Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici les paroles que Moché a adressées à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Rachi explique qu'il s'agit de propos de remontrances.
=> Mais pourquoi Moché a-t-il souhaité adresser des remontrances au peuple?

Plusieurs réponses sont rapportées. L'une d'entre elles est que dans la suite, Moché s'apprêtait à expliquer la Torah, comme il est dit :
"Moché a commencé à expliquer cette Torah". Or il est bon d'avoir des pensées de repentir avant de s'engager dans l'étude de la Torah. En effet, le verset des Téhilim dit : "Hachem dit au racha : ''Qu'as-tu donc à vouloir parler de Mes Lois?'"'.
Il en ressort, que pour que l'étude soit conforme, il ne faut pas être un racha, mais un tsadik. Et pour y arriver, il faut se repentir de ses fautes.
Ainsi, avant d'expliquer la Torah au peuple, Moché voulait obtenir des pensées de repentir de leur part. C'est pourquoi, il introduisit ses propos par des réprimandes, pour les amener au repentir.
[Maor vaChémech]

Quand le mauvais penchant fait fauter quelqu'un, son intention n'est pas tant de le mener à cette faute. Mais son intention est surtout de le conduire vers la tristesse et la déprime suite à la faute.
Car le penchant sait que s'il est triste, l'homme ne pourra pas servir Hachem d'aucune façon. Ainsi, en le menant à la tristesse, il le prive de tout le Service d'Hachem et pas juste du seul point où il le fait fauter.
[Ohr Haganouz]

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-> Dans le péché, l'homme est content avant de l'avoir commis ; dans la bonne action, après.
[rabbi Moché de Pechboursk]

"Il ne profanera pas sa parole, tout ce qui sortira de sa bouche, il fera" (Matot 30,3)

-> Ce verset parle du respect des vœux qu'un homme prononce.
Mais on peut aussi y voir une autre signification. Une personne qui enseigne aux autres le bon chemin qu'ils doivent suivre, doit d'abord avant tout exiger des autres ce qu'il réalise déjà.
Pour qu'un message puisse vraiment passer, il faut déjà faire soi-même ce qu'on attend des autres.
"Il ne profanera pas sa parole" = il ne doit pas profaner son message, qu'il répand.
"Tout ce qui sortira de sa bouche" envers les autres, "il fera" déjà lui-même.
[Torat Maharits]

Bien que notre conduite laisse à désirer, nous pouvons susciter les bontés de D. en étant bons et généreux envers nos prochains.
[Méam Loez - Eikha 3,22]

Sans aucun doute, nous devons pleurer amèrement le 9 Av pour la destruction du passé.
Mais ensuite nous devons mettre de côté notre douleur et réconforter Hachem avec une promesse joyeuse de l'avenir glorieux que nous allons construire ensemble.
[Maggid de Kozhnitz]

"Même par le fait qu’un seul juif se repent totalement, on peut rapprocher la gueoula"
[Pélé Yoets]

+ L’homme doit savoir que tous ses sens, la vue, l’audition et la parole, que Hachem a implantés en lui, de même qu’ils lui sont indispensables en ce monde-ci, sont encore plus nécessaires à son âme dans le monde à venir.

Le gaon de Vilna a écrit que lorsque l’homme méprise une mitsva, il se détruit lui-même, parce que tout ce qui existe dans ses membres tire sa force d’une mitsva.
En effet, les 248 mitsvot positives correspondent aux 248 membres de l’homme, donc ensuite il y a un manque dans la partie de son âme qui correspond à ce membre.

D’après cela, s’il ne fait pas attention pendant qu’il est encore en vie en ce monde et que sa bouche s’habitue à prononcer des paroles interdites, il lui sera enlevé dans l’avenir la force de la parole dans son âme.
Et combien de honte il devra subir pour cela dans le Gan Eden, même s’il mérite à cause des autres mitsvot à y avoir une part, car il sera considéré comme un muet qui n’a pas la possibilité de parler.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon]

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-> b"h, voir également : https://todahm.com/2021/09/10/etre-un-eternel-non-voyant-dans-le-monde-futur

Il fut que le roi Mounbaz avait distribué (aux pauvres) tous ses trésors et ceux de ses pères, à une époque de famine ...
Le roi Mounbaz a dit : "Mes ancêtres ont amassé des trésors en bas, tandis que moi j'ai amassé des trésors en haut, comme il est dit : "La vérité germe de la terre et la justice brille" (Téhilim 89,15)
[guémara Baba Batra 11a]

-> Rachi commente : ce verset [de Téhilim] peut être interprété ainsi : le mérite de la tsédaka qu'Israël accomplit sur terre réside dans les Cieux, et le Ciel porte son regard vers le bas pour attribuer aux donateurs leur récompense.

