Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le bâton de Moché

+ Le bâton de Moché :

-> Le bâton de Moché est l'un des [10] objets crées le vendredi soir, à l'issue de la Création.
Adam le reçut lorsqu'il se trouvait dans le Jardin d'Eden.
Avant sa mort, il le donna à Enoch, qui le donna à son tour à Chèm, fils de Noa'h.
Lorsqu'il émigra en Egypte, Yaakov apporta ce bâton avec lui, et le laissa en héritage à Yossef.
A la mort de Yossef, Pharaon s'appropria le bâton ainsi que d'autres biens de Yossef.
[une loi dans l'Egypte ancienne stipulait que lorsqu'un proche de la royauté mourait, tous ses biens étaient saisis au profit des caisses du trésor royal. Ainsi, à la mort de Yossef, le bâton se trouva dans les caisses du trésor royal.]

Yitro, conseiller de Pharaon, connaissait l'existence de ce bâton de Saphir et désirait vivement l'acquérir. Ainsi, lors de sa fuite d'Egypte, Yitro prit le bâton avec lui, utilisant ses pouvoirs occultes pour le dérober à la surveillance des gardes du Trésor.
Toujours grâce à ses dons occultes, il le planta au milieu de son jardin de telle sorte que personne ne serait capable de le déraciner.

Il annonça que quiconque réussirait à tirer le bâton du sol pourrait épouser Tsipora, la plus belle de ses filles.
Nombreux furent les hommes les plus vigoureux de Midiyan qui tentèrent de déraciner le bâton, mais en vain.
Un jour, alors qu'il traversait le jardin, Moché vit le bâton. Il remarqua les signes qui y étaient inscrits et reconnut immédiatement des lettres hébraïques.
Une observation plus attentive lui prouva qu'elles formaient l'un des noms mystiques de D., et Il le prit en main pour mieux le voir et le bâton émergea sans difficulté du sol.
[...]

Les filles de Yitro s'étaient toutes converties à la religion juive et avaient nettoyé la maison de toute idolâtrie.
[Méam Loez - Chémot 2,21]

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-> Hachem dit à Moché de prendre avec lui le bâton miraculeux ... ce bâton de pur saphir pesait 40 saa (environ 300 kg) ...
Sur le bâton était gravé l'un des noms mystiques de D, et y figurait l’abréviation des 10 Plaies que D. allait amener sur l'Egypte ...
[d'ailleurs, à chaque plaie Moché plaçait sa main sur la lettre correspond à la plaie à venir (Drachot Yéchénim - Chémot)]

Gravé sur le bâton figuraient également le nom des Patriarches : Avraham, Its'hak, Yaakov et les noms des 6 Matriarches : Sarah, Rivka, Ra'hél, Léa, Bil'a et Zilpa.
Les noms des 12 fils de Yaakov y apparaissaient aussi : Réouven, Chimon, Lévi, Yéhouda, Yissa'har, Zévouloun, Dan, Naphtali, Gad, Acher, Yossef et Binyamin.
[Méam Loez - Chémot 4,14-17]

-> Le Baal Hatourim (Chémot 4,17) rapporte que Moché fut le 9e tsadik à avoir pris en main le bâton : Adam, ‘Hanokh, Noa’h, Chem, Abraham, Its’hak, Yaacov, Yossef et Moché.

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-> Après la mort de Moché, le bâton sera conservé pour le roi David et transmis à tous les rois de Yéhouda jusqu'à la destruction du Temple.
Il réapparaîtra finalement dans les mains du machia'h, qui s'en servira pour détruire les nations impies et instaurer la délivrance.
[Yalkout Chimoni 'Houkat 763]

-> Le Zohar rapporte que ce bâton a ensuite été conservé dans le Saint des saints, avec les Tables de l'alliance.

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-> Le Arizal enseigne :
Le Nom divin (יהוה) était inscrit sur le bâton de Moché de haut en bas. Ainsi, lorsque Moché voulait faire descendre la miséricorde sur Israël, comme lorsqu'il frappa le rocher pour pouvoir faire sortir de l'eau et abreuver le peuple juif, il devait saisir son bâton tout droit de sorte que les lettres du Nom divin étaient disposées dans l'ordre, du haut vers le bas, et faisaient ainsi descendre la miséricorde sur Israël depuis les mondes supérieurs dans le monde d'en bas.
En revanche, lorsque Moché devait faire descendre le din et la rigueur, il se saisissait de son bâton en le retournant à l'envers, de telle sorte que les lettres du Nom divin étaient inversées (הוהי), ce qui attirait automatiquement la pleine mesure de rigueur sur l'Egypte.

