La mitsva qu'un homme accomplit pour son propre mérite, même si elle revêt une grande importance, paraîtra sans valeur devant une autre, même de moindre importance, qui procurera du mérite aux autres.
[...]
Celui qui procure du mérite au public, sera considéré comme un associé d'Hachem, dans l'œuvre de la Création.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téchouva]
Celui qui n'a pas fait d'efforts pour réparer ses traits de caractères (midot) est comme un aveugle n'ayant jamais vu de lumière de sa vie.
[rav Israël Salanter]
"Un nouveau roi se leva sur l'Egypte, qui ne connaissait pas Yossef" (Chémot 1,8)
-> Selon nos Sages (guémara Kidouchin 30b), le yétser ara se renouvelle chaque jour.
Le mauvais penchant est appelé : "un roi vieux et sot" (Kohélét 4,13).
Il est "vieux" car il arrive dès la naissance d'une personne, tandis que le yétser atov (le bon penchant) ne vient qu'à compter de 12 ans (femme) ou 13 ans (homme).
Il est un "roi sot", car il règne sur la folie en faisant tomber les hommes, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).
Ainsi, notre verset : "Il s'éleva ... un nouveau roi" = c'est le mauvais penchant, qui est nouveau car il se renouvelle chaque jour "sur l'Egypte (mitsrayim)", sur le corps humain qui doit faire face à un grand nombre de dangers et de malheurs (métsarim).
Il "ne connaissait pas Yossef" = il ne savait pas à quel point l'homme serait capable de se renforcer (yassaf - ajouter) chaque jour dans la sainteté.
[dvar Torah du Abir Yaakov - rabbi Yaakov Abe’hssera - dans son Pitou’hé ‘Hotam]
S’amener de la bénédiction par l’étude des lois du Shabbath
+++ S'amener de la bénédiction par l'étude des lois du Shabbath :
+ "Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel, le peuple ira en ramasser chaque jour sa provision (dévar - דְּבַר)" (Béchala'h 16,4)
-> Le 'Hatam Sofer note l'emploi inhabituel du terme : דבר qui renvoie à : "sujet" ou "mot" (davar).
Pourquoi la Torah dit-elle que les Bné Israël collecte chaque jour un "davar"?
La guémara (Avoda Zara 3b) rapporte que sur les 12 heures qu'il y a dans une journée :
- les 3 premières : (pour ainsi dire) Hachem est assis et Il étudie la Torah ;
- les 3 suivantes : Il est assis et juge le monde entier. Une fois qu'Il voit que le monde s'est rendu coupable de destruction, Il se lève de Son Trône de Rigueur et s'assoit sur celui de Miséricorde, et le monde n'est alors pas détruit .
- les 3 heures suivantes : Hachem est assis et Il nourrit le monde entier, de la corne des bœufs sauvages aux œuf de poux. [de la plus petite à la plus grande créature du monde]
Le 'Hatam Sofer explique que les anges, qui sont des êtres purement spirituellement ont besoin de nourriture comme les êtres humains, et c'est pourquoi Hachem étudie la Torah pendant les 3 premières heures de la journée.
Alors que nous sommes alimentés par de la nourriture physique, les anges sont alimentés par la Torah, une nourriture spirituelle.
Pendant les 40 années que les Bné Israël ont passé dans le désert, ils ont ressemblé aux anges.
La guémara (Yoma 75b) dit que la manne était une "nourriture angélique", et qu'elle alimentait les Bné Israël qui ont vécu pendant cette période une existence à l'image des anges.
Il en résulte que la manne a été produite par les mots de Torah que Hachem a étudié chaque jour (si l'on peut dire).
[ainsi, les juifs et les anges étaient nourris par l'étude de Torah d'Hachem des 3 premières heures, et le restant du monde & créatures par les 3 heures où Il nourrit le monde.]
Le verset (v.16,4) : "chaque jour sa provision" (dvar yom béyomo) = cela fait référence à la manne qui était créée par les mots (dvar) de Torah d'Hachem, la source de la nourriture spirituelle.