-> Le Tossefot Yécharim dit :
Les sommes de tsédaka distribuées sur terre sont déposées sous le Trône Divin, en toute sécurité, à l'abri de tout détournement, car [même] les "mains" des Anges ne peuvent atteindre le Trône de Gloire.

-> Le Parachat Dérakhim enseigne :
La tsédaka a le pouvoir de transformer la rigueur Divine (midat hadin) en miséricorde (midat ra'hamim) ; les autres mitsvot n'ont pas ce pouvoir.
"La vérité (émet - אמת) germe de la terre et la justice (tsédék - צדק) brille" (Téhilim 89,15) = le אמת (vérité) symbolise la rigueur Divine, car cette notion de "émet" s'oppose aux actes de bonté ('hessed) ou de bienveillance.
Ainsi, lorsque la rigueur Divine se renforce sur terre, alors la justice (tsédek) vient récompenser les actions de tsédaka par un flux de miséricorde depuis le Ciel vers la Terre.

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-> "Mes ancêtres ont amassé des trésors en bas, tandis que moi j'ai amassé des trésors en haut"
Le Ben Ich 'Haï commente :
"Quel avantage l'homme tire-t-il de tous les efforts qu'il déploie sous le soleil?" (Kohélét 1,3)
Les 3 lettres du mot : "chéméch" (soleil - שמש) de la fin de ce verset sont précédées dans l'alphabet hébraïque par les lettres respectives : רלר, dont la valeur numérique totale est de 430, soit la même que celle du mot : "néfech" (âme - נפש).
D'autre part, les 3 lettres du mots שמש sont suivies dans l'alphabet des lettres respectives : תנת, de guématria totale 850, soit 17 fois 50, où 17 est la guématria du mot : "tov" (bien - טוב), et 50 est la guématria du mot : adama (terre אדמה).

Voici donc le message de Mounbaz : Quel avantage ont tiré mes pères, qui ont fait des efforts pour amasser ces trésors pour le bien terrestre (le tov [טוב] chél aadama), c'est-à-dire pour leurs corps, car il ne reste rien de ces efforts. Ils auraient dû, comme moi, faire des efforts pour leur âme (néfech - נפש), en allusion dans : en haut, au-dessus (léma'ala- למעלה), et non pas pour leur corps en allusion dans : "en bas, en dessous" (lémata - למטה).

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+ [suite des paroles du roi Mounbaz : ] "Mes ancêtres ont caché leur trésor dans un endroit (non sécurisé) où la main de l'homme a une prise, mais moi j'ai enfoui mes trésors dans un endroit (sécurisé) où la main de l'homme n'a aucune prise ...
Mes ancêtres ont accumulé des trésors qui ne fructifient pas, mais moi j'ai accumulé (dans le Ciel) des trésors qui produisent des fruits ...
Mes ancêtres ont accumulé des trésors d'argent, mais moi j'ai accumulé des trésors d'âmes ...
Mes ancêtres ont accumulé des richesses au profit des autres, mais moi je les ai accumulées pour moi-même ...
Mes ancêtres ont amassé des biens dans ce monde-ci, et moi j'ai amassé des biens dans le monde à venir.
[guémara Baba Batra 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
En déclarant : "Mes ancêtres ont accumulé des richesses au profit des autres, mais moi je les ai accumulées pour moi-même", Mounbaz a voulu dire : "J'ai un grand profit personnel de cette tsédaka que j'ai distribuée aux pauvres, car le pauvre procure au donateur un bienfait supérieur au bienfait que le donateur procure au pauvre. Je n'ai donc pas donné cette tsédaka en donation gratuite et j'en aurai un profit."

-> Le Beit haLévi enseigne :
Il est écrit "Qu'ils prennent pour moi un prélèvement" (Térouma 25,2), au lieu de : "qu'ils me donnent un prélèvement", cela prouve que la partie essentielle possédée par un homme n'est pas son capital, mais les sommes distribuées en tsédaka, le capital restant n'est pas considéré à lui et n'est pas son véritable patrimoine.
C'est ce que voulait dire Mounbaz : Je possède dans mon patrimoine personnel que ces sommes que j'ai distribuées en tsédaka.

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-> Quiconque pratique la mitsva de tsédaka mérite 6 bénédictions (guémara Baba Batra 9b).

Le Iyoun Yaakov les cite :
- ta réussite brillera comme la lumière qui perce les nuées matinales ;
- ta guérison sera rapide ;
- ta tsédaka marchera devant toi ;
- la Gloire d'Hachem t'accompagnera ;
- tu demandes et Hachem te répondra, tu implores Hachem et Il accomplira tes volontés.

