Nous devons savoir que la solidarité et la fraternité dans le peuple juif sont des valeurs qui nous sauvent des mains du mauvais penchant, et toute division, désaccord ou dispute qu'il y a entre nous, que D. nous en préserve, donne la force au mauvais penchant de nous atteindre et de nous nuire.
[rav Eliézer Lippa - fils de rabbi Elimélé'h de Lizensk]
"Si Essav vient contre un camp et le frappe, le camp restant sera sauvé" (Vayichla'h 32,9)
-> Rachi explique que Yaakov se prépara à la rencontre avec Essav à l'aide de 3 éléments : le cadeau, la prière, et la guerre.
-> Le Sfat Emet commente :
Les 3 éléments de préparation de Yaakov, à propos de la rencontre avec son frère, apparaissent en allusion dans la paracha du Shéma Israël.
Ceci afin de permettre à chaque juif de savoir comment atteindre un niveau très élevé dans le service Divin : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" (Vaét'hanan 6,5).
- "de tout ton cœur" = c'est le service Divin que l'on a dans le cœur, c'est-à-dire la prière. (cf. guémara Taanit 2a)
- "de toute ton âme" = c'est la guerre que l'homme mène contre son mauvais penchant.
- "de tout ton pouvoir" = ce sont les cadeaux, c'est-à-dire la tsédaka et les actes de bonté.
Je crois d'une émouna sincère que le Créateur [Hachem] crée et dirige toutes les créatures, et que Lui seul était et sera à la source de tous les événements.
[un des 13 principes de foi du Rambam]
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+ La leçon du ventilateur :
-> La chaleur et l'humidité était insoutenable à Shangaï, et pour atténuer un peu la sensation d'étouffement, des ventilateurs furent installés.
Le machguia'h de la yéchiva, rabbi Yé'hezkel Lévinstein, s'étonna : "Qu'est-ce qui nous envoie ce vent si fort?"
Les gens, qui étaient présents, ne comprirent pas la question. La réponse était si claire : les ventilateurs marchaient à pleine puissance!
Mais le rav continua : "Comment ces ventilateurs nous envoient-ils cette brise si agréable?"
A nouveau surpris, les gens lui répondirent en souriant : "Les hélices du ventilateurs tournent ... Mais il est vrai qu'à cause de la vitesse, on ne les voit pas ..."
Le rav Levinstein dit : "C'est exactement ce qui se passe dans les événements de la vie! La Providence Divine fait tourner la vie de telle ou telle façon, mais à cause de la vitesse, on ne le remarque pas.
Mais nous devons savoir : tout ce qui arrive vient de la force d'Hachem!"
"4 personnes se doivent de remercier Hachem (ils doivent réciter la bénédiction du Gomel) : celui qui descend en mer et en revient, celui qui traverse le désert et arrive en ville, celui qui était malade et en revient, et celui qui était en prison et en est sorti." [guémara Béra'hot 54b]
-> Le Alchikh haKadoch explique qu'en réalité, chacun d'entre nous doit toujours remercier Hachem, pas seulement en situation de danger : ceux qui sont revenus paisiblement de leur voyage en mer, et ceux qui sont restés chez eux.
Simplement, l'homme ne le reconnaît pas toujours et ne comprend pas qu'il doit remercier Hachem pour Ses bienfaits.
De ce fait, Hachem l'amène sciemment à une situation de danger pour qu'il puisse remercier d'en avoir été sauvé.
Mais l'homme intelligent remercie pour chaque respiration, et n'aura donc pas besoin d'en venir à une difficulté dont le but est de remercier Hachem, puisqu'il l'accomplit déjà.
En ce sens s'explique le verset : "Quiconque est sage doit observer ces faits et se pénétrer des grâces de Hachem" (Téhilim 107,43).
Par le fait qu'il "observe et reconnaît les bienfaits" à temps, lorsque tout va bien, cet homme évite les maladies et les malheurs.