La manne tombait en ration double le vendredi pour Shabbath.
Le 'Hatam Sofer dit que la portion de manne qui tombait en semaine provenait de l'étude de Torah d'Hachem, à l'exception de la double portion du vendredi qui provenait d'une étude spécifique : celle des lois relatives au Shabbath (hilkhot Shabbath).
La raison est que ce domaine d'étude est particulièrement puissant, et produit davantage de bénédictions que les autres domaines de la Torah.
C'est pourquoi, le vendredi, en s'engageant dans l'étude des loirs relatives au Shabbath, Hachem produisait une portion de manne supplémentaire.
Alors qu'une étude de Torah ordinaire produisait de la nourriture pour un seul jour, l'étude des lois du Shabbath produisait de la nourriture pour 2 jours.
=> La raison est que le Shabbath est la source de toutes les bénédictions, et ainsi en étudiant les lois du Shabbath nous puisons dans cette source et amenons sur nous des bénédictions abondantes.
-> Le rav Avraham de Sochotchov (introduction à son Eglé Tal) écrit que de même que l'observation de Shabbath est équivalente à observer toutes les mitsvot de la Torah en une fois, de même l'étude des lois de Shabbath est équivalente à l'étude de tous les autres sujets de la Torah en une fois.
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-> Nos Sages disent qu'au regard du nombre de lois relatives à Shabbath, on ne peut pas prétendre l'observer comme il le faut, sans réviser fréquemment ses lois.
-> Selon nos Sages : "On amène l’homme dans le chemin dans lequel il veut aller" (guémara Makot 10b).
Le Maharcha commente :
Au travers chacune des pensées, des mots et des actions que nous effectuons, nous créons des anges, qui sont bons ou mauvais, selon notre choix.
C'est ainsi que le résultat de notre libre arbitre est la création d'anges, d'influenceurs (pour le bien ou le mal) de notre vie future.
Par exemple rien qu'en ayant une pensée d'aspiration positive, une volonté de faire une bonne action, on va créer des anges qui vont nous aider à accomplir cette mitsva.
[et inversement pour de mauvaises pensées!]
-> Le rav Talbinsky (dans son véKidachto mikol haZmanim) écrit que le fait d'étudier à Shabbath les lois relatives à Shabbath, a le pouvoir de nous protéger de profaner le Shabbath.
Lorsqu'une personne étudie la Torah, elle créée des anges qui la protège de la faute, et ainsi lorsqu'on étudie les lois de Shabbath à Shabbath, on devient protéger des profanations du Shabbath.
Ainsi par exemple, lorsque quelqu'un rentre dans une chambre et est sur le point d'appuyer sur l'interrupteur Shabbath, et que sa main va taper à côté, c'est parce qu'un ange le protège de profaner le Shabbath.
=> Ainsi, lorsque nous étudions la Torah à Shabbath, nous créons des anges qui nous protègent.
Il est important de noter que la qualité de cette protection dépend de la qualité de notre étude.
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-> La guémara (fin de Nidda) dit : "Tout celui qui étudie [ou révise] des halakhot chaque jour est garanti de mériter le monde à venir (mouvta'h lo chéou ben aolam aba)".
-> Sur "halakhot", le 'Hida (Beit Yossef) explique que cela indique un minimum de 2 halakhot, et on ne doit pas surcharger les gens en leur exigeant davantage que ce nombre.
C'est pourquoi, nous devons étudier 2 halakhot chaque jour et 2 halakhot chaque nuit, et de cette façon nous accumulerons progressivement un vaste savoir en loi juive, et ainsi mériter le titre de "ben olam aba". [cela est rapporté aussi dans la michna broura]
-> Le Ben Ich 'Haï explique que tout juif a quasi "automatiquement" une part dans le monde à venir (kol Israël yech lahem 'helek baOlam aba).
Cependant, à propos de celui qui étudie chaque jour des halakhot, la guémara lui donne le statut de : ben aolam aba.
Ce statut renvoie à quelqu'un qui obtient un endroit spécial dans le monde à venir.
