Aux délices de la Torah

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Quand l’homme rencontre des épreuves [dans sa vie], il doit réfléchir et se dire que ce ne sont que ses propres actions qui lui ont amené cela, et il doit revenir à Hachem Qui prendra pitié de lui.

[Rabbénou Yona - Chaaré Techouva 2,2]

Nous devons apprendre de tous les événements de notre temps, des malheurs et des détresses de la communauté, des familles et des particuliers, que, bien que les voies divines nous soient cachées, nombre de ces malheurs sont dus à [une défaillance dans] la pureté et la sainteté.
Car préserver la pureté du regard et de la pensée est la première chose à la base de la réussite de l’homme, ainsi que la porte donnant accès à un niveau extrême de sainteté qui peut aller jusqu’à l’inspiration divine.
[rav Michel Yéhouda Lefkowitz - dans son Imré Daat (p.256)]

Hachem dit au peuple juif : "Respectez les mitsvot, car si vous les respectez, c’est comme si vous Me respectiez".

[Midrach Tan’houma - Vayigach 6]

Rabbi El'azar fils de Rabbi Yossi dit : "Tout acte de bonté ('hessed) ou de charité (tsédaka) que le peuple juif accomplit dans ce monde-ci contribue à une grande paix et crée des anges défenseurs auprès de notre Père Céleste" ...
Rabbi Yéhouda enseigne dans une "braïta" : "la tsédaka a une grande vertu : elle nous rapproche de la guéoula, car il est dit : "Ainsi parle Hachem : Observez la justice et pratiquez la tsédaka ; Mon salut est prêt de venir et Ma délivrance (guéoula) à se manifester" (Yéchayahou 56,1).
[...]
La tsédaka nous délivre de la mort, d'après le verset : "la tsédaka nous sauve de la mort" (Michlé 10,2).
[guémara Baba Batra 10a]

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=> Comment comprendre la double vertu du 'hessed et de la tsédaka : l'instauration du Shalom (paix) et la création d'Anges défenseurs?

-> Le Maharcha explique :
Quiconque prodigue des bienfaits (guémilout 'hassadim) à autrui, ou lui distribue de l'argent de tsédaka, fait preuve de miséricorde envers son prochain.
Or, selon Rabban Gamliel (guémara Shabbath 151b), Hachem sera Miséricordieux avec celui qui est miséricordieux envers les créatures, mesure pour mesure, d'après ce verset : "Il témoigne Sa miséricorde à ceux qui sont miséricordieux" (Réé 13,18).
La miséricorde Divine envers cet homme généreux, qui a pitié d'autrui, se manifestera essentiellement par un état de Shalom (paix) et par la création d'un Ange intercesseur auprès de Lui.

-> Le Torat 'Haïm écrit à ce sujet :
Selon le midrach (Béréchit rabba 8,5), au moment où Hachem s'apprêtait à créer l'homme, il consulta les serviteurs Célestes.
La Bonté ('hessed) dit : que l'homme soit créé, car il est capable d'actes de guémilout 'hassadim.
La Justice (tsédek) dit également : que l'homme soit créé, car il pratiquera la tsédaka.
Par contre, la Vérité (émet) dit que l'homme ne soit pas créé, car il pratiquera souvent le mensonge.
De même, la Paix (shalom) protesta : que l'homme ne soit pas créé, car il est porté sur les querelles et les disputes.
Que fit Hachem?
Il prit la Vérité et la jeta sur terre, d'après ce verset : "Il prit Vérité et la jeta sur terre" (Daniel 8,12).

Ainsi, lorsqu'Israël pratique le 'hessed et la tsédaka, la paix ne protestera plus, car son avis devient minoritaire après que la Vérité soit "à terre".
Mais si Israël ne pratique pas le 'hessed et la tsédaka, la paix pourra protester contre la création de l'homme, et donc il n'y aura pas de paix entre Israël et Hachem.

