rabbénou a dit aux Bné Israël [à 120 ans] avant sa mort.

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-> Le premier verset du livre de Dévarim déclare : "Celles-là sont les paroles que Moché a adressées à chaque juif" (élé adévarim acher dibèr Moché él kol Israël - Dévarim 1,1).
Le 'Hozé de Lublin explique que : "él kol Israël" (à chaque juif - אֶל כָּל יִשְׂרָאֵל) est à comprendre de façon littérale. Moché Rabbénou a adressé ce 'houmach de Dévarim à destination de chaque juif, y compris aux juifs vivants des milliers d'années plus tard.
Ainsi, dans le séfer Dévarim, Moché nous parle personnellement et nous enseigne le moussar que nous avons besoin d'entendre à notre génération.

Nos Sages disent que Moché Rabbénou était le plus grand prophète.
Tous les prophètes disent : "ko amar Hachem" (Hachem a dit ceci), alors que Moché disait : "zé adavar" (ceci est ce que Hachem a dit). Cela signifie que Moché avait une vision claire de la prophétie et pouvait répéter les messages d'Hachem exactement comme Hachem l'a dit.

Rabbi Tadok haCohen explique que Moché a dit sa prophétie au moment où il l'a reçue. Lorsqu'il s'adressait à la nation, il lui disait : "zé adavar" = ceci est la prophétie que je reçois pour vous en ce moment même.
Moché ne nous a pas parlé il y a 3 000 ans. Moché nous parle aujourd'hui, et il nous dit : "zé adavar acher tsiva Hachem" = voici ce qu'Hachem vous dit en ce moment même.
Nous pouvons recevoir ces prophéties et découvrir les leçons et les messages qui s'appliquent à nous [comme si Moché nous parlait directement] lorsque nous étudions les parachiot du livre de Dévarim.

La lumière spirituelle latente de la méguilat Esther est en réalité plus grande et plus honorable que celle de la Torah elle-même.

['Hatam Sofer - drouch 37 Adar
- chéOr kadoch akaloul baméguila ou mamach yotèr gadol vénikhbad miToraténou aKédocha bé'atsma]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 17,5) enseigne qu'il y a des choses dans ce monde qui sont des semblants d'éléments complets : le sommeil est un semblant de la mort, le rêve est un semblant de la prophétie, le Shabbath est un semblant du monde à Venir (méen olam aba).

-> En ce sens, la guémara (Béra'hot 57b) rapporte : "Le feu correspond à 1/60e de l'enfer, le miel à 1/60e de la manne, le Shabbath à 1/60e du monde à venir, le sommeil à 1/60e de la mort, et un rêve à 1/60e de la prophétie".

Le Rambam (dans son livre des égarés 2,36) explique que bien qu'il soit inapproprié de faire un lien entre 2 concepts totalement différents, métaphoriquement cela ressemble à un bourgeon qui correspond au fruit à un état non développé.
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

-> Ce midrach (Béréchit rabba 17,5) conclut par l'exemple suivant : la Torah est un semblant de la sagesse d'en-Haut ('hokhma chél ma'la).

-> Le rav Daniel Glatstein commente :
Cela est une déclaration révolutionnaire! En effet, on pourrait penser que la Torah est la forme la plus élevée de la sagesse ('hokhma), et cependant le midrach nous enseigne qu'elle n'est qu'un semblant de la sagesse d'en-Haut.
Bien qu'il s'agisse de concepts mystiques qui dépassent nos capacités limitées, néanmoins on peut simplifier ainsi ce concept.
La Torah que nous apprenons a été filtrée pour pouvoir être assimilée par l'esprit humain. Mais dans sa forme originale, la sagesse d'Hachem est beaucoup plus élevée et sanctifiée.

=> Est-ce qu'il y a un moyen pour que nous, simples mortels, puissions accéder et profiter de la sagesse d'Hachem dans sa forme originale (sans cette énorme déperdition en raison du filtrage)?

Le rav Aryié haCohen (dans son Tour Bérékes), qui est un des élèves du Arizal, révèle que la méguilat Esther provient de la sagesse d'en-Haut ('hokhmat haEliyona). [sans filtrage]
La lecture de la méguila repousse l'étude de la Torah et des autres mitsvot, car elle a une source plus sublime et a la dimension rare de la sagesse d'en-Haut.