La différence entre les deux est d'une certaine façon comme avoir le stricte minimum, et être un VIP.
En connaissant la loi juive, on en arrive à guider et conseiller autrui, et par cela on impact grandement le monde.
-> "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b).
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.
[le Shabbath est : "mé'én olam aba" (le jour où l'on goût au monde éternel à venir)]
=> Certes nous devons étudier les halakhot tous les jours de la semaine, mais cela est particulièrement pertinent le jour du Shabbath, où nous pouvons ressentir un peu du goût du monde à venir (olam aba).
Dans nos 25h de cocon de sérénité du Shabbath, nous étudions la loi juive qui nous permet de devenir une personne qualifiée de : "ben aolam aba".
[plus nous connaissons les halakhot de Shabbath, plus nous l'honorons comme il le faut, plus en retour nous recevons de lui des bénédictions, plus nous pouvons espérer avoir un monde éternel à venir qui soit sublime. ]
"Je ne suis habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que Tu parles à Ton serviteur, car j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée" (Chémot 4,10)
-> Pourquoi Hachem a-t-il fait en sorte que Moché ait du mal à parler?
En fait, Moché a réussi à réunir le peuple d'Israël et à le diriger, jusqu'à lui donner la Torah. Ainsi, certains auraient pu dire que c'est par la force de sa parole et la beauté de son élocution, que Moché a réussi à autant influencer les foules. Pour éviter une telle erreur, Hachem a occasionné que Moché ait justement de grandes difficultés à parler. Ainsi, il devenait évident que toute sa force lui revenait de l'authenticité de son message et du fait qu'il était envoyé par Hachem pour transmettre Sa Parole.
[Drachot haRan]
-> Le Rachbam (dans son commentaire sur la Torah) réfute cette explication courante et acceptée, rapportée par de nombreux Richonim, selon laquelle Moché bégayait.
Il insiste : "Est-il possible qu’un prophète à qui Hachem S’est adressé face à face et qui a reçu la Torah en mains propres, ait bégayé?"
Selon le Rachbam, l’expression "j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée" signifie : "Je ne suis pas expert dans la diction de la langue égyptienne car j’ai fui cet endroit dans ma jeunesse et je suis à présent âgé de 80 ans".
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-> Le Ramban explique : "Hachem a dit à Moché ... J'ai la capacité de te guérir, mais puisque tu ne veux pas être guéri, et que tu n'as pas prié pour être guéri, va et fait ce que je t'ai ordonné, et je vais t'aider."
Ainsi, selon cela Moché n'a pas été guéri car il n'a pas prié pour cela.
La prière a le pouvoir de tout faire, mais tout dépend du fait que la personne va prier pour cela, car seulement ensuite elle peut l'obtenir.
[plein de super bénédictions nous attendent au Ciel, mais si on ne prie pas pour cela, elles ne peuvent pas descendre et nous parvenir!]
-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'allusion suivante :
Un roi a donné l'autorisation à l'un de ses sujets de prendre ce qu'il voulait dans la salle des trésors du roi. L'homme se tenait face à la salle des trésors, mais il n'avait pas la clé pour y entrer.
La clé représente la téfila (prière), qui nous permet d'ouvrir les trésors d'Hachem, et de remplir les désirs de notre cœur.
Mais sans prière il nous manque les clés pour ouvrir les salles du trésor royal.
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-> "Va donc Je seconderai ta parole" (Chémot 4,12)
-> Moché s'étonna que Hachem l'envoie parler à Pharaon alors qu'il bégayait.
D. lui répondit : "Va donc" = c'est-à-dire commence à accomplir cet ordre et Je t'aiderai ensuite.
Nous en déduisons que quiconque désire bénéficier de l'assistance Divine, il lui suffit d'effectuer les premiers pas pour se voir ensuite aidé du Ciel et assister à des miracles.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]
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-> "Envoie de grâce par la main de celui que tu vas envoyer" (Chémot 4,12)
=> Quand Hachem demanda à Moché de libérer le peuple juif, celui-ci refusa dans un premier temps, par mesure d'humilité. Il demanda à Hachem d'envoyer une autre personne : "Envoie de grâce par la main de celui que tu vas envoyer". Mais que signifie exactement cette phrase? Et qui Moché propose t-il à Hachem d'envoyer à sa place?