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-> Le Ménorat haMaor enseigne :
"Dans les 4 cas mentionnés [dans la guémara] ci-dessus, il est obligatoire de remercier D. en public, comme le texte le demande.
Mais nous devons constamment Lui être reconnaissants en privé pour les bontés qu’Il nous accorde à chaque instant, et prendre conscience qu’Il nous protège de tous les malheurs susceptibles de survenir dans le monde.
Il faut également implorer Sa miséricorde pour l’avenir, car ce n’est ni par notre force ni par l’épée que nous serons sauvés. Or toute la protection vient de Lui, et s’Il ne protège pas une ville, le gardien aura monté la garde en vain.
Nous devons donc placer notre confiance uniquement dans le Maître du monde Qui a tous les pouvoirs et L’implorer, car tout dépend de Lui et de Ses ordres."
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-> Le 'Hatam Sofer enseigne qu'il n'est pas suffisant de remercier Hachem pour avoir été sauvé d'un moment difficile. Même en plein milieu de la douleur, nous devons avoir la confiance (bita'hon) que Hachem va nous sauver, et réaliser que tout ce que fait D. est pour le bien.
Il conclut : C'est uniquement celui qui est capable de remercier Hachem pendant la difficulté qui peut renforcer sa émouna, et qui croit réellement en Hachem.
[nos épreuves sont des occasions de témoigner concrètement de notre émouna, elles sont le thermomètre mesurant notre niveau de confiance en D., notre bita'hon. Est-ce de belles paroles ou bien une réalité?]
"Les fils de Yaakov étaient douze" (Vayichla'h 35,22)
-> Selon Rachi : Nos maîtres ont expliqué que le texte vient nous enseigner qu’ils étaient tous égaux et qu’ils étaient tous des justes (tsadikim), Réouven n’ayant pas péché.
=> Comment le fait d'être inscrit avec ses frères prouve qu'il est égal à eux et qu'il n'a pas fauté?
Peut-être qu'il a fait téchouva, et qu'après il soit devenu aussi égal à eux?
-> Le Adérét répond que si Réouven avait fauté, il aurait été bien plus grand que ses frères, car d'après nos Sages (guémara Béra'hot 34b) : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir".
Ainsi, Réouven n'a pas fauté, et il n'a pas non plus fait téchouva.
=> Nous ne devons jamais rechercher à transgresser la volonté d'Hachem, mais si nous sommes tombés dans la faute, alors nous devons faire téchouva, et nous deviendrons plus grand par cela.
Nous pouvons alors atteindre un niveau plus important que si n'avions pas fauté.
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-> "Or, tandis qu'Israël résidait dans cette contrée, Réouven alla et cohabita avec Bilha, la concubine de son père, et Israël [l'] entendit" (Vayichla'h 35,22)
-> Après la mort de Ra'hél, Yaakov fixe sa résidence principale dans la tente de Bilha, la servante de Rachel. Réouven y voit un affront pour Léa, sa mère, et déclare : "Si Rachel, la sœur de ma mère, a été sa rivale, la servante de la soeur de ma mère sera-t-elle la rivale de ma mère?" Pour défendre l'honneur de sa mère, Réouven décide alors de déplacer le lit de Yaakov et de le porter dans la tente de Léa.
La Torah décrit sa conduite en termes très durs, comme si Réouven avait commis une faute très grave. Cela correspond à l'affirmation de nos Sages selon laquelle les grands hommes sont jugés avec une très grande gravité, même pour des transgressions mineures, car leur conduite est évaluée selon des critères infiniment plus élevés que les nôtres.
Selon le Maharcha, c'est pour honorer la mémoire de Ra'hél que Yaakov a installé sa couche dans la tente de Bilha. En effet, il avait travaillé 14 ans pour pouvoir épouser Rachel et elle était le pilier de sa maison. Pour lui rendre hommage, il a honoré sa fidèle servante qui, après être devenue elle-même l'épouse de Yaakov, avait fidèlement continué à servir Ra'hel.