-> Le rav Daniel Glatstein ajoute que c'est la raison mystique qu'à Pourim selon la guémara (Méguila 3a) même si on est en train de faire la plus grande de toutes les mitsvot : étudier la Torah, on a l'obligation d'arrêter d'étudier pour aller écouter la lecture de la Méguila.
[la guémara ajoute que la mitsva de la lecture de la méguila supplante le service Divin (Avoda) dans le Temple.]

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-> Le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar aPourim chap.5) enseigne que la lumière avec laquelle Hachem a gracieusement illuminée les juifs à Pourim était sans précédent et inégalée.
Elle a même surpassé la lumière du Shabbath et des Yom Tov.
Mais Hachem a voulu que cette lumière incomparable brille pour toujours pour les juifs le jour de Pourim, et c'est pourquoi : "Ces jours de Pourim ne quitteront jamais le peuple juif" (Méguilat Esther 9,28).
Chaque année le jour de Pourim, cette lumière [spirituelle] incomparable et inégalée brille de nouveau pour les juifs.
C'est une lumière éternelle, qui ne s'affaiblit jamais.
D'ailleurs, le Arizal conclut : "car c'est une lumière comme il n'en a jamais existée" (ki hi aora acher méolam lo niyé kamohou).

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-> Le rabbi de Radomsk (Tiféret Shlomo - Moadim - Ramozé Pourim) explique que la lumière que nous recevons à chaque Pourim provient du monde à Venir, et elle est remplie d'une sainteté si puissante qu'elle ne sera jamais annulée.
Chaque année, Pourim est un jour d'élévation pour tout juif, peu importe le niveau auquel il se trouve.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Pourim - Kédoucha richona) enseigne que le mot "méguila" montre qu'à Pourim on nous a dévoilés (mégalé) une révélation du don de la Torah d'une ampleur supérieure à celle qui a eu lieu au mont Sinaï.

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-> Selon le Zohar (Tikouné Zohar 21,57b), Yom haKippourim (Kippour) peut se comprendre : "yom kéPourim (un jour semblable à Pourim [dans le sens où Pourim lui est supérieur]), car c'est à Pourim que nous pouvons atteindre des niveaux plus élevés de sainteté.
Le rav 'Haïm Chmoulévitz explique que cela est atteint par les mitsvot d'unité qui embellissent ce jour.
[la méguila doit être lue en public avec le plus de monde possible, les échanges de michloa'h manot, la tsédaka aux pauvres, un repas de fête tous ensemble, des costumes unissant les jeunes, ... ]
Le rav Chmoulévitz dit que pour que les juifs atteignent le niveau de recevoir la Torah, ils doivent être unis (au niveau du cœur et de l'âme).
Grâce à l'unité de Pourim, les juifs ont mérité un niveau de don de la Torah plus élevé que celui initial au mont Sinaï.

[Hachem est tellement heureux de voir Ses enfants qui sont unis, qui se retrouvent ensemble, qu'Il donne avec largesse des bienfaits. ]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/01/12/32050

Les parents doivent faire très attention à ne pas effrayer leur enfant en pleurs en leur disant qu'un chien ou un chat viendra le prendre s'il ne se tait pas.
Ils ne doivent surtout pas feindre d'appeler un animal pour prendre l'enfant car il existe des créatures spirituelles malfaisantes (mazikim) qui portent des noms d'animaux et qui peuvent nuire à l'âme de l'enfant.
[Méam Loez -Vaét'hanan 4,9]

Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).

Le monde à Venir dépend de nous

+ La forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous :

-> Au niveau le plus basique, les jours du machia'h signifient simplement une libération du joug des nations du monde.
Mais en réalité, plus nous nous préparons avant sa venue, plus nous prions, et plus ces jours seront totalement différents.

-> "Et arriveront des années où tu diras : "Je n'ai aucune envie d'eux [de ces jours]" (véigui'ou chanim acher tomar : én li baém 'hefets - Kohélet 12,1)
Rabbi Chimon ben Elazar (guémara Shabbath 151b) explique : il s'agit des jours du machia'h, durant lesquels il n'y aura ni mérite, ni obligation.