-> En fait, la Torah relate que Nadav et Avihou moururent le jour de l'inauguration du Michkan. Concernant la raison de leur mort, la guémara rapporte que Nadav a dit à Avihou : "Quand est-ce que ces deux ''vieillards'' vont-ils mourir pour que nous puissions prendre a direction de la génération?". Moché et Aharon avaient alors en charge la direction du peuple. Aussi, Hachem s'exclama et dit : "Nous verrons bien qui enterrera qui ..."
C'est ainsi, que Moché proposa à Hachem d'envoyer Nadav et Avihou pour libérer le peuple. Car s'ils sont les dirigeants, cela leur évitera de mourir par la suite, pour avoir voulu diriger le peuple. Moché et Aharon, quant à eux, n'auraient ressenti, dans leur humilité, aucune jalousie de ne pas être les chefs. Cela est suggéré dans ce verset : "Envoie de grâce (na - נא)".
Le terme "נא" est constitué des initiales des noms Nadav et Avihou (נדב אביהו). Ainsi, Moché demanda à Hachem : "Envoie (na - נא - de grâce)", c'est-à-dire Nadav et Avihou.
D'autre part, le Zohar dit que lorsque Pin'has tua Zimri, les âmes de Nadav et Avihou entrèrent dans son corps et c'est à ce moment là que Pin'has devint Eliyahou. Or, c'est le prophète Eliyahou que Hachem va envoyer prochainement pour annoncer la délivrance finale.
Ainsi, Moché dit à Hachem : "Envoie de grâce (נא), par la main de celui que tu enverras" dans le futur, à savoir Eliyahou, qui a justement les âmes de Nadav et Avihou.
[selon le Kanfé Yona]
"Le roi d'Egypte s'adressa aux sages femmes hébreux, qui se nommaient : l'une Chifra, l'autre Poua" (Chémot 1,15)
=> Pourquoi Pharaon attribua-t-il à Yo'hévét et Myriam des noms égyptiens : Chifra et Poua?
-> Le rabbi de Riminov explique que Pharaon savait que tant que les sages femmes garderaient leurs noms hébraïques, il ne pourrait pas leur demander d'agir cruellement, en tuant les nouveau-nés juifs.
C'est pourquoi il commença par leur imposer de nouveaux noms égyptiens, espérant que ceux-ci influeraient sur leur intériorité. Seulement alors, il leur énonça son cruel décret, escomptant qu'elles seraient désormais en mesure de s'y plier.
En effet, généralement l'attribution d'un nom à une personne influe considérablement sur son essence, son caractère profond.
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-> Le Bné Yissa'har fait un commentaire similaire.
Il explique que Pharaon changea les noms des Bné Israël et particulièrement ceux de Chifra et Poua.
Son intention était d'enfouir encore un peu plus profondément le peuple juif dans l'impureté de l'Egypte afin d'augmenter son emprise sur lui.
En effet, le nom attribue des forces particulières à l'âme.
En changeant leurs noms, Pharaon voulait annihiler la totalité des forces de l'âme juive.
Qu'a-t-il dit aux sages-femmes?
"Le nom de l'une est Chifra et le nom de la deuxième Poua" = en réalité, les 2 sages-femmes étaient Yo'hévét et Myriam. Cela nous apprend que Pharaon les nomma avant même de leur donner leur mission, persuadé qu'elles écouteraient ses directives par la force des nouveaux noms qu'il leur avaient attribués.
Mais : "les sages-femmes craignaient Hachem" (Chémot 1,17) = elles ne respectèrent pas les ordres du roi d'Egypte. Elles restèrent fidèles à leur appartenance et à leur nom, Yo'hévét et Myriam.