-> "Voici je frappe sur les eaux avec le bâton qui est dans ma main sur les eaux" (Vaéra 7,17)

Rabbi Chimchon d'Ostropoli explique :
Que viennent nous apprennent les termes "dans ma main" qui sont en apparence superflus?
Moché dit à Pharaon : je frappe le fleuve "avec le bâton qui se trouve dans ma main" = c'est-à-dire avec la partie du bâton que je saisis dans la paume de ma main.
Inversement, Moché retourna le bâton afin de frapper le fleuve avec l'autre côté du bâton qui se trouve dans la paume de sa main.
Ainsi, il inversa l'ordre des lettres du Nom de D. de יהוה en הוהי en ayant l'intention de faire descendre la rigueur des mondes supérieurs sur l'Egypte et transformer le Nil en fleuve de sang.

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-> "Aharon jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs, il devint serpent" (Vaéra 7,10)

-> Le Zohar (Chémot 28) explique que le bâton d'Aharon n'était pas le même bâton que celui de Moché.
Il s'agissait de 2 bâtons distincts.
C'est le sens du verset d'après le Zohar lorsqu'il dit : Aharon "prends ton bâton".

=> Pour quelle raison Aharon ne s'est-il pas servi du bâton de Moché pour accomplir les prodiges d'Hachem?

Il faut répondre que le bâton de Moché était plus élevé en sainteté puisqu'il provenait du gan Eden et que le Nom d'Hachem y était inscrit.
Hachem ne voulait pas que le bâton de Moché puisse être en contact directement avec les bâtons impurs des sorciers égyptiens.
Ainsi Aharon avait son propre bâton et l'utilisa pour accomplir la volonté de D.

-> Le livre Tsafnat Paanéa'h rapporte que le bâton de Moché était orné de pierres précieuses, de saphirs, tandis que le bâton d'Aharon était en bois.

-> Cependant d'après le midarch (Chémot rabba 26), le bâton d'Aharon était le même que celui de Moché avec lequel il accomplit les miracles en Egypte.
Comment comprendre alors le sens du verset?
Le midrach répond : il faut simplement comprendre le verset de la façon suivante : lorsqu'Aharon accomplissait les miracles, la Torah emploi les termes "le bâton d'Aharon", mais lorsque Moché accomplissait des miracles, le bâton est appelé dans la Torah "le bâton de Moché".

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-> Le bâton de Moché a permis d'accomplir les signes pour les Bné Israël et Pharaon.
Plus tard, bien sûr, il l'a utilisé pour les plaies sur les égyptiens et pour ouvrir la mer Rouge.
D'où vient ce bâton?
Rabbi Lévi dit qu'il a été créé juste avant qu'Hachem ne se repose le 7e jour de la Création.
Il a été donné à Adam, puis transmis de génération en génération à 'Hanokh, Noa'h, Shem, Avraham, Its'hak, Yaakov et enfin Yossef.
Dans le palais du Pharaon, Yitro l'a ensuite pris et l'a planté dans son jardin, où personne ne pouvait l'approcher jusqu'à ce que Moché vienne et puisse l'arracher.
[Pirké déRabbi Eliézer 40]
Toute autre personne qui s'en approcherait était engloutie. [midrach Vayocha - sur Ozi vézimrat ya]

-> De quoi était fait le bâton?
Certains disent qu'il provenait de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, et qu'après avoir frappé le rocher et s'être repenti, Moché reçut un bâton de l'arbre de Vie. [Yalkout Réouvéni - 'Houkat]
D'autres disent qu'il était fait de saphir et pesait 40 Séa (soit 650 litres, soit à minima si la base est de l'eau : 650kg). [midrach Chémot rabba 8,3]

S'il était en bois, c'était le morceau de bois que Moché avait jeté dans les eaux amères pour les adoucir. [Zohar - Béchala'h 60b]
Et plus tard, les 12 explorateurs l'ont utilisé pour se protéger des géants (lors de leur visite en terre d'Israël). [Zohar - Chéla'h Lé'ha 160a]