Il se peut aussi que Yaakov se soit installé chez Bilha parce que c'est elle qui élevait Yossef, âgé de 8 ans à peine, ainsi que le nouveau-né, Binyamin, qui n'étaient pas seulement ses enfants les plus jeunes, mais aussi les seuls souvenirs vivants de son épouse bien-aimée. ['Houmach Artscroll]
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-> Le Arizal (Likouté Torah - Vayé'hi) explique :
"Réouven tu es mon premier-né" (Vayé'hi 49,3). Yaakov savait déjà parfaitement que Réouven était la réincarnation de Caïn et c'est la raison pour laquelle il fut nommé Réouven = ראו בן (réou bén) qui signifie "regarde le premier fils de l'humanité qui versa le sang dans le monde".
Réouven répara sa faute lorsque ses frères souhaitèrent tuer Yossef et qu'il s'y opposa en souhaitant le ramener à son père. Néanmoins, Réouven ne répara pas la faute qu'il commit avec la sœur jumelle d'Hével lors de son guilgoul (réincarnation) précédent.
Et c'est le sens des paroles : "Réouven tu es mon premier-né" = Te reviennent naturellement la prêtrise, le droit d'aînesse et la royauté, mais que puis-Je faire ? Tu as profané le lit de ton père!
En effet, le midrach (Béréchit rabba 22,7) nous explique qu'Hével naquit avec deux sœurs jumelles et que Caïn souhaita acquérir la deuxième jumelle d'Hével argumentant qu'il était le premier-né et qu'il avait légitimement droit à une double part.
Hével refusa prétextant qu'elle était née avec lui et que par conséquent, c'est à lui que revenait le droit de l'épouser, ce qui poussa Cain à le tuer.
Le Arizal (chaar apéssoukim Vayichla'h) explique que Bilha était la réincarnation de la deuxième sœur jumelle d'Hével.
Il explique ceci en s'appuyant sur le verset suivant : "Et ce fut alors qu'Israël séjournait dans ce pays, Réouven alla et cohabita avec Bilha, la concubine de son père. » (Vayichla'h 35,22).
Le Ari Zal nous fait remarquer que le nom de Bilha (בלהה) est composé des mêmes lettres que le nom Hével (הבל) avec la lettre hé (ה) en plus faisant allusion à la deuxième sœur jumelle de Hével.
En empêchant son père de s'unir à Bilha, il réitéra le dommage que Caïn avait causé en empêchant Hével de s'unir avec sa deuxième sœur jumelle.
-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach) s'appuie sur cet enseignement lorsqu'il écrit :
Réouven était la réincarnation de Caïn tandis que Yossef était la réincarnation d'Hébel. Réouven souhaitait réparer le dommage causé par Caïn qui avait assassiné son frère et c'est la raison pour laquelle il fit tout ce qui était en son pouvoir pour ramener Yossef à son père. Cependant, il échoua concernant la deuxième sœur jumelle qui était revenue en guilgoul dans Bilha et c'est ainsi que Yaakov dit à son sujet : "Impétueux comme l'eau, tu ne prendras pas davantage" (Vayé'hi 49,4).
Il est rapporté dans la guémara (Shabbath 55b) : "Tout celui qui dit que Réouven a fauté se trompe, comme il est écrit : "Les fils de Yaacov furent douze"."
Ceci vient nous enseigner que Réouven était un Juste parfait. Cependant, il n'a pas réussi à parachever la réparation de la néchama de Caïn car le temps n'était pas encore venu pour que la promesse d'Hachem à Rivka ne s'applique : « Et le grand servira le plus jeune" (Toldot 25,23).
Nos Sages (guémara Kétoubot 103a) nous ont enseigné au sujet du verset : "honore ton père et ta mère" (כַּבֵּד אֶת אָבִיךָ וְאֶת אִמֶּךָ - Yitro 20,11) que la lettre vav (ו) fut ajoutée pour nous apprendre que ce commandement inclut le respect du grand frère.