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-> b'h, sur l'importance du nom voir également : https://todahm.com/2014/10/23/limportance-du-nom
L’homme humble
+ L'homme humble (par rabbi Moché Cordovéro) :
-> L'homme humble est celui qui s'exprime semblablement avec la bouche et le cœur. Il ne parle pas d'une chose avec sa bouche et pense le contraire dans son cœur.
L'homme humble est apprécié de tous, il est aimé des petits comme des grands, il est doté d'une patience pour chacun d'entre eux.
L'écoute de l'homme humble est pure. Il n'écoute pas de parole interdite ou de parole honteuse, mais seulement des paroles bénéfiques et pures.
Les yeux de l'homme humble sont saints. Il ne regarde pas là où il n'en a pas besoin, et ne se mêle pas de ce qui ne le concerne pas.
L'homme humble est miséricordieux avec chaque créature.
L'homme humble ne se met jamais en colère. Son visage brille. Il est toujours joyeux de ce qui lui arrive et n'exprime jamais de malédictions ou d'insultes.
Il est rapporté par nos Sages que le Satan n'a aucune emprise sur un tel homme et ne peut l'atteindre, ni le léser, ni le dominer, d'aucune façon que ce soit.
[rabbi Moché Cordovéro - Tomer Dvora]
Quand Hachem occasionne qu'un homme faute, ce n'est sûrement pas pour qu'il s'en attriste et désespère de servir Hachem.
Mais c'est plutôt pour qu'il se renforce et multiplie repentir et prières pour qu'Hachem lui pardonne.
Car si Hachem ne voulait pas de lui, ni de son service, alors il est clair qu'il n'aurait pas pu continuer à exister même ne serait-ce qu'un instant.
[Avodat Yissa'har]
Le bâton de Moché
+ Le bâton de Moché :
-> Le bâton de Moché est l'un des [10] objets crées le vendredi soir, à l'issue de la Création.
Adam le reçut lorsqu'il se trouvait dans le Jardin d'Eden.
Avant sa mort, il le donna à Enoch, qui le donna à son tour à Chèm, fils de Noa'h.
Lorsqu'il émigra en Egypte, Yaakov apporta ce bâton avec lui, et le laissa en héritage à Yossef.
A la mort de Yossef, Pharaon s'appropria le bâton ainsi que d'autres biens de Yossef.
[une loi dans l'Egypte ancienne stipulait que lorsqu'un proche de la royauté mourait, tous ses biens étaient saisis au profit des caisses du trésor royal. Ainsi, à la mort de Yossef, le bâton se trouva dans les caisses du trésor royal.]
Yitro, conseiller de Pharaon, connaissait l'existence de ce bâton de Saphir et désirait vivement l'acquérir. Ainsi, lors de sa fuite d'Egypte, Yitro prit le bâton avec lui, utilisant ses pouvoirs occultes pour le dérober à la surveillance des gardes du Trésor.
Toujours grâce à ses dons occultes, il le planta au milieu de son jardin de telle sorte que personne ne serait capable de le déraciner.
Il annonça que quiconque réussirait à tirer le bâton du sol pourrait épouser Tsipora, la plus belle de ses filles.
Nombreux furent les hommes les plus vigoureux de Midiyan qui tentèrent de déraciner le bâton, mais en vain.
Un jour, alors qu'il traversait le jardin, Moché vit le bâton. Il remarqua les signes qui y étaient inscrits et reconnut immédiatement des lettres hébraïques.
Une observation plus attentive lui prouva qu'elles formaient l'un des noms mystiques de D., et Il le prit en main pour mieux le voir et le bâton émergea sans difficulté du sol.
[...]
Les filles de Yitro s'étaient toutes converties à la religion juive et avaient nettoyé la maison de toute idolâtrie.
[Méam Loez - Chémot 2,21]
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-> Hachem dit à Moché de prendre avec lui le bâton miraculeux ... ce bâton de pur saphir pesait 40 saa (environ 300 kg) ...