"Tout homme d’Israël, par sa prière, peut produire un renversement absolu pour le peuple et l’amener à la rédemption."
[Targoum Yonathan ben Ouziel - Pin'has 28,15]

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-> De même, le Ram'hal (Messilat Yécharum - chap.19) écrit :
"Si quelqu’un venait à dire : ‘Qui suis-je et qu’est-ce que je possède pour pouvoir prier sur l’exil et sur Jérusalem? Est-ce que par ma prière les exilés se rassembleront et la rédemption germera?’
Sa réponse est toute prête.
Le guémara demande : "Pourquoi l’homme a-t-il été créé unique? Pour que chacun puisse se dire ‘c’est pour moi que le monde a été créé’"
De toutes les façons, D. prend toujours plaisir lorsque Ses enfants Le sollicitent à ce sujet. Même s’Il n’exauce pas leur requête parce que le temps n’est pas encore venu ou pour toute autre raison, ils ont fait leur devoir et D. se réjouit."

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=> Toute prière que je peux faire pour la guéoula, pourra être celle qui va la déclencher.
Même si ce n'est pas le moment de la Délivrance, ma prière va le moment venu être utile pour l'amener d'une façon encore plus grandiose.

De plus, n'oublions pas cette certitude : j'ai procuré beaucoup de joie à Hachem par ma prière!!!

"La Torah est l’oxygène du monde, ainsi qu’il est dit : "Si ce n’était pour Mon alliance jour et nuit, Je n’aurais pas placé de lois au ciel et à la terre"(Yirmiyahou 33,25) = le monde ne peut pas subsister sans Torah ...
Non seulement l’étude de la Torah fait subsister le monde, mais plus l’étude est étendue plus l’existence du monde est forte, et avec une plus grande abondance ... par conséquent, combien un ben Torah doit se réjouir!
Imaginons qu’un homme voie quelqu’un qui s’est évanoui et a perdu la respiration, il est proche de la mort, et il se dépêche de lui insuffler une respiration et de le ramener à la vie, combien il se réjouirait de cette grande mitsva que Hachem a mis sur son chemin!
Et combien sa joie sera grande s’il sauve tout un groupe de personnes, et s’il provoque le salut du monde entier!"
[rav Ben Tsion Abba Chaoul - Ohr léTsion - 'Hokhma ouMoussar]

-> Cela nous éclaire les paroles de nos Sages (Méguila 16b) selon lesquelles : "L'étude de la Torah est plus grande que de sauver des vies".
[la réalité est qu'à chaque seconde où l'on étudie la Torah, on injecte de l'oxygène et on donne de la vie au monde entier, à chaque juif!]

Et ce sens, le rav Ben Tsion Abba Chaoul disait :
"Imaginons un médecin qui va pour guérir un malade grave, et en chemin il s’attarde auprès d’une annonce publicitaire, pour la lire attentivement de haut en bas et de droite à gauche. Si cela provoque un dommage quelconque pour le malade, à cause de son retard, ce médecin sera considéré comme un assassin!
Or la Torah est l’un des piliers du monde. Comment est-il possible de s’attarder, alors qu’à chaque instant on peut faire exister le monde, et on peut sauver de nombreuses vies!"

[pour préserver le libre arbitre nous ne percevons pas réellement cette réalité, mais nous devons utiliser notre imagination pour renforcer cette conscience d'à quel point notre Torah a un impact concret sur la vie d'autrui.
En ce sens, le 'Hafets 'Haïm (Torah haBayit - chap.5) écrit : "chaque instant où l'on a la possibilité d'étudier la Torah et qu'on ne le fait pas, c'est comme si on avait la possibilité de sauver des vies et qu'on ne l'a pas fait".

Certes il est nécessaire de s'oxygéner la tête, mais lorsque nous perdons du temps cela ressemble à quelqu'un qui fait un pique-nique proche d'une rivière, et qui voit chaque seconde une personne se noyer, et lui il reste dans sa bulle en train de s'amuser, de manger et de boire de bonnes choses!]

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-> Il est intéressant de rapporter que le rav Ben Tsion Abba Chaoul, même au milieu d’un cours, au plus profond de la réflexion, s’il entendait la sonnerie d’une ambulance, il s’arrêtait un instant et faisait une prière pour la guérison du malade anonyme!
Il disait : "Cher est l’homme qui a été créé à l’image de D., chers sont les bnei Israël qui sont appelés enfants de D."

Il avait l’habitude de prier avec des vieillards isolés, et de demander à chacun comment il allait, de les encourager et de les stimuler.