Il existe de nombreuses opinions quant à ce qui était écrit dessus.
1°/ Certains disent qu'il s'agit du nom d'Hachem, des dix plaies, d'Avraham, de Yitchak, de Yaakov, de Sarah, de Rivka, de Rachel, de Léa, de Bilha, de Zilpa, et des douze tribus (Targoum Yonatan ben Ouziel - Béchala'h 14,21), ou les 70 noms d'Hachem (Yalkout Chimoni - Béchala'h 264).
2°/ D'autres disent qu'il s'agit d'un bâtonnet carrée dont un côté est gravé Détsa'h, Adach, Béa'hav, et un autre côté porte le nom d'Hachem. C'est ce côté qui a fendu la mer, un autre côté a frappé le rocher, et le quatrième côté a servi à retirer l'eau du rocher des années plus tard. [Zohar * Béchala'h 48a]
3°/ Une autre opinion affirme que sur un côté était gravé un serpent, un autre côté portait le nom d'Hachem en 72 lettres, un autre côté portait le nom d'Hachem en 4 lettres, et le dernier côté portait Détsa'h, Adach, Béa'hav. [Zohar - Béchala'h 48a]
4°/ Enfin, il y a aussi un avis selon lequel chaque face portait une lettre du nom d'Hachem en quatre lettres. [Tiféret Tsvi - sur Zohar Vaéra 28]

Il y a 2 sortes d'exil.
Le premier est un exil collectif, l'exil de la nation juive parmi les nations du monde.
Le second est un exil personnel qui affecte chacun des juifs. C'est l'exil de l'âme parmi les forces du yétser ara.
[Méor Enayim - Tsav]

Les fêtes juives

Il est rapporté dans les écrits du Arizal qu'à chaque moment spécial de l'année comme Pessa'h, Shavouot et Souccot, les choses que nous célébrons se produisent de nouveau [comme à l'époque].
A Pessa'h, nous quittons l'Egypte. A Shavouot, nous recevons la Torah. Et il en est de même pour chacune des autres fêtes [juives].
[Méor Enayim - Yitro]

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+ Les fêtes juives :

-> Les fêtes juives sont appelées "moadim", terme que l’on traduit littéralement par "rendez-vous."
Les fêtes sont des rendez-vous dans le temps.

-> Les fêtes juives sont appelées aussi : " 'haguim" (חגים), provenant de : " 'houg" (חוג) qui signifie : un cercle.
En effet, ce sont des moments d'union entre les enfants (tous les juifs) et leur papa (Hachem).

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-> "zman sim’haténou (le temps de notre joie) : les fêtes sont non seulement des moments de réjouissance, mais elles sont également des sources de joie et d'inspiration pour le restant de l'année"
['Hidouché haRim]

-> "Chacune des fêtes juives apporte avec elle un cadeau spirituel qui nous inspire durant toute l’année."
[le Nétivot Chalom]

-> "Les moadim (rendez-vous) interrompent les activités ordinaires de notre vie et nous impulsent un nouvel état d'esprit, de la force et de l'inspiration pour le futur, en revivifiant les idées sur lesquelles notre vie est fondée."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - 'Horeb - chap.23]

-> Les Yom Tov sont des jours de fête qui illuminent le monde en reflétant le Or haGanouz, une lumière d'une intensité unique créée par Hachem au Commencement, mais dorénavant réservée aux tsadikim dans le monde futur.
[le Sfat Emet - rapportant le Zohar (paracha Emor) ]

-> Selon le rav Shimchon Raphaël Hirsch ('Horev) : "Les moadim (convocations), moments de rencontre, nous invitent à nous consacrer totalement à la réflexion et à assimiler parfaitement les idéaux qu'ils recèlent.
De même que dans l'espace, "moèd" désigne un endroit fixe où les gens se rassemblent dans un but précis [comme le Ohel Moèd], ainsi dans le temps, ce terme désigne un moment appelant à se rassembler pour exercer un même activité, spirituelle dans notre cas ... Rompant avec la monotonie du quotidien, les "moadim" nous font acquérir l'esprit, la force et le désir de persévérer, en rafraîchissant les principes sur lesquels est fondée notre existence et en effaçant les effets négatifs de nos activités routinières parfois néfastes pour notre corps et notre esprit.
Cette rupture restaure notre pureté et nous permet d'espérer la bénédiction."