Sur le bâton était gravé l'un des noms mystiques de D, et y figurait l’abréviation des 10 Plaies que D. allait amener sur l'Egypte ...
[d'ailleurs, à chaque plaie Moché plaçait sa main sur la lettre correspond à la plaie à venir (Drachot Yéchénim - Chémot)]
Gravé sur le bâton figuraient également le nom des Patriarches : Avraham, Its'hak, Yaakov et les noms des 6 Matriarches : Sarah, Rivka, Ra'hél, Léa, Bil'a et Zilpa.
Les noms des 12 fils de Yaakov y apparaissaient aussi : Réouven, Chimon, Lévi, Yéhouda, Yissa'har, Zévouloun, Dan, Naphtali, Gad, Acher, Yossef et Binyamin.
[Méam Loez - Chémot 4,14-17]
-> Le Baal Hatourim (Chémot 4,17) rapporte que Moché fut le 9e tsadik à avoir pris en main le bâton : Adam, ‘Hanokh, Noa’h, Chem, Abraham, Its’hak, Yaacov, Yossef et Moché.
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-> Après la mort de Moché, le bâton sera conservé pour le roi David et transmis à tous les rois de Yéhouda jusqu'à la destruction du Temple.
Il réapparaîtra finalement dans les mains du machia'h, qui s'en servira pour détruire les nations impies et instaurer la délivrance.
[Yalkout Chimoni 'Houkat 763]
-> Le Zohar rapporte que ce bâton a ensuite été conservé dans le Saint des saints, avec les Tables de l'alliance.
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-> Le Arizal enseigne :
Le Nom divin (יהוה) était inscrit sur le bâton de Moché de haut en bas. Ainsi, lorsque Moché voulait faire descendre la miséricorde sur Israël, comme lorsqu'il frappa le rocher pour pouvoir faire sortir de l'eau et abreuver le peuple juif, il devait saisir son bâton tout droit de sorte que les lettres du Nom divin étaient disposées dans l'ordre, du haut vers le bas, et faisaient ainsi descendre la miséricorde sur Israël depuis les mondes supérieurs dans le monde d'en bas.
En revanche, lorsque Moché devait faire descendre le din et la rigueur, il se saisissait de son bâton en le retournant à l'envers, de telle sorte que les lettres du Nom divin étaient inversées (הוהי), ce qui attirait automatiquement la pleine mesure de rigueur sur l'Egypte.
-> "Voici je frappe sur les eaux avec le bâton qui est dans ma main sur les eaux" (Vaéra 7,17)
Rabbi Chimchon d'Ostropoli explique :
Que viennent nous apprennent les termes "dans ma main" qui sont en apparence superflus?
Moché dit à Pharaon : je frappe le fleuve "avec le bâton qui se trouve dans ma main" = c'est-à-dire avec la partie du bâton que je saisis dans la paume de ma main.
Inversement, Moché retourna le bâton afin de frapper le fleuve avec l'autre côté du bâton qui se trouve dans la paume de sa main.
Ainsi, il inversa l'ordre des lettres du Nom de D. de יהוה en הוהי en ayant l'intention de faire descendre la rigueur des mondes supérieurs sur l'Egypte et transformer le Nil en fleuve de sang.
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-> "Aharon jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs, il devint serpent" (Vaéra 7,10)
-> Le Zohar (Chémot 28) explique que le bâton d'Aharon n'était pas le même bâton que celui de Moché.
Il s'agissait de 2 bâtons distincts.
C'est le sens du verset d'après le Zohar lorsqu'il dit : Aharon "prends ton bâton".
=> Pour quelle raison Aharon ne s'est-il pas servi du bâton de Moché pour accomplir les prodiges d'Hachem?
Il faut répondre que le bâton de Moché était plus élevé en sainteté puisqu'il provenait du gan Eden et que le Nom d'Hachem y était inscrit.
Hachem ne voulait pas que le bâton de Moché puisse être en contact directement avec les bâtons impurs des sorciers égyptiens.
Ainsi Aharon avait son propre bâton et l'utilisa pour accomplir la volonté de D.