Si Réouven avait réussi à compléter la réparation de l'âme de Caïn, il aurait certainement réussi à user de son pouvoir de premier-né pour influencer tous ses autres frères et les obliger à faire la paix avec Yossef empêchant ainsi sa vente aux égyptiens. Cependant, après l'épisode de Bilha, il perdit son leadership de premier-né vis-à-vis de ses autres frères et ne réussit donc pas à les convaincre.
-> Le Zohar (Vayétsé 155b) explique que Yossef reçut le droit d'aînesse de façon tout à fait légitime.
En effet. lorsque Yaacov se maria avec Léa pensant s'unir à Ra'hel, les prémices de sa semence, qui provenaient de ses pensées, firent descendre la néchama de Yossef. Cependant, Hachem, selon Son plan divin, conserva cette première pensée qui devait engendrer Yossef pour ne la lui restituer qu'au moment précis où Ra'hel devait engendrer Yossef.
Dans l'absolu, Yossef est bel et bien le premier-né des douze tribus comme il es écrit : "Au premier-né son taureau, la splendeur est à lui" (Massé 33,17).
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-> Rabbi 'Helbo posa cette question à rabbi Chmouël bar Na'hmani : "Pourquoi Yaakov a-t-il retiré à Réouven son privilège d'aîné et l'a donné à Yossef?"
Rabbi répondit : Tu demandes pourquoi? C'est écrit : "Réouven ayant profané la couche de son père, son droit d'aînesse fut attribué aux fils de Yossef" (Divré haYamim I 5,1).
Rabbi 'Helbo reprit : "Ma question est : pourquoi est-ce Yossef (et non pas un autre fils de Yaakov) qui en a bénéficié?"
Rabbi Chmouël répondit par une parabole : "Un homme (Yossef) a élevé un orphelin (Yaakov) dans sa maison. Plus tard, cet orphelin s'enrichit et se dit : Je vais faire bénéficier mon bienfaiteur de ma richesse".
Rabbi Chmouël dit à rabbi 'Helbo : Si Réouven n'avait pas fauté, Yaakov n'aurait-il rien donné à Yossef? Ton maître rabbi Yo'hanan n'a-t-il pas dit que c'est Ra'hél qui devait donner naissance à l'aîné (de Yaakov), d'après le verset (Vayéchev 37,2) : "Voici les générations de Yaakov, Yossef", mais Léa l'a devancée par ses prières.
Cependant, en récompense de l'humilité de Ra'hel, Hachem restitua le droit d'aînesse à son fils (Yossef).
[guémara Baba Batra 123a]
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=> Le transfert du droit d'aînesse de Réouven à Yossef par Yaakov ne s'oppose-t-il pas au verset : "Il ne pourra pas traiter en aîné le fils de la femme préférée"?
-> Réouven, l'aîné de Léa, a manqué de respect à son père Yaakov en déplaçant sa couche pour marquer sa désapprobation au fait que son père avait gardé Bilha, servant de Ra'hel, après le décès de Ra'hel.
Réouven voulait, par ce geste symbolique, défendre de l'honneur de sa mère Léa. Malgré cette faute de Réouven, Yaakov avait-il la permission de transférer le droit d'aînesse de Réouven vers Yossef?
Pourtant le verset stipule : "Il ne pourra pas traiter en aîné le fils de la femme qu'il aime au détriment du fils de la femme qu'il aime moins et qui, lui, est l'aîné" (Ki Tétsé 21,16).
On peut citer 4 réponses qui justifient ce transfert par Yaakov :
1°/ Le Sforno (Ki Tétsé 21,16) explique :
L'interdit du transfert du droit d'aînesse est un cas général. Cependant, lorsque le véritable aîné ne se conduit pas convenablement, il est possible de lui retirer le droit d'aînesse au bénéfice d'un de ses frères.
2°/ Le Tour (Vayé'hi 49,3) écrit :
L'interdit de transfert des privilèges de l'aîné est absolu. Cependant, ici c'est "sur l'ordre de D." (al pi haDibour) que Yaakov a effectué ce transfert de Réouven à Yossef, exceptionnellement.