=> Ainsi, nos Sages nous apprennent que les jours d'après l'arrivée du machia'h sont appelés : "des jours qui sont indésirables" (yamim ché'én baém 'héfets).
L'idée est qu'une fois arrivé, on ne pourrait plus se changer et prendre une nouvelle identité : un tsadik ne deviendra pas un racha, ni un racha ne deviendra un tsadik.

-> Par exemple nous ne pourrons plus faire téchouva.
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) enseigne : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé."
Selon les Pirké avot (4,17) : "Une heure de téchouva (repentir) et de bonne action en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir".
Le 'Hidouché haRim de commenter : "Cela est également la punition du monde à venir.
Combien grande sera notre honte lorsque nous réaliserons ce que nous aurons alors perdu : une opportunité d'obtenir [pour l'éternité] une chose meilleure que tout le monde à venir."

-> Une fois que le machia'h sera là, il sera trop tard (plus de téchouva, plus de possibilité de gagner des récompenses infinies souvent très facilement, ...).
Cette réalité est valable aussi bien à un niveau individuel que collectif.
[ ex: chaque mitsva est une possibilité d'être pour l'éternité davantage proche de notre papa Hachem. Ainsi, plus nous sommes méritants, plus nous permettons à Hachem d'être proches de nous, de davantage pouvoir le percevoir, qu'Il puisse nous verser davantage d'infinies bénédictions, ... (et ce pour l'éternité du monde à Venir!)
ex: les mitsvot que nous faisons dans ce monde seront nos habits dans le monde futur, alors imaginons la honte que nous pouvons faire à Hachem d'avoir un peuple si mal habillé!
Ce monde est un bref moment de préparation, qui va définir de notre aspect spirituel pour toujours.
Tant que le machia'h n'est pas là, en une seconde de téchouva sincère tout est réparé, sinon par exemple on pourra sentir mauvais éternellement à cause de certains actes contraires à la Torah qu'on aura pu faire sans s'amender dessus.
(ou bien on aura pleins de tâches immondes)

=> Il en résulte que maintenant nous construisons la réalité que sera le peuple juif, ainsi que nous personnellement, et cela pour l'éternité.
Hachem nous a promis la venue du machia'h et le monde à Venir, mais l'apparence que cela aura, cela dépend de notre comportement dans ce monde. Après il sera trop tard!]

-> Le 'Hafets 'Haïm, citant le Gaon de Vilna, dit que l'intervention Divine que nous recevrons lorsque le machia'h viendra va dépendre d'à quel point nous nous serons préparés auparavant.
Individuellement également, nous ne ressentirons pas tous d'une façon identique le machia'h, tout va dépendre d'à quel point on aura fait des efforts pour se préparer en étant un récipient apte à affronter les niveaux de sainteté très élevés que cette période va nous offrir.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[on doit certes demander à Hachem de nous amener le Temple, mais on doit surtout prendre conscience qu'à chaque bonne action, chaque étude de Torah, chaque prière, chaque téchouva, ... en réalité nous sommes en train d'embellir davantage le Temple, et le monde à Venir (individuellement et collectivement).]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que la réelle manière dont le Temple sera construit et la qualité de la guéoula sont totalement dépendantes d'à quel point nous aurons aspiré à cela au préalable.
De cela, il explique pourquoi le 2e Temple a été fait par l'homme et était transitoire, et que le peuple d'Israël n'a pas mérité une guéoula complète à cette époque.
La raison est parce qu'avant la construction du 2e Temple, le peuple juif n'a pas suffisamment aspiré pour la guéoula.

Le 'Hatam Sofer écrit que c'est pourquoi, rabbi Yo'hanan ben Zakaï, qui a vécu après la destruction du 2e Temple, a institué de faire des choses "en souvenir du Temple" (zékher léMikdach), et ce afin de nous aider à se rappeler du Temple et nous obliger à le désirer.
A travers le souvenir, puis le désir, nous serons méritants du Temple qui viendra tout construit du Ciel, qui durera éternellement.

