Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L’importance de se préparer à Shabbath

+ L'importance de se préparer à Shabbath :

-> "La gloire d'Hachem résida sur le mont Sinaï, et la nuée le recouvrit durant une période de 6 jours. Il appela Moché le 7e jour au milieu de la nuée" (Michpatim 24,16)

-> Rachi commente : cela nous enseigne qu'avant d'entrer dans l'enceinte de la majesté Divine, on doit s'isoler 6 jours pour se préparer.
[c'est seulement le 7e jour qu'Hachem a convoqué Moché en haut de la montagne pour lui enseigner la Torah]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute : de la même manière, nous avons besoin de 6 jours de préparation avant de pouvoir entrer dans le domaine d'Hachem : le jour du Shabbath.
Et la façon dont nous nous y préparons pendant ces 6 jours va affecter directement la qualité et les effets de ce jour.

<--->

[on doit s'imaginer toute la semaine comme observant au loin la Nuée de D., et qu'à Shabbath, Hachem nous convoque tout prêt de Lui! ]

<--->

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Si'hot Elloul) enseigne que le besoin de se préparer est inclus dans la nature du monde.
De même qu'on est affamé si l'on ne mange pas, que l'on est rassasié après avoir mangé, de même un prophète sans préparation ne peut pas accéder à la prophétie, ... De même aucune sainteté (kédoucha) ou progression spirituelle ne peut être atteinte sans au préalable s'y préparer.

Dans ses mots, le rav Lévovitz écrit : "Tout le travail d'une personne est d'être préparé. Car par le biais de la préparation selon ses capacités, on amène sur soi l'esprit de la Présence Divine, d'En-Haut."

[concernant le Shabbath, on doit s'y préparer spirituellement (ex: internaliser le message lié à l'importance de ce jour, préparer des divré Torah), et également matériellement (ex: préparer la nourriture et la maison).
Ainsi, le simple fait de faire à manger et de nettoyer pour Shabbath a une valeur immense, puisque par cela on amène sur nous la sainteté.]

<--->

-> Il est écrit dans le Méam Loez (Bo 12,7) :
Un jour de Hachem représente 1 000 ans (Téhilim 90,4).
Hachem créa le monde en 6 jours, un jour pour chacun des 6000 ans que le monde est destiné à durer (au maximum).
Le 7e jour, le Shabbath correspond donc au dernier Shabbath qui sera l'ère messianique.

-> Le rav Yé'hezkel Sarna rapporte que de même que ce monde est un vestibule menant à la salle de banquet (le monde à Venir), de même les 6 jours de la semaine sont le "vestibule" menant au Shabbath, qui ressemble à la salle de banquet/fête.
[ il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

Ainsi, de même que nous sommes invités à se préparer dans ce monde afin de pouvoir récolter les bénéfices dans le monde à venir, de même nous devons nous préparer pendant la semaine afin de pouvoir récolter les énormes bénéfices spirituels du Shabbath.
Le plus nous nous donnons de la peine pour s'y préparer, le plus de profits nous en récolterons.
Le rav Sarna dit que c'est pour cette raison que nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent : "Celui qui se prépare la veille de Shabbath, mangera à Shabbath".

<--->

- Les Pirké Avot sont introduits par : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" (= tout Israël a une part dans le monde à venir).
ok, certes nous avons tous droit à une part éternelle dans le monde à venir, mais la tête qu'elle va avoir dépend de nos efforts dans ce monde.
- Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer à quel point nous nous investissons durement pour avoir des moyens dans ce monde temporaire, mais que faisons-nous pour avoir des moyens dans l'éternité de notre monde à venir.
- "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b). Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

=> Chaque semaine, il y a Shabbath (qui est un avant-goût du monde à venir), et cela doit nous sensibiliser à l'importance d'investir des efforts pour préparer notre monde à venir dans lequel nous résiderons pour l'éternité.
[dans le tourbillon du train-train de notre vie, n'oublions pas que ce monde actuel est un moyen à disposition de l'essentiel : bâtir notre monde éternel.]
Hachem ne nous demande pas l'impossible, juste d'agir en toute honnêteté du mieux que nous pouvons.
En ce sens, chaque Shabbath doit être comme un rappel, un électrochoc, face à cette nécessité plus que vitale de vouloir kiffer (oneg) au maximum notre vie éternelle.
[d'ailleurs, selon nos Sages ce sera un moment qui n'est que Shabbath (koulo Shabbath)!]

<--->

b'h, également sur l'importance de se préparer à Shabbath :
- https://todahm.com/2016/12/26/la-preparation-du-shabbath
- https://todahm.com/2016/08/22/notre-shabbath-depend-de-sa-preparation
- https://todahm.com/2016/12/26/5013-2

Si l'on a conscience que tout vient d'Hachem, on peut voir des prodiges.
[Beit Aharon]

<--->

-> Plus l'homme place son bita'hon en Hachem et sollicite Son aide, plus il peut être sûr d'être délivré.
[rav Yaakov Israël Pozen - Hinéni béYadékha]

<--->

-> "Heureux qui a pour appui le D. de Yaakov, et met son espoir (sivro - שִׂבְרוֹ) en Hachem" (Téhilim 146,5)
Le Zohar haKadoch (Chémot 198,1) rapporte à ce propos : "Ne lis pas "sivro" (lettre shin, avec le point à gauche), mais "chivro" (lettre shin, avec le point à droite), qui signifie : brisure.
Si l'homme a le cœur brisé, qu'il lui semble que c'est la fin, qu'il n'y a plus d'espoir, et qu'il parvient tout de même, avec ses dernières forces, à s'en remettre à Hachem, Hachem le sauve.