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=> Comment comprendre que la tsédaka rapproche l'instant de la guéoula (Délivrance)?

-> Le Maharcha explique :
Selon le principe de réciprocité, mesure pour mesure, lorsqu'Israël accomplit la mitsva de tsédaka, Hachem accomplit à son tour un acte de tsédaka envers les Bné Israël en les délivrant de l'exil.
Même si pendant l'exil, Hachem n'abandonne pas Son peuple et fait pour lui de la tsédaka discrètement, si Israël pratique la tsédaka, il sera récompensé par une tsédaka révélée lors de la guéoula.

-> Le 'Hida dit :
Selon le midrach (Dévarim rabba 5,3), alors que les sacrifices (korbanot) ont le pouvoir d'expier seulement les fautes involontaires, la tsédaka a le pouvoir d'expier aussi bien les fautes involontaires que les fautes volontaires.
C'est pourquoi, la tsédaka, qui diminue les fautes même volontaires qui bloquent l'arrivée de la guéoula a le pouvoir de rapprocher la guéoula.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Si, selon Rabbi Yéhouda, seule la tsédaka a le pouvoir de rapprocher la guéoula, pourquoi le verset cite aussi la Justice : "Observez la justice et pratiquez la tsédaka" (Yéchayahou 56,1)?
C'est pour nous enseigner que la pratique de la tsédaka n'a le pouvoir d'accélérer la manifestation de la guéoula que si l'argent distribué aux nécessiteux est obtenu avec droiture et justice par le donateur.
C'est pourquoi le verset commence par l'observation de la Justice, pour rappeler que c'est la condition d'efficacité de la tsédaka pour amener la guéoula.
[...]
Le mot tsédaka (צדקה) est formé des 4 lettres qui s'écrivent en "plein" :
- on a : צדי (tsadi [appelé aussi : tsadé, tsadik]) ;
- puis : דלת (dalet) ;
- et : קוף (kouf) ;
- et enfin : הה (hé).
Les secondes lettres respectives (dalét, lamed, vav et hé) ont une guématria totale de : 45, qui est la même guématria que celle du mot : guéoula (גאולה).
De plus les lettres finales restantes (soit : youd, tav et pé) ont une guématria totale de 490, qui est égale à celle du mot פדות (pédout - délivrance), et également à celle du mot : תמים (tamim - complet).
=> Nous avons ainsi une allusion numérique au fait que la tsédaka conduira à une délivrance complète.

-> Les mots : "Si tu prêtes de l’agent à [quelqu'un de] Mon peuple" (Michpatim 22, 24) ont la même valeur numérique que : "Je vous enverrai rapidement le machia'h fils de David".
[Imrot Téhorot]

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=> Pourquoi la tsédaka a t-elle le pouvoir de nous sauver de la mort?

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) donne les 2 justifications suivantes :
1°/ La tsédaka sauve de la mort selon le principe de réciprocité, mesure pour mesure.
En effet, la tsédaka, distribuée à un pauvre considéré comme "mort" par manque total de moyens, redonne vie à ce dernier. Réciproquement, le donateur, pour qui la mort a été prévue dans le Ciel, est digne d'être sauvé de cette mort.

2°/ La tsédaka n'est pas une chose naturelle, car distribuer une partie de ses biens à autrui sans contrepartie s'oppose à la nature humaine.
C'est pourquoi, la tsédaka ordonnée par Hachem a un caractère spirituel et a donc le pouvoir d'être plus puissante que la mort qui est un évènement naturel attaché à la matière.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La mort est qualifiée d'obscurité ('hochekh) d'après le verset : "Avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière" (Kohélet 12,2), et la vie est qualifiée de lumière (or) d'après le verset : "Car près de Toi est la source de vie ; à Ta lumière nous voyons le jour" (Téhilim 36,10).
Or, la guématria du mot : tsédaka (charité - צדקה) est de 199.
Si l'on retranche : mavét (mort - מות) de guématria : 446, à la valeur numérique de la tsédaka, on obtient : 207 (446-199), qui est la guématria du mot : or (lumière - אור).
Ainsi, il y a une allusion numérique au fait que la tsédaka repousse la mort symbolisée par l'obscurité et maintient la vie symbolisée par la lumière.