[on a tendance à demander : quand est-ce que le Temple sera reconstruit? quelle est la date du machia'h?
Mais en réalité, c'est notre fait d'y aspirer qui va permettre sa venue, et surtout lui donner l'aspect qu'il aura.
On voit que selon le 'Hatam Sofer si les juifs avaient davantage aspiré à avoir le 2e Temple reconstruit, il aurait pu l'être de façon éternelle (donc plus majestueux), et mériter la guéoula.
Le 'Hatam Sofer enseigne qu'à notre niveau plus nous travaillons notre désir du machia'h, du Temple, de la guéoula, ... , plus vite nous mériterons de les avoir et surtout sous une forme qui sera infiniment meilleure.]

[Ainsi, il est une réalité certaine : le machia'h, le Temple vont arriver.
Actuellement, par nos actions, pensées, ... de chaque instant nous avons la capacité d'en définir la forme.
A quel point la guéoula sera éclatante? A quel point personnellement nous sera capable de percevoir la guéoula, le machia'h? A quel niveau spirituel serons-nous, individuellement et collectivement, pour l'éternité suite à la venue du machia'h? ...
Tout cela est encore entre nos mains, et nous pouvons faire en sorte que cela soit le plus sublime possible, pour nous, mais surtout pour Hachem (car plus son peuple sera à un niveau spirituel élevé, plus il aura de beaux habits spirituels, de proximité avec D., et plus ainsi Hachem en sera glorifié devant le monde entier).
Ainsi, non seulement on doit aspirer toujours plus au machia'h, mais on doit aussi faire de notre mieux pour que cette réalité imminente soit la plus belle possible grâce à notre attitude actuelle!]

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-> Le plus nous ressentons l'obscurité et les difficultés de notre exil, le plus nous pourrons apprécier la transformation complète que le machia'h apportera.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1]

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-> Le rav Eliyahou Dessler explique que l'objectif de la période qui va précéder la venue du machia'h est de nous réveiller à davantage se préparer pour le machia'h.
Il est dit que le machia'h arrive d'une façon soudaine, avant que nous ne le réalisions et que nous nous y préparions.

[Le rav Israël Moché Sorotskin ajoute : Une des raisons pour lesquelles il est si vital de se préparer au machia'h, et que ce que nous percevrons suite à sa venue dépend de notre préparation.
Plus on se sera préparé en fonction de nos capacités, plus on pourra vivre cette expérience à un niveau spirituel plus élevé.
L'idée est que lorsque le machia'h arrivera notre âme ne sera pas transformée en quelque chose de plus élevée que ce qu'elle n'est à ce moment.
Ainsi, si nous désirons vivre les jours du machia'h au niveau le plus élevé possible, alors nous devons nous y préparer dès maintenant en exil.
Sinon, que D. nous en préserve, la venue du machia'h ne nous apportera que très peu de choses.

On peut comprendre cela d'une comparaison de gens qui prient au Kotel.
De nombreuses personnes y sont physiquement présentes proches les unes des autres, mais au niveau spirituel ces personnes peuvent être extrêmement éloignées. Certains seront très attachées à la sainteté (vidant leur coeur à Hachem, conscientes de la grandeur du lieu, ...), d'autres bougeront les lèvres tout en prenant des photos, et d'autres n'ont aucune attache à la kédoucha, n'étant là que physiquement dans un lieu touristique comme un autre.

Nous voyons de là qu'une personne peut se trouver dans les endroits les plus saints, avec une grande opportunité potentielle d'en être influencée positivement, mais pourtant ce qu'elle va en tirer, combien elle va gagner va dépendre d'à quel point elle va être un réceptacle capable d'absorber la sainteté de l'endroit.
On parvient à cela en combattant l'attrait de ce monde, et en élevant continuellement son aspiration vers la spiritualité.
[si nous ne travaillons pas de notre mieux pour développer en nous des capteurs, des réceptacles, à la sainteté, nous ne pourrons pas capter l'incroyable sainteté et spiritualité que la venue du machia'h amène au monde.] ]

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+ Enseignement fondamental du Maharal :

=> Cette réalité de ce que nous serons avec la venue du machia'h peut effrayer, et même nos Sages du Talmud disent que ce sont des : "jours qui sont indésirables".
En effet, nous sommes loin d'être parfaits, et cela peut faire peur d'arriver à un niveau très en-deçà de ce qu'on aurait pu faire de notre vie? De même, quelle honte aura-t-on également sur certains de nos actes sur lesquels nous n'aurions pas fait téchouva? ...
(car après tout on parle d'éternité et de jugement devant Hachem, dont rien ne Lui échappe (aucune de nos pensées, de nos actes, ...).