-> Le roi David continue ce Téhilim et dit : "Il a fait le Ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent ; Il garde la vérité à jamais".
=> Que signifie : "Il garde la vérité à jamais"? Et quel rapport y a-t-il entre ce passage et le début du verset?

Le Radak explique : puisqu'Hachem a "créé le ciel", Il peut, à tout moment, changer l'ordre du monde et faire des miracles.
Tout est entre Ses mains et c'est Lui qui était, est et sera à la source de tout.

<--->

-> "Lorsque je dis : "Mon pied va chanceler", Ta grâce, Hachem, vient me soutenir" (Téhilim 94,18)

=> Pourquoi l'homme doit-il dire "Mon pied va chanceler" pour que Hachem intervienne?
N'aurait-on pas pu dire : "SI mon pied chancèle, Ta grâce, Hachem, vient le soutenir"?

Le Noam Eliézer explique :
Le "pied" dont parle le verset représente les stratagèmes que l'homme utilise pour venir à bout de son problème.
Si je dis : "Mon pied va chanceler", si j'arrive à un degré spirituel où je désespère des solutions habituelles, et je suis persuadé de ne pouvoir compter que sur Hachem, alors Sa grâce vient me soutenir.

<--->

-> Le rabbi de Berditchev explique l'expression que nous disons : "yéchouat Hachem ké'éref ayin" (la délivrance d'Hachem vient en un clin d'œil).
Le clin d'œil, c'est en réalité la fermeture des yeux.
Lorsque l'homme ferme les yeux, c'est-à-dire qu'il ne voit plus de solution logique à sa détresse, c'est alors qu'Hachem l'aide!

Lorsque l'ange annonce à Sarah qu'elle aura un enfant, elle s'exclame : "Flétrie par l'âge, ce bonheur me serait réservé". C'est le signe pour le peuple d'Israël, que même lorsque tout espoir est perdu, Hachem est là pour le délivrer.

[quand nous fermons les yeux à toutes les autres solutions qui peuvent exister, que tout apparaît à nos yeux comme noir/obscur, comme ne pouvant aucunement nous aider, c'est alors que nous pouvons mettre 100% de nos espérances en notre papa Hachem.
A nos yeux, il y a vraiment 0% de chance qu'autre chose puisse nous aider. (que papa Hachem!)

D'une certaine façon, c'est le message du Shéma Israël où l'on proclame l'Unicité de D.
(on ferme les yeux à tout ce qui nous entoure (les couvrant d'obscurité par notre main dessus), pour mieux s'ouvrir uniquement à Hachem (notre seule lueur d'espoir!).
C'est vivre le fait lorsque : "Hachem est ma lumière et mon salut : [alors] de qui aurais-je peur?" - Hachem ori véyich'i mimi ira - Téhilim 27,1))]

<--->

-> A Souccot, dans les Hochaanot, nous disons : "Sauve-nous, Hachem qui délivre, sauve-nous s'il Te plaît, personne d'autre ne peut nous délivrer!"
=> Quand méritons-nous la délivrance (à un niveau personnel et collective) d'Hachem?
Lorsque nous savons qu'hormis Lui, nous n'avons aucune autre issue, et que nous sommes donc prêts à placer notre confiance uniquement en Lui.

[sauve nous de par le fait que pour nous : "personne d'autre ne peut nous délivrer!"]

-> Le terme : "yéouch" (désespoir - יאוש) a une valeur numérique de : 317.
Le mot : Eliézer (אליעזר), qui est la combinaison de : "kEli" (mon D. - אלי) et "ézer" (mon aide - עזר), a une guématria de : 318, ce qui est un de plus que le désespoir.
=> Lorsque l’on est dans un état où l’on arrive à désespérer de la vie, il faut s’élever d’un = c'est-à-dire ajouter en face de nous Un, se rattacher de l’Unique (notre papa Hachem).
En effet, tant que l'on est persuadé que : "D. est mon aide!" (Eliézer), qu’à chaque instant Il nous chouchoute et qu’Il ne nous abandonnera jamais, alors il n’y a pas de raison de désespérer de notre vie.
[d'après rabbi Na'hman de Breslev ; rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

<--->

-> Pourquoi Datan et Aviram sont-ils restés en vie et ne sont-ils pas morts pendant la plaie de l'obscurité comme les autres réchaïm du peuple?

Le Roch répond que même s'ils étaient des réchaïm, ils ont mérité de vivre la sortie d'Egypte car ils n'ont jamais désespéré de la délivrance.
[même pour des réchaïm comme eux, leur confiance en Hachem a eu le pouvoir de les sauver. Alors à plus forte raison pour nous! ]

-> Les Bné Israël étaient tombés dans les 49 seuils d'impureté, même ceux qui sont sortis d'Egypte.
Les réchaïm d'Israël, morts durant la plaie de l'obscurité, ne sont pas descendus au 50e seuil.
Alors en quoi étaient-ils différents de leurs frères qui ont mérité de sortir d'Egypte?