Le puits de Myriam

+ Le puits de Myriam :

-> Grâce au puits de Myriam, on identifiait les sites de campements des différentes bannières et on marquait leurs frontières.
Les puits s'arrêtait à l'endroit où devait se placer le Michkan, précisément à l'entrée du parvis, près de la tente de Moché. Ainsi, on dressait les 12 piliers du Michkan autour du puits.

Ensuite, au début du chant des Lévi'im (évoqué dans la paracha 'Houkat), l'eau de ce puits commençait à surgir de la terre et à se diviser en plusieurs ruisseaux. L'un d'eux se partageait pour couler [vers l'intérieur] en direction des 4 angles de l'enceintE du Michkan et [vers l'extérieur] en direction de l'extrémité du camp.

L'un de ces ruisseaux traversait le camp des Lévi'im dont il faisait le tour, puis il atteignait chaque famille individuellement. Les autres affluents jaillissaient en direction des tribus juives et encerclaient chacune d'elles. De la sorte, chaque tribu connaissaient les limites de son territoire.

De plus, une voie d'eau reliait une bannière à l'autre. Ainsi, chaque fois qu'une femme désirait passer d'un camp à l'autre [par exemple pour épouser une homme d'une autre tribu], elle s'y rendait en bateau.
[cela se passa en plein désert aride pendant 40 ans pour des millions de personnes!]
[Méam Loez - Bamidbar 2,25-31]

"Prends Aharon et son fils El'azar et fais-leur gravir le mont Hor. Dépouille Aharon de son costume et revêts-en son fils El'azar. Aharon rejoindra [ses ancêtres] et mourra là-bas" ('Houkat 20,25-26)

-> Le Méam Loez enseigne :
Hachem ordonna à Moché de faire monter Aharon au sommet du mont Hor, vêtu des 8 vêtements de prêtrise.
Une fois arrivés, il devait lui ôter ses vêtements dans l'ordre où ils avaient été passés.
Par exemple, la tunique portée à même la peau devait être enlevée la première et ainsi de suite.
De plus, au fur et à mesure que ses vêtements de grand prêtre (Cohen Gadol) étaient retirés, son fils El'azar devait les porter.
Ainsi, Aharon aurait la satisfaction de voir El'azar porter les habits de Cohen Gadol en tant que son successeur.

Selon nos Sages, le fait que les vêtements fussent ôtées de cette façon représentait un grand miracle.
Théoriquement, il n'était pas possible d'enlever la tunique intérieure sans commencer par ôter la ceinture qui soutenait le pectoral et l'éphod. Pourtant, c'est ce qui se produisit.
Ainsi, alors que El'azar revêtait les 8 vêtements dans l'ordre où Aharon les avait mis, il ne fut pas nécessaire de dévêtir entièrement Aharon.
[...]

Un commentateur remarque qu'Aharon n'eut pas besoin de revêtir ses habits sacerdotaux pour cette occasion car il les avait déjà mis ce jour-là pour accomplir le service sacré.
Dès qu'il termina d'offrir le sacrifice quotidien avec l'encens et d'allumer la ménora, Moché l'emmena, encore vêtu de ses vêtements sacerdotaux, aux sommets de la montagne.
Là, Moché les lui ôta et les passa à El'azar.

Pendant que Moché retirait à Aharon ses vêtements l'un après l'autre, D. l'habillait d'un vêtement spirituel venant des "habits" de la Présence Divine (chékhina).
Ainsi, il ne fut privé d'aucun des habits de prêtrise.