-> Le Maharal (Nid'hé Israël פמ"ו) fait une précision qui change tout :
après la venue du machia'h, certaines personnes auront toujours la capacité de se développer et d'élever leur niveau. Il s'agit des personnes, qui bien qu'en exil, se sont toujours efforcées de s'améliorer.
Lorsque les jours du machia'h arrivent, de telles personnes seront capables d'atteindre les niveaux, vers lesquels elles aspiraient tout en étant en gualout (exil), même si alors elles n'ont pas réussi à y parvenir alors.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin commente à ce sujet :
Une personne doit être capable de déclarer en toute sincérité qu'elle désirait véritablement faire la volonté d'Hachem et qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour le faire dans les limites imposées par le fait d'être en exil.
Lorsque le machia'h viendra, Hachem dira à une telle personne : "Tu seras maintenant ce que tu aurais été sans les distractions et les difficultés, sans le yétser ara et l'esclavage de la galout (exil)".
Puisque son souhait le plus cher était de faire la volonté d'Hachem et qu'elle a essayé de son mieux, cette personne récolte les "fruits de son travail", quel que soit son niveau réel lorsque le machia'h arrive.

Mais une personne qui n'a pas un désir authentique d'être proche d'Hachem alors qu'elle est en exil, et qui n'essaie même pas d'atteindre cette proximité, alors une telle personne ne peut espérer atteindre la grandeur [spirituelle] après que le machia'h n'arrive. Il sera trop tard.

Le moment : c'est maintenant.
Aujourd'hui est l'opportunité de faire de notre mieux, de faire ressortir nos sentiments les plus forts et les plus profonds en servant Hachem du meilleur de nos capacités.
Cela nous permet d'un côté de se connecter avec les jours du machia'h, déjà maintenant tout en étant en exil, et également de récolter les fruits de notre travail lorsque le machia'h viendra.
A ce moment, Hachem va nous élever à ces hauteurs élevées vers lesquelles nous nous sommes efforcées d'atteindre alors que nous étions en exil, et Il va même nous récompenser pour L'avoir servi à ces hauteurs.

[on comprend pourtant le yétser essaie tant de nous pousser à désespérer (ex: regarde ton âge, c'est trop tard pour te mettre à fond dans la Torah, alors laisse tomber), à réduire nos attentes spirituelles (ex: pour qui tu te prends, tu n'es pas baba salé?!).
Mais tout ceci est complétement faux!

Au contraire, Eliyahou haNavi dit : "Chacun de nous est obligé de se demander : Quand est-ce que mes actions atteindront celles de mes Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov" (Tana déBé Eliyahou 21).
Au regard de ce qu'on vient d'aborder, cela prend une lumière incroyable : au niveau simple, en visant infiniment haut au final je vais arriver plus haut que sans ambition (car j'aurai investi davantage, et également du fait que Hachem aide dans le chemin où une personne s'engage [en bien ou en mal]).

Mais le sens plus profond est : si de même que j'attends tous les jours le machia'h, de même tous les jours mes actions aspirent à atteindre celles des Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), alors même si j'ai des capacités très faibles, le jour où viendra réellement le machia'h alors Hachem me donnera les possibilités d'atteindre réellement le niveau des Patriarches.
Si sincèrement et concrètement, je vis un accord avec cette haute aspiration en faisant de mon mieux pour Hachem, dans le cadre de la vie que D. m'a octroyé dans cet exil, alors grâce à cela j'aurai un monde à Venir où je serai en compagnie des Patriarches (puisqu'ayant alors un niveau tendant vers le leur).
A l'inverse, plus j'écoute mon yétser ara, qui fait que mes désirs/ambitions spirituels sont quasi inexistants, alors l'arrivée du machia'h fera que j'aurai un niveau qui restera le même qu'auparavant, je perds alors cette faculté d'ascension (puisque dépendante de nos ambitions spirituelles d'avant machia'h).]

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-> Sur le fait qu'avoir une grande ambition spirituelle peut nous faire gagner beaucoup, on trouve un exemple quelque peu similaire :
Il est écrit : "Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem votre D." (Nitsavim 30,9).