-> Le livre Tsafnat Paanéa'h rapporte que le bâton de Moché était orné de pierres précieuses, de saphirs, tandis que le bâton d'Aharon était en bois.
-> Cependant d'après le midarch (Chémot rabba 26), le bâton d'Aharon était le même que celui de Moché avec lequel il accomplit les miracles en Egypte.
Comment comprendre alors le sens du verset?
Le midrach répond : il faut simplement comprendre le verset de la façon suivante : lorsqu'Aharon accomplissait les miracles, la Torah emploi les termes "le bâton d'Aharon", mais lorsque Moché accomplissait des miracles, le bâton est appelé dans la Torah "le bâton de Moché".
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-> Le bâton de Moché a permis d'accomplir les signes pour les Bné Israël et Pharaon.
Plus tard, bien sûr, il l'a utilisé pour les plaies sur les égyptiens et pour ouvrir la mer Rouge.
D'où vient ce bâton?
Rabbi Lévi dit qu'il a été créé juste avant qu'Hachem ne se repose le 7e jour de la Création.
Il a été donné à Adam, puis transmis de génération en génération à 'Hanokh, Noa'h, Shem, Avraham, Its'hak, Yaakov et enfin Yossef.
Dans le palais du Pharaon, Yitro l'a ensuite pris et l'a planté dans son jardin, où personne ne pouvait l'approcher jusqu'à ce que Moché vienne et puisse l'arracher.
[Pirké déRabbi Eliézer 40]
Toute autre personne qui s'en approcherait était engloutie. [midrach Vayocha - sur Ozi vézimrat ya]
-> De quoi était fait le bâton?
Certains disent qu'il provenait de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, et qu'après avoir frappé le rocher et s'être repenti, Moché reçut un bâton de l'arbre de Vie. [Yalkout Réouvéni - 'Houkat]
D'autres disent qu'il était fait de saphir et pesait 40 Séa (soit 650 litres, soit à minima si la base est de l'eau : 650kg). [midrach Chémot rabba 8,3]
S'il était en bois, c'était le morceau de bois que Moché avait jeté dans les eaux amères pour les adoucir. [Zohar - Béchala'h 60b]
Et plus tard, les 12 explorateurs l'ont utilisé pour se protéger des géants (lors de leur visite en terre d'Israël). [Zohar - Chéla'h Lé'ha 160a]
Il existe de nombreuses opinions quant à ce qui était écrit dessus.
1°/ Certains disent qu'il s'agit du nom d'Hachem, des dix plaies, d'Avraham, de Yitchak, de Yaakov, de Sarah, de Rivka, de Rachel, de Léa, de Bilha, de Zilpa, et des douze tribus (Targoum Yonatan ben Ouziel - Béchala'h 14,21), ou les 70 noms d'Hachem (Yalkout Chimoni - Béchala'h 264).
2°/ D'autres disent qu'il s'agit d'un bâtonnet carrée dont un côté est gravé Détsa'h, Adach, Béa'hav, et un autre côté porte le nom d'Hachem. C'est ce côté qui a fendu la mer, un autre côté a frappé le rocher, et le quatrième côté a servi à retirer l'eau du rocher des années plus tard. [Zohar * Béchala'h 48a]
3°/ Une autre opinion affirme que sur un côté était gravé un serpent, un autre côté portait le nom d'Hachem en 72 lettres, un autre côté portait le nom d'Hachem en 4 lettres, et le dernier côté portait Détsa'h, Adach, Béa'hav. [Zohar - Béchala'h 48a]
4°/ Enfin, il y a aussi un avis selon lequel chaque face portait une lettre du nom d'Hachem en quatre lettres. [Tiféret Tsvi - sur Zohar Vaéra 28]
Il y a 2 sortes d'exil.
Le premier est un exil collectif, l'exil de la nation juive parmi les nations du monde.
Le second est un exil personnel qui affecte chacun des juifs. C'est l'exil de l'âme parmi les forces du yétser ara.
[Méor Enayim - Tsav]