[Lorsque Moché apprit la mort prochaine d'Aharon,] il s'exclama : "Maître du monde! Pourquoi désires-Tu sa mort si rapidement? Est-ce à cause de Ton serment qu'il n'entrerait pas en terre d'Israël? Qu'il reste dans le territoire qui sera donné en héritage aux descendants de Gad et Réouven, hors de la terre d'Israël. Les Bné Israël entreront au pays sans lui. Il n'est pas nécessaire de causer sa mort."
D. lui répondit : "Sache que cela est impossible. La terre d'Israël dont Je fais présent aux Bné Israël est conditionnelle à la mort d'Aharon. Si tu ne veux pas qu'Aharon meure, les Bné Israël n'entreront pas en terre d'Israël".
[...]

Lorsque tous trois (Moché, Aharon, El'azar) parvinrent au sommet de la montagne [Hor], Moché commença à dévêtir Aharon.
Il lui demanda : "Aharon, mon frère, que vois-tu?"
Aharon répondit : "Je ne vois rien d'autre que les Nuées de gloire".
Moché dit : "Entre dans cette grotte, mon frère".
Lorsque Aharon y pénétra, il vit un lit préparé, auprès duquel se trouvait un candélabre à 7 branches.
Aucun tsadik ne mérita un tel privilège.

Cependant, la Torah avait déjà fait allusion à cette distinction par les mots : "Lorsque tu allumeras les lampes, les 7 lampes illumineront la ménora" (Béaaloté'ha 8,2).
Hachem faisait savoir à Aharon que pour le récompenser d'avoir accompli le commandement d'allumer la ménora dans le Michkan, 7 lampes seraient allumées à sa mort.

Moché pria Aharon de s'allonger sur le lit, d'allonger les bras et les jambes puis de fermer la bouche et les yeux. Aharon s'exécuta.
Moché demanda : "Que sens-tu?"
Aharon répondit qu'il ne pouvait pas décrire la sensation du moment de la mort mais qu'un instant plus tôt, il avait perçu un goût indescriptible. C'est alors que la Présence Divine emporta l'âme d'Aharon par un baiser, et la colonne de nuée le couvrit.

Après que Moché et El'azar aient embrassé Aharon, D. leur ordonna de quitter la grotte. Lorsqu'ils furent sortis, l'entrée de la grotte se referma.
Après avoir vu la mort d'Aharon, Moché pria : "Puisse-t-il être Ta volonté que ma mort soit semblable à la sienne!"
Lorsque vint le moment où Moché devait quitter ce monde, D. lui dit : "Meurs sur la montagne que tu as gravis et sois réuni à ton peuple, comme ton frère Aharon mourut sur le mont Hor et fut réuni à son peuple" (Haazinou 32,50).
D. annonça à Moché que comme il l'avait demandé, sa mort serait identique à celle d'Aharon.

Après la fermeture définitive de la grotte, Moché descendit de la montagne avec El'azar, pratiqua une déchirure sur son vêtement et se lamenta : "Malheur! Oh! Aharon, mon frère! Toi qui portes toutes les prières des Bné Israël en ce jour où par ta mort tu fais expiation pour eux! Malheur! Ce protecteur d'Israël n'est plus!"

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"Moché fit comme D. le lui avait ordonné. [Tous trois] gravirent le mont Hor en présence de toute la communauté. Moché dépouilla Aharon de son costume et en revêtit son fils El'azar.
Aharon mourut là, au sommet de la montagne.
Moché et El'azar descendirent de la montagne. Le peuple se rendit compte qu'Aharon était mort. Toute la famille d'Israël pleura Aharon pendant 30 jours" ('Houkat 20,27-29)

-> Le Méam Loez commente :
Lorsque les Bné Israël virent que seuls 2 des 3 hommes qui avaient gravi la montagne revenaient, ils émirent 3 opinions.
Un groupe affirmait que Moché avait tué son frère pour s'approprier la prêtrise, le 2e qu'El'azar avait assassiné son père pour prendre sa place, et le 3e que le moment de la mort d'Aharon était venu.
Ils interrogèrent Moché et El'azar à leur retour et ceux-ci leur répondirent qu'Aharon était mort.
Ils leur demandèrent comment cela était possible alors qu'après la révolte de Kora'h, Aharon avaient vaincu l'Ange de la mort et arrêté l'épidémie. Ils s'exclamèrent : "Comment l'Ange de la mort avait-il pu abattre Aharon alors qu'il s'était interposé entre les morts et les vivants et avait mis fin à l'épidémie" (Kora'h 17,13).