Le Toldot Yaakov Yossef explique que notre inscription dans le livre des tsadikim ou des réchaïm n'est pas basée sur le passé, mais plutôt sur nos plans actuels pour l'année à venir.
Quoiqu'on a pu faire de notre année passée, si à Roch Hachana nous exprimons à Hachem une sincère ambition de tendre autant que possible vers le tsadik qui est en nous, alors nous serons inscrit dans le livre des tsadikim.
=> Nous ne devons pas avoir de complexes, car le Jugement n'est pas sur ce que l'on a été, mais plutôt sur ce que nous voulons être.
Ainsi, plus nous développons notre envie sincère de grandir Hachem par nos belles actions pendant l'année à venir, plus Hachem les comptant pour déjà parfaitement réalisées, nous considérera à Roch Hachana comme un incroyable tsadik.

==> D'une façon similaire, nous devons attendre chaque jour la venue du machia'h avec d'énormes ambitions sincères dans la Torah, dans le service d'Hachem, dans le fait de s'améliorer, ... , car ainsi Hachem nous permettra d'être en mouvement vers ces ambitions, alors que sinon nous serons figés au niveau réellement atteint lors de la venue du machia'h.

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-> La nature de notre libre choix après la venue du machia'h sera différente.
Le Zohar (paracha Dévarim) déclare que le repentir le plus aimé par Hachem est la téchouva entreprise spécifiquement pendant une période de "hester panim" (Hachem cachant Son visage, pour ainsi dire), lorsque la providence d'Hachem est la moins évidente.
Il semblerait qu'une fois qu'Hachem aura révélé Son honneur majestueux lors de l'arrivée du machia'h, le repentir ne sera plus efficace.

En revanche, si nous prouvons maintenant, alors que nous sommes encore en exil, que nous sommes prêts à servir Hachem avec dévouement à tout moment et dans toute situation, alors nous recevrons une grande récompense même lorsque le machia'h sera déjà là, et nous ne "perdrons" même pas un iota de l'arrivée du machia'h.
Puisque nous avons, pour notre part, prouvé que nous continuerions à surmonter les épreuves même pendant la période qui suivra la venue du machia'h, par conséquent, même si en pratique nous ne serons plus confrontés à de telles épreuves, néanmoins, Hachem nous versera une récompense comme si nous continuions à les surmonter.
[rav Moché Sternbuch - entendu du rav Yoel Teitelbaum (voir Ech Kodech 5775 - p.130)]

=> Avec la venue du machia'h, il y a une disparition du libre arbitre, et donc du fait d'avoir une récompense pour agir selon la volonté d'Hachem (on reste à la place acquise au moment de notre mort). Cependant, si nous aspirerons maintenant à faire du mieux de nos capacités, alors nous pourrons mériter éternellement des récompenses, de pouvoir continuer à s'élever/se rapprocher d'Hachem dans le monde à Venir.

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
-> Si en Egypte les 4/5e des juifs sont morts pendant la plaie de l'obscurité, pourquoi le 1/5e restant a-t-il été sauvé?
En effet, même ce 1/5e était ancré dans le 49e niveau d'impureté (sur un total de 50!). Quel a été leur mérite?
Le Chem miChmouël répond : c'est parce qu'ils désiraient être bons, et cela a suffit pour leur faire mériter des miracles.

[en ce sens même le pire racha qui a de la émouna, une envie sincère de s'améliorer, il pourra bénéficier de la guéoula. ]

-> Dans la paracha Bo : pourquoi Datan et Aviram ne moururent-ils pas durant la plaie des ténèbres comme tous les "mauvais" juifs qui moururent pendant ces 3 jours?

Le Roch explique que c'est parce que bien que réchaïm, ils ne désespérèrent jamais de la délivrance.
Cela pour nous enseigner que même un racha comme Datan ou Aviram, parviendra à se corriger entièrement s'il ne désespère pas de sa propre délivrance (la ''sortie d'Egypte'' personnelle de son
âme en exil).
Car : "Israël, bien qu'il ait fauté, s'appelle toujours Israël" (guémara Sanhédrin 44a).

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-> b'h, à ce sujet : nécessité de le demander : https://todahm.com/2018/08/08/construction-du-temple-venue-du-machiah

Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]