La différence entre eux était la volonté d'être délivré et l'espoir en Hachem.
Ceux qui ont désespéré et n'attendaient plus la délivrance n'ont pas mérité de sortir d'Egypte et sont morts avant.
A contrario, les juifs, qui se sont renforcés en émouna et ont continué à espérer qu'Hachem allait les délivrer, ont mérité la sortie d'Egypte et le don de la Torah.
[d'après le Chem miChmouël]

=> Lorsqu'un juif sait que tout vient d'Hachem, et qu'Hachem se trouve avec lui dans toute situation, il ne baisse jamais les bras. Il espère toujours qu'Hachem l'aidera.

[même pour un juif qui a fait les pires choses, simplement par le fait d'avoir un bita'hon solide, cela lui permettra d'être sauvé par Hachem.]

<--->

-> Quand l'homme arrive à la conclusion qu'il n'a plus aucune solution et que seul Hachem peut l'aider, alors vient la délivrance (individuelle et/ou collective).
[Rabbi de Rouzhin]

-> Nous disons : "bit'hou b'Hachem adé ad" (Ayez confiance en Hachem à jamais - Yéchayahou 26,4), c'est-à-dire jusqu'au dernier moment véritablement, car même alors, la délivrance peut arriver.
[rabbi Yaakov Yossef d'Ostraa]

-> De même nos Sages nous affirment : "Même si une épée tranchante est posée en travers de sa gorge, il ne doit pas se retenir de prier" [car Hachem a toujours un moyen pour nous sauver!]
[guémara Béra’hot 10a]

-> Le monde t'appartient-il pour que tu puisses en désespérer? En es-tu propriétaire?
Le monde appartient à Hachem, et nous, êtres humains, ne pouvons pas être désespérés.
Tu dois prier et Hachem t'aidera!
['Hazon Ich - au rav Galinski]

Shabbath a le pouvoir de guérir

+ Shabbath a le pouvoir de guérir :

-> La guémara (Shabbath 12b) dit : "Shabbath hi miliz'hok ouréfoua kérova lavo" = lorsqu'on rend visite à un malade à Shabbath, on doit lui dire : "à Shabbath lorsque l'on n'a pas le droit de crier, la guérison est proche à venir".
Dans le texte de cette guémara, Rabbi Yossé continue ces mots par : "[à Shabbath] Sa compassion est abondante et repose toi en paix" (véra'hamav méroubin, véchivtou béshalom).

-> Nos Sages expliquent que durant la semaine nous avons besoin de prier pour soulager la douleur et la souffrance, cependant à Shabbath, le mérite du Shabbath va apporter une aide sans qu'on ait besoin de prier pour cela.

-> Le Séfer Ahavat Shalom (Ki Tissa) explique que simplement le fait de mentionner le mot : "Shabbath" amène de la guérison.
C'est pour cela que ceux qui rendent visitent à un malade commencent par : "Shabbath hi ..." (c'est Shabbath!).

-> Le Sidouro chel Shababth (drouch 8) ajoute que שבת est l'acronyme de : "Shabbath bo tit'rapé (שבת בו תתרפא), véShabbath bo tochi'a" (שבת בו תושיע) = par Shabbath nous serons guéris, par Shabbath nous serons sauvés.

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne également que Shabbath n'est pas un moment pour prier pour les malades (sauf pour quelqu'un de sérieusement malade), car le mérite d'honorer le Shabbath nous amène une bonne santé et guérit nos maux.

[la phrase : "garde le Shabbath et il te gardera", prend tout son sens. Plus on l'honore, plus on se réjouit en ce jour, plus il a de pouvoir de nous bénir! (Shabbath : c'est la source des bénédictions - mékor habéra'ha)]

-> Se basant sur la suite de cette enseignement du 'Hafets 'Haïm, le rav David Sutton dit que plus on a confiance dans les paroles de nos Sages, plus on mérite qu'elles s'appliquent.
En ce sens, si l'on a des doutes, que l'on est septiques sur le fait qu'honorer le Shabbath peut nous guérir, alors effectivement on ne bénéficiera pas totalement de sa protection.

[le 'Hafets 'Haïm dit que d'une certaine façon si tu n'as pas pleinement confiance dans les paroles de nos Sages sur le pouvoir de guérison du Shabbath, alors effectivement mets ta confiance dans les médecins. (le problème alors c'est qu'au lieu de s'élever au-dessus de la nature [Hachem peut tout!], on ne sera guérit que dans le cadre de la nature). ]

<--->

-> "Il paiera seulement pour son chômage et pourvoira à la guérison" (Michpatim 21,19)

Le rav Shayalé Kerestirer interprète ainsi ce verset :
- "rak chivto yiten" (רַק שִׁבְתּוֹ יִתֵּן) = le mot "chivto" contient les lettres : שבת (Shabbath) => ainsi, si on donne de l'argent pour permettre à quelqu'un de faire Shabbath ;
- "vérapo yérapé" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא) = alors on méritera la guérison.

=> Par le fait d'aider autrui à honorer convenablement le Shabbath, on acquiert du mérite pouvant permettre de guérir de maladies.
[rapporté par le rav Paysach Krohn]

Celui qui raconte du lachon ara, des plaies viennent à lui (guémara Arakhin 15b)
[Il devient lépreux]

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique que la raison est qu'en général l'homme dit du lachon ara sur son ami parce qu'il pense que l'autre l'a blessé, a médit sur lui, ou lui a causé du tort.
En répandant sur lui du lachon ara, et en divulguant ses faiblesses, il se blanchit et en sort vainqueur.