-> "Voici les moadé de Hachem que vous proclamerez (achèr tikréou otam) convocations saintes" (Emor 23,37)
Selon le midrach : "achèr tikréou otam" (vous les proclamerez) peut être lu : "achèr tikréou atèm" (vous proclamerez vous-même).
Ainsi, on doit s'appeler, se convier soi-même au moment des fêtes (moadim), pour vraiment vivre des retrouvailles uniques avec Hachem, et non les accomplir extérieurement par habitude, laissant alors seul Hachem pendant ces moments propices pour s'unir .

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"A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d’une manière identique à celle présente à l’origine, où moment où le miracle s’est produit."

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Pourim]

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-> Le temps (ainsi que l'espace) est une création matérielle. Il est comparable à un tuyau par lequel Hachem véhicule différents flux spirituels, propres à la période dans laquelle nous nous trouvons, et qui permettent à nos âmes de s'élever si nous savons comment en profiter.
A chaque jour correspond une influence spécifique.

Les fêtes de l'année juive ne doivent donc pas être considérées comme de simples commémorations historiques ; en réalité les événements du passé ne sont que des indicateurs de la nature du jour dans lequel nous nous trouvons et révèlent quel genre de potentiel spirituel il renferme.
Ainsi, bien qu'elles fassent référence au passé, l'essentiel des fêtes juives est donc le moment présent ; l'objectif est que nous arrivions à saisir les différentes possibilités qu'Hachem nous offre lors de chaque époque spécifique.
Ceci nous permettra de parfaire notre âme, nos traits de caractère et de nous rapprocher de D., et ce de façon différente à chaque fête.

[d'après le rav Friedlander - au nom du Ram'hal]

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+ L'illimitation spirituelle des fêtes a lieu de nouveau chaque année :

=> Comment est-il possible, chaque année, de parler de Pessah comme du "temps de notre libération" (zman 'hérouténou) au présent, ou d'appeler Shavouot "le temps du don de la Torah" (zman matan Toraténou) au présent?
De nombreuses années se sont déjà écoulées depuis que ces événements ont eu lieu.

La situation est la suivante. Chaque année, lorsque le peuple juif observe les mitsvot d'Hachem, en se débarrassant du 'hametz, en mangeant des matsot et en observant les autres mitsvot liées à la fête, nous éveillons Sa bonté et suscitons de Sa part une formidable illumination.
L'illumination qui est suscitée provient de l'illumination qui était présente pour nos ancêtres à l'époque de la sortie d'Égypte, qui brillait en raison des commandements qu'ils avaient observés.
Il en va de même pour nous, leurs enfants (descendants). Lorsque nous observons les commandements, nous recevons également une formidable illumination provenant de l'illumination que nos ancêtres ont reçue à Pessah. C'est pourquoi nous appelons Pessah "le temps de NOTRE libération" et Shavouos "le temps du don de la Torah [à NOUS]", parce que nous retrouvons la qualité spéciale associée à chacune de ces fêtes, proportionnelle à nos bonnes actions et à notre respect des commandements de D.

Or, la sortie d'Egypte a eu lieu grâce à l'intervention d'Hachem (Haggada de Pessa'h).
De même, le don de la Torah s'est fait par la bouche de D.
De même que Hachem existe pour toujours et dure pour l'éternité, de même ses paroles vivent et existent pour l'éternité. Par conséquent, en observant Ses commandements, chaque génération reçoit la même illumination.
À Pessa'h, l'illumination est associée au moment de notre libération. À Shavouot, l'illumination est associée au don de la Torah. Ainsi, nous recevons une sainte illumination de son rayonnement phénoménal qui existait pour nos ancêtres au moment où ils ont quitté l'Égypte et au moment du don de la Torah.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

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+ Un Yom Tov caractérisé de "mikra kodéch" (מקרא קדש - une convocation sainte). [ex: comme nous le disons dans le kidouch du jour]
Le terme מקרא (mikra) signifie non seulement que le jour est appelé saint, mais aussi que le jour lui-même nous appelle, nous demandant d'être saints.
[nous constatons que le mot מקרא signifie également convoquer, comme dans le verset : "élé kéroué aéda" (ce sont ceux qui ont été convoqués par l'assemblée - אֵלֶּה קריא הָעֵדָה - Bamidbar 1,16) ]

=> Le 'Hidouché haRim explique que 2 choses se produisent le jour de Yom Tov.
Les juifs qualifient le jour de saint, l'investissant de sainteté (kédoucha), et le jour lui-même répond à leur appel, convoquant et invitant une personne à s'avancer et à faire l'expérience de sa sainteté.