3°/ Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Nos Patriarches respectaient déjà la Torah, bien avant qu'elle soit donnée à tous les Bné Israël, parce qu'elle leur était chère. Cependant, du fait qu'elle ne leur était pas ordonnée, ils se sont permis de ne pas l'observer à la lettre dans certaines circonstances, comme par exemple le mariage de Yaakov avec 2 soeurs ou bien le transfert du droit d'aînesse de Réouven (fils de Léa sénoua : dédaignée) avec Yossef (fils de Ra'hel ahouva : aimée).
4°/ Le 'Hatam Sofer dit :
En fait, Yaakov n'a pas transgressé le verset (Ki Tétsé 21,16), car il n'a pas retiré à Réouven la part double de ses biens pour la céder à Yossef. C'est seulement dans le partage de la terre d'Israël que Yaakov va octroyer une part double Yossef, à travers ses 2 fils Ménaché et Efraïm, et une part simple à Réouven. En cela, Yaakov est en accord avec la Loi d'héritage de la Torah selon laquelle l'aîné (Réouven) n'a pas droit à la part double sur les biens (raouï), c'est-à-dire sur des biens à venir plus tard et qui ne sont pas dans le patrimoine du père à son décès. Or, la terre d'Israël conquise et partagée entre les 12 tribus d'Israël était un bien raouï car elle n'était que promise à Yaakov pour ses descendants.
Les fils de Yaakov étaient douze. Les fils de Léa ... Les fils de Ra'hél : Yossef et Binyamin ... tels sont les fils de Yaakov, qui lui étaient nés à Padan Aram. (Vayichla'h 35,23-26)
En réalité, Binyamin est né après qu'ils aient quitté Padam Aram (cf. v.35,16).
=> Comment comprendre l'affirmation de la Torah?
-> Le 'Hizkouni répond que lorsque Yossef est né à Padan Aram, Ra'hél a prié : "Que Hachem m'ajoute un autre fils" (Vayétsé 30,24).
La naissance de Binyamin a résulté de cette prière, et c'est pourquoi la Torah considère comme s'il était né à Padan Aram.
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[c'est le fait de prier pour quelque chose qui rend possible sa réalisation, son obtention.
Ainsi, Binyamin est né lorsque la prière a permis d'accorder sa venue dans ce monde, et la naissance n'a été que sa conséquence ultérieure.
Plus on prie, plus on permet aux bénédictions qui nous attendent en-Haut de descendre sur nous.]
"Il [l'ange d'Essav qui avait combattu Yaakov toute la nuit] lui dit : Laisse-moi partir car le jour se lève!
Yaakov répondit : "Je ne te laisserai pas sans que tu ne m'aies béni"." (Vayichla'h 32,27)
-> Nos Sages ('Houlin 91b) rapportent que Yaakov dit à l'ange d'Essav : "Serais-tu un bandit ou un voleur qui a peur quand arrive l'aube?"
Il lui répondit : "Je suis un ange et depuis que j'ai été créé, ce n'est que maintenant qu'est arrivé le moment où je dois chanter en l'honneur de Hachem."
-> Le 'Hafets 'Haïm rapporte ce que dit Chmouël à rav Yéhouda (guémara Erouvin 54a) : "Saisis et mange, saisis et bois, car ce monde ressemble à une maison de festins".
Le 'Hafets 'Haïm demande : "Bien évidemment, manger et boire signifient ici étudier la Torah et accomplir les mitsvot : mais que signifie "saisis"? De plus, pourquoi ce monde-ci est-il comparé à une maison de festins?"
Pour expliquer cela, il raconte la parabole suivante : un homme riche organisa un festin à l'occasion du mariage de son fils. Il annonça que celui qui voudrait se servir des mets et des délices qui y seraient offerts pourrait le faire à son gré, et que personne ne l'en empêcherait.
Toutefois, le lendemain, les restes du repas seraient présentés sur la table du riche, mais nul ne pourrait y accéder et les déguster à moins d'avoir été invité.