On dit à cet homme : "Regarde donc les plaies ... Généralement, lorsqu'elles apparaissent sur la peau, l'homme a tendance à se gratter. Il pense qu'ainsi, elles cesseront de le démanger. Mais en vérité, c'est le contraire. Plus il gratte, plus son état empire.

De là, on tire une leçon : si l'on parle en mal de son ami, on n'en tire aucun bénéfice. Au contraire, ces mauvaises paroles ont des conséquences néfastes, car elles mènent à la discorde et la haine."

<--->

-> A propos du lépreux, il est dit : "il rasera tous ses poils" (Métsora 14,8). Pourquoi cela?

Le Ben Ich 'Haï explique que lorsqu'on observe les cheveux, on a l'impression qu'une centaine d'entre eux poussent à partir du même endroit, l'un sur l'autre, mais lorsqu'on les rase, on voit clairement que chaque cheveu a sa racine bien distincte, comme le disent nos Sages (guémara Baba Batra 16a) : "J'ai créé une multitude de cheveux dans l'homme, et J'ai prévu une racine pour chacun, de sorte qu'il n'y a pas 2 cheveux qui se nourrissent du même emplacement, ce qui risquerait d'être néfaste pour les yeux (provoquant la cécité d'une personne)".

Ainsi, on dit au lépreux, puni pour avoir du lachon ara : "Tu penses que ton ami t'a fait du tort, qu'il a pris de tes biens, qu'il t'a dérangé? Regarde donc la racine des cheveux et tu comprendras que de la même façon que chaque cheveu a sa racine, aucun homme ne peut empiéter sur ce qui appartient à l'autre".

=> Chacun reçoit du Ciel ce qui lui revient, avec une précision extraordinaire, et personne ne peut prendre ce qui est prévu pour son prochain.

[si une personne s'armait de bon sens, il comprendrait que : "Personne ne peut toucher, ne fut-ce d’un millimètre, à ce qui est destiné [du Ciel] à son prochain" (guémara Yoma 38b), et que personne ne peut lui faire concurrence, et il cesserait sur le champ de médire de son prochain.
Les poils donnent l'impression en reposant les uns sur les autres, de se disputer leur place. Néanmoins, lorsqu'on les rase, il s'avère que chaque poil s'alimente d'une racine différente sur le crâne de l'homme.
De même, Hachem peut donner l'infini de bénédictions à chaque personne, faisant que ce que l'autre a ne l'est nullement à mon détriment.]

<--->

"Celui qui prononce du lachon ara, c'est comme s'il reniait D."
[guémara Arakhin 15b - Rabbi Yo'hanan au nom de Rabbi Yossi Ben Zimra ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela signifie que la racine de cette faute est un manque de émouna. En effet, une personne profère du lachon ara (paroles médisantes) sur son prochain seulement parce qu'elle s'imagine que ce dernier lui a causé un dommage, lui a porté préjudice, l'a fait trébucher, lui a fait un affront ou a réussi dans ses entreprises à son détriment, ou à cause d'autres accusations à son égard.
Mais si elle était convaincue que personne au monde n'est en mesure de lui causer le moindre dommage ni la moindre perte, car son sort ne dépend que d'Hachem, elle ne parlerait en mal de personne et cesserait de ressasser jour et nuit des paroles telles que : 'que m'a fait un tel' ou 'qu'a-t-il dit à mon sujet’!
[...]

Ainsi, à quoi lui sert-il de se plaindre de son prochain?
Ce n'est, en effet, pas lui qui lui a causé une perte ou un quelconque préjudice.
Grâce à cette réflexion, on parviendra à se purifier entièrement de la faute de la médisance.
Car tel est le fondement d'une émouna pure : à chaque créature est octroyée par le Ciel, sa subsistance et tout ce dont elle a besoin. Chacun possède une source particulière dont il tire sa vitalité.
Aussi, pourquoi devrait-il s’évertuer à courir jour et nuit pour acquérir sa subsistance puisque de toute façon, elle lui a déjà été préparée? Quoi qu'il fasse, ses efforts ne lui rajouteront rien. Alors, à quoi bon se fatiguer en vain?
Il ne lui incombe que de faire sa part d'efforts personnels pour se rendre quitte de son devoir (hichtadlout).
De plus, même après l’avoir accomplie, il devra rester convaincu que ce ne sont pas ses efforts qui vont lui apporter sa subsistance mais qu’elle est le fruit du décret Divin.

<--->

-> "Vint 'Habakouk et établit toutes les mitsvot sur une seule, comme il est dit : "Et le juste vivra par sa foi" ('Habakouk 2,4) (guémara Makot 24a).

=> Le prophète 'Habakouk est-il venu pour nous exempter de toutes les mitsvot?

-> Le Toledote Yaakov Yossef (paracha Kora'h) répond que pour parfaire son âme, il serait nécessaire que chaque juif accomplisse la totalité des mitsvot de la Torah. Or, cela est impossible en pratique, car certaines mitsvot sont à accomplir par le Cohen, d'autres par le Lévi, d'autres encore par Israël, et on n’a encore jamais vu un Cohen qui est à la fois Lévi et Israël ...
Néanmoins, lorsque les juifs sont unis, chacun acquitte son prochain de son devoir et ils se complètent les uns les autres.
Malheureusement, cette union est impossible lorsque [par exemple] Réouven hait [par exemple] Chimon parce que ce dernier lui fait concurrence dans son activité commerciale, que Lévi garde rancune à Yéhouda, parce que celui-ci lui a fait rater son Chidoukh, lorsqu'un autre ne cesse de dénigrer jour et nuit celui qui a eu ‘l’impudence’ de ne pas lui accorder la montée à la Torah 'qui lui revenait' ...

C'est à ce propos que le prophète 'Habakouk est venu fonder toute la Torah entière sur la émouna : grâce à elle, l'homme n'a plus d'ennemi, les juifs s'aiment et se respectent mutuellement.
Ils savent que rien ne peut se produire dans ce monde, même entre un homme et son prochain, sans que cela n'ait été décrété au préalable dans le Ciel et que personne ne peut causer le moindre préjudice à quiconque sans que la main Divine ne l'y ait conduit.

[le 'Hozé de Lublin (Zot Zikaron) dit : "Il est bon de se rappeler qu'absolument tout provient du Créateur, comme la guémara (Taanit 7b) l'affirme : "Une personne ne se cogne pas son orteil si cela n'a pas été décrété du Ciel", et ce même si c'est causé par un être humain qui a le libre arbitre."]
Dès lors, à quoi bon se plaindre de son prochain si celui-ci n'est pas responsable du dommage?

<------------------>

-> Le Pélé Yoets (Erékh Kina) enseigne :
"Le penchant du cœur de l'homme est mauvais et l'incite à penser qu’il est unique dans sa génération en sagesse, en honneurs et en richesse. C’est pourquoi il souffre lorsqu'une autre personne l'égale ou la dépasse ; il la jalouse, cherche à lui nuire, et profère du lachon ara à son égard.
La haine provoquée par la jalousie est colossale, et le dévore comme un feu indomptable. Celui qui est atteint de ce mauvais défaut est rongé par les tourments durant toute son existence
et n'a aucun ami ; il multiplie les querelles, se réjouit du malheur des autres et désire qu'ils échouent...
Son mal est tellement grand qu'il est inexprimable.
Celui qui désire la vie fuira ce défaut et soumettra son mauvais penchant en ayant des pensées pures. Il réfléchira au fait, par exemple, que personne ne peut toucher à ce qui est réservé à autrui et que même s'il était seul au monde, il ne pourrait gagner plus que ce que le Ciel a décrété pour lui.
Et à l'inverse, même si ses concurrents étaient des milliers de fois plus nombreux, il ne lui manquerait pas un centime de ce qui lui a été octroyé.
Il sera ainsi satisfait de ce qui est la volonté d'Hachem, le Rocher intègre, et il agira favorablement envers chacun."

Hillel disait : "Si je ne suis pas pour moi, qui est pour moi, et quand je suis pour moi , que suis-je?" (Pirké Avot 1,11)

-> Le Gaon de Vilna enseigne :
Lorsqu'on pose une question à propos d'un homme, on demande : "Qui?", alors que lorsqu'on parle d'un animal, on dit : "Quoi? Qu'est-ce?"

En ce basant sur cela, il explique ainsi les parles de Hillel :
- "Si je ne suis pas pour moi" = Si le "Je" n'est pas à moi, si un homme sait qu'il n'est rien et que tout ce qui arrive vient d'Hachem ;
- alors "qui est pour moi" = on le considère comme un être humain sur lequel on dit "qui?".
Une telle personne répond à la définition d'un homme.

- par contre : "et quand je suis pour moi , que suis-je?" = lorsque "Je suis que pour moi", lorsque l'homme pense que tout ce qui arrive vient de son "moi", alors "que suis-je?", il devient comme un animal duquel on dit : "que?".

"Hachem désire le 7e jour [Shabbath], plus que toutes les autres actions qu'Il a pu faire [pendant les 6 jours de la Création]."
[Tsor haMor]

<--->

-> Dans la amida de Cha’harit de Shabbath, nous disons : " 'hemdat yamim oto karata" = Hachem a appelé Shabbath : "le plus désiré parmi les autres jours".

-> "Vayékhal Elokim bayom achichi, méla'hto acher assa" (Le 7e jour, Hachem termina Son travail qu'Il avait fait - Béréchit 2,2)
Habituellement le mot : "vayékhal" (וַיְכַל) est traduit par : "Il termina". Ici, le Targoum Yérouchalmi le traduit par : vé'hamad = "Il désira". [Hachem désira le 7e jour]
Le Chem miChmouël explique la racine de כלה signifie : aspirer, désirer. [lien entre וַיְכַל et כלה]
Ainsi la phrase ""Vayékhal Elokim bayom achichi" décrit l'énorme amour et affection d'Hachem pour le Shabbath.

=> Le Chem miChmouël ajoute qu'une mariée est appelée כלה (kalla) car elle est désirée par son mari, qui aspire et est impatient du moment où il sera marié avec son âme sœur.
Hachem utilise le même terme pour décrire Son "désir" (si l'on peut dire) pour le Shabbath.
C'est à ce point qu'Hachem chérit et anticipe chaque Shabbath.

+ "Remerciez Hachem car Il est bon, car Sa bonté est éternelle" (Téhilim 136,1)
La guémara (Pessa'him 118a) commente : "Remerciez Hachem qui se fait payer le dû de l'homme par le bien".

-> Le rav Chlomo Levinstein explique :
Parfois il y a un décret sur l'homme dans le Ciel, que D. nous en préserve.
Un décret de mort ou d'hospitalisation en urgence. Hachem a pitié de lui et au lieu de le punir physiquement, il le punit dans ses biens matériels. Sa voiture est volée, la tuyauterie de son appartement fuit ...

Lorsque cela arrive, l'homme se met naturellement en colère et maudit le monde entier ... Il ne sait pas qu'en fait, Hachem agit ainsi par miséricorde.
Remerciez Hachem : qui accepte que la dette de l'homme soit remboursée par son bien.

=> Qu'appelle-t-on le "bien" de l'homme?
Chacun selon ce qu'il possède : "Pour le riche, c'est un taureau, pour le pauvre un agneau, pour l'orphelin un œuf, et pour la veuve un poule".

Combien vaut un œuf? Un Shékel.
Hachem le prend de l'homme au lieu de le tuer, car c'est son "bien", c'est le bien qu'il possède, et par ce bien Hachem se fait payer Son "dû", au lieu de lui prendre son âme.

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï ajoute à cela : en hébreu : "חוֹב" ('hov = une dette) a une guématria de 16.
Et le terme טוֹב (tov = le bien) vaut 17.
Ainsi, si l'on ajoute 1 à la dette, on obtient le bien.
=> Cela nous montre que si l'homme a une dette quelconque, qu'il y ajoute Hachem, l'Unique, alors il pourra être sûr que cette dette est, en réalité, pour le bien.

<--->

-> "Nos Sages nous enseignent : 3 hommes vivent une vie qui n'en est pas une : celui dont la parnassa dépend des autres, celui qui est dominé par sa femme, celui qui souffre physiquement" (guémara Bétsa 32b)

-> Le Sfat Emet explique qu'il existe des gens dont la survie dépend du fait qu'ils n'ont pas de vie. Seules ces épreuves leur donnent le mérite de rester en vie.
Par exemple, il a dit au sujet d'une personne qui avait des difficultés financières persistantes, que cela le sauvait de la mort.

L'homme pleure, se plaint des obstacles et des malheurs et ne comprend pas qu'il se plaint d'un mérite qui lui rajoute de la vie et l'éloigne de la mort.

c’est par notre foi que l’on amènera le machia’h!

+ La guémara (Béra'hot 60b) nous rapporte le récit suivant de Rabbi Akiva, qui était l'un des élèves de Na'houm Ich Gamzou :

Rabbi Akiva, lors d'un voyage, s'arrêta un soir dans une ville pour se reposer. Mais dans cette ville, personne ne voulu le recevoir. Alors il s'éloigna en se disant "Gam zou létova"(ceci aussi est pour le bien) et il alla dormir dans les bois, avec son âne qui lui servait à voyager, son coq qui le réveillait, et sa bougie pour s'éclairer.

La nuit venue, le vent souffla et éteignit la bougie, le laissant dans le noir...
Rabbi Akiva se dit encore "Gam zou létova".

Puis un chat surgit et tua le coq...
Rabbi Akiva se dit encore "Gam zou létova".

Puis un lion vint tuer l'âne...
Rabbi Akiva se dit encore "Gam zou létova".

Le lendemain, il apprit que des bandits avaient pénétré en ville et avaient capturé des otages. Il en fut donc épargné. Les bandits passèrent près de lui dans les bois mais ne le virent pas puisque sa bougie était éteinte, et ne l'entendirent pas puisqu'il n'avait plus de coq ni d'âne.
C'est ainsi que Rabbi Akiva fut sauvé !

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) enseigne à ce sujet :
Rabbi Akiva avait un coq, un âne et une bougie. Comment a-t-il pu allumer la bougie?

Il avait sûrement un briquet. Un briquet de l'ancien temps : deux silex et une touffe de lin pour s'enflammer au contact des étincelles.
=> Mais alors, s'il avait un moyen d'allumer la bougie, pourquoi ne l'a-t-il pas rallumé lorsqu'elle s'est éteinte?

Le Ben Ich 'Haï répond : lorsqu'un enfant va dormir, il veut parfois lire encore un peu et laisse la lumière allumée. Le père vient et éteint la lumière pour que son fils dorme. Si l'enfant sait que son père veut son bien, il ne rallume pas.

Rabbi Akiva était doté d'une émouna si vive et d'une conviction si forte qu' "Hachem est mon berger, je ne manquerai de rien ... Il me conduit au bord d'eaux paisibles", tant et si bien que "Dussè-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu serais avec moi".

La bougie ne s'est pas éteinte par hasard. Il y a une intention, et si Hachem l'a éteinte, je sais qu'elle doit être éteinte pour mon bien, alors qui suis-je pour essayer de la rallumer?

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 4, Kala 4) enseigne :
Suite aux événements, Rabbi Akiva dot "tout ce que le ciel fait est pour le bien". Car si les maraudeurs avaient vu la lumière ou entendu l'âne ou le coq, ils auraient trouvé Rabbi Akiva et l'auraient pris en captivité.

=> Mais si D. voulait sauver Rabbi Akiva, il aurait pu le faire d'une autre manière. Pourquoi lui a-t-il fait subir la perte de son âne et de son coq?

La réponse est que D. voulait montrer qu'une personne ne doit jamais conclure que toute souffrance qui lui arrive est une malchance. Au contraire, il devrait penser que tout est pour le mieux/bien et que cette souffrance l'a sauvé de problèmes plus graves.
Le problème est que les gens ne sont pas toujours conscients des miracles que D. fait pour eux. Le miracle de Rabbi Akiva, qui est bien connu, nous enseigne que toutes nos souffrances sont pour notre bien, même si nous n'en voyons pas le miracle.

<--->

-> Une personne doit toujours avoir l'habitude de dire : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien." [guémara Béra'hot 60b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La guémara dit "toujours" pour inclure non seulement les événements qui sortent de l'ordinaire, mais aussi les événements ordinaires et naturels. Nous ne devons pas attribuer ces événements à la nature, car tout est le résultat de la Providence divine.

La guémara dit également "avoir l'habitude de" (raguil), qui est utilisé pour faire référence à des événements qui se produisent au moins 3 fois. Même si une personne subit des pertes répétées, comme dans le cas de Rabbi Akiva (sa bougie s'est éteinte, son coq et son âne ont été tués), elle devra toujours dire : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien".

<--->

-> Rabbi Yo'hanan se levait devant des personnes âgées, même non-juives, et disait : "Ils ont certainement été témoins de miracles et de prodiges, il est donc évident qu'ils sont convaincus de l'existence de la Providence". [guémara Kiddouchin 33a]

En effet, ils ont mérité de voir l'enchaînement des événements jusqu'au bout, et de comprendre que toutes les étapes avaient mené au bien.

[selon la guémara (Kidouchin 32b) : "On désigne "zaken" (זקן) celui qui a acquis de la sagesse" (zé kana 'hokhma).
Ainsi, en se levant devant une personne âgée, on honore le fait qu'elles internalisent davantage que nous une sagesse inestimable : être persuadé qu'avec le temps passant, derrière toute chose il y a Hachem pour notre bien ultime!]

<--->

-> Lorsque viendra la guéoula finale, il nous sera facile de discerner que tous les chemins d'Hachem étaient dirigés pour le bien, et effectivement : "Quand Hachem ramènera les captifs de Sion ... Notre bouche s'emplira de chants joyeux et notre langue d'accents d'allégresse" (Téhilim 126,1-2).

Le rav Pozen dit que notre devoir ne peut attendre la Délivrance. Jusqu'à ce qu'elle arrive, nous devons croire, même sans le voir, [que derrière toute chose en apparence bonne et mauvaise] : "c'est Moi Hachem", et que tous Ses actes et chemins sont dirigés vers un but bon.

-> "Souvenez-vous … ce sur quoi vous pleurez aujourd’hui, vous en rirez demain."
[le Gaon de Vilna - lettre adressée à sa famille]

-> Le Yalkout Chimoni (Ekha 997) affirme que la délivrance future se produira en récompense de notre émouna.

=> c'est par notre foi que l'on amènera le Machia'h.
Mais, de quel genre de émouna, s'agit-il?

1°/ la certitude que Hachem dirige tout, que rien ne se produit au hasard [selon le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim véAggadata)].
=> D. contrôle pleinement notre existence, et personne d'autre n'a de pouvoir sur nous.

2°/ le fait d'accepter la façon dont nous traite Hachem avec amour et sans se plaindre [selon le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach)]
=> D. ne veut que le meilleur pour nous, Il nous aide toujours et agit uniquement dans notre intérêt.

[lorsqu'on a une telle émouna, on amène une Délivrance collective pour le peuple juif, mais également une Délivrance personnelle où Hachem nous délivre de nos difficultés.
Notre émouna est la clé de notre Délivrance! ]

<--->

b'h, également : https://todahm.com/2018/08/08/6799-2

<--->

-> Le rav Sternbuch écrit : "A la fin de l'exil, l'obscurité s'épaissira, les malheurs se multiplieront, et nous nous rendrons compte que nous ne pouvons compter sur l'aide de personne, si ce n'est sur Hachem.
Cette prise de conscience sera la garantie de notre Délivrance."

Le rav Sternbuch rapporte ensuite la michna (fin de Sotah 9,15), qui énumère les événements qui se dérouleront avant la venue de machia'h. Parmi ceux-ci, la question se pose : "Sur qui devons-nous compter? Sur notre Père qui est dans le Ciel".
Cette prise de conscience fait donc partie du processus de la Délivrance.
En cas de détresse, nous trouvons refuge en Hachem et c'est de cet espoir, placé uniquement en Lui, que viendra la guéoula.

[cela est valable pour la Délivrance collective, et également pour nos Délivrances personnelles des difficultés de notre vie. ]

<--->

-> [Hachem dit à Yaakov: ] "Ta descendance sera comme la poussière de la terre ; et tu déborderas, à l’ouest et à l’est, au nord et au sud ; et toutes les familles de la terre seront bénies par toi et par ta prospérité." (Vayétsé, 28,13-14)

-> Lorsque Yaakov se met en route et quitte la terre d’Israël pour l’exil, long et démoralisant, Hachem lui apparaît et le rassure quant à l’avenir de ses descendants. Cette promesse, prise au sens simple, signifie que le peuple juif sera aussi nombreux que la poussière de la terre, et s’étendra donc sur tout le pays d’Israël.
Le "problème" de cette interprétation est la comparaison du peuple juif à la poussière que l’on piétine et qui n’est donc pas la substance la plus respectable et respectée.
=> Si la Torah veut faire allusion à la grandeur future que connaîtra le peuple juif, pourquoi ne pas employer une métaphore plus positive (les étoiles par exemple, comme ce fut le cas lors de la promesse d’Hachem à Avraham)?

Le Sforno explique que la Torah utilisa délibérément le terme "poussière", pour évoquer l’époque où le peuple juif atteindra le niveau le plus bas aux yeux des autres nations ; alors, seulement, le peuple juif "débordera" sur la terre d’Israël.

Il ajoute que la Délivrance Finale n’aura lieu que lorsque les Juifs seront perçus comme des "moins que rien" par les non-juifs.
Cette idée est exprimée dans la guemara (Sanhédrin 98a) qui affirme : "Si tu vois une génération où les souffrances débordent comme une rivière, alors garde espoir, comme dit le prophète Isaïe : "Quand cela deviendra comme un fleuve étroit… Le Rédempteur viendra à Tsion" (Yéchayahou chap.59)".
La guémara nous apprend que le Machia’h ne viendra qu’à la suite de terribles épreuves, quand les choses ne pourront plus empirer.

[ainsi plutôt que de désespérer de notre dure situation, on doit au contraire se réjouir que c'est le signe de notre Délivrance imminente! ]

<--->

-> "Machia'h ne viendra que dans une génération où tout le monde sera fautif ou dans une génération où tout le monde sera méritant" (guémara Sanhédrin 98a)

=> Quelle force se trouve donc dans une génération où tout le monde est fautif jusqu'à pouvoir dire que cela rapproche le dévoilement du machia'h, plus qu'une génération où bons et mauvais cohabitent?

-> Le rav Eliyahou Dessler répond que tant qu'il y a un mélange de bien et de mal, l'homme se sert du bien pour cacher le mal, et il a l'impression d'être un tsadik.

Le Maharal surnomme une telle situation : "la ruse du serpent", l'homme est loin de la téchouva et loin d'une quelconque préparation à la délivrance.

Par contre, dans une génération qui mérite une punition, l'homme ressent qu'il est rattaché au matériel et qu'il ne possède pas l'ombre d'une spiritualité. De ce fait il en peut user d'aucun mérite pour se mentir lui-même et se voir comme un tsadik, avec ruse et illusions.
On considère alors qu'il est proche de la téchouva car il prend conscience que s'il n'est pas délivré par Hachem, il est totalement perdu. Il ne lui reste qu'à placer sa confiance en son Créateur. Cette prise de conscience est la préparation nécessaire à la venue du machia'h.
["Sur qui devons-nous compter? [Uniquement] Sur notre Père qui est dans le Ciel"]

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32b) disent : "Si un homme prie et n'a pas été exaucé, il doit prier à nouveau, comme il est dit : "Espère en Hachem, renforce-toi et encourage ton cœur, puis espère en Hachem" (kavé el Hachem ...)."
Rachi explique : espère, renforce-toi et ne désespère pas, puis espère à nouveau.

Si un homme prie et n'est pas exaucé, c'est parce qu'il lui manque le "kavé el Hachem" = l'espoir complet et total en Hachem. Il ne s'en est pas remis entièrement et uniquement à Hachem.

<--->

[cela illumine le récit de Rabbi Akiva. En effet, lorsqu'il y a de l'obscurité, des galères, dans notre vie, plutôt que de s'en remettre à un aide extérieure naturelle en essayant de rallumer la lumière, nous devons se rappeler de qui nous a éteint la lumière. [c'est notre papa Hachem!]
Plutôt que d'espérer qu'autre chose nous sauvera, on doit accepter de mettre nos espérances à 100% qu'en Hachem ("Gam zou létova"), et alors nous serons sûrement sauvés! ]

<--->

-> Le 'Hazon Ich avait l'habitude de dire que la délivrance (personnelle et/ou collective) d'Hachem vient au moment où l'homme ne voit plus de possibilité de s'en sortir selon les lois de la nature.
[rabbi Avraham haLévi Horovitz - préface de son Dvar Halakha]

"Sache, ma fille, que le soupir en attire un autre, et le remerciement en attire un autre.
C'est pourquoi il convient de ne pas du tout soupirer, mais de tout accepter avec amour et joie, louanges et remerciements.
Ces remerciements attireront les bénédictions pour qu'ils ne s'arrêtent pas."
[le rabbi de Rouzhin - à sa fille qui soupira un jour sur un problème]

"Tu craindras Hachem ton D." (Vaét'hanan 6,13)

-> "Un homme, sa mère et son père il craindra" (Kédochim 19,3)
Selon : guémara (Kidouchin 30b) : "Honorer ses parents est similaire à honorer Hachem [puisque la Torah utilise le même langage pour aborder ces 2 commandements].

Au sujet de nos parents, selon la guémara (Kidouchin 31a) : "Qu'est-ce que la crainte? On ne se tiendra pas à sa place".
[on ne s'assira pas à la place (chez soi ou ailleurs) qui est tout particulièrement dédiée à l'un de ses parents, et cela est une application de la crainte qu'on doit avoir envers eux]

-> Le Sfat Emet en conclut qu'on peut comprendre la crainte d'Hachem de la même façon :
l'homme ne doit pas "s'asseoir" à la place du Dirigeant du monde, d'Hachem.
Il ne doit pas observer le monde en s'imaginant qu'il le dirige et le contrôle, qu'il comprend mieux que quiconque ce qui aurait été préférable d'instaurer.

Il est tout à fait inconvenable de vouloir prendre la place de Hachem (se prendre pour D., penser comprendre aussi bien voir mieux que Lui [ex: en critiquant ce qui nous arrive], ...). Cela va à l'encontre du commandement : "Tu craindras Hachem".