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 2,4) dit également que les Yom Tov sont "mikaé kodech", des appels à la sainteté.
La volonté d'Hachem se révèle par les Yamim Tovim, et ainsi chaque Yom Tov nous "appelle" vers la volonté d'Hachem comme cela se manifeste à ce moment spécifique de l'année.

-> Le rav Shlomo Carlebach a dit avant un Pessa'h :
"Mikraé kodech! C'est comme si le Yom Tov se tenait au coin de la rue, appelant tous ceux qui veulent bien l'écouter : "Kodech! Hachem est au-delà de la nature! Il y a des miracles sacrés et des signes de Sa présence tout autour de nous!"
Plus nous entendons clairement cet appel, plus nous nous connectons et ressentons la joie transcendante du Yom Tov.
D'un autre côté, si D. préserve, notre joie du Yom Tov fait défaut, cela signifie que nous n'avons pas vraiment entendu ce mikraé Kodech, ces appels sacrés.

Mes très chers amis, comment obtenir des oreilles pour entendre l'appel de Yom Tov?
En faisant la tsédaka, la charité aux pauvres, avant Pessa'h. Lorsque nous entraînons nos oreilles à entendre les pleurs de ceux qui sont dans le besoin, nos oreilles s'affinent, et le jour de Yom Tov, nous serons capables d'entendre l'appel d'Hachem.
Mais si nos oreilles ne sont pas ouvertes aux pleurs des pauvres, nous n'entendrons pas non plus Hachem nous appeler."

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[une fête juive n'est pas qu'une simple commémoration d'événements lointains, mais à chaque fois nous le revivons spirituellement de la même façon que nos ancêtres il y a des centaines/milliers d'années.
Nous avons une Torah de vie, et chaque fête est vivante au point de nous inviter à vivre l'expérience unique qu'elle nous propose. ]

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+ Il est écrit : "Il a fait un mémorial/souvenir (zékher) de ses merveilles, car Hachem est bon et compatissant" (Téhilim 111,4)

-> Le 'Hidouché haRim explique ce que ce verset nous révèle.
Hachem a vu qu'il y aurait des générations où le peuple se sentirait indigne de voir des miracles accomplis pour lui, de pouvoir accéder à ce qu'il considère comme les merveilles d'autrefois.
C'est pourquoi, dans Sa compassion et Sa bonté, Hachem a créé un zékher (זֵכֶר), un souvenir éternel de ces miracles originels, de sorte que chaque année, les juifs se réunissent pour raconter à nouveau ces histoires.
Ce zékher réveille le flux divin initial de bonté qui a créé le miracle à l'origine, pour que même les générations suivantes puissent en bénéficier, en étant aussi dignes des miracles que leurs ancêtres l'étaient autrefois.
Tel est le pouvoir de ce zékher, et la raison pour laquelle les Yamim Tovim que nous célébrons aujourd'hui sont le signe ultime de Sa bonté.

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+ Les fêtes juives :

-> Le Rambam (Séfer haMitsvot - mitsva kidouch ha'Hodech) enseigne que sans l'observance des Yamim Tovim (fêtes juives), la nation juive serait complètement anéantie. Ainsi, notre désir de nous connecter et d'absorber l'essence des grands jours du calendrier juif correspond à l'instinct de survie de tout organisme.
Nous sentons que sans les Yamim Tovim, nous mourrions de faim. La vie de notre âme dépend de la nourriture des Yamim Tovim.

-> Pendant la période du Temple, les chaloch régalim, ainsi que les Yamim Noraïm (Roch Hachana, Kippour), étaient suffisants pour nous soutenir.
Les fêtes de Pourim et de 'Hanoucca sont apparues plus tard, en guise de préparation à l'exil.
Comme l'enseigne le Sfat Emet ('Hanoucca 5642), puisque nous ne sommes pas en mesure d'observer pleinement les chaloch régalim (Souccot, Pessa'h, Shavouot), parce que nous ne pouvons pas apporter leurs sacrifices (korbanot), nous ne profitons pas d'eux à leur pleine force.
C'est pourquoi nous avons besoin de 'Hanoucca et de Pourim pour tenir le coup pendant les 6 longs mois qui séparent Souccot de Pessa'h.