Le 'Hafets 'Haïm conclut que ce monde ressemble à un grand festin : celui qui veut chanter pour Hachem et Le prier est reçu à toute heure avec joie.
Mais, lorsqu'il arrivera dans le monde futur, tout comme les anges, il ne pourra pas le faire quand bon lui semble.
Là-bas, chanter devant Hachem sera une récompense donnée à l'homme selon ses mérites : c'est pourquoi ici-bas il doit "saisir" chaque occasion pour étudier et accomplir les mitsvot.
"Yaakov envoya des messagers devant lui, vers Essav son frère" (Vayichla'h 32,4)
-> Baba Salé donne l'explication suivante :
Yaakov s'est préparé également pour faire la guerre avec son frère, de telle sorte que s'il devait combattre, Yaakov craignait d'avoir éventuellement peut-être commis une faute.
Il se trouve que l'apparence de Yaakov est sculptée sur le trône de gloire d'Hachem (kissé hakavod), or les sages ont enseigné que lorsqu'Israël fait la volonté du créateur, l'apparence de Yaakov brille de lumière sur le kissé hakavod.
En revanche, lorsqu'Israël ne fait pas la volonté de son Créateur, que D. nous en préserve, l'apparence de Yaakov perd son éclat et sa lumière.
Ainsi, Yaakov voulut savoir s'il n'avait commis aucune faute et s'il avait accompli totalement la volonté de son créateur afin de ne pas avoir à craindre une éventuelle faute durant l'hypothétique affrontement.
C'est pourquoi, Yaakov envoya des anges jusqu'au trône de gloire céleste afin de vérifier comment se présentait son apparence. Était-elle pleine de lumière ou assombrie?
C'est le sens du verset : "Yaakov envoya des messagers devant lui (léfanav)", c'est-à-dire : ל-פנו = vers sa face qui est dans les mondes supérieurs.
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-> "Yaakov envoya des messagers en avant, vers Essav son frère, au pays de Séïr, dans la campagne d’Edom" (Vayichla'h 32,4)
-> Le séfer Agra déKalla demande pourquoi il est nécessaire de dire que Yaakov a envoyé les messagers "léfanav" (devant lui). Ce mot semble superflu.
Il répond que Yaakov savait qu'il allait se retrouver face à face avec le racha Essav et qu'il devrait s'incliner devant lui. Il ne voulait pas s'incliner devant un racha, tout comme Mordé'haï haTsadik ne voulait pas s'incliner devant Haman, parce qu'il est interdit de montrer de l'honneur à une personne racha.
C'est pourquoi il envoya les messagers, qui étaient en fait de vrais anges, devant lui. Les anges étaient maintenant postés entre lui et Essav. Lorsqu'il s'inclina, il pensait s'incliner devant les anges, mais Essav pensa que Yaakov s'inclinait devant lui.
Comme les intentions de Yaakov étaient bonnes, il mérita l'aide d'Hachem. Hachem lui-même passa devant lui lorsqu'il rencontra Essav et il s'avéra que Yaakov se prosterna devant Lui, et non devant Essav.
La Agra déKalla note que l'idée qu'Hachem s'est tenu devant Yaakov pour qu'il n'ait pas à s'incliner devant Esav se trouve dans le Zohar (171:2). Le verset (33,3) dit : "Il passa devant eux et s'inclina sept fois". Le Zohar dit que cela signifie que la Chékhina est passée devant Yaakov et qu'il s'est incliné devant elle.
Grâce à la mitsva du ner de 'Hanoucca, la gloire de D. se fait connaître, s'élève et Son honneur s'accroît dans le monde, les éloignés se réveillent afin de revenir à D., et on parvient à la crainte, la paix conjugale, la prière.
Les dissensions sont supprimées ainsi que la médisance et on fait venir une paix générale dans tous les mondes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 14,12]
Grâce au Hallel et au remerciement à Hachem, ainsi qu'à l'étude des lois [juives], tous ceux qui ont besoin de trouver leur vrai partenaire y parviennent effectivement.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 2,1-2-4]