Les Bné Israël menacèrent donc de lapider Moché et El'azar s'ils ne leur rendaient pas Aharon.
Consterné, peiné et perplexe, Moché implora D. et sa prière fut acceptée.
Hachem ordonna aux anges de sortir le corps d'Aharon et de l'exhiber en l'air afin que les Bné Israël le voient et cessent d'accuser Moché et El'azar.

Les anges exécutèrent l'ordre de D. : le lit portant le corps d'Aharon fut suspendu en l'air. Hachem passa devant et fit son éloge funèbre : "La Torah de vérité était dans sa bouche et on ne trouvait pas d'iniquité sur ses lèvres. Il marchait avec Moi en paix et avec intégrité, et il détourna de nombreuses personnes de la faute" (Mala'hi 2,6).
[...]

Lorsque les Bné Israël entendirent l'éloge funèbre de D. et les anges, ils se mirent eux aussi à prononcer l'éloge d'Aharon, jeunes et vieux, hommes et femmes.
Une période de deuil profond s'ensuivit ; elle dura 30 jours.

Le deuil général qui s'ensuivit ne fut jamais égalé.
Lorsque Myriam était morte, seuls Moché et Aharon prirent le deuil. Moché lui-même ne fut pas pleuré par tous les Bné Israël car beaucoup d'entre eux avaient des griefs contre lui à cause des fréquents reproches qu'il leur avait adressés.
Par contre, tout le monde aimait Aharon. Ses paroles étaient toujours aimables et conciliantes. Même lorsqu'un homme péchait, il ne l'accusait jamais brutalement d'être un fauteur. Il s'adressait à lui avec respect et lui disait : "Mon fils, je t'en prie, n'agis plus comme cela car c'est contraire à la volonté de D."
Chaque fois qu'il voyait un homme se disputer avec son épouse, il ne les quittait pas avant d'avoir rétabli la paix entre eux. Pas un seul Bné Israël ne l'aimait pas.

La leçon du rocher : rien de mal ne peut sortir d’une mitsva

+ La leçon du rocher : rien de mal ne peut sortir d'une mitsva :

-> Dans la paracha 'Houkat, le peuple d'Israël a soif. Hachem recommande à Moché de parler à un rocher après quoi il en sortira de l'eau. Moché frappe le rocher au lieu de lui parler. Certes l'eau sort, mais Hachem punit Moché pour ne pas avoir respecté l'ordre de parler.
Hachem lui dit : "Parce que vous (Moché et Aharon) n'avez pas eu confiance en Moi pour Me sanctifier aux yeux des enfants d'Israël, c'est pourquoi vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans la terre que Je leur donne" ('Houkat 8,12).

=> C'est étonnant : à priori Moché a certes désobéi et n'a pas respecté l'ordre de parler, mais où y a-t-il eu un manque de confiance en Hachem? Quel est le lien entre la confiance et la sanctification du Nom Divin ?
Quelle était exactement la faute? Et pourquoi Moché n'a-t-il pas parlé au rocher et l'a-t-il frappé?

Pour expliquer tout cela, rapportons un midrach qui dit qu'Hachem a spécifié un certain rocher devant lequel il devait parler. Ce devait être ce rocher et non un autre.
De plus, toute la raison pour laquelle Hachem réalise des miracles, c'est pour que l'on reconnaisse Sa Grandeur et Sa Toute-Puissance de sorte que Son Nom soit sanctifié.
Le midrach ajoute que les juifs ont commencé à dire : "Moché connaît le secret de ce rocher-là. S'il souhaite nous montrer un vrai miracle, qu'il sorte de l'eau de cet autre rocher!"
Moché se trouva alors dans un véritable dilemme. S'il suit le peuple et qu'il parle à un autre rocher qui sortira de l'eau, certes cela conviendrait au peuple et le miracle sera accepté par tous. Le Nom Divin pourra donc être sanctifié. Seulement, d'un autre côté, par cela il contreviendrait à la Parole Divine qui lui a spécifié un certain rocher explicitement.
Et s'il parle au rocher désigné par Hachem, il respecterait ainsi l'ordre reçu, mais il en ressortirait une certaine profanation du Grand Nom, car le miracle ne sera pas accepté.
=> Moché se trouvait donc dans un doute énorme. Il ne savait pas vraiment quoi faire, quel chemin choisir. Il voulait bien-sûr obéir à l'Ordre d'Hachem. Mais il craignait que la glorification du Nom Divin, qui est l'objectif de tout miracle, ne soit pas obtenu. Le peuple risquait de dire qu'il n'y a là aucun miracle et que Moché connaissait simplement le secret de ce rocher.
Ainsi, Moché cherchait éperdument à trouver une solution pour que le Nom d'Hachem soit malgré tout sanctifié.
[de plus selon le midrach, il y avait un miracle et chaque Bné Israël avait une vision identique en étant au 1er rang du rocher. Moché le savait et son choix avait donc un impact important sur chaque juif!]

Et finalement, la volonté de Moché de révéler le miracle et de grandir le Nom du Créateur prit le dessus. Il se mit à parler au rocher désigné par le peuple, estimant qu'en s'écartant légèrement de l'ordre d'Hachem, cela révélerait encore plus Sa Grandeur, en faisant taire les fausses rumeurs du peuple.
De ce fait, Moché s'approcha du rocher choisi par le peuple et commença par lui parler. Mais alors, l'eau ne sortit pas, car finalement ce n'était pas le bon rocher. Voyant que sa parole n'aboutissait pas, il en vint à frapper le rocher à 2 reprises et finalement, malgré tout, l'eau finit par sortir.
Mais d'après tout cela, Moché avait de pures intentions. Il ne souhaitait que sanctifier le Nom Divin. Ce qu'il craignait le plus, c'est que le peuple ne reconnaisse pas le miracle.
=> De ce fait, pourquoi fut-il puni? Où était l'erreur? Fallait-il qu'il s'adresse au ''bon'' rocher au prix de sacrifier la valeur du miracle et ses conséquences?

La solution à ce problème se trouve dans un midrach qui dit que quand l'eau sortit du rocher que Moché a frappé, alors tous les rochers du désert se fendirent et sortirent de l'eau. Il est même rapporté que les petites pierres aussi donnèrent de l'eau.
Il ressort de cela que malgré toute sa bonne volonté, le calcul de Moché était erroné. Car même si Moché avait suivi scrupuleusement l'ordre Divin et qu'il avait parlé au ''bon'' rocher, alors là aussi le Nom Divin aurait été sanctifié comme il le fallait. Car tout le peuple aurait constaté que tous les rochers sortirent de l'eau, et parmi eux, le rocher qu'ils souhaitaient aussi en aurait fait parti.
Dès lors, même en suivant l'ordre reçu, le Nom Divin aurait été sanctifié, et le calcul de Moché contenait donc une erreur. Car, en ''désobéissant'', même s'il cherchait à bien faire, malgré tout cela a entraîné encore moins de Gloire pour Hachem, puisque le miracle a été finalement diminué dans le sens où Moché fut contraint de frapper le rocher, et ce à 2 reprises.
Alors que s'il avait suivi l'ordre, l'eau serait sorti par sa simple parole, et même de tous les rochers du désert!

Mais on peut néanmoins s'interroger. Moché voulait bien faire, et comment pouvait-il à l'avance savoir que tous les rochers allaient sortir de l'eau et que le miracle finirait par être reconnu.
Au stade où Moché se trouvait, dans le présent, Moché ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer, comment comprendre qu'il fut puni pour ne pas avoir considéré un élément du futur qu'il ignorait à l'avance?
=> C'est précisément pour cette raison que dans la réprimande qu'Hachem lui fit, Il lui reprocha le manque de confiance, et pas d'avoir désobéi. Car puisqu'il reçut un Ordre explicite d'Hachem, il aurait dû croire et avoir confiance, que d'une mitsva et du respect d'un Commandement Divin, rien de mal ne peut sortir.
Et même au contraire, il ne peut en sortir qu'une sanctification du Nom Divin.
Et puisque Moché ne désirait que sanctifier le Saint Nom, il aurait dû reconnaître qu'aucune profanation ne pourrait sortir du respect d'une mitsva. Cela est absolument impossible
C'est plutôt en déviant de l'ordre reçu, même avec de bonnes intentions, que l'on diminue Sa Gloire. C'est cela la confiance qui lui manquait. Il devait avoir confiance que, même si la logique prouvait le contraire, malgré tout la réalité est qu'en respectant l'ordre d'Hachem il y aura forcément une sanctification du Nom.
C'est pourquoi, Hachem lui dit : "Vous n'avez pas eu confiance en Moi pour Me sanctifier" = C'est à dire que même si toute son intention n'était que de ''Me sanctifier'', l'erreur était de ne pas avoir assez ''eu confiance'' que d'un Ordre d'Hachem sortira forcément une sanctification du Nom Divin.

Et même si toutes les considérations logiques allaient dans le sens contraire, prônant que c'est en s'écartant un peu de l'ordre que l'on glorifiera encore plus le Nom d'Hachem, malgré tout la confiance commence là où la logique s'arrête.
Et Moché aurait dû s'armer de cette confiance simple que rien de mal ne peut sortir d'une mitsva. Bien plus, l'essentiel de la sanctification du Nom d'Hachem ne peut venir que de par l'accomplissement des mitsvot, et de rien d'autre.
Il en ressort que l'homme ne doit pas s'écarter des moindres détails dans la pratique des mitsvot, et ce, peu importe le calcul que l'on
peut avoir. Car c'est le seul chemin pour réussir.
Mais pour y arriver, il faut renforcer sa foi et sa confiance dans ce grand principe qu'aucun mal ne peut venir de l'accomplissement des Mitsvot.
[Basé sur le Madrégat Haadam]

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=> évidemment qu'il nous est inconcevable de penser juger les actions de Moché, qui sont très au-delà de notre perception, mais nous apprenons de là l'importance de se renforcer dans l'idée qu'en réalisant la volonté d'Hachem nous ne perdons jamais, au contraire.
Nous devons accomplir les mitsvot avec beaucoup de joie et de fierté, car elles ne font qu'apporter énormément de positivités!

"Aharon sera rassemblé à ses peuples" ('Houkat 20,24)

-> Le Alcheikh haKadoch dit qu'il convient de remarquer la signification de l’expression : "être rassemblé à ses peuples".
De quels peuples s’agit-il?

C’est indiscutablement ce que dit le Zohar à propos de Rabbi Its'hak.
Quand le temps est venu de quitter ce monde, nos Sages ont enseigné qu’il se produit un éveil en haut et que tous les proches de la personne, sa famille et son entourage, viennent l’accueillir.
Quand quelqu’un n’a pas de faute susceptible de le retarder pour arriver là où il doit aller, il les suit immédiatement, et ils se réjouissent avec lui devant D.

C’est à ce propos qu’il est dit "être rassemblé à ses peuples" = on est rassemblé à ceux qui viennent vous accueillir, et qui s’appellent vos "peuples", à cause de la relation de proximité qu’ils ont avec vous.

"Notre âme est excédée de ce pain léger" ('Houkat 21,5)

Comment comprendre ces paroles négatives dites par les Bné Israël sur la manne? Surtout qu'ils se sont exprimés ainsi après 40 ans [dans le désert nourris de cette façon sublime].

En fait, la manne était une nourriture hautement spirituelle. Elle convenait parfaitement à des personnes très élevées comme la génération de la sortie d'Egypte (dor déa), qui ont reçu la Torah, et qui étaient tous des prophètes.
Mais à présent, nous sommes face à la nouvelle génération, moins élevée, qui est destinée à entrer en Terre Sainte et se confronter avec la matérialité et la nature. Cette génération ne se sentait pas au niveau de consommer cette manne. C'est pourquoi, ils la critiquèrent.
[selon Abarbanel, ils disaient que la manne est un aliment spirituel qui convient à la vie spirituelle dans le désert, mais elle ne pourra assumer leurs besoins pour les durs travaux agricoles qu'ils devront dorénavant accomplir une fois en Israël.]

Mais malgré tout, Hachem leur donna à eux aussi cette manne. Car, s'ils avaient su accepter leur situation avec joie, sans se plaindre, alors la difficulté aurait été dépassée.
Parfois, face à une épreuve, l'homme se plaint, pensant ne pas pouvoir la surmonter. Mais, c'est en acceptant malgré tout la décision Divine avec joie, que la dureté s’adoucit, et alors on trouve en soi les forces de la surmonter.
['Hidouché haRim]

[on apprend une leçon fondamentale : lorsque nous traversons des moments difficiles, nous devons accepter avec joie et sans se plaindre (certes je ne comprends pas mais cela vient d'Hachem pour mon bien ultime!).
Grâce à une telle attitude (bita'hon), qui va à l'encontre de la naturalité, nous avons le mérite qui donne la possibilité à Hachem de nous adoucir notre vie et nous combler de bénédictions.
Ainsi, une difficulté devient une source énorme de bienfaits lorsque nous surmontons notre instinct et que nous proclamons que c'est notre papa Hachem qui est aux manœuvres derrière.]

"Le Cananéen, roi de Arad, habitant du Sud, entendit qu'Israël était venu par le chemin des explorateurs (déré'h aatarim), et il fit la guerre contre Israël" ('Houkat 21,1)

-> Rachi commente :
Il entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu ..., comme indiqué dans la guémara (Roch hachana 3a). Et Amalek a toujours été la cravache servant à punir Israël, prête à sévir à tout moment.
[...]
L'assaillant était bien Amalek, mais il voulait empêcher le peuple juif de le désigner par son véritable nom dans leurs prières adressées à D. pour solliciter Son aide.
Ainsi, pour les tromper, Amalek a ordonné à ses troupes de parler la langue cananéenne tout en gardant leurs habits traditionnels.
Désemparés à la vue d'un ennemi habillé comme Amalek mais parlant la langue de Canaan, les juifs ont simplement imploré D. de les soutenir contre "ce peuple" (v.21,2), et ils l'ont vaincu.

-> On a vu, selon Rachi, que Amalek est comme rodant en permanence autour du peuple juif attendant que ce dernier faiblisse spirituellement pour avoir le droit de l'attaquer.
Cependant lors de notre épisode, la Torah ne nous indique pas qu'il y a eu une telle faiblesse.
=> Pourquoi Amalek nous a-t-il attaqué?

Rachi explique le peuple juif était en train de marcher sur le chemin "emprunté par les explorateurs".
Rav 'Haim Yaakov Goldvicht (Achoufat maara'hot) enseigne que d'après nos Sages, celui qui se trouve à un endroit où se sont trouvés des réchaïm auparavant, sera influencé négativement par l’impact négatif qu'ils auront laissé dans ce lieu.
De sorte, quand les juifs ont emprunté le chemin des explorateurs, il est sûr qu’ils ont été touchés par leur impact négatif et ont été fragilisés spirituellement.
C'est ainsi que Amalek est venu les combattre, suite à cette affaiblissement.