-> Selon le rav Moché Wolfson, ces Yamim Tovim de l'exil nous permettent de continuer à vivre. Par exemple, Pourim contient tous les messages dont les juifs de l'exil ont désespérément besoin, ainsi que des lumières spirituelles très profondes qui éclairent toute la profondeur de l'exil dans laquelle les juifs se trouvent. [de même 'Hanoucca nous illumine et nous réchauffe l'âme dans l'obscurité et la froideur de l'exil. ]

Chaque Yom Tov fournit une substance nutritive différente qui est nécessaire pour la vie [spirituelle].
Contrairement au non-juif qui quitte ses fêtes avec un mal de tête et une gueule de bois, un juif quitte un Yom Tov satisfait et nourri.

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-> Selon le Arou'h HaShoulchan (284) :
"La Torah relate des histoires qui se sont déroulées il y a des années, et il semble qu'elles n'aient aucun but. Mais en réalité, ce qui s'est produit dans le passé continue de se produire dans le présent.
Un exemple en est la sortie d'Egypte. Nous sommes tenus de nous imaginer quittant l'Egypte à chaque génération, y compris celle-ci. En effet, la sortie d'Egypte continue de se produire.
De même, lorsqu'un prophète (Navi) rapporte une histoire du passé, celle-ci continue de se produire ...
C'est là le segoula de la sainte Torah. C'est pourquoi nous disons, "a'hor" (אחור) , les épisodes du passé, לא ישוב ריקם (lo yachouv rékam), ne pensez pas qu'ils sont sans importance dans le monde d'aujourd'hui, car ils continuent de se produire jusqu'à aujourd'hui".

Parfois une personne est soudainement inspirée à servir Hachem et à prier. Cela est causé par le tsadik qui prie et élève sa génération.
[Méor Enayim - Yitro]

Chaque juif est une Torah entière.
[vékhol adam aYisraéli ou Torah chléma - Méor Enayim - Béchala'h]

La vraie identité d'un juif est l'âme brillante qu'il a en lui.
Toute laideur est le produit de l'influence étrangère du yétser ara.
Lorsque le yétser ara sera détruit, notre nation sera naturellement élevée pour communier avec le Maître du monde
[...]
Lorsque le yétser ara sera déraciné [avec la venue du machia'h], il n'y aura plus d'obscurité dans le monde.
[le Divré Yé'hezkel (de Shinov)]

A chaque fois que nous manquons de quelque chose, c'est parce que mesure pour mesure, une force de vie d'Hachem est partie de ce monde. Car plus la Présence bienveillante d'Hachem s'étend et se renforce, plus le monde est remplie de bontés.
C'est pourquoi, notre prière principale doit consister ... à ce que la Gloire d'Hachem remplisse le monde entier, ce qui générera aussi que notre vie soit remplie de bontés ...
Il en résulte que l'intention principale de nos requêtes doit être pour Hachem [que Sa Gloire et Son Nom doit grandissent dans ce monde, ce qui est la source de toutes les bontés possibles].
[Méor Enayim - Chémot]

C'est pour cela que Hachem a créé Son monde : afin qu'Il puisse tirer du plaisir du fait que nous Le louons avec nos mots et dans notre cœur, car Il est notre Père et notre Roi.
Lorsque nous agissons ainsi, les mondes et tous les anges sont alors remplis d'extase, de joie, et d'une abondante force vitale.
Lorsqu'une juif réfléchit au fait que son service (avoda) entraîne que tous les mondes se remplissent de bonté spirituelle et de joie, alors son cœur s'enthousiasme vers le service d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hanoucca]

Lorsque tu bouges un des membres [de ton corps], qui est-ce qui cause véritablement qu'il va bouger?
C'est uniquement le Créateur.
[...]
Un juif doit croire d'une émouna parfaite que toute la source de sa force et de sa vitalité ne provient que d'Hachem.
[Méor Enayim - Vayigach]

Chaque mitsva ajoute davantage de sainteté sur une personne ... et à mesure que la sainteté grandit, la joie grandit aussi.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